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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 15:30

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

En images

04/02/2014 à 17h23
Rémi Noyon | Journaliste Rue89

Taxe foncière, charges de personnel : votre commune est-elle exemplaire ?

 

 

 

  Un peu d'explications :
*Pour visualiser la carte, cliquer  ici

Cette carte présente le produit de la taxe foncière sur les propriétés bâties par habitant de chaque commune.

Le produit de la taxe foncière correspond aux recettes tirées de cette taxe. Cette carte illustre donc le montant moyen prélevé par la commune pour chacun de ses habitants.

 

Très gros (et beau) boulot de l’association Regards Citoyens. Les fous du tableur viennent de mettre en ligne un ensemble de cartes interactives consacrées aux finances locales.

 


Capture d’écran du site NosFinancesLocales.fr

 

Les auteurs du site NosDeputes.fr ont cette fois-ci récupéré les données financières des collectivités territoriales présentées en ligne sur l’un des portails de l’Etat. La série est particulièrement intéressante à l’approche des municipales.

En tout, ce sont 66 indicateurs comptables qui sont passés à la loupe et qui permettent de visualiser le niveau d’imposition, les charges et produits de fonctionnement ou bien encore l’endettement de votre commune.

Par exemple, il est possible de comparer le niveau de la taxe foncière dans votre commune avec le niveau national. A Paris, on est, sans surprise, très au-dessus du reste de la France, mais Hénin-Beaumont se classe encore plus haut...

 


Capture d’écran du site NosFinancesLocales.fr

 

Saluant les efforts de la ville de Montpellier, pionnière dans l’ouverture des données publiques (open-data), l’association Regards Citoyens déplore tout de même que la base de données financières tenues par Bercy (DGFIP) soit encore sous redevances.

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 


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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 19:36

 

Source : www.lepoint.fr

 

 

EXCLUSIF. Le fisc redresse Google d'un milliard d'euros !


Le Point.fr - Publié le 04/02/2014 à 17:53 - Modifié le 04/02/2014 à 18:21

Le contrôle fiscal du géant américain pratiqué par Bercy atteint un record historique ! Un contentieux vieux de plusieurs années et qui n'est pas encore soldé.

 

La firme de Mountain View a toujours expliqué qu'elle se conformait aux législations locales. La firme de Mountain View a toujours expliqué qu'elle se conformait aux législations locales. © Paul Sakuma / AP / Sipa

 
 

Le litige fiscal entre l'État français et Google se conclut par un redressement record de un milliard d'euros, a-t-on appris d'une source gouvernementale et d'une source parlementaire. Joint par Le Point.fr, Bercy se prévaut du secret fiscal et ne souhaite ni confirmer ni infirmer cette somme. Le Point est pourtant en mesure d'affirmer que la Direction générale des impôts n'a pas lésiné pour réclamer son dû. Pour la plus grande joie de Bernard Cazeneuve, le ministre délégué du Budget, qui a prévu de récolter 2 milliards d'euros supplémentaires en 2014 grâce à la chasse aux fraudeurs. Toutefois, entre le moment où le Trésor public réclame le paiement du milliard d'euros à Google et le paiement effectif, il peut s'écouler un certain temps...

Le contentieux entre Google et le Trésor public remonte à plusieurs années. Le 30 juin 2011, une perquisition au siège de Google France a permis à la Direction nationale d'enquêtes fiscales et aux douanes de saisir de nombreux documents (factures, courriels, contrats...) permettant de mettre en échec la stratégie d'optimisation fiscale mise en place par le géant américain à travers ses diverses filiales, notamment via l'Irlande.

Google a toujours clamé qu'il se conformait aux législations nationales. La firme de Mountain View ne déclare, en France, qu'un faible chiffre d'affaires (moins de 150 millions d'euros), en affirmant facturer les liens sponsorisés de son moteur de recherche depuis l'Irlande. Ce qui permettait à Google de ne régler qu'une très faible ardoise fiscale : 5,5 millions d'euros en 2011.

Après Google, c'est l'ensemble des acteurs mondiaux d'Internet opérant en France qui pourraient rembourser des centaines de millions d'euros à Bercy. Car d'autres contentieux engagent en effet Amazon, Facebook, Apple...

 

 

Source : www.lepoint.fr

 

 

 

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 16:20

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

L'affaire Tefal agite les inspecteurs du travail

|  Par Rachida El Azzouzi

 

 

En Haute-Savoie, la direction du groupe Tefal a fait pression sur la hiérarchie d'une inspectrice du travail pour l'écarter et obtenu gain de cause. Pour les inspecteurs, c'est un signal d'alarme, alors que le plan Sapin, qui entend justement placer leur hiérarchie en position d'arbitre, arrive jeudi à l'Assemblée.

Les agents de l’inspection du travail ne décolèrent pas contre leur ministre de tutelle, Michel Sapin. Alors que doit s’ouvrir jeudi 6 février à l’Assemblée nationale le débat autour du projet de loi sur la formation professionnelle, dans lequel est noyé le très décrié projet de réforme des services de l’inspection du travail (lire ici notre article), ils ont entamé ce lundi 3 février une semaine de grève, ponctuée de manifestations, à travers la France comme à Paris devant l'Assemblée. Objectif : alerter les parlementaires sur « les dangers » du plan Sapin, massivement rejeté en interne il y a un an.

L'une de leurs grandes craintes porte sur la disparition programmée des sections d’inspection du travail actuelles (un inspecteur, deux contrôleurs, deux secrétaires, intervenant en toute indépendance, dans un secteur géographique délimité) au profit d'unités de contrôle (UC) de 8 à 12 agents encadrés par un DUC dans la novlangue du ministère, un supérieur hiérarchique qui, fait nouveau, aurait lui aussi des pouvoirs de contrôle dans les entreprises. Pour les agents, il s'agit là ni plus ni moins d'un coup porté à leur indépendance, pourtant garantie par l'article 6 de la convention 81 de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui les place à l'abri de toute pression externe ou intervention indue, qu’elles émanent du patronat ou du pouvoir politique.

« Demain, le directeur d’UC pilotera et animera l’unité de contrôle, c’est-à-dire qu’il sera chargé d’orienter l’action de contrôle en fonction des priorités politiques du ministère et de mettre au pas les plus récalcitrants vis-à-vis des programmes de contrôle décidés par la hiérarchie sans lien avec les problématiques de terrain. Il disposera de pouvoirs de contrôle et pourra donc intervenir sur un dossier ou dans une entreprise pour se substituer à l’inspecteur ou contrôleur », dénoncent dans un communiqué commun les syndicats des services de l’inspection du travail de la région Rhône-Alpes (CGT, FSU, SNU-Tefe, FO, CNT et Sud).

Les syndicats rhônalpins sont particulièrement mobilisés. Et pour cause. À Annecy en Haute-Savoie, où ils ont organisé ce lundi 3 février une manifestation devant le siège du Medef rassemblant 150 personnes, ils viennent d’expérimenter cette dérive que la réforme pourrait généraliser. C’est « l’affaire Tefal », une histoire édifiante de pression patronale exercée, par l’intermédiaire de sa hiérarchie, sur une inspectrice un peu trop regardante. Révélée par le journal l’Humanité en décembre dernier, l’affaire, embarrassante pour le ministère du travail qui refuse de s’exprimer sur le sujet, a conduit à la saisine du Conseil national de l’inspection du travail (CNIT) début décembre.

 

 
© dr

L’instance de “sages”, qui veille à ce que les missions des agents de contrôle soient exercées en toute impartialité, mène actuellement une enquête administrative pour statuer sur le relais par la hiérarchie de cette éventuelle pression extérieure indue laquelle, si elle était confirmée, constituerait une violation de la convention 81 de l’OIT.

Les faits remontent au 19 avril 2013. L’inspectrice du travail chargée de l’entreprise Tefal, l’un des plus gros employeurs de Haute-Savoie avec 1 800 salariés, filiale du groupe Seb basé à Rumilly, près d'Annecy, est convoquée par son supérieur hiérarchique, le directeur départemental du travail, Philippe Dumont. Entre quatre yeux, durant 2 h 20, ce dernier lui reproche de « mettre le feu dans cette grosse entreprise » en voulant renégocier l’accord sur la réduction du temps de travail, qu’elle juge illégal, après s’être penchée sur le texte à la demande des représentants du personnel de l’usine.

Il lui intime l'ordre de revoir sa position rapidement, lui rappelle qu'elle est en début de carrière. L’inspectrice lui demande s’il s’agit de menaces, de pression ou de chantage. Il répond qu’elle n’a qu’à le prendre comme elle veut mais qu’il s’agit d’une mise en garde. La jeune femme ressort du bureau « démolie, complètement déstabilisée », témoigne un de ses collègues. Son médecin l’arrête quelques jours. Elle reprend du service avant de retomber en arrêt maladie en juin, cette fois pour une longue durée.

En octobre dernier, un courriel anonyme adressé à l'inspectrice du travail relance l'affaire : « Je suis en possession de documents hyperconfidentiels, prouvant que vous avez été victime de pression, je sais que le groupe SEB et la société Tefal ont exercé via des personnes du Medef une pression sur votre responsable, M. Dumont, afin qu’il vous fasse taire », écrit le mystérieux lanceur d'alerte avant de fournir des documents accablants issus du service de ressources humaines de Tefal, notamment des échanges de mails internes sur plusieurs mois que Mediapart s'est procurés et publie ci-après.

On y découvre l'étendue de la pression exercée sur l'inspectrice ainsi que le profond mépris de la direction de Tefal pour l'administration du travail. On y apprend aussi que la direction, par le biais de son directeur des ressources humaines, Dan Abergel, a rencontré le 18 avril Philippe Dumont, le directeur du travail, à la veille donc de l'entretien musclé de ce dernier avec sa subordonnée.

«Tefal a même eu recours aux services de la DCRI !»

Trois documents retiennent tout particulièrement l'attention. Il y a d'abord la copie de cet échange de mails datant du 28 mars entre Aurélie Rougeron, une responsable du service des ressources humaines de Tefal, et le DRH Dan Abergel : « J’ai échangé avec P. Paillard (un responsable de l’UIMM, le patronat de la métallurgie, ndlr) au sujet de l’inspectrice. Il me dit que le DDTE (directeur départemental du travail et de l'emploi, ndlr) a le pouvoir de la changer de section administrative pour que Tefal ne soit plus dans son périmètre. Intéressant, non ? » Le DRH lui répond qu'il faut « prendre RDV avec Dumont » et « voir le préfet ».



Cliquer pour agrandir 


Quelques mois plus tard, le 26 juillet, ce dernier se fend d'un autre mail, cette fois à Patrick Llobregat, président de Tefal, et à d’autres dirigeants du groupe. Il a pour objet « nouvelles du front », fait le point sur plusieurs dossiers, dont « deux infos importantes » obtenues « par le biais de nos interlocuteurs au Medef ». Un paragraphe concerne l'inspectrice : « Notre inspectrice du travail est depuis quelques semaines en arrêt pour “pression psychologique”. De plus, il semble qu’elle ait attaqué Dumont en justice sur le sujet (info confidentielle du Medef). Entre nous, quand on connaît Dumont, c’est plutôt le profil du harcelé que du harceleur… Je pense donc que si elle revient, nous devrons être extrêmement vigilants. »

Autre document aggravant : un tableau Excel nommé « Capteurs sociaux » que vous pouvez consulter ici. Il consigne « les faits marquants », « les points de vigilance » au sein de l’entreprise mois après mois : les accidents du travail, les ruptures conventionnelles, les conflits collectifs... et les relations avec l'inspection du travail. Chaque événement est frappé d'une couleur selon le « degré de risque ». « Vert (aucun risque), orange (à surveiller), rouge (danger), noir (danger +) », précise tout en bas la légende. Figure ainsi, en noir, soit « danger + », le « courrier de l’inspectrice remettant en cause l’accord 35 heures » ; dans la colonne « mode de fonctionnement de l’inspectrice du travail », en rouge, soit « danger » : « Elle nous inonde de courriers sur tous les sujets depuis janvier 2013. »


Cliquer pour agrandir 

Ce fichier met précisément au jour les pratiques et les méthodes de Tefal pour se débarrasser de l'inspectrice du travail au fil des mois. La direction a même été jusqu'à solliciter le 5 avril un « entretien avec Carole Gonzalez, des renseignements généraux » à propos du « comportement de l’inspectrice » avant de rencontrer le 18 avril le directeur départemental du travail, M. Dumont, qui recadrera l'inspectrice le lendemain, 19 avril… Le 25 mai, on découvre aussi cette précision : « Conversation avec Dumont : on attend de voir si son action porte ses fruits. »

La direction de Tefal, qui n’a jamais démenti les pressions ni les documents révélés dans la presse, refuse de commenter ce dossier. Elle balaie le sujet d'un laconique : « Il n’y a pas d’affaire. » « Les syndicats de salariés de Tefal ont été entraînés dans un débat qui n'est pas le leur. Ils ont été instrumentalisés par les syndicats de l’inspection du travail qui cherchent par tous les moyens à dire leur opposition au projet de réforme de leur ministère », avance son service de communication. Pourtant, en interne, la direction prend « l'affaire » très au sérieux, et cherche à identifier par tous les moyens le mystérieux informateur. Début janvier, elle a saisi une douzaine d'ordinateurs pour analyser les disques durs et porté plainte contre X à la suite de la divulgation des documents. 

« Cette affaire provoque un vif émoi en interne. La direction est très fébrile », raconte Nicolas Chartier, le secrétaire CGT du comité d'entreprise de Tefal. Il décrit un profond malaise social au sein de l'usine, des conditions de travail particulièrement dégradées, notamment sur les lignes de production où les situations de risques psychosociaux sont en augmentation. Il pointe également « un management par la peur » depuis l'arrivée du nouveau DRH en 2011 et une direction venue du secteur automobile qui n'a « peur de rien », contrevenant régulièrement au code du travail, abusant de l'intérim, des ruptures conventionnelles (une centaine depuis 2008) ou encore entravant le bon déroulement de la mission des représentants du personnel.

« Comme Michelin, notre direction est championne de la dissimulation d'accidents et d'arrêts de travail professionnels (consécutifs à des accidents de travail). Elle force les salariés à se rendre à l'usine avec plâtres et pansements alors qu'ils devraient être à l'arrêt, ou elle leur demande de rester chez eux sans en avertir la Sécurité sociale », poursuit un autre délégué de l'intersyndicale CGT, FO, CFDT, CFE-CGC de Tefal.

Pour les quatre organisations syndicales, « il ne fait aucun doute que la direction a cherché à faire taire l'inspectrice du travail ». Solidaires, elles ont multiplié les actions de soutien, appelant au débrayage au lendemain de la révélation de l'affaire par l'Humanité en décembre dernier. Depuis, elles boycottent les négociations annuelles obligatoires, réclament « une nouvelle direction et un vrai dialogue social ». Elles ont manifesté ce lundi 3 février devant le Medef de Haute-Savoie aux côtés des agents de l'inspection du travail de Rhône-Alpes, où là aussi le climat social est délétère, les relations tendues avec la hiérarchie locale et régionale.

« Il y a un vrai conflit social, une vraie souffrance aujourd'hui dans les inspections du travail », note Marie-Pierre Maupoint, déléguée Sud. Elle espère que « le CNIT ira jusqu'au bout de la procédure, que le directeur du travail sera sanctionné, traduit devant le conseil de discipline, sinon écarté de tout poste hiérarchique ». « Les faits et différents documents transmis à notre collègue sont très graves. Ils laissent à penser que M. Dumont a failli à la convention de l'OIT, qu'il a agi de concert avec la direction de Tefal. Il apparaît même que Tefal a eu recours aux services de la DCRI ! », abonde un inspecteur du travail, scandalisé.

À la suite de ces pressions, leur collègue a été en arrêt maladie durant près de six mois. Les pressions subies l’ont par ailleurs amenée à faire une déclaration d’accident de service (équivalent public de l’accident du travail) contestée par la hiérarchie. Dans un courrier adressé au ministre du travail Michel Sapin le 13 décembre dernier, et à ce jour resté sans réponse (courrier que vous pouvez lire ici), les syndicats (CGT, SUD, SNU-FSU et CNT) de l’inspection du travail de Rhône-Alpes dénoncent l’absence de soutien de la hiérarchie à l’inspectrice, l’attitude du directeur qui s’est « fait le relais des demandes exprimées par Tefal », et la « déshérence dans laquelle sont laissés les agents qui expriment leur souffrance ». Ils exigent « l’arrêt des pressions » sur l’action de leur collègue, la « reconnaissance immédiate » de son accident de service ainsi que « la garantie » de l’indépendance d’action de l’inspection du travail contre toutes influences indues, comme le prévoit la convention internationale n° 81. Un droit bien mis à mal...

 

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 16:12

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/attac-france

 

Taxe sur les transactions financières : la France ne doit pas manquer le rendez-vous

Lors du sommet franco-allemand du 19 février, la France et l'Allemagne rendront publique leur position commune sur le projet européen de taxe sur les transactions financières (TTF). Dans Les Echos du 30 janvier Pascal Canfin et Pierre Moscovici affirment que la France défend un projet «ambitieux» en accord avec les positions de l'Allemagne.

Dans cette tribune franco-allemande, Thomas Coutrot (Attac France), Hakima Himmich (Coalition Plus), Luc Lamprière (Oxfam France), Detlev Larcher (Attac Allemagne), Bruno Spire (Aides), Peter Wahl (WEED) leur répondent et font part de leurs inquiétudes quant aux véritables intentions du gouvernement français.

 


 

«Taxe sur les transactions financières, c’est maintenant!». Comme l’écrivent Pascal Canfin et Pierre Moscovici (Les Echos, 30/01), ministres du développement et de l’économie,  «après plus d'une décennie de mobilisation de la société civile pour défendre le bien-fondé d'une taxe sur les transactions financières, nous sommes maintenant au moment de la décision politique».

Nous, organisations des sociétés civiles française et allemande, nous réjouissons de voir arriver le moment de la décision politique. Mais nous sommes extrêmement inquiets concernant la dernière phrase du texte des deux ministres, «la France sera au rendez-vous».

Tout d’abord, les ministres s’engagent à ce que le produit de la taxe serve à financer «la lutte contre les grandes pandémies comme le sida ou le paludisme et la lutte contre le changement climatique», et nous devons nous en féliciter. Toutefois, à ce jour, seule la France, par la voix de ses ministres et de son Président de la République, s’est engagée sur cette question.

Or, alors que les ministres français clament leur souhait d’affecter des «ressources additionnelles» à la solidarité internationale, la taxe française sur les transactions financières n’a pas atteint cet objectif, puisque les financements liés à la taxe n’ont, en France, pas permis de dégager des ressources supplémentaires mais seulement de compenser des coupes budgétaires effectuées par ailleurs.

Il importe donc en passant au niveau européen de surmonter l’échec de la taxe française en la matière: la France et l’Allemagne, lors du sommet franco-allemand du 19 février, devront donc s’engager ensemble à affecter de manière additionnelle une partie des revenus de la taxe européenne sur les transactions financières à la solidarité internationale, la lutte contre le Sida et le changement climatique. Nous espérons que le gouvernement français pourra en convaincre ses partenaires européens, et notamment la Chancelière Angela Merkel.

Mais à quoi serviraient ces engagements si le produit de la TTF européenne se révélait finalement dérisoire? Or, en même temps qu’il nous promet un usage solidaire pour les fonds récoltés, le gouvernement français continue, selon nos informations, de s’employer en coulisses à rétrécir le plus possible l’assiette de la taxe et donc le volume de ces fonds.

Une illustration se trouve dans le texte même de leur tribune. Les ministres français s’y déclarent, en effet, en accord avec le gouvernement allemand pour «une taxe ambitieuse dont l'assiette aille au-delà des actions et inclue certains produits financiers, notamment dérivés, propices à la spéculation». Mais cette phrase ambigüe fausse la position allemande et cache, en fait, le bras de fer qui se joue actuellement dans la négociation entre Berlin et Bercy où le ministère des finances français tente à tout prix de sortir de l’assiette de la taxe les produits dérivés et les transactions à haute fréquence.

En face, la position du gouvernement allemand, comme celle de la Commission européenne, n’est pas de se limiter à «certains produits financiers propices à la spéculation» comme le voudrait Paris, mais, comme le stipule l’accord de gouvernement CDU-SPD, d'inclure  «tous les instruments financiers, en particulier les actions, obligations, actions de sociétés de financement ainsi que les produits dérivés» (p.46).

De même, la taxe proposée par la Commission Européenne ne vise pas particulièrement telle ou telle catégorie de titre financier mais toute pratique spéculative à haute fréquence. Ces transactions, qui peuvent concerner n’importe quelle catégorie d’actif, et sont effectuées à grande vitesse par des logiciels informatiques, ont proliféré et nourri l’instabilité des marchés sans apporter de service réel à l’économie. Il n’y a donc aucune rationalité à vouloir exclure de la taxe telle ou telle catégorie d’actif au motif qu’elle serait par nature moins spéculative que d’autres ! Inclure l’ensemble des produits dérivés est décisif car ils représentent aujourd’hui plus que deux tiers des transactions financières. N’oublions pas le lourd prix que nos sociétés ont payé et continuent de payer à cause de l’instabilité des marchés financiers !

En septembre 2011,  le ministère des finances français et son homologue allemand écrivaient dans une lettre commune à la Commission Européenne que «l’assiette de la taxe devrait être large et couvrir toutes les transactions liées à des instruments financiers tels les actions, obligations, transactions de devises et produits dérivés

Nous demandons aujourd’hui que la France tienne ses engagements envers ses partenaires et les citoyens européens. Toute exclusion d’une catégorie d’actifs serait une capitulation devant le lobby des banques et réduirait d’autant les recettes attendues pour la solidarité nationale, européenne et internationale.

 

Thomas Coutrot (Attac France), Hakima Himmich (Coalition Plus), Luc Lamprière (Oxfam France), Detlev Larcher (Attac Allemagne), Bruno Spire (Aides), Peter Wahl (WEED)

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/attac-france

 

 

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 16:00

 

 

Source : www.mediapart.fr

Le lobby réactionnaire sévit aussi en Europe

|  Par Ludovic Lamant

 

 

 

À l'automne, ils étaient parvenus à enterrer un texte sur le droit à l'avortement. Les mêmes, à commencer par les troupes françaises de La Manif pour tous, font aujourd'hui campagne contre un rapport sur les droits LGBT, soumis au vote mardi à Strasbourg. À l'approche des européennes, certains élus de droite se montrent de plus en plus sensibles aux pressions.

Actualisation mardi midi:

Le rapport Lunacek a été adopté mardi midi à 394 voix pour, 176 voix contre et 72 abstentions. Côté français, une partie des élus UMP et UDI s'est opposée au texte, tandis qu'une autre s'est abstenue. Nous reviendrons sur ce vote dans un article séparé, d'ici la fin d'après-midi. Lire le communiqué du parlement.

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De notre envoyé spécial à Bruxelles

Après avoir vidé de son contenu un texte sur le droit à l'avortement en décembre, les ultra-conservateurs vont-ils engranger une nouvelle victoire, mardi au parlement de Strasbourg? Cette fois, l'objet de leur colère est un rapport d'initiative (non contraignant) qui propose d'élaborer une « feuille de route » pour lutter contre l'homophobie dans l'Union. Mais, sauf grosse surprise, le « rapport Lunacek », du nom d'une eurodéputée autrichienne écolo, Ulrike Lunacek, qui l'a co-rédigé, devrait être adopté en séance plénière. 

Aux côtés de la procréation médicalement assistée (PMA) ou de l'enseignement de la « théorie du genre », ce texte était devenu l'un des épouvantails brandis par la Manif pour tous, pour mobiliser ses troupes, en amont de la mobilisation de dimanche. C'est « un projet anti-famille au niveau de l'Union européenne », affirmait, dans Le Figaro, l'un des porte-parole de ce mouvement, s'inquiétant d'un « agenda global pour faire reconnaître les droits fondamentaux des personnes LGBT ». Une pétition en ligne contre le rapport Lunacek avait quasiment atteint, lundi soir, la barre des 200 000 signataires. 

À l'origine, le texte paraissait pourtant très consensuel (lire la version française ici). Il propose d'établir un plan d'action, à l'échelle de l'UE, pour protéger les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres de discriminations liées à leur orientation sexuelle. Sur le modèle des « feuilles de route » qui existent déjà à l'encontre de discriminations liées, par exemple, au sexe (« stratégie pour l'égalité homme-femme ») ou à l'origine ethnique (« stratégie d'intégration des Roms », par exemple).


Ulrike Lunacek, eurodéputée autrichienne du groupe des Verts, est rapporteur du texte. © Reuters. 
Ulrike Lunacek, eurodéputée autrichienne du groupe des Verts, est rapporteur du texte. © Reuters.

Il revient à la commission européenne de prendre ce genre d'initiative. En mai 2013, onze États membres ont fait connaître leur soutien à cette démarche, dont la France, l'Italie, l'Autriche ou encore les Pays-Bas (lire la lettre en anglais, que l'Allemagne n'a pas signée). Mais Viviane Reding, la commissaire chargée du dossier, plutôt bien disposée, en général, sur ces questions, avait alors estimé qu'il ne s'agissait pas d'une priorité à ses yeux.

Face au blocage de l'exécutif de José Manuel Barroso, des parlementaires ont choisi de mettre la pression, via ce rapport d'initiative. De l'avis de bon nombre d'observateurs, la copie est prudente. Elle liste une série de mesures contre les discriminations dans le secteur de la santé, de l'éducation ou encore au travail. Mais elle prend soin de respecter le sacro-saint principe de « subsidiarité », laissant aux États membres leur marge de manœuvre en la matière. Et ne s'aventure pas, par exemple, sur le terrain politiquement sensible du « mariage pour tous ».


 

Conséquence de cette prudence assumée : le projet de rapport a été adopté à une très large majorité, lors d'un vote en commission des libertés civiles, en décembre – 40 voix pour, deux contre, six abstentions. Les cinq premiers groupes du parlement (la droite du PPE, les socialistes et démocrates, les libéraux, les Verts et la gauche de la GUE) l'ont soutenu en bloc, ce jour-là. L'adoption du rapport, en séance plénière mardi à Strasbourg, devrait donc être une formalité.

Mais entre-temps, des conservateurs de tous bords, mêlant extrémistes religieux et militants anti-avortement, ont mobilisé contre ce texte, qui, selon eux, introduit « une nouvelle définition de l'identité humaine », basée, non plus sur l'« identité sexuée », mais sur l'orientation sexuelle, et plaide pour l'« enseignement de l'identité de genre » à l'école. Ils ont inondé, semble-t-il, les boîtes mail de leurs élus – des milliers de courriels ont été envoyés durant le seul week-end dernier, aux eurodéputés français. « J'ai reçu des tombereaux de mails, qui ne sont pas signés par des organisations, comme c'est souvent le cas d'habitude, mais par des individus, qui ont suivi des procédures très précises, copiant-collant des messages types », raconte Sylvie Guillaume, une eurodéputée socialiste qui votera en faveur du texte, lors de la séance de mardi.

Le précédent du rapport Estrela

À l'approche des élections européennes de mai, certains s'interrogent sur la stratégie des élus du parti populaire européen (PPE, droite, premier groupe de l'hémicycle). Il n'est pas exclu que des élus PPE d'Italie ou de Pologne, mais aussi quelques eurodéputés français de l'UMP, votent mardi contre le rapport. Après la mobilisation dominicale de la Manif pour tous, la tension est montée d'un cran dans les rangs de la droite française.

Sollicitée par Mediapart, l'eurodéputée Véronique Mathieu (UMP), qui s'est prononcée pour le texte lors du vote en commission, a préféré ne pas répondre à nos questions, dans l'attente d'une réunion clé de la délégation française du PPE, mardi matin à Strasbourg. « Les opposants au rapport cherchent à désinformer les élus comme le public, pour constituer un bloc d'opposition, dans le contexte des élections européennes », résume Bruno Selun, qui dirige l'inter-groupe du parlement européen sur les questions LGBT.  

L'affaire est suivie avec d'autant plus d'attention, qu'il existe un précédent spectaculaire : le torpillage en règle, à l'automne, du rapport Estrela, du nom de sa rapporteure socialiste portugaise, Edite Estrela. Il s'agissait là encore d'un rapport d'initiative, qui réclamait en particulier un accès généralisé, pour les femmes, à la contraception et à des services d'avortement sûrs. Lors de débats houleux à Strasbourg, Edite Estrela fut huée, et Bruno Gollnisch (FN) très applaudi. Après un report de deux mois du vote, sur pression des conservateurs britanniques et polonais, c'est finalement une majorité serrée (334 contre 327) qui l'a emporté à la session de décembre, pour un texte réduit à une peau de chagrin affirmant… la primauté des États sur ces questions. Et c'en fut fini du rapport Estrela.  

Le rapport Lunacek pourrait-il connaître le même sort funeste que le rapport de sa collègue socialiste ? Bruno Selun, de l'inter-groupe sur les questions LGBT, n'y croit pas : « Le rapport Estrela visait la lune : il parlait d'avortement pour tous, d'accès à la PMA, etc. Edite Estrela l'a écrit de bout en bout, sans jouer le jeu des compromis avec les autres groupes. Le travail sur le rapport Lunacek a été beaucoup plus collectif, en impliquant les cinq groupes politiques qui soutiennent la démarche. C'est donc un texte beaucoup plus consensuel », estime-t-il.

« Le débat sur le rapport Estrela ne s'est pas concentré sur le contenu du texte, mais sur le fait de savoir s'il revenait à l'Europe, ou pas, de se prononcer sur ces questions, explique la socialiste Sylvie Guillaume. Dans le cas du rapport Lunacek, c'est différent : son auteur a fait très attention à préciser ce que peut faire l'Europe, et ce qu'il revient aux États. C'est bien mieux ficelé. » Il faudrait donc se garder de rapprocher ces deux textes.

En attendant, Philippe de Villiers a déposé, pour le groupe EFD (Europe Libertés Démocratie), un amendement qui sera soumis au vote mardi, qui tente de reproduire le « coup » du rapport Estrela. Il s'en tient à quelques lignes : « Le parlement européen appelle (les parties concernées) à œuvrer dans le cadre de leurs compétences respectives, en faveur de la pleine jouissance de l'ensemble des droits fondamentaux pour tous les citoyens. » Difficile de dire, en l'état, combien d'élus se risqueront à le voter, mais des élus français de l'UMP pourraient soutenir la motion.

Ces chantiers s'ouvrent à Strasbourg alors que l'Espagne débat d'une proposition de loi anti-IVG du gouvernement Rajoy, que les mobilisations en défense de l'IVG, en réaction, surgissent en Espagne comme en France, et que l'exécutif français reporte son projet de loi sur la famille, sous la pression de la Manif pour tous. Ces débats sociétaux bouillonnants s'annoncent comme l'un des pivots des élections à venir – une petite surprise, pour ceux qui s'attendaient à ce que la gestion de la crise économique, et la lutte contre le chômage en Europe, accaparent toutes les discussions de la campagne électorale.

Pour l'eurodéputée néerlandaise Sophia In't Veld, du groupe des libéraux (auquel est rattaché le Modem, de François Bayrou), il y aurait même dans ces contestations réactionnaires matière à se réjouir, y compris pour le camp progressiste : « Cet activisme conservateur montre clairement que l'UE n'est plus une simple union douanière ou exclusivement un marché intérieur. Cela montre que le débat sur la dimension éthique des politiques de l'Union a véritablement débuté. »

 

 

 

 

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 


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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 15:49

 

Source : www.mediapart.fr

 

La droite réac fait plier le gouvernement

|  Par Lénaïg Bredoux et Mathieu Magnaudeix

 

 

 

Au lendemain d'une manifestation de la Manif pour tous, le gouvernement a cédé. La loi famille, initialement prévue pour avril, ne sera pas déposée avant 2015. Quant à la procréation médicalement assistée, le président du Comité consultatif national d'éthique estime qu'il devrait rendre son avis sur le sujet « d'ici un an ». Une nouvelle illustration du désintérêt de François Hollande pour les questions de société.

Reculer pour mieux se renier. Face à la mobilisation de la droite réac, le gouvernement a choisi de renoncer à plusieurs de ses engagements : il a annoncé lundi qu’il s’opposerait à la PMA dans la future loi famille, elle-même en passe d’être purement et simplement enterrée. Et même sur la question du genre, l’exécutif est sur la défensive.

La chronologie des faits, lundi, est confondante : après les manifestations massives de la Manif pour tous, c’est d’abord Manuel Valls qui sonne la charge et annonce, en lieu et place des ministres concernés et du premier ministre, que le gouvernement s’opposera à tout amendement incluant la procréation médicale assistée (PMA) pour les femmes seules et les couples de femmes. Le patron des députés socialistes Bruno Le Roux s’agace et dément. Mais quelques minutes après, Matignon est contraint d’embrayer pour confirmer les propos du ministre de l’intérieur.

Les services du premier ministre vont encore plus loin et infligent un véritable camouflet à Dominique Bertinotti. Vendredi encore, dans un entretien à Mediapart, la ministre déléguée à la famille jurait que sa loi famille, promise depuis plus d’un an et demi, serait examinée en conseil des ministres en avril, après les municipales, puis par l’Assemblée au second semestre 2014. Las, Matignon annonce lundi qu’il abandonne toute loi famille en 2014. Une annonce qui sonne comme un enterrement définitif de ce projet de loi qui devait, entre autres, accorder un statut au beau-parent, créer de nouveaux outils juridiques pour faciliter la vie des familles recomposées ou faciliter le recours à l'adoption simple.

La droite peut triompher ; la "Manif pour tous" a remporté une victoire.

La PMA était une promesse de campagne de François Hollande – elle ne figure pas parmi les 60 engagements mais le candidat s’y était dit favorable à plusieurs reprises. Surtout, sa majorité s’est fortement mobilisée sur le sujet à l’occasion du débat sur le mariage pour tous : le groupe socialiste à l’Assemblée y était favorable, soutenu par le très hollandais Bruno Le Roux. Mais face à la mobilisation des anti (déjà !), Jean-Marc Ayrault avait tordu le bras de sa majorité pour l’empêcher de déposer un amendement PMA dans le projet de loi de Christiane Taubira. En échange, il avait promis qu’elle figurerait dans la loi famille.

Mais cette position a à peine tenu un mois. Fin janvier 2013, juste avant une manifestation de la "Manif pour tous", François Hollande prenait ses distances avec son premier ministre et avec la promesse de la PMA : c’est lui qui a demandé que soit d’abord consulté le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et annoncé que le gouvernement suivrait son avis. Son président Jean-Claude Ameisen a annoncé lundi à Mediapart que sa décision n’interviendrait sans doute pas avant un an.

Pour la majorité, c’est une nouvelle pilule difficile à avaler. « Le débat sur la PMA n'est pas clos. Cet engagement de campagne devra être tenu dans le quinquennat. Attendons l'avis du CCNE », veut croire le secrétaire national du PS aux questions de société, Marc Coatanéa, qui a réagi sur Twitter. Le président du groupe PS, Bruno Le Roux, pris de cours lundi matin par les annonces de Manuel Valls, espère désormais que la loi famille sera votée avec la PMA, après l’avis du CCNE. « Différer un texte où il n'y avait pas la PMA est une bonne décision », a-t-il dit sur Twitter.

Mais d'autres ne cachent pas leur déception. « Bien sûr, il ne faut pas heurter, brusquer. Mais être de gauche, c'est être toujours aux avant-postes de l'ouverture des droits, dans la conquête du progrès. Nous ne l'assumons pas forcément », déplore pour sa part le député PS Thomas Thévenoud, un proche d’Arnaud Montebourg. « La position du PS a été fixée il y a plusieurs années, le groupe PS a voté très majoritairement pour la PMA fin 2012, et leur conviction n'a pas changé, rappelle Patrick Bloche, président PS de la commission des affaires culturelles de l'Assemblée. J'espère qu'il y aura un dialogue constructif entre le gouvernement et sa majorité. » Le député de Paris regrette par ailleurs « l'amalgame » fait par Matignon et Manuel Valls entre la PMA et la gestation pour autrui (GPA). « Ce sont deux débats très distincts, ce n'est pas opportun de les lier. » « Les femmes espagnoles viendront avorter en France, et les femmes françaises iront en Espagne faire une PMA », résume un député PS, abasourdi.

Pour EELV, il s’agit d’un « recul inacceptable qui loin de calmer le jeu, ne peut que galvaniser les mouvements réactionnaires et conservateurs qui manifestent contre l’égalité ». Même tonalité chez les associations mobilisées sur ce dossier, comme Osez le féminisme qui dénonce un « véritable bal des renoncements » ou le collectif Oui oui oui, qui a tenu lundi à « féliciter les socialistes de leur lâcheté ».

Valls, « vice-premier ministre »

En réalité, ces cafouillages invraisemblables en disent long sur la radicalisation d’une partie de la droite, mais aussi sur le gouvernement, sa communication, son fonctionnement et sa ligne politique. Depuis le 17 novembre 2012 et la première grande manifestation des opposants au mariage pour tous, le gouvernement a dû faire face à la constitution d’un mouvement social à droite auquel il n’était pas préparé.

 

"Manif pour tous", dimanche 2 février"
Manif pour tous", dimanche 2 février © Nicolas Serve

Il n’en est pas à l’origine et c’est bien l’UMP qui, par calcul électoraliste, en est la première responsable. Mais les hésitations de l’exécutif ont également contribué à alimenter la machine folle de la droite réac. Elles relèvent à la fois d’erreurs de communication : les polémiques sur le genre à l’école l’ont démontré, comme lorsque le ministre de l’éducation nationale Vincent Peillon reprend l’expression de « théorie du genre », ou que Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des droits des femmes, semble parfois bien seule à défendre ses textes. La semaine dernière, alors que des mouvements aussi disparates que la Manif pour tous et Farida Belghoul dénonçaient les ABCD de l’égalité instaurée par les deux ministres, plusieurs de ses collègues du gouvernement savaient à peine de quoi l'on parlait.

Ainsi Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, rencontré vendredi, semblait-il complètement dans le flou : « Dans les discussions sociétales, les couches populaires ont des représentations qu’il est difficile de faire évoluer. On n’a pas forcément les mots, le discours qui va avec. Cela ne date pas d’aujourd’hui… Et puis on ne peut pas tout faire tout le temps. C’est compliqué. Et si l'on en fait trop, on nous reproche de délaisser le social. »

Une autre ministre du gouvernement, sous couvert d’anonymat, confiait de son côté en début de semaine dernière, à propos de la PMA : « Hollande a raison, ce n’est pas notre engagement. Et puis moi je l’ai toujours dit : un couple de lesbiennes qui veut un enfant, elle peut le faire naturellement ! Ce n’est pas à la loi de gérer ça, cela va trop loin. » Une troisième enfin soufflait son exaspération à l’encontre de Vallaud-Belkacem, accusée d’avoir privilégié les coups de communication au risque de piéger l’ensemble du gouvernement. Ambiance.

Ces prises de position rappellent en tout cas furieusement les débats qui agitaient le PS quand il était dans l’opposition. Comme beaucoup de formations politiques, il n’a pas échappé à la règle qui veut que les sujets de société, l’égalité homos-hétéros ou l’égalité femmes-hommes ou les discriminations de couleur et d’origine, soient jugés périphériques.

« Les sujets de société, ce sont les sciences molles de la politique. Ce ne sont pas des matières nobles comme l’économie, le budget ou la défense… Ils sont donc laissés à ceux que ça intéresse, témoigne Laurence Rossignol, porte-parole du PS et ancienne secrétaire nationale aux droits des femmes. Pendant des années, j’ai entendu : “Tu nous fais chier avec tes trucs !” Et quand on discutait de ces sujets en bureau national, beaucoup d’hommes parlaient d’autre chose ou sortaient téléphoner ! » En 2008, 14 grosses fédérations socialistes avaient même demandé à ce que la nouvelle déclaration de principes du PS soit amendée pour enlever le terme de féminisme. Peine perdue. Mais elles avaient pu compter sur le soutien d’un certain François Hollande.

Le président de la République n’est pas contre plus d’égalité (la loi en cours d’adoption sur l’égalité femmes-hommes ou la mise en place de dispositifs sur la parité le montrent), mais il n’a aucune appétence particulière pour ces sujets, à part sur la fin de vie. Si elles provoquent de fortes contestations ou renforcent son impopularité, il n’a aucun mal à y renoncer, lui qui avait fait campagne sur l’apaisement de la société après cinq ans de sarkozysme. Les reculs, même officiellement provisoires, sur le droit de vote des étrangers, les contrôles au faciès ou, aujourd’hui, la PMA, l’attestent. « Tant qu’elle n’a pas fait de vagues, Vallaud-Belkacem a pu avancer… Elle avait carte blanche et le soutien de l’Élysée et de Matignon », dit aussi un pilier de la majorité.

En face, aucun poids lourd du gouvernement ne s’est franchement affirmé sur ces dossiers : Valls a bâti sa popularité sur la sécurité, Montebourg sur Florange et l’industrie mais Peillon, qui aurait pu s’imposer comme un contrepoids au conservatisme élyséen, peine à trouver sa place politique et médiatique. Même chose pour Pierre Moscovici. Quant à Jean-Marc Ayrault, s’il a laissé carte blanche à Najat Vallaud-Belkacem et soutient ses initiatives, il souffre toujours d’un déficit de conviction dans ses interventions publiques.

À tel point que c’est de nouveau Manuel Valls qui est monté au créneau depuis dimanche. Dans le JDD dimanche puis sur RTL lundi, où il a annoncé en avant-première le premier recul du jour sur la PMA. Certes, le ministre de l’intérieur est chargé de l’ordre public, et donc des manifestations, et il reçoit les alertes des préfets sur les mouvements d’extrême droite qui inquiètent légitimement le pouvoir en place. Mais une fois de plus, Manuel Valls est allé bien au-delà de son périmètre ministériel.

« Nos institutions évoluent… Il y a un vice-premier ministre. Le changement c’est maintenant ! », ironise un parlementaire socialiste, dépité. À chaque fois, le même mécanisme se met à l’œuvre : une politique publique devient une polémique ; Matignon peine à organiser la riposte, semblant souvent sous-estimer les mobilisations sociales contre sa politique ; quelques ministres vont sur les plateaux télé mais restent inaudibles car méconnus (par exemple, Dominique Bertinotti) ; Valls s’engouffre dans la brèche, va au feu et mord sur la ligne politique collective, avec l’accord de l’Élysée. Le ministre de l’intérieur est encore et toujours le symptôme de l’espace laissé vacant par ses camarades, et de leurs hésitations sur le fond.

 

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Source : www.mediapart.fr

 

 

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 19:25

 

Source : www.acrimed.org

 

La fabrication du consentement, 25 ans après

le 16 janvier 2014

 

 

 

Nous publions ci-dessous, avec l’accord de The Real News Network, site américain d’information alternative (classé à gauche), la traduction d’un entretien vidéo avec Edward S. Herman, réalisé à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la parution de Manufacturing Consent, ouvrage dont il est co-auteur avec Noam Chomsky et que nous avions recensé lors de sa réédition en France. (Acrimed)

- Paul Jay, rédacteur en chef à The Real News Network  : Bienvenue sur The Real News Network, je m’appelle Paul Jay, et vous parle depuis Baltimore. Il y a vingt-cinq ans, un livre intitulé La Fabrique du consentement, coécrit par Noam Chomsky et Edward S. Herman, renouvela l’analyse des médias et mit en lumière ce qu’ils appelèrent le « modèle de propagande ». Edward S. Herman est justement en ligne avec nous pour revenir sur le sens - hier comme aujourd’hui - de ce livre. Il est économiste, observateur des médias et auteur de nombreux ouvrages. Il a longtemps enseigné à la Wharton School au sein de l’université de Pennsylvanie. La Fabrique du consentement, Génocide et propagande et Corporate Control (non traduit) figurent parmi ses ouvrages les plus connus. Merci beaucoup d’être avec nous Edward.

- Edward Herman  : Avec plaisir.

- Paul Jay  : Selon vous, pourquoi le livre a-t-il eu un tel retentissement ? Vous y attendiez-vous quand vous l’avez écrit ? Malgré son succès considérable auprès du grand public, le considériez-vous davantage comme un travail d’universitaire ? Il est même à l’origine d’un documentaire. Et c’est l’un des ouvrages de référence de ces 25 dernières années.

- Edward Herman  : Il n’a pas fait tant de bruit que cela dans les grands médias. Il a fait du bruit à gauche. Cependant, même là, il y eut un débat car l’idée selon laquelle il existe un modèle structurel qui explique que les médias font ce qu’ils font en raison de facteurs structurels profonds et l’idée selon laquelle il allait être difficile d’agir sur eux allait à l’encontre de ce que beaucoup pensaient à gauche ; ils pensaient que l’on pouvait réformer les médias assez facilement en légiférant avec discernement, ce qui aboutirait à un système plus juste. Mais il y a un véritable modèle de propagande : La Fabrique du consentement montre qu’il y a des facteurs profondément enracinés à tout cela qui ne peuvent être modifiés par quelques réformes progressistes.

- Paul Jay  : Pouvez-vous nous en dire plus sur ces facteurs profonds ? Existent-ils toujours ou bien ont-ils varié au fil du temps ?

- Edward Herman  : Le modèle de propagande est un modèle structurel selon lequel les médias sont caractérisés par leur propriétaire – qui les possède –, et par le fait que leur source principale de financement est la publicité. Aux États-Unis, ces sources sont des gens puissants, à savoir des responsables du Pentagone, des chefs de grandes entreprises, etc. Ce qui compte aussi dans ce modèle, c’est que les retours négatifs – critiques en règle – sont aussi le fait des puissants. Enfin, autre élément de ce modèle : l’idéologie très américaine qui le sous-tend, à savoir l’anticommunisme et la foi dans un marché libre et non faussé, dogmes acceptés par tous et partout dans les médias dominants.

C’est donc cet ensemble de facteurs non négligeables qui constitue le modèle de propagande. Et ils sont toujours d’actualité. Certains estiment que les nouveaux médias, qui se sont plus ou moins substitués aux anciens, vont amener le changement. Mais les anciens médias faisaient beaucoup de journalisme, certes assez médiocre, mais il y avait, notamment dans les journaux et les magazines, des journalistes qui enquêtaient. Or l’avènement des nouveaux médias, c’est l’avènement de la publicité qu’ils ont largement absorbé, plongeant un peu plus dans la crise les anciens médias qui perdent ainsi des recettes publicitaires et licencient des journalistes à tour de bras sans que les nouveaux médias ne prennent le relais.

Pourtant moi comme beaucoup d’autres pensions que les nouveaux médias ne pourraient qu’être plus démocratiques. C’était sans compter sur la concentration croissante dans les nouveaux médias. Beaucoup de ces nouveaux médias sont les médias sociaux qui génèrent sans doute des liens personnels et des égos boursouflés, mais peu de journalisme d’investigation. Google, Facebook et consorts font tout sauf du journalisme d’investigation. Au mieux, ils compilent ce que font les autres et le vendent, notamment aux annonceurs. Il y a donc dans les nouveaux médias une concurrence avec les anciens médias pour les recettes publicitaires, et ces nouveaux médias passent le plus clair de leur temps à se demander où et comment placer des annonces.

- Paul Jay  : Si l’on se penche sur les salles de rédaction des grands médias – et comme vous le savez, j’en ai fait partie pendant des années –, ce qui m’a toujours frappé, notamment aux États-Unis, c’est qu’il semble y avoir une croyance partagée par les journalistes selon laquelle la politique étrangère américaine ne peut qu’être pétrie de bonnes intentions. Par définition, elle promeut une certaine forme de démocratie, lutte contre certaines formes de tyrannie et même s’il y a bien quelques actions politiques déplorables, ce ne sont que des erreurs émanant des individus ou d’un gouvernement particulier – au moins celui de Bush. Reste que depuis Truman jusqu’à aujourd’hui, il y a nécessairement volonté de bien faire. Comment articuler cela aux facteurs structurels que vous évoquiez ?

- Edward Herman  : Je crois que le lien est très étroit parce qu’en vertu des facteurs structurels – disons sur les sources par exemple – d’où vous tenez vos informations ? – vous allez chercher vos informations du côté des responsables, du ministre de l’Intérieur, du Pentagone. Et ceux qui sont en place sont des types conservateurs, très riches. Et les critiques elles-mêmes, quand il y en a, viennent de ces mêmes responsables, du Pentagone ou autres, des puissants à droite. Et l’idéologie sous-jacente à toute cette structure, c’est que le communisme, c’est (le) mal alors que le marché libre et non faussé, c’est (le) bien. Voilà ce qu’ils défendent, c’est leur but, et donc ce sont des gens bien.

Je crois que ça remonte très loin tout ça. L’idée selon laquelle nous sommes bons et même supérieurs, on la trouve déjà chez Teddy Roosevelt qui nous considérait comme naturellement supérieurs. Et cette vision du monde, elle est profondément ancrée, très profondément ancrée, mais c’est de l’idéologie et toute la structure du pouvoir le reflète. Et à mesure que l’empire se consolide, eh bien, il faut tout faire pour être bon. Les médias ne sont que le reflet de cela, font partie intégrante de l’économie politique. Ils reflètent ce que les acteurs majeurs telles que les grandes multinationales ou les responsables au gouvernement souhaitent.

- Paul Jay  : On peut aussi penser à des cas comme celui de Dick Cheney qui peut aujourd’hui encore aller sur des plateaux télé et dire le plus sérieusement du monde « oh, vous savez, toutes les agences de renseignement pensaient qu’il y avait des armes de destruction massive », comme s’il ne s’agissait pas là d’un mensonge éhonté. Mais on en sait tellement plus aujourd’hui, aussi bien du côté des services de renseignements britanniques (grâce au mémo de Downing Street) qui pensaient qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive que du côté du renseignement américain à qui on a demandé de le (faire) croire officiellement. Reste que les médias continuent de l’inviter pour dire ce genre choses, lui et beaucoup d’autres. Quant au président Obama, lui, il n’a aucun compte à rendre aux médias : il a commencé par critiquer cette guerre en la qualifiant de stupide mais n’a pas demandé de comptes ni à Cheney ni à Bush pour une guerre illégale et, pour finir, l’a même fait sienne, menant aujourd’hui la même politique. Et les médias dans tout ça ? Souvenez-vous de Gore Vidal qui parlait autrefois des États-Unis de l’Amnésie plutôt que d’Amérique. Les médias n’y échappent pas, même si les journalistes à qui l’on parle, individuellement, ne sont pas dupes.

- Edward Herman  : Effectivement, beaucoup de journalistes ne sont pas dupes ; le problème, c’est que ceux qui sont les plus visibles sont les mêmes qui endossent la vision des dominants. Donc oui, ils sont assez extra-ordinaires, ces journalistes. En dépit de ces nouveaux médias et du développement supposé de la démocratie, lorsque Bush voulut aller en guerre en 2003, il pouvait mentir, et ses mensonges passaient comme une lettre à la poste. Certes le Times et le Washington Post se sont excusés après coup de n’avoir pas été assez critiques, mais il y avait beaucoup de gens à l’époque qui avaient une vision radicalement différente, et il n’était pas difficile de montrer que les affirmations de Bush selon lesquelles l’Irak détenait des armes de destruction massive étaient fausses. Mais ceux qui pensaient ça étaient tenus à l’écart des médias.

- Paul Jay  : Donc pour revenir aux nouveaux médias (dont The Real News fait partie, me semble-t-il), il y a là une brèche qui s’est ouverte. Autrement dit, Internet permet à The Real News et à d’autres médias indépendants d’exister, et de dire le genre de choses qui ne passent pas dans les grands médias. Mais ce que vous avez raison d’ajouter, c’est que nous ne nous adressons qu’à une infime partie de la population. Le défi, pour nous, c’est donc d’accepter que le monde n’est pas prêt de changer, et les grands médias non plus. À nous, donc, de trouver le moyen de toucher le plus grand nombre.

- Edward Herman  : Tout à fait. Mais je crois que ce que vous faites est important car dans les grands médias il n’y a pas de place pour les points de vue alternatifs. Il est certain qu’il faudrait plus de journalisme d’enquête, et que si vous aviez plus de moyens, vous le feriez ici à The Real News Network. Mais à défaut de cela, encore peut-on inviter des gens qui ont mené ce travail d’enquête, ou qui à tout le moins défendent un point de vue qu’on ne lit jamais dans le New York Times. C’est là que The Real Network peut vraiment être utile – et l’est, d’ailleurs, d’ores et déjà.

- Paul Jay  : Tout à fait d’accord. Il se trouve que l’on discute en ce moment même de la création d’un regroupement d’agences de presse indépendante, où nous allons tous ensemble tenter de lever des fonds suffisants pour mener le type de travail journalistique dont vous parliez à l’instant.

- Edward Herman  : Tant mieux, c’est une belle idée.

- Paul Jay  : Pour finir, 25 ans après ce livre, que vous inspire-t-il d’autre ?

- Edward Herman  : Je crois malheureusement que l’avenir est plutôt sombre car nous sommes dans un système belliqueux où guerre et patriotisme s’entremêlent. Le gouvernement est très puissant et très belliqueux. La concentration dans les médias ne cesse d’augmenter. Quant à Internet, il a déçu jusqu’ici, même s’il reste du potentiel à exploiter. Ce dont nous avons vraiment besoin, cependant, c’est d’une vraie démocratie. Disons, une démocratie digne de ce nom. Le gros problème, c’est que les inégalités se sont creusées, ce qui n’a pas été sans effet sur le monde politique, dont le centre de gravité s’est déplacé vers la droite. Or les gens de droite ne souhaitent pas que les médias se démocratisent. Ils ne veulent même pas d’un système plus juste, encore moins d’un système d’aides aux médias indépendants, qui serait souhaitable selon moi. Ce serait formidable mais j’ai bien peur que ce ne soit pas pour demain. La question sous-jacente, c’est celle d’une démocratisation qui permettrait à l’intérêt général d’irriguer les décisions politiques. Malheureusement, c’est un cercle vicieux : si les médias sont corrompus, ils n’ont aucune raison de favoriser le processus de démocratisation. Et sans démocratisation, il est difficile d’améliorer les médias. Mais il faut continuer de se battre dans ce sens.

- Paul Jay  : Très bien. Merci d’avoir été avec nous, Edward.

- Edward Herman  : De rien, Paul.

- Paul Jay  : Et merci à vous de nous avoir rejoint sur The Real Network.

 

 

Source : www.acrimed.org

 


 

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 19:05

 

Source : http://www.huffingtonpost.fr

 

Corruption: le secteur des marchés publics est le plus corrompu de France

Le HuffPost avec AFP  |  Publication: 03/02/2014 14h38 CET  |  Mis à jour: 03/02/2014 14h45 CET

 

 


 

CORRUPTION - La corruption coûte chaque année près de 120 milliards d'euros à l'économie de l'Union européenne, selon un rapport publié lundi par la Commission européenne, qui fait la liste des secteurs où la situation pourrait être améliorée. "La corruption sape la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques et l'état de droit, elle nuit à l'économie européenne et prive les pouvoirs publics des recettes fiscales dont ils ont cruellement besoin", a souligné dans un communiqué la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmström.

"Les Etats membres ont beaucoup fait au cours des dernières années pour lutter contre la corruption, mais le rapport publié aujourd'hui montre que ces efforts sont loin d'être suffisants", selon elle. Ce rapport, le premier du genre, n'établit pas de classement entre pays européens en matière de corruption, mais relève les principales lacunes observées dans la lutte anti-corruption au niveau européen.

En particulier, les contrôles internes portant sur les procédures au sein des administrations publiques sont insuffisants, et les règles relatives aux conflits d'intérêts varient d'un Etat à l'autre, de même que l'efficacité de la répression et des poursuites. Le rapport déplore aussi que la plupart des Etats de l'UE ne disposent pas de statistiques globales sur les délits de corruption, ce qui rend la comparaison et l'évaluation plus difficiles.

Il souligne enfin que l'intégrité de la vie politique reste un problème dans de nombreux Etats membres: il n'est par exemple pas courant que des partis politiques ou des assemblées élues se dotent de code de conduite en matière de corruption, et ceux qui existent manquent souvent d'effets réels. Des lacunes importantes subsistent notamment en matière de financement des partis politiques. Enfin, le secteur des marchés publics est particulièrement exposé à la corruption, note le rapport.

Le chapitre sur la France insiste en particulier sur ce dernier point, ainsi que sur les risques de corruption dans les transactions commerciales internationales. La Commission publie parallèlement un sondage Eurobaromètre qui montre que 76% des Européens pensent que la corruption est un phénomène très répandu. Ils sont 8% à affirmer avoir fait l'objet ou été témoin d'un acte de corruption au cours de l'année qui précède. En France, 68% des personnes interrogées estiment que la corruption est très répandue et 2% disent y avoir été confrontées au cours de l'année écoulée.

 

 

Source : http://www.huffingtonpost.fr

 

 

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 18:53

 

Source : www.liberation.fr

 

Comment un sondage orienté s'en prend aux chômeurs
Luc PEILLON 3 février 2014 à 07:18

 

 

A Pôle Emploi, à Nice, le 27 février 2013. A Pôle Emploi, à Nice, le 27 février 2013. (Photo Eric Gaillard. Reuters)

 

DÉCRYPTAGE

Dans une enquête BVA publiée ce week-end, l'opinion française semble favorable aux mesures drastiques de réduction des droits des chômeurs prônées par la CGPME.

 

Quatre milliards d’euros de déficit, près de 20 milliards de dette cumulée… Le régime d’assurance chômage en France n’est pas au mieux. Le résultat de la crise économique, qui conduit aujourd’hui plus de 3 millions de personnes à être privées d’emploi (5 millions en comptant les chômeurs ayant exercé une activité réduite). La conséquence de la crise, vraiment ? Et si finalement, les chômeurs ne l’étaient pas aussi, pour une bonne part, à cause de leur «paresse» ? Autrement dit, incités par un régime d’assurance chômage trop généreux, à préférer l’oisiveté plutôt que le retour à l’emploi ? Cette petite musique de fond, distillée depuis plusieurs années, notamment depuis l’ère Sarkozy sous le label «assistanat», revient en force au moment où se renégocie, depuis deux semaines, la convention Unedic. Et pour l’alimenter, rien de mieux qu’un sondage d’opinion, aux questions quelque peu orientées. A cet égard, l’enquête BVA pour I-Télé et le Parisien publiée samedi est un modèle du genre. Et pour cause, les questions posées sont directement inspirées par l’organisation patronale CGPME. Décryptage.

L’assurance-chômage, un sujet prioritaire ou important ?

En préambule des mesures testées, on découvre que «revoir l’indemnisation des chômeurs est une réforme» jugée «prioritaire» par 34% des personnes interrogées, «importante mais pas prioritaire» pour la majorité (48%), et «secondaire» par 18% des autres. Au final, nous dit BVA : «Sans être leur priorité absolue, la réforme de l’indemnisation chômage constitue un enjeu important pour huit Français sur dix (82%)». On pourrait également prendre les résultats dans l’autre sens et en conclure que «tout en étant considérée comme importante, cette réforme n’est pas jugée prioritaire par les deux tiers des Français (64%)». Même parmi les sympathisants de droite, le caractère «prioritaire» de la réforme n’est pas majoritaire (44%). Le sondage perdait néanmoins de son intérêt. Epousons donc la conclusion de BVA sur l’importance de la réforme, et donc de cette enquête.

 
 
Des indemnités plafonnées ?

Première «mesure choc d’économie» suggérée, comme les autres, par la CGPME : «Ouvrir une possibilité de plafonner volontairement l’indemnisation (qui peut aujourd’hui atteindre plus de 6 000 euros mensuels) en échange d’une baisse de cotisations». La question de cette indemnité plafond de 6 950 euros brut par mois (en 2012) n’est pas nouvelle dans le débat public. Depuis plusieurs années, d’aucuns suggèrent que ce plafond est trop élevé. Rappelons tout d’abord qu’il constitue, au mieux, 57% de l’ancien salaire, et surtout 0,06% des personnes indemnisées en France (1 400 personnes)… Autre problème : cette mesure serait tout sauf une économie. En effet, d’une manière générale, les cadres utilisent 18% du montant total des indemnités chômage, mais apportent 30% des cotisations… Ils contribuent en effet pour les autres catégories, et notamment pour les employés, qui consomment 30% des allocations, alors qu’ils n’apportent que 21% des ressources. Bref, répondre «oui» à cette question aurait plutôt comme conséquence de plomber les comptes de l’Unedic, et non pas de réaliser une «économie». L’explication, évidemment, n’est pas énoncée avant de poser la question.

Radier automatiquement après deux offres refusées ?

Seconde mesure d’économie testée, pour laquelle 64% des Français seraient «favorables» : «Radier automatiquement les chômeurs qui refusent plus de deux offres raisonnables d’emploi». Problème pour cette question : cette disposition est déjà en vigueur… Ainsi, le «refus à deux reprises sans motif légitime d’une offre raisonnable d’emploi» est un motif de radiation de Pôle Emploi. Seule différence dans la question : le caractère «automatique» de la radiation. Sauf que juger du caractère «raisonnable» de l’offre d’emploi n’a, par définition, rien d’automatique. En effet, il découle, selon le code du travail, de l’adéquation de l’offre avec, en autres, la formation, les qualifications, les expériences professionnelles, la situation personnelle et familiale du demandeur d’emploi, la zone géographique ou encore le salaire attendu. Rendre automatique la radiation nécessiterait donc de revoir la définition du caractère «raisonnable» de l’offre.

Exclure les techniciens du régime des intermittents ?

Troisième suggestion : «Exclure du régime spécifique des intermittents les techniciens du spectacle, qui pourraient être soumis au droit commun», qui séduit 61% des personnes interrogées. Le régime des intermittents, forme de soutien à la création artistique, répond à la discontinuité de l’emploi dans le secteur. Et les techniciens ne subissent pas moins cette discontinuité que les artistes eux-mêmes. Dès lors, les exclure du système reviendrait à rendre totalement bancale l’économie du spectacle résultant du régime des intermittents. D’une manière générale, ce sont évidemment les intermittents, mais aussi les CDD et l’intérim, soit l’ensemble des contrats précaires, qui «coûtent plus qu’ils ne rapportent». C’est le principe même du système assurantiel, qui est de mutualiser les risques. Et ceux qui connaissent le plus grand risque d’entrer à Pôle Emploi sont bien sûr les contrats précaires. En décembre 2013, les fins de CDD et de missions intérim représentaient ainsi 30% des motifs d’inscription à Pôle Emploi, contre 2,6% pour les licenciés économiques. Enfin, rappelait la Cour des comptes dans un rapport en septembre dernier, c’est avant tout la situation des CDI et CDD (autres qu’intermittents) qui plombe les comptes de l’Unedic depuis la crise de 2008.

Des allocs dégressives ?

Quatrième piste testée, qui ne séduit néanmoins plus que 59% des Français : «Rendre les allocations dégressives à partir d’un an». De fait, selon l’Unedic, la durée moyenne d’indemnisation est déjà inférieure à un an, puisqu’elle se situait, en 2012, à 10 mois. A noter, par ailleurs, que la quasi-totalité des personnes indemnisées (95%) touchent moins de 2 000 euros par mois et 50% moins de 1 000 euros. L’allocation moyenne versée n’est en réalité que de 1 108 euros brut (en décembre 2012), soit un niveau, en net, proche du seuil de pauvreté (977 euros en 2011). Une donnée qu’il eut été utile de livrer en préambule de la question, comme l’a été le montant de «6 000 euros» pour la question sur les cadres. Mais qui, du coup, n’aurait peut-être pas donné la même réponse. Ou comment, comme pour tout sondage, la manipulation réside dans l’art de bien rédiger les questions… pour s’assurer des bonnes réponses.

Luc PEILLON

Source : www.liberation.fr


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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 17:05

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/pascal-maillard

 

"La manip' pour tous"

Dans une chronique de ce jour, Hubert Huertas fait l'hypothèse d'un "pourrissement" de la "Manif pour tous" et d'une "démobilisation accompagnée de la radicalisation de petits groupes morcelés". Tout au contraire, j'estime que ce mouvement populaire, lié à "Jour de colère" et à bien d'autres branches de la fachosphère, constitue une lame de fond, puissante, durable, insidieuse. 

Un nouveau clérico-fascisme se développe en France, soluble dans le dieudonnisme, et qui se diffuse dans toutes les couches de la société, de la bonne bourgeoisie catholique aux classes sociales les plus défavorisées, prospérant particulièrement dans les quartiers pauvres des banlieues et se nourrissant de la misère matérielle et morale. Nous savons que c'est dans toute l'Europe que la peste brune reprend du poil de la bête, nourrie et renforcée par les politiques qui y sont conduites. La première cause du développement exponentiel des droites extrêmes est bien là!

Cela fait au moins un an que l'on peut observer comment ce milieu protéiforme se déploie sur la toile, emploie habilement les réseaux sociaux et noyaute les commentaires de tous les sites. Même Mediapart est envahi par plusieurs centaines d'abonnés hyperactifs et appartenant à cette fachosphère. L'efficacité de cette pieuvre sous-Marine repose sur un art consommé de la manipulation, qui s'est revélé redoutable à l'occasion du mouvement "Jour de colère" que les pouvoirs publics semblent bien impuissants à juguler. Le site Vigi-gender, d'un professionalisme exceptionnel, et une large campagne de "mailing" aux parents d'élèves, auront permis d'assoir durablement un travail de sape orienté vers l'Education nationale, la communauté enseignante et les recherches en sociologie. Les relais dieudonnesque et soraliens auront fait le reste. A cet égard, il est intéressant de lire l'entretien que Farida Belghoul a donné au site d'information franco-turc Zaman-France. Les commentaires sont éloquents, de même qu'une vidéo qu'on y trouve postée (ici sur Youtube).

Cette vidéo témoigne d'une attaque contre la sociologie à partir d'une conception strictement biologique et génétique de la sexualité. Une attaque délibérée contre tous les féminismes et les associations LGBT. Une attaque contre tous les homosexuels. Une attaque aussi contre l'Education nationale et les services publics. A écouter cette professeure de biologie, on a la conviction que ces très excellents manipulateurs voudraient nous faire retourner un siècle en arrière. N'aurait-elle pas peur de l'égalité entre les sexes? Ce qui est certain, c'est que cette campagne perverse est directement homophobe. Elle se développe avec des relais enseignants dans les écoles, les collèges, les lycées et les universités. Elle ment sciemment et va jusqu'à produire de faux documents. La plus grande vigilance s'impose de la maternelle à l'université.

Mais ce qu'il convient de souligner aussi, c'est que cette campagne a des soubassements antisémites. Peu semblent avoir aperçu que l'extrême-droite catholique fait cause commune avec les islamistes les plus radicaux, sur fond d'homophobie et d'antisémitisme. La supposée "théorie du genre" (elle n'existe pas, rappelons-le) serait, selon quelques dangereux idéologues, "le fruit de lesbiennes juives américaines". Où trouve-t-on cette thèse antisémite? Sur un site catholique (ici) et sur le site salafiste Al-Imane (c'est ). La même vidéo. La conférence de Claude Timmerman, un ingénieur qui se fait passer pour un scientifique alors qu'il ne professe que des insanités, circule sur les sites royalistes, catholiques intégristes, dieudonnistes, islamistes, de droite extrême, etc. Il est très facile de la retrouver. Les thèses de Timmerman et des catholiques anti-gender ont leur pendant dans les discours que tiennent aujourd'hui certains imams. Il faut entendre et analyser l'intégralité de ce prêche d'un imam toulousain. Il y a une urgence à saisir et alerter toutes les autorités religieuses, catholiques et musulmanes en priorité, afin qu'elles rappellent à leurs cadres religieux et à leur fidèles, le respect de l'Etat, les lois de la République et les règles du vivre ensemble.

Combattre l'extrême-droite est désormais inséparable d'une vigoureuse dénonciation de ces illuminés, catholiques intégristes ou réactionnaires, qui ont réussi à faire la jonction avec certains milieux  islamistes. Il y a un énorme travail d'analyse et d'explication à produire pour contrer leurs insinuations et leurs mensonges qui surfent sur l'homophobie ordinaire et visent à la renforcer. La contre-offensive face à ces extrémistes incultes mais bien organisés, doit être conduite dans tous les lieux où ils manipulent l'opinion et diffusent leur venin. C'est-à-dire partout, dans les lieux d'éducation et de culture, dans les établissements scolaires, publics et privés, dans les quartiers populaires surtout, où ils font des ravages. Et ici même, sur Mediapart, comme sur tous les sites où ils s'infiltrent et propèrent. 

Je profite de ce billet pour reproduire l'Appel de Strasbourg, déjà signé par une centaine d'universitaires, relayé par de nombreux journaux (ici, ou ), et qui sera mis à la pétition dans les jours qui viennent. Ce texte rétablit la vérité et gagnerait à être largement diffusé. Le combat pour l'égalité doit être conduit avec des outils d'information et d'explication efficaces, avec un souci de pédagogie, mais sans aucune concession pour les manipulateurs de tous poils. Il est temps de comprendre et de faire comprendre que "La manif pour tous", c'est "LA MANIP POUR TOUS"! Merci de faire passer le message.

Pascal Maillard

 

PS : Ce billet constitue la reprise de plusieurs commentaires publiés sur le fil de discussion de cette chronique de Hubert Huertas.

 

POUR EN FINIR AVEC LES IDÉES REÇUES.

LES ÉTUDES DE GENRE, LA RECHERCHE ET L’ÉDUCATION : LA BONNE RENCONTRE

Des enseignants et chercheurs de l’Université de Strasbourg réagissent.

Depuis quelques jours, les élèves et les parents d’élèves sont harcelés de mails et de SMS provenant d’associations extrémistes qui propagent la rumeur selon laquelle, parce que « le genre » est introduit dans les programmes scolaires, leurs enfants seraient en danger à l’école. Non seulement cette manœuvre de déstabilisation des parents est révoltante (les enfants ont été privés d’école) mais de plus cette rumeur est totalement mensongère.

NON, les enfants ne sont pas en danger. Non, il n’y aura pas de projection de films « sexuels » à l’école, et les garçons ne seront pas transformés en filles (et inversement). NON, la prétendue « théorie du genre » n’existe pas. Le genre est simplement un concept pour penser des réalités objectives. On n’est pas homme ou femme de la même manière au moyen-­âge et aujourd’hui. On n’est pas homme ou femme de la même manière en Afrique, en Asie, dans le monde arabe, en Suède, en France ou en Italie. On n’est pas homme ou femme de la même manière selon qu’on est cadre ou ouvrier. Le genre est un outil que les scientifiques utilisent pour penser et analyser ces différences.

OUI, les programmes scolaires invitent à réfléchir sur les stéréotypes de sexe, car l’école, le collège, le lycée sont le lieu où les enseignants promeuvent l’égalité et le respect mutuel, où les enfants apprennent le respect des différences (culturelle, sexuelle, religieuse).

OUI, l’école est le lieu où l’on permet à chacun, par les cours de français, d’histoire, de SVT, d’éducation civique, d’éducation physique, de réfléchir sur les conséquences néfastes des idées reçues et d’interroger certains préjugés, ceux qui ont fait que pendant des siècles un protestant ne se mariait pas avec une catholique, ceux qui font que l’on insulte encore aujourd’hui une ministre à cause de sa couleur de peau, ceux qui font que des petits garçons sont malmenés aux cris de « pédés » dans la cour de l’école, ceux qui font que Matteo n’osera jamais dire qu’il est élevé et aimé par deux mamans, ceux qui font qu’Alice veut mourir car on la traite de garçon manqué, ceux qui créent la haine et la discorde.

Les études de genre recouvrent un champ scientifique soutenu par le Ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur et le CNRS, et elles ont des utilités nombreuses dans l’éducation et la lutte contre les discriminations : ces études et ces travaux existent à l’université depuis longtemps. L’Académie de Strasbourg organise une journée de formation continue sur cette question, à destination des professeurs d’histoire géographie et, à l’Université de Strasbourg, un cours d’histoire des femmes et du genre est proposé dans la licence de Sciences historiques, tout comme, par exemple, plusieurs cours de sociologie, de sciences de l’éducation, d’anthropologie portent sur le genre. Des séances de sensibilisation aux questions d’égalité entre les sexes sont intégrées dans le parcours de formation des enseignants du primaire et du secondaire.

«Vati liest die Zeitung im Wohnzimmer. Mutti ist in der Küche.» (Papa lit le journal dans le salon, Maman est dans la cuisine). Voilà comment les petits Alsaciens apprenaient l’allemand, à travers les aventures de Rolf et Gisela, dans les années 1980.

Réfléchir sur le genre, c'est réfléchir sur les effets de ce type de messages. En permettant aux élèves de se demander pourquoi les princesses ne pourraient pas aussi sauver les princes, en montrant que, selon les lieux et les époques, les rôles des hommes et des femmes ont varié et que l’amour a des formes multiples, les chercheurs, les enseignants et les professeurs des écoles permettent aux enfants, citoyens et citoyennes de demain, de construire un monde plus égalitaire et plus harmonieux.

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/pascal-maillard

 


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