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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 20:46

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CONTRE LES EXPULSIONS & L'AEROPORT
SAMEDI 16/01 â NIMES

CE SAMEDI 16 janvier comme à NANTES, RENNES et PARTOUT DANS L'HEXAGONE, GRANDE MOBILISATION CONTRE LES EXPULSIONS (11 familles, 4 exploitations) ET CONTRE L'AEROPORT

RENDEZ VOUS A 14H30
DEVANT LE CARRE D'ART
POUR UNE DEAMBULATION
départ 15H AUTOUR DES BOULEVARDS ET RUES NIMOISES !

Panneaux, banderolles et calicots, à pied à vélo, petits et grands, chants, casseroles et tambourins, réclamations, déclamations, libres paroles,vos écrits à distribuer et SUGGESTION pour la MARCHE: venez avec SAC à DOS autonome, avec dedans à BOIRE et à MANGER ! ainsi en fin de marche nous pourrons PARTAGER un gouter devant la maison carrée !
Faites tourner l'info !!!

SOUTIEN AUX PAYSANNES et PAYSANS du BOCAGE !

SOUTIEN AUX HABITANTES ET HABITANTS DE LA ZAD, FAUNES ET FLORES, SAUVAGES et DOMESTIQUES, espéces protégées, haies, patures, arbres, amphibiens, fleurs, potagers, baies, sources,
ruisseaux, zones humides, boulangeries, meunerie, ateliers et toute la formidable richesse et bio diversité humaine et naturelle de ce magnifique bocage de Notre-Dame-des-Landes.

 

 

 

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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 19:58

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Notre-Dame-des-Landes: le gouvernement ne sait toujours pas quoi décider
13 janvier 2016 | Par Jade Lindgaard
 
 
 

La justice renvoie au 25 janvier sa décision sur les procédures d’expulsion des habitants historiques de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. La mobilisation des « anti-aéroport » grossit. Le gouvernement semble tétanisé.
 

Les habitants historiques de la zone réservée pour y construire l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, devront attendre dix jours de plus avant de connaître le sort que leur réserve la justice. Mercredi 13 janvier, le tribunal de grande instance de Nantes a mis en délibéré sa décision concernant la procédure d’expulsion à l’encontre de onze familles et quatre agriculteurs vivant sur la zone d’aménagement différé (ZAD), dans la périphérie nantaise. Le jugement est attendu le 25 janvier. Le référé-expulsion a été déposé par la société Aéroport du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci, et concessionnaire de la construction du futur aéroport, qui réclame leur expulsion immédiate, une astreinte journalière de 200 euros par dossier et la mise sous séquestre de leurs biens. Erwan Lemoigne, l’un des avocats des habitants, a déposé une question prioritaire de constitutionnalité pour atteinte au droit au logement et au droit au travail, au nom du droit à un procès équitable et de l’égalité de traitement devant la justice.

Quelques jours après une manifestation très suivie contre le projet d’aérogare (voir notre reportage), de très nombreuses personnes se sont rassemblées devant le tribunal, en soutien aux expulsés : 3 000 en fin de matinée selon les organisateurs – moitié moins, selon la police.

Au fil des heures, les prises de parole s’y sont succédé devant un grand nombre de gendarmes mobiles et de CRS équipés de lanceurs d’eau, selon des personnes présentes sur place. Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, et le sénateur EELV Ronan Dantec y ont pris part, ainsi que des militants de la confédération paysanne, du NPA, du parti de gauche. De son côté, Cécile Duflot, ex-ministre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, fervent partisan de l’aéroport, a publié une lettre ouverte à François Hollande sur le site Reporterre : « Cet aéroport est désormais le funeste symbole du retard démocratique français, de l’arbitraire, et de la négation de l’écologie (…) Monsieur le Président de la République, faites un geste pour Notre-Dame-des-Landes : il est temps de renoncer à l’obstination dans ce projet. »

Le matin, le port de Brest a été momentanément bloqué par des opposants. À Rueil-Malmaison, devant le siège de Vinci, des militants ont déployé des banderoles : « Stop expulsions Notre-Dame-des-Landes », « Vinci ne vaincra pas ». D’autres rassemblements ont eu lieu devant des tribunaux, des préfectures et des mairies à Bayonne, Brest, Dijon, Caen, Carcassonne, Foix, Lyon, Poitiers, Quimper, Rouen et Tarbes, selon des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Le collectif COPAIN, réunissant des agriculteurs et des occupants de la ZAD, annonce avoir mobilisé plus de 160 tracteurs pour effectuer des blocages et tenir des barrages filtrants. Une journée d’action est annoncée à Rennes samedi 16 janvier, plusieurs tracto-vélos – convois de tracteurs et de bicyclettes – s’organisent. Dix-neuf conducteurs anti-aéroport qui avaient participé à une opération de ralentissement sur le périphérique de Nantes la veille de l’audience doivent être jugés le 24 février, selon le journal Presse Océan. Leurs véhicules ont été saisis.

Plusieurs collectifs (COPAIN, ADEC, ACIPA, naturalistes en lutte…) appellent les opposants à se retrouver sur la ZAD, les 30 et 31 janvier, pour y conduire les travaux nécessaires aux occupants : débroussaillage, réfection de douches, installation de clôtures, montage d’une serre, signalisation des entrées… La vague de mobilisation pour la ZAD et contre l’aéroport qui s’était manifestée après la tentative avortée d’évacuation de force de la zone en novembre 2012 semble se reformer.

 

 

Sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en 2012 (JL). Sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en 2012 (JL).

 

Face à cette mobilisation croissante, l’exécutif reste silencieux sur ses intentions. Interpellé directement par les manifestants qui lui reprochent d’avoir brisé son engagement à ne pas laisser procéder à des expulsions tant que tous les recours juridiques des opposants n’auraient pas été jugés, François Hollande n’a toujours pas réagi. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a concédé quelques mots de réaction lors de ses vœux à la presse mercredi matin : « Ce n’est pas par la force que l’on réglera ce dossier. Il faut que les nouveaux élus reprennent le dialogue. Que les élus locaux prennent leurs responsabilités. Je suis prête à aider à renouer ce dialogue mais je ne peux pas en être à l’initiative. » En 2007, lors de sa campagne présidentielle, Ségolène Royal s’était dite opposée au projet d’aéroport. Interrogée à ce sujet, elle répond : « Vous connaissez ma position, elle n’a pas changé. » Mais refuse de clarifier les intentions du gouvernement sur cet épineux dossier. Manuel Valls a plusieurs fois déclaré qu’il voulait évacuer la ZAD et lancer les travaux de construction. C’est lui qui a la main sur le dossier, selon le ministère de l’écologie.

 

Tout nouveau président de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau (Les Républicains) se moque de l’invitation à la discussion de Ségolène Royal : « C’est n’importe quoi, comme d’habitude. » Pour lui, « il y a eu une commission de dialogue et ça n’a rien donné ». À ses yeux, « si demain François Hollande renonçait à l’évacuation, la ZAD s’implanterait définitivement. C’est devenu un symbole. Je demande son évacuation ». Même au prix de blessés ou de morts, comme à Sivens en 2015, où un jeune manifestant, Rémi Fraisse, a été tué par les gendarmes ? « Mais si le chantage à la violence gagne, on risque d’entrer dans un cycle d’ultraviolence », répond le dirigeant de l’exécutif régional.

À dix-huit mois de la fin du mandat de François Hollande, le dossier de Notre-Dame-des-Landes devient un boulet politique pour les socialistes. Incapables de se décider sur le devenir de la ZAD ni sur l’utilité d’un projet d’aéroport vieux de quarante ans, ils nourrissent, du côté des opposants et des partisans du nouvel aérogare, une exaspération croissante et une tension réelle.

 

 

 

 

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12 janvier 2016 2 12 /01 /janvier /2016 17:18

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Notre-Dame-des-Landes : le gouvernement maintient le secret sur les chiffres censés justifier l’aéroport

12 janvier 2016 / Tiffany Blandin (Reporterre)
 


 

 

Le projet d’aéroport est justifié par le gain économique qu’il apporterait. Problème : les résultats de ce calcul sont fortement contestés. Et l’administration refuse toujours de livrer les statistiques qui l’ont établi, malgré l’avis de la Commission d’accès aux documents administratifs.

C’est probablement le document Excel le plus secret de France. Une base de données où sont comptabilisés les trajets en voiture, en train ou en avion de millions de voyageurs fictifs pendant 55 ans. Cette matrice ultracomplexe, en transformant le temps gagné par les usagers en euros, a servi à calculer l’avantage financier du projet d’aéroport du Grand-Ouest. Il serait de 911 millions d’euros.

Ce gain de temps, présenté dès 2006 dans la pièce F du dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique, a joué un rôle essentiel dans la déclaration d’utilité publique de l’aéroport. Puisque, à lui seul, il justifie le projet dont le coût est officiellement estimé à 556 millions d’euros.

 

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Scénario de gain de temps (converti en argent) présenté dans le dossier d’enquête préalable.
 

Problème : la base de données qui a permis de réaliser ces calculs, effectués par le cabinet JLR Conseil, n’a jamais été communiquée, alors que le résultat de 911 millions d’euros est vivement contesté depuis cinq ans. Nous allons vous retracer les démarches effectuées par les opposants à l’aéroport pour l’obtenir. Vous allez voir, c’est rocambolesque.

 Se contenter d’une simple promesse des fonctionnaires de la DGAC

En premier lieu, c’est le cabinet indépendants CE Delft qui a remis en cause ce chiffre dans une contre-expertise réclamée par les opposants.

Publié en 2011, le rapport estime notamment que « la valeur attribuée au temps qui a servi dans la présentation du projet est très nettement supérieure à la valeur recommandée en France ». En clair, l’opération de conversion du temps en argent aurait servi à gonfler artificiellement l’avantage économique du projet. Reporterre avait démontré comment.

La Direction générale de l’aviation civile (DGAC), commanditaire de l’étude, a fini, en février 2013, par transmettre deux notes à Reporterre pour justifier ce chiffre.

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Première note de la DGAC transmise à « Reporterre ».
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Seconde note de la DGAC transmise à « Reporterre ».

Là encore, les explications n’ont pas satisfait les opposants au projet, d’autant plus que dans ces documents, aucune trace de la base de données qui avait servi aux calculs. Il fallait se contenter d’une simple promesse des fonctionnaires de la DGAC, au bas de la note 1 : « Nous nous sommes procurés auprès des consultants (JLR Conseils) le détail des calculs ; ils sont exacts. »

Recours pour excès de pouvoir 

Depuis, le CéDpa (Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes) a multiplié les demandes, écrites et orales, auprès de la DGAC pour comprendre d’où sortaient ces 911 millions d’euros. Pas de réponse. Les élus ont donc tenté de forcer la main des autorités en déposant un recours auprès de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Ils ont demandé deux éléments. D’une part, « une copie de l’étude (…) réalisée par le cabinet JLR Conseil pour le dossier d’enquête publique de 2006 portant sur les gains de temps » et d’autre part « les bases de données chiffrées ».

En juillet 2015, c’est la première grande victoire des opposants. Ils reçoivent un avis favorable de l’autorité administrative, qui estime que le « document est communicable à toute personne qui en fait la demande ».

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L’avis favorable du Cada remis au CéDpa.

Mais les décisions de la Cada ne sont pas contraignantes. Même avec leur laisser-passer en poche, les élus du CéDpa doivent relancer la DGAC et le ministère de l’Écologie. N’obtenant aucune réponse, ils déposent un recours pour excès de pouvoir au tribunal administratif de Paris.

Trois jours plus tard, le 26 novembre 2015, le CéDpa reçoit enfin les pièces, ainsi qu’une lettre de Ségolène Royal. Cette dernière affirme son souci « d’exemplarité et de transparence de l’action publique ».

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La lettre de Ségolène Royal au CéDpa.

Les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se retrouvent donc avec une étude intitulée « Évaluation socio-économique pour le dossier D.U.P. [déclaration d’utilité publique] du projet d’aéroport du Grand-Ouest Notre-Dame-des-Landes », composé de dix documents reliés contenant chacun entre 6 et 57 pages, estampillés des logos de JLR Conseil et de l’ITA (Institut du transport aérien). En tout, 288 pages de notes méthodologiques, scénarios économiques, d’analyses des territoires.

Nous avons pu consulter ces dossiers. Un seul concerne le chiffrage des gains de temps. Il s’agit d’un document intitulé Dossier C2 & C3 Rentabilité économique et financière du projet, daté d’avril 2006. Sur les dizaines de tableaux qu’il contient, aucun ne permet d’expliquer comment ont été calculés les 911 millions d’euros. En fait, les tableaux portant sur le sujet qui nous intéresse, qui apparaissent à deux reprises en page 12 et 42, sont exactement les mêmes que ceux publiés dans le dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique.

 

 « Cela ne répond pas du tout à la demande »

Bilan : la première partie de la demande déposée à la Cada a bien été respectée. La seconde, portant sur « les bases de données chiffrées », non. C’est d’autant plus dérangeant que, rappelez-vous, la DGAC, dans ses notes publiées début 2013, disait s’être procurée le détail des calculs auprès de JLR Conseils.

« Cela ne répond pas du tout à la demande, analyse Jean-Marie Ravier, chef d’entreprise engagé contre le projet et membre du CéDpa. Il manque les bases de données chiffrées. Il doit exister quelque part une étude qui recense année par année les déplacements de voyageurs concernés par la contrainte environnementale, la distance et le mode de transport utilisé. Si on ne veut pas nous transmettre ces informations, c’est bien qu’il y a quelque chose qui cloche dans le calcul des avantages économiques, et donc dans la déclaration d’utilité publique de Notre-Dame-des-Landes. »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

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12 janvier 2016 2 12 /01 /janvier /2016 17:08

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Notre-Dame-des-Landes : blocages et barrages filtrants se poursuivent cet après-midi

12 janvier 2016 / par Camille Martin (Reporterre)
 


 

Des blocages et barrages filtrants ont lieu ce mardi après-midi en Loire-Atlantique, Vendée, Maine-et-Loire, et autour de Rennes.

 

- Actualisation :

- Mardi, 16 h 26 - Les opérations de blocage ou de ralentissement ont repris cet après-midi. Selon le collectif Copain, joint au téléphone en divers lieux par Reporterre, plus de 160 tracteurs mènent les actions en Loire-Atlantique, Vendée et Maine-et-Loire.
. Pays de Retz : opération Escargot Vers Pornic D751 ;
. nord-ouest Nantes : barrage filtrant Couêron Rond point de la Montagne D101 ;
. nord-est : Oopération escargot D723 à Ancenis est ;
. nord-ouest Redon Nozay : barrage filtrant Saint-Nicolas-de-Redon, Carrefour D164 D177 ;
. Blain Presqu’ile : opération escargot N171 vers Donges ;
. Vendée : barrage filtrant au rond-point de Boufféré près de Montaigu ;
. Rennes : dix tracteurs au rond-point de l’Alma ;
. Vendée : La Roche-sur-Yon, opération escargot plus opération devant préfecture vers 15h00. Rendez-vous avec le Préfet ;
. Maine-et-Loire : barrages filtrant pont de Chalonnes.

 

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Barrage filtrant à Rennes mardi après-midi

A 15 h, l’occupation de la sous-préfecture de Chateaubriand est signalée par le site de la Zad : selon celui-ci, "Une cinquantaine de personnes, de tout âge et de toutes les composantes de la luttes occupent les locaux de la sous-préfecture. ll exige de rencontrer la sous-préfete afin qu’elle appelle François Hollande".

- Mardi, 10 h 15 - « L’opération a plutôt bien marché, en mode ralentissement autour de l’agglomération, explique à Reporterre vers 9h 30 un zadiste porte-parole du jour. Des banderoles NDDL - ni procès ni expulsions’ ont été suspendues à des ponts du périph’. Mais sept groupes ont été encadrés et arrêtés par la police, avec contrôles d’identité, et parfois gardes à vue. Des voitures auraient été embarquées à la fourrière mais on n’a pas confirmation. Par ailleurs, les trois paysans retenus en garde à vue hier lundi vers 18h ont été libérés à deux heures du matin... » Ces paysans avaient été interpellés lundi soir, au retour d’une opération de barrage filtrant (voir ci-dessous, journée de Lundi).

La fluidité du trafic a été nettement gelée par l’opération "Escargot" ce matin mardi sur les parties est, nord, et sud-ouest du périph, les embouteillages se reportant sur l’intérieur de la ville à ces heures de pointe du trafic déjà chargé en temps ordinaire.

Dans la partie sud du périphérique, aux abords de l’actuel aéroport Nantes-Atlantique, l’intervention policière pour intercepter des manifestants qui avaient déployé une banderole en contrebas de la route, sans gêne pour le trafic automobile, a de fait occasionné un ralentissement immédiat, la police occupant une des deux voies pour intervenir.

 

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Des banderoles ont été posées sur les ponts du périphérique. « Klaxonne si tu soutiens »
 

« L’heure tourne. Puisque le gouvernement reste sourd face à la contestation populaire, nous n’avons d’autres choix que de poursuivre des actions de blocage », expliquent les occupants de la Zad dans un communiqué.

- Mardi, 09 h 20 - Des voitures ont tenté une opération escargot sur la rocade sud du périphérique de Grenoble. Huit interpellations, selon France Bleu Isère.

- Mardi, 08 h 30 - Opération escargot sur le périphérique nantais. Deux convois de cinq ou six voitures chacun ont été encadrés et escortés jusqu’à une station-service hors du périphérique pour être contrôlés. par la police. Les véhicules auraient été emmenés à la fourrière. Les policiers ont empêché notre journaliste d’accéder à la station-espace où se déroulait le contrôle, à la porte de Retz.

 

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Les gendarmes prennent des photos à l’approche de la sation-service
 

- Mardi, 08 h 20 - Gros ralentissements à Limoges sur l’A20 sens Toulouse-Paris. En cause : une opération escargot en soutien à NDDL, selon France Bleu Limousin.

- Mardi, 07 h 30 - Un barrage filtrant posé à Vannes, dans le Morbihan :

 


LUNDI 11 JANVIER

- Lundi, 23 h 30 - Le collectif Copain 44 annonce qu’au retour d’un barrage filtrant, trois paysans "ont été arrêtés et placés en garde à vue, leur tracteurs ont été saisis et emmenés sur plateau".

- Lundi, 21 h 30 - « Doit-on paralyser le département pour être entendus ? » C’est la question posée ce lundi soir au gouvernement, par les agriculteurs du COPAIN 44, le Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles Indignées par le projet d’Aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Toute cette journée, les paysans ont organisé des opérations escargots et des barrages filtrants dans tout le département de Loire-Atlantique (44). Près d’une centaine de tracteurs, soutenus par 300 à 400 personnes, ont participé à ces barrages, selon les coordinateurs de la mobilisation interrogés par Reporterre.

 

 

Cette opération demande l’arrêt de la procédure d’expulsion lancée contre les paysans et habitants « historiques » de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Une audience cruciale aura lieu mercredi devant le tribunal de Grande Instance de Nantes. Le groupe Vinci, à la demande de l’État, réclame au tribunal l’expulsion immédiate des habitants de la zone où la construction de l’aéroport est prévue. Les paysans réclament donc « la garantie, claire et sans ambiguïté, conformément à ses engagements, qu’il n’y aura aucune expulsion de la ZAD avant l’aboutissement total de tous les recours. » (voir leur communiqué de dimanche).

 

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Barrage filtrant lundi après-midi
 

Cinq blocages ou opérations escargots ont eu lieu ce lundi :

- à Savenay se tenait un blocage de rond point sur la N171 en direction de la N165, puis les 15 "tracteurs vigilants" ont opté pour une opération escargot sur la route entre Coueron Saint-Etienne et Cordemais ;
- au nord-ouest de Nantes, les 25 tracteurs présents n’ont pas fait d’opération escargot mais ont perturbé le trafic avec trois blocages de carrefour en trois heures vers Blain et Bouvron en direction de Savenay sur la N171 ;
- au sud-ouest de Nantes, à Port-St-Père, pas moins de 15 tracteurs et 10 voitures qui ont permis un blocage de la route de Pornic (D723) avant l’entrée de la 4 voix D751. Ce sont finalement les gendarmes qui ont bloqué l’accès de la 4 voies dans les deux sens pendant 30 à 40 mn ;
- au sud est de Nantes, à Aiguefeuille : , une vingtaine de tracteurs et 18 voitures ont mené 2 opérations escargot : une sur la N137 au niveau de Le Bignon, puis une autre en direction de la Roche-sur-Yon.

 

 

« Nous demandons juste à être entendus et à avoir une réponse, explique Vincent Delabouglise, porte-parole de Copain 44. En particulier sur le fond du dossier, nous voudrions qu’il soit remis à plat. Mais nous n’avons eu aucune réponse, c’est incompréhensible ! »

Le président PS du Conseil départemental de Loire Atlantique, Philippe Grosvalet, a demandé au Préfet de prendre des mesures pour garantir la circulation des citoyens. "C’est un droit fondamental. Les habitants de la Loire-Atlantique doivent pouvoir circuler librement", a-t-il déclaré à France 3 Pays de la Loire.

« Quand on voit ces déclarations du président départemental, ainsi que celles du Premier ministre Manuel Valls qui confirme la construction, il y a de quoi s’inquiéter », reprend Vincent Delabouglise. « La colère monte. Le but n’est pas d’aller à l’affrontement, mais si nous n’avons pas de réponse, on va monter en puissance. Le calme ne reviendra qu’avec une réponse de Hollande. »

Ce lundi soir, les tracteurs sont rentrés pour la nuit. Mais ils ont prévu de ressortir sur les routes du département dès ce mardi matin. Une opération escargot est prévue sur le périphérique de Nantes dès 7h30, ainsi que d’autres actions, ailleurs dans le département.

 

- DIMANCHE 10 JANVIER -

• Dimanche, 23h40 - Dans la soirée, le site internet de la Zad annonce qu’une opération "ecargot" sera menée mardi 12 janvier à 7h30 sur le périphérique nantais : il s’agira pour les automobilistes opposés au projet d’aéroport de conduire lentement pour ralentir la circulation. Le "collectif escargot de l’assemblée générale" observe que cette action peut être menée dans d’autres villes (lire le communiqué).

• Dimanche, 19h40 - L’assemblée générale qui s’est tenue à La Vache Rit, au coeur de la ZAD, a été très animée. Plus de 300 personnes y ont participé. Une volonté très vive de continuer à mener des actions s’est exprimée par de multiples voix. Les opposants ne comptent pas attendre passivement le procès du mercredi 13 janvier, mais continuer à agir pour faire entendre la colère du mouvement de lutte face au ciblage des paysans vivant sur la Zad.

Dans un communiqué publié à 19h30, le collectif des paysans, le COPAIN 44, dénonce les provocations policières de samedi soir, et affiche sa volonté de "continuer le blocage". Il annonce des actions "dès demain", c’est-à-dire lundi.

- Télécharger le communiqué :

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- Actualisation - Dimanche, 12h45 - Dans la nuit, les tracteurs ont quitté le camp, dans des conditions difficiles, sous les gaz lacrymogènes des policiers, lancés alors qu’aucune action violente ou provocatrice n’avaient lieu. Une cinquantaine de tracteurs ont rejoint la Zad de Notre-Dame-des-Landes, près de La Vache Rit, centre de la zone et de la lutte. Toutes les composantes du mouvement discutent dimanche après-midi de la poursuite des mobilisations. En tout cas, dit un paysan, Dominique Lebreton, "ce qui s’est passé est une victoire. Nous avons monté un rassemblement extraordinaire avec seulement une semaine d’organisation. Et il n’y a eu aucune violence".

 

SAMEDIJANVIER

- Samedi, 23 h 45 - Alors que le campement a été rangé en une demie heure et que les tracteurs commençaient à partir, les CRS ont lancé des grenades lacrymogènes des deux côtés et ont actionné les canons à eau.

 

 

- Actualisation - Samedi, 23 h 27 - Au vu des moyens déployés - notamment des engins capables de lever des tracteurs - et de la volonté d’affrontement des forces gouvernementales - CRS en "robocop", s’approchant à quelques mètres des tracteurs -, les paysans ont décidé, en négociation avec la préfecture de Loire-Atlantique, de lever le camp. Barnums, tables et autres matériels de camp sont en train d’être rangés, et les tracteurs se préparent au départ. Ils vont se diriger vers la Zad de Notre-Dame-des-Landes : "Ce n’est pas une défaite, nous dit Mathieu Courgeau, de la Confédération paysanne, c’est un repli stratégique".

 

 

- Actualisation - Samedi, 23 h 15 - Les CRS encerclent le camp de blocage. Du matériel lourd a été apporté, notamment des camions à eau et des projecteurs. Les assiégés semblent étonnés de la rapidité de réaction des forces de l’ordre, ils escomptaient une nuit relativement tranquille.

 


- Nantes, reportage

A 21 heures, samedi 9 janvier, plus de 80 tracteurs, des paysans, et des citoyens venus les soutenir, bloquent le périphérique nantais au niveau de l’échangeur de Bouguenais. Ils affirment vouloir rester là jusqu’à ce que le président de la République réponde à leur demande de ré-examen du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

 

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Une barrière s’organise dans la soirée

Le périphérique est donc bloqué dans les deux sens sur trois bons kilomètres, ce qui bloque l’accès sud du pont de Cheviré sur les deux voies. Une bonne centaine de tracteurs, de camions et des remorques agricoles soigneusement imbriquées bloquent tout passage. Un grand feu a été allumé avec des branchages sur une voie. Une cantine est en place sous un des cinq barnums installés : "On peut nourrir 400 personnes", dit une militante.

Cette action spectaculaire a démarré dans l’après-midi, à l’issue de la manifestation pleinement réussie qui a bloqué une large portion du périphérique et le pont de Cheviré. Ce grand pont traverse la Loire à l’ouest de l’agglomération, dont il constitue un point vital pour la circulation.

Les paysans, réunis dans le Copain 44 (Collectif des organisations professionnelles agricoles INdignées par le projet d’aéroport), avaient décidé mercredi soir de prolonger le blocage. Ils ne l’ont révélé que dans l’après-midi de ce samedi, créant la surprise. Ce ne sont donc pas les zadistes – faussement présentés par les politiciens de LR et du PS comme des « ultra-violents » - qui engagent le rapport de force, ni les opposants associatifs ou élus, mais les paysans. Ceux-ci ont été choqués par le lancement d’une procédure juridique visant à l’expulsion des quatre agriculteurs qui vivent historiquement sur la Zad ; cette procédure a été lancée par le promoteur Vinci, le porte-parole d’AGO-Vinci, Jean-François Bernard annonçant agir « à la demande de l’Etat ». Si le tribunal de Nantes accédait, le 13 janvier, à la demande de la multinationale, les quatre paysans devraient partir, sous peine d’une astreinte financière de 200 € par jour. Cette attaque vise le cœur historique de la lutte et symbolise le mépris dans lequel le pouvoir tient l’activité agricole. « Cela a été un mauvais coup sur la tête », dit Dominique Fresneau, porte-parole de l’Acipa, et cousin d’un des paysans visés par les promoteurs de l’aéroport, Sylvain Fresneau.

Mais dès l’annonce de la procédure, la veille du 1 janvier, les associations d’opposants ont préparé une action spectaculaire, le blocage du Pont de Cheviré. Celui-ci s’est déroulé samedi 9 janvier à partir de midi : plus de 400 tracteurs sont venus de toute la région, convergeant avec une tracto-vélo venue de la Zad et des personnes de Nantes et d’ailleurs venues à pied. Cette occupation, réalisée dans la tranquillité – les forces de police étant invisibles – et la bonne humeur, a été pleinement réussie (Reporterre vous la racontera ce dimanche 10).

Mais mercredi 7 janvier, le Copain 44, réuni de son côté, avait pris la décision de prolonger cette action par une occupation continue du terrain, qui a donc commencé dans la foulée du blocage du Pont de Cheviré.

« Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles »

Le porte-parole de Copain 44, Vincent Delabouglise, explique le sens de l’action engagée :

 

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Vincent Delabouglise près du pont de Cheviré, à Nantes

Vincent Delabouglise - « Nous avons fait une requête très claire à Monsieur Hollande, à cette heure-ci [16h00], on n’a obtenu aucune réponse. La détermination paysanne est totale, la colère est très grande, on reste là et on attend une réponse de M. Hollande. Il a intérêt à nous répondre rapidement, car plus il attend, plus la colère monte. Il faut qu’il prenne la mesure de ce qui peut se passer.

Reporterre - A-t-il reçu le message clairement ?

Il y a eu un certain nombre de communications, et un comité de crise s’est réuni ce matin à l’Elysée, donc je pense qu’il est au courant.

Vers quelle heure attendez-vous une réponse ?

Quand ils veulent. Dès qu’on a obtenu nos exigences, on lève le camp.

Et s’il n’y a pas de réponse ?

Et bien ils verront. Mais ils prennent leur risque. Il faut arrêter de jouer, de nous prendre pour des imbéciles et de nous balader. On n’est pas aujourd’hui sur des questions futiles, on est sur du fond, sur des enjeux de société, qui concernent tout le monde. Nous, on ne lâchera pas. Ca fait sept ans qu’on demande une rencontre pour aborder le sujet sur le fond, et voir comment on peut en sortir, on n’a jamais reçu de réponse. La seule réponse, c’est des référés, c’est des forces de l’ordre.

S’ils envoient des forces de l’ordre pour dégager les tracteurs, ce serait sans doute de manière vigoureuse, voire violente. Les membres de Copain 44 sont-ils prêts à tenir face à ça ?

On ne résistera pas à des bulldozers. Il faut simplement qu’ils assument l’image que ça va donner. On est quatre cents tracteurs aujourd’hui, ce n’est qu’une petite partie de ceux qui pourraient se libérer. Si ça tournait à une tentative de nous virer par la force, beaucoup seraient prêts à venir pour nous aider. On est une tête de pont ici. Je pense pouvoir dire que la mobilisation serait intersyndicale large. Car là, on est sur une action paysanne, c’est vraiment les paysans qui bloquent.


- Samedi après-midi - Lire ici le récit du blocage, auquel ont participé près de 20 000 personnes et 400 tracteurs.


MANIFESTATIONS DE SOUTIEN A MARSEILLE, TOULOUSE, PARIS ET ALBI

Une manifestation de soutien...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 16:01

 

Source : http://zad.nadir.org

 

 

*Précisions importantes sur l’opération escargot de demain matin

lundi 11 janvier 2016, par zadist

 

 

Nous avons donné hier l’heure de départ commune pour l’opération escargot sur le périphérique de Nantes (ou sur d’autres). Celle-ci reste la même : 7h30 pile pour commencer à ralentir en différents points et à klaxonner en soutien. Nous avions par contre oublié de mentionner l’heure de fin. Dans le cadre de l’assemblée d’hier nous avons décidé que cette opération ne durerait pas au-delà de 9h. Nous en ferons le bilan et elle pourra se renouveler si nécessaire.

une erreur s’est glissée par ailleurs, il s’agit de bloquer les différentes voies mais PAS la bande d’arrête d’urgence.

enfin, nous rappelons qu’il est conseillé de rester souples : face à une arrivée policière ou a des automobilistes qui manifesteraient un énervement trop flagrant, il est toujours possible de reprendre un peu de vitesse, puis de ralentir à nouveau. Il s’agit de rouler lentement mais sûrement.

nous invitons aussi demain à multiplier partout où vous le pouvez les banderoles « Notre-Dame-des-Landes – ni procès ni expulsions » et à nous envoyer les photos de votre action.

Par ailleurs, d’autres actions de blocage et de pression s’organisent, notamment à l’initiative de COPAIN et pourront être rejointes. Chaque comité est aussi invité à s’organiser de manière autonome pour amplifier la mobilisation.

 

                                                                    *******************************

 

# Nddl - Appel général à opérations escargot mardi 12 janvier à 7h30 à Nantes et partout

Ce dimanche soir, malgré la mobilisation massive d'hier nous n'avons toujours pas de garantie que l’État renonce à toute procédure d’expulsion jusqu’à ce que tous les recours soient menés à leur fin. Des paysans et habitants de la zad sont toujours menacés d'expulsion immédiate, d'astreintes financières exorbitantes et de saisie de leurs biens et cheptels. Ceux-ci passent toujours en procès mercredi 13 janvier. L'heure tourne. Puisque le gouvernement reste sourd face à la contestation populaire, nous n'avons d'autres choix que de poursuivre des actions de blocage.

Suite à l'assemblée du mouvement du 10 janvier, nous lançons, entre autres, un appel à opérations escargot mardi 12 janvier à 7h30 pile sur le périphérique de Nantes et partout ailleurs. Il s'agit d'une grande action diffuse et participative à laquelle toutes les personnes solidaires et comités de soutien peuvent très facilement se joindre en s'organisant par petits groupes de voitures.

Mode d'emploi suggéré à tou-te-s les participant-e-s :
   - se regrouper par 4 à 6 voitures (ou plus)
   - s'insérer sur la rocade un peu auparavant l'action, par l'entrée de leur choix
   - se positionner côte à côte afin d'occuper l'ensemble des voies (y compris la bande d'arrêt d'urgence) et commencer à ralentir progressivement à 7H30
   - klaxonner pour protester face à la surdité du pouvoir et pour montrer notre participation à cette action
   - rester souples en cas d'automobilistes ou de policiers mécontents. Avançons lentement mais sûrement !

Un mot d’ordre commun à rendre visible à l'occasion de cette action et partout où vous le pouvez dans les jours qui viennent :

                             "NDDL : ni procès, ni expulsions"


Nous appelons les personnes solidaires et comités et soutien qui le souhaitent partout en France (voire au-delà) à mettre en oeuvre cette action dans d'autres villes simultanément ou à organiser d'autres formes d'actions de soutien et de blocage solidaires d'ici le 13 janvier.

Suite à l'expulsion de la centaine de tracteurs restés sur le pont de Cheviré hier soir, COPAIN 44 annonce de son côté que les paysans poursuivront des actions de blocage. Ils invitent tous les comités de soutien et opposant-e-s au projet d'aéroport à se tenir prêts à venir se joindre à leurs actions. Surveillez les réseaux !

Un rassemblement appelé par l'ACIPA aura lieu devant le tribunal le mercredi 13 janvier à 10h30 lors de l'audience prévue.

La mobilisation se poursuivra jusqu'à ce que nous soyons entendu-e-s.

Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes.


             La commission escargot de l'assemblée extraordinaire du dimanche 10 janvier 2016*




*(assemblée annoncée à 4h du matin au retour du pont de Cheviré et à laquelle ont participé environ 300 personnes, fourbues mais plus déterminées que jamais).

--
Zone A defendre - http://zad.nadir.org/

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Source : http://zad.nadir.org

 

 

 

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 15:39

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Zone à défendre

Mobilisation massive à Nantes contre l’expulsion des habitants de Notre-Dame-des-Landes

par , Nolwenn Weiler

20 000 personnes, un millier de vélos et 400 tracteurs ont occupé une partie du périphérique nantais ce samedi 9 janvier. Leur revendication ? La suspension immédiate des procédures d’expulsions des habitants de la zone réquisitionnée pour la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Les organisateurs souhaitaient « une ambiance enthousiaste, conviviale et sereine ». Le pari est réussi avec une manifestation inter-générationnelle, joyeuse, bigarrée et très calme. Le gouvernement n’a cependant pas répondu à leurs demandes. Les occupants qui refusaient de quitter le périphérique ont été sommés de le faire, au milieu de la nuit, à coup de lacrymos... Reportage.

« Ceci est un avertissement », prévient une banderole suspendue au dessus du périphérique nantais ce samedi 9 janvier. Juste en face, l’immense pont de Cheviré qui enjambe la Loire et une bretelle d’autoroute se sont transformés en improbable terrain de manifestation. 20 000 personnes, 1000 vélos et 400 tracteurs s’y sont rassemblés à partir de midi, pour protester contre l’expulsion des habitants « historiques » de la zone à défendre (Zad) de Notre-Dame-des-Landes, censée accueillir un jour un nouvel aéroport.

Les historiques – onze familles et quatre fermes – sont les plus anciens habitants de la Zad. Tous ont refusé de quitter leurs lieux de vie et de travail contre les indemnités versées par la société Aéroport du grand-ouest-Vinci (AGO). Mais fin décembre, ils ont été assignés en référé expulsion. Le concessionnaire du futur aéroport demande une astreinte financière de 200 euros par jour de retard et par dossier. « Pour les paysans, qui ont plusieurs dossiers (le logement, les bâtiments agricoles), cela peut monter à 1000 euros par jour », détaille Claude, locataire sur la Zad. L’audience devant le juge des expropriations doit avoir lieu le 13 janvier prochain, à Nantes.

Les paysans à la manœuvre

Quand ils ont su que leurs collègues étaient menacés d’expulsion, le sang des paysans n’a fait qu’un tour. Les collectifs des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d’aéroport (Copains) se sont rapidement mobilisés. 400 tracteurs ont été acheminés vers Nantes pour la manifestation, depuis la Loire-Atlantique mais aussi l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan. En haut des cabines flottent des drapeaux de la Confédération paysanne et des antennes locales de la Fédération nationale des agriculteurs biologiques (Fnab). Le rassemblement prend des airs de jacquerie : des fourches arborent des panneaux et banderoles : « Non aux expulsions, la terre aux paysans ! »


L’attachement à la protection de la terre nourricière est très fort. Il lie les paysans et autres résistants à la zone à défendre autant qu’il les soude. « Si on ne défend pas ces terres maintenant, après il sera trop tard, dit Martial, agriculteur depuis 40 ans en Loire-Atlantique. Comme fera-t-on quand il n’y aura plus d’espaces cultivables ? On ira piller des terres en Afrique ? », interroge-t-il. « S’ils détruisent tout, on va manger quoi après ? », se demande de son côté Dalila, une fonctionnaire de 49 ans.

« Il y a tous les âges, c’est très fédérateur, cela fait vraiment du bien »

« Les gens qui rêvent d’un autre monde ratent vraiment quelque chose en n’étant pas présents ici aujourd’hui, pense Laurence, la cinquantaine. Il y a tous les âges, c’est très fédérateur, cela fait vraiment du bien. » S’ils rêvaient d’une mobilisation massive, les organisateurs ont été surpris par son ampleur. « Nous avons organisé cette mobilisation en dix jours à peine, se réjouissent Camille et Dominique, qui vivent depuis trois ans sur la Zad. C’est incroyable de voir tout ce monde, tous ces tracteurs, tous ces vélos. » « Il y a quelques jours encore, seulement 200 tracteurs étaient annoncés », ajoute un paysan. « Nous sommes là aujourd’hui, nous serons là demain et tous les jours s’il le faut », lance Son, 26 ans, qui a fait une demi-heure de vélo depuis Nantes pour rallier le rassemblement.

 



 

« Nous voulons montrer au gouvernement et à Vinci que nous avons de la force. Nous ne sommes pas obligés d’accepter ce qu’ils nous proposent », reprend Son. En 2012, il était sur les barricades de la Zad. Et il y retournera « bien évidemment » si cela était nécessaire, comme de nombreuses personnes présentes sur le périphérique nantais ce samedi. Devant la remorque agricole qui sert ce jour-là de tribune politique, un vaste banquet se déploie. Chacun sort son pique-nique, certains ont amené des tables et des bouteilles de vin. Une brouette arrive à vélo et déploie de quoi installer des barbecues sur lesquels mijotent bientôt soupe et vin chaud. Un repas est proposé à prix libre. Les manifestants vont et viennent à pied et à vélo, remontant parfois tout le pont de Cheviré pour voir l’impressionnante rangée de « tracteurs vigilants ».

Françoise, Marie-Claire et Laurence arrivent d’Angers. Elles sont membres du comité de soutien créé depuis 2012 [1]. « On organise des manifestations chez nous, et on interpelle régulièrement nos élus à propos du projet d’aéroport. Nous avons aussi accueilli la tracto-vélo qui a rallié la Cop en décembre. Et quand c’est nécessaire, nous nous déplaçons à Nantes ou sur la Zad. » « On voit que l’on n’est pas tout seuls, c’est vraiment important », a lancé Sylvain Fresneau, paysan laitier à Notre-Dame-des-Landes depuis 1984 et aujourd’hui menacé d’expulsion.

« Ne pas les laisser seuls face à la machine qui essaie de les écraser »

Les opposants au projet assurent qu’il n’y a aucune urgence à évacuer qui que ce soit. « C’est tellement vrai que Vinci continue d’accorder des baux précaires aux paysans pour la nouvelle saison. » Et pour le moment, aucun projet de permis de construire n’a encore été déposé. « En fait, en prenant les historiques à la gorge avec les astreintes financières, ils veulent appauvrir la diversité sociale de la Zad, qui en fait sa force », analysent Camille et Dominique, qui vivent sur la zone depuis trois ans. « Ils veulent nous faire partir sans que les forces de l’ordre n’interviennent », ajoute Marcel Thébault, paysan laitier sur la Zad depuis 1999. « Mais notre détermination est sans faille. On ne lâche rien », lance Sylvain Fresneau.

 


 

Le procès qui doit se tenir le 13 janvier est perçu par les opposants au projet d’aéroport comme aussi violente que la tentative d’expulsion par les forces de l’ordre de l’automne 2012. Celle-la même qui avait scellé l’alliance entre anciens et nouveaux habitants de la Zad. Les habitants du coin avaient ouvert leurs maisons aux zadistes menacés d’expulsion. C’est à leur tour de leur prêter main forte. « Nous leur apportons une aide matérielle, financière, morale. Nous pouvons passer les aider pour faire des chantiers, les remplacer pour la traite des vaches, rêver avec eux pour leur permettre de continuer à se projeter. Ne pas les laisser seuls face à la machine qui essaie de les écraser », résume Camille.

 

Hollande stoppera-t-il les expulsions ?

« Nous demandons solennellement à François Hollande d’honorer ses engagements et de faire stopper immédiatement toute procédure d’expulsion jusqu’à aboutissement de tous les recours. » En mai 2012, suite à une grève de le faim de 21 jours de certains opposants à l’aéroport, François Hollande et le premier ministre d’alors Jean-Marc Ayrault s’étaient engagés à n’expulser personne tant que les recours juridiques des opposants n’étaient pas épuisés. Les dits recours ont été rejetés en juillet dernier par le tribunal administratif de Nantes. Mais les opposants ont fait appel et estiment donc que les recours ne sont toujours pas épuisés.

 


 

En colère contre ce qu’ils considèrent comme une trahison, et lassés des coups répétés du pouvoir, les opposants exigent que François Hollande annonce l’abandon immédiat de l’expulsion des habitants historiques de la Zad. Une centaine de tracteurs ont refusé de quitter les lieux tant que le président n’aurait pas donné de réponse, soutenus par plusieurs centaines d’opposants. Pour passer la soirée, la nuit, voire la totalité du week-end, des tentes ont été montées, des marmites se sont mises à bouillir, de la paille fraîche a été posée au sol. Rendez-vous a même été donné pour un grand pique-nique sur le pont de Cheviré le dimanche midi.

 

Bombes lacrymos et canons à eau

Mais vers 23 h, la situation s’est tendue. Les forces de l’ordre annoncent qu’elles prévoient de passer à l’attaque. « Après, nous avoir pris en tenailles sur les deux côtés du périphérique, positionnés à quelques dizaines de mètres de nos tracteurs, il nous a été ordonné de partir en ces termes : « Vous avez dix minutes pour vous décider, soit vous partez, soit vous restez et il y aura de la casse et des blessés des deux côtés », rapporte le collectif copain 44. La présence des ambulances ne laisse aucun doute sur les intentions prédéterminées d’une recherche de l’affrontement. »

 


 

Le collectif prend donc la décision de lever le camp. « Nous avons commencé à plier bagage à 23 h 30, témoignent des personnes présentes sur place. Pour autant, les flics se sont mis à balancer des jets de canon à eau et des gaz lacrymogènes en grande quantité. » Quand les tracteurs se sont ébranlés pour quitter les lieux qu’ils occupaient depuis le milieu de la journée, il était presque minuit. « Nous avons évacué le pont, sans affrontement, sans casse, sans blessé et sans arrestation, comme nous le souhaitions : c’est une réussite », se sont réjouis les membres de copain 44. Comme l’Élysée reste silencieux, de nouveaux blocages sont annoncés ce lundi.

Nolwenn Weiler
Photos : © Myriam Thiébaut

 

Lire aussi : À Notre-Dame-des-Landes, mille et un projets pour inventer un autre monde

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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 20:19

 

Source : http://www.ouest-france.fr

 

 

NDDL. Les anti-aéroport menacent de bloquer à nouveau dès lundi
 
 
  • Après la grosse mobilisation de samedi, les militants promettent de repasser à l'action, ce lundi.
    Après la grosse mobilisation de samedi, les militants promettent de repasser à l'action, ce lundi. | Jérôme Fouquet

Sans attendre la mobilisation de mercredi devant le tribunal de grande instance de Nantes, les paysans anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes prévoient de nouvelles actions.

Après la manifestation qui a réuni 15 000 manifestants samedi après-midi sur le pont de Cheviré, les opposants à l'aéroport ne lâchent rien et poursuivent le bras de fer avec François Hollande

Nouveaux blocages à venir

Copain 44, le collectif paysan vient d'annoncer dimanche soir dans un communiqué qu'il avait décidé de continuer des blocages.

« Tous les comités de soutien et tous les opposants au projet d'aéroport sont invités à se tenir prêts à venir se joindre à l'action du Copain, dès demain, surveillez les réseaux. Nous ne voulons pas de procès le 13 janvier ni d'expulsions sur la ZAD ».

Les occupants de la ZAD ont diffusé dimanche soir sur leur site internet un appel pour mener des opérations escargot, mardi 12 janvier« à 7h30 pile sur le périphérique de Nantes et partout ailleurs ».

Les sites visés restent secrets

Les sites éventuellement concernés restent secrets. 

Dans la soirée, les gendarmes maintenaient une vigilance, notamment autour de Notre-Dame-des-Landes et au niveau du périphérique nantais.

Une semaine sous grosses tensions s'annonce. Mercredi, les militants ont appelé à se mobiliser devant le tribunal de grande instance de Nantes. L'expulsion de onze familles de la Zad et de quatre fermes doit être examinée. 

 

 

Source : http://www.ouest-france.fr

 

 

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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 20:08

 

Source : http://www.breizh-info.com

 

 

Notre-Dame-des-Landes. 20 000 manifestants et 450 tracteurs ont encerclé Nantes
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09/01/2016 – 19h15 Nantes (Breizh-info.com) –

 

Bien que la manifestation ait été avancée d’une semaine – elle était prévue le 16 janvier et a été décalée à ce samedi 9, les opposants à l’aéroport ont réussi leur mobilisation. Près de 20.000 personnes  – 7200 « au moins » selon la police- , 450 tracteurs et 1000 vélos ont convergé vers la porte de Bouguenais du périphérique de Nantes, dans une ambiance très bon enfant. Près de 70 tracteurs bloquent toujours le pont de Cheviré côté sud-Loire en attendant que François Hollande prenne officiellement position sur le dossier de l’aéroport.

Les paysans sont venus en tracteur de tous les coins de la Loire-Atlantique, mais aussi du Morbihan, de l’Ille-et-Vilaine, du haut-Anjou, des Mauges et même de Vendée. Les manifestants venaient aussi pour la plupart de Nantes et la Loire-Atlantique, mais des Toulousains, Bordelais, Lyonnais battaient aussi le pavé. Dans le tramway 3 qui relie Commerce à Neustrie, les manifestants étaient très nombreux, avec bannières et drapeaux. « On a vaincu le projet de centrale nucléaire [du Carnet, près de Paimboeuf], on repoussera le projet d’aéroport », clamait, déterminée, une manifestante.

Jean-Luc, qui est venu en tracteur depuis Bourgneuf-en-Retz, à la limite avec la Vendée, se montrait lui aussi résolu : « on veut l’abandon immédiat des poursuites aux fins d’expulsion et du projet. S’ils insistent, s’ils continuent, on reviendra encore et encore ». Pour lui, le combat contre l’aéroport est « avant tout un combat paysan, mais tout n’est pas à jeter dans ce que proposent les zadistes : nous avons de la surface disponible, c’est une bonne façon de lutter contre le chômage et la précarité que de mettre dessus des gens qui veulent travailler la terre. Et cela préserve un maillage économique, écologique et paysan vital ».

Une quinzaine de tracteurs est venue du seul pays de Beaupréau – des communes aux portes de Bretagne. « l’asphyxie financière que Vinci essaie d’imposer pour pousser les paysans à partir, avec leurs assignations à 200 € d’amende par infraction et par jour, saisie des cheptels etc. est inadmissible. Mais nous sommes en France et nous, paysans, on ne se laissera pas faire. » Venu de Saint-Colomban , Michel estime que « cette manifestation est la preuve de notre capacité de mobilisation : en quelques heures, si besoin, on peut faire converger des centaines de tracteurs là où il y en aura besoin. C’est un test, à la fois pour le pouvoir et pour nous ». Il estime que le projet d’aéroport est une « aberration économique et écologique. On dit tout le temps que l’argent manque, eh bien d’accord. Trouve-t-on qu’il y a assez de professeurs dans les écoles, assez d’infirmières dans les hopitaux, que les routes sont assez entretenues, pour éprouver le besoin vital de dépenser tant d’argent dans un aéroport nouveau ? »

Jean-Pierre Ragot est, lui, venu de Congar (56), avec d’autres paysans morbihannais. Il n’est dans la lutte anti-aéroport que depuis 2014. « Je suis venu avant tout pour faire respecter l’esprit de la COP 21; Ils ont fait tout un tintouin et finalement c’est du pipeau, alors ça va comme ça. Il y a bien assez d’aéroports en Bretagne pour devoir encore en rajouter un autre. » Un de ses camarades, Mathieu, venu de Monteneuf, ajoute : « je défends la terre, source de la vie. Vinci, avec ses réclamations, perd complètement la raison. Je reviendrai jusqu’à ce que le projet soit abandonné et que Notre-Dame des Landes devienne, pour l’avenir, un laboratoire de résistance à un monde qui se place de plus en plus en dehors de l’Humanité ».

Au pied de l’échangeur de la porte de Bouguenais, un orateur de l’ACIPA clame vers 13 h 20 « nous nous sommes habitués à vivre sereinement depuis des années cette situation instable, à tenir nos fermes et nos maisons comme si le projet d’aéroport n’existait pas ». Il estime que le pouvoir cherche à diviser la lutte : « expulser les occupants historiques permet de communiquer habilement sur la longueur des délais qu’ils ont eu, faire le buzz sur l’argent qu’ils vont toucher. Ces gens là ne seraient pas maltraités. C’est un coup de génie même : nous nous attendions à des CRS qui mettraient nos vaches dehors, et ils voudraient que les historiques partent d’eux mêmes à cause de la pression des exigences financières de Vinci ». Et pourtant, « l’utilité publique du projet est bien entamée » et « les porteurs du projet savent leur cause perdue sur le fond du dossier », affirme l’orateur, qu’écoutent des milliers de manifestants massés sur l’échangeur et jusque sur le pont de Cheviré, couvert de tracteurs et noir de monde.

L’ACIPA expose ses exigences : « nous ferons tout pour que le projet d’aéroport ne puisse se faire. Nous demandons l’arrêt de toutes les procédures d’expulsion tant que tous les recours ne seront pas épuisés. ». dans son communiqué, l’association paysanne ajoute  » Nous avons fait la démonstration de notre force collective, capable de définir et de tenir ensemble des formes de lutte innovantes, dans une ambiance conviviale et militante : une tracto-vélo-piétons sur le périphérique nantais. Nous avons affirmé la cohésion d’un mouvement riche de sa diversité, déterminé à ne rien lâcher pour sauver les terres de la Zad et tous ceux qui les font vivre ».

Cet après-midi, vers 15h30, les manifestants commencent à se disperser. Pas tous : près de 80 tracteurs restent sur place. Il s’agit d’une initiative du collectif paysan COPAIN. Dans son communiqué, celui-ci précise : « Nous sommes tous ici aujourd’hui sur le périphérique nantais pour demander à François hollande de faire arrêter impérativement la procédure de référé d’expulsion des habitants et paysans historiques. Nous exigeons un engagement ferme. Nous restons donc sur le pont de cheviré. M.Hollande, nous vous attendons ». A 18 heures, ils n’avaient pas encore obtenu de réponse à leur appel.

 

 

Photos : Breizh-info.com (mention obligatoire)
Breizh-info.com, 2016, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

 

 

Source : http://www.breizh-info.com

 

 

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9 janvier 2016 6 09 /01 /janvier /2016 19:21

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

La vie familiale des blaireaux à Notre-Dame-des-Landes

 

 

 

Biologistes, scientifiques et citoyens amateurs répertorient faune et flore du bocage nantais pour renverser la balance juridique. Au cœur du terrain tant convoité, rencontre avec cet autre maillon de la chaîne militante.

 

Les Naturalistes en lutte, déterminés à protéger tritons à crête et autres campagnols amphibie qui prospèrent dans le bocage nantais, ici le 9 mars 2014

Les Naturalistes en lutte, déterminés à protéger tritons à crête et autres campagnols amphibie qui prospèrent dans le bocage nantais, ici le 9 mars 2014 - Juliette Harau/Rue89
 

« Surtout, n’oubliez pas de prendre des bottes. » Le néophyte qui n’a pas entendu ce sage conseil découvrira à ses dépens ce que « zone humide » veut dire. Autour de Notre-Dame-des-Landes (NDDL), on patauge même dans les prairies.

Ce dimanche 9 mars, ils sont une cinquantaine à braver la boue avec entrain, le soleil pré-printanier n’enlevant rien au plaisir. Les Naturalistes en lutte accueillent les curieux, comme chaque premier dimanche du mois depuis janvier 2013, devant l’église du bourg.

Ce collectif d’amoureux de la nature propose à tout un chacun de se mêler à leur effort d’inventaire du bocage, une contre-expertise citoyenne qui s’oppose au rapport officiel sur la faune et la flore mené en 2012 sur la zone. C’est en prenant appui sur ces résultats controversés que les arrêtés préfectoraux ouvrant la voie au chantier de l’aéroport ont été publiés en décembre.

 

Aux champs pour « produire de la donnée »

C’est bien connu, plus on est de fous de la nature, plus on compte. Reptiles, amphibiens, mammifères, ou arbres rares, la petite troupe se divise selon les préférences. Les voitures agrémentées d’autocollants «  non à l’aéroport  » prennent la route des champs.

 

Dorian relève le nombre et l'emplacement des pontes de grenouilles. Les données sont ensuite centralisées

Dorian relève le nombre et l’emplacement des pontes de grenouilles. Les données sont ensuite centralisées - Juliette Harau/Rue89
 

Dorian, étudiant en gestion et protection de la nature, fait partie des habitués  :

« Je ne suis pas là pour faire des travaux pratiques mais pour produire de la donnée contre le projet d’aéroport. Ça ne sert pas à grand-chose si on n’essaye pas de transmettre ce qu’on voit ici et de sensibiliser les gens. »

Munis d’une carte de la zone que les Naturalistes ont eux-même réalisée, Alexis et Camille partent en quête des pontes de grenouilles.

La danse du triton à la lumière de la torche

L’un travaille pour l’association environnementale Bretagne vivante, l’autre est un passionné tout aussi incollable. Pendant la matinée, les deux acolytes font le tour de quinze mares et reportent sur leur carnet de terrain le nombre d’amas gluants de futurs têtards qu’ils ont relevés. Il s’agit de déterminer combien de grenouilles adultes coassent actuellement sur la zone dite impactée par le futur aéroport.

Au gré de la balade, les fleurs se parent de noms scientifiques et les papillons d’histoires fantastiques. Les férus de nature parlent avec passion, aussi bien de la vie familiale des blaireaux, que du sens de l’humour des étourneaux imitateurs. Le triton, marbré ou à crête, n’est pas en reste. Ce petit amphibien, dépendant du bocage s’il en est, est devenu le symbole de toute une lutte.

Entre connaisseurs, on le dit bon danseur. Les naturalistes n’hésitent pas à organiser des excursions nocturnes pour mieux le répertorier, et au passage, observer sous l’eau à la lumière d’une lampe ses parades nuptiales. A travers leurs yeux et le récit qu’ils en font, le bocage s’anime.

« C’est le seul bocage de cette superficie »

On en oublierait presque l’aspect acrobatique de l’exercice. Sans chichis, les Naturalistes s’engagent à pleines bottes, s’enfoncent parfois jusqu’à mi-mollet, se fraient un chemin entre les branchages, quand il ne s’agit pas de ronces. Ils grimpent de talus en talus et se contorsionnent pour faire le tour de chaque mare malgré la végétation abondante.

«  Il faut la vouloir la ZAD [la zone prévue pour recevoir le projet d’aéroport, ndlr] », s’amuse Alexis, « c’est du sport. Imaginez un peu le quotidien de ceux qui vivent là ».

Ce n’est pas assez éprouvant pour empêcher Gilbert de soutenir les Naturalistes. A 74 ans, ce Rennais qui se dit lassé des «  intérêts politiciens  » fait régulièrement le déplacement. «  Cette nature-là, vous ne la retrouverez nulle part ailleurs  », tranche le retraité balayant le paysage du bras.

 

De 20 à 74 ans, des amoureux de nature dans le bocage nantais

De 20 à 74 ans, des amoureux de nature dans le bocage nantais - Juliette Harau/Rue89
 

Alexis confirme  :

«  C’est unique. OK, ce n’est pas une réserve naturelle, c’était même un terrain banal dans les années 50. Mais c’est devenu exceptionnel parce que c’est le seul bocage de cette superficie qui subsiste aujourd’hui.  »

Paradoxalement, c’est le projet d’aéroport, dans les années 70, qui a préservé la zone. Partout ailleurs, le système de développement et l’agriculture intensive ont fait disparaître ou ont morcelé les bocages. Au contraire dans cette zone en suspens, tout un écosystème s’est développé librement. La désormais célèbre ZAD  : zone d’aménagement différé pour les tenants du projet  ; zone à défendre ou zone d’autogestion définitive pour les zadistes qui occupent les lieux.

Vinci et ses compensations « illusoires »

Auprès d’eux aussi, les Naturalistes opèrent un exercice de sensibilisation. Les zadistes avaient entrepris de reboucher les mares de compensations creusées par Vinci. Les spécialistes ont tempéré. Alexis :

«  On leur a expliqué que si c’était fait immédiatement après la création de la mare, ils s’attaquaient effectivement au symbole. Mais après un temps, des espèces l’investissent et ça revient à agir comme Vinci, c’est-à-dire détruire leur milieu de vie. »

 

Alexis présente le graal du jour : les pontes de grenouille, visibles à la surface des mares

Alexis présente le graal du jour : les pontes de grenouille, visibles à la surface des mares - Juliette Harau/Rue89

 

Les Naturalistes critique la démarche de compensation menée par le concessionnaire. Il s’agit de réimplanter des espèces dans un milieu similaire hors de la zone de construction, or les scientifiques estiment que ce dispositif, bien trop mécanique, est une aberration. Alexis, encore  :

«  C’est rarement viable, alors sur une telle surface [plus de 1 600 hectares], avec une biodiversité si riche, c’est totalement illusoire. Pour protéger les tritons, on les parachuterait dans un espace déjà investi par des espèces concurrentes. Rien ne prouve que la réimplantation de cette espèce protégée aboutira.  »

Le fruit de leurs efforts devant les tribunaux

Si les Naturalistes abattent ce travail, c’est pour contredire, preuves à l’appui, l’enquête publique menée par le bureau d’études Biotope. Une analyse scientifique bâclée, faite à la va-vite et dans de mauvaises conditions, entendent-ils prouver. Les Naturalistes sont donc un acteur du combat juridique qui maintient les travaux de l’aéroport en suspens. Dorian Piette :

«  Parmi les recours engagés, c’est aujourd’hui sur les recours environnementaux que l’on fonde le plus d’espoir. On va se servir du travail des Naturalistes devant les tribunaux, même si leur expertise n’a pas juridiquement la même valeur que celle d’un cabinet officiel. »

Ce juriste et militant Europe écologie -Les Verts est membre de la commission juridique de l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de NDDL (Acipa). Il rappelle que le bras de fer se joue à tous les niveaux  : politique, juridique et citoyen.

 

A la recherche des pontes de grenouilles, Alexis fait le tour de chaque marre avec attention

A la recherche des pontes de grenouilles, Alexis fait le tour de chaque marre avec attention - Juliette Harau/Rue89
 

La partie n’est pas terminée. Jean-Marc Ayrault, favorable au projet, confirmait fin février son engagement, «  dans un Etat de droit  », d’aller au bout des recours. «  Si on le prend à la lettre, les travaux ne commenceront pas avant trois ou quatre ans  », évalue Dorian Piette au vu des démarches juridiques en cours.

«  On nous a volé notre manif  »

A l’heure du pique-nique, les différents groupes se rejoignent. Parti à la recherche de traces des loutres, Hervé (le prénom a été modifié : «  On est tous Camille ici », du nom de la première personne à avoir été arrêtée sur la ZAD), vétérinaire de profession, a fait choux blanc. Il reprendra sa quête l’après-midi. Les reptiliens à l’inverse ont croisé vipères et orvets. Dans les mares  : plus de 400 pontes relevées ce jour, la population de grenouilles serait de plusieurs milliers de spécimens.

 

A Notre-Dame-des-Landes, les militants anti-aéroport tiennent une permanence tous les week-end

A Notre-Dame-des-Landes, les militants anti-aéroport tiennent une permanence tous les week-end - Juliette Harau/Rue89
 

Sandwich à la main, la fine équipe cause aéroport et autres « grands projets inutiles », reparle du 22 février. «  On nous a volé notre manif  », regrette Jean-Louis, qui animait le fameux groupe des reptiles du matin. La faute aux CRS ou aux casseurs exogènes, dit-on par ici.

Les Naturalistes bénéficient eux d’une bonne image. Pour le premier anniversaire du mouvement en janvier, près de 400 personnes ont fait le déplacement, bien au-delà de leurs attentes.

« Eux sans nous, ils n’auraient pas tenu »

Sur le bord de la route, en repartant, il n’est pas rare de croiser un auto-stoppeur qui cherche à rejoindre un squat ou une cabane solidement installée dans la ZAD. Autour de ces habitations, règne comme une ambiance de festival qui n’aurait jamais plié bagages : banderoles, constructions en bois et tambourins qui ne doivent pas laisser croire que l’atmosphère soit toujours à la fête. Par endroits, la route est complètement entravée, rappelant que l’on frôle une forteresse bien gardée.

Julien Durand, paysan de NDDL à la retraite et porte-parole de l’Acipa, se remémore l’opération César de 2012. La police tentait d’évacuer les récalcitrants. Les affrontements violents, les routes contrôlées, les ravitaillements de nuit, la grève de la faim : une résistance qui laisse des traces. Il tempère :

« La cohabitation n’est pas forcément facile, mais nous sans eux ... on n’aurait pas pu faire ce qu’ils ont fait. Et eux sans nous, ils n’auraient pas tenu. »

L’équilibre des forces est un écosystème fragile.

 

Au delà des rendez-vous dominicaux, le noyaux dur des Naturalistes se réunit régulièrement pour inventorier le bocage

Au delà des rendez-vous dominicaux, le noyaux dur des Naturalistes se réunit régulièrement pour inventorier le bocage - Juliette Harau/Rue89
 
 
 
 
 
 
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9 janvier 2016 6 09 /01 /janvier /2016 19:08

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Témoignages Notre-Dame-des-Landes

« Ne pas s’endetter et s’exploiter pour fournir des légumes à des citadins aux revenus confortables »

par

 

 

 

 

 

Micka a 27 ans. Il s’est installé sur la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes depuis quatre ans, dans un ancien corps de ferme voué à la destruction. Il cultive, avec cinq comparses, légumes, tournesol et céréales. Alors que les habitants de la zone redoutent une nouvelle mobilisation des forces de l’ordre au printemps 2016 et l’expulsion des paysans historiques suite à l’audience qui se tiendra le 13 janvier, Micka revient sur les raisons l’ayant amené à s’installer sur ce territoire comme paysan. Il garde l’espoir de continuer les prochaines années à cultiver sur des terres « communisées », gérées par le mouvement de lutte.

J’arrive sur la Zad au printemps 2011, BPREA en poche (Brevet professionnel responsable exploitation agricole, ndlr), hors cadre familial, avec aucune possibilité proche d’installation. Je suis en quête de perspectives plus réjouissantes que s’endetter et s’exploiter à double temps plein pour produire des légumes livrés à des citadins aux revenus confortables.

Avec cinq comparses, nous mettrons en culture une parcelle d’un hectare, devenue friche, en maraîchage diversifié. Objectif : utiliser nos envies et savoir-faire paysans pour occuper la terre contre l’aéroport, créer du lien entre squatteurs et paysans historiques et s’éprouver dans un projet agricole collectif.

 

Privilégier le système D

Arrivés sans matériel et avec les perspectives permanentes d’expulsion/destruction, nous ne ferons pas d’investissements, privilégiant le système D, ainsi que la solidarité des paysans et citoyens alentours. Ni siret (numéro d’immatriculation d’une entreprise, ndlr), ni statuts, ni label. La production est vendue sur place, à prix libre (lire notre reportage).

L’automne 2012 voit la fin de ce premier projet de production, sous un déluge de grenades et lacrymo [1]. Depuis, nous sommes installés aux Fosses Noires, dans un ancien corps de ferme voué à la destruction.

 

Des frais assumés conjointement

Légumes plein champ (un hectare), huile de tournesol (4 hectares l’année prochaine), pâtes sèches (objectif 4 à 5 tonnes de blé transformées par an) sont venus remplacer le maraîchage diversifié. Les parcelles sont en rotation avec d’autres groupes (herbes, céréales…). Les légumes de conservation sont vendus par le bouche à oreille.

L’absence des contraintes économiques classiques et l’entraide permettent de pouvoir expérimenter des techniques culturales particulières : j’entretiens mes légumes à l’aide d’une jument de trait (photo), attelée de matériels modernes. Tous les ans, un demi-hectare d’oignons est cultivé conjointement avec un comité de Rennes contre l’aéroport de Notre-Dame : ici on assure le suivi technique global, eux viennent à 25 pour 2-3 chantiers manuels. La production (six tonnes en 2015) est ensuite partagée selon les besoins. Une partie part gratuitement en soutien (Zad, aide aux sans-papiers, mouvements sociaux…). Les frais de la culture sont assumés conjointement.

Dorénavant enraciné au territoire, j’escompte bien pouvoir continuer ces dix prochaines années à cultiver sur des terres « communisées », gérées par le mouvement de lutte. Ici, le territoire est suffisamment fertile pour expérimenter et construire un avenir radieux.

Micka

 

Cet article est tiré du dossier de janvier 2016 de Campagnes Solidaires sur Notre-Dame-des-Landes. On y trouve des témoignages, des portraits, des histoires de lieux ou d’actions pour mieux comprendre ce qui se crée là-bas. Si vous avez envie de faire une virée dans la zone à défendre, retrouvez l’intégralité du dossier en cliquant ici

Notes

[1Le 16 octobre 2012, l’État lance l’opération « César » pour déloger les zadistes. Plus de 1 200 gendarmes et policiers interviennent, appuyés par deux hélicoptères. Mais la résistance est telle que l’opération n’a qu’une portée limitée, malgré la destruction de certains sites et bâtiments. Cette opération guerrière augmente la sympathie pour le mouvement des opposants au projet d’aéroport, à l’échelle nationale. En réaction, le 17 novembre, une manifestation de « réoccupation » mobilise près de 40 000 personnes.

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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