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6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 17:52

 

Source : http://www.reporterre.net

 

A Sivens, Hollande se sert des milices d’extrême-droite - comme en Grèce l’avait fait Samaras

Yannis Youlountas

vendredi 6 mars 2015

 

 

 

François Hollande se sert de milices d’extrême-droite pour mater la révolte contre le barrage absurde de Sivens. En Grèce, le gouvernement néo-libéral avait aussi recouru à cette méthode de guerre civile : « Une escalade violente, calculée et dangereuse ».

 

De juin 2012 à janvier 2015, le premier ministre grec Antonis Samaras avait régulièrement utilisé une méthode déjà connue auparavant, mais devenue avec lui un principe de gouvernement durant 30 mois. Elle consistait essentiellement à se servir des milices d’extrême-droite comme de forces supplétives de police pour :

. fabriquer le chaos ;
. organiser des destructions illégales ;
. répandre la violence et la peur dans les zones alternatives ;
. couper ces zones de leurs soutiens et sympathisants ;
. distiller la confusion dans les mass-médias.

Puis, il ne lui restait plus qu’à se présenter, dans l’opinion publique, comme le seul rempart contre ce chaos et à justifier la destruction finale par étapes de tout ce qui pouvait le déranger.

Cette méthode était également utilisée durant des manifestations délicates, comme le prouvent de nombreuses vidéos montrant des militants d’Aube dorée [parti d’extrême-droite grec, NDLR] invités à combattre les insurgés sous le regard bienveillant de la police grecque, et même, souvent, directement à ses côtés et en suivant ses conseils.

Durant les émeutes de décembre 2014, marquée par la grève de la faim de Nikos Romanos et de nombreuses occupations et manifestations sur tout le territoire, Antonis Samaras a cru une dernière fois pouvoir utiliser cette méthode pour échapper à la montée en puissance de la protestation et reprendre le contrôle de l’opinion publique. Sûr de lui, il a donc annoncé des élections anticipées et s’est présenté encore une fois en rempart de l’ordre soit-disant protecteur contre un chaos qu’il avait lui-même provoqué en interdisant au jeune prisonnier Nikos Romanos de poursuivre ses études au-delà du bac.

La suite de l’histoire, vous la connaissez, conclue par son départ le 26 janvier 2015.

Vu l’aggravation quotidienne de la situation sur la ZAD du Testet et aux alentours, notamment le risque imminent d’une seconde victime quatre mois après la mort de Rémi Fraisse, il est urgent de démasquer la stratégie de François Hollande et de ses collaborateurs, à commencer par Thierry Carcenac.

Il est de notre responsabilité à tous de montrer le vrai visage du pouvoir en France : un pouvoir machiavélique, qui se sert des milices pro-barrages...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 17:33

 

Source : http://www.reporterre.net

 

Armé d’une tronçonneuse, le milicien FNSEA hurle : « Ta gueule, salope »

Marine Vlhahovic (Reporterre)

vendredi 6 mars 2015

 

 

 

Des pro-barrages venus de loin et ignorant le dossier. Des injures et des tronçonneuses. Des menaces envers les agriculteurs opposés au barrage. Des gendarmes bien polis avec les miliciens de la FNSEA. Récit de la journée du 5 mars. Bienvenue à Sivens.

Lisle-sur-Tarn (Tarn), reportage

« Votre carte de presse ! » En ce jeudi après-midi, ce n’est pas auprès de gendarmes mobiles mais d’agriculteurs qu’il faut montrer patte blanche pour accéder à la ZAD du Testet. Postés à l’entrée de Barrat, décorée pour l’occasion de drapeau FNSEA, un petit groupe de pro-barrages filtre le passage. Le ton est péremptoire. Moi et mon confrère nous exécutons. « Il faudra penser à changer la couleur du véhicule parce qu’ici ça ne passe pas, ça fait ’baba-cool’ », nous avise-t-on avant de nous laisser filer. Pourquoi ce conseil ? La camionnette de mon collègue photographe a le malheur d’être verte. La route d’accès principale est encombrée de voitures de pro-barrages. Une soixantaine d’entre eux sont rassemblés à quelques mètres seulement des premières barricades de la ZAD, retenus par un cordon de gendarmes mobiles.

 

L’agriculteur est contre le barrage ? Il est menacé

Ce « spectacle », Pierre Lacoste l’observe tous les jours depuis chez lui où il est confiné. Au même titre que les zadistes, l’agriculteur-riverain qui s’est toujours prononcé contre la construction du barrage de Sivens est dans le collimateur des pro-barrages. Son fils de 14 ans a manqué plusieurs jours d’école cette semaine.

Impossible pour ses parents de passer au travers des barrages de la FNSEA : « Les gendarmes ont essayer de négocier avec eux mais ont fini par nous avouer qu’ils ne peuvent pas assurer notre sécurité ». Pierre Lacoste limite ses déplacements au maximum parce qu’il n’a pas l’esprit tranquille : « Ils tournent autour de la maison avec des pioches et en disant des grossièretés. Je ne veux pas prendre le risque qu’on crame mon exploitation agricole. Tout ce qui se passe depuis le début de la semaine c’est de la folie. Ils n’ont pas le droit d’être là et les zadistes n’ont jamais bloqué les accès comme eux le font ».

 


- Depuis la maison de M. et Mme Lacoste -

 

"On ne connait pas le dossier"

Dans le champ où sont rassemblés les pro-barrages, les regards sont suspicieux, voire haineux. Les Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne sont en première ligne. Ils balaient mes questions d’un revers de la main : « On ne connait pas assez bien le dossier, interrogez plutôt quelqu’un du coin, d’ailleurs on va bientôt s’en aller ».

Comme chaque jour, les FDSEA de toute la région Midi-Pyrénées viennent se relayer aux entrées de la ZAD. De l’autre côté, sur la départementale 999, ce sont les agriculteurs du Gers qui tiennent le siège. Un gendarme mobile regarde la scène d’un air amusé : « On fait le tampon ! » s’esclaffe-t-il devant la situation. Des estafettes montent la garde à deux pas des barricades érigées par les occupants il y a quelques mois pour empêcher les forces de l’ordre de passer.

 

 

Sur la ZAD, l’atmosphère est électrique. Deux tirs de pétards viennent de résonner de part et d’autre de la clairière. Accroché au talkie-walkie, Hector donne l’alerte : « Les pro-barrages savent qu’on écoute leurs fréquences, ils utilisent les pétards pour communiquer entre eux. Ces deux tirs, ça veut dire qu’ils sont planqués dans les bois et prêts à attaquer ».

Il quitte la barricade à pas pressés. Direction la Métairie, le seul bâtiment en dur occupé par les zadistes. « Ils vont entrer au milieu », lance-t-il à la volée. Baignée sous un soleil pâle de fin d’après-midi, la ZAD est déserte. Des voitures aux vitres brisées et un chapiteau démonté témoignent du saccage opéré la veille par les pro-barrages lors d’une incursion.

Seul au milieu de l’ex-zone de chantier, Guillaume fait le guet. Son talkie-walkie grésille. « A tous les indicatifs, à tous les indicatifs, les pro-barrages qui sont entrés dans les bois ont été repoussés des deux côtés par les gendarmes mobiles ». Incrédule, Guillaume regarde au loin dans les arbres : « Il y a toujours des petits groupes disséminés. Je ne sais pas ce qu’ils cherchent, s’ils voulaient nous faire du mal ils l’auraient fait depuis longtemps, ils sont trois fois plus nombreux que nous. Tout ça me semble téléguidé. Ça arrangerait bien les autorités de ne pas avoir à s’occuper de notre expulsion. Ils ne veulent pas d’un deuxième Rémi Fraisse. Ils ne veulent pas d’un deuxième martyr », dit-il couvert du bruit de l’hélicoptère qui survole la zone depuis le matin.

 

"Ta gueule, salope"

Une nouvelle alerte est donnée du côté de la départementale 999. Des zadistes traversent la ZAD au pas de course. Munis de bâtons et de barres de fer, deux-cents agriculteurs ont forcé le cordon des forces de l’ordre à l’entrée du chantier pour se rapprocher au plus près des zadistes. Pro-barrages et occupants se font face à cinquante mètre d’écart, séparés par quelques gendarmes mobiles et de maigres barricades. Ils se regardent en chiens de faïence sous les flashs des photographes.

 

 

Quelques noms d’oiseaux et des invectives fusent. « Ce n’est pas de notre faute, si vous avez des cancers à quarante ans à cause des OGM », lance une jeune zadiste. « Ta gueule salope », répond-on de l’autre côté. Une tronçonneuse rugit. Les agriculteurs ont pris l’initiative de dégager une barricade faite de troncs d’arbres pour laisser passer les camions des forces de l’ordre.

Après quarante-cinq minutes de face-à-face, les pro-barrages se font cordialement repousser mètre par mètre par les gendarmes. « Reculez messieurs s’il vous plaît ». On se pousse un peu, pour le jeu. « Reculez encore un chouïa, messieurs s’il vous plaît. » Collés les uns aux autres, agriculteurs et gendarmes rient aux éclats.

Des pro-barrages foncent vers les chapiteaux où les attendent des verres de Pastis. Les leaders de la FDSEA parlementent à voix basse avec les gendarmes. Un groupe d’irréductibles continue de narguer les zadistes de loin. « On reviendra, on reviendra ! » s’égosillent-ils en arborant des sweats siglés « Soutien aux gendarmes de Sivens »...

Michel, agriculteur arrivé en bus du Gers le matin même s’est approché de la ZAD « par défi et par curiosité aussi. Mais je suis déçu, on ne voit rien », soupire-t-il. Le cultivateur de céréales et de maïs syndiqué à la FNSEA s’est déplacé par solidarité dit-il avec ses confrères du Tarn. « Je ne comprends pas pourquoi les politiques n’expulsent pas les zadistes, ils sont illégaux ici. C’est aux agriculteurs de faire respecter la loi puisque l’Etat ne le fait pas. »

Un homme en costume fend la foule. Jacques Valax, député socialiste du Tarn et conseiller général est venu rassurer ses ouailles. En aparté avec un vieil homme, il parle de soutenir le projet de barrage à son « emplacement initial » lors de la réunion décisive au Conseil Général qui aura lieu ce vendredi matin. « Et vous demanderez aussi l’expulsion immédiate de la ZAD ! » vocifère l’agriculteur au visage rougi par la colère. « Parce que sinon nous, à 14h on dégage tout ! » Le vieil agriculteur n’est pas le seul à promettre une expulsion rapide. En marge d’une visite en Haute-Vienne ce jeudi, Manuel Valls le premier ministre a déclaré « qu’il faudra très vite évacuer les lieux ».

Zad is the end ? Les trois-cents gendarmes mobiles déployés autour du site et les forces de sécurité en jeep militaires arrivées à Gaillac dans la journée laissent en effet croire que la fin de la ZAD est proche.


ACCUEIL A LA TRONCONNEUSE

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

 

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6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 17:16

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

Sivens: un barrage est maintenu, la ZAD est évacuée

05 mars 2015 | Par Jade Lindgaard

 

 

Le conseil général du Tarn a annoncé ce vendredi sa décision de construire un barrage, de taille réduite, sur le site de Sivens. L'expulsion de la Zad par 400 gendarmes s'est achevée dans l'après-midi.

 

Les élus du conseil général du Tarn ont pris leur décision. Par 43 voix sur 46, les élus du département ont voté, vendredi 6 mars, une résolution soumise par le président socialiste du conseil général, Thierry Carcenac, qui propose de procéder à la construction d'une « retenue d'eau redimensionnée » sur la zone du projet initial. Le conseil général opte donc pour la solution la plus proche de sa décision initiale, alors que deux solutions étaient sur la table.

À l’issue de la mission d’expertise commandée par son ministère (lire ici le rapport d’octobre 2014 de Nicolas Forray et Pierre Rathouis), la ministre de l'écologie Ségolène Royal avait en effet annoncé qu'il pourrait y avoir un barrage plus petit sur la même zone, ou bien l'installation de retenues collinaires en aval. La ministre a écrit aux élus départementaux fin février pour leur signifier que le projet initial de barrage devait être « définitivement abandonné » (voir sa lettre publiée par Le Tarn libre) et qu’elle s’engageait à indemniser le département des coûts occasionnés par les travaux (la zone humide du Testet a été déboisée en septembre dernier), en contrepartie de l’abandon « définitif et irrévocable des travaux ».

Vendredi matin, les élus départementaux sont restés délibérément flous. Ils n'ont fixé ni la contenance de l'ouvrage (pas plus de 750 000 m3 selon les experts du ministère), ni son emplacement : à 300 mètres, ou tout près de son tracé initial, là où le jeune Rémi Fraisse est mort en octobre, tué par un gendarme. Ils semblent ainsi se réserver la possibilité de construire un barrage assez semblable à sa version initiale.

 

« Nous verrons où ce redimensionnement se positionnera », a expliqué à l'AFP Thierry Carcenac, le président du conseil général, ajoutant qu'il existait une « marge de manœuvre de plus ou moins 10 % » sur la contenance de l'ouvrage par rapport aux 750 000 m3 évoqués par le ministère de l'écologie. Fidèles à ce que certains conseillers avaient déclaré en réunion les mois précédents (« On ne va quand même pas baisser le pantalon »), le département a lâché le moins possible sur son projet de réservoir.

Dans leur décision, les élus du Tarn ont également exigé l'évacuation sans tarder de la Zad, la zone à défendre tenue par les opposants au barrage. Le ministère de l'intérieur a donné l'ordre, vendredi matin, d'évacuer la zone. Les gendarmes étaient déjà présents sur place dans la matinée, le survol d'un drone était même signalé et des opérations ont déjà commencé. Jointe par Mediapart, la Legal Team de la Zad nous avait indiqué qu'une évacuation volontaire des lieux était exclue en l'état. Une manifestation qui devait se tenir à Albi a été interdite. L'évacuation de l'ensemble de la zone par 400 gendarmes mobilisés pour l'occasion s'est achevée dans l'après-midi.

Le premier ministre Manuel Valls avait promis, dans la matinée de vendredi, une « réponse extrêmement déterminée, extrêmement ferme de l’État » à l'encontre des opposants. « Ceux qui continueraient sur le terrain à s'opposer à la légitimité des élus du territoire, qui ne respecteraient pas l’État de droit, qui ne voudraient pas que les choses s'apaisent, doivent savoir qu'ils trouveront une réponse extrêmement déterminée, extrêmement ferme de l’État, aucune action contre la démocratie ne pourrait être tolérée », a-t-il déclaré. « Les occupants illégaux doivent à présent quitter les lieux. Le dialogue est suffisamment nourri pour que chacun fasse preuve de la plus grande responsabilité », avait insisté le premier ministre

 

Manif de zadistes et de sympathisants devant le Palais de justice à Albi (février 2015) ©JL

Manif de zadistes et de sympathisants devant le Palais de justice à Albi (février 2015) ©JL


Un certain nombre d’élus plaidaient pour la construction d’une version réduite du barrage, tandis que les opposants, dont le collectif pour la défense de la zone humide du Testet, soutenus par un ensemble d’associations, refusaient catégoriquement cette option.

Du côté de la FDSEA, dont des militants, accompagnés de membres des Jeunes Agriculteurs, ont bloqué toute la semaine les accès de la ZAD, empêchant ses occupants d’entrer et sortir pour mettre sous pression l’exécutif tarnais, tout scénario renonçant au projet était impossible. L’occupation du site du barrage était dénoncée par la majorité des élus, locaux mais aussi nationaux – notamment le député socialiste Jacques Valax – qui réclament au préfet, Thierry Gentilhomme, l’expulsion du site. Le représentant de l’État, déjà en place au moment de la mort de Rémi Fraisse, le jeune homme tué par les gendarmes en octobre, était pris entre des injonctions contradictoires : d’un côté, celles du ministère de l’intérieur, qui veut mettre fin à la ZAD ; de l’autre, le ministère de l’écologie, qui veut en finir avec le projet de barrage.

Dans ce contexte extrêmement tendu, les arguments rationnels et les faits se perdent. Ainsi, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait déclaré mercredi (sur France Info) qu’il était « pour » un barrage plus petit et qu’« il faut être raisonnable et comprendre les besoins. 90 agriculteurs dans une petite vallée, ça mérite qu'on s'en occupe ».

90 agriculteurs ? C’est beaucoup plus que le nombre de bénéficiaires comptabilisés par les experts missionnés par le ministère de l’écologie. Dans leur rapport d’octobre 2014, ils estiment à 30 le nombre de bénéficiaires se situant « dans une optique de sécurisation/substitution » et à « environ 10 » le nombre d’éventuels nouveaux préleveurs (à lire ici p. 19). Selon les opposants, seules 19 personnes auraient besoin de l’équipement. Même la CACG, la société maître d’ouvrage du barrage, n’estime qu’à 80 le nombre d’exploitants souhaitant utiliser le barrage.

Selon un autre rapport d’experts du ministère, « Mission pour un projet de territoire du bassin du Tescou » (à lire ici, p. 80), le nombre de bénéficiaires du barrage peut même être revu à la baisse. En décembre 2014, ils ont invité à une réunion de travail 80 exploitations agricoles disposant de terres à proximité de la rivière Tescou, et donc susceptibles de demander un volume d’eau. Au moins 120 personnes sont venues, pas tous des agriculteurs. Les experts leur ont remis des questionnaires sur leurs besoins en eau, dont 33 ont été remplis sur place et remis. Les documents sont anonymes. Il en résulte que : seulement 16 personnes disent avoir pompé dans le volume d’eau qu’elles sont autorisées à prélever dans le Tescou. On est, encore une fois, loin des 90 agriculteurs décrits par Stéphane Le Foll.

Parmi les exploitants qui irriguent leur culture à partir de la seule rivière Tescou, seulement huit sont demandeurs de volume supplémentaire. Et quand on leur demande combien ils seraient prêts à payer pour cette eau, les réponses sont instructives : un ne veut rien payer, cinq « le moins cher possible ». Une personne est d’accord pour payer 10 euros par hectare, deux autres pour payer entre 20 et 30 euros par hectare. Or, à titre d’exemple, les volumes d’eau issus du barrage tout proche de Thérondel sont payés 25 euros par hectare pour un volume de 2 000 m3 par hectare. Au total, le nombre d’agriculteurs se disant prêts à payer environ le prix de l’eau qui sortira du barrage de Sivens s’élève donc à onze. On peut imaginer qu’ils soient plus nombreux une fois l’équipement en place.

Mais en plein drame local, aucune solution durable ne pourra être trouvée sans prise en compte rigoureuse et de bonne foi par les décideurs de la réalité du dossier.

 

Boîte noire : Cet article a été initialement mis en ligne jeudi 5 mars. Il a été modifié et complété ce vendredi 6 mars pour intégrer la décision du conseil général du Tarn et l'évacuation par les forces de gendarmerie de la ZAD.

 

Lire aussi

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

 

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4 mars 2015 3 04 /03 /mars /2015 19:05

 

Source : http://www.reporterre.net

 

Autour de Sivens, la solidarité s’organise face au blocage des pro-barrages

Grégoire Souchay (Reporterre)

mercredi 4 mars 2015

 

 

 

A deux jours du vote du Conseil général du Tarn sur l’avenir du projet de barrage, le blocage de la zone du Testet continue. Les zadistes endurent et font face tant bien que mal aux provocations des pro-barrages. La solidarité extérieure s’organise.

Saint Affrique (Aveyron), correspondance

"Pro-barrages en bas de chez nous, les mensonges fusent. Impossibilité d’aller chercher notre fils à l’arrêt de bus qui se situe sur la D999 qui est une route a grande circulation. Les pro-barrages refusent catégoriquement que l’on sorte de chez nous. Menace de mort, de dégradation de véhicule, coup de téléphone de pro barrages qui se trouvent en bas de chez nous, etc." Tel est le témoignage que livre Nadine Lacoste.

Habitante de Barat, confinée chez elle à cause du blocus des pro-barrages, venus nombreux depuis lundi matin pour bloquer les accès à la zone. Le tort de cette famille : ne pas suivre une supposée "volonté des habitants de vallée" de faire le barrage de Sivens. Sauf si l’on est riverain (favorable au projet) ou journaliste disposant de la carte de presse, il est presque impossible d’accéder à l’intérieur de la zone du Testet, soit sous la pression des pro-barrages, soit de celle des gendarmes.

"Il faut savoir si on est dans un Etat de droit". La tirade de Philippe Jougla, responsable de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) du Tarn, pourrait faire sourire en d’autres circonstances. Car de fait, c’est bien son syndicat agricole qui organise des opérations d’entrave manifeste aux libertés de circulation sur la zone. Pourtant, son propos vise les occupants, réduits à une petite cinquantaine sur place depuis le début de l’hiver, qui "menacent la démocratie" par le seul fait d’être présents sur la ZAD du Testet.

Blocus 24h sur 24

Jour et nuit, venus de tous les coins des départements voisins, les agriculteurs en colère campent et barrent l’accès à la zone du Testet. Sur les route adjacentes et les sentiers forestiers, d’autres groupes patrouillent, menaçants. Et quand la voie n’est pas barrée par les agriculteurs, elle l’est par les gendarmes. Des forces de l’ordre passives face à ces actions qui "troublent l’ordre public" selon les définitions légales.

 


- A Albi -

 

Mais pour l’heure, le préfet tente d’empêcher les affrontements directs. Les gendarmes appliquent cette consigne avec une ardeur mesurée, selon leur tempérament personnel. Philippe Jougla, conscient de l’existence de ces tentatives violentes, explique : "Ce blocus c’est aussi un moyen de gestion" de ses propres affiliés. Sans condamner directement les excès de certains, il précise que "l’objectif est de dénoncer l’inaction des pouvoirs publics qui ne mettent pas en oeuvre les décisions de justice" en ayant "pour ligne de conduite d’éviter la violence".

Ce qui n’empêche pas des débordements. Ainsi, en fin de matinée, ce mardi, aux abords de la D999, un groupe très décidé, armé de barres de fer et de bâtons, décide de franchir les bois séparant la route du premier campement zadiste. Un face à face s’engage, un cordon de gardes mobiles bloque les zadistes, un autre retient les pro-barrages, sans les empêcher de se rapprocher. Et forcément, à un moment donné, la tension monte. Des coups sont échangés au milieu des bois. Après des pierres et des insultes, c’est un engin incendiaire qui est jeté par un pro-barrage sur une yourte plantée à côté.

Le temps est humide et les opposants parviennent à éteindre l’incendie naissant sur l’habitation, mais l’acte délictueux est bien là, filmé et avec des témoins. Sauf que les gendarmes, plutôt que de s’en prendre aux assaillants, demandent fermement aux zadistes de reculer car "leur présence fait monter la tension".

Les délits des pro-barrages restent impunis par la police

Comme si la faute de la montée de violence des pro-barrages revenait aux militants écologistes. A ce jour, aucune arrestation de pro-barrage n’a été jusqu’ici recensée depuis le déclenchement de cette stratégie de la tension permanente, orchestrée par le syndicat agricole majoritaire. Bilan de la journée : "Des coups sur la tête, dans les côtes et coup de poing sur un jeune de 22 ans ainsi qu’un autre blessé par des coups de bâton sur la tête", rapporte Camille (pseudonyme). Ces blessés seront finalement évacués à l’hôpital.

"Ils nous empêchent de travailler et d’accéder à nos terres", expliquent en réponse les pro-barrages. Pourtant, dans une lettre d’apaisement, les occupants de la zone avaient fait part il y a déjà plusieurs semaines de leur accord pour dégager les terres que les riverains souhaitaient cultiver, situées aux alentours de la zone.

Quant à Mme Maurel, habitante de la zone qui, selon les pro-barrages, "ne pouvait pas accéder à son domicile" [information démentie par l’intéressée dans le Canard Enchainé], Camille raconte avoir vu "ce matin les barricades à l’intérieur de la zone être ouvertes pour laisser passer le fils Maurel qui est allé récupérer des meubles de sa mère" et repartir de la zone sans avoir aucunement être menacé.

La solidarité se réveille

Face à ce statu quo où les zadistes sont face à deux groupes peu amènes, gendarmes et pro-barrages, le soutien s’organise. "Des soutiens locaux et autres personnes motivé-e-s sont rassemblé-e-s dans les locaux de la FDSEA à la chambre d’agriculture d’Albi". Après l’action parisienne devant le siège de la FNSEA, c’est dans les locaux de la Chambre départementale, soutien fervent du projet, que des opposants au projet de la région se sont retrouvés mardi 3 mars après midi.

 

 

Selon l’AFP, ils étaient une trentaine à avoir envahi les locaux de la Chambre d’Agriculture. La directrice, Maire-Lise Housseau, raconte : "Il y a eu une grosse bousculade. La police a mis tout le monde dehors à coups de lacrymogène". Selon Helios (pseudonyme), présent dans cette action et joint par Reporterre, "les choses avaient démarré calmement, avec un affichage de messages comme l’agriculture toxine’ ou ’que vont devenir les paysans’ sur des papiers".

Le ton monte, des agriculteurs s’invitent dans les discussions lançant des "Je vais t’écraser, t’es pas chez toi ici" à des personnes habitant pourtant sur les communes voisines. Quelques coups sont échangés, conduisant les gendarmes, observateurs jusqu’ici, à faire sortir tout le monde à coup de lacrymogènes. La suite, raconte Helios, c’est "l’arrivée de la Brigade anti criminalité, beaucoup plus énervée, qui nous menaçait ’Vas-y, donne nous une raison de te frapper, viens, viens’. Le directeur de cabinet du Préfet est enfin arrivé sur place pour clore l’accrochage, disant ’on ne peut pas être partout à la fois’ ".

 

 

Dans la foulée, à Toulouse, on s’organise à la hâte pour réagir au blocage continu de la zone. Issu de l’association Les amis des bouilles, un petit groupe décide d’organiser une marche "sur le modèle de celle de Nice à Notre-Dame-des-Landes". La "Marche de la solidarité avec les zadistes assiégés" a pris le départ ce mercredi matin à 8 heures de la mairie de Toulouse...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

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3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 16:17

 

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Sivens, le barrage de trop

mardi 3 mars 2015

 

 

Le nouveau livre édité par Reporterre avec Le Seuil raconte de manière trépidante l’histoire de la lutte pour sauver la zone humide du Testet, jusqu’à la mort dramatique de Rémi Fraisse. Il explique aussi ce qui se joue derrière ce combat : le changement d’un modèle agricole destructeur de l’environnement.

Un mort, une grenade, un gendarme. Comment a-t-on pu en arriver à ce que, dans une forêt du sud de la France, un jeune écologiste soit tué par les forces de l’ordre ? Pourquoi un tel déchainement de violence, quand l’objet du conflit était la transformation de quelques hectares de zone humide en un barrage destiné à l’irrigation ? Si, à Sivens, dans le Tarn, une lutte écologiste a conduit à la mort du jeune Rémi Fraisse, c’est parce que tout un système agricole et économique se trouve mis en cause par la contestation de ce barrage de trop.

Pour comprendre, il faut lire le récit de Grégoire Souchay, qui a vécu la lutte sur le terrain depuis novembre 2013. Il raconte avec précision et vivacité le projet, les dossiers, la contestation, l’installation d’une ZAD, et le drame dans une nuit obscure.

Il faut lire aussi la mise en perspective de l’événement, qui s’inscrit dans l’évolution calamiteuse de notre système agricole au regard du changement climatique et de l’épuisement des ressources. C’est ce que décortique clairement Marc Laimé, expert en politique de l’eau.

Ce livre vivant, limpide, et parfaitement documenté révèle aussi, à travers cette histoire singulière, la dégradation des procédures démocratiques...

 

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3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 16:09

 

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A Paris, une manifestation devant la FNSEA en soutien à la Zad du Testet

Baptiste Giraud (Reporterre)

mardi 3 mars 2015

 

 

 

Lundi soir, une cinquantaine de personnes sont venues exprimer leur soutien aux zadistes du Testet aux abords du siège de la FNSEA. Le syndicat agricole présidé par Xavier Beulin encourage les provocations contre les zadistes.

Paris, reportage

Alors que la situation s’est tendue ce weekend autour de la Zad de Sivens, des « membres du collectif francilien de soutien à Notre-Dame-des-Landes et des ami-e-s et soutiens de la lutte au Testet » appelaient à un rassemblement lundi 2 mars à 18h30 devant le siège de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), rue de la Baume, à Paris.

Le rassemblement n’ayant pas été déposé en préfecture, les forces de l’ordre étaient présentes afin d’éviter le « risque de manifestation », selon les mots d’un agent. À 18 h 30, des policiers étaient présents à chaque extrémité de la rue afin de filtrer les passages et ne laissaient passer que les riverains.

Mais vers 19 h, un regroupement d’une cinquantaine de personnes s’était constitué du côté de l’avenue Percier. D’abord pris au dépourvu, les manifestants ont finalement commencé à donner de la voix : « La police protège la FNSEA », « FNSEA - milice », entendait-on.

 

"Les pro-barrages agissent avec la bénédiction de la FNSEA"

« Ceux qui bravent la loi c’est la FNSEA, pas nous ! Ils n’ont pas le droit de bloquer la route. C’est eux qu’il faut coffrer » expliquait un manifestant, en référence aux récents évènements de Sivens (lien). « La police défend la malbouffe, et nous on est obligé de consommer béton et agro-industrie productiviste » déplorait un autre. « Mais les policiers aussi ont besoin d’une bonne alimentation. On veut vivre avec eux dans un monde meilleur. L’ennemi c’est pas nous, c’est eux [la FNSEA] ! » concluait un troisième.

Joël, membre du collectif francilien de soutien aux Zad, justifiait ainsi le rassemblement : « Les zadistes ont un sentiment de solitude. Ils nous disent qu’ils sont littéralement assiégés et ont du mal à avoir de la nourriture. Là-bas, ils sont trop peu nombreux pour mettre en place un rapport de force. C’est pour cela qu’on a décidé de venir ici et de montrer à la FNSEA qu’on n’est pas d’accord avec ce qui se passe. »

En effet, l’appel à manifester rappelait que « les pro-barrage agissent avec la bénédiction de la direction départementale de la FNSEA et la complicité des gendarmes ». De plus, il évoquait l’urgence à « soutenir les ami-e-s qui se sentent bien isolé-e-s dans la lutte sur place et appellent à l’aide depuis maintenant deux semaines dans un silence assourdissant »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 14:41

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

Autour de Sivens, les élus font bloc pour défendre leurs prérogatives

02 mars 2015 | Par Jade Lindgaard

 

 

 

Dans le Tarn, les élections départementales se préparent dans une atmosphère explosive. Les pro-barrage de Sivens pratiquent l'intimidation, tandis que les élus mènent un jeu politique opportuniste et brouillent les lignes. Le département de Jaurès pourrait basculer à droite.

 

 

 

Tarn, de notre envoyée spéciale.- Un verre de vin rouge se tend vers le plafond du bar du marché : « Je trinque au “changement, c’est maintenant”. » La main qui le tient appartient à Philippe Folliot, député UDI, et possible futur président du conseil général du Tarn, bastion de la gauche menacé d’alternance lors des élections départementales (22 et 29 mars). Le toast provoque les éclats de rire des militants et candidats des listes d’union UMP-centristes qui prennent quelques minutes de pause après une matinée de tractage. Nous sommes le samedi 28 février, à Albi.

Au même moment, à une trentaine de kilomètres de là, des agriculteurs ont sorti les tracteurs pour dégager une barricade sur la départementale 132 conduisant au site du barrage de Sivens, occupé depuis l’été dernier par des opposants : la ZAD du Testet. C'est un avant-goût d'une semaine de blocus. À partir du lundi 2 mars, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs veulent bloquer la ZAD pour faire pression sur le conseil général qui doit voter le 6 mars sur les suites du projet. L’action a démarré lundi matin. Mercredi, un convoi « alimentaire » d’anti-barrage doit encercler les bloqueurs. Sur les routes du Tarn, la tension est à son comble, quatre mois après la mort de Rémi Fraisse, jeune opposant au barrage tué par la grenade offensive d’un gendarme, dans la nuit du 26 au 27 octobre dernier.

Le barrage de Sivens, c'est le boulet de Thierry Carcenac, le président socialiste du conseil général du Tarn qui s’est obstiné à vouloir construire cet équipement malgré l’opposition croissante qu’il suscitait. Son refus de rencontrer les opposants et d’écouter leurs critiques a nourri la tension. « Mourir pour des idées, c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête » : sa déclaration après la mort du jeune homme l’a figé dans une posture méprisante, aux accents cyniques, qui jette une ombre sur son mandat quasi perpétuel. Il siège au conseil général depuis 36 ans et le préside depuis 1991. Fonction qu’il cumule depuis l'automne dernier avec un fauteuil de sénateur – la loi ne l’obligera à choisir entre les deux qu’en 2017.

 

Philippe Folliot, candidat UDI-UMP, en campagne à Réalmont (Tarn) (JL).

Philippe Folliot, candidat UDI-UMP, en campagne à Réalmont (Tarn) (JL).

 

Selon Philippe Folliot, « les gens en ont assez du système Carcenac, une organisation pyramidale, où tout remonte au président, sans transparence. C’est une organisation du passé. Il faut de la collégialité et non pas un autocrate qui décide de tout ». Lui-même est favorable au barrage et souhaite une commission d’élus pour sortir de l’ornière politique dans laquelle le projet est englué. Au volant de sa voiture, entre Castres et Albi, en route vers une réunion de candidats et militants de la campagne, il insiste : « Il faut plus de modestie. Je conduis ma voiture. Le système du conseil général aujourd’hui, c’est : le président se déplace avec son chauffeur, le vice-président aussi et un photographe suit. Il faut être plus économe. »

Pourtant, lui aussi s’apprête à cumuler sièges parlementaire et départemental. Dans la salle des fêtes de Réalmont, il est accueilli par Françoise Bardou, candidate divers droite : « Nous sommes tous des travailleurs. » Folliot se régale, entre deux tranches de saucisson : « Ça fait très longtemps que j’en rêve, je vais pouvoir commencer un discours en disant “Travailleuses, travailleurs”. »

Dans le Tarn, la droite s’amuse à parler comme la gauche. Mais cela ne l’empêche pas de s’unir contre la majorité socialiste sortante. Opposées lors des législatives de 2002, 2007 et 2012, UMP et UDI se sont rassemblées pour les départementales de 2015, dans la foulée de la victoire à la mairie d’Albi d’une coalition UMP-UDI-Radicaux valoisiens-MoDem-PRG. « Notre but c’est d’avoir la majorité, au minimum 12 cantons (sur 23 au total ndlr). » Ce serait un dénouement retentissant dans le département de Jean Jaurès, le député socialiste de Carmaux, ancien pays minier, de textile et de mégisserie, frappé par la désindustrialisation et le dépeuplement des campagnes. Sur les listes de droite, on trouve une ancienne conseillère régionale PS, Marie-Claude Bascoul, enseignante en psychologie à l’université Champollion d'Albi : « Les gens ne font plus confiance à aucun parti politique. Il faut dépasser les clivages. »

Face à cette offensive, Thierry Carcenac lui aussi joue l’ouverture : « J’ai considéré que j’avais une motivation intacte pour conduire une équipe très large, dans le cadre d’une majorité pas forcément de gauche » (Le Journal d'ici, 6 janvier 2015). Un conseiller général de sa majorité actuelle n’exclut pas (en off) que le sénateur du Tarn sauve sa présidence, même en cas de majorité des cantons à droite. Difficile d’établir des pronostics avec un nouveau mode de scrutin (binominal) et des circonscriptions cantonales redécoupées. Bien des choses vont dépendre de l’abstention, qui promet d’être substantielle.

Sollicité par Mediapart, Thierry Carcenac n’a pas donné suite à nos demandes d’interview. La vice-présidente Claudie Bonnet, vers laquelle son responsable de communication nous a renvoyés, n’a pas non plus répondu à nos appels. Le barrage de Sivens n’est pas au cœur de la campagne des départementales dans le Tarn. Mais pour l’opposition, ce fiasco politique et ce drame humain symbolisent l’usure du patron du Tarn, qui brigue, encore une fois, un mandat départemental.

 

Les militants du MJS en plein tractage sur le marché d'Albi. (JL)

Les militants du MJS en plein tractage sur le marché d'Albi. (JL)

 

Dans les allées du marché couvert d’Albi, Nicolas Bruihle, militant au Mouvement des jeunes socialistes (MJS), déprime : « Quand les gens voient nos tracts, ils disent soit “surtout pas vous”, soit “j’espère que vous êtes contre Hollande”, soit “la politique, j’y crois pas”. » Mathilde Maulat, ajoute : « Quand on leur explique que le département, c’est la politique sociale, on nous répond “assistanat” et “profiteurs du système”. » Les seuls passants motivés par l’élection qu’ils ont croisés disent vouloir voter Front national. La gauche se présente divisée dans plusieurs cantons. Carcenac affronte Roland Foissac, conseiller général communiste sortant, qui explique : « Il n’y a plus de majorité ! Depuis 2012, Carcenac a épousé la politique du gouvernement actuel. »

 

Brigades anti “pue la pisse”

Pendant ce temps, dans le canton de Vignoble-Bastide, celui du barrage de Sivens, l’ambiance est à couteaux tirés. À la sortie de Montauban, sur le bord de la route, une main a tracé en grosses lettres noires : « Ségo+Conf=fachos » (“Conf” pour Confédération paysanne). Sur les troncs des platanes, on peut lire : « Pelus dehors. » Les « pelus » ou « pelutes », ce sont les « pue la pisse », les occupants de la ZAD du Testet, qui ont construit cabanes et fort de défense pour empêcher la construction du barrage de Sivens. C’est là que Rémi Fraisse, 21 ans, est mort, tué par les gendarmes lors d’un affrontement nocturne. Le sort du barrage est suspendu à la décision que doit annoncer le conseil général du Tarn le 6 mars, à quinze jours du premier tour des élections.

 

Marie Chantepie, candidate d'une liste citoyenne anti-barrage de Sivens.

Marie Chantepie, candidate d'une liste citoyenne anti-barrage de Sivens. © JL

 

Marie Chantepie, 35 ans, candidate aux départementales sur une liste citoyenne opposée au barrage, a subi la dégradation de sa voiture : « ZAD » tagué sur le capot. Et sur le côté : « ZAD partou », sans « t », fait-elle remarquer. Pourtant, contrairement aux zadistes parfois décrits comme des « occupants » par les agriculteurs pro-barrage, c’est une fille du coin, née dans le Tarn. Ouvrière agricole, elle habite Castelnau-de-Montmiral, un village d’une centaine d’âmes.

Ces derniers mois, elle a vu surgir des « milices », en treillis, sweat-shirts à capuche équipés de dossards « soutien aux gendarmes de Sivens » et de brassards orange où l’on peut lire « brigades anti pelutes ». Ils bloquent parfois les voies d’accès à la ZAD et font des rondes en quads dans la forêt. Un zadiste raconte avoir vu le slogan « Zad dehors sinon mort » et des pendus gravés sur des troncs d’arbres. Un autre décrit les pneus crevés de la voiture d’un sympathisant, l’intérieur souillé par de l’urine, et le caddie de ravitaillement d’une copine réquisitionné par des pro-barrage. Une page Facebook a un temps annoncé « ouverture de la chasse : un zadiste tué =une balle offerte ». Marie Chantepie a porté plainte. Les auteurs du post s’en sont tirés avec une convocation au commissariat.

Dans les rues du village, il lui arrive d’entendre des klaxons hostiles, de croiser des regards « de dégoût ». À l’école, sa fille s’entend dire que sa mère est « une pelute » et qu’à cause de ses amis, « on ne pourra plus boire l’eau ». La maire de la commune toute proche de Lisle-sur-Tarn, Maryline Lherm, « a réussi à détourner le regard du barrage vers les zadistes par une campagne de dénigrement », décrit Marie Chantepie. Fin 2014, l’édile a convoqué les services sanitaires pour de supposés problèmes de gale sur la zone.

 

Patrick Rossignol, maire de Saint-Amancet (JL).

Patrick Rossignol, maire de Saint-Amancet (JL).

 

Le 1er février, des incidents ont éclaté entre opposants et défenseurs du barrage. Patrick Rossignol, maire de la petite commune de Saint-Amancet, dans le sud du Tarn, adhérent de la FDSEA, producteur de céréales et de maïs, mais opposant au barrage de Sivens, raconte avoir été « bousculé » par un groupe d’hommes en tenue de chasse, équipés de manches de pioche, barrant une route départementale. « Ils veulent me retourner le fourgon et me pousser dans le fossé. Ils m’insultent : “Dégage pauvre con !”, “J’espère que vos électeurs vous cracheront à la gueule quand ils sauront que vous soutenez ces rats”. »

Quelques heures plus tard, dans les rues de Gaillac, il tombe sur quatre ou cinq de ces pro-barrage, barre de fer en main, « qui voulaient s’en prendre à des jeunes ». Il s’interpose et se présente en tant qu’élu. « Ils me menacent : “On est chez nous”, “T’as rien à foutre ici”. » Il retrouve ensuite sa camionnette « fracassée, avec de longs impacts sur le côté, le pare-brise et la vitre latérale brisés ». Il part, avec d’autres (crevaison de pneu, entrave à la circulation), déposer plainte à la gendarmerie de Gaillac. À la sortie, surprise : les mêmes hommes menaçants, avec « les mêmes outils en main », habillés de sweat-shirts noirs à cagoule avec un logo « Brigade antiPelluts-soutien aux gendarmes de Sivens », s’approchent d’eux.

Le groupe de plaignants appelle alors l’interphone de la gendarmerie : « Il y a des personnes avec des barres dans les mains qui arrivent. » Réponse de l’autre côté du mur : « Non, ils n’ont rien dans les mains. » Il faut attendre que les pro-barrage cassent l’appareil photo d’une journaliste stagiaire pour que les militaires sortent de leur bureau, et raccompagnent la bande d'agresseurs jusqu'à leurs voitures. « Nous avons été surpris de voir les gendarmes laisser partir les agresseurs après avoir discuté avec eux. »

Pour Rossignol, adhérent à Europe Écologie-Les Verts (EELV) mais maire sans étiquette, « si les élus avaient géré la situation comme il fallait, on n’en serait pas là. Les zadistes ne seraient pas venus et on n’aurait pas des miliciens armés faisant régner la terreur ». Pour Guillaume Cros, conseiller régional EELV, « les élus en place qui attisent la violence sont irresponsables ».

 

Conférence de presse d'ACTES à Lisle-sur-Tarn (JL).

Conférence de presse d'ACTES à Lisle-sur-Tarn (JL).

 

Sur le canton de Vignoble-Bastide, celui de Sivens, la liste citoyenne ACTES conteste le barrage de Sivens. Elle dénonce le monopole de la décision publique exercé par les élus, les conflits d’intérêts, le refus d’écouter les opposants. « On ne pouvait pas laisser le canton sans candidat contre le barrage », explique Claude Forgeot, ancien technicien agricole puis patron d’une entreprise de BTP, encarté au Parti de gauche et désigné candidat par un processus d’assemblées citoyennes.

« C’est la prochaine assemblée qui va décider de ce qui sera fait à Sivens. On veut faire entendre les citoyens. On a un modèle, c’est Podemos. Le barrage de Sivens est emblématique des maux de notre société : les conflits d’intérêts, les dépenses déraisonnables, les dossiers bidonnés. Un élu a le droit de tout à partir du moment où il est élu. Ce sont les mêmes élus depuis des années, il faut que ça change. » Pour sa fille, Maud, candidate à Saint-Sulpice : « Certains élus disent qu’il faut réaffirmer leur rôle, sous-entendu quand les projets sont votés, ils ne doivent pas être contestés par les citoyens. C’est tout ce qu’on dénonce ! C’est une vision dépassée de la politique. »

« Sivens nous a ouvert les yeux, explique Marie Chantepie. Je ne me rendais pas compte à quel point dès que l’on n’est pas d’accord avec la majorité, on n’est pas entendu. On voulait protéger nos forêts, on a manifesté pacifiquement, et on nous fait passer pour des terroristes ! » Katia Guillaumé, 49 ans, aide à domicile, remplaçante sur la liste d’ACTES : « Le jour où des gens se sont enterrés pour empêcher les bulldozers d’entrer sur la ZAD, j’ai vu un gradé donner l’ordre à ses hommes de foncer sur eux. Ça m’a énormément choquée. J’ai capté son regard pour lui demander pourquoi il faisait ça. Il m’a répondu en faisant des mains le signe qu’il n’y pouvait rien. Là, j’ai pensé qu’il fallait faire changer les choses. »

Leur liste est soutenue par EELV, les Alternatifs et, officiellement, le Front de gauche – à ceci près que les communistes ont préféré présenter leurs propres candidats. Ils espèrent un bon score car, aux dernières européennes, les bureaux de leur circonscription ont accordé plus de voix aux écolos et au Front de gauche qu’au PS et à la droite. Mais moins qu’au FN.

 

« On ne va quand même pas baisser le pantalon »

« Sivens, c’est une ânerie énorme, on n’impose pas les projets à la matraque » : c’est la voix de Jacques Pagès, assis dans son salon, entre une réunion au conseil général et la sortie d’école de ses deux jeunes enfants. Élu départemental sortant, il fut le seul à voter contre le projet de barrage. Infirmier à domicile, président de la commission des infrastructures et des déplacements au conseil général, il repart en campagne sous les couleurs de la majorité, malgré la rupture de Sivens. Il affronte Philippe Folliot, le candidat de droite et potentiel futur chef du Tarn, à armes inégales, dans une circonscription énorme où la plupart des électeurs ne le connaissent pas.

Sa voix s’étrangle, les larmes lui sont montées aux yeux. « Je suis anéanti par le fait que ce projet stupide et déconnecté a foutu en l’air tout notre bilan. » Quelques secondes de silence. « Sur 90-95 % des actions du conseil général, j’ai été d’accord, et même, enthousiaste : agenda 21, plan énergie-territoire, la politique sociale, l’aide aux cantines scolaires, les trajets en car à 2 euros, la défense des zones humides, de l’environnement. »

 

Jacques Pagès, élu divers gauche au conseil général.

Jacques Pagès, élu divers gauche au conseil général.

 

Enfant des monts de Lacaune, au sud du Tarn, il est entré en militantisme à la fin des années 1980 en s’opposant à un projet de barrage sur la rivière Viaur, déjà voulu par le conseil général et la CACG – la société au cœur du conflit d’intérêts de Sivens –, qui menaçait de noyer sa vallée. « Un jour, on a vu débarquer des gens avec des lunettes de mesure. Ils nous ont dit :“Vous n’êtes pas au courant ? Demain, il y aura de l’eau jusqu’au clocher de l’église.” »

Les habitants se mobilisent alors contre le projet. Pagès devient maire de son village. « Je n’aurais peut-être jamais eu l’idée de me présenter si je ne m’étais pas dit que les élus faisaient n’importe quoi. Ma vie politique est née de l’anti-barrage. » Si bien que trente ans plus tard, lorsqu’il a vu arriver le dossier de Sivens, « ça a fait tilt ». Pour aller chez lui, la route traverse le relief granitique des monts de Lacaune, ses rivières de rochers et ses forêts. L’Aveyron n’est pas loin, on y produit le lait qui sert à fabriquer le Roquefort.

Pourquoi n’a-t-il pas réussi à infléchir le projet ? « J’en ai été malade. J’étais seul contre tous. C’était comme être face à une religion. Ça m’a déstabilisé. » La logique majoritaire de l’assemblée et la division des tâches ont fait le reste. « Les conseillers généraux ne maîtrisent qu’un ou deux sujets, sur le reste, ils font confiance aux autres. Chaque élu travaille son dossier avec les services, puis le présente au groupe majoritaire et le soumet au vote. C’est un travail superficiel. » Pourquoi une telle obstination de l’exécutif ? « En réunion, j’ai entendu : “On ne va quand même pas baisser le pantalon”, et aussi : “ On ne pourra plus rien faire.” Mais heureusement qu’on ne peut plus tout faire ! »

L’alternative, il y en a un qui ne doute pas de l’incarner, c’est Frédéric Cabrolier, conseiller municipal et communautaire du Front national à Albi. Il donne rendez-vous dans la grande salle du plus grand café de la ville, en bordure de sa plus grande place, haute silhouette derrière son verre de jus d’ananas. « Ici, je suis comme un poisson dans l’eau. Il y a des gens qui ne m’aiment pas du tout mais je fais partie du paysage local. »

Conseiller financier pour un groupe d’assurance, 48 ans, il se présente contre Thierry Carcenac : « C’est l’archétype du politicien qui a échoué. Nous sommes le département le plus mal géré de France. C’est un exécutif de copains et de coquins. Sivens a mis au grand jour des conflits d’intérêts. On fait travailler des entreprises amies. Tout est à l’avenant. Quand il y a de la suspicion, on n’a plus de démocratie apaisée et juste. Au bout de trois, quatre mandats, nos élus n’écoutent plus le peuple. Ils sont dans leur tour d’ivoire. » Lui aussi est favorable au barrage de Sivens, mais en plus petit.

 

À gauche, le FN, à droite, le Front de gauche, sur le marché de La Madeleine, à Albi. (JL).

À gauche, le FN, à droite, le Front de gauche, sur le marché de La Madeleine, à Albi. (JL).

 

Pour son parti, il lorgne les votes ruraux de cette périphérie de Toulouse qui accueille de plus en plus de ménages rejetés par la hausse des prix de l’immobilier dans la métropole régionale. L’emploi s’y fait rare. Les laboratoires Pierre Fabre, longtemps puissance économique locale, sont en pleine restructuration et viennent d’annoncer un plan social. « Ce sont les territoires oubliés de la République. On a dépensé des milliards d’euros en politique de la ville en direction des quartiers, et on a délaissé les campagnes où la misère s’est développée. » Il espère emporter quatre cantons, dont celui de Carmaux, 1'ancien bastion de la gauche ouvrière : « Le Tarn, c’est là où nous avons le plus d’élus municipaux en Midi-Pyrénées, c’est le département où nous aurons le plus d’élus. »

Samedi matin, il tracte au marché de la Madeleine à Albi, au côté de sa deuxième de liste « d’origine africaine», comme il la décrit. Bonnefoi Ndietom, 40 ans, standardiste dans l’hôtellerie, fille d’une réfugiée politique tchadienne, et habitante de Cantepau, une zone urbaine sensible. C’est une transfuge de l’UMP : « J’ai fait la campagne de Sarkozy en 2007 : une fois l’élection passée, plus personne ne me prenait au téléphone. » Frédéric Cabrolier insiste : « On pratique la diversité, ça devrait vous plaire. Je suis pour l’assimilation et envoyer des signaux à tous ces Français issus de l’immigration : ils peuvent réussir en politique, ils ont leur place chez nous. »

Pratique-t-on la politique différemment après la mort d’un jeune contre un barrage ? Et après que les experts mandatés par le ministère ont révélé les failles, les zones d’ombre et les erreurs techniques du projet voté à la grande majorité par le département ? Si peu. Thierry Carcenac se représente. Le préfet est toujours en place. Les principales formations politiques continuent de promouvoir de grands projets pour développer leur territoire : la Zac des Portes du Tarn, développée par la SEM 81, le syndicat mixte du conseil général ; une autoroute entre Castres et Toulouse ; le câblage en haut débit des campagnes. Philippe Folliot rêve d’un « troisième Louvre » à Castres.

« Le drame de Sivens n’a pas politiquement affaibli Thierry Carcenac, analyse Guillaume Cros, conseiller régional EELV. Au contraire : les présidents de la chambre d’agriculture et de la chambre des métiers, la FDSEA, la FNSEA sont tous montés au créneau pour défendre le vote des élus et donc sa décision. » Le barrage de Sivens est devenu un symbole pour les élus, celui du pouvoir qu’ils veulent garder. « C’est comme s’il fallait qu’ils resserrent les rangs pour garder leurs privilèges », décrit Guillaume Cros, pour qui « Sivens n’a rien changé ».

 

Boîte noire :

Ce reportage a été réalisé du mercredi 25 février au dimanche 1er mars. Toutes les personnes sollicitées ont bien voulu me parler, et le plus souvent me rencontrer, à l'exception notable du président du conseil général du Tarn (comme décrit dans l'article). Je regrette ce silence.

 

 

Lire aussi

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 16:58

Source : http://www.lemonde.fr

 

Face-à-face tendu entre anti et pro-barrage à Sivens

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par


 

 

 

A quatre jours de la décision finale du conseil général du Tarn sur l’avenir du projet de barrage à Sivens, la tension est très forte autour de la zone humide du Testet, occupée en partie par des militants hostiles au chantier. Lundi 2 mars, une centaine d’agriculteurs, à l’appel notamment des structures départementales de la FNSEA, bloquaient les deux routes permettant l’accès à cette zone boisée et vallonnée, encerclant de fait la « zone à défendre » (ZAD) tenue depuis quinze mois par des militants écologistes et « antisystème ».

 

280 gendarmes séparent les deux camps

 

Entre les deux camps, très remontés, deux cents gendarmes mobiles ont été déployés. Quatre-vingt gendarmes supplémentaires étaient attendus dans l’après-midi de lundi et d’autres renforts pourraient arriver dans les prochains jours, selon le lieutenant-colonel Sylvain Renier. « Malgré quelques noms d’oiseaux prononcés par les deux camps et un contact visuel entre eux, la situation est restée calme, a-t-il expliqué au Monde. Nous avons empêché les agriculteurs d’accéder à la ZAD. Ils restent sur leurs barrages. »

L’objectif de ces agriculteurs est de peser sur le choix du conseil général. Ils espèrent encore que le projet de barrage se réalisera, apportant ainsi une irrigation abondante pour leurs cultures, du maïs notamment. Les militants des fédérations départementales de la FNSEA voisines ont annoncé vouloir rester « jour et nuit », jusqu’à vendredi, et attendent le départ des occupants qui seraient actuellement, selon des militants de la ZAD, une cinquantaine sur la zone.

 

Deux solutions au choix

Le conseil général va devoir choisir entre deux solutions proposées par les experts mandatés par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, Nicolas Forray et Pierre-Alain Roche. Deux scénarios restent en balance. La première alternative serait une réduction du barrage, initialement prévu pour stocker 1,5 million de mètres cubes d’eau. La capacité du nouvel ouvrage serait de 750 000 m³ dont 560 000 pour les exploitants, le reste étant destiné à soutenir le débit d’eau en période sèche. Cette solution épargnerait 7 hectares de zones humides, soit un peu plus de la moitié de la surface visée initialement. Ce barrage réduit serait construit à quelques centaines de mètres en amont sur le cours d’eau.

L’autre proposition consiste en un ensemble d’ouvrages qui éviterait la construction d’un barrage sur la rivière : une retenue latérale de 300 000 m³ serait complétée par des réserves collinaires, nombreuses dans la zone et alimentées principalement par la pluie et les eaux de ruissellement.

 

Intervention des forces de l’ordre délicate

Quelle que soit la solution choisie par le conseil général, il est probable qu’aucun des deux camps, écologistes ou agriculteurs, ne s’en satisfasse. Et la tension, déjà ancienne, risque de demeurer vive dans les prochains jours, d’autant que les pro-barrages – élus, agriculteurs – ne désirent dorénavant qu’une seule chose : l’évacuation de la zone par les occupants. Ségolène Royal a aussi annoncé son souhait de voir, dès la communication de la décision du conseil général, les zadistes quitter les lieux. Mais la mort d’un jeune militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par une grenade lancée par les forces de l’ordre, le 26 octobre 2014, complique la donne. Et rend toute intervention des forces de l’ordre délicate.

D’ici à vendredi, les camps s’organisent donc. A Sivens, des militants solidaires des antibarrages commencent à rejoindre la zone. Lundi soir, un rassemblement de soutien à la ZAD du Testet était organisé devant le siège de la FNSEA à Paris, notamment par des militants du collectif francilien de soutien à Notre-Dame-des-Landes.

 

Voir l'image sur Twitter

Des dizaines de manifestants devant siège FNSEA à Paris, soutien à la ZAD de Sivens encerclée par des agriculteurs

 

 

 

 

Mercredi, en début d’après-midi, c’est un convoi « alimentaire », destiné à ravitailler les zadistes encerclés, qui doit quitter Gaillac pour rejoindre le Testet.

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 16:14

 

Source : http://paris-luttes.info

 

 

Soutien au Testet : rassemblement 18h30 devant la FNSEA

Publié le 2 mars 2015 |

8e arrondissement | Testet | Milice

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis ce matin (lundi 2 mars), des agriculteurs de la FNSEA bloquent l’accès au site de Sivens, contre la ZAD. Appel à un rassemblement lundi 2 mars à 18h30 devant le siège de FNSEA, 11 rue de la Baume, dans le 8ème arrondissement, Métro Miromesnil.

Depuis plusieurs mois maintenant, le harcèlement des pro-barrage à l’encontre des opposants se fait de plus en plus virulent et violent, avec des passages à tabac, des destructions des infrastructures des opposants, des intimidations aux abords de la zone d’occupation. La situation devient intenable et relève de l’état de siège : les soutiens sont empêchés de pénétrer la zone, les occupants peinent à se ravitailler.

Les pro-barrage agissent avec la bénédiction de la direction départementale de la FNSEA et la complicité des gendarmes qui refusent d’enregistrer les plaintes des personnes agressées et dépouillées par des pro-barrage et se contentent la plupart du temps d’assister passivement aux événements.

Alors que la ZAD du Testet est menacée d’expulsion imminente, que les partisans du projet se voient déjà en aménageurs victorieux dans un futur proche, il devient plus qu’urgent de soutenir les ami-e-s qui se sentent bien isolé-e-s dans la lutte sur place et appellent à l’aide [1] depuis maintenant deux semaines dans un silence assourdissant.

Parce que nous ne voulons pas de barrage à Sivens,
Parce que nous nous opposons aux logiques agricoles productivistes,
Parce que nous n’oublierons pas que les gendarmes ont tué Rémi Fraisse,
Parce que nous n’acceptons pas que des milices brutales imposent leur
vision opportuniste,
Parce que nous luttons contre les aménageurs et leur monde,

Nous appelons à un rassemblement lundi 2 mars à 18h30 devant le siège de la FNSEA, 11 rue de la Baume, dans le 8ème arrondissement, Métro Miromesnil.

Des membres du collectif francilien de soutien à Notre-Dame-des-Landes
et des ami-e-s et soutiens de la lutte au Testet

Notes

[1] https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/2015/02/26/expression-libre-ne-laissez-pas-la-zad-du-testet-mourrir-agissez/

 

 

 

Source : http://paris-luttes.info

 

 

 

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 15:51

 

Source : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/

 

Bouilles Hebdo du 2 au 8 mars 2015

Publié le mars 1, 2015

 

 

Lundi 2 :

  • À Paris ce soir 18h30 : APPEL À RASSEMBLEMENT DEVANT LE SIÈGE DE LA FNSEA

Depuis plusieurs mois maintenant, le harcèlement des pro-barrage à l’encontre des opposants se fait de plus en plus virulent et violent, avec des passages à tabac, des destructions des infrastructures des opposants, des intimidations aux abords de la zone d’occupation. La situation devient intenable et relève de l’état de siège : les soutiens sont empêchés de pénétrer la zone, les occupants peinent à se ravitailler.

Les pro-barrage agissent avec la bénédiction de la direction départementale de la FNSEA et la complicité des gendarmes qui refusent d’enregistrer les plaintes des personnes agressées et dépouillées par des pro-barrage et se contentent la plupart du temps d’assister passivement aux évènements.

Alors que la ZAD du Testet est menacée d’expulsion imminente, que les partisans du projet se voient déjà en aménageurs victorieux dans un futur proche, il devient plus qu’urgent de soutenir les ami-e-s qui se sentent bien isolé-e-s dans la lutte sur place et appellent à l’aide depuis maintenant deux semaines dans un silence assourdissant.

Parce que nous ne voulons pas de barrage à Sivens,
Parce que nous nous opposons aux logiques agricoles productivistes,
Parce que nous n’oublierons pas que les gendarmes ont tué Rémi Fraisse,
Parce que nous n’acceptons pas que des milices brutales imposent leur vision opportuniste,
Parce que nous luttons contre les aménageurs et leur monde,

Nous appelons à un rassemblement lundi 2 mars à 18h30 devant le siège de FNSEA, 11 rue de la Baume, dans le 8ème arrondissement, Métro Miromesnil.

Des membres du collectif francilien de soutien à Notre-Dame-des-Landes et des ami-e-s et soutiens de la lutte au Testet

  • UN BARRAGE CONTRE LES MILICESRassemblons-nous pour pour porter à manger aux occupants et opposants au projet de barrage sur le Tescou.

    Montrons massivement que ne sommes pas intimidés par la violence des milices pro-barrage.

    Rassemblons-nous mercredi à 14 H place de la Libération à Gaillac avec des paniers bien remplis de victuailles.

    Nous formerons un convoi pacifique pour ravitailler en nourriture et médicaments ceux et celles qui sont assiégés pour défendre notre bien commun.

    Contre les milices pro-barrage qui ont annoncé qu’ils bloqueraient la zone jour et nuit du 2 au 5 mars ( dans le but de faire pression sur le conseil général qui doit décider de l’avenir de la zone le vendredi 6 mars) quitte à affamer les occupants du site.

    Par notre notre nombre, notre tranquillité et notre détermination nous dirons qu’ici les milices ne font plus la loi depuis les heures les plus sombres de notre histoire.

  • [Expression libre] Les conseillers du CG81 sont les seuls responsables de cette situation dramatique. En oeuvrant pour les seuls intérêts des dirigeants de la FNSEA, CACG, SAFER, Chambre Agri, des toutous trop habitués à se faire assister et en excluant de la réflexion globale toutes les autres composantes de la population. C’est André Cabot, qui palpe du fric à tous les rateliers dans le projet de barrage, c’est Thierry Carcenac qui palpe du pognon sur tous les fronts (avec son entreprise qui fait du Wifi), c’est Georges Paulin qui se gave avec ses entreprises et sa centrale photovoltaïque…
  • Avertissement de la Destroïka (blog du lundi matin)
  • Sivens : une centaine d’agriculteurs bloquent la Zad (presse des bourgeois : Le Point)
  • Semaine à haut risque à Sivens (presse les bourgeois c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient bête ; les bourgeois c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient… Le figaro)
  • Sivens : les gendarmes bloquent l’accès après de vives tensions (Boursorama, qui s’inquiète du niveau de ses bourses)

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Encore une attaque violente de pro-barrages ce samedi au niveau de l’entrée côté D999…Des affaires persos (outils, papiers d’indentité,etc…) brulées et un copain tabassé, les quelques gendarmes présents au moment des faits s’étant fait débordés. Grosse présence policière (fourgons de GMs) alentours depuis.

Communiqué de presse de la coordination des opposants au projet, le 1/03/2015 :

Barrage de Sivens, les pro-barrage sont dangereux
Dans la vallée de Sivens, les pro-barrage sont toujours plus violents. Après avoir bloqué et interdit l’accès plusieurs week-ends de suite, ils se mobilisent nuit et jour jusqu’au 5 mars quitte à affamer les occupants du site. Ils font pression sur les élus du CG qui se réunissent le 6 mars espérant que ces derniers opteront pour un barrage pourtant majoritairement contesté. Ils ont donné un premier assaut samedi matin qui s’est soldé par de la violence.
Nous sommes très inquiets quant à leur capacité de nuisance physique, et la propagande qu’ils sont capables de faire circuler via leur syndicat agricole, quelques élus et et la presse locale. Nous en avons averti la préfecture.
Ici, depuis la Seconde guerre mondiale, nous refusons que les milices fassent la loi.

 

 

Source : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/

 

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