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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 22:35

LEMONDE.FR avec AFP | 18.12.11 | 19h42

 
 

Etudiants étrangers et sans-papiers ont défilé ensemble, dimanche 18 décembre à Paris, à l'occasion de la journée mondiale des migrants et à l'appel de douze organisations pour protester contre la politique d'immigration de Claude Guéant.

Entre 950 personnes selon la police et "3 000 à 5 000" selon les organisateurs ont défilé derrière la banderole "Ensemble pour les droits et la dignité des migrant-e-s". Le Réseau éducation sans frontières (RESF) a dénoncé " le durcissement en France des lois sur les migrants, de plus en plus précarisés qu'ils soient ou non sans papiers, et l'utilisation politicienne de cette question".

"DISCRIMINATION"

Sous la banderole "Etudiants étrangers indignés = diplômés, recrutés, expulsés", des étudiants étaient venus demander le retrait de la circulaire Guéant du 31 mai, à cause de laquelle de nombreux diplômés étrangers n'ont pas pu obtenir un changement de statut d'étudiant à salarié, bien que recrutés par des entreprises françaises.

"Le gouvernement nous balade avec des déclarations de bonnes intentions, disant qu'il y a eu des erreurs qui sont corrigées, mais quand y aura-t-il des instructions, noir sur blanc, aux préfets pour éviter les erreurs qui continuent ?", a expliqué Hajer Gorgi, porte-parole du Collectif du 31 mai.

>> Lire notre enquête Les étudiants étrangers en froid avec la France

Selon elle, seuls 250 cas ont été réglés sur 900 et de nouveaux s'accumulent chaque semaine car "les DRH en viennent maintenant à limiter leurs recrutements de diplômés étrangers, une discrimination à l'embauche complètement illégale qui est poussée par le gouvernement".

De par leurs diplômes et les langues qu'ils parlent, estime Hajer Gorgi, ces étudiants ne sont pourtant pas en concurrence sur des postes avec des chômeurs français. Elle juge qu'"aujourd'hui, le mal est fait, l'image de la France est ternie dans de nombreux pays".

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 17:52

LEMONDE.FR avec AFP | 18.12.11 | 14h41

 
 

 

Suite à l'échouement d'un cargo maltais sur une plage du Morbihan lors de la tempête Joachim, vendredi, la région de Bretagne a déposé plainte et s'est constituée partie civile.

Suite à l'échouement d'un cargo maltais sur une plage du Morbihan lors de la tempête Joachim, vendredi, la région de Bretagne a déposé plainte et s'est constituée partie civile.AP/David Vincent

Suite à l'échouement d'un cargo maltais sur une plage du Morbihan lors du passage de la tempête Joachim, vendredi, la région de Bretagne a annoncé, dimanche 18 décembre, qu'elle porterait plainte en se constituant partie civile. "C'est parce qu'elle est très attachée à la protection de son littoral et à la préservation de ses espaces naturels, trop souvent souillés par des pollutions volontaires, que la Région Bretagne a décidé de déposer plaintee", a expliqué le président du conseil régional, Jean-Yves Le Drian (PS).

Cette plainte, destinée notamment à "connaître les conditions dans lesquelles ce naufrage s'est produit", sera formellement déposée lundi. Elle vise également à faire prendre en compte le "préjudice écologique" et l'"atteinte au patrimoine naturel" de la région, et à "faire savoir que la Bretagne ne laissera plus rien passer concernant la pollution maritime", selon un communiqué.

Le parquet de Brest, compétent en matière de pollution maritime, a ouvert une enquête pour "comprendre pourquoi ce bateau a quitté le port de Lorient à un moment où les autres bateaux ne le quittaient pas".

 "12 ANS, PRESQUE JOUR POUR JOUR" APRÈS L'ERIKA

Le TK Bremen, cargo maltais de 109 mètres, s'est échoué dans la nuit de jeudi à vendredi sur la plage classée Natura 2000 de Kerminihy près de la ria d'Etel, entre Quiberon et Lorient, avec selon la Région, "190 tonnes" de carburant dans ses cuves, dont plusieurs dizaines se sont déversées dans la mer. La préfecture du Morbihan indique que les opérations de pompage se poursuivaient, dimanche.

Les élus bretons soulignent que les fuites de carburants menacent une "zone conchylicole majeure". "Les conséquences écologiques risquent, une nouvelle fois, d'être considérables au regard du site touché (...) 12 ans, presque jour pour jour", expliquent-ils, faisant référence au naufrage de l'Erika, un autre navire maltais.

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 21:41

Créé le 17-12-2011 à 18h35 - Mis à jour à 18h36   Par Le Nouvel Observateur avec AFP


Manifestations et protestations, des associations locales protestent après l'échouage du cargo TK Bremen à Erdeven.


Sur place, la gendarmerie et les sapeurs-pompiers appuyaient les opérations, éloignant les badauds qui bravaient le vent glacé pour s'approcher en longeant la mer, l'accès par la route étant barré au public. (c) Afp

Sur place, la gendarmerie et les sapeurs-pompiers appuyaient les opérations, éloignant les badauds qui bravaient le vent glacé pour s'approcher en longeant la mer, l'accès par la route étant barré au public. (c) Afp

A l'appel d'une association de surfeurs locaux, rejoints par la population d'Etel qui compte de nombreux ostréiculteurs menacés par le sinistre, environ 300 personnes ont manifesté samedi 17 décembre après-midi après la pollution entraînée par l'échouage du cargo maltais TK Bremen.  Il s'est ensablé sur une plage du Morbihan, vendredi matin après la tempête Joachim.

Les mécontents ont parcouru trois kilomètres le long de la mer, dans le calme, avant d'être bloqués par un cordon de gendarmes à une centaine de mètres du navire.

Ils scandaient notamment "le marché mondialisé, les dégâts localisés" et ont réclamé qu'une délégation puisse aller écrire à la peinture sur la coque: "Joyeux Noël: les arma-tueurs".

L'autorisation ne leur a pas été donnée, ce qui a entraîné un face-à-face tendu avec les forces de l'ordre. Une personne qui forçait le barrage a été interpellée, puis les manifestants sont retournés vers la mairie dans l'espoir d'y être reçus par un représentant de la préfecture.

La Capitainerie aurait pu interdire le départ

Une autre association, appelée Robin des Bois, s'est par ailleurs insurgée samedi contre le fait que le cargo échoué sur la plage d'Erdeven ait pu quitter le port de Lorient, alors que le Code des ports maritimes permettait à la capitainerie d'interdire son départ.

"En s'appuyant sur l'article R304-11 du Code des ports maritimes, la capitainerie du port de Lorient aurait pu procéder à l'ajournement du départ du TK Bremen", souligne l'association dans un communiqué.

L'article R304-11 du Code précise en effet, selon Robin des Bois, que les officiers de port et surveillants sont tenus d'aviser l'autorité maritime "de tout fait dont ils ont connaissance (...) donnant à penser qu'un navire, bateau ou engin flottant ne peut prendre la mer sans danger pour lui-même, l'équipage, les passagers, la sécurité de la navigation, la santé ou l'environnement".

Il indique encore que les officiers de port "peuvent interdire le départ du navire" jusqu'à ce que l'autorité maritime ait déclaré le bateau "en état de prendre la mer".

L'âge de la démolition

Robin des Bois ajoute que ce navire vieux de 30 ans "avait atteint l'âge de la démolition" et "présentait des déficiences nombreuses". L'association estime que les responsables de la sécurité et du trafic du port auraient dû interdire son départ, "au vu des périls imminents qu'il s'apprêtait à affronter dans un environnement maritime dangereux".

L'association relève en outre qu'un chantier de démolition de navire "va sans doute s'ouvrir en Bretagne, à Erdeven, en lisière du cordon dunaire, à quelques mètres d'espèces végétales protégées et encablures d'exploitations conchylicoles".

Cette opération, impliquant des "aménagements logistiques", "regroupements et stockages de matières dangereuses et trafics de matériaux", devra "garantir aux ouvriers un niveau de protection satisfaisant vis-à-vis de l'amiante, des poussières toxiques et de tous les risques physiques", estime encore Robin des Bois, pour qui ce démantèlement devrait durer "environ 6 mois".

 

Par Le Nouvel Observateur avec AFP

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 22:36

LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 13.12.11 | 06h47   •  Mis à jour le 13.12.11 | 18h23

 
 

 

A cinq mois de l'élection présidentielle, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans tout le pays mardi 13 décembre contre le plan d'austérité du gouvernement, perçu comme "injuste".

A cinq mois de l'élection présidentielle, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans tout le pays mardi 13 décembre contre le plan d'austérité du gouvernement, perçu comme "injuste".AFP/MEHDI FEDOUACH

Journée de mobilisation modeste en France. A cinq mois de l'élection présidentielle, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans tout le pays mardi 13 décembre contre le plan d'austérité du gouvernement, perçu comme "injuste".

C'est après l'annonce, début novembre, par le premier ministre, François Fillon, d'un deuxième plan de rigueur, que l'intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Solidaires et UNSA a décidé de riposter. Mais après la journée de mobilisation en demi-teinte du 11 octobre – marquée par des manifestations et des grèves limitées – les syndicats s'étaient cette fois contentés d'appeler à des rassemblements.

NOUVELLES MOBILISATIONS LE JOUR DU SOMMET SUR L'EMPLOI

Dès la matinée, le leader de la CGT, Bernard Thibault, avait prédit une "mobilisation moyenne". "Je ne regrette pas l'initiative d'aujourd'hui, on a eu raison d'être là, sinon on leur laisse un boulevard pour une remise en cause encore plus grande", a-t-il lancé. Selon lui, "les salariés sont fatigués de protester et de ne pas être entendus". Mais le leader de la CGT n'entend pas baisser les bras : il va proposer de nouvelles mobilisations le jour du sommet sur l'emploi convoqué par Nicolas Sarkozy en janvier.

Pour son homologue de la CFDT, François Chérèque, c'est le contexte "compliqué de crise économique" et "la période électorale" qui explique la faible mobilisation. "Les salariés attendent plus de changement par le politique que par les mouvements sociaux", selon lui.

Bernadette Groison, secérétaire générale de la FSU a quant à elle déclaré : "On est là pour dire : les plans d'austérité, ça suffit ; ce ne peut pas être que les salariés qui paient les efforts à faire face à la crise. Les solutions portent sur la nécessité de trouver de nouvelles recettes : il faut oser parler fiscalité, il faut oser parler de l'impôt."

Jean Grosset, pour l'UNSA, a, comme Bernard Thibault, évoqué le sommet social sur l'emploi voulu par le président Sarkozy, soulignant la nécessité pour l'intersyndicale de définir "des revendications communes". Au sujet de la journée de mobilisation, le représentant syndical a déclaré "L'essentiel était de faire une journée de diffusion d'information auprès de milliers de salariés, d'indiquer notre désaccord et de rester mobilisés."

PRÈS DE 200 DÉFILÉS

Au total, près de 200 défilés et rassemblements, accompagnés de grèves ponctuelles, étaient annoncés. Le point fort était un rassemblement sur le pont de la Concorde à Paris devant l'Assemblée nationale, où ont manifesté de 3 500 à 5 000 personnes. Les manifestants étaient au nombre de 1 000 à 2 000, selon les sources, à Bordeaux comme à Nantes, mais ils n'étaient que 150 à Lyon, 300 à Marseille et à peine plus du double à Toulouse.

A Paris, le candidat du Front de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a participé au rassemblement "à l'appel des syndicats, comme devraient le faire tous les gens de gauche", a-t-il proclamé. François Rebsamen, président du groupe PS au Sénat, a de son côté apporté son soutien à la mobilisation, accusant Nicolas Sarkozy d'être "le chantre de l'équilibre budgétaire et de la rigueur".

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 14:32
ARTICLE11
 
 
vendredi 9 décembre 2011

Sur le terrain

posté à 17h12, par Ornella Guyet

Pizza Hut : les grévistes passent à l’offensive

Ce mardi 6 décembre, les salariés de la douzaine de magasins Pizza Hut répartis sur toute l’Ile-de-France ont fait grève pour demander de meilleurs salaires et des conditions de travail améliorées. L’objectif : frapper la chaîne de restauration rapide au porte-monnaie afin de la pousser vers la table des négociations. Nous sommes allés à la rencontre des grévistes, rue Ordener, à Paris.

C’est sous une pluie battante que des salariés de Pizza Hut venus de toute la région et leurs soutiens (parmi lesquels un militant du NPA, un de Stop précarité et une Autrichienne membre de l’IWW – Industrial Workers of The World) ont tenu un piquet de grève devant le magasin de la rue Ordener (18e arrondissement de Paris), dont la devanture a été pour l’occasion recouverte de tracts multicolores. Vers 15 heures, les responsables syndicaux Sud et CFDT sont partis négocier avec la direction, tandis que les responsables de l’enseigne ont finalement décidé de fermer le magasin pour l’après-midi.

En ce mardi, jour traditionnel de promotions sur les pizzas, il s’agit de faire pression sur la direction pour obtenir de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Alors que le magasin fait d’ordinaire 4 000 euros de chiffre d’affaires sur une journée comme celle-là, ce mardi, ce chiffre est de seulement 289 euros. Un chiffre à mettre en relation avec les pertes dues aux surplus qui devront être jetés et à l’obligation qu’a l’entreprise de payer ces grévistes1. L’objectif affirmé est bien de frapper la chaîne de restauration rapide au porte-monnaie afin de la pousser vers la table des négociations.

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Passage à l’offensive

Les grévistes soulignent que leurs conditions de travail sont «  parmi les pires du marché du travail ».

Dans des locaux souvent mal entretenus, les standardistes courent entre les appels incessants et les sorties

de four, les « prodeurs  » (cuisiniers) travaillent à la chaîne « sous une chaleur harassante et insupportable ».

Les livreurs doivent filer comme le vent quelles que soient les conditions météorologiques pour assurer un bon

service aux clients. Certains se font agresser, d’autres se tuent sur la route. Quand ils ne sont pas assez rapides,

on les oriente vers des tâches plus pénibles comme la plonge. Tous sont payés au Smic, sans primes ni 13e mois

ni mutuelle : une situation unique parmi les employés polyvalents. Enfin, Pizza Hut est aussi connu pour sa tendance

a réprimer les syndicalistes, par exemple en décourageant à coups de pression psychologique ceux de ses salariés

qui souhaitent se syndiquer ou se présenter aux élections professionnelles sur des listes syndicales, notamment à la

CGT – du temps où ce syndicat existait au sein de l’entreprise – et à Sud.

A l’image de leurs collègues de MacDo, KFC ou Quick, les salariés de Pizza Hut ne désespèrent pas d’obtenir une

rémunération en rapport avec leurs dures conditions de travail. Cette grève se veut une grève « d’action » et non

plus « de réaction  » : si par le passé les grèves étaient déclenchées pour répondre à une attaque particulière

(par exemple des heures supplémentaires non payées de mai à juillet dernier), cette fois-ci, il s’agit de ne pas

attendre un malheureux événement et de passer à l’offensive en prenant l’initiative : « C’est nous qui posons les

questions  », se félicite Hichem Aktouche, délégué syndical Sud Commerce et services, de retour de négociation.

« Vous ne voulez pas une prime pour aller pisser ? »

 

Pourtant, la direction continue de faire la sourde oreille. Ainsi, à la revendication de disposer d’un tabouret par poste

de travail, obligation inscrite dans le Code du travail, l’entreprise, tout en reconnaissant ses torts, se plaint qu’elle

« ne gagne pas assez d’argent  » et «  est déficitaire depuis qu’elle a été créée ». Autre obligation légale : permettre

aux salariés ayant subi un accident du travail avec arrêt de plus de huit jours de bénéficier d’une visite médicale de

reprise.

Une obligation «  trop difficilement conciliable avec l’activité de notre société », affirment les dirigeants.

Les réponses aux autres questions soulevées sont tout aussi ubuesques, raconte Hichem Aktouche : «  On ne va

pas payer les salariés parce qu’ils sont à l’heure », aurait ainsi répondu la direction à la demande de prime d’assiduité.

Ou encore, s’agissant d’une prime pour les salariés du mardi, jour particulièrement difficile du fait des promotions,

la réponse aurait fusé, tout en élégance : «  Vous ne voulez pas une prime pour aller pisser ? »

Concernant la mise en place du régime de subrogation, Pizza Hut « va voir si vraiment ça ne coûte rien ». Or, cette

revendication est très importante pour les salariés : livrant des pizzas, soumis à la pression du chronomètre, ils ont

très souvent des accidents de travail, «  sorte de baptême pour chaque livreur », explique Hichem Aktouche. Quand

c’est le cas, c’est l’assurance maladie qui prend en charge leurs salaires, mais avec des délais d’attente pouvant

aller jusqu’à deux ou trois mois dont pâtissent des salariés qui, travaillant déjà à temps partiels, sont parfois obligés

de s’endetter pour payer leurs loyers. Le régime de subrogation permet au contraire le maintien du salaire par

l’employeur, qui se le fait ensuite rembourser par l’assurance maladie.

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A lire : "Génération précaire" d’Abdel Mabrouki, paru en 2004 au Cherche-Midi. Abdel Mabrouki, qui a fondé la

section CGT de Pizza Hut, raconte les conditions de travail inadmissibles, la répression syndicale mais aussi ses

déboires avec la

direction de son syndicat, assez déconnectée du terrain et peu au fait de la réalité professionnelle 

 

des précaires de la

 

pizza.

 

Ailleurs sur le Net : sur le site d’Alternative libertaire, lire « Table ronde syndicaliste 3/5 : Qu’est-ce que le syndicalisme

interprofessionnel aujourd’hui ? ». Hichem Aktouche y explique les spécificités du combat syndical dans une entreprise

n’employant que des salariés précaires.



1 En effet, une partie des revendications des grévistes concerne leur exigence de voir leur entreprise respecter le code

du travail. L’employeur délinquant étant seul fautif, ceci rend cette grève non seulement légale mais légitime et l’oblige à rémunérer les grévistes.

2 Légalement, les salariés n’ont pas le droit d’empêcher les clients d’entrer. Tout juste peuvent-ils les informer sur les raisons de leur grève et espérer que par solidarité, ceux-ci renonceront à leurs achats.

 

http://www.article11.info/?Pizza-Hut-les-grevistes-passent-a#pagination_page
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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 14:04
Tefy Andriamanana - Marianne | Dimanche 11 Décembre 2011 à 12:01

 

Le parquet lance une fronde inédite contre Nicolas Sarkozy. Dans une pétition, la grande majorité des procureurs ont demandé plus d’indépendance et de moyens.



Nicolas Sarkozy a toujours voulu contrôler la magistrature. Pour faire le poids face aux juges indépendants, corps qu’il a voulu supprimer, le chef de l’Etat a rêvé d’un parquet à ses ordres. Philippe Courroye, procureur de Nanterre, à deux doigts de la mise en examen dans l’affaire de l’espionnage du Monde, est apparu comme le symbole de ce ministère public au service du pouvoir.
 
Mais la très grande majorité des procureurs de France ne sont pas sur cette ligne. Dans un geste inédit, 126 d’entre eux sur 163 procureurs de la République au total, ont signé une résolution virulente contre le pouvoir actuel. Leur première revendication est une réforme de leur mode de nomination garantissant leur indépendance. Ils souhaitent que le CSM ait désormais un droit de veto pour la nomination des procureurs contre un simple avis actuellement. En 2007, sous Chirac, Philippe Courroye (évidemment non signataire du texte ) fut nommé à Nanterre contre l’avis du CSM. Cette réforme du mode de nomination est également défendue par Jean-Claude Marin, procureur général de la Cour de cassation, pourtant réputé proche du chef de l’Etat.
 
Et les procureurs dénoncent surtout les « moyens très insuffisants mis à la disposition des parquets pour l’exercice de leurs missions, dont le périmètre n’a cessé de croître ». En 2008, la France comptait 3 procureurs pour 100 000 habitants contre 4,8 en Espagne ou 7,8 en Belgique. Peu nombreux, les procureurs sont également surchargés. En 2008, en moyenne, 2659 dossiers sont arrivés sur le bureau d’un magistrat du Parquet, contre 2048 en Espagne ou 1899 en Autriche. Tout cela dans un contexte de réforme de la carte judiciaire qui a vu la fermeture de plusieurs tribunaux, au risquer de surcharger encore plus les magistrats. Autre grief : « l’avalanche de textes » en matière pénale au détriment de la « cohérence » et de la « sécurité juridique ».

Manque de moyens
Cette fronde des procureurs est un pas de plus dans le climat hostile entre l’Elysée et la magistrature. Les juges d’instruction étaient déjà très remontés contre le chef de l’Etat. En février dernier, suite à l’affaire de Pornic où Nicolas Sarkozy avait tenu des propos durs contre la magistrature, une grève des audiences a eu lieu dans toute la France. 
 
Un des portes-paroles du mouvement fut le juge anti-terroriste Marc Trévidic, accessoirement en charge de l’affaire de Karachi. A cette occasion, les procureurs généraux, supérieurs des procureurs, avaient eux aussi protestés contre la politique pénale actuelle. Ils dénonçaient déjà les réformes pénales « ininterrompues et complexes, voire divergentes » et le manque de moyens. 
 
Plus haut dans la hiérarchie, le premier des magistrats du parquet, Jean-Louis Nadal, procureur général près de la Cour de Cassation, avait déjà marqué les esprits en janvier lors de son dernier discours de rentrée. Il avait alors dénoncé « une forme de mépris pour la justice » au sein du pouvoir politique, visant sans les nommer, Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux, alors ministre de l'Intérieur. C’est également lui qui a saisi la Cour de Justice de la République dans l’affaire Tapie-Lagarde. Une fois parti en retraite, Nadal ne fera plus mystère de son anti-sarkozisme et soutiendra Martine Aubry lors de la primaire PS. 

Verrouillage ?
Mais quelle sera la réponse de l’Elysée face à une magistrature aussi frondeuse ? A quelques mois des présidentielles, il serait suicidaire d’envoyer les magistrats rebelles au placard, surtout quand le pouvoir protège les patrons de la police et le procureur Courroye dans l’affaire des fadettes du Monde. D’autant plus qu’un verrouillage de la magistrature a déjà été opéré : Jean-Claude Marin a été nommé à la Cour de Cassation et François Molins, ex-directeur de cabinet du ministre de la Justice, a été nommé Procureur de Paris (comme par hasard, il n’a pas non plus signé le texte frondeur). 
 
A l’inverse, une autre magistrat, Marc Robert, procureur général de Riom, a dû affronter les foudres du pouvoir politique. Son crime : avoir protesté contre la fermeture du Tribunal de Moulins et défendre la réforme du mode de nomination des procureurs. En 2009, l’Elysée a voulu muter le rebelle à la Cour de cassation, après quelques remous au CSM. Mais en décembre 2010, le Conseil d’Etat a finalement annulé cette mutation-sanction pour cause de vice de forme. Une belle claque pour le pouvoir politique. Désormais, Sarkozy sait qu'avec le parquet, il faut marcher sur des œufs.
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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 13:29

LEMONDE | 12.12.11 | 11h43   •  Mis à jour le 12.12.11 | 12h02

 
 

 

Paul François, céréalier charentais, à son bureau à Bernac, le 20 avril 2010.

Paul François, céréalier charentais, à son bureau à Bernac, le 20 avril 2010.AFP/JEAN-PIERRE MULLER

Lyon (correspondant) - C'est une première dans le domaine du droit environnemental. Lundi 12 décembre, la 4e chambre civile du tribunal de grande instance de Lyon devait examiner la plainte d'un agriculteur charentais, Paul François, contre le géant de l'agrochimie Monsanto, dont il accuse un produit herbicide d'être à l'origine de ses graves problèmes de santé.

Chez Monsanto, personne ne voulait s'exprimer avant l'audience. Ni le directeur des relations extérieures ni l'avocat chargé de plaider le dossier. La firme américaine, dont le siège social français est basé à Bron (Rhône), près de Lyon, faisait le dos rond, en attendant un procès pendant lequel la Confédération paysanne avait prévu un rassemblement devant le palais de justice.

Pour M.François, 47 ans, agriculteur à Bernac, c'est l'aboutissement d'un long et éprouvant combat. Ce céréalier ne travaille plus qu'à mi-temps, en proie à des fatigues chroniques et des maux de tête tenaces. Les médecins considèrent que son système nerveux central a été affecté à la suite de l'inhalation d'un puissant désherbant, le Lasso, fabriqué par Monsanto.

L'accident s'est produit le 27a vril 2004. Après le traitement d'un champ de maïs, l'agriculteur a nettoyé une cuve, dont se sont échappées des vapeurs gazeuses. Il est tombé dans le coma et a été frappé d'amnésie. En 2008, les séquelles de son accident ont été considérées comme une maladie professionnelle par le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Charente. Ce qu'a confirmé la cour d'appel de Bordeaux en janvier 2010. "Ce produit présentait un réel danger potentiel. Monsanto ne peut pas dire qu'il ne savait pas", accuse M.François.

DEUX MOLÉCULES TOXIQUES

"Engager une action en responsabilité contre un fabricant est une première dans le secteur de l'agroalimentaire", souligne l'avocat du plaignant, Me François Lafforgue. Celui-ci appartient à un cabinet parisien spécialisé dans les questions de santé publique. Il a défendu les victimes de l'amiante, des essais nucléaires ou encore de l'explosion de l'usine AZF à Toulouse. "Dans le cas présent, il s'agit de démontrer une faute, dit-il. Nous considérons que le fabricant n'avait pas signalé les sérieux risques liés à des composants chimiques du produit."

Le Lasso est notamment constitué de chlorobenzène et d'alachlore, deux molécules toxiques. Me Lafforgue fait remarquer que le désherbant avait été interdit au Canada dès 1985, en Belgique en 1990, au Royaume-Uni en 1992. En France, il ne l'a été qu'en 2007. Selon le juriste, Monsanto va sans doute s'abriter derrière l'homologation officielle de l'Etat dont bénéficiait son produit avant son interdiction, pour justifier sa commercialisation. Mais, note-t-il, "depuis l'affaire du Mediator, on sait que les homologations ne sont pas à l'abri de désinformation de la part des industriels". A ses yeux, "l'éventuelle carence de l'Etat n'exonère en rien le fabricant de sa responsabilité".

"DES PAYSANS SONT EN TRAIN DE CREVER DANS LEUR COIN"

A travers son cas, Paul François veut attirer l'attention sur l'état de santé des agriculteurs français, nombreux à souffrir de maladies dues aux produits qu'ils manipulent, sans oser en parler. "Ils passent sous silence leurs problèmes de santé, le nez qui saigne, les yeux qui piquent, le mal de tête… Ils laissent filer, mais les intoxications chimiques finissent par provoquer des maladies graves", dit-il. Et de résumer brutalement : "Des paysans sont en train de crever dans leur coin." La raison de leur silence ? Les agriculteurs se laissent enfermer par un sentiment de culpabilité, analyse M. François. Selon lui, ils se sentent visés par des reproches sur l'utilisation de produits nocifs pour l'environnement et la santé. Du coup, ils n'osent pas évoquer leurs problèmes de santé, de crainte d'alimenter la polémique. "Ils meurent, et en plus on les accuse, s'indigne-t-il. On les stigmatise, mais les firmes agrochimiques, elles, continuent d'engranger des bénéfices !"

Les cultivateurs, défend-il, font évoluer leurs méthodes de travail, lentement certes, mais avec une prise de conscience des risques pour l'environnement. "Il y a encore des travers, reconnaît-il, de même qu'il existe des automobilistes qui roulent à 250 km/h sur l'autoroute. Mais ce n'est pas la majorité des cas." Paul François est impatient que la justice se prononce. "Je ne me lève pas chaque matin en pensant à Monsanto, confie-t-il, mais ce procès est une étape importante, même si la procédure juridique dure encore des années. Il me tarde de passer cette épreuve." Et il ajoute : "Dès qu'on touche à la chimie, on touche à des conflits d'intérêts et ça devient compliqué. Je suis un simple citoyen. Je ne représente rien contre une puissance comme Monsanto. Mais la justice est là pour dire nos droits."

Richard Schittly

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 14:18

DANIELLE MITTERRAND : “La démocratie n’existe ni aux USA, ni en France”.

Publié par Poetes Indignes le 25/11/2011

Hernando CALVO OSPINA

Hernando Calvo Ospina est un journaliste colombien réfugié en France et collaborateur, entre autres,du Monde Diplomatique.

Sa présence dans un avion régulier d’Air-France en avril 2009 effraya à ce point les USA qu’ils lui interdirent le survol de leur territoire et exigèrent  son déroutage.

Ce qui suit est un extrait de l’entrevue à Mme. Danielle Mitterrand, veuve de l’ex-président français François Mitterrand, et présidente de l’association « France-Libertés ». A sa lecture il est facile de comprendre pourquoi, et ce depuis plusieurs années, les médias politiques et d’informations dans leur grande majorité ont essayé de l’ignorer.

vendredi 28 octobre 2005 – Entretien réalisé par Hernando Calvo Ospina.

Hernando Calvo Ospina : Mme. Mitterrand, qu’a signifié pour vous l’arrivée au gouvernement de votre époux François ? Est-ce que les idéaux sociaux et politiques qu’il portait dès sa jeunesse ont été reconnus en ces moments-là ?

Danielle Mitterrand  : Mai 1981 fut un mois de grande activité, car c’était la préparation de l’arrivée au pouvoir de François. J’essayais d’apporter tout ce qu’il y a de meilleur en moi, pour que ces rêves d’avoir une société socialiste, quoique à l’européenne, deviennent réalité. Mais bien vite j’ai commencé à voir que cette France juste et équitable ne pouvait pas s’établir. Alors je lui demandais à François : Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais offert ? Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement mais non pas le pouvoir.

J’appris ainsi que d’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience directement durant 14 ans. Même s’il essayait d’éviter le côté le plus négatif du capitalisme, les rêves ont commencé à se briser très rapidement.

HCO : Vous n’avez pas assumé le rôle de « première dame » comme l’« exige » la tradition protocolaire. Était-ce un simple caprice ? Ou à cause de convictions politiques ?

DM : Je n’ai pas voulu être une « première dame » comme toutes les autres, et en conséquence j’ai refusé le protocole qu’on a voulu m’imposer. J’étais l’épouse du chef de l’État, d’un homme que j’aimais, mais j’étais aussi libre d’avoir mes propres convictions. Je n’allais pas accepter d’être la simple image de la femme française typique, représentative d’un secteur social ; de sourire devant les caméras et les personnalités ; ou de servir d’ornement aux oeuvres de bénéfices. Avant tout, mon rôle devait consister en mon apport pour la construction d’une société juste.

J’ai eu mes critères et mes réflexions politiques, qui ont parfois fait choc avec celles de François. Si le gouvernement n’allait pas sur une bonne voie, je me devais de le dire, de le critiquer. Je sais que ce n’est pas le rôle d’une « première dame », car normalement elles ne sont qu’un instrument du pouvoir. Chaque fois que les autres ont voulu s’opposer à mes tâches militantes pour des « raisons d’État », pour n’être pas « diplomatiquement correctes », François m’a soutenue car il voyait qu’elles étaient justes. Il ne pouvait essayer de m’empêcher de faire ce qu’il disait défendre.

HCO : Mme. Mitterrand, vous avez fondé « France-Libertés », qui s’est distinguée par son engagement politique, social et humanitaire…

DM : Je l’ai fondée non pas dans l’intention d’en faire un contre-pouvoir, ni pour qu’elle serve au pouvoir. Je voulais prendre mes propres initiatives de solidarité politique, indépendantes des desseins du pouvoir, même si je m’attendais qu’avec le gouvernement socialiste nous aurions des objectifs proches. Mais je me suis vite rendu compte que ce ne serait pas facile. Est arrivé le moment où « France-Libertés » voulait aider des populations opprimées, mais le gouvernement socialiste français soutenait d’une manière ou d’une autre leurs bourreaux. Rapidement j’ai dû me poser la question : Jusqu’où peut-on aller sans provoquer d’ « incidents diplomatiques » ?

Dans l’Association s’est présenté pour nous un questionnement qui ne m’a pas du tout plu : sa présidente, épouse du président de la République, devait-elle respecter la sacro-sainte loi de non-ingérence dans les affaires de l’État, et se priver ainsi de son droit à la solidarité politique et humanitaire, pour ne pas aller à contre-courant ? J’ai continué avec mon projet car je le croyais juste. Alors, même de vieux amis personnels et de lutte ont commencé à m’isoler. Tout le pouvoir et le poids de la diplomatie française ont tenté de m’écraser, usant de tout pour « réparer » mes actions et mes expressions politiques publiques.

J’ai constaté que je ne pouvais pas exercer ma fonction de manière exemplaire si je ne servais pas le marché, le capitalisme. Que mon devoir n’était pas de me préoccuper des torturés ni des affamés. Que si ceux qui étaient écrasés réclamaient l’éducation, la santé ou du travail, je devais tourner la tête de l’autre côté. J’étais la « première dame » et je devais aider, avec mes sourires dans les cocktails, à ce que les intérêts commerciaux de la France progressent. Quand j’écoutais au cours de mes visites aux ambassades les discours du « commercialement correct », où le tout-puissant marché était ce qu’il y avait de fondamental avant la solidarité entre les peuples, cela me donnait l’envie de partir en courant. Je ne pouvais croire que les « bulldozers » du marché pourraient arriver à recouvrir jusqu’aux fondements mêmes de notre culture. Et ils l’ont fait.

Pourquoi un gouvernement qui se disait de gauche ne pouvait-il pas répondre aux attentes qu’il avait créées durant tant d’années dans l’opposition, tant au niveau national qu’international ? Devait-on accepter les impératifs d’un système mercantile jusqu’à la soumission ?

HCO : Ce système du marché sauvage, du capitalisme, du néolibéralisme, a à sa tête les États-Unis. Est-ce que la France se soumettait aux desseins de ce pays ?

DM : Durant la célébration du Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme – juillet 1989 – j’ai pu voir jusqu’à quel point nous étions soumis aux État-Unis. L’État français n’invita pas plusieurs dignitaires, en particulier des Latino-Américains. Comme par hasard c’était ces pays-là que Washington voulait annuler, détruire. Et je ne vais pas citer de noms, mais c’est facile à vérifier. Je me rappelle avoir dit à François : « Jusqu’à quel point allons-nous être dépendants de l’humeur des États-Unis, ne pas pouvoir choisir nos invités pour nos festivités… ? » Ce fut une honte.

HCO : Mme. Mitterrand, si cela arrive en France, vous devez bien savoir ce qu’il en est sous d’autres latitudes…

DM : Je ne suis pas anti-États-Unis, mais je suis avec le peuple de ce pays et non pas avec l’Administration qui le gouverne. Celle qui se sert de ce peuple pour tirer des bénéfices qui servent à quelques uns. Durant toutes ces années de ma vie, spécialement après la Seconde Guerre mondiale, j’ai pu voir comment les États-Unis foulaient aux pieds la liberté et la démocratie des autres pays, particulièrement les pauvres. Ronald Reagan désigna comme terroriste le gouvernement sandiniste du Nicaragua, quand les terroristes, c’était son Administration et cette « contra » qu’il finançait.

J’étais au Nicaragua peu de temps avant qu’ils détruisent la révolution. Fonctionnait encore ce qui avait été atteint au niveau de l’éducation et de la santé, des choses qu’avait le peuple nicaraguayen pour la première fois de son histoire. Je me rappelle que Daniel Ortega me disait : « Daniella, dis à François qu’il ne peut pas nous laisser tomber ; que l’Europe démocratique ne peut pas nous abandonner… ». Je le lui ai dit en effet. Et il n’a pu rien faire : les États-Unis avaient décidé que les sandinistes devaient s’en aller avec leurs plans de développement social, pour faire place au néolibéralisme et au retour de la misère pour le peuple. Tandis que nous, nous étions en train de fêter le Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme !

HCO : Au cours de ces mêmes années Washington resserrait le blocus contre Cuba, essayant d’en finir avec la Révolution.

DM : Le Nicaragua ne pouvait compter que sur Cuba. Et Cuba aussi était en train d’être étranglée par l’embargo des États-Unis, qui continue jusqu’à présent et qui n’a eu d’autre but que celui d’en finir avec tout ce qu’il y a de merveilleux que cette Révolution a réalisé au niveau social : quelque chose d’unique en Amérique latine ; presque unique dans un pays du Tiers-Monde.

Quand en 1989 Cuba se trouvait déjà seule face à Washington, car elle n’avait plus l’appui de l’Union soviétique, je m’y suis rendue. À mon retour j’ai dit à François : « Tu ne peux pas laisser tomber Cuba. Cette Révolution a beaucoup fait pour le peuple. La France ne peut être soumise aux États-Unis. » Il me disait que la France toute seule ne pouvait pas, et qu’en Europe personne ne la suivrait. Que les États-Unis détenaient tout le pouvoir économique, politique et de la propagande, en plus des contre-révolutionnaires de Miami. Je continue aujourd’hui à dire que cette révolution a mérité de se maintenir, car elle l’a fait et c’est le peuple qui la maintient. Par conséquent les États-Unis n’ont pas pu la faire plier. Je connais Fidel depuis très longtemps. J’ai passé beaucoup d’heures à discuter avec lui, à nous dire ce que nous pensons. Je lui ai fait part de toutes les critiques que j’ai au niveau politique. Une fois je lui ai demandé pourquoi il me supportait. Et il m’a répondu : « Parce que tu es une amie sincère. Et les critiques des amis on les écoute parce qu’elles sont honnêtes, même si nous ne sommes pas d’accord sur certaines choses. »

La dernière fois qu’avec François nous avons reçu officiellement Fidel à Paris, en le saluant je l’ai embrassé publiquement sur la joue. Ce qu’ « interdit » le protocole et les « politiquement corrects ». Mais c’est que non seulement Fidel était notre ami, mais aussi qu’il est latin, et les Latins sont tendres. Ce fut un scandale que la presse me rappelle encore.

HCO : Que pense Mme Mitterrand du président vénézuélien Hugo Chávez et des projets nationaux qu’il essaie de lancer ?

DM : Je n’ai jamais aimé les militaires. Mais Chávez, avant d’être un militaire est un homme, un être humain, et il est arrivé au pouvoir par la voie démocratique, et au point de gagner plusieurs élections. Chávez, au milieu de tous les obstacles que mettent sur son chemin les États-Unis et l’opposition dirigée par les riches, tente de faire avancer les programmes sociaux qu’il a offerts au peuple. Évidemment, le monde capitaliste lui est tombé dessus car il ne veut pas qu’un président du Tiers-Monde démontre que le peuple peut effectivement participer aux décisions de l’État et à son développement.

Que ce peuple, avec son leader, marche de l’avant pour ne plus être exploité, ni être analphabète et avoir droit à la santé. C’est ce qui se passe au Venezuela malgré tout. À cause de cela ils veulent éliminer, effacer Chávez. Peu leur importe si c’est le peuple qui l’a élu, et qui doit décider s’il doit le soutenir ou l’enlever de là. Il existe une espèce de rage de la grande majorité de la presse mondiale contre Cuba et le Venezuela. Et c’est parce que ces gouvernements veulent être indépendants, souverains, dignes. Cela dérange. N’oubliez pas que les médias sont dirigés par de puissants capitalistes.

HCO : Mme Mitterrand, est-ce que la France est un modèle de démocratie ? Est-ce une puissance mondiale ?

DM : En France on élit et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons jamais voulu. Est-ce la démocratie quand après avoir voté nous n’ayons pas la possibilité d’avoir de l’influence sur les élus ?

Je ne crois pas que dans aucun des pays qui se disent démocratiques, ceux-là qui croient avoir le droit d’imposer « leur » démocratie aux pays pauvres, il existe la démocratie, à commencer par les États-Unis et la France. La France est une démocratie ? Une puissance mondiale ?

Je le dis en tant que Française : Cela ne veut rien dire. Si on le dit pour les niveaux d’éducation, de la recherche ou la santé, c’est nul. Pour être capables d’aider la paix mondiale, les peuples opprimés ? Nul.

Hernando Calvo Ospina.

http://hcalvospina.free.fr/spip.php?article119

(Traduit par Abacar Fall)

Sur Cri du Peuple 1871 : http://www.mleray.info/article-danielle-mitterrand-89624908.html

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 13:52

Publié le 09-12-11 à 08:37    Modifié à 09:19     par Le Nouvel Observateur    

 

L’Afssaps refuse de publier un rapport en raison de conflits d'intérêt avec des firmes pharmaceutiques.

 

 (Sipa) (Sipa)

La quasi-totalité d’un groupe d’experts de l’Agence française des produits de santé (Afssaps) a présenté sa démission pour protester contre la décision du directeur de l’agence, Dominique Maraninchi, de ne pas publier un rapport. Motif de la direction de l’Afssaps : "plusieurs experts ayant participé à sa conception ont des liens d’intérêts avec des firmes pharmaceutiques concernées", selon un communiqué de l’agence publié jeudi 8 décembre.

Quelques mois après le scandale du Mediator, Dominique Maraninchi a choisi d’anticiper sur une loi encore en discussion, et qui pourrait invalider le rapport en cas de conflit d’intérêt de ses auteurs.

Une décision qui a mis en colère les experts spécialistes des infections respiratoires . "Tous les membres de ce groupe de travail ont été choisis par l’Afssaps, leurs liens d’intérêts ont été déclarés en suivant les règles en vigueur à l’agence", rappellent-ils. "Nous ne pouvons accepter que les règles appliquées pour évaluer les conflits d’intérêt aient été changées entre le début de l’élaboration de ces recommandations et la fin (quelques mois)."

B.L. – Le Nouvel Observateur

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 13:26

Le Monde - 08 décembre 2011

Mon premier numérise des photos de familles. Ma deuxième nettoie les bureaux. Mon troisième recycle les CD. Mon tout crée de l'emploi dans un quartier populaire où le taux de chômage dépasse les 15 %*.

De gauche à droite : Edouard Haag (Kubosphere), Ndella Diakhate (Nett'Bio), Denis David (Coldisk). © Elodie Ratsimbazafy

De gauche à droite : Edouard Haag (Kubosphere), Ndella Diakhate (Nett'Bio), Denis David (Coldisk).

Edouard Haag, Ndella Diakhate et Denis David ont choisi d'installer leur petites entreprises dans la pépinière de la cité des 4 000 de La Courneuve. La structure a pour vocation d'aider les créateurs d'entreprise, en les accompagnant sur le plan technique (marketing, comptabilité, ...) comme dans la recherche de financements. Les 25 entreprises qui y sont hébergées pour une durée maximale de quatre ans bénéficient également de la proximité du RER B — deux stations pour gagner le centre de Paris — et des exonérations fiscales (sur les charges sociales et l'impôt sur les bénéfices notamment) qu'offre la zone franche urbaine qui couvre tout le quartier. En retour, celles qui comptent plus de trois salariés doivent embaucher 1/3 de leurs effectifs parmi les habitants de la zone urbaine sensible.

Mais ce ne fut une contrainte pour aucun de nos trois entrepreneurs : l'entreprise d'Edouard Haag ne compte que 2 salariés, celle de Denis David, un seul, mais ces trois employés vivent aux 4000. Quant à Ndella Diakhate, la totalité de son personnel vit dans les quartiers populaires de la communauté d'agglomération.

"Un jeune entrepreneur a aussi envie d'apporter quelque chose à la société"

La première fois qu'il est arrivé aux 4000, Édouard Haag a eu la même réaction qu'Annie 40 ans plus tôt : "J'ai ouvert de grands yeux ! Ayant grandi dans un village en Alsace, je n'étais pas habitué à voir de grandes barres HLM." C'était en octobre 2010, il venait alors rencontrer l'équipe de la pépinière d'entreprises pour exposer son projet : "Kubosphere", un nouveau genre de site de partage de photos, qui propose également de numériser les photos papier de ses clients.  

Kubosphere propose de numériser tous travaux photographiques argentiques (photos papier, négatifs, diapositives). © Elodie Ratsimbazafy

Kubosphere propose de numériser les travaux photographiques argentiques (photos papier, négatifs, diapositives).

"Après avoir visité plusieurs pépinières en Île-de-France, à Issy-les-Moulineaux, Sèvres ou Paris, c'est pour La Courneuve qu'on a eu le coup de cœur ! Plusieurs intérêts ont convergé, économiques pour la société, et puis des intérêts peut-être plus spirituels : quand on est jeune entrepreneur, on a aussi envie de s'engager, d'apporter quelque chose à la société". Il s'est rapidement affranchi de la mauvaise réputation du quartier. "Quand on n'y est jamais allé, on a une image un peu construite par les médias, de voitures qui brûlent, de jeunes cagoulés qui veulent vous voler... Ce n'est pas ça, la Courneuve !"

Lancée en janvier "avec un petit scanner dans un coin", l'activité de numérisation connaît un vif succès, si bien que le site de partage est repoussé à 2012. Dès avril, Édouard embauche un premier salarié : Abdel, qui vit au Mail, juste derrière la pépinière. "Ça peut paraître discriminant mais le fait qu'il habite juste à côté a été un critère de sélection. Je trouve malsain de passer trop de temps dans les transports en commun, et en plus la proximité permet plus de flexibilité en cas de besoin." Il y a trois semaines, Édouard a embauché un deuxième salarié, Arphine, également du Mail.

"Si nos clients nous choisissent, c'est qu'ils épousent nos valeurs"

Nett'Bio, l'entreprise de nettoyage de Ndella Diakhaté est installée dans le bureau d'en face. Née au Sénégal, la jeune femme a grandi dans une "autre banlieue", dans le Val-de-Marne. Faire le ménage dans les bureaux, elle sait ce que c'est : c'est comme ça qu'elle a financé son école de commerce. Elle a délibérément installée sa société dans un quartier populaire. "C'est là que vivent la plupart des salariés de ce secteur. Au moins, nous sommes près d'eux, ils peuvent passer, savent où me trouver. Cela crée du lien" explique-t-elle. Tous ses employés habitent dans la communauté d'agglomération, deux aux 4000. Elle accueille également régulièrement des lycéens, comme Sriram, et Joris, en Bac Pro comptabilité qui partagent son bureau ce matin-là : "Je sais combien cela peut-être difficile pour les jeunes de ces quartiers de trouver ces stages en entreprise."

Ndella Diakhate

Ndella Diakhate

Ndella a choisi d'inscrire son entreprise dans une démarche de respect de l'environnement : tous les produits d'entretien qu'utilisent ses employés ont le label écologique européen. Mais son entreprise a une autre particularité : celle d'avoir une réflexion sur les conditions de travail dans ce métier difficile, où l'on commence souvent aux aurores, avant l'ouverture des bureaux, et où l'on finit tard le soir, après leur fermeture. "Chez nous, les salariés ont des horaires de journée. Je trouve que c'est essentiel de leur permettre d'avoir une vie de famille. Pour eux c'est une motivation supplémentaire de travailler chez nous. Et pour nos clients aussi : s'ils nous choisissent c'est qu'ils épousent nos valeurs, parce que justement nous portons quelque chose de plus que les grandes entreprises du nettoyage" explique Ndella.

A Nett'Bio, les produits d'entretien sont écologiques, et très concentrés, d'où un dosage méticuleux (à g.) ; les produits sont répartis selon un code couleur (au centre), accompagné de pictogrammes au dos des bouteilles (à dr.), destinés aux salariés qui ne savent pas forcément lire. © Elodie Ratsimbazafy

A Nett'Bio, les produits d'entretien sont écologiques et très concentrés, d'où un dosage méticuleux (à g.) ; les produits sont répartis dans les bouteilles selon un code couleur (au centre), et différencié par des pictogrammes (à dr.), destinés aux salariés qui ne sauraient pas ou mal lire.

Quand elle devra quitter la pépinière, elle espère pouvoir installer son entreprise dans les environs. De nouvelles embauches sont prévues dans les années à venir. Début novembre, elle a été récompensé du prix "Créatrices d'avenir" dans la catégorie "entreprendre dans nos quartiers" pour sa démarche "sociétale et environnementale". Elle avait reçu en 2010 le prix "France Initatives".

"Je veux redonner de l'importance à l'humain"

L'activité de Denis David commence à peine : ses machines ne sont pas encore arrivées ! Pourtant, il a déjà recruté un salarié, à mi-temps pour le moment, en attendant d'accroître sa charge de travail. Soucieux de la préservation de l'environnement, il a fait un jour un constat simple : il n'existait aucune filière pour recycler les CD et DVD, lesquels nous vous le rappelons, ne sont pas les bienvenus dans les poubelles à plastique. "Pourtant, entre le disque et la boîte, c'est 90 à 100 % de plastique recyclable" explique-t-il. Qu'à cela ne tienne, il fait une étude de marché, et décide d'inventer la filière en France en créant Coldisk.

Installée au rez-de-chaussée de la pépinière, Coldisk collecte CD, DVD et boîtiers pour les recycler. © Elodie Ratsimbazafy

Installée au rez-de-chaussée de la pépinière, Coldisk collecte CD, DVD et boîtiers pour les recycler.

Né dans un village de la banlieue nantaise, il a découvert les zones urbaines sensibles par le biais de ses études d'urbanisme. Il a eu envie de dépasser le "fantasme" qui entoure ces quartiers, travaillant plusieurs années sur le quartier de la dalle, à Argenteuil (Val d'Oise). Quand il crée son entreprise, il choisit de la placer dans le champ de l'économie sociale et solidaire. Il organise toute sa filière dans le respect de l'environnement et pour favoriser le développement des entreprises locales : il commande la fabrication de ses boîtes à collecter les CD au menuisier installé dans l'atelier voisin du sien. Parallèlement, il signe un partenariat avec l'association Jade pour accueillir des salariés en démarche d'insertion. "C'est l'idée que je me fais de ce qu'est une entreprise du XXIe siècle, explique-t-il tranquillement, de sa voix douce. Je veux redonner de l'importance à l'humain. Gagner beaucoup d'argent n'est pas ma priorité n°1".

Avant de partir au recyclage, les matériaux sont triés. © Elodie Ratsimbazafy

Avant de partir au recyclage, les matériaux sont triés. © Elodie Ratsimbazafy

D'ici 2 ans, ce sont 10 à 20 personnes qu'il pourrait employer s'il trouve assez de clients. Canal +, Alsthom, ont déjà commencé à travailler avec lui.

Mais si les collectivités locales le suivent et établissent des contrats durables avec lui, comme elles le font avec les mastodontes Véolia ou Derichebourg pour le ramassage des ordures ménagères, c'est une manne importante d'emplois qui pourraient s'ouvrir dans ces quartiers. "Je discute avec beaucoup de médiathèques qui d'un côté jettent beaucoup de CD, et de l'autre en achètent énormément. Nous leur disons : travaillez avec nous, laissez-nous collecter vos CD et vous fournir des boîtes de CD recyclées. Vous ferez des économies, en argent et en énergie. Et vous créerez de la plus-value : du travail sur vos territoires qui en manquent" développe-t-il. "L'Etat dépense tant d'argent pour payer le chômage. Pourquoi ne pas investir dans une filière verte qui génèrerait des emplois ?"

Il se dit parfois que la pépinière est un peu une bulle dans le quartier, qu'il faudrait plus de lien avec les habitants qui n'y sont pas salariés. "Mais en même temps, ce dont ont d'abord besoin les gens ici c'est de boulot ! Et c'est cela qu'on apporte".

Denis David accueille un livreur qui lui apporte une palette de 600 kilos de CD. La livraison se fait à l'arrière de la pépinière, entre le

A.L & E.R

*Taux pour l'année 2009 - Source : Plaine Commune

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