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31 août 2015 1 31 /08 /août /2015 13:05

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Billet 31/08/2015 à 09h10
Prime du PDG d’Alcatel-Lucent : comment aimer les prédateurs ?
Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

BILLET

Une phrase célèbre du dialoguiste Michel Audiard ressurgit régulièrement :

« Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. »

On pourrait le paraphraser avec l’affaire de la prime de départ du PDG d’Alcatel Lucent, Michel Combes, qui quitte ses fonctions ce lundi :

« Les patrons indécents, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. »

Michel Combes, le PDG sortant d’Alcatel Lucent, à l’Assemblée nationale en juin 2015 (KENZO TRIBOUILLARD/AFP)

 

Oui, ça ose tout. Car cette affaire passe mal quand on l’observe de près. Michel Combes avait, dans son contrat, à son arrivée à la tête de l’équipementier télécoms franco-américain, des dispositions lui permettant d’empocher 13,7 millions d’euros en trois ans lors de son départ, sous la forme d’une indemnité de départ, d’une clause de non-concurrence et de stock options.

A une réserve près : il devait rester trois ans dans l’entreprise. Or, Michel Combes quitte Alcatel-Lucent après seulement deux ans, après avoir vendu l’équipementier au Finlandais Nokia. Qu’à cela ne tienne, le conseil d’administration de l’ex-géant français a tout simplement changé la règle pour permettre à Michel Combes de toucher le pactole.

Cette volte-face est d’autant plus surprenante que Michel Combes lui-même – et c’est tout à son honneur – avait déclaré, lors de la vente que « les conditions de [son] indemnité de départ n’étaient pas réunies ».

Les défenseurs de la prime au PDG sortant font valoir que Michel Combes, lors de son bref passage, a multiplié par six la valeur d’Alcatel-Lucent.

Et c’est là que le bât blesse : qu’est-ce qui fait la « valeur » d’une entreprise ? Est-ce uniquement le prix de vente de ses actions à un instant T, ou est-ce aussi, à l’heure où le monde économique ne parle que de « RSE » (Responsabilité sociale de l’entreprise), un concept plus large, incluant une dimension sociale ?

Il faut quand même rappeler l’histoire d’Alcatel, qui fut un des fleurons de l’industrie technologique française jusqu’au milieu des années 90.

Nous le rappelions en avril, lors de l’annonce du rachat d’Alcatel Lucent par Nokia : l’entreprise française était parmi les plus performantes de son secteur, introduisant notamment le haut débit internet par le DSL, face à ses concurrents nord-américains ou européens, parmi lesquels... Nokia !

 

Pub vivante pour un mobile d’Alcatel en 2000 en Chine (Pierre Haski/Rue89)

 

La fable du « fabless »

Depuis, le Français a raté quelques marches ; mais surtout, il a cédé à la lubie du tournant du millénaire, avec l’idée du « fabless », c’est-à-dire l’entreprise « sans usine ». C’était sous la houlette de Serge Tchuruk, ancien du pétrolier Total, appelé pour « sauver » le soldat Alcatel qui commençait à avoir des difficultés.

Les effectifs d’Alcatel, devenu par la suite Alcatel-Lucent, ont fondu de deux tiers après un sommet historique de plus de 100 000 salariés à son heure de gloire.

Michel Combes n’est sans doute pour rien dans cette histoire tragique qu’il a prise en route, celle d’un raté monumental d’une entreprise de technologie qui ne voit pas que la technologie et les usages changent. Même si le formidable redressement dont on le crédite, et qui a permis la vente à Nokia, s’est fait, lui aussi, au prix de 10 000 emplois sacrifiés.

Si les dirigeants d’Alcatel-Lucent, qui vont toucher le gros lot dans cette vente à Nokia, se mettaient un seul instant dans la peau d’un ancien ou actuel salarié de leur entreprise, comment regarderaient-ils le tour de passe-passe qui permet d’accorder des millions au PDG sortant quand le parcours de l’entreprise, au cours des deux dernières décennies, n’est fait que de fermetures d’usines et de plans de « restructuration » ?

Difficile d’« aimer » les prédateurs

Il ne s’agit ici ni de contester la valeur personnelle de Michel Combes, ni même de nier le droit à une entreprise privée profitable de distribuer les salaires et les dividendes qu’elle veut à ses dirigeants et actionnaires. Il s’agit de se demander ce qu’est une entreprise moderne au XXIe siècle : est-ce que c’est vraiment celle qui traite ses salariés comme des machines, dont on dispose à merci, tandis que tout est dû aux dirigeants, quel que soit le résultat ?

C’est une question qui ressurgit régulièrement dans le débat public français. Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, a cru devoir aller dire au Medef, la semaine dernière, que la gauche a pensé un temps qu’il ne fallait pas « aimer » les entreprises...

Peut-être que les entreprises, pour être aimées, devraient être plus en phase avec la société, et cesser des pratiques qui accentuent le divorce avec leurs salariés et les citoyens dans leur ensemble. Difficile d’« aimer » les prédateurs.

 

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

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30 août 2015 7 30 /08 /août /2015 20:18

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Michel Combes quitte Alcatel-Lucent avec près de 14 millions
Dimanche, 30 Août, 2015
Humanite.fr
AFP
 
Après avoir vendu à l'équipementier à Nokia, Michel Combes quitte la direction d'Alcatel-Lucent et devrait toucher près de 14 millions d'euros sur 3 ans grâce à diverses primes. Un scandale d'autant plus grand au vue des 10000 suppressions de postes qu'il a infligé au groupe en deux ans.

C'est le jackpot pour Michel Combes. Il quitte Alcatel-Lucent après l'avoir liquidé, empoche 13,7 millions d'euros, et s'apprêterait à prendre la tête de Numéricâble-SFR à la suite de Patrick Drahi. 
L'attribution de ces 13,7 millions d'euros en actions sur 3 ans a été révélée par le Journal du Dimanche (JDD) qui s'appuie sur des documents officiels publiés sur le site internet du groupe.  Ces informations tombent à deux jours du départ de Michel Combes, directeur général d'Alcatel-Lucent depuis mai 2013, qui doit quitter ses fonctions le 1er septembre.  Cette enveloppe est liée à la fois à une rémunération en actions conditionnée à des critères de performance, à une clause de non concurrence et au versement de "stock options", selon les documents disponibles sur le site du groupe. 

Son départ était prévu dans le cadre du projet de rachat de l'équipementier franco-américain par son concurrent finlandais Nokia.  Selon la presse, M. Combes devrait prendre mardi la présidence du conseil d'administration de l'opérateur Numericable-SFR.
Dans un communiqué publié dimanche, l'équipementier défend le bilan de Michel Combes qui "a permis de multiplier par 6 la valeur de l'entreprise et l'a sauvée de la faillite". Il réfute l'idée qu'il s'agisse d'une "prime liée à son départ", indiquant, pour la partie rémunération en actions, que son versement est soumis à la réussite du mariage avec Nokia. La rémunération en actions était au départ conditionnée à une présence dans l'entreprise trois ans après leur attribution, mais le groupe a décidé mi-avril de supprimer pour l'ensemble des bénéficiaires cette obligation, du fait du projet de rachat par Nokia. Le groupe a ajouté lors d'un conseil d'administration réuni fin juillet un accord de non-concurrence dans la perspective de son départ. Cet accord prévoit le versement en trois ans de près de 1,5 million d'actions, soit 4,5 millions d'euros.

« Un plan social d'une violence sans précédent »

Ses « excellents résultats », Patrick Combes les doit au plan "Shift". Ce plan de redressement a un coût social énorme : 10.000 suppressions de postes sur 2013-2015, dont 600 en France. Le groupe compte aujourd'hui 53.000 salariés dans le monde, dont 8.000 dans l'Hexagone. Une annonce qui a séduit les actionnaires, puisque le cours de Bourse de l'entreprise, qui valait autour d'un euro à son arrivée en mai 2013, a triplé de valeur depuis cette date. Les syndicats ont logiquement réagi vivement à la rémunération de Michel Combes. 
Dans une déclaration transmise à l'AFP, la CFE-CGC estime que "Michel Combes devrait avoir l'élégance de renoncer à la majeure partie de ses indemnités", rappelant qu'il "a certes redressé le groupe mais cela s'est fait au prix d'un plan social d'une violence sans précédent". Le syndicat se dit choqué par "le montant disproportionné, le départ anticipé de Michel Combes, la modification a posteriori des conditions d'attribution". De son côté, Stéphane Dubled, coordinateur CGT du groupe, se demande si Michel Combes va rembourser la somme "si jamais la fusion ne se fait pas" avec Nokia.  Il déplore le fait que le directeur général se soit présenté "comme le chevalier blanc en avril", quand il avait annoncé qu'il renonçait au versement de "son parachute doré" de 2,4 millions d'euros et à l'encaissement du produit d'actions qui lui avaient été attribuées.

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 

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30 août 2015 7 30 /08 /août /2015 15:33

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

Un "vaste nettoyage social" pousse des dizaine de milliers d'habitants hors de Londres.

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Le nombre de familles demandant la gratuité de la cantine solaire a baissé de près d'un tiers dans certains quartiers, depuis 2010, montrant que ceux-ci deviennent des enclaves pour riches.

Des dizaine de milliers de familles pauvres ont quitté le centre de Londres dans les cinq dernières années, en créant un "nettoyage social sur une large échelle", comme le montre de nouvelles données, construites à partir du nombre d'enfants ayant droit à la cantine gratuite.  

Ces données montrent un départ massif des familles les plus pauvres, corollaire des changements introduits par le gouvernement en matière de protection sociale, qui crée une ségrégation sociale et spatiale toujours plus grande.

La suite à lire sur le site du Guardian

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

 

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28 août 2015 5 28 /08 /août /2015 17:49

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Crise des migrants : les drames se succèdent, sans réponse politique commune

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

 

 

 

 

 

 

Soixante et onze personnes retrouvées asphyxiées dans un camion en Autriche, dont une enfant de 1 an ; 52 personnes retrouvées noyées dans une cale de bateau, au moins 76 autres noyées, également, et des centaines portées disparues dans le naufrage de plusieurs bateaux de fortune au large de la Libye…

Depuis le milieu de semaine, les drames liés à l’afflux massif de migrants à travers la Méditerranée ou par l’est de l’Europe se sont multipliés. Les détails donnent la nausée, les chiffres le tournis.

Selon un dernier décompte du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ils ont été plus de 300 000 à atteindre l’Europe par la mer, un record absolu. Plus de 2 500 y ont trouvé la mort, un bilan bien en deçà de la réalité, tant les opérations de secours sont compliquées.

L’agence Frontex, chargée des frontières extérieures de l’espace Schengen, donne d’autres chiffres : 340 000 personnes, venant d’Afrique subsaharienne, du Pakistan, de Syrie, du Maroc et du Bangladesh, ont tenté de rallier l’Europe sur les sept premiers mois de l’année, contre 123 500 en 2014. Selon les chiffres recueillis par le projet d’open data The Migrant Files, 30 816 personnes sont mortes ou disparues aux portes de l’Europe depuis 2000.

 

Appel à la solidarité et mesures unilatérales

La réponse politique de l’Europe est, pour le moins, dispersée. La France et l’Angleterre ont promis une coopération pour résoudre les problèmes à Calais, où plusieurs milliers de personnes vivent dans des conditions sordides et tentent quotidiennement de rallier les terres britanniques.

L’Allemagne a décidé de suspendre le renvoi des demandeurs d’asile syriens vers le pays par lequel ils sont entrés dans l’UE, et ce même si elle n’y est pas obligée. La chancelière Angela Merkel en a appelé à la « solidarité » des pays, alors que se multiplient les incidents aux alentours des centres de réfugiés dans son pays.

Selon la régulation européenne, seul le pays par lequel des migrants entrent illégalement dans l’UE est tenu d’examiner leur demande d’asile. Face à l’afflux dans les pays littoraux, comme la Grèce ou l’Italie, Berlin avait décidé de déroger à une règle qui ne fonctionnait plus, les administrations italienne et grecque ne pouvant plus recenser tous les arrivants. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 200 000 migrants sont arrivés en Grèce et 100 000 autres en Italie.

« A moins d’avoir une réponse européenne… »

 

Les dirigeants des pays de l’ouest des Balkans, Serbie, Hongrie et Macédoine en tête, ont participé jeudi en Autriche à un sommet censé aboutir à une réponse commune. La plupart des pays présents, qui doivent faire face à des situations parfois critiques à leurs frontières, ont renvoyé la balle à l’Union européenne.

« Je crois que l’UE doit proposer un plan d’action et puis nous demander de nous y joindre. Je vais être très direct, nous sommes en train de supporter le poids du problème », avait dit le ministre des affaires étrangères serbe, Ivica Dacic. « A moins d’avoir une réponse européenne à cette crise (…), personne ne doit nourrir l’illusion que cela peut être réglé », avait renchéri son homologue macédonien, Nikola Poposki.

Jusque-là, les Vingt-Huit étaient parvenus à des accords minimaux sur la prise en charge des demandeurs d’asile et sur le nombre de places accordées dans chaque pays. Pour Angela Merkel, une réunion des chefs d’Etat de l’UE n’est pas exclue, mais elle n’aura pas lieu tant qu’une stratégie commune ne sera pas prête à être mise sur la table.

 

 

En attendant, sur la « route des Balkans de l’Ouest », empruntée par des réfugiés syriens ou irakiens fuyant la guerre mais aussi par des Albanais, des Kosovars ou des Serbes, la solution pour l’heure est bien souvent militaire. La Macédoine a déclaré l’état d’urgence à sa frontière, où trois mille nouvelles personnes arriveraient chaque jour, selon le ministère de l’intérieur.

La Hongrie, qui achève la construction d’une clôture grillagée le long de sa frontière de 175 kilomètres avec la Serbie, a prévenu qu’elle n’hésiterait pas à y envoyer son armée. Même si elle est pour l’heure épargnée par la crise, la Roumanie a annoncé qu’elle allait renforcer « préventivement » la sécurité à sa frontière avec la Serbie, craignant que les migrants ne cherchent un passage par son territoire pour contourner la frontière serbo-hongroise fermée.

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

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27 août 2015 4 27 /08 /août /2015 21:02

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Les « engagements volontaires » de la grande distribution contre le gaspillage alimentaire

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le | Par

 

 

Les distributeurs ont signé jeudi 27 août une convention interdisant la destruction d’invendus consommables.

 

A la contrainte d’une loi qu’elle redoutait, la grande distribution a donc préféré le volontariat. Convoquées, jeudi 27 août, par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, les principales enseignes ont accepté de signer une « convention d’engagement volontaire en faveur de la lutte contre le gaspillage alimentaire ».

 

Depuis que le Conseil constitutionnel avait, le 13 août, censuré pour des raisons de procédure les dispositions « antigaspi » inscrites dans la loi de transition énergétique, Mme Royal avait décidé de « mettre la pression » sur la filière, pour la pousser à s’impliquer davantage. La convention n’a pas encore été signée, mais toutes les enseignes présentes (Système U, Auchan, Intermarché, Lidl, Picard, Carrefour, Simply Market, Monoprix, Casino, Cora, Leclerc et ALDI), soit la quasi-totalité du secteur de la grande distribution, ont annoncé leur intention de la ratifier. Ces derniers jours, les responsables de plusieurs marques, notamment Leclerc et Système U, s’étaient pourtant irrités d’être montrés du doigt par la ministre. Ils ont finalement choisi d’enterrer la hache de guerre.

L’accord reprend les principales dispositions qui avaient été censurées par le Conseil constitutionnel. Priorité sera donnée à la prévention du gaspillage. Toutes les surfaces de vente de plus de 400 m2 devront signer des conventions de don de denrées alimentaires avec des associations caritatives habilitées. En outre, la destruction d’invendus encore consommables, notamment par javellisation, sera interdite.

 

Lire la synthèse : La France fait la chasse au gaspillage alimentaire

La date limite d’utilisation optimale supprimée sur certains produits

En contrepartie de cet engagement des professionnels, la ministre a mis de côté les sanctions initialement prévues par la loi, soit une amende de 3 750 euros en cas de destruction délibérée de stocks alimentaires encore consommables. Toutefois, a-t-elle prévenu, « il faudra vérifier que les engagements sont tenus ». Un « point d’étape » sera fait dans trois mois et, si le dispositif retenu n’est pas appliqué, la ministre aura recours à « une disposition législative ».

« Cet engagement est pour nous doublement positif, s’est félicité, au sortir de la réunion, Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). D’une part, la ministre a reconnu le caractère exemplaire de la grande distribution, qui donne chaque année l’équivalent de 120 millions de repas et qui ne contribue que pour 5 à 10 % au gaspillage alimentaire. D’autre part, nous avons décidé de travailler dans un cadre contractuel, qui permet de ne pas passer par la loi. »

Mme Royal a par ailleurs promis « l’application immédiate » de deux mesures de la loi de transition énergétique qui ont échappé à la censure du Conseil constitutionnel. D’une part, la mise en place, avant le 1er septembre 2016, d’une « démarche de lutte contre le gaspillage » au sein des services de restauration collective gérés par l’Etat et les établissements publics (écoles, collèges, lycées, hôpitaux, maisons de retraite…), qui représentent « des millions de repas » quotidiens.

D’autre part, la suppression de la date limite d’utilisation optimale (DLUO) sur certains produits non périssables, comme le sucre ou le vinaigre. Cette date, explique la ministre, « est souvent source de confusion pour le consommateur qui l’apparente à une date limite de consommation (DLC) ».

Mme Royal, qui a indiqué que cinquante-huit « territoires zéro déchet, zéro gaspillage » sont déjà en place — un nouvel appel à projets aura lieu en octobre —, a aussi annoncé le lancement d’une « campagne nationale de mobilisation de tous les acteurs contre le gaspillage alimentaire ».

 

Regarder notre grand format : Les glaneurs des villes

 

 

 Pierre Le Hir
Journaliste au Monde


 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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27 août 2015 4 27 /08 /août /2015 20:27

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 
Attac secouée, mais pas démobilisée
Grèce
Cécile Rousseau
Jeudi, 27 Août, 2015
L'Humanité

 

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AFP
 
L’université d’été d’Attac a débuté mardi soir à Marseille par un constat amer de la situation politique grecque, mais déjà des mobilisations européennes se profilent à la rentrée.

Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyée spéciale.  Un parfum de déception flotte sur Marseille. Alors que s’ouvrait, mardi soir, l’université d’été d’Attac dans la cité phocéenne, sur le thème : « Climat, dette, austérité : ça va chauffer ! », l’attention était focalisée vers d’autres rivages de la Méditerranée. Depuis l’annonce de la démission du premier ministre grec, Alexis Tsipras, et la tenue de nouvelles élections en septembre, c’est un peu la douche froide dans les milieux militants et altermondialistes.

Dans le grand amphithéâtre du campus de l’université Saint-Charles, lors de la séance plénière intitulée « Quelle Europe possible ? », Aurélie Trouvé, coprésidente du conseil scientifique d’Attac, ne mâche pas ses mots. « Cet espoir de rupture (la victoire de Syriza aux élections – NDLR) s’est soldé par un échec, faute d’avoir préparé une alternative politique ou de l’avoir portée suffisamment, mais aussi faute d’une solidarité européenne pour appuyer ce qui se passe en Grèce… »

 

Il ne faut pas non plus tomber dans le piège de la division politique

Pour Thanos Contargyris, économiste et membre fondateur d’Attac Grèce, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain : « Malgré toutes ces déceptions, l’espoir n’est pas mort en Grèce. »

En juillet, la tenue du référendum dans la péninsule hellénique, son résultat triomphant en faveur de Tsipras, avait suscité un grand enthousiasme. Bien vite retombé avec l’acceptation, le couteau sous la gorge, par le gouvernement des mesures d’austérité dictées par la troïka.

Comme le raconte l’économiste grec : « L’asphyxie financière était totale, il n’y avait plus qu’un jour d’argent dans les banques, il était trop tard. Merkel et les autres ont réussi à renverser ce gouvernement en lui faisant signer quelque chose d’inacceptable. Il ne faut pas non plus tomber dans le piège de la division politique qui fait partie du même plan. »

 

Cela ne suffit pas de gagner 
les élections, il faut aller au-delà

Mais pour Éric Toussaint, président du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) Belgique, membre de la Commission pour la vérité sur la dette grecque, si les créanciers sont les premiers responsables de cette bérézina, certaines erreurs stratégiques auraient pu être évitées par l’exécutif grec. « On ne peut pas rester dans une négociation sans créer un rapport de force clair et net », tranche-t-il. Cela ne suffit pas de gagner les élections, il faut aller au-delà. Le 20 février dernier, après trois semaines de négociations, le ministre de l’Économie grec était arrivé à un accord avec l’Eurogroupe, en s’engageant sur des 
réformes drastiques en échange d’une extension du plan d’aide financière. Selon Éric Toussaint, plutôt que de s’aventurer sur cette pente dangereuse, « à ce moment, il aurait fallu faire jouer le règlement européen n° 472 qui dit qu’un État sous ajustement structurel peut réaliser un audit de sa dette. La Grèce aurait dû suspendre le paiement le temps de l’audit ! ».

L’échec de Tsipras acté, le problème de la dette demeure entier pour tous les pays européens. Comme le souligne un des économistes de Podemos, Juan Laborda, en six ans, « en Espagne, la dette publique aura été multipliée par quatre ».

Inverser la vapeur, faire basculer la pression du côté des banques et non plus de celui du peuple demeure une nécessité impérieuse. Pour tous, cela passe par une action à l’échelle européenne. Le 15 octobre, jour du sommet des chefs d’État de l’Union européenne, des marches militantes convergeront d’un peu partout vers Bruxelles. Le lendemain, une conférence citoyenne sur la dette 
et la démocratie prolongera la mobilisation.

« Nous sommes dans des temps de crise et de douleurs, mais ce sont des douleurs d’accouchement !, exulte Pedro Arrojo, d’Attac Espagne. Cette crise nous a permis de voir quelle Europe était vraiment en train de se construire, et le remède, c’est la solidarité, la cohésion sociale ! Ni le peuple grec ni le peuple ibérique ne peuvent réussir si nous ne parvenons pas à penser cette Europe. Vous avez raison, ça va chauffer ! » s’exclame-t-il en reprenant le mot d’ordre de l’université d’été.

 

L’université d’été bat son plein  Les échanges se poursuivent jusqu’au 28 août. Aujourd’hui, un débat sur 
« la financiarisation de la société et 
de la nature », un autre sur « comment neutraliser les lobbies industriels et combattre l’impunité des multinationales » ou sur « l’instauration d’un revenu 
de base » sont au menu. Demain, les discussions tourneront autour « des ressources énergétiques et des enjeux géopolitiques » ou de la réforme du système financier, avec, notamment, 
une intervention d’Éric Toussaint sur 
la dette publique. La plénière de clôture de l’université se penchera sur le climat 
dans la perspective de la COP21.
 
 
 
 
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27 août 2015 4 27 /08 /août /2015 18:18

 

Source : http://www.francebleu.fr

 

 

Des salariés détachés roumains pour préparer l'université du PS à La Rochelle

 

Salariés roumains : le PS fait marche arrière pour son université d'été à la Rochelle
Jeudi 27 août 2015 à 07h29 mis à jour le Jeudi 27 août 2015 à 16h45

C'est une information révélée par France Bleu La Rochelle ce jeudi. Des travailleurs détachés venus de Roumanie avaient été employés par le Parti socialiste pour son université d'été cette année. Ils sont moins chers que des salariés français. Suite à ces révélations, le Parti socialiste a finalement exigé la rupture du contrat.

Le mobilier GL Events en attente à La Rochelle  © Valentine Arama

Salariés low-cost PS La Rochelle : la réaction du secrétaire National du Parti socialiste David Assouline  
 

Une partie de l'organisation de l'université d'été du PS à La Rochelle a été cette année sous-traitée à une entreprise roumaine. Dix salariés roumains avaient été employés depuis mercredi et jusqu'à lundi pour la mise en place du mobilier et le nettoyage. Mais jeudi, suite à la révélation de cette information par France Bleu La Rochelle, le parti a fait marche arrière et demandé la rupture du contrat.

Rien d'illégal

La situation est tout à fait légale, mais le sujet gênant sur le principe : un parti politique peut-il employer indirectement des salariés détachés alors que le taux de chômage en France reste élevé ?

En 2013 les salariés détachés représentaient l'équivalent de 32 000 temps plein en France. Entre 2012 et 2013 leur nombre a augmenté de 12%. En 2013, 6.010 salariés détachés ont été employés en Poitou-Charentes. On les retrouve principalement dans trois secteurs : le BTP, l'emploi temporaire, et l'hôtellerie restauration.

Ils sont chargés d'installer le mobilier puis de le renvoyer, d'assurer le nettoyage. Pas sûr que le PS ait été tenu au courant : le parti a signé un contrat avec une entreprise française GL Events, basée a Lyon. Cette dernière a sous-traité à une entreprise roumaine Trepte events.

Les salariés roumains ont bien été déclarés, comme le prévoit la loi en tant que salariés détachés : leur salaires et leurs conditions de travail sont identiques à celles des Français. Mais pas leurs cotisations sociales qui sont celles de leur pays d'origine, la Roumanie.

Marche arrière du PS

Ces dix roumains coûtent donc moins cher que dix travailleurs français. Dans un premier temps, le PS a affirmé que la nationalité des salariés ne saurait constituer un élément de polémique, dès lors que l'entreprise est immatriculée en France, et que la loi est respectée. Mais suite à la divulgation de cette information jeudi, les cadres du parti ont finalement décidé d'exiger la rupture de ce contrat, comme expliqué dans le communiqué ci-dessous.

Le communiqué du PS sur le contrat faisant appel à des travailleurs détachés capture d'écran © Radio France

 

Source : http://www.francebleu.fr

 

 

 

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27 août 2015 4 27 /08 /août /2015 17:06

 

 

Source : http://www.rtbf.be

 

 

 

RTBF

 

 

Dans le domaine du social, une mesure du gouvernement Michel rentre en vigueur à partir du 1er septembre: les jeunes de moins de 21 ans qui n'ont pas obtenu leur diplôme de fin du secondaire ne pourront plus bénéficier des allocations des allocations d’insertion.

Une mesure dans la lignée d’une autre, effective, elle, depuis janvier dernier, et qui fait en sorte que les diplômés au-delà de 25 ans n’auront plus droit non plus à cette aide financière.

 

Les moins de 21 ans sans diplôme privés d'allocations d'insertion

Cette mesure est passée plutôt inaperçue, elle entrera en vigueur le 1er septembre prochain et risque de prendre de cours de très nombreux jeunes.

Le gouvernement Michel impose désormais une condition de réussite pour pouvoir bénéficier des allocations d’insertion (des allocations de chômage sur base des études). Il faut un diplôme de secondaire ou d’une formation en alternance pour y avoir droit. Les jeunes entre 18 et 21 ans qui sortent sans diplôme en seront privés dès ce 1er septembre.

Un public déjà fragilisé, et pour qui décrocher un emploi est pourtant déjà plus compliqué que d’autres demandeurs d’emploi. Supprimer ces allocations d’insertion, c’est supprimer un filet de sécurité. Angela Sciacchitano, responsable des jeunes FGTB estime que "le gouvernement fédéral met en place un dispositif qui va exclure totalement les jeunes de moins de 21 ans sans diplôme de tout dispositif d’accompagnement".

Et c’est bien ce que craignent le Forem et Actiris : "Bloqués par le fait qu’ils n’ont pas droit aux allocations d’insertion, le risque est que ces jeunes ne trouvent plus la motivation de rester auprès des services publics de l’emploi, explique Grégor Chapelle, le directeur d’Actiris, et donc qu’on les perde, qu’ils deviennent malheureusement des 'DENI', des demandeurs d’emploi non identifiés".

Même constat pour Marie-Kristine Vanbockestal, directrice du Forem : "S’ils ne sont pas accompagnés par le Forem, ils risquent de tomber dans une espère d’errance sur le marché de l’emploi, avec des comportements défaitistes, de rejet qui risquent de surgir dans le chef de certains de ces jeunes".

"C’est une mesure injuste, car elle touche les plus fragiles, mais c’est aussi une mesure totalement contre-productive", enchaine Grégor Chapelle. "L’Europe et le gouvernement bruxellois nous demandent de garantir une solution aux jeunes dans les 6 mois de leur inscription, soit un emploi, soit un stage, soit une formation. Et ici le gouvernement fédéral prend une mesure qui cible les plus fragiles d’entre eux, c'est-à-dire ceux qui n’ont pas de diplôme du secondaire, et qui les décourage à rester inscrit à Actiris, à rester dans un parcours d’accompagnement vers l’emploi".

 

Encourager les jeunes à décrocher un diplôme?

Le gouvernement Michel, et le ministre de l’emploi Kris Peeters avancent qu’il s’agit là d’encourager les jeunes à décrocher un diplôme, et donc d’augmenter leur chance de trouver un emploi.

La directrice du Forem nuance : "Il y a un côté un peu pervers. Si l’intention du gouvernement et du législateur est d’inciter voire de forcer les jeunes à entreprendre des études, c’est bien, puisque un des grands constats en Wallonie et à Bruxelles c’est qu’il y a toute une frange de jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi sans détenir les qualifications et les compétences requises". Mais Marie-Kristine Vanbockestal estime que cette mesure entre trop vite en vigueur : "Il aura fallu prendre quelques mois voire une année pour bien informer les jeunes de ce qui les attendait, mais aussi les informer de la nécessité de malgré tout s’inscrire au Forem, où on les prendra en charge, on les accompagnera vers l’insertion."

Grégor Chapelle lui, balaye l’argument du gouvernement. Pour lui c’est avant tout une mesure idéologique et budgétaire : "Il nous semble que c’est bien mal connaître les jeunes. Penser que pour une jeune de 16, 17 ou 18 ans, sa motivation pour terminer ses études secondaire c’est de penser que peut-être dans un an il pourra bénéficier de 300 à 400 euros d’allocation cohabitant, penser que c’est ça sa motivation, il me semble qu’il y a un très grand décalage entre le ministre et la réalité des jeunes."

Le gouvernement table sur une économie de 35 millions d’euros. Ce premier septembre, le couperet tombera pour plusieurs milliers de jeunes sans diplômes, 6900 en Wallonie, 1500 à Bruxelles. Dans les deux régions, les jeunes de moins de 21 ans, sans diplôme représentent en réalité 17% des jeunes qui s’inscrivent pour la première fois comme demandeurs d’emploi.

 

Les plus de 25 ans privés eux aussi d'allocations d'insertion

Cette mesure est effective depuis le mois de janvier dernier. Elle prive les jeunes diplômés de plus de 25 ans des d'allocations d'insertion auxquelles ils avaient droit jusqu’à 30 ans. Une mesure qui pénalise les jeunes restés "trop longtemps aux études" ou qui, dans leur parcours scolaire, ont doublé une fois. "Or on sait qu’un jeune sur deux au sortir du secondaire a doublé au moins une fois", explique Angela Sciacchitano, responsable des jeunes FGTB.

FGTB et CSC dénoncent une "injustice"

Les jeunes de la FGTB et de la CSC condamnent mercredi l'entrée en vigueur à partir du 1er septembre de l'exclusion des jeunes en abandon scolaire du droit aux allocations d'insertion. Ces mêmes allocations sont également refusées aux jeunes diplômés du supérieur de plus de 25 ans depuis le 1er janvier.

Selon les jeunes CSC, le chômage des jeunes diplômés du supérieur atteint 12,5% en moyenne, contre 30% pour les jeunes peu ou non qualifiés. "Mais celui qui pense que l'on résout l'épineux problème de l'abandon scolaire précoce en excluant les jeunes du droit à la protection sociale se trompe", déclare Ludovic Voet, responsable national des jeunes CSC.

Son organisation estime que quelque 8000 jeunes francophones feront les frais de cette mesure qui n'est qu'"un argument facile pour faire des économies sur le dos des jeunes précarisés".

De la même manière, le syndicat déplore que les diplômés au-delà de 25 ans ne pourront plus prétendre à ces prestations. Cela exclura de facto tous les titulaires d'un master ayant raté ne fût-ce qu'une seule année d'étude. Ici aussi, quelque 8000 jeunes francophones seraient concernés.

Les Jeunes FGTB fustigent "l'injustice" et "l'absurdité" de ces mesures qui concernent également les apprentis alors que les interlocuteurs sociaux avaient négocié une revalorisation de leur statut en 2014, entrée en vigueur le 1er juillet dernier.

"Le gouvernement s'obstine (...) à démanteler les droits sociaux des travailleurs et à hypothéquer l'avenir des jeunes", estiment les jeunes affiliés du syndicat socialiste.

 

 

Source : http://www.rtbf.be

 

 

 

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27 août 2015 4 27 /08 /août /2015 16:43

 

Source : http://blog.mondediplo.net

 

 

Clarté
 

 

mercredi 26 août 2015, par Frédéric Lordon

 

 

 

 

La question de l’euro échappera-t-elle un jour à la malédiction du FN ? Sans doute tout la destinait-elle à y tomber, spécialement en une époque où se mêlent toutes les confusions et toutes les hystéries, au point de rendre presque impossible le moindre débat rationnel. Mais que dire quand ce sont certains des avocats mêmes de la sortie de l’euro qui ajoutent au désordre intellectuel et, identifiés à gauche, en viennent à plaider d’invraisemblables alliances avec l’extrême-droite ?

 

Le FN, ce terrible fléau, cette bénédiction Retour à la table des matières

Sauf à vivre dans le monde des rêves habermassien, l’expérience élémentaire enseigne l’improbabilité du débat ordonné – qui appelle des prérequis institutionnels très particuliers, comme ceux des institutions scientifiques, pour avoir sa chance. Mais les défigurations qu’aura souffertes le débat sur l’euro resteront sans doute dans l’histoire contemporaine comme un cas extrême d’altération, et même d’aberration, offrant le spectacle d’un monde politique que toute rationalité argumentative semble avoir déserté. Il est certain que, prêts à tout pour défendre l’ordre social qui fait leur bonheur, les dominants sont notamment prêts aux travestissements les plus éhontés pour écarter toute alternative, invariablement présentée comme monstruosité. C’est bien pourquoi l’ordre dominant a impérativement besoin de ses monstres s’il veut soutenir – en y renvoyant systématiquement – le caractère monstrueux de tout ce qui n’est pas lui. Ainsi, par exemple, la Corée du nord est-elle moins l’anomalie de la mondialisation qu’elle n’est sa secrète bénédiction, sa monstrueuse, sa nécessaire altérité : comment mieux plaider l’irresponsabilité de la démondialisation qu’en l’enfermant dans l’unique figure possible de la Corée du nord (plaise au Ciel qu’elle dure encore longtemps), pour mieux asséner l’argument supposé rédhibitoire : « c’est ça que vous voulez ? ».

 

Mutatis mutandis le FN est, pour le débat de l’euro, l’équivalent fonctionnel de la Corée du nord pour celui de la démondialisation. Car, bien sûr, on n’aura pas la maladresse de dire qu’il n’y pas d’alternative : on dira qu’il y a celle-là… La suite s’en déduira d’elle-même. Leur opposition « radicale » de surface masque alors la profonde solidarité structurale des deux termes supposément en conflit – le FN et le grand parti unique eurolibéral – qui sont, là encore, une bénédiction l’un à l’autre, au point de les faire vivre dans un parfait rapport de symbiose fonctionnelle : le FN prospère du monopole de singularité que lui abandonne le parti unique d’en-face, lequel, usé jusqu’à la corde, ne se maintient plus qu’en renvoyant au monstre tout projet de faire autrement.

 

Car une chose est certaine, c’est qu’à part le terrorisme au FN, le parti eurolibéral – dans lequel on aura compris que PS et UMP sont deux parfaits substituts – n’a plus rien à dire. Il est rincé, à sec, lyophilisé, de la pensée en granules, du discours en poudre. À la vérité comment pourrait-on trouver quoi que ce soit à dire quand l’accablant spectacle donné depuis 2010 ne peut que réduire à rien, ou bien à un scandale supplémentaire, la défense d’un ordre européen qui s’est rendu haïssable, et sous tous les rapports : la catastrophe économique y est effrayante, les exigences même les plus formelles de la démocratie y sont foulées au pied, plusieurs pays ont été conduits à la crise humanitaire – en Europe ! Par l’Europe !

Par bonheur, quand il n’y a plus rien, il y a encore le FN. Et voilà aussi par quoi l’euro se maintient. Pour que le monstre remplisse son office cependant, il importe de lui faire absorber toute altérité possible, et de confondre toutes les alternatives en une seule, la sienne – monstrueuse. C’est bien pourquoi les idéologues eurolibéraux, journalistes embedded en tête, n’ont jamais rien eu de plus urgent que d’assimiler ainsi toute idée de sortie de l’euro au nationalisme xénophobe du Front National, d’égaliser strictement les deux termes, opportunément soudés dans la même indignité. Qu’importe les projets de gauche en cette matière : s’ils sont rouges, c’est qu’ils sont rouges-bruns – dans une expérience de pensée oulipienne, il faut imaginer le désarroi, peut-être même le sentiment d’impossibilité radicale, de Jean-Marie Colombani et Jean Quatremer invités à objecter à la sortie de l’euro sans dire une seule fois « rouge-brun » (ou « repli nationaliste », ou « tentation xénophobe »).

Des signifiants disputés Retour à la table des matières

Le drame politique se noue véritablement quand la confusion n’est plus seulement alimentée par ce qu’on appellera la droite générale – où le PS se trouve évidemment inclus – mais depuis la gauche également, et sous deux formes diamétralement opposées : l’entêtement de la gauche alter-européiste à « changer l’euro », la perdition d’une autre gauche dans la tentation, pour le coup, oui, monstrueuse, de l’alliance avec le Front national.

 

À sa manière à elle, la gauche alter-européiste aura ajouté foi au discours eurolibéral de la droite générale en rabattant, exactement comme cette dernière, tout projet de sortie de l’euro sur le fléau du « nationalisme ». C’est qu’en des temps de vacillation intellectuelle, la catastrophe idéologique était vouée à se nouer autour de deux signifiants disputés : « nation » et « souveraineté ». Disputés en effet puisque, pour chacun de ces termes, l’unicité nominale masque une dualité de lectures possibles qui soutiennent des mondes politiques radicalement antinomiques. Entre la nation substantielle, confite en ses mythes identitaires et éternitaires, et la nation politique, rassemblant les individus dans l’adhésion à des principes, sans égard pour leurs origines, bref entre la nation de Maurras et celle de Robespierre, il n’y a pas qu’un gouffre : il y a une lutte inexpiable. Et de même entre la souveraineté comprise comme apanage exclusif des élites gouvernementales et la souveraineté conçue comme idéal de l’auto-gouvernement du peuple. « Nation » et « souveraineté » ne disent rien par eux-mêmes, ils ne sont que des points de bifurcation. Ils ne parlent que d’avoir été dûment qualifiés, et alors seulement on sait vers quoi ils emmènent.

 

Dans ces conditions, la faute intellectuelle de l’alter-européisme est triple : il a manqué à voir la dualité du signifiant « nation souveraine », abandonné à la droite d’en imposer sa lecture, et par cet abandon même trahi son propre legs historique : car en France la nation souveraine naît en 1789, elle se constitue comme universalité citoyenne, elle exprime le désir de l’autonomie politique, désir d’un peuple en corps de se rendre maître de son destin, bref elle est de gauche.

 

Et par l’effet d’une incompréhensible démission intellectuelle, elle n’est désormais plus que de droite... Il est vrai qu’un internationalisme mal réfléchi n’a pas peu contribué à faire méconnaître [1], en réalité à faire oublier, que la souveraineté comme auto-gouvernement suppose nécessairement la clôture relative – relative, car toujours ouverte à quelque degré sur son dehors – d’une communauté sur un ressort fini. Le genre humain unifié n’existe pas, il ne soutient aucune politique possible, ou bien à un terme (hypothétique) bien fait pour éternellement différer tout retour de la politique – essence du jacquattalisme et de ses rassurants messages : la mondialisation est notre horizon indépassable, certes elle nous a un peu débordés, mais le gouvernement mondial nous permettra d’en reprendre le contrôle… dès qu’il sera advenu ; en attendant : patience… et courage.

 

On dira que l’Europe se présente précisément comme une solution accessible de régulation de la mondialisation néolibérale. Sans même discuter qu’en cette matière l’Union européenne n’est pas faite pour réguler, mais pour relayer et amplifier, il faut avoir l’étroitesse de vue de l’européisme le plus béat, mais aussi bien de l’alter-européisme le plus angoissé, pour ne pas voir ce paradoxe élémentaire que le projet européen est national-souverainiste dans son essence ! Ne se propose-t-il pas de fonder sur un périmètre fini – car « l’Europe » s’arrêtera bien quelque part – une communauté politique souveraine, et par là une citoyenneté d’appartenance – européenne ? Soit, non pas du tout le « dépassement de l’Etat-nation », comme le bredouillent Habermas et ses épigones français, mais le simple redéploiement, éventuellement sous une autre forme, de son principe à une échelle étendue… Et les Etats-Unis d’Europe ne seront que le reflet transatlantique des Etats-Unis d’Amérique, dont on aura du mal à dire qu’ils dépassent quoi que ce soit en cette matière : ne sont-ils pas connus comme l’une des réalisations les plus agressives du souverainisme statonational ? – on mesurera par là le degré de confusion conceptuelle qui, de tous bords, afflige la question européenne.

 

Misère du mono-idéisme Retour à la table des matières

La faute intellectuelle de l’alter-européisme est considérable mais, dans son errance, elle a sa part de dignité, et ce au nom de quoi elle a erré n’a jamais mérité que le respect. Celle de la gauche en perdition est inexcusable. Car, si on ne peut pas excuser la gauche de devenir de droite – à l’image du « parti socialiste » –, on le peut encore moins de dériver vers la droite de la droite, et jusqu’à se rapprocher de l’extrême-droite. Il est inutile de le dissimuler car l’évidence est là : il y a dans certains secteurs de la gauche, et depuis longtemps, une réelle disposition à ce dévoiement-là. L’union des « républicains des deux bords » appelée par Chevènement en 2002 en a été la première manifestation visible dans le champ politique. Logiquement, le durcissement de la crise a accéléré toutes les tendances, desserré toutes les retenues, et poussé au franchissement de tous les seuils.

 

Il y a bien des lignes de pente pour se perdre à l’extrême-droite, mais l’une d’entre elles vaut qu’on s’y arrête qui est moins immédiatement « politique », plus pernicieuse, et par là plus dangereuse : l’aveuglement du mono-idéisme. Le mono-idéisme, c’est l’empire de l’idée unique, le despotisme mental de la Cause au singulier absolu qui, affranchie de toute idée contradictoire, c’est-à-dire de toute régulation intellectuelle, imposera son primat et déploiera sans résistance ses conséquences jusqu’à l’aberration. Tout pour l’Idée unique, et cap au pire s’il le faut, voilà la devise implicite du mono-idéisme.

 

Férocement appliqué sur les bords les plus opposés d’ailleurs. Car il y a évidemment un mono-idéisme européiste. Dont la Cause est l’Europe, quelle qu’en soit la forme et quels qu’en soient les contenus – soit, littéralement, l’Europe à tout prix. Quel que soit le mouvement, il est déclaré bon s’il fait avancer l’Europe, et peu importe absolument dans quelle direction. L’Europe fait régner la concurrence libre et non faussée ? Peu importe puisque le droit de la concurrence est un droit européen, et qu’un droit européen en soi signifie un progrès de l’Europe. L’Europe soumet les économies à l’omnipotence des marchés financiers ? Peu importe puisque c’est le moyen de construire une monnaie européenne qui, par là, se justifie d’elle-même. L’Europe n’est plus qu’un empilement de traités austéritaires ? Mais ça n’est pas la question : l’essentiel est que l’Europe avance – et la direction de l’avancée est tout à fait secondaire. L’Europe intransitive, l’Europe pour l’Europe, sans considération de quelque autre chose, voilà la figure du mono-idéisme européiste. Les socialistes et les écologistes français votent le TSCG : parce qu’« il faut continuer de construire l’Europe ». Et l’on se demande immanquablement jusqu’où il faudrait aller dans l’ignoble pour déclencher enfin un réflexe de reprise, une fissure dans le mono-idéisme, le retour d’une autre idée. Soit l’Europe rétablissant le droit du travail des enfants – formellement une nouvelle avancée du droit européen, donc un progrès de « l’Europe » – : stop ou encore ?

 

En face, le mono-idéisme symétrique : sortir de l’euro quelles qu’en soient les voies. Si la sortie de l’euro a à voir avec la restauration de la souveraineté, peu importe de quelle souveraineté l’on parle. Et en avant pour le front indifférencié de « tous les souverainistes ». Nicolas Dupont-Aignan est « souverainiste » : il est donc des nôtres. Et puis après tout Marine Le Pen aussi, ne le dit-elle pas assez. Alors, logiquement, pourquoi pas ? Car voilà la tare majeure du mono-idéisme : il est conséquent sans entraves. Il suivra sa logique unique jusqu’où elle l’emmènera par déploiement nécessaire des conséquences qui suivent de la prémisse unique. Peu importe où puisque, l’Idée posée, on ne peut qu’avoir confiance dans la logique qui, ancillaire et neutre, vient simplement lui faire rendre tout ce qu’elle porte.

 

On l’a compris puisque la chose entre dans son concept même : le mono-idéisme suppose l’effacement radical de toutes les considérations latérales – de tout ce qui n’appartient pas à son Idée. Que, par exemple, le Front national – ses errances idéologiques en matière de doctrine économique et sociale l’attestent assez – ait pour seul ciment véritable d’être un parti raciste, que la xénophobie soit l’unique ressort de sa vitalité, la chose ne sera pas considérée par le souverainisme de la sortie de l’euro quand il se fait mono-idéisme. Puisque la Cause, c’est la sortie de l’euro, et que rien d’autre n’existe vraiment. On envisagera donc l’âme claire de faire cause commune avec un parti raciste parce que « raciste » est une qualité qui n’est pas perçue, et qui ne compte pas, du point de vue de la Cause. Voilà comment, de l’« union des républicains des deux bords », en passant par « le front de tous les souverainistes », on se retrouve à envisager le compagnonnage avec le Front national : par logique – mais d’une logique qui devient folle quand elle n’a plus à travailler que le matériau de l’Idée unique.

 

Le jugement de l’histoire Retour à la table des matières

Il faut avoir tout cédé à une idée despotique pour que quelqu’un comme Jacques Sapir, qui connaît bien l’histoire, ait à ce point perdu tout sens de l’histoire. Car la période est à coup sûr historique, et l’histoire nous jugera. Si l’on reconnaît les crises historiques à leur puissance de brouillage et à leur pouvoir de déstabilisation – des croyances et des clivages établis –, nul doute que nous y sommes. Nous vivons l’époque de toutes les confusions : celle de la social-démocratie réduite à l’état de débris libéral, celle au moins aussi grave de révoltes de gauche ne se trouvant plus que des voies d’extrême-droite. Or on ne survit au trouble captieux de la confusion qu’en étant sûr de ce qu’on pense, en sachant où on est, et en tenant la ligne avec une rigueur de fer. Car en matière de dévoiement politique comme en toute autre, il n’y a que le premier pas qui coûte – et qui, franchi, appelle irrésistiblement tous les suivants. C’est pourquoi l’« union de tous les souverainistes » mène fatalement à l’alliance avec l’extrême-droite.

 

C’est pourtant une fatalité résistible : il suffit de ne pas y mettre le doigt – car sinon, nous le savons maintenant à de trop nombreux témoignages, c’est le bonhomme entier qui y passe immanquablement. Ici la rigueur de « ne pas mettre le doigt » n’a pas de meilleures armes que la robustesse de quelques réflexes – où en est-on sur la question du racisme –, et le décentrement minimal qui, ne cédant pas complètement au mono-idéisme, permet d’identifier les périls. La fermeté des concepts aussi : en l’occurrence ceux par lesquels on fait sens des signifiants « nation » et « souveraineté », faute desquels on est voué aux sables mouvants de la confusion puisqu’ici ce sont la droite et l’extrême-droite qui tiennent la lecture dominante, à laquelle on succombera nécessairement si l’on n’a pas une autre lecture à leur opposer fermement.

 

Mais on ne tient jamais si bien la ligne qu’en reconvoquant les leçons de l’histoire, notamment les souvenirs de quelques tragiques égarements du passé. C’est qu’on ne surmonte les emprises du présent et la difficulté à savoir ce qu’on y fait vraiment, c’est-à-dire l’absence de recul pour se juger soi-même à l’aune d’un sens de l’histoire qui n’a pas encore été délivré, on ne surmonte tous ces obstacles, donc, qu’en rapportant son action aux dilemmes que d’autres avant nous ont eu à trancher – certains bien, d’autres mal. Non pas que leur situation ait été en tous points semblables à la nôtre – elle ne peut pas l’être –, mais pour y puiser un sens accru du danger, de l’auto-examen, et de l’anticipation d’une histoire qui délivrera ses verdicts.

 

Il faut être inconscient pour ne pas mesurer le péril : si la période actuelle n’est pas l’exacte réplique des années 1930, elle lui emprunte suffisamment pour faire redouter que des causes semblables entraînent des effets semblables. On sait assez que l’extrême-droite profite du pire. Et, à part la nef des fous éditoriale qui, répétant en boucle « la réforme », n’en finit pas de demander plus du même, on sait aussi que la période n’engendre plus que du pire – mais il allait sans dire que, comme bras armé « intellectuel » du parti unique eurolibéral, l’appareil médiatique [2] est décisivement impliqué dans la symbiose fonctionnelle qui fait prospérer le FN. De ce terrible enchaînement, qui ne créé pas d’autre devoir que de s’y opposer – quoiqu’on voie de moins en moins ce qui pourrait venir le contrarier… –, chacun devra savoir ce qu’il y a fait, et quelle place il y a tenue.

 

Il est bien certain que la polémique livre son lot de mises en cause à la truelle : pour l’alter-européisme, en cela confondu avec l’européisme tout court, c’est d’envisager seulement la sortie de l’euro qui soutient un cas d’accusation… On pourrait bien plutôt soutenir que c’est d’en refuser la possibilité qui, abandonnant la question au FN et fixant les peuples dans une catastrophe eurolibérale en réalité inexpiable, livre à l’extrême-droite une ressource politique sans équivalent. La querelle cependant ne souffre plus aucune équivoque lorsqu’il devient explicitement question de faire cause commune, ou bout de chemin, ou n’importe quoi d’autre, avec le FN – et peu importent les codicilles tout à fait secondaires dont on enrobe l’idée : l’essentiel est dit.

 

Egaré pour rien Retour à la table des matières

Mais il y a pire que l’égarement : l’égarement pour rien. Car voici la tragique ironie qui guette les dévoyés : le FN, arrivé au pouvoir, ne fera pas la sortie de l’euro. Il ne la fera pas car, sitôt que la perspective de sa réussite électorale prendra une consistance sérieuse, le capital, qui ne se connaît aucun ennemi à droite et aussi loin qu’on aille à droite, le capital, donc, viendra à sa rencontre. Il ne viendra pas les mains vides – comme toujours quand il a sérieusement quelque chose à réclamer ou à conserver. Aussi, contre quelques financements électoraux futurs et surtout contre sa collaboration de classe – car, comme s’en aperçoit, pour sa déconfiture, le pouvoir actuel avec son pacte de responsabilité en bandoulière, le capital a bel et bien le pouvoir de mettre l’économie en panne par mauvaise volonté [3] – contre tout ceci, donc, le capital exigera le maintien de l’euro, son vrai trésor, sa machine chérie à équarrir le salariat. Croit-on que le FN opposera la moindre résistance ? Il se fout de l’euro comme de sa première doctrine économique – et comme de toutes les suivantes. Le cœur de sa pensée, s’il y en a une, est bien ailleurs : il est dans une sorte de néocorporatisme vaguement ripoliné pour ne pas faire trop visiblement années trente, et s’il est une seule chose à laquelle il croit vraiment, elle est sans doute à situer du côté du droit du petit patron à être « maître chez lui » (éventuellement additionné d’une haine boutiquière pour l’impôt qui nous étrangle).

 

Tragique destin pour tous ceux qui auront cru voir en lui la dernière église des vrais croyants et qui finiront à l’état de recrues scientologues, essorées et refaites, rendus par-là à avoir partagé, quoique depuis le bord opposé, la même croyance que les propagandistes eurolibéraux, la croyance du FN qui chamboule tout, quand il est si clair qu’il ne chamboulera jamais rien (à part les vies des immigrés, ou des fils d’immigrés, qui vivent en paix sur notre sol et qui, elles, seront bel et bien dévastées) : car enfin a-t-on jamais vu le parti de l’ordre perturber l’ordre ? Et croit-on que le parti des hiérarchies ait à cœur de déranger les hiérarchies – en l’occurrence celles du capitalisme ? Au moins les eurolibéraux ont-ils, pour ce qui les concerne, leurs intérêts obliques à entretenir cette effarante bêtise : c’est qu’il faut bien que le FN soit assimilé à une sorte de révolution pour mieux éloigner le spectre de toute révolution – soit encore et toujours le travail de la symbiose fonctionnelle, et l’éditorialisme, empressé d’accorder au FN sa revendication la plus centrale et la plus frauduleuse (« il va tout bousculer ! »), lui rend sans même s’en rendre compte le plus signalé des services.

À gauche, et à gauche seulement Retour à la table des matières

Lire aussi Baptiste Dericquebourg, « Syriza et les chausse-trapes du pouvoir », Le Monde diplomatique, septembre 2015.Ceci d’ailleurs de toutes les manières possibles. Car on n’en revient pas du rassemblement parfaitement hétéroclite des visionnaires en peau de lapin occupés à déclarer caduc le clivage de la droite et de la gauche – jamboree de la prophétie foireuse où l’on retrouve aussi bien l’extrême-droite (mais c’est là une de ses scies de toujours) que l’extrême-centre, de Bayrou à Valls, pour qui la raison gestionnaire permet enfin de faire l’économie d’inutiles querelles (« idéologiques » disent les parfaits idéologues de « la fin des idéologies »). Malheureusement pour eux, le déni du réel s’accompagne immanquablement du retour du refoulé. « Ça » revient toujours. C’est même déjà revenu : en Grèce, sous le nom de Syriza – avant qu’un incompréhensible Tsipras ne sombre dans un tragique renoncement. Le tsiprasisme n’est plus qu’un astre mort, mais certainement pas la gauche en Grèce – et partant en Europe.

 

Or cette persévérance suffit à ruiner et les imputations immondes de l’européisme et les dévoiements d’une « gauche » qui croit pouvoir passer par la droite de la droite. Car de même qu’on ne prouve jamais si bien le mouvement qu’en marchant, on ne démontre pas plus irréfutablement la possibilité d’une sortie de gauche de l’euro… qu’au spectacle d’une incontestable gauche qui se propose de sortir de l’euro – drame de l’insuffisance intellectuelle : à certains, il faut le passage au concret pour commencer à croire vraiment à une possibilité que leur esprit ne parvient pas à embrasser tant qu’elle demeure simplement abstraite.

 

Dieu sait qu’il fallait être ou bien de la dernière mauvaise foi ou bien intellectuellement limité pour ne pas concevoir une sortie de gauche de l’euro – c’est-à-dire une vision de gauche de la souveraineté. Mais maintenant elle est là : une grosse minorité de Syriza, défaite par la trahison de Tsipras, mais décidée à continuer de lutter sous les couleurs nouvelles de la Gauche Unie, établit désormais in concreto l’existence de la « sortie de gauche » : une sortie que rien n’entache à droite, ni « repli nationaliste » puisque nous avons là affaire à des gens dont les dispositions internationalistes sont insoupçonnables, ni « dérive xénophobe » puisque pour le coup le seul point d’accord, mais absolu, au sein de Syriza, touche à la question de l’immigration, de son accueil et de sa régularisation. Et seuls les deux neurones de Jean-Marie Colombani, la haine incoercible de Quatremer pour tout ce qui est de gauche, mais aussi les préventions affolées de l’alter-européisme, pourront trouver justifié de s’exclamer au repli identitaire.

 

La gauche est là. Même réduite au dernier degré de la minorité institutionnelle, elle ne mourra pas. Elle vit en Grèce. Elle revivra ailleurs en Europe, et spécialement en France, pour peu qu’on s’y aperçoive, l’échec de Tsipras enfin médité, qu’elle n’a de salut qu’hors de l’euro – et bien sûr qu’en en sortant par son côté à elle. Mais il faut être en proie au fétichisme de la sortie pour ne plus désirer sortir que pour sortir, c’est-à-dire pour se préparer à sortir accompagné n’importe comment. Et avoir sérieusement oublié de se poser la seule question qui vaille, la question de savoir pour quoi faire, et par suite avec qui ? – la seule qui ramène quelque clarté et fasse apercevoir certaines improbables alliances pour ce qu’elles sont : aberrantes, dévoyées, et promises à la perdition, au double sens de l’égarement moral et de l’échec assuré.

 

Notes

[1] Voir à ce sujet « Leçons de Grèce à l’usage d’un internationalisme imaginaire (et en vue d’un internationalisme réel) », 6 avril 2015.

[2] Dont, à quelques exceptions minoritaires près, les différenciations internes sont tout à fait secondaires.

[3] Pour un développement un peu plus substantiel à propos de cette question, voir « Les entreprises ne créent pas l’emploi », 26 fevrier 2014.

 

 

Source : http://blog.mondediplo.net

 

 

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26 août 2015 3 26 /08 /août /2015 15:23

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 
 
 
 
En Image 26/08/2015 à 13h27
Commerce des armes : qui achète ? Qui vend ? Pas ceux qu’on croit

Rue89 avec Swissinfo.ch

 

Le traité international sur le commerce des armes tient, jusqu’à jeudi 27 août, sa première conférence au Mexique. Mais qui achète et qui vend des armes dans le monde actuel ?

Déjà signé par 130 pays et ratifié par 72 d’entre eux, ce traité est censé encadrer un marché des armes prospère : son commerce international oscille depuis 2009 entre 30 et 40 milliards de dollars par an, alors que les dépenses militaires mondiales tournent autour de 1 700 milliards de dollars annuels depuis 2009, soit 2,6% du produit mondial brut (PMB).

A cette occasion, il est intéressant de regarder, avec nos partenaires de Swissinfo.ch, qui sont les vendeurs, et qui sont les acheteurs de ce commerce pas comme les autres.

 

Les Etats-Unis, premier vendeur planétaire

Premier constat : sur ces statistiques fournies par l’Institut de recherche Sipri de Stockholm, la référence mondiale, on ne trouve qu’un seul pays commun au top 10 des vendeurs et des acheteurs : la Chine, qui achète, notamment à la Russie, mais qui exporte aussi des armements plus classiques.

Deuxième constat : la place prépondérante prise par les Etats-Unis dans ce commerce des armes, quasiment deux fois plus gros que le suivant, la Russie, et dont les exportations sont égales à celles de la Russie, de la France et du Royaume-Uni additionnées...

 

Les principaux pays exportateurs d’armes (Via Swissinfo.ch)

 

Côté importations, la première surprise est la première place, loin devant, de l’Inde, là où on attendrait les pays du Moyen-Orient. La zone Asie-Pacifique est d’ailleurs bien placée dans ce top 10, avec l’Inde en tête, mais aussi la Chine, l’Indonésie, le Vietnam, Taïwan, et l’Australie.

Les autres pays du top 10 sont, de manière prévisible, les pays du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite qui arrive deuxième, suivie de la Turquie, des Emirats arabes unis et du Sultanat d’Oman.

 

Les principaux importateurs d’armes dans le monde (Via Swissinfo.ch)

 

L’Asie et le Moyen-Orient, les deux zones de tension de la planète :

  • la première sans conflit déclaré mais avec une course aux armements perceptible depuis des années et des tensions en mer de Chine du Sud entre la Chine et ses voisins, ou le conflit latent, jamais éteint entre l’Inde et le Pakistan ;
  • la seconde est aujourd’hui au cœur des principaux conflits armés de la planète, en Syrie, en Irak, au Yémen, ou encore depuis peu le conflit qui s’est réveillé en Turquie avec la minorité kurde. Pas de surprise donc à ce que les armes prennent la direction d’une zone qui a de surcroit les moyens de les payer...

L’enjeu de Cancun

La principale vertu du TCA, souligne un article de Swissinfo.ch, est de vouloir imposer une certaine transparence dans un commerce qui préfère l’ombre, voire l’opacité.

Les Etats-Unis l’ont signé et pas encore ratifié, la Russie et la Chine ne l’ont pas signé ; seuls la France et le Royaume-Uni parmi les grands exportateurs l’ont signé et ratifié.

Encore faut-il que la substance du traité ne se volatilise pas dans les négociations sur sa mise en œuvre et ses règles de fonctionnement.

C’est tout l’enjeu de la première conférence internationale des Etats parties, qui se tient depuis le 24 et jusqu’au 27 août à Cancun (Mexique).

 

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

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