Les Indignés: le vote blanc hante les rues de Bayonne…

Un peu d’histoire… sur:

  •  Comment voter BLANC..?

J’ai appris il y a peu de temps comment voter blanc, je pensas que barrer un bulletin ou voter avec une enveloppe vide était valide, or il n’en est rien! Voter nul en France demande connaissance et volonté individuelle, car:

Au vu de la loi, un vote nul contient un bulletin vierge.

Pourtant il est interdit d’en disposer en bureau de vote (?!), ou d’en distribuer à l’entrée (?!!), il faut donc que vous ayez chez vous préparé un bulletin vierge découpé et l’emmener avec vous!

On peut donc aussi remettre en cause la sémantique qui qualifie bulletins barrés ou absents comme nuls, n’équivalent-ils pas au blanc du désaccord? du « personne dans cette élection ne me représente », ou « je ne m’y retrouve pas comme citoyen dans votre façon d’élire un représentant ».

Dans tous les cas il semble clair qu’on ne peut assimiler celui qui fait l’acte d’aller voter à celui qui sciamment ne bougera pas de chez lui en un dimanche éléctoral. On nous parle désintérêt et manque de conscience politique, pourtant phénomène intriguant, la participation éléctorale diminue, les votes blancs et nuls augmentent… Pourquoi…?

  • Vie et mort « administrative » du vote blanc:

Rien ne semble justifier l’exclusion de ces votes des suffrages exprimés. Depuis l’apparition des premiers bulletins blancs, la législation sur le sujet a évolué de façon essentiellement pragmatique. 
Le vote blanc a été rendu possible avec l’introduction du vote par bulletin par la loi du 18 Ventôse An VI en référence à l’article 31 de la Constitution de l’an III. Jusque là, seule l’abstention était possible puisque les votes se faisaient à main levée. Le problème du statut des bulletins blancs s’est posé pour la première fois en 1807 : dans un avis du 25 janvier 1807, le Conseil d’État décide que ce qu’il appelle alors les « billets blancs » doivent être retranchés du nombre des votes émis, mais aucun critère ne semble expliquer véritablement cette décision.

Au lendemain de la Révolution française qui vient de consacrer le peuple souverain, l’élection, fondement de la démocratie représentative, est en effet fortement valorisée. À l’exception de quelques élections sous la Restauration qui comptabilisaient le vote blanc comme un suffrage exprimé, cette législation marque l’exclusion définitive des bulletins blancs, toujours en vigueur aujourd’hui. En 1839, la Chambre prend la décision de retirer au vote blanc toute valeur politique. Cette règle est confirmée par l’article 30 du décret du 2 février 1852 et reprise par l’article L 66 du code électoral actuel.

Cependant, malgré cette continuelle négation institutionnelle, le vote blanc s’est perpétué jusqu’à nos jours et a même vu son niveau augmenter de façon significative au cours des dix dernières années.

Il apparaît impossible de calculer la part de ces bulletins qui relève de l’erreur, mais une chose est certaine : s’ils constituaient le résidu normal de chaque élection, ils devraient atteindre un niveau plus ou moins identique à chaque consultation voire même diminuer depuis quelques années puisqu’on constate un déclin de la participation électorale. Or c’est exactement l’évolution inverse qui s’observe. Le vote blanc ne cesse d’augmenter. C’est cette différence temporelle qui mérite d’être appréhendée comme le signe de phénomènes sociaux ou politiques et d’être étudiée.

En savoir plus: http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFSP_511_0247