Source : http://www.mediapart.fr
18 mars 2015 | Par La rédaction de Mediapart
Le Canard enchaîné révèle que Mathieu Gallet s'est fait refaire son bureau, pourtant déjà refait à neuf un an auparavant.
Cela rappelle fâcheusement une des révélations qui avaient poussé le patron de la CGT Thierry Lepaon à démissionner. Le Canard enchaîné révèle ce mercredi que Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, a ordonné de lourds travaux pour rénover son bureau, alors même que le groupe est dans une situation financière difficile. En moins de deux mois, Gallet a tout fait changer, assure l’hebdomadaire satirique : moquette, peintures, stores électriques, mobilier... Ces travaux ont coûté 35 000 euros.
Le reste de la facture vient de la rénovation des murs, habillés « de boiseries précieuses en palissandre ». Ces travaux supplémentaires, payés plus de 72 000 euros, ont fait grimper l'addition à 105 000 euros. Une dépense fort peu compréhensible puisque le bureau avait déjà été rénové en novembre 2013.
Ces dépenses n'ont « rien d'excessif », a réagi la directrice générale de Radio France, Catherine Sueur, interrogée par France Info, en comparant ce chantier à la réhabilitation totale de la Maison de la radio, qui a coûté 430 millions d'euros. La direction du groupe de radio publique précise aussi, dans un communiqué, que « la restauration des boiseries et meubles de ce bureau et de ses annexes était prévue dans le budget 2014 adopté en décembre 2013 », c’est-à-dire avant la nomination de Mathieu Gallet.
Pas de quoi rasséréner les syndicats, qui rappellent que la radio publique doit faire face à un déficit colossal, qui pourrait grimper jusqu'à 50 millions d'euros en 2019 si rien n'est fait d'ici là. Mathieu Gallet s'est donc lancé dans un plan d'économies sévère. Craignant un plan social, les syndicats de Radio France ont déposé un préavis de grève illimitée, à partir de jeudi.
« Alors qu'un plan social menace, et que l'entreprise doit se battre pour faire entendre sa voix auprès de la tutelle, son PDG Mathieu Gallet devient totalement inaudible pour n’avoir pas réfléchi, une minute, au prix de travaux, absolument non essentiels, qu’il a jugé bon de faire exécuter dans son bureau », a jugé le SNJ dans un communiqué. Le syndicat se dit « abasourdi, choqué et consterné », « mais aussi très inquiet, dans un contexte déjà alourdi par les menaces qui pèsent sur l'emploi et, à terme, sur les missions de l'entreprise ».
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