Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 20:47

 

Libération - 11 janvier 2013 à 15:29


Tribune La pilule va «favoriser davantage les amours illicites et ébranler les assises de la famille», déclarait en 1966 un député gaulliste...

Par Daniel Borrillo, juriste, université de Paris Ouest/Nanterre

Le 31 janvier 1999 des milliers des personnes avaient manifesté dans les principales villes de France contre le pacs, beaucoup d’entre elles défileront à nouveau dimanche prochain contre le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Ces manifestations d’hostilité s’inscrivent dans une longue tradition d’opposition aux avancées sociétales et aux droits sexuels et reproductifs.

Pilule. Lorsqu’en 1966 les premières propositions de loi relatives à la contraception furent présentées au Parlement, les arguments utilisés étaient pratiquement les mêmes que ceux brandis aujourd’hui contre le mariage pour tous. Ainsi, un député gaulliste affirmait à l’époque que «la pilule allait favoriser davantage les amours illicites et ébranler les assises de la famille». Non seulement la famille mais la Nation toute entière se trouvait menacée, selon les élus conservateurs: «Une flambée inouïe d’érotisme entretenue et attisée par la propagande politique en faveur des techniques anticonceptionnelles hormonales menace notre pays.» Pourtant, une majorité de Français (57%) était favorable à la mise en vente de contraceptifs, comme aujourd’hui elle est favorable au mariage pour tous.

L’Eglise catholique était à l’époque, comme maintenant, la principale opposante au projet de loi. L’encyclique Gaudium et spes de 1965 précisait que «l’amour conjugal est trop souvent profané par l’égoïsme, l’hédonisme et par des pratiques illicites entravant la génération», et l’encyclique Humanae Vitae rappelait que «l’amour conjugal doit rester ouvert à la transmission de la vie» car il existe un»lien indissociable entre le mariage et la procréation».

IVG. La «fin de la civilisation» et la «pente savonneuse» allaient être aussi des arguments avancés lors du débat sur l’IVG. Le député catholique Pierre Bas s’exclamait en 1974 : «C’est changer de civilisation, effectivement qu’écrire dans notre droit que le fort peut tuer le faible» et le député Perrut affirmait, «aujourd’hui, c’est l’avortement, demain ce sera la suppression d’un enfant victime d’un handicap, après demain l’euthanasie…». Quant au député Jacques Médecin, il n’hésitait pas à prophétiser : «En France, comme partout, le commerce de la mort deviendra une spécialité lucrative d’avorteurs et d’avortoirs patentés où l’on se préoccupera de la revente des fœtus avortés, (…) où l’on procédera à des expériences dites scientifiques. C’est la barbarie organisée par la loi comme elle le fut, hélas il y a trente ans par les nazis en Allemagne.»

Ceux et celles qui s’opposent aujourd’hui à l’ouverture du mariage pour les couples de même sexe (et qui défileront demain contre l’euthanasie), sont les mêmes qui se sont opposés hier au divorce, à l’égalité entre les enfants nés hors-mariage et dans le mariage, à l’éducation sexuelle dans les lycées, à l’autorité parentale partagée, à la dépénalisation de l’homosexualité, à l’assistance médicale à la procréation, au pacs ...

Si les évêques se disent aujourd’hui hostiles à l’homophobie, il faut rappeler qu’en 2004 la Conférence épiscopale s’est opposée au projet de loi réprimant les propos homophobes. Mgr Jean-Pierre Ricard jugeait ce projet de loi «inutile et dangereusement imprécis», en considérant de surcroit que «la volonté d'établir une surveillance et un contrôle du langage, notamment au nom de l’homosexualité, paraît contestable». Et si l’Eglise semble aujourd’hui prête à se rallier au pacs pour mieux s’opposer à l’ouverture du mariage, il ne faut pas oublier qu’en 1998  la conférence épiscopale s’est farouchement opposée dans ces termes : «Le risque du projet est que des tendances sexuelles particulières puissent devenir des références sociales à travers la portée symbolique de la loi.»

Les avancées sociales et sociétales ne furent jamais le résultat d’une concession des dominants ni d’un consensus; elles ont toujours été le fruit de la lutte politiques des groupes historiquement exclus et minoritaires. Comme dit l’Ecclésiaste : «Ce qui fut sera, Ce qui s’est fait se refera, Et il n’y a rien de nouveau sous le soleil.»

A l’heure des changements de société, la seule chose qui ne change pas, c’est la résistance à l’égalité. L’ouverture du mariage aux couples de même sexe s’inscrit dans un projet de société égalitaire qui a toujours été violement attaqué par les autorités religieuses, les associations familiales catholiques et l’ensemble des forces conservatrices. Comme tout progrès de l’histoire, il se fera contre elles et sans elles…

 

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 20:30

 

Rue89 - Arrêt sur images 11/01/2013 à 10h31
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

 

 

Et c’est reparti. Comme chaque scandale de santé publique, celui de la pilule de troisième génération permet de lever le voile sur les liens entre médecins et labos. Cette fois, ce sont les gynécos.

Le croira-t-on ? La plupart des gynécologues les plus médiatiques, ceux que vous entendez le matin à la radio, et voyez le soir dans le journal de Pujadas, ceux qui décrivaient ces pilules de troisième génération comme un immense progrès pour les femmes, sont « payés par l’industrie pharmaceutique pour être ses porte-parole » selon l’Association nationale des centres d’Interruption de grossesse et de contraception (ANCIC), ou « influencés par les laboratoires qui les rémunèrent comme consultants », selon le Formindep (pour une formation et une information médicale indépendantes).

 


L’article du Monde

 

Ces deux associations sont citées dans une longue et remarquable enquête (lien payant, mais ça vaut la peine) de Pascale Kremer, du Monde, qui recense les animations de conférences de presse, de colloques de formations, ou les invitations à tester le parc hôtelier de Deauville ou de Monaco, dont bénéficient, de la part des labos, ces « leaders d’opinion ».

Conflits d’intérêts : ça continuera

Ces liens avec les labos, les médecins qui en bénéficient les justifient toujours de la même manière : nécessité de financer leurs propres recherches, de se tenir au courant des dernières trouvailles de l’industrie pharmaceutique, etc. Soit. Dans sa sagesse, le législateur n’a donc pas cru bon de tenter de les interdire. Il a tout au moins souhaité que ces liens soient publics. Ainsi, les médecins « qui ont des liens avec des entreprises et établissements produisant ou exploitant des produits de santé, ou des organismes de conseil intervenant sur ces produits sont tenus de les faire connaître au public lorsqu’ils s’expriment lors d’une manifestation publique ou dans la presse écrite ou audiovisuelle. »

C’est la loi. Une belle loi Kouchner de 2002. Onze ans déjà ! Dès 2008, nous vous racontions déjà comment cette loi était bafouée tous les jours, par toutes les radios et les télés. Trois ans plus tard, sur notre plateau, un consultant médical de TF1, Alain Ducardonnet, expliquait benoîtement qu’il ne voyait pas bien comment, pour sa part, déclarer ses conflits d’intérêts potentiels avant chacune de ses interventions télé. Donc, ça continue, et ça continuera.

Depuis le début de l’affaire de la pilule de troisième génération, on a entendu un peu partout le professeur Nisand, une des vedettes de l’actuelle enquête du Monde. A-t-on entendu les journalistes rappeler ses conflits d’intérêts ? Et même dans Le Monde lui-même, quand le même Nisand est cité, l’an dernier, à propos de la préconisation de la gratuité de la pilule pour les mineures, ses liens ne sont pas mentionnés. Comme quoi rien n’est simple !

Et la pilule de troisième génération ? demanderez vous. Coupable ou relaxée ? Peut-on, oui ou non, continuer à la prendre ? Après tout une seule victime, ce n’est pas beaucoup. Et l’on sait bien que ces affaires de santé publique sont compliquées, que tout médicament comporte des effets secondaires, et qu’il s’agit simplement d’établir, pour chacun, le rapport risque-bénéfice. Certes. C’est justement parce que ces affaires sont complexes, que la plus grande transparence de l’information est indispensable, et que la situation d’aujourd’hui est intolérable. Même si on ne voit pas bien comment elle pourrait cesser.

Partager cet article
Repost0
10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 18:37

 

 

Marianne - Jeudi 10 Janvier 2013 à 16:00
Jack Dion
Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et grand amateur de théâtre En savoir plus sur cet auteur

 

 

Mouvement social européen (MSE), à Rome, 2012 - MISTRULLI LUIGI/SIPA
Mouvement social européen (MSE), à Rome, 2012 - MISTRULLI LUIGI/SIPA

Il paraît que l’austérité est aussi nécessaire au redressement de l’économie que le sang au corps humain. Le FMI (Fonds Monétaire International) nous explique la chose chaque matin que font les Dieux de l’économie. La Commission de Bruxelles, cet aréopage de gens n’ayant de comptes à rendre qu’à eux-mêmes, en a fait le premier de ses dix commandements, ceux-là même qu’il fait appliquer à la schlague en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Italie (liste non définitive).

Il s’est même formé une « Troïka », composée du FMI, de la Commission, et de l’inénarrable Banque Centrale Européenne (BCE). Cette « Troïka » surveille l’application à la lettre du principe de base de l’austérité qui veut que plus on étrangle le malade et plus il a de chances de s’en sortir un jour, à une date incertaine, mais de s’en sortir, car il est impossible de faire autrement que d’en passer par là.

Comme dit l’autre, il n’y a pas le choix. Margaret Thatcher l’expliquait déjà en son temps, de même que Ronald Reagan. Le tout puissant gourou du forum de Davos, Klaus Schwab, en a remis une louche voici peu dans les colonnes du Monde : « Il n’y a pas d’alternative au capitalisme ». Et le capitalisme, c’est l’austérité. CQFD.

Or qu’apprend-on, de la bouche même de deux des principaux économistes du FMI ? Qu’ils se sont plantés sur toute la ligne. A en croire les deux têtes chercheuses concernées, Olivier Blanchard et Daniel Leigh, l’austérité à tout crin était une erreur.

Lors d’un colloque, l’un et l’autre ont reconnu qu’il y avait un bug dans leur logique intellectuelle, et que le modèle informatique gitait tellement qu’il était tombé à l’eau.

L’explication du bouillon idéologique ? On vous la donne en mille : les « experts » du FMI n’avaient pas prévu les effets en chaine de l’austérité. Excusez, mais si un gamin disait pareille ânerie, on serait tenté de lui donner une taloche en lui demandant de réfléchir une seconde.

Avec tout le respect que l’on doit à Olivier Blanchard, formé à l’école DSK (on ne parle ici que d’économie, pas de mélange des genres) et à Daniel Leigh, à leurs titres respectifs, et à leur statut de premiers collaborateurs de Christine Lagarde, garde chiourme en chef du FMI, on se doit de leur rappeler, fort modestement, qu’ils découvrent la lune.

Voilà des mois et des mois que l’on explique, ici et là, que l’austérité n’est pas la solution, ni en Grèce ni ailleurs. On répète qu’étouffer la consommation va tuer la croissance et donc assécher les rentrées fiscales qu’elle génère. Il n’est pas besoin d’avoir fait une thèse pour comprendre çà, ni d’être un accro de la psychologie collective et individuelle. Il suffit de faire fonctionner ses neurones cinq minutes et de constater ce qui se passe à Athènes, à Madrid, et à Lisbonne.

On aurait pu croire que l’histoire serait méditée par tous ceux qui se sont transformés, dans cette bonne terre de France, en docteurs de la potion amère. On aurait pu espérer que les adeptes de la purge réviseraient un peu leurs classiques et qu’ils s’interrogeraient sur des médications qui sont à l’économie ce que la saignée des médecins de Molière était à la santé.

Il n’en est rien. A preuve ce que les stars de la cour médiatique expliquent à propos de la négociation dite sociale entre le Medef et les syndicats. Tous vantent les mérites de la « flexibilité », autrement dit de la précarisation aggravée du salariat, fidèles en cela aux vieilles lunes idéologiques de la « Troïka ».

Ainsi va la vie intellectuelle en ces temps de (non) débat. On ne change pas une équipe qui perd et encore moins une technique qui rate.

 

 

Partager cet article
Repost0
10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 17:18

 

Le Monde.fr | 09.01.2013 à 18h56 • Mis à jour le 09.01.2013 à 21h05 Par François Béguin


 

 
Lundi 7 janvier, le DAL et Jeudi noir ont annoncé la "réquisition" d'un bâtiment désaffecté situé 2, rue de Valenciennes, à Paris, où une soixantaine de personnes, dont 14 familles et 25 enfants, sont installées depuis le 29 décembre.

Deux journées marquer d'une pierre blanche", "un avant et un après"... Pour Manuel Domergue, porte-parole et membre fondateur de Jeudi noir, les déclarations de Cécile Duflot et Manuel Valls, lundi 9 et mardi 10 janvier, annoncent "une rupture avec la politique précédente." "Jusqu'à avant-hier, dit-il, on n'avait vu aucune différence entre la droite et la gauche sur la gestion des squats".

Pour expliquer ce soudain satisfecit, il y a d'abord eu la visite lundi de la ministre du logement au 2, rue de Valenciennes, dans le nord-est parisien, où un immeuble de 2 000 m2 a été "réquisitionné" par les associations Droit au logement (DAL) et Jeudi noir depuis le 29 décembre pour y installer une soixantaine de personnes, dont 14 familles et 25 enfants.

Lire : L'immeuble occupé par le DAL et Jeudi noir 'ne sera pas évacué'

Jugeant qu'il n'était "pas logique de garder" vides "des bâtiments de cette taille en plein cœur de Paris", Cécile Duflot s'est engagée à étudier la réquisition de ce bien appartenant, selon le DAL, à une société hollandaise domiciliée au Luxembourg. Pour Jeudi noir, "c'est la première fois depuis quinze ans" qu'un ministre du logement vient "soutenir les habitants d'un immeuble réquisitionné par leurs soins".

"Sous Sarkozy, ils auraient peut-être porté plainte ou poussé le propriétaire à le faire", reconnaît Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL. "Quand Christine Boutin puis Benoist Apparu étaient au ministère, ils refusaient de dialoguer avec nous par principe", ajoute Manuel Domergue.

"NON MADAME, VOUS N'ÊTES PAS HORS-LA-LOI"

Autre motif de satisfaction : les déclarations du ministre de l'intérieur, mardi soir, sur le plateau du Grand Journal de Canal +. "Non madame, vous n'êtes pas hors-la-loi puisque le logement, c'est un droit inscrit dans la loi", a répondu Manuel Valls à une mère de famille mal-logée installée dans l'immeuble de bureaux de la rue de Valenciennes. "Cet immeuble ne sera pas évacué mais il faut en revanche trouver des solutions concrètes, parce que ce type de solutions (...) peut satisfaire pendant un moment, mais la vraie solution c'est que chacun puisse avoir un toit", a précisé Manuel Valls.

Jeudi noir a publié mercredi un communiqué intitulé : "Nous ne sommes pas des hors-la-loi". "Le droit au logement est ainsi reconnu au plus haut niveau du gouvernement comme une justification suffisante pour légitimer l'occupation d'un immeuble vide", est-il notamment écrit.

Pour expliquer ce "changement d'époque et de politique", "qui demande à être confirmé", Manuel Domergue met en avant le caractère exemplaire de l'immeuble réquisitionné rue de Valenciennes. "C'est un dossier excellent, il n'y a pas de préjudice", souligne le porte-parole, en rappelant que cet immeuble de bureaux est inoccupé depuis deux ans.

 Du côté du DAL, on affiche un optimisme plus modéré. "A l'exception de la rue de Valenciennes, où il n'y a pas eu de blocus policier, les pratiques policières menées depuis l'installation du gouvernement Ayrault sont dans la lignée de celles mises en place depuis six ans, estime Jean-Baptiste Eyraud. Est-ce qu'il y a un basculement qui s'est opéré au cours de ces dernières semaines ? C'est possible, dit-il. Mais ce qu'on attend, c'est de passer de la parole aux actes." 
 

François Béguin

Partager cet article
Repost0
10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 17:01

 

Le Monde.fr avec AFP | 09.01.2013 à 23h15

 

  
40 % des Français appartiennent à la classe moyenne. Leur principale interrogation : comment maintenir leur niveau de vie, déjà menacé avant la crise économique ?

Après avoir déjà grimpé de 4,4 % en 2011, le panier moyen des consommateurs a de nouveau progressé en 2012 (+ 3,49 %), notamment en raison d'une flambée des "premiers prix", atteignant ainsi "un record historique", relève l'association Familles rurales dans son observatoire annuel.

Selon cette étude réalisée tous les ans et à paraître jeudi dans La Croix, en 2012 "les prix ont fortement augmenté et cela dès le mois de mai" et sont désormais "les plus élevés" jamais observés depuis la création de l'observatoire, en 2006.

Le "record historique" a été atteint en novembre, avec un panier moyen – qui comprend trente-cinq produits de consommation courante (eau, biscuits, jus de fruits, desserts, confiture, produits laitiers,...) – s'établissant à 138,63 euros.

 

 HAUSSE IMPORTANTE SUR LES PREMIERS PRIX

Selon l'association de consommateurs, la hausse est particulièrement importante sur les produits "premiers prix", qui grimpent de 7,71 %, franchissant la barre des 100 euros (100,79 euros). "Tous les panels sont à la hausse" aussi bien les "marques nationales (+ 2,19 %), dont le panier atteint 178,18 euros, que les marques distributeurs" (+ 2,17 %), avec un panier moyen à 132,40 euros, qui atteignent ainsi 4 % sur les trois dernières années. 

Dans son panel, l'association compare les prix par type de magasin (hyper, supermarché, magasin de proximité et hard discount) mais aussi par type de produit (marque nationale, marque de distributeur, premiers prix). Les plus fortes hausses de prix ont été enregistrées dans les supermarchés en 2012, même s'ils restent l'endroit où les marques nationales sont les moins chères. 

Concernant les premiers prix, ce sont paradoxalement chez les hard-discounters que le panier moyen est le plus cher, à 104,39 euros, contre 99,82 en supermarché et 99,2 en hyper. 

Méthode

 

Enquête réalisée par un réseau de quatre-vingts "veilleurs consommation", dans trente-six départements et dans quatre-vingt-six magasins. Les relevés sont faits tous les deux mois.

 

Partager cet article
Repost0
9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 16:42

 

 

 

C’est une information extraordinaire, dont les conséquences sont immenses, mais qui fait beaucoup moins parler que les dérives pathétiques d’un acteur célèbre. C'est un rapport de 44 pages signé par un économiste en chef du FMI, un Français, Olivier Blanchard. Il dit tout simplement que les plus hautes instances économiques mondiales et européennes se sont plantées en imposant, au nom de la science, l’austérité à toute l’Europe.

       Ce que dit Olivier Blanchard, c’est que le modèle mathématique sur lequel s’appuyaient ces politiques visant au désendettement radical, et au retour sacré à l’équilibre budgétaire, comportaient une erreur au niveau, je cite, du multiplicateur fiscal. Pour simplifier beaucoup, ce modèle mathématique, donc incontestable, prévoyait que lorsqu’on retire un euro dans un budget il manquerait un euro dans le pays concerné. Or c’est faux. Pour des raisons qui tiennent à une réalité parfaitement triviale, et qui est que les hommes sont humains, cette austérité a déclenché des réactions collectives qui ont abouti à ce que cet euro retiré a provoqué la perte de trois euros dans les sociétés concernées.

       Multipliez par des milliards, et vous comprendrez pourquoi l’austérité imposée à coup de sabre par des troïkas savantes n’a conduit qu’à plus d’austérité, plus de chômage, et plus de récession.

       L’équation était fausse, ce qui est remarquable en soi, surtout quand on songe au Mississipi, que dis-je, à l’Amazone de leçons d’austérité péremptoire, délivrées chaque minute, sur toutes les antennes, et dans tous les journaux, par des commentateurs sûrs d’eux et dominateurs.

       Mais le plus incroyable est ailleurs.

       C’est qu’il ait fallu s’apercevoir que quelque chose clochait dans une équation pour découvrir que quelque chose n’allait pas dans la vraie vie. Un peu comme si on assistait à des accidents de la route en chaîne et qu’on ne donnait pas l’alerte tant qu’un modèle mathématique ne disait pas que c’était des accidents.

       On ne peut pas aller plus loin dans le triomphe de la technocratie. Il a fallu qu’un expert constate un problème avec un coefficient multiplicateur pour que ce qui saute aux yeux soit perçu par nos cerveaux. L’Europe est à la traîne, son chômage bat des records, sa croissance est en berne, la pauvreté s’installe, bref la voiture est dans le fossé, mais peu importe, on ne change pas de politique puisque c’est la seule et qu’en vouloir une autre serait une demande ignare.

       Les ignares vous saluent bien, mais les dévots de l’austérité n’ont pas rendu les armes. L’histoire de l’équation commence à cheminer, on en a parlé dans le journal de France 2 hier soir, l’Humanité l’a évoquée, le Washington Post aussi, mais elle ne fait pas encore la une. C’est qu’on ne renonce pas d’un jour à l’autre à une idéologie. Même vermoulus les murs de Berlin ne s’affaissent pas d’un jour à l’autre.  

       France Culture 7h37, France Musique 8h06, twitter : @huberthuertas

 

 

 

Partager cet article
Repost0
8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 21:08

 

 Marianne - Blog - Mardi 8 Janvier 2013 à 11:18

Gérard Filoche est membre du Bureau National du PS

 

Quel est le fond de l’offensive du Medef pour la dernière réunion du sommet social des 10 et 11 janvier ? Imposer les pactes de compétitivité de Sarkozy (appliquer l’article 40 de la loi Warsmann du 22 mars 2012) et pouvoir licencier sans motif.

PRM/SIPA
PRM/SIPA

Quel est le fond de l’offensive du Medef pour  la dernière réunion du sommet social des 10 et 11 janvier ? Imposer les pactes de compétitivité de Sarkozy (appliquer l’article 40 de la loi Warsmann du 22 mars 2012) et pouvoir licencier sans motif.


Retour du CNE, du CPE étendu et généralisé :


C’est le but du Medef depuis une décennie maintenant : il avait poussé au « CNE » «contrat nouvelle embauche » dans l’été 2005.  Puis Villepin avait cru lui plaire avec le «contrat premier embauche » en 2006. Le but de ces deux tentatives, qui avaient alors échoué, était le même : ouvrir la brèche au licenciement sans motif


Le CNE c’était un prétendu période d’essai de DEUX ANS que l’employeur pouvait interrompre à tout moment le contrat sans avoir à se justifier. Le but du CPE était le même objectif appliqué aux jeunes pendant DEUX ANS.
 

Cela allait contre les conventions de l’OIT qui exige que les périodes dites d’essai ne dépassent pas SIX MOIS.
 

Quand cela avait été contesté puis rejeté sous la double pression des luttes sociales et de la justice, le Medef avait, avec Xavier Bertrand et la direction de la CFDT réussi à faire passer la prétendue « rupture conventionnelle » dont la caractéristique principale est de n’avoir pas besoin de MOTIF.


La « rupture conventionnelle » : viré sans motif mais avec votre consentement formel


Depuis l’accord de janvier 2008, et cette loi d’août 2008 rentrée en application le 1er octobre 2008, il y a eu UN MILLION de « ruptures conventionnelles » c’est devenu la plus importante façon de supprimer les contrats et de pourvoir aux inscriptions au Pôle emploi. Les patrons se sont rués dessus : c’est le plus grand "plan pas social", 250 000 par an. C'est la preuve que lorsque la rupture du contrat est facilitée, ça ne pousse pas à l’embauche mais à la débauche !


Or c’est l’argument n°1 que le patronat développe depuis 1986 quand il avait exigé de Chirac et Séguin que le contrôle administratif sur les licenciements soit supprimé. A l’époque, le leader du CNPF, Yvon Gattaz avait assuré que « si on facilitait les licenciements, il y aurait un pic d’embauche de 400 000 emplois ». En fait comme pour les « ruptures conventionnelles » d’aujourd’hui, il y avait eu un « pic » de  400 000 licenciements en 1986.


Dimanche 6 janvier, 20 h 20, sur le journal télévisé de France 2, l’ultra libéral François Lenglet,  commentant le « sommet social » du 10 janvier, a repris sans précaution cette incroyable contrepèterie patronale : « Pour pouvoir mieux embaucher, il faut pouvoir mieux licencier ». 


La preuve pratique du contraire a été faite depuis 20 ans ! Mais sans l'avouer, Laurence Parisot avance aux forceps : elle a inventé l’idée qu’il faut remplacer « licenciement » par « séparabilité »  « le licenciement c’est comme un divorce ». Et elle croit qu’elle peut échanger cette concession fondamentale contre quelques petits compromis sur des points secondaires espérant que la direction de la CFDT signe.


Rupture de gré à gré, au détriment du droit collectif


Il s’agit de remplacer le droit collectif du licenciement par un droit de gré à gré, comme au XIXe siècle. En revenir aux loueurs de bras. Parisot réclame aussi, au passage, subsidiairement, des « contrats de mission » : pour un travail donné, des contrats de « chantiers » dans toutes les branches. Ce serait à l’employeur d’apprécier quand la mission est finie, le salarié n’a plus de droit humain durable à faire valoir, sa « mission » l’emporte sur sa vie…  


Si le licenciement est « comme un divorce », alors, comme dans les vieilles traditions du divorce, c’est toujours le même qui garde les meubles ! C’est toujours le patron, même en difficulté, qui garde les locaux, les machines,  ce qu’il a gagné dans les années antérieures, ce qui reste de capitaux, le salarié, lui n’a rien, que son mouchoir pour pleurer face aux tracasseries du Pôle emploi.


Car le grand paradoxe c’est que le patronat veut pouvoir rompre le contrat sans motif, mais il exige du salarié qu’il ne puisse refuser des emplois (moins payés, moins qualifiés) du Pôle emploi… sans motif ! Un patron qui « vire » sans motif voit ses affaires facilitées mais un salarié qui refuse un emploi sans motif est rayé.


Le licenciement SANS MOTIF est la pire atteinte à la dignité humaine :
 

C’est le droit pour le patron de dire « dehors » sans avoir à s’expliquer ! Vous perdez votre boulot comme c’est déjà le cas aujourd’hui, mais sans recours ! Dehors, sans vous dire pourquoi. Dehors, vous n’êtes qu’un kleenex. Dehors, vous êtes "jetables" de façon arbitraire. Dehors, au seul bon plaisir de l’employeur. Dehors de droit divin. Dehors, à tout moment !


Nul patron ne doit vous donner ses raisons : et si vous n’avez plus de MOTIF vous n’avez plus de recours ! Vous ne pouvez plus attaquer le licenciement comme étant « sans cause réelle et sérieuse » ou comme étant « abusif ».
 

C’est le "modèle" américain : en dix minutes vous prenez vos affaires et vous quittez la boite, pas besoin de vous en dire plus. Même si vous êtes là depuis 5 ans, 10 ans, 20 ans
 

Dans le cas de la « rupture conventionnelle » il y faut, il est vrai, la signature c’est à dire en principe l’accord du salarié : mais comme le salarié est « subordonné » il n’est pas à égalité dans la relation avec l’employeur. Ce qui caractérise un contrat de travail c’est un « lien de subordination juridique permanent ». Il n’ y a pas d’égalité même dans les conditions de la rupture du contrat de travail employeur-employé. Il n’y a pas de démocratie ni de citoyenneté dans l’entreprise, c’est l’employeur qui décide de la naissance du contrat, de la gestion du contrat, de la rupture du contrat. Il n'y pas de "liberté" ni de "volontariat" dans le droit du travail. S’il existe un « code du travail » et un « droit du licenciement », c’est en contrepartie de cette subordination incarnée dans le contrat !
 

Laurence Parisot organise d’ailleurs régulièrement des colloques pour tenter de remplacer la « subordination juridique » par la « SLC » : « soumission librement consentie » dans le but de supprimer TOUS les droits car selon elle « la liberté de penser s’arrête là ou commence le code du travail ».
 

Sur un million de salariés ayant « accepté » de signer une « rupture conventionnelle » depuis 2008 plus des 2/3 n’avaient pas le « choix ». Elle leur a été imposée de facto. Ils ont gardé le minima, des indemnités et un préavis, la possibilité d’être inscrits au Pôle emploi et de percevoir leur assurance chômage, mais ils y ont perdu l'emploi… et restent sur le pavé (sans formation, sans reclassement, sans compensation réelle).


Des employeurs se servent même de la rupture conventionnelle désormais comme moyen préféré de régulation leurs effectifs : on est loin de la « gestion prévisionnelle des emplois et qualifications » rêvée tout debout par  les partisans de la « sécurisation des parcours professionnels ».
 

Le CDI est déjà trop facile à rompre
 

Abolir le droit du licenciement, c’est abolir les autres droits du travail du même coup : car si vous êtes licenciables à tout moment sans motif, n’essayez pas de réclamer le respect des autres droits, cela suffira pour que l’employeur vous vire, et sans crainte.
 

Les faux arguments du Medef abondent : ce serait « parce que le CDI serait « trop » difficile à rompre ». Ce qui est totalement faux ! Il est facile, très facile, trop facile, s’il y a un MOTIF de rompre un CDI à tout moment : il suffit qu’il y ait une vraie difficulté économique (ou une faute prétendue) et l’employeur peut licencier immédiatement un salarié à peu de frais avec peu de procédure (un entretien préalable). Les patrons abusent déjà de cette facilité ! La vérité c'est qu'il n'y a pas assez de contrôle du motif. Il n’y a pas assez de sanction quand le motif n’est pas fondé, quand il est abusif, boursier, frauduleux. C'est dans le sens de la réglementation qu'il faut aller et pas du "laisser-faire".

 

Quand il y a 5 millions de chômeurs, l’heure n’est pas à faciliter les licenciements mais a les rendre plus contrôlés, plus difficiles !

 

Il suffit qu’il y ait une faute et la « cause réelle et sérieuse » est établie. Il suffit qu’il y ait une faute « grave » et le salarié perd ses éventuelles indemnités, son préavis. Cela ne coute quasi rien à l’employeur surtout dans les deux premières années : le code du travail ne prévoit aucune indemnité légale avant 2 ans et le préavis n’est que d’un mois. Il n’est de 2 mois qu’après 2 ans d’ancienneté. Certes le salarié peut aller aux prud’hommes mais si l’employeur a un MOTIF le salarié perdra. Et même s’il se révèle que l’employeur n’a pas de vrai motif, le salarié obtiendra des (modestes) indemnités, mais il ne sera pas ré intégré.
 

De toute façon, Laurence Parisot ne veut plus des prud’hommes : « les prud’hommes cela insécurise les employeurs » dit-elle. Traduction : la justice inquiète les patrons. Les patrons veulent être hors la loi. Ils ne veulent plus d’état de droit dans les entreprises. D’où la campagne du Medef pour la suppression du MOTIF du licenciement !
 

Renforcer le contrôle a priori du motif, pas le supprimer !
 

On parle de concertation, de négociation. Alors il faut entendre le syndicat majoritaire de ce pays : la CGT (32 % des voix contre 19 % a la CFDT) réclame au contraire qu’il y ait davantage de protection contre les licenciements « sans cause réelle ou sérieuse » ou/et « abusifs ». Il faut en fait, obtenir que les salariés ne soient virés d’une entreprise sans qu’on ait vérifié le motif auparavant. C’est le contrôle a priori par l’inspection du travail et non plus le contrôle a postériori par le juge prud’homal. Là, ce serait une meilleure garantie pour les salariés, alors qu’aujourd’hui elle n’existe guère puisque trop tardive et jamais réparée. FO et la CGT viennent d'adopter le principe d'un contrôle administratif par l'inspection du travail des licenciements : c'est récent, c'est nouveau (quand Lionel Jospin avait proposé ce contrôle dans sa déclaration d'investiture en juin 1997, ces deux syndicats y étaient encore hostiles !).
 

Le Medef explique qu’il y a déjà tellement besoin de flexibilité, que le CDI n’est plus fondé. Faux encore naturellement : la flexibilité, c’est-à-dire la précarité, c’est 15 % des contrats ! Il y a 85 % des contrats en CDI ! Et pour les salariés entre 29 ans et 54 ans, il y a 97 % de CDI ! Les CDI se sont même allongés de 20 % dans les 20 dernières années. Les besoins d’une économie « normale », ce sont des CDI pas des kleenex ! Mais le Medef ne veut pas une économie « normale » il veut une exploitation des salariés sans riposte, sans capacité de défense de la part de ceux ci. Il ne veut pas non plus d'une économie compétitive contrairement à ses dires officiels : car s'il voulait réellement rendre notre économie compétitive il baisserait les dividendes et augmenterait les salariés !
 

Précarité artificielle pour des raisons politiques pas économiques :
 

La précarité est artificiellement introduite par le patronat, parmi les jeunes et les seniors, pas pour des raisons économiques, il n’y en aucune, mais pour des raisons politiques ! La précarité n’aide pas à la compétitivité, elle lui nuit. Les flexibles précarisés produisent moins et moins bien que les salariés bien formés, bien traités, bien payés ! Mais les flexibles ne peuvent pas défendre leurs salaires, ne peuvent pas se syndiquer ni facilement menacer de faire grève, c‘est uniquement ça qui motive le patronat pour multiplier les CDD, les intérims, les saisonniers, les contrats atypiques de toutes sortes.
 

Le maintien massif des jeunes dans des petits boulots de 18 à 29 ans n’est exigé par aucune forme d’organisation de l’économie, de la production, c’est même anti économique, anti-compétitif, mais ça forme les jeunes très tôt à courber l’échine. Il ne faut pas faciliter ce mauvais traitement infligé aux jeunes, au contraire il faut les protéger, interdire les faux « stages », les faux CDD, etc.
 

Les CDD doivent être motivés : « remplacement de salariés absents » ou « surcroît exceptionnel » de travail. Le patronat prend des CDD sans motif, parfois des CDD à répétition pendant des années… La CFDT finit par dire « on n’y peut rien » et donc "il faut taxer les contrats courts". Erreur grave : il  ne faut pas baisser les bras devant ces délits patronaux, mais contrôler davantage et sanctionner davantage, doubler les trop faibles effectifs de l’inspection du travail et le suivi judiciaire de ses procès verbaux, augmenter les droits syndicaux !
 

De même les employeurs pourraient conserver  les « seniors » de plus de 55 ans au travail, mais à leurs yeux, ils coutent plus cher, sont jugés moins rentables et moins malléables, donc ils les virent systématiquement. C’est encore pour des raisons politiques pas « économiques ».  Plus de 2 « seniors » sur 3 sont mis au chômage, malades, inaptes, à partir de 55 ans… alors que l’âge de la retraite a été reporté et que le nombre d’annuités exigé pour avoir une retraite décente a été augmenté (au delà de la décence, puisqu’il ne peut plus être atteint dans les faits).
 

Le Medef veut des « ruptures conventionnelles » collectives :

 
Le Medef propose d’élargir les ruptures conventionnelles individuelles à des ruptures collectives, elles-aussi de gré à gré, hors droit. C’est à dire qu’il n’y aurait plus de règles au niveau des branches ni au niveau de la loi, nationalement : les employeurs et les actionnaires pourraient passer des accords dérogatoires négociés au cas par cas, entreprise par entreprise en cas de difficultés. Il n’y aurait plus d’ordre public social, mais un ordre public privé au niveau de l’entreprise : le patron, pourvu qu’il arrache l’accord de ses salariés subordonnés (en faisant chantage à leur emploi), pourrait moduler la durée du travail, baisser les salaires, adapter les conventions collectives, déroger au Code du travail.

 

Ce serait le « droit »… à ne plus avoir de droits. Une possibilité « d’opt out » généralisé à la française. La loi Warsmann (JORF n°0071 du 23 mars 2012 page 5226 LOI n° 2012-387 du 22 mars 2012 relative à la simplification du droit...) dictée par Sarkozy le 20 mars 2012 prévoit même qu’en cas de « pacte de compétitivité » signé dans l’entreprise le salarié qui voudrait s’y opposer au nom de son contrat individuel en usage, pourra être licencié à ses torts !
 

Sous menace de licenciements collectifs qui n’auraient alors plus besoin d’être motivés, les salariés devraient renoncer à leurs droits du travail existants. Et si cela échouait, il y aurait encore la solution de passer un accord global – patrons, salariés - au niveau de l’entreprise pour réduire les effectifs ou la fermer, sans avoir besoin d’informer, consulter, négocier avec les Comités d’entreprise, ou les syndicats, sous contrôle des prud’hommes, comme c’est le cas aujourd’hui.
 

La direction de la CFDT prête à lâcher la proie pour l’ombre ?
 

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé le 4 janvier 2013 sur France inter à propos de la négociation sur la sécurisation de l'emploi que la balle était "dans le camp du patronat", ajoutant "Je ne ferai pas de pronostic" sur l'éventualité d'un compromis, "mais si le patronat ne bouge pas, il n'y aura pas d'accord", à l’issue des réunions de 10 et 11 janvier. Il a jugé la situation "difficile" dans cette "négociation cruciale".  "Il faut que le patronat comprenne qu'on ne peut pas ne pas avoir de droits nouveaux pour les salariés", a-t-il affirmé.
 

La CFDT avance quatre droits nouveaux selon elle :

-          la réduction des temps partiels subis,

-          une complémentaire santé pour tous,

-          des droits rechargeables à l'assurance chômage,

-          une taxe pour limiter les contrats courts
 

Elle présente ces quatre « droits nouveaux » comme LA principale pomme de discorde entre les syndicats (CDFT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et le patronat (Medef, CGPME, UPA) sans préciser ce que le patronat exige en face pour les concéder. Le « sommet social » qui court depuis l’été dernier est conduit selon des règles du « secret » sans associer les salariés, sans débat public dans les médias, sans consultations démocratiques.
 

Mais n’importe quel observateur notera que ces quatre « droits nouveaux » sont tous petits et limités, sinon marginaux, en regard de ce que le Medef met dans la balance en face d’eux. Il n’y a rien de « gagnant-gagnant » (sic) là dedans ! Une taxe pour les contrats courts, qu’est-ce à côté du droit fondamental de licencier sans motif ? Qu’est ce qu’une « complémentaire » santé à charge des salariés, à coté de l’acceptation de pactes de compétitivité baissant les salaires, allongeant les durées du travail et augmentant le nombre de chômeurs ?
 

Heureusement, il faut en 2013 que les syndicats qui signent un accord représentent plus de 50 % des voix des salariés pour ledit accord soit valable.
 

Pour qu'un accord soit valable aujourd'hui avec les nouveaux critères de représentativité, il faut l'unité syndicale. Même en entrainant la CFTC, la direction de la CFDT n’atteint pas ce seuil. Et puis dans la CFDT il y a une forte opposition à ce genre de « signatures » depuis mai 2003 ou François Chérèque avait signé, la nuit, dans le bureau de Raffarin, l’accord cassant les retraites, dans le dos du mouvement social, dans le dos des syndicats, dans le dos de ses propres adhérents. La CFDT avait perdu 100 000 adhérents, de 6 à 8 % des voix aux élections professionnelles et aux prud’hommes, ses militants s’en souviennent et ont peur qu’on leur refasse le « coup de mai 2003 ».


S’il n’y a pas d’accord, dans ces conditions, ce qui est plus que souhaitable, le gouvernement s’est engagé à légiférer : mais cela ne saurait être pour accorder au patronat ce qu’il souhaite, car là, il y aurait plus que rupture des « 60 propositions de François Hollande », il y aurait reprise de ce qui avait été engagé sous Sarkozy avec la loi Warsmann : en quelque sorte ce serait ses décrets d’application et cela serait intolérable. Le résultat serait d’ailleurs que pouvant licencier sans motif, sans plans sociaux, le patronat augmenterait le chômage de masse. Ce serait pour Mme Parisot le meilleur moyen de battre la gouvernement de gauche, et de faire revenir les amis de son chéri, celui qui, selon elle, avait fait un « bon job », Sarkozy.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 20:31

 

 

Bruxelles, de notre envoyé spécial

La décision est passée presque inaperçue, en fin d'année dernière. Elle relance, une fois encore, les débats sur l'influence de l'industrie du tabac au sein des institutions bruxelloises, alors que l'onde de choc du « Dalligate », qui met en cause l'ancien commissaire européen à la santé pris dans une affaire de corruption, est loin d'être retombée.

La commission européenne a reconduit le 12 décembre, pour un mandat de trois ans, les membres d'un comité d'éthique censé lutter contre les conflits d'intérêts au sein de l'exécutif de José Manuel Barroso. Parmi ces personnalités figure le Français Michel Petite, salarié d'un cabinet d'avocats, Clifford Chance, dont on vient d'apprendre qu'il comptait parmi ses clients Philip Morris, géant de l'industrie du tabac.

Michel Petite est bien connu dans la capitale belge : il a notamment dirigé, de 2001 à 2007, les services juridiques de la commission. C'est un poste stratégique, d'où il contrôlait la légalité de l'ensemble des textes préparés par l'exécutif européen. Il a rejoint le privé dès 2008, directement chez Clifford Chance, où, depuis, il met son expertise et son réseau à disposition de grands groupes privés. À titre d'exemple, il a conseillé, l'an dernier, Crédit agricole pour revendre sa filiale bancaire grecque, Emporiki.

 

 

Mais son nom est réapparu sous un jour moins avantageux dans l'un des méandres du « Dalligate ». Il faut, pour le comprendre, se souvenir de ce scandale qui a secoué la bulle bruxelloise l'an dernier : le Maltais John Dalli avait dû démissionner de son poste de commissaire, pris dans une affaire de corruption a priori banale. Mais Dalli, désormais sur la touche, ne cesse de crier son innocence, et se décrit en victime d'un complot : des industriels du tabac, Philip Morris en tête, lui auraient tendu un piège, pour le faire tomber, alors qu'il s'apprêtait à présenter une proposition de directive musclée pour encadrer davantage la vente de tabac sur le continent (lire notre enquête sur le « Dalli-gate »).

Pour faire la lumière dans cette affaire complexe, des eurodéputés ont adressé une batterie de questions – 154 exactement – aux services de la commission. Dans leurs réponses, publiées fin novembre, apparaît le nom de Michel Petite. Il est écrit qu'à deux reprises, l'avocat a rencontré des fonctionnaires des services juridiques de la commission – même s'il n'a jamais été consulté officiellement dans le cadre de la directive tabac alors en chantier. L'une en septembre 2011, l'autre en septembre 2012. « Petite a expliqué que son cabinet d'avocats fournissait des conseils juridiques à un groupe de tabac (Philip Morris International) et a fait valoir ses positions sur certains aspects légaux de la législation sur le tabac », lit-on dans le document de la commission (à télécharger ici, page 36). En clair : du lobbying pur et simple pour un géant du tabac.

La reconduction de Michel Petite au sein du comité d'éthique de la commission est tout simplement « inacceptable », a réagi Olivier Hoedeman, d'Alter-EU, une plateforme d'ONG qui milite pour davantage de transparence dans les institutions européennes. Une nomination « douteuse », estime de son côté Michèle Rivasi, une eurodéputée française (Verts), qui s'interroge : « Comment peut-on nommer un homme aussi proche de l'industrie du tabac au sein d'un tel comité, et ce alors même que le Dalligate n'est pas clos ? »

En finir avec les « portes tournantes » ?

Jusqu'à présent, on ignorait tout des liens entre Clifford Chance et Philip Morris pour une raison simple : le cabinet d'avocats installé à Londres a choisi de ne pas s'inscrire au « registre de transparence » de l'Union, censé documenter les relations entre les institutions, les lobbys et les ONG. Rien ne l'y oblige en effet, puisque ce registre fonctionne sur la base du volontariat. 

Est-il acceptable, dès lors, qu'un lobbyiste intègre un « comité d'éthique » de la commission ? Surtout en plein « Dalligate », une affaire dont l'opacité continue d'alimenter bon nombre de fantasmes sur les prises de décision à Bruxelles ? Joint par Mediapart, Michel Petite n'a pas souhaité répondre à nos questions (lire la Boîte noire).

Du côté de la commission, on défend sans ciller cette décision : « Il n'y a aucune raison de mettre en cause les compétences de M. Petite pour s'acquitter de sa fonction au sein du comité éthique “ad hoc” », estime Pia Ahrenkilde, porte-parole de José Manuel Barroso, à l'origine de cette nomination. « Le domaine d'intervention de ce comité d'éthique dépasse de très loin le seul secteur du lobbying », rappelle-t-elle.

Ce comité d'éthique a un rôle très précis. Mis en place en 2003, il sert avant tout à éviter que d'anciens commissaires soient récupérés par le secteur privé, dès la fin de leur mandat, afin de profiter, entre autres choses, de leur carnet d'adresses et de leurs « entrées » à Bruxelles. Durant les 18 mois suivant son départ, le comité est apte à juger si le poste nouvellement occupé par un commissaire, provoque, ou non, une situation de conflit d'intérêts.

 

 

Plusieurs ONG dénoncent depuis des années ces situations de « portes tournantes » entre public et privé, un phénomène massif qui favorise le mélange des genres à Bruxelles (lire notre article sur le sujet). La mise sur pied de ce comité composé de trois personnes, auquel appartient Michel Petite depuis 2009, devait en partie répondre à cette dérive. Mais de l'avis de bon nombre d'observateurs, le compte n'y est pas. Le comité s'est montré très peu regardant en matière de conflits d'intérêts. « En 2010 comme en 2011, le comité a donné son feu vert à la reconversion immédiate d'un grand nombre d'anciens commissaires dans le privé », regrette Olivier Hoedeman, d'Alter-EU.

L'ex-commissaire allemand Günter Verheugen (industrie) a par exemple multiplié les casquettes de lobbyistes, dès sa sortie en février 2010, avec l'aval du comité d'éthique. Quant au Maltais Joe Borg (pêche), il a été embauché dans la foulée comme conseiller pour la FIPRA, un spécialiste du lobbying en affaires maritimes à Bruxelles.

Michel Petite lui-même avait été critiqué par des ONG, lors de son passage au privé en 2008, pour conflits d'intérêts! Alter-EU veut désormais faire annuler la reconduction du Français au sein du comité d'éthique, estimant qu'il ne répond plus au critère d'« indépendance » requis, si l'on en croit les traités, pour ce type de poste.

 

Partager cet article
Repost0
8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 18:46

 

Rue89 - A la gym ! 08/01/2013 à 18h42
Elsa Ferreira | Rue89

 

 

Une nouvelle proposition des conservateurs vise à forcer les bénéficiaires d’aides sociales un peu trop gras à faire du sport... sous peine de perdre leurs allocations.

 

 


Haltères (Pasukaru76/Flickr/CC)

 

Musculation et allocations pourraient aller de paire au Royaume-Uni. Cette nouvelle mesure du conseil de Westminster, aussi saugrenue qu’elle puisse paraître, s’inscrit dans une ligne idéologique qui fait recette depuis que les conservateurs sont au pouvoir – pouvoir qu’ils partagent avec les libéraux démocrates – : la stigmatisation des bénéficiaires d’aides de l’Etat.

Pour David Cameron, le système d’aide envoie « un message incroyablement négatif » :

« (Le message) est qu’il y a salaire sans travail. Qu’on vous doit quelque chose pour rien. Ça nous a donné des millions de personnes en âge de travailler, assis chez eux, recevant des aides, avant même que la récession ne nous frappe. Ça a créé une culture de droits acquis (entitlement). »

Ce discours sur la « culture de droit acquis », qui n’est pas sans rappeler le débat français sur « l’assistanat », est relayé par le chancelier George Osborne, ministre des Finances britannique :

« Où est la justice pour le travailleur qui part de chez lui à l’aube et qui regarde les volets fermés de son voisin dormant sur une vie d’aides sociales ? »

Largement attisée par les tabloïds qui la popularisent avec des articles sur ces épiphénomènes, cette critique du système d’aides sociales trouve des échos au sein de la population.

« Lassitude compassionnelle »

Une récente étude de Tuc Poll démontre les fausses perceptions des Britanniques sur la réalité des aides de l’Etat : en moyenne, les sondés pensent que sur l’intégralité des allocations, 41% sont versées aux sans-emplois et 27% sont réclamées frauduleusement. En réalité, ces dépenses représentent respectivement 3% et 0,7% du budget total !

En janvier 2012, l’institut d’étude de marchés Yougov avait sondé les Britanniques sur leurs positions face aux aides sociales. Près des trois quarts des répondants souhaitaient que les dépenses d’allocations soient réduites. Plus de 3 personnes sur 5 pensaient que le système d’allocations avait créé une « culture de la dépendance ».

Les Anglais se « lassent d’être compassionnels », analyse Tonny Stoller, historien des médias et président de la fondation de recherche sociale Joseph Rowntree.

« Ce n’est pas une coïncidence si le changement des attitudes sociales face à ceux qui vivent dans la pauvreté se fait à un moment où une partie de la couverture médiatique est de plus en plus hostile et désobligeante à l’égard des pauvres. »

L’opinion publique de son côté, le gouvernement passe le sécateur dans le budget des allocations. Revue de quelques réformes qui stigmatisent.

                                                                                                                                                                                                                             1 Des cartes d’achat plutôt que de l’argent pour les « familles à problèmes »

 

C’est la dernière proposition en date. Alimentée par l’idée que certains bénéficiaires utilisent leurs allocations pour financer leur dépendance à l’alcool, la nicotine, la drogue ou les jeux, les familles « à problèmes » pourraient recevoir une carte de type Navigo ou Monéo avec laquelle ils pourraient acheter seulement des biens « prioritaires ».

Une mesure similaire aux cartes d’allocations mises en place en Australie en août dernier. Certains bénéficiaires australiens reçoivent désormais entre 50% et 70% du montant de leurs aides sur cette carte, valable sur certains produits comme l’essence, la nourriture, les vêtements et les soins médicaux. La mesure avait fait débat dans ce pays, l’Etat s’imisçant dans les choix de consommation des familles.

Au Royaume-Uni, plus de la moitié des Britanniques y seraient favorable, selon un sondage réalisé en octobre 2012. Le ministre du Travail et des pensions, Iain Duncan Smith, espère ainsi aider 120 000 « familles à problèmes » :

« Je cherche en ce moment des façons de s’assurer que cet argent que nous leur donnons pour les soutenir dans leur vie n’est pas utilisé plutôt pour soutenir un certain style de vie. »

Cette même carte pourrait être utilisée pour s’assurer que les bénéficiaires en surpoids aillent faire du sport.

L’Angleterre compte près de 63% d’adultes en surpoids ou obèses, et le ministère de la Santé a évalué le coût des maladies qui en découlent à plus de 6,2 milliards d’euros par an. Dans certaines municipalités, les médecins peuvent prescrire des activités physiques à leurs patients. Des activités qui pourraient devenir obligatoires pour les patients les plus pauvres, dont les allées et venues seraient surveillées grâce à la carte.

Une politique « de la carotte et du bâton » qui a provoqué de virulentes critiques, comme celle de cette journaliste du Guardian qui accuse les conservateurs d’humilier une partie de la population :

« Ce n’est pas une politique de santé ; c’est du simple snobisme, et une humiliation, qui aggrave la pauvreté. »

                                                                                                                                                                                                                              2 Les jeunes privés d’aide au logement

 

Dans une question purement rhétorique, George Osborne interrogeait :

« Est-il normal que des jeunes puissent aller directement de l’école à une vie d’allocations au logement, sans d’abord trouver un travail ? »

C’est dans ce climat que le gouvernement a annoncé son intention de supprimer les allocations au logement aux moins de 25 ans. 380 000 jeunes... qui n’auront qu’à retourner chez leurs parents, justifie simplement le Premier ministre.

La mesure – qui n’a pas encore été mise en place – a attiré les foudres des organismes caritatifs. Ils dénoncent un aller simple vers la rue pour des milliers de jeunes. Selon l’organisme caritatif Crisis, déjà plus d’un tiers des sans-abri auraient entre 16 et 24 ans.

L’annonce est d’autant plus mal accueillie qu’elle vient s’ajouter à une mesure sur les logements sociaux encourageant les familles à déménager pour ne pas laisser de chambre vacante, quand un des enfants quitte le foyer familial.

                                                                                                                                                                                                                             3 Travail obligatoire pour les sans-emploi

 

En 2011, une armée de jeunes travailleurs débarquait dans les rayons des grandes enseignes – Tesco, Poundland, Sainsbury’s – et dans des organismes communautaires... Sauf que ces travailleurs n’étaient pas payés, mais effectuaient un « stage » non rémunéré, jusqu’à 30 heures par semaine pendant un mois.

Une expérience de travail obligatoire, lancée par le gouvernement pour conserver les allocations de recherche d’emploi – 65 euros par semaine. Les Britanniques tentent de faire fonctionner un tel « workfare-to-work » (allocations en échange de travaux) depuis la fin des années 1990, quand les travaillistes de Tony Blair étaient au pouvoir. Mais jamais ils n’étaient allés aussi loin.

Ce travail gratuit a fait une mauvaise pub pour les enseignes participantes : accusées d’exploiter les jeunes, elles ont déserté une à une le programme.

Une étude du gouvernement a évalué que la mesure n’avait « pas d’impact sur les chances d’être employé ». Malgré tout, le ministre de l’Emploi a annoncé en juin une rallonge de plus de 6 millions d’euros pour le programme, qui devrait désormais toucher 70 000 jeunes. Selon Chris Grayling :

« Nous trouvons qu’un mois d’activité à temps plein peut être vraiment dissuasif pour certaines personnes qui n’essaient pas ou qui jouent avec le système. »

 

Partager cet article
Repost0
8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 18:41

 

 

Rue89 - Appli

 

Camille Polloni | Journaliste Rue89
Yann Guégan | red. chef adjoint Rue89

 

Combien les grandes villes sont-elles prêtes à dépenser pour leur image ? A partir des données collectées par l’agence Public Evaluation System, pour Le Figaro qui les a publiées en décembre, nous avons réalisé la carte ci-dessus.

Promotion de la politique municipale, fêtes et cérémonies, frais de mission des élus (déplacements, représentation, dépenses exceptionnelles) : naviguez dans le budget communication des 34 communes de plus de 100 000 habitants, majoritairement socialistes. D’un clic, vous pouvez alerter vos élus, par e-mail, sur Facebook et/ou Twitter.

Le total des frais de communications affiché est calculé à partir du poste D623 ( »publicité, publications, relations publiques ») du budget des villes concernées. Il recouvre notamment les annonces et insertions, les fêtes et cérémonies, les catalogues et imprimés...

Pour un tour d’horizon plus complet, les cartes des départements et des régions seront bientôt publiées.

 

 

 

Exemple,  Nîmes:


• Budget com’. 190200 € (par 10 000 h.), 6e/33



• Frais de mission. 440 € (par élu), 6e/33

 

Vous trouvez que c’est trop ? Dites-le au maire !


Via Twitter Via Facebook Par e-mai

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22