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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 15:21

LEMONDE.FR Avec AFP | 06.10.11 | 17h17

 
 

 

Face à la suppression de postes, l'année scolaire 2011-2012 pourrait être explosive.

Face à la suppression de postes, l'année scolaire 2011-2012 pourrait être explosive.AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

Des établissements en manque de professeurs un mois après la rentrée des classes ? C'est ce qu'a déploré, jeudi, la PEEP, deuxième fédération de parents d'élèves.

"Nos responsables et nos parents aujourd'hui nous ont fait savoir qu'il manquait encore dans les établissements, surtout dans le second degré, beaucoup de professeurs de maths, de lettres, de langues vivantes, de technologie et, dans des matières plus spécialisées comme la mercatique (marketing)", a déclaré Valérie Marty, présidente, lors d'une conférence de presse.

"C'est un peu plus compliqué à l'heure actuelle, mais ça va être un peu plus tendu toute l'année car déjà, au mois d'octobre, on va rechercher des étudiants pour remplacer les enseignants qui n'ont pas pu être nommés sur les établissements" et "on cherche des remplaçants de remplaçants dans certains cas", a-t-elle ajouté.

La PEEP avait demandé aux parents, à l'occasion de la grève dans l'éducation nationale du 27 septembre, de "s'exprimer sur ce qu'ils vivaient et de faire part des inquiétudes qu'ils pouvaient éventuellement ressentir", a indiqué Mme Marty, présentant les conclusions de cette opération.

"Nous présenterons une synthèse [des témoignages de parents] dans une lettre à M. [Luc] Chatel pour lui demander : où va-t-on ? Qu'est-ce que vous nous proposez pour régler les problèmes aujourd'hui?", a-t-elle poursuivi, ajoutant : "Il y a une inquiétude extrêmement grande sur la capacité de l'école à faire réussir tout le monde. Un grand nombre de parents vont faire appel à des cours particuliers. Cela représente un coût supplémentaire, un sacrifice."

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 13:34
Hervé Nathan - Marianne | Jeudi 6 Octobre 2011 à 12:03 


Steve Jobs est mort. Si nous devons à ce génie de l'informatique les gestes les plus quotidiens, l'effervescence médiatique qui accompagne sa disparition ne doit pas faire oublier ce qu'il fut aussi : un patron qui aura fait le bonheur de ses actionnaires en premier lieu.



Ce matin, impossible d’échapper à la mort de Steve Jobs, le créateur d’Apple. L’événement, le décès d’un homme de 56 ans (le bel âge…) par la faute d’un cancer du pancréas (c’est drôle, personne ne dénonce l’assassin !), est pourtant d’une grande banalité, puisque cette maladie figure parmi les premières causes de mortalité dans les pays développés.

Aucun journal radio ou télévisé, aucun blog spécialisé, aucun site de journal n’échappe donc à l’article « réglementaire » sur la vie, l’œuvre, le génie, la prescience, etc. de Steve Jobs ? Il faut le dire, depuis le temps qu’il avait avoué sa maladie devant ses troupes et ses actionnaires, les journalistes avaient eu le temps de remplir le « frigo », sauf Marianne, évidemment !

Nous ne présenterons donc pas un « portrait de Steve Jobs, l’homme qui a révolutionné l’informatique ». Cela n’empêche pas de se demander : « pourquoi ce type est-il important ? » 

Il y a une première réponse : nous vivons avec Steve Jobs, ou plutôt Apple. On ouvre son ordinateur, que ce soit un vulgaire PC où un superbe Mac couleur granit, le menu déroulant qui s’affiche, c’est Apple qui l’a mis en premier sur ses produits. Idem sur la souris qui permet de cliquer rapidement. Jobs, c’est ça : nous lui devons nos gestes les plus quotidiens.

Les plus anciens, ceux qui ont l’âge auquel Steve Jobs est décédé, par exemple, se souviennent de ce qu’a été l’apprentissage de l’informatique sur des PC, de marque IBM, la multinationale mondiale, équipés d’un moteur appelé MS-Dos, créé par une firme quasi inconnue nommée Microsoft. Non seulement son ergonomie était épouvantable et a dégoûté des bataillons de quadragénarires de l’informatique, mais le MS-Dos, imposé comme norme mondiale par le couple infernal et surdominant de l’époque IBM-Microsoft, était réputé chez les spécialistes pour être truffé d’erreurs et de bugs. En face, le petit McIntosh nous faisait rêver. C’était solide, facile d’utilisation, disons-le presque marrant, et un Mac, disait-on, « ça ne plante pas » !


Jobs n'est pas Einstein
C’est la deuxième réponse : Steve Jobs a réussi à imposer une marque de qualité, Apple, alors qu’il était le challenger, face à un mastodonte tendant au monopole. Apple est maintenant lui-même un mastodonte, et en passe d'occuper la même position dominante que Microsoft grâce à des systèmes fermés, ce que les militants d'une informatique libre lui reprochent à raison. Dans les années 80 beaucoup d’analystes prévoyaient la disparition de la marque à la pomme, très minoritaire sur le marché américain, le seul qui comptait à leurs yeux. Le Mac semblait n’avoir plus qu’un seul marché significatif, la France. Apple était une sorte d’exception française, à comme le succès des films de Woody Allen ! Peut-être faut-il chercher l’explication de cette popularité dans le fait que le Mac avait été adopté par les medias, et d’abord les journaux pour lequel les logiciels de publication assistée avaient été développés.

Cela fait-il de lui l’équivalent d’Einstein, comme on l’a entendu ce matin sur une radio dont on taira le nom par compassion ? Non. Einstein a mis en équation la relation entre la masse et la vitesse, sur un bout de papier. Et il a expliqué comment notre monde fonctionne. Jobs n’est pas non plus un inventeur de génie. La souris n’est pas son invention, mais celle de deux chercheurs, américain et suisse.


S’il faut chercher une analogie, qui sont toujours hasardeuses, le plus proche serait l’américain Thomas Edison, qui n’a pas beaucoup inventé lui-même (une forme améliorée du télégraphe). On lui attribue l’ampoule électrique, en fait il a amélioré un brevet existant. Mais Edison, avec ses produits, a fondé une grande firme, General Electric, qui est encore une de plus grandes entreprises mondiales, notée triple AAA, comme l’Allemagne, par les agences de notations.

Parti de presque rien (sauf quand même l’excellent bagage universitaire des universités de la côte ouest), Steve Jobs, comme Edison au XIXè siècle, est devenu un grand capitaine d’industrie, une catégorie d’homme à laquelle l’Amérique adore s’identifier. Jobs, c’est le rêve américain, génération des sixties.


Les travailleurs de Foxconn le saluent

Mais ce succès, Jobs l’a bâti à l’heure du triomphe de la mondialisation des années 80. La machine à succès profite à une poignée d’Américains concepteurs, designers, publicitaires, ingénieurs, etc., extrêmement bien rémunérés, qui conçoivent, dessinent, vendent, vantent, calculent les petites merveilles Iphone, Ipad, Ibook... Le reste, tout le reste, est produit hors du territoire, en exploitant au maximum la concurrence entre les salariés, entre les modèles sociaux et économiques nationaux.

Apple, c’est la firme exemplaire du livre à succès de l’économiste Suzanne Berger, « How We Compete : What Companies Around the World Are Doing to Make It in the Global Economy. » New York : Doubleday, 2005. Publié en France sous le titre : Made in Monde (Paris, Seuil, 2006) ». A tel point que, d’après les travaux de chercheurs américains,  seuls 6% de la valeur ajoutée des produits Apple est produite aux USA. Pire, le commerce des produits Apple, comme l’Iphone, Apple dégraderait le solde commercial des Etats-Unis de 1,9 milliard de dollars (chiffre 2009). Edison a symbolisé l'expansion américaine car General Electric fabriquait aux Etats unis mais exportait dans le monde entier; Tandis qu'Apple pourrait symboliser la chute de l'empire en creusant méthodiquement le déficit commercial de son pays.
Cela ne profiterait pas non plus à la Chine, qui ne perçoit que 3,6% de la Valeur ajoutée d’un Iphone. Le contraire aurait étonné les travailleurs de Foxconn qui s’échinent jours et nuits à monter les téléphones portables à la petite pomme. En fait, Jobs a fait le bonheur de ses actionnaires en premier lieu, ce qui est logique dans un régime libéral. Comme il était le premier d’entre eux, il en a beaucoup profité lui-même, puisque Forbes le classait régulièrement parmi les Américains les plus riches. Et à la différence de Bill Gates, son rival de Microsoft, on ne lui connaît pas d’implication caritative. Tous les héros ont, au moins, un défaut !

Article corrigé à 12h13

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 13:32
Tefy Andriamanana - Marianne | Jeudi 6 Octobre 2011 à 15:01 


Une récente étude se penche enfin sur le quotidien des personnels chargés de la vidéosurveillance. Conclusion : ses caméras servent à beaucoup de choses mais pas forcément… à surveiller les rues.



Nicolas Sarkozy en a fait son dada. La vidéosurveillance était censée pallier les failles d’une police soumises aux baisses d’effectifs. Mais jusque récemment, il était difficile d’avoir une évaluation fiable du système. Une faille réparée avec le dernier rapport de la Cour des comptes  sur les politiques de sécurité pointant l’inefficacité d'un tel dispositif. En effet, il n’y a pas d’influence de la vidéosurveillance sur l’efficacité des services de police dans une commune donnée : « Le taux d’élucidation des faits de délinquance de proximité n’a pas davantage progressé dans ces CSP (circonscriptions de sécurité publique, à l’échelle d’une ou plusieurs villes) équipées de caméras de vidéosurveillance de la voie publique que dans celles qui ne le sont pas. » (page 148). 
 
L'étude du sociologue Tanguy Le Goff pour l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la région Île-de-France va plus loin. Elle se base sur un travail ethnographique et des entretiens avec les personnels municipaux de deux villes de banlieue parisienne (non citées) équipées de caméras. « Alphaville » est une ville plutôt « bourgeoise » de 50 000 habitants, « Bétaville » est plus populaire et peuplée de 30 000 habitants.

Premier enseignement : il est humainement impossible que les opérateurs aient  vingt-quatre heures sur vingt-quatre leurs regards braqués sur toute la ville du fait du manque d’effectifs, le dispositif de surveillance étant à la charge des Mairies.  A Alphaville, les opérateurs sont censés être deux en permanence dans la salle de surveillance (avec des roulements) pour une soixantaine de caméras, mais avec les RTT, il arrive souvent qu’il n’y ait qu’un seul opérateur pour toute la ville. De plus, l’encadrement est très relâché, le ou les opérateurs étant le plus souvent autonomes. Bétaville est un peu mieux lotie, les opérateurs sont deux (bientôt 3) pour 28 caméras, et le chef de salle est plus impliqué. 

Méfiance des policiers municipaux
A quoi et surtout à qui servent ces caméras ? Ici, apparaît l’ambivalence du dispositif. Conçu comme un système dépendant de la Mairie, les caméras sont également destinées à aider la police nationale pour élucider les crimes et délits. Quitte à créer des bisbilles entre les services municipaux. L’étude de Tanguy Le Goff montre bien cette dualité. 
 
A Alphaville, le dispositif de vidéosurveillance est « au cœur de la chaîne pénale ». Et les opérateurs entretiennent de bien meilleures relations avec la police nationale qu’avec leurs collègues municipaux. « Cette grande proximité des opérateurs avec les policiers nationaux, le travail en collaboration direct expliquent que les policiers municipaux aient été méfiants à l’égard de leurs propres collègues municipaux perçus comme travaillant plus pour la police nationale que pour la municipalité » (page 21). 
 
Les discours officiels sur une plus grande implication des villes dans la sécurité via la vidéosurveillance et les polices municipales sont donc à relativiser. Mais le sociologue précise que le nouveau patron de la police municipale d’Alphaville a souhaité mettre fin à cette relation privilégiée entre opérateurs et policiers nationaux notamment en obligeant les opérateurs à passer par la police municipale pour avertir d’un problème sur la voie publique. 

Les policiers fliqués ?
Autre problème : les caméras peuvent être aussi utilisées pour assurer les arrières des policiers municipaux lors de leurs interventions. Mais ces derniers peuvent l'interpréter comme une mesure de « flicage » de la part de leur direction. Ce qui n’améliore pas la collaboration entre opérateurs et policiers : « La confiance entre les opérateurs et les policiers est déterminante car les policiers craignent que le regard protecteur de la caméra se transforme en un regard inquisiteur dont la fonction est moins de veiller sur eux que de contrôler ce qu’ils font. » (page 59). L’évolution technologique se heurte donc aux réalités sociales du travail de police. A trop miser sur la technique, on en oublie qu’il est difficile de changer les mentalités par arrêté municipal. 

L’étude de Le Goff montre également que l’image d’un Big Brother est quelque peu écornée par la réalité du travail des opérateurs de vidéosurveillance. Au delà du travail de surveillance générale de la ville et de recherche de flagrants délits, les personnels derrières les caméras font de multiples tâches qui les détournent de leur mission initiales.

Des surveillants qui ne surveillent pas
Pour le Goff, le temps accordé à la surveillance ne regroupe au maximum…que 60% du temps de travail des opérateurs : « Beaucoup d’autres activités prescrites ou qu’ils se créent pour rompre l’ennui de la seule surveillance, occupent leur temps de travail. Elles contribuent, avec les dysfonctionnements techniques des systèmes de vidéosurveillance, à limiter le temps effectivement consacré par les opérateurs à leurs missions de surveillance à distance » (page 36). Et plus les communes tailleront dans les effectifs, du fait du manque de moyens, plus ce détournement des opérateurs des activités de surveillance classiques augmentera.

Parmi les obstacles à la surveillance permanente, il y a tout d’abord les problèmes techniques. Pour le sociologue, au minimum 5% des caméras des deux villes tests sont indisponibles chaque jour. Et pour les réparer, les communes ne peuvent compter que sur elles-mêmes, l’Etat ne finançant que les nouvelles caméras et non le matériel existant. D’où la tentation de laisser les caméras sombrer définitivement pour pouvoir tout remplacer. L’aménagement urbain peut aussi poser problème : arbres, panneaux de signalisations. … autant de dispositifs qui peuvent nuire au champ de vision des caméras.

Autre difficulté : le temps pris par le travail… de relecture des images à la demande des policiers municipaux ou nationaux, les opérateurs assurant toute la chaîne de surveillance. Et bien souvent, cela ne mène pas à grand chose : « S’ils valorisent ces tâches de relecture, les opérateurs reconnaissent pourtant que, dans bien des cas, elles ne conduisent à aucune identification, en particulier la nuit car la visibilité des images est très réduite » (page 41).

Précarité
De fait, si les opérateurs n’ont pas les yeux rivés en permanence sur la ville, le niveau d’insécurité s’en ressent : « La démultiplication du regard sur l’espace public ne se traduit pas par une augmentation exponentielle du nombre de ‘flags’ et d’arrestations » (page 57).

La vidéosurveillance souffre aussi d’un problème de formation de ses personnels. « Jusqu’à il y a peu, en effet, aucune formation spécifique sur l’outil et l’environnement institutionnel dans lequel travaillent les opérateurs municipaux, n’existait pas. », écrit le Goff. Ce qui peut causer des problèmes pour le respect des procédures et donc l’efficacité de la chaîne pénale : « Ainsi, sur les deux sites, les opérateurs font des relectures d’images voire les gravent sans en avoir eu systématiquement une réquisition signée par l’officier de police judiciaire territorial » (page 51).

Sans compter la précarité dans le secteur et le manque de perspectives professionnelles : « Dotés de pouvoirs de surveillance importants tout en étant des travailleurs sans pouvoirs : telle est l’étonnante situation des opérateurs municipaux de vidéosurveillance » (page 60). Une situation bancale qui n’aide guère à motiver les personnels et nuit donc encore plus à l’efficacité de la vidéosurveillance. 
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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 13:01

Médicaments déremboursés, mutuelle inadaptée : près d'un Français sur trois a déjà sacrifié sa santé en renonçant à se soigner.

Bouameur montre ses frais de mutuelle sur sa fiche de paye à Grenoble, en mars 2011 (Estelle Faure et Sébastien Di Noia).

(De Grenoble) « Je n'ai pas assez d'argent pour me soigner, je vais en crever. » A 54 ans, Taxi – son prénom est grec –, femme au foyer, perd courage : débourser 60 euros pour consulter un spécialiste lui est devenu impossible.

Comme elle, ils sont 29% à avoir renoncé ou reporté des soins dans l'année faute d'argent, selon une étude [PDF] CSA-Europ Assistance. Ils étaient 11% en 2009. Une autre étude, du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), indique qu'un Français sur trois a déjà abandonné des soins dentaires.

Taxi a été licenciée de son entreprise de location de voitures. Elle vit aujourd'hui avec 680 euros par mois. Encore trop pour obtenir la CMU complémentaire, plafonnée à 648 euros, mais pas assez pour se payer certains soins.

« Je reste comme ça jusqu'à ce que ça empire »

Taxi chez elle à Grenoble, en janvier 2011 (Estelle Faure et Sébastien Di Noia).Il y a trois ans, un accident de voiture vient bouleverser sa vie. Son dos est touché, elle se fait opérer mais garde des séquelles. Une situation qui l'empêche de rester debout longtemps et donc de travailler.

De cet accident découle toute une série de petites douleurs qui encombrent sa vie. Elle doit faire des infiltrations pour soigner ses doigts à ressaut, mais à découvert à la fin du mois, elle ne peut pas avancer les frais pour consulter un spécialiste.

« Comment je fais ? Ben je reste comme ça. Jusqu'à ce que ça empire. J'ai pas le choix, je peux pas me permettre…

J'ai vu le médecin qui devait m'opérer, et ben ça vous coûte quand même 50 euros. Je peux plus me faire soigner. Je vois aller voir un cardiologue, je dois retourner voir mon pneumologue parce que j'ai un emphysème au poumon. Je vais crever étouffée, mais je peux pas aller le voir parce que c'est 50 euros à chaque fois, et je les ai pas. »

 

Alexandre (le prénom a été changé), tout jeune diplômé en sciences politiques, fait aussi partie de ces galériens de la santé. Pour le moment, il vit de petits boulots et de ses économies. Pour financer ses soins d'orthodontie, s'élevant à près de 5 000 euros, il a dû faire un prêt :

« Ces soins ne sont pas remboursés par ma mutuelle ni par la Sécu car j'ai plus de 18 ans. Mes parents prennent en charge une partie, j'aurais été incapable de payer seul, alors j'ai emprunté. »

Selon la mutuelle des étudiants LMDE, 34% des jeunes et des étudiants ont renoncé à aller chez leur médecin au moins une fois dans l'année.

« Les précaires, c'est vous, moi, tout le monde »

Jeunes à peine entrés sur le marché du travail, travailleurs pauvres, personnes âgées avec de petites pensions ou qui dépassent à peine le seuil de la CMU, ils sont de plus en plus nombreux à cumuler les difficultés financières et renoncent à se soigner. Comme nous l'explique Annie Liber, médecin au Point précarité-santé (Pops) de Grenoble, qui accompagne les patients en difficulté vers l'accès aux soins :

« Quand on pense précaire, on a l'image du sans-abri. C'est réducteur. En Isère, il y a environ 15 000 personnes en difficulté, dont 100 SDF. En réalité, les précaires, c'est vous, moi, tout le monde. »

Bouameur, père de famille d'origine algérienne, est lui aussi en colère. Avec un salaire de 1 300 euros par mois, il doit faire vivre sa femme et sa petite fille mais aussi verser une pension à son ex-épouse.

Chaudronnier dans une petite entreprise à Fontaine (Isère), il acquitte chaque mois 160 euros pour sa mutuelle santé. Pourtant, racheter une paire de lunettes ou financer un implant dentaire reste une gageure. La faute à une complémentaire qui rembourse mal ces frais-là.

A 62 ans, des dents en mauvais état, il doit pourtant se faire poser trois couronnes. « Pour un devis de 2 400 euros, dont 1 400 à ma charge. C'est trop », se désole Bouameur.

Bouameur (Estelle Faure et Sébastien Di Noia).

Des smicards et des fonctionnaires aussi en galère

Les médecins témoignent de ces difficultés croissantes, sans toujours pouvoir réagir. Médecin traitant, Laure Yvart exerce depuis six ans dans le centre de soins de la place des Géants à Grenoble, où travaillent six généralistes et une assistante sociale. Dans son cabinet, où les dossiers s'empilent et les patients défilent, elle a vu leur situation se dégrader et les problèmes d'accès aux soins se multiplier :

« Les gens sont sous l'eau, ils sont submergés de soucis et doivent parfois faire des choix. Certains patients reculent même devant les analyses médicales et sanguines car il y a un reste à payer qui leur est prélevé. Idem avec certains médicaments déremboursés, contre la toux ou les maux de tête. Ils ne sont pas vitaux mais s'il faut payer, les trois-quarts des gens ne peuvent pas. »

Avec les récentes vagues de déremboursement des médicaments dits « de confort », certains traitements sont devenus trop onéreux et les patients renoncent à les acheter. En avril 2010, ce sont près de 200 remèdes qui sont moins bien remboursés, du Tanakan au Débridat, du Phosphalugel au Valium.

La dernière vague de déremboursement est toute fraîche : depuis le 2 mai, un millier de médicaments à vignette bleue (Spasfon, Anadvil, Ketum ou Voltarène) sont désormais remboursés à hauteur de 30%, contre 35% auparavant.

Une situation aggravée depuis un an par les relents de la crise économique, toujours ressentie. « Beaucoup de patients sont touchés car ils travaillent dans des secteurs sinistrés, comme le bâtiment, l'industrie ou les services », constate le docteur Laure Yvart.

Robert Allemand, practicien, dirige l'antenne grenobloise de Médecins du monde :

« La précarité s'est aggravée car même des personnes qui ont un travail viennent nous consulter, ne pouvant pas se payer une mutuelle. Des gens qui ne venaient pas forcément nous voir avant. »

Dans leur petit local, ils reçoivent de plus en plus de patients actifs, des employés qui gagnent le smic et parfois même, des fonctionnaires. Le nombre de travailleurs venus les consulter à Grenoble a augmenté de 7% par rapport à l'année 2009.

Une santé au rabais

Un constat d'autant plus alarmant que les conséquences sur la santé peuvent être dramatiques, prévient Flora Perrier. Chaque année, elle rédige un rapport sur la pauvreté en Rhône-Alpes pour la Mission régionale d'information sur l'exclusion (MRIE) :

« Les gens vont attendre pour consulter et arrivent avec des pathologies plus graves, notamment des maladies chroniques et des affections de longue durée. »

Lauriane à Grenoble, en janvier 2011 (Estelle Faure et Sébastien Di Noia).Lauriane, la trentaine, cumule les périodes de chômage et les petits boulots, serveuse ou caissière. Reporter ou renoncer à des soins, elle a l'habitude. La jeune femme rousse l'explique, dans un sourire gêné :

« Si on peut rogner sur les dépenses, ne pas payer un médecin en attendant que la maladie passe, on essaie. Mais quand on a un rhume et que ça tombe sur les bronches, on se dit que ce n'était pas la meilleure solution. Mais au moins, on aura tenté. »

Pour contrer cette situation qui se dégrade d'année en année, trois associations, dont le Collectif interassociatif sur la santé, ont lancé le 6 mai une proposition de résolution parlementaire. Le but : inscrire dans la Constitution que l'accès aux soins est un droit inaliénable.

Ces associations demandent urgemment que « l'égalité d'accès aux soins constitue un des éléments déterminants du droit à la santé et un principe républicain ». Une revendication aujourd'hui restée lettre morte. Pourtant, 2011 a été décrétée par le ministère de la Santé « année des patients et de leurs droits ».

Photos : Bouameur montre ses frais de mutuelle sur sa fiche de paye à Gregnoble, en mars 2011 ; Taxi chez elle à Grenoble, en janvier 2011 ; Bouameur ; Lauriane à Grenoble, en janvier 2011 (Estelle Faure et Sébastien Di Noia).

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 12:30

Une sonnette de vélo (Eblaser/Flickr/CC).

Deux jeunes filles de 14 ans ont volé deux vélos dans un jardin privatif, dont l'entrée, en travaux, était libre. Inconnues des services de police, elles reconnaissent immédiatement les faits. Les vélos sont restitués et le propriétaire, ne constatant aucune dégradation, ne souhaite pas déposer plainte. Les mineures sont placées en garde à vue – et réduites à ce statut.

Seulement, quand on ne discerne pas les individus, on ne discerne pas non plus les mesures à leur appliquer. Traquant les objets dangereux que le gardé à vue ne peut conserver, les policiers se sont acharnés sur l'une des jeunes filles pour lui ôter son piercing nasal.

Après tout, si un homme a pu cacher des explosifs dans ses chaussures, on doit bien pouvoir en mettre dans un piercing. On imagine aisément la violence de la scène mais il est difficile de la qualifier juridiquement : la tentative de retrait d'un piercing est-elle une atteinte aux biens ou une atteinte aux personnes ?

Prélèvement d'ADN

Les policiers effectuent ensuite un prélèvement biologique afin d'inscrire les jeunes filles au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) sur lequel elles seront désormais connues pour vol en réunion.

En effet, l'article 706-55 du code de procédure pénale permet de prélever l'ADN des présumés innocents dans les cas suivants :

  • les infractions de nature sexuelle,
  • les crimes contre l'humanité,
  • les crimes et délits d'atteinte à la vie,
  • les actes de torture et de barbarie.

Jusqu'à ce moment de la liste, même si l'on est idéologiquement contre la constitution d'un tel fichier, on peut en percevoir la justification au regard du caractère exceptionnel du trouble à l'ordre public.

Du crime contre l'humanité au vol de vélo

Néanmoins, la liste de l'article 706-55 se poursuit : les infractions de violences volontaires, de menaces, de trafic de stupéfiant, d'atteinte aux libertés […], de vols, d'extorsions, d'escroquerie, de destructions, de dégradations, de détérioration ( ! ), de menaces d'atteintes aux biens […] !

Voilà comment on passe en quelques lignes du crime contre l'humanité au vol de vélo. On sait que la politique pénale actuelle demande aux juges de s'affranchir de l'individu (peines planchers, suppression de l'excuse de minorité, rétention de sûreté) pour juger uniquement en raison des qualifications juridiques.

Que reste-t-il quand, comme dans cet article, toutes les qualifications se confondent ? Il ne reste de la justice qu'un fichier qui serait mieux nommé automatique qu'automatisé.

Elle mériterait une bonne paire de baffes

On notera quand même que, probablement par pure omission du législateur, n'entrent pas dans la liste exhaustive de l'article 706-55 ces délits dont pourtant l'actualité regorge :

  • abus de biens sociaux,
  • abus de confiance,
  • financement occulte,
  • fraude électorale,
  • ou atteinte au secret des correspondances.

Les puissants ne donnent pas leur argent, ils ne donnent pas leur ADN non plus.

L'une des jeunes filles en garde à vue s'énerve (devant la démesure ? devant la justice à deux vitesses ? ) et, selon le procès-verbal de police :

« Les insultes pleuvent. Expliquons à la demoiselle qu'un tel comportement ne pouvait lui être que préjudiciable et qu'elle mériterait une bonne paire de baffes et un bon coup de pied au cul eu égard à l'attitude qu'elle adoptait vis-à-vis de toute autorité qui lui était imposée. »

Menace de coup de pied au cul : voilà qui justifie une inscription au Fnaeg.

Photo : une sonnette de vélo (Eblaser/Flickr/CC).

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 12:05

Du diagnostic de notre fils Rodrigue, à la formation d'auxiliaires de vie scolaire, nous avons tout fait nous-mêmes.

"Les Shadoks" (Jacques Rouxel).

Rodrigue, notre second fils, est né en 1999, et il y a tout de suite eu quelque chose qui n'allait pas. Il pleurait tout le temps. La nuit, il se réveillait toutes les heures. Nous pensions que cette situation allait être temporaire, mais elle a duré trois ans. Trois ans où ma femme et mois nous relayions toutes les nuits pour le calmer et l'endormir. C'était vraiment épuisant, et nous ne comprenions pas ce qui se passait.

« Des otites à répétition », c'était la seule explication que les médecins nous proposaient. Puis, de nouveaux problèmes sont apparus : il criait de manière très stridente, son regard était fuyant, il refusait de manger autre chose que des pâtes…

On suggère une psychanalyse pour ma femme

Nous avons consulté trois psychiatres. Aucun ne nous a donné de diagnostic. En fait, ils savaient, nous ne l'avons su que bien plus tard. Mais, sur le moment, ils ne nous ont rien dit : il ne fallait pas nous brusquer. Pendant plusieurs années, nous avons été baladés entre des consultations au centre médico-psychologique, qui en tant qu'organisme référent, avait suggéré :

  • une psychanalyse pour ma femme,
  • une heure de psychomotricité par semaine pour mon fils,
  • une heure de jeu en collectivité avec une éducatrice – qui ne comprenait rien à l'autisme –,
  • un peu d'école maternelle – dans une école qui ne voulait pas de notre fils.

Ça ne donnait rien, notre fils ne progressait pas.

Nous, ses parents, « ne lui donnions pas envie de parler »

Pour nous, qui avions une culture scientifique, quand il y avait un problème, on l'analysait, et on essayait de le résoudre. Là, nous nous trouvions face à des gens dont la logique était totalement opposée : pas de diagnostic, des hypothèses fumeuses et rien de concret. Il « fallait que notre enfant veuille la relation », « s'il ne parlait pas, c'est parce que nous ne lui donnions pas envie de parler », …

Bref, comme chez « Les Shadoks », s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème.

La psychologue scolaire ne connaissait rien à l'autisme, pas plus que la pédiatre, et l'école ne voulait pas savoir. Tout ce beau monde se renvoyait la balle. Il semblait admis qu'il n'y avait rien à faire, que l'idée même d'entreprendre quelque chose pour améliorer son état était saugrenue.

Nous nous sommes formés, grâce aux associations

Ce néant total, nous ne l'avons pas accepté. Tout d'abord, nous avons fait nous-mêmes notre propre diagnostic, en comparant les symptôme dont il souffrait aux descriptions cliniques sur des sites étrangers (américains et canadiens) : c'était l'autisme.

En mars 2004, nous avons découvert l'« ABA » (Applied Behavioral Analysis) lors d'une conférence de l'association Vaincre l'autisme (association qui s'appelait alors Léa pour Samy), qui avait invité le Dr Vinca Rivière. Cette rencontre a été un électrochoc, parce qu'il était justement question de diagnostic, d'organisation, d'action, d'amélioration, etc. C'était ce qu'il nous fallait.

L'ABA consiste à détailler l'éducation de l'enfant en apprentissages élémentaires, et à les enseigner de manière coordonnée et progressive. En l'absence de structure en France, nous nous sommes formés à l'ABA via des formations proposées par des associations françaises et suisses, l'université de Lille-III, et ABA Espana.

Sur les forums, comme des résistants devant un poste de TSF

Ce fut un moment magique, parce que, de petites victoires en petites victoires, nous avons appris et nous avons assuré la coordination d'une équipe de psychologues, éducateurs, orthophonistes et auxiliaires de vie scolaire (AVS). Tout n'était pas parfait, mais les progrès étaient vraiment visibles et rapides. Rodrigue avait alors 6 ans ; en un an de prise en charge, il a rattrappé deux ans et demi de développement.

En même temps que nous trouvions des informations utiles sur Internet, notamment sur des sites américains comme Autism Speaks, nous étions très actifs sur des forums de parents d'autistes. Nous avions l'impression de nous retrouver comme des résistants devant un poste de TSF.

Des parents qui racontaient leurs démêlés avec des psychiatres, un bestiaire de « mères trop fusionnelles », ou « trop absentes », de « pères transparents »… J'ai réalisé alors que nous, parents, détenons bien plus de savoir que les professionnels.

Il est en cinquième, a un QI de 110… malgré son autisme

En 2005, je suis devenu le secrétaire général bénévole de l'association Léa pour Samy. J'ai découvert la spécificité de la France, où :

  • l'autisme est transformé en « psychose infantile »,
  • il est normal de ne pas annoncer les diagnostics aux parents,
  • la majorité des professionnels considèrent que l'autisme est un trouble contre lequel on ne peut rien faire,
  • les avancées de la science sont niées sous la pression de lobbies,
  • la Sécu rembourse néanmoins les soins prodigués en Belgique…

Il nous a fallu beaucoup d'aplomb, d'énergie et d'argent pour sortir notre fils du destin que le système français lui promettait. Ma femme est devenue une professionnelle à part entière de l'ABA. Nous avons aussi formé sur nos propres deniers les auxiliaires de vie scolaire qui interviennent à l'école.

Notre fils a un QI de 110, selon l'évaluation américaine (sachant qu'en France, on lui avait évalué un retard mental). Il est en cinquième, avec une auxiliaire de vie scolaire. Son intégration à l'école tient surtout à la bonne volonté conjointe de quelques personnes qu'à un vrai système fait pour réussir.

Nous, parents, sommes très fiers d'avoir réalisé tout cela, quel qu'en soit le coût, mais aussi furieux. Nous ne rattraperons jamais ces premières années de sa vie passées entre les mains de professionnels incompétents.
Et que dire aux parents qui ne peuvent pas aujourd'hui, pour des raisons financières, ne serait-ce qu'envisager un traitement efficace ?

Illustration : « Les Shadoks » (Jacques Rouxel).

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 13:05

LEMONDE | 04.10.11 | 12h11   •  Mis à jour le 04.10.11 | 15h03

 
 

 

Dexia étudie plusieurs options, comme celle d'un rapprochement de sa branche Dexia Municipal Agency avec la Caisse des dépôts et consignations ou avec la Banque postale.

Dexia étudie plusieurs options, comme celle d'un rapprochement de sa branche Dexia Municipal Agency avec la Caisse des dépôts et consignations ou avec la Banque postale.REUTERS/SEBASTIEN PIRLET

A l'ouverture des marchés, mardi 4 octobre, l'action Dexia s'effondrait littéralement, perdant plus d'un tiers de sa valeur en l'espace de vingt minutes. Il faut dire que les nouvelles sont mauvaises. La veille au soir, un conseil d'administration de la banque franco-belge a mandaté son administrateur délégué, Pierre Mariani, pour "préparer, en concertation avec les Etats et les autorités de contrôle, les mesures nécessaires pour résoudre" la crise que traverse l'établissement.

Ce mandat revient à lui demander d'organiser le démantèlement de Dexia, victime de la crise des dettes souveraines en Europe, devenue ingérable. Lundi, quelques heures avant le conseil d'administration, l'agence de notation Moody's avait menacé d'abaisser sa note, pointant notamment les difficultés qu'elle pourrait rencontrer en matière de refinancement.

Plusieurs pistes sont à l'étude pour soulager le groupe plombé par ses faiblesses structurelles. La banque pourrait d'abord procéder à l'isolement de son portefeuille d'actifs non stratégiques. D'une valeur de 125 milliards d'euros, c'est un véritable boulet hérité de l'avant crise de 2008, qui pèse très fortement sur les besoins en financement de l'établissement.

CRÉATION D'UNE "BAD BANK"

Dexia pourrait loger ces actifs dans une "bad bank", une structure de défaisance qui, le cas échéant, bénéficierait de la garantie des Etats actionnaires (France et Belgique). Dans ce portefeuille, sont notamment réunies les branches italienne et espagnole, Crediop et Dexia Sabadell, ainsi que les dettes souveraines (près de 21 milliards d'euros sur les pays périphériques de la zone euro).

Avant la crise de 2008, la banque s'était fait une spécialité dans le rachat d'obligations souvent très longues, financées à court terme, "quasiment au jour le jour", expliquait Pierre Mariani. Un comportement très risqué, qui rendait la banque extrêmement dépendante des marchés. En 2008, ces besoins en financement à court terme s'élevaient à 265 milliards d'euros.

Propulsé aux commandes de la banque au plus fort de la tempête financière qui a suivi l'effondrement de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers en septembre 2008, M. Mariani a dû réduire massivement les besoins en liquidité de l'établissement. Au 30 juin 2011, ces besoins avaient été ramenés à 96 milliards d'euros. Autre enjeu pour la banque, le sauvetage de ses activités commerciales viable. Il pourrait passer par des adossements, des partenariats ou même des cessions. Depuis l'automne 2008, la banque a vendu 74 milliards d'actifs jugés non stratégiques.

OPTIONS DE RAPPROCHEMENT SUR LA TABLE

L'option d'un rapprochement de la branche Dexia Municipal Agency, spécialisée dans le financement des collectivités locales, avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ou encore la Banque postale est sur la table, sans que le schéma ne soit encore totalement arrêté. Toutes les autres activités commerciales, dont la filiale turque Denizbank, sur laquelle Dexia fondait beaucoup d'espoir pour restaurer sa rentabilité, sont également dans la balance.

La banque doit aussi mener à leur terme les multiples procédures engagées par les collectivités locales françaises ayant contracté des prêts auprès d'elle et qui s'estiment flouées sur la nature exacte de ces emprunts. Une fois essorée, que restera-t-il de Dexia ? La question hante les actionnaires.

Cécile de Corbière

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 12:31
Michel Neyret, N°2 de la PJ lyonnaise (AFP / Philippe Merle)
Libération - 03 octobre - 12h45

Le numéro deux de la police judiciaire de Lyon Michel Neyret a été mis en examen lundi dans l’enquête pour corruption et trafic d’influence qui secoue la police depuis plusieurs jours et a mis au jour un système de détournement de drogue pour rémunérer les indicateurs.

Après quatre jours de garde à vue, M. Neyret doit désormais être présenté à un juge des libertés et de la détention qui décidera d’un éventuel placement en détention provisoire, requis par le parquet.

«Cette mise en examen est logique. M. Neyret a été constant dans ses déclarations», a déclaré l’un de ses avocats, Me Aurélie Sauvayre.

L’avocate n’a pas précisé les chefs de mise en examen dans cette enquête ouverte pour corruption active et passive, trafic d’influence, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, détournement de biens et violation de secret professionnel.

M. Neyret «est combatif, confiant, constant, il réaffirme, confirme ce qu’il a dit. Il est très fier de son métier de policier et a envie de s’expliquer. Il a des choses à dire», a-t-elle ajouté. «Son principal souci c’est son travail, ce qu’il a fait dans sa carrière dans le souci de lutter contre la criminalité», a-t-elle encore dit.

Sur la base d’écoutes, les enquêteurs soupçonnent notamment M. Neyret d’avoir détourné du cannabis avant son placement sous scellés ou sa destruction afin de rémunérer des informateurs ou pour le revendre, avait indiqué vendredi une source judiciaire.

Un «système de drogue détournée afin de rémunérer les indicateurs» a été confirmé par les interrogatoires lors des gardes à vue, a confié lundi à l’AFP une source proche de l’enquête.

D’autres auditions de policiers de la PJ sont prévues lundi à l’Inspection générale des services (IGS - police des polices) chargée de cette enquête, a ajouté cette source, afin de corroborer ces éléments et «en mesurer l’ampleur».

«Voyage à Marrakech»

Parallèlement, cinq autres policiers étaient toujours en garde à vue lundi, dont le patron de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Lyon, le chef de l’antenne grenobloise de la PJ et son adjoint, un commandant.

M. Neyret a concédé devant l’IGS avoir été «imprudent». «Il a expliqué qu’à la question +Est-ce que j’ai donné des informations que seul un policier pouvait avoir?+, la réponse est oui», avait indiqué dimanche une source proche du dossier.

Michel Neyret «a en particulier été questionné sur ses relations avec deux hommes», réputés proches du milieu lyonnais, écroués après avoir été mis en examen dans cette affaire notamment pour corruption, selon une autre source proche du dossier.

Le premier, Stéphane Alzraa, est soupçonné d’avoir mis à disposition du commissaire Ferrari et Rolls Royce lors de séjours sur la Côte d’Azur.

Le second, Gilles Benichou, est une figure de la nuit lyonnaise qui joue un petit rôle de policier dans le film de l’ex-flic Olivier Marchal, «Les Lyonnais», qui sort fin novembre.

Un proche du milieu lyonnais, Michel Zaragoza, devait également être présenté aux juges d’instruction lundi. Il est actuellement hospitalisé aux urgences médico-judiciaires de l’Hôtel-Dieu à Paris.

Le commissaire Neyret a reconnu avoir été invité par de présumés truands sur la Côte d’Azur et avoir bénéficié d’«avantages» dont «un voyage à Marrakech qui semble avoir été payé par Benichou», selon une source proche du dossier.

L’entourage du commissaire a assuré dimanche que les faits n’ont pas pu aller au-delà de la «rémunération» d’indicateurs et nié tout trafic de drogue.

Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a dimanche, évoqué un «séisme dans la police nationale» si les faits reprochés aux policiers venaient à être avérés.

(Source AFP)

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 12:20

LEMONDE.FR avec AFP | 03.10.11 | 20h47   •  Mis à jour le 03.10.11 | 20h48

 
 

 

Le financier George Soros à Hongkong, en février 2010.

Le financier George Soros à Hongkong, en février 2010.AFP/MIKE CLARKE

Les "indignés de Wall Street" se sont trouvé un parrain de choix. Le richissime investisseur américain George Soros a dit, lundi 3 octobre, qu'il éprouvait de la sympathie pour les manifestations anti-Wall Street qui, selon lui, ont été causées par les "super bonus" versés par les banques.

 

"J'ai de la sympathie pour leurs opinions", a dit M. Soros à l'ONU à propos des manifestants qui ont tenté de bloquer le pont de Brooklyn au cours du week-end. Plus de sept cents d'entre eux ont été interpellés, selon la police de New York, ce qui a provoqué un fort soutien sur Internet et une publicité sans précédent pour le mouvement. Ils ont appelé à de nouvelles manifestations, mercredi, dans le quartier financier de New York.

"JE COMPRENDS LEUR RÉACTION"

Le milliardaire, devenu l'un des hommes les plus riches du monde après avoir fait fortune par la spéculation, a estimé que beaucoup de la colère exprimée par les manifestants anticapitalistes et les ultraconservateurs du Tea party visait les actions des banques. "Je comprends leur réaction, franchement", a dit M. Soros, qui a souligné le sort des propriétaires des petites entreprises qui ont vu les taux d'intérêt de leurs cartes de crédit grimper de 8 % à 28 % après la crise de 2008. "Et puisqu'ils dépendaient de ce crédit pour gérer leurs entreprises, beaucoup d'entre eux ont en réalité dû cesser leurs activités", a-t-il dit.

"Et en même temps, la décision de ne pas injecter de capitaux dans les banques mais en réalité de les soulager de leurs mauvais avoirs et de leur permettre de s'extraire du trou laisse les banques avec des super profits et leur permet de verser des super bonus", a-t-il dit. "Le contraste entre les deux est, je pense, une raison principale" des manifestations anticapitalistes et du Tea party, a encore estimé M. Soros.

S'inspirant à la fois des "indignés" espagnols et des révoltes du "printemps arabe", le mouvement Occupons Wall Street a été lancé à la mi-septembre. Depuis, plusieurs centaines de personnes se rassemblent chaque jour devant la Bourse de New York.

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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 15:21

Le ministère de l'Intérieur et plusieurs policiers ont déposé plainte en diffamation contre un site encourageant la collecte de données sur les forces de l'ordre.

Libération - 30 septembre - 17h45

Par C.B.

Libertaires vs le ministère de l'Intérieur, nouvel acte. Objet du bras de fer, le site Copwatch Nord-IDF, qui depuis une semaine publie des photos et commentaires peu amènes sur des policiers et CRS. Les auteurs du site, qui entendent rester anonymes, se réclament du copwatching, une pratique de surveillance citoyenne de l'action policière en vue d'en prévenir les dérives, développée aux Etats-Unis. L'entreprise a demandé «plusieurs mois» de collecte, précisent les auteurs.



Ciblant dans un premier temps les forces de l'ordre de Paris, Lille et Calais, «ce site est consacré à la diffusion de renseignements précis sur l'ensemble des forces de l'ordre par le biais d'articles, d'images (photos et vidéos), mais aussi et surtout de trois larges bases de données sur la police. Ces bases de données, accessibles par tous, permettront à toute personne victime d'abus, d'humiliations ou de violences de la part des flics, d'identifier le ou les policiers auteurs de ces actes», peut-on lire au chapitre présentation.

En somme, du flicage de flics. D'autres sites s'y sont déjà employé, notamment depuis les manifestations anti-CPE. Mais celui-ci, après un précédent avorté sur Indymedia Paris, va plus loin. Les photos, récupérées pour certaines sur Facebook, s'accompagnent des noms, prénoms, lieu d'affectation des policiers et de mises en garde: untel est réputé proche de l'extrême-droite, un autre «n'hésite pas à cogner et foutre en garde à vue» et se révèlerait «un stratège du guet-apens et de la chasse aux pauvre», etc.

«Nous n'hésiterons pas à user de termes sévères à l'égard de la police et de la gendarmerie, car nous considérons ces institutions comme la fosse commune de l'humanité, le charnier de l'évolution, la mise à mort quotidienne de la déontologie et de l'éthique. Nous serons sans équivoque. Policiers, nous vous identifierons tous un-à-un», revendiquent les auteurs – qui n'ont pas repondu à notre sollicitation.

«Délation»

Les syndicats de police sont évidemment remontés. Moins par la diffusion de photos de policiers en action, légale à l'exception de certaines équipes (Raid, GIGN...) que par le recoupement avec les adresses, le procédé de fichage et le discours résolument anti-police. «Filmer et révéler éventuellement des bavures, comme cela se fait aux Etats-Unis, c'est une chose, mais là il s'agit ni plus ni moins de délation, sur la seule base de photos qui ne sont pas de réelles photos d'intervention, et ne démontrent rien du tout», dénonce Denis Jacob, secrétaire administratif général d'Alliance, deuxième syndicat de gardiens de la paix. «Si Copwatch a des éléments tangibles, qu'il les communique à la justice. En l'état, c'est de l'antiflic primaire, source de graves conséquences pour les fonctionnaires de police et leurs familles.»

«Ce site ne diffuse et ne diffusera jamais une seule donnée concernant les familles des policiers», rétorque Copwatch. «A partir du moment où vous avez la photo et le quartier, c'est suffisament grave», s'inquiète Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur, qui qualifie le site de «mélange assez nauséabond»: «Ce qui pose problème, c'est l'association de photos, d'adresses et de propos haineux et diffamatoires.» Quant à l'objectif affiché de lutter contre les dérives policières, «il y a déjà tout un arsenal judiciaire et administratif qui permet de garantir un contrôle déontologique de l'action de la police. Ce n'est pas au Web de faire la justice», oppose-t-il.

Alerté par Alliance, le ministère a annoncé, mercredi, le dépôt de deux plaintes en diffamation. L'une pour «diffamation publique envers un fonctionnaire de police», l'autre pour «diffamation publique de l'administration». En parallèle, «plusieurs dizaines de policiers fichés» sur Copwatch ont déposé plainte, fait savoir Alliance.

Histoire d'accélérer la manœuvre, le ministère a aussi demandé une procédure en référé auprès du tribunal de grande instance de Paris, pour faire retirer du site «les pages incriminées». Hébergé aux Etats-Unis (mais pourvu d'un nom de domaine acheté auprès d'un prestataire français) le site est difficilement attaquable. Mais «des recours sont possibles» assure l'Intérieur.

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