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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 14:52

 

 

terraeco.net

 Habitat partagé : où sont les projets près de chez vous ?

 

24-10-2013
Habitat partagé : où sont les projets près de chez vous ?
(Crédit photo : DR)
 
Data - Découvrez, grâce à notre carte interactive, l'ensemble des initiatives d'habitat groupé et solidaire en France.lien

 

 

Les pionniers ont commencé à la fin des années 1960. Une nouvelle vague de Français désireux d’habiter autrement a pris résidence à la fin des années 2000. Depuis, les projets d’habitat groupé et participatif se multiplient.

Combien sont-ils ? Et surtout, certains existent-ils près de chez vous ? Pour y répondre, Emilie Cariou, auteure d’une étude sur l’habitat groupé en France avec l’Adess (Association de développement de l’économie sociale et solidaire) du Pays de Brest, a sondé la France entière. Elle a bâti le premier inventaire, non exhaustif, des 400 projets achevés ou en cours.

Nous avons reproduit ses résultats sur la carte ci-dessus. Première conclusion : la France entière adopte l’habitat groupé. Avec toutefois trois régions qui sont de loin en tête du mouvement : Rhône-Alpes, Bretagne et Ile-de-France.

 

- Vous connaissez un projet d’habitat groupé qui n’est pas mentionné sur cette carte ? Aidez-nous à compléter cette liste en envoyant vos renseignements à l’adresse agir@terraeco.net

- Vous voulez en savoir plus sur l’habitat participatif. Dévorez notre dossier ici. Bonne lecture !

- Vous cherchez un projet ? Un terrain ? Des candidats ? N’hésitez pas à passer votre petite annonce ici.

- Vous souhaitez en savoir plus sur un projet près de chez vous ? Consultez ci-dessous l’étude complète réalisée par l’Adess Pays de Brest :

 

 

 

 

 

 

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 22:32

 

 

*Petite précision qui a son importance pour l'historique de cette belle initiative; Jean (étant à l'origine de cet action solidaire) nous a envoyé ce commentaire:

 

Bonjour, je suis "l'inventeur" du concept d'une baguette en attente ou suspendue. A cet effet j'ai crée en mai dernier ma page facebook  une baguette en attente"

Les villes de Clermont, Bordeaux, Evreux, Boulogne, participent au grand mouvement. Et maintenant, à qui le tour. Voici le kit à diffuser autour de vous ( *accessible sur ce lien ou ci-dessous)


lien page facebook


Cette page est une initiative citoyenne. L'idée est qu'un grand nombre de personnes soient solidaires de cette action et la mettent en oeuvre dans leur boulangerie de quartier



 

 

Merci à toutes et tous.

Jean (téléphone 04-73-19-00-30)

 

N'hésitez pas à partager !

 

 

 

                                                         ********************************************

 

sudouest.fr

 

Bordeaux : un boulanger lance la "baguette suspendue", sur le principe du "café suspendu"

VIDEO - Chez Noël Capron, boulanger à Saint-Pierre, on peut payer d'avance une baguette de pain qu'une personne dans le besoin viendra récupérer

 

 

Chez Noël Capron, vous pouvez acheter deux baguettes dont la seconde sera offerte à un inconnu dans le besoin.
Chez Noël Capron, vous pouvez acheter deux baguettes dont la seconde sera offerte à un inconnu dans le besoin. (photo x. D.)
 

La boulangerie du 5, rue de la Cour-des-Aides derrière l’église Saint-Pierre, fondée en 1810, est sans doute l’une des plus anciennes de Bordeaux. Rebaptisée À La Recherche du pain perdu par Noël Capron, aux baguettes depuis 1998, celui-ci renoue aujourd’hui avec une tradition vieille comme le monde : le partage du pain.

« C’est en allant sur Facebook, explique-t-il, que j’ai découvert que dans l’est de la France, un boulanger avait mis au point ce concept baptisé du ‘‘pain suspendu’’. Des internautes d’ici se demandaient pourquoi cela n’existait pas sur Bordeaux. Vous payez d’avance la baguette de l’inconnu qui n’a pas les moyens de s’en offrir une. Et ça peut arriver à n’importe qui. Soient deux fois 0, 95 €. Pour les personnes qui n’ont pas l’appoint exact, j’ai installé un bocal sur le comptoir destiné à récolter toute la petite monnaie qu’ils veulent bien laisser. »

Noël Capron s’est également inspiré de l’exemple du bar Chez Fred, place du Palais, qui voici six mois, avait mis le même principe de solidarité en marche avec le café.

Alors coup de cœur ou coup de pub ? Noël répond : « Cela fonctionne très bien dans son bistrot mais ce n’est pas pour ça qu’il a vu son chiffre d’affaires exploser. Pouvoir bénéficier du minimum vital, du pain à manger, ce ne devrait pas être exceptionnel. J’espère que le bouche à oreille ira vite et les gens dans le besoin ne doivent pas avoir honte. Ils ne viendront pas mendier puisque ce pain a été payé. La baguette les attend. »

 

 

 

En attendant, ce boulanger aussi atypique qu’entrepreneur, livre aussi à bicyclette et uniquement dans le cœur du centre-ville, les petits-déjeuners à domicile. Monsieur Capron ou le Père Noël.

À la recherche du pain perdu, 5, rue de la Cour-des-Aides à Bordeaux. Renseignements au 06 68 17 54 52.

 

 

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 17:17

 

reporterre.net

 

En Auvergne, des citoyens s’organisent pour devenir autonomes en énergie

Combrailles durables

mardi 29 octobre 2013

 

 

Beaucoup en parlent, ils l’ont fait : une coopérative de citoyens en Auvergne mène concrètement la transition énergétique sur son territoire. Et ça marche ! Par exemple sur un stade de rugby.


Comment ?
En mettant en service et en exploitant des petites centrales solaires photovoltaïques en toiture de bâtiments publics.

Qui ?
Des citoyens lambda (176 au 10 octobre 2013) groupés en une coopérative d’intérêt collectif (SCIC) sans but lucratif animée pas un groupe d’une quinzaine de bénévoles.

Combien ?
Au 1 octobre 2013, ce sont sept petites centrales qui sont déjà en production sur des lycées, écoles, mairies,... et quatre qui sont en projet pour 2014.

Quelle puissance, quelle production ?
- Début octobre 2013 : 103 kva sur 7 petites centrales produisent 109 000 kwh/an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de quarante foyers.
- Objectif fin 2014 : tripler la production avec quelques jolis projets "sur le grill" et toujours en coopérative citoyenne sans but lucratif.

Nous ne serons pas loin alors d’assurer un production de nature à compenser intégralement les consommations domestiques de l’ensemble de nos coopérateurs qui deviendront dès lors électriquement neutres.

Mais où ?
En Auvergne bien sûr (pays du soleil !), dans la chaîne des volcans autour d’une commune d’irréductibles : Loubeyrat.

Mais avec quels moyens ?
Au départ une cagnotte associative, rapidement abondée de quelques subventions, enrichie de souscriptions de parts coopératives locales ou plus lointaines (certains coopérateurs résident en Corse, dans le Périgord, en Béarn, on ne les voit jamais aux AG mais ils sont coopérateurs et ça veut dire beaucoup).

Depuis le début, toute la production est livrée à EDF (en attendant de pouvoir vendre à Enercoop). Les sommes collectées sont intégralement réinvesties sur les projets futurs.

Peut-on aider ?
Oui, exceptionnellement et pour permettre de toucher un public plus large que les vaillants coopérateurs, la plate-forme de "micro funding" Ulule est mobilisée, chacun peut depuis chez lui apporter des fonds (à partir de 1€) et recevoir en échange quelques contre parties et surtout avoir la fierté de pouvoir dire : "C’est un peu grâce à moi !" Attention c’est jusqu’au 15 novembre et pas plus tard !


Un exemple : les gradins de rugby du stade Manzat transformés en centrale solaire

Après un premier trimestre de production, la centrale solaire photovoltaïque que nous avons mise en service à la mi juillet sur les gradins de rugby de Manzat affiche des résultats conformes aux attentes. Avec une production autour des 7 900 kWh produits fin octobre, nous aurons produit en un peu plus de trois mois l’équivalent de la consommation annuelle de trois foyers.

Cette installation a été l’occasion de remettre entièrement à neuf la toiture en bac acier des gradins. La saison de rugby reprend, nous espérons n’avoir pas trop dérangé les activités de nos rugbymans au cours du chantier qui s’est organisé sur plusieurs semaines.


Source et photo : Combrailles durables

Lire aussi : Les énergies renouvelables en France aux mains d’EDF, d’Areva, d’Alstom et de leurs amis

 

 

 

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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 15:25

 

bastamag.net

 

Epargne citoyenne

Une banque villageoise, solidaire et qui prête à taux zéro : rien d’impossible

par Emmanuel Daniel 23 octobre 2013

 

 

    C’est une autre manière de reprendre le contrôle de son épargne. Les habitants de la vallée d’Aspe, près de la frontière espagnole, ont décidé de se mobiliser pour relocaliser l’économie et créer des emplois. Leur association Aspe solidaire collecte l’épargne des habitants afin de financer des activités dans la vallée. Et d’enrayer la désertification. L’économie par les citoyens et au service des citoyens.

    Cela s’est produit sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, mais ce n’est pas un miracle. Une centaine d’habitants de la vallée d’Aspe ont décidé de re-dynamiser l’économie de leur territoire en voie de désertification. Ils ont monté l’association Aspe Solidaire. Objectif : collecter l’épargne des habitants et proposer des prêts à taux zéro à des porteurs de projets désireux de s’installer dans la vallée, où vivent 2 700 personnes. Cette initiative « permet aux gens qui veulent faire quelque chose pour le territoire, sans avoir envie d’être élus, de s’impliquer », explique Anne, l’actuelle présidente de l’association. Car la vallée est quelque peu sinistrée.

    Avec un revenu net par foyer inférieur de 6 000 € à la moyenne nationale et une population vieillissante, la vallée d’Aspe peine à retenir les enfants du pays. La population des 13 villages béarnais qui constituent la communauté de communes a chuté de 65% depuis le début du siècle dernier ! Si l’exode rural s’est depuis ralenti, la tendance est toujours à la baisse. Quand Anne, historienne, a organisé une réunion d’information sur la mise en place d’un dispositif d’épargne citoyenne et solidaire, les riverains ont accouru. « C’était un soir de janvier 2011, il faisait froid, il neigeait, mais il y a avait quand même une centaine de personnes. Cela montre que l’idée correspondait à une attente », souligne cette conseillère municipale d’Accous, l’un des villages de la vallée, qui précise que l’association ne bénéficie d’aucune subvention.

    Relocaliser l’économie

    Pendant la soirée, elle leur parle de l’exemple du Comité local d’épargne pour les jeunes (Clej) qui soutient des projets de jeunes basques grâce à l’épargne solidaire. L’assemblée est emballée et un rendez-vous est fixé la semaine suivante pour créer l’association. Les membres se donnent un an pour recueillir les prêts des volontaires. Emma, caissière dans une grande surface des environs, et trésorière de l’association, n’a pas été difficile à convaincre : « Niveau emploi, il n’y pas grand chose par ici. Alors j’ai été emballée par l’idée d’aider à créer de l’activité dans la vallée. »

    Plus d’une centaine d’habitants, soit 4% des habitants de la vallée, prêtent chacun 180 € à l’association (15€ par mois). « Les gens avaient envie de faire quelque chose pour dynamiser l’économie locale. Pour ma part, je voulais agir à ma façon, avec mes compétences limitées, pour faire avancer les choses, permettre à des gens de développer une activité, de vivre et d’habiter dans la vallée », témoigne Francis, retraité de l’Éducation nationale.

    Bien que la démarche soit avant tout économique, certains membres de l’association mettent en avant des considérations écologiques : « Il s’agit de relocaliser l’économie en raccourcissant les circuits de production et de consommation », argumente l’ancien enseignant. « Cela n’a pas de sens de faire une heure de voiture, de dépenser du gasoil et de polluer pour des activités dont la présence se justifie dans la vallée », ajoute Monica, une ancienne bergère.

    20 000 € sont récoltés en 2011, qui vont bénéficier à cinq projets : une entreprise de céramique, une autre de ferronnerie-mécanique, deux structures d’aide au développement commercial et un centre de soins esthétiques voient le jour. Un peintre au RSA a également fait appel à l’association en urgence pour pouvoir acheter des cadres afin de proposer ses œuvres à la vente lors d’une exposition. Ici, on ne stigmatise pas, on aide.

    Soutien financier et moral

    Parmi ces porteurs de projets, certains n’auraient pas pu démarrer leur activité sans l’association. « Les banques ne prêtent qu’aux riches, pas à ceux qui n’ont pas un radis, c’est bien connu, sourit Francis. L’argent prêté sert d’apport personnel à ceux qui n’en ont pas. » Un argument non négligeable pour convaincre les institutions financières de la viabilité d’un projet. « Avoir l’aval des gens de la vallée donne de la crédibilité auprès des banques », confirme Aurélie qui, grâce au soutien de l’association, a réussi à convaincre son conseiller de lui prêter de l’argent. Un peu plus d’un an après le lancement, la fréquentation de son salon esthétique est supérieure à ses prévisions.

    Pour autant, l’association ne répond pas favorablement à toutes les sollicitations. « Même si ce ne sont pas de grosses sommes, nous sommes attentifs aux projets soutenus par respect pour les gens qui ont placé leur espoir dans l’association », justifie Francis. Ainsi, chaque demande de prêt est étudiée par l’hétérodoxe conseil d’administration (voir la photo) et un comité technique composé de chefs d’entreprises ou de banquiers, pour la plupart à la retraite. Ceux-ci évaluent la solidité du projet et accompagnent les entrepreneurs dans leurs démarches, de l’étude de marché à la définition de leurs besoins de trésorerie. Plus qu’une somme d’argent, Aspe solidaire apporte un soutien technique et moral à ceux qui la sollicitent.

    Quand l’économie développe le lien social

    Les membres de l’association insistent sur l’aspect solidaire de leur démarche. Les membres ne peuvent espérer un quelconque retour sur investissement lorsqu’ils prêtent de l’argent. Car, quand les sommes engagées sont remboursées 3 à 4 ans plus tard, l’inflation est passée par là. « Nous ne sommes pas dans une logique capitaliste », résume Anne. En outre, les prêteurs n’ont aucune garantie de revoir leurs deniers. « Si quelqu’un ne rembourse pas son prêt, on ne se retourne pas contre lui. On se contente de répartir la perte sur tout le monde, c’est le côté militant des prêteurs. Des liens forts de responsabilité et de confiance se crée entre tous les membres », estime Francis. Et le prêt sonnant et trébuchant n’est pas l’unique levier. « Tout le monde aide à son niveau, soit en prêtant, soit en allant acheter chez une des personnes aidées par l’association. Cela crée un réseau de solidarités ». Un point de vue partagé par Myriam, membre du Conseil d’administration : « Par l’économie, on développe le lien social », juge-t-elle.

    Le succès de la première levée de fonds en 2011 a été tel que les membres d’Aspe solidaire ont décidé d’organiser une deuxième collecte d’épargne en 2013 pour répondre aux sollicitations de nouveaux porteurs de projets. Alors même que les premiers prêts n’ont pas été remboursés, 73 personnes se sont déjà engagées et les inscriptions courent jusqu’à la fin de l’année. Le caractère concret de l’action et sa capacité à mobiliser au delà des clivages partisans fait reconnaître à Monica, élue d’un village de la vallée, qu’elle se sent « parfois plus utile ici qu’au conseil municipal ». Une expérience à multiplier (A relire : quand les pauvres inventent une banque véritablement populaire) ?

    Emmanuel Daniel

    Photo de une : CC Jean-Michel Baud

     

     

     

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    17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 17:09

     

    reporterre.net

     

    Ils sont anarchistes, autogérés, et ils font du très bon pain

    Hervé Kempf (Reporterre)

    jeudi 17 octobre 2013

     

     

    A Montreuil, près de Paris, les boulangers de La conquête du pain font le bonheur du quartier avec des baguettes délicieuses... et mettent en pratique les idées libertaires.

     


     

    - Reportage, Montreuil (Seine-Saint-Denis)

    C’est dans un coin de Montreuil, là où la ville prend des allures de village, avec des petites maisons protégées par quelques arbres et par des plantes grimpantes. La rue monte, on y croise les parents qui reviennent de l’école avec les enfants, et au coin d’une autre rue, voici « La conquête du pain ». Une boulangerie comme il y a en des milliers, et qui sent beau le pain chaud et croustillant.

    On voudrait tout simplement acheter une baguette, mais des détails étonnants amusent le regard. Comme ce tableau listant les sandwichs proposés, qui invitent à choisir entre le Bakounine (bacon mayonnaise), l’Angela Davis (poulet mayonnaise salade), ou le Louise Michel (chèvre pesto). Un petit comptoir longe le mur, où l’on peut se servir un café d’une thermos, et lire les tracts et revues proposées, en commençant par Le Monde libertaire. Près de la vitrine, un canapé recouvert d’un drap blanc invite à la pause. On pourrait s’y poser, et se rappeler que Pierre Kropotkine, un des grands penseurs anarchistes du XIXe siècle, a écrit La conquête du pain, parmi de nombreux autres livres, dont L’entraide reste fondamental.

     

     

    Mais on est bien dans une boulangerie, et la chaleur qui monte du sous-sol, où se trouve le four à pain, en témoigne tout autant que la fine odeur de farine. « Les gens ne viennent pas parce qu’on est autogérés et anachistes, mais parce que le pain est bon, dit Pierre Pavin. Le reste, ça les amuse ». Mais cette boulangerie n’existerait pas si Pierre et ses camarades n’étaient pas anarchistes.

    Lui, il était boulanger. Il aimait bien son travail, mais il en avait assez de ces tâches très répétitives, souvent subordonnées à un chef. Il appartient à la Fédération anarchiste, et au printemps 2010, lors du congrès de la fédération, alors qu’il était au chômage, il a eu l’idée de livrer du pain à des Amap. Il en parlé à Thomas Arnestoy, informaticien et membre du SCALP, et à Matthieu, avec qui il avait étudié dans le même lycée hôtelier. Le projet a abouti, par amitié et par affinité politique. Le principe serait de monter une boulangerie en Scop (société coopérative de production), « autogérée, avec une implication sociale et un souci écologique, qui fasse du pain de bonne qualité et qui soit rentable ».

    Le local a été trouvé assez rapidement, et dès l’automne, les amis ont commencé à pétrir et cuire le pain. « Au début, cela a été très dur. Ici, c’était un taudis, dit Pierre. Et il a tout de suite fallu livrer 300 pains quotidiennement. C’était l’enfer, on bossait vingt heures par jour. Une fois, ,j’ai fait un malaise, je me suis évanoui. »
    Mais les camarades ont tenu bon, des amis et la famille sont venus à la rescousse financière, permettant de remettre la boulangerie en bon état, et un bon rythme de production et de livraison s’est pris. Maintenant, la Scop compte huit salariés (quatre boulanger-e-s, trois vendeurs-ses à la boutique, un livreur).

     

     

    Soraya et Pierre -

     

    Et surtout, ils mettent en application le projet. « On s’est plus intéressé au projet social », dit Pierre, qui parle en début d’après-midi, après le coup de feu du matin (trois à huit heures) et avant d’aller faire la sieste. Le tarif social a été lancé en octobre 2012 : 75 centimes la baguette pour ceux qui le demandent, au lieu d’un euro. « On le fait sans justificatif de ressources, on veut faire confiance. On refuse cette idéologie qui fait des pauvres des profiteurs ». Les boulangers anarchistes organisent aussi des repas de quartier à la Cité Jules Ferry ou fournissent du pain aux travailleurs en grève, par exemple à PSA Aulnay, ou à la raffinerie de Grandpuits, l’an dernier.

    Et en interne, on pratique la démocratie. Toutes et tous sont payés 1350 € nets sur douze mois. Une assemblée générale a lieu tous les quinze jours. Les décisions se prennent au consensus - « il nous est arrivé de voter, mais pas sur des sujets importants ». Le gros problème du moment, c’est la discussion sur le temps de travail : les boulangers travaillent tôt le matin, mais moins d’heures que ceux qui sont en magasin. Quant au livreur, il est souvent appelé à n’importe quel moment. Il faut trouver l’accommodement juste pour tout le monde.

     

     

    Le boulanger libéré, affiche au mur du magasin -

     

    Et puis, il y a le produit lui-même, qui est l’essentiel : les ingrédients utilisés sont de qualité, presque tous issus d’agriculture biologique, et la farine (deux tonnes par semaine) est fournie par un meunier qui travaille à la meule de pierre. Surtout, il y a le temps pris pour bien lever le pain, le ralentir, laisser la fermentation se faire lentement.

    Dans le sous-sol, Mathieu – il est là depuis trois mois, il a quitté son métier de graphiste pour devenir boulanger, « un métier essentiel pour nourrir les gens » - détaille les étapes qui mènent à un bon pain : préparer la matière dans le pétrin, mettre en bacs, laisser « pousser » la pâte – quatorze heures, c’est un des secrets de la qualité -, la diviser, la façonner, et enfin la cuire, dans le four brûlant. Un métier d’attention et de patience, mais où il faut agir rapidement et dans la chaleur. « Pendant l’été, cela peut monter à 40° C, dit Mathieu. Ici il fait chaud, mais je ne suis pas sûr que ce soit plus dur que d’être assis toute la journée devant un ordinateur ».

     


    Après le pétrin, l’étape de la division, qui va conduire aux baguettes -

     

    Allez, il est l’heure d’y aller. En partant, on ne résiste pas à croquer un pain au chocolat, comme les gamins qui entrent et sortent du magasin. On ne sait s’il s’appelle Kropotkine ou Elisée Reclus, mais il est bien bon.

     


     

    Source et photos : Hervé Kempf pour Reporterre.

    Photo du chapô : Mathieu, près du four.

    Thomas Arnestoy, de La conquête du pain, est venu participer à la première Rencontre de Reporterre (voir récit de la soirée et son témoignage video). Lire une autre présentation de La conquête du pain.

    Lire aussi : Ils ont changé de vie, cultivent les légumes et nourrissent leurs voisins.

     

     

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    15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 13:26

     

     

    bastamag.net

     

    FAI associatif

    A Toulouse, un autre internet, solidaire et non-commercial, c’est possible !

    par Emmanuel Daniel 15 octobre 2013

     

     

     

     

    Pour lutter contre la surveillance du web et les atteintes à la neutralité du net, une association toulousaine a monté son propre fournisseur d’accès à Internet (FAI). Un an et demi plus tard, l’association relie plus de 150 foyers et croule sous les demandes. Reportage chez les pionniers de l’Internet associatif, libre et solidaire. Qui œuvrent également à réduire la fracture numérique en connectant au réseau squats urbains et hameaux ruraux.

    6 mois, 12 000 euros, des antennes-relais, 300 mètres de fibre optique et un courrier à l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). Voilà ce qu’il a fallu à l’association Tetaneutral.net pour lancer son propre fournisseur d’accès à internet (FAI) à Toulouse en 2011. « Devenir opérateur, c’est une formalité », affirme Laurent Guerby, président de l’association.

    Pour déployer son réseau, Tetaneutral a installé quelques antennes radios [1] sur les points hauts de la ville, et sur les toits ou les balcons des premiers abonnés. Progressivement, 230 boîtiers ont été posés, permettant à 162 foyers de Toulouse et des environs de surfer sur la toile sans passer par Orange, SFR ou Free. L’abonnement est à prix libre, mais le tarif suggéré oscille entre 20 et 28 euros selon les zones, location du matériel radio (5 GHz) inclus.

     

    Vide juridique et possibilité de bloquer des sites web

    L’objectif de l’association « n’est pas tant de fournir un accès à internet que d’expliquer les enjeux sociaux, économiques et politiques qui se cachent derrière », insiste Laurent Guerby. Et ils sont nombreux. Cet ancien informaticien de salles de marché, reconverti dans l’associatif, s’inquiète notamment des menaces qui planent sur la neutralité du net, principe qui veut que les opérateurs ne filtrent, n’altèrent ou ne censurent aucune donnée transitant via leurs « tuyaux ».

    « Il y a un trou dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Aucune loi n’interdit aux opérateurs de filtrer l’accès à certains sites, par exemple celui de l’UMP ou du PS, en fonction de leurs envies », prévient-il. Et les opérateurs classiques se sont déjà servis de leur « pouvoir ». Un exemple ? Free, opérateur détenu par Xavier Niel, avait décidé de bloquer toutes les publicités de Google pour une histoire de gros sous

     

    Défendre la « neutralité du net »

    « Si internet n’est pas neutre, ça veut dire qu’on ne peut pas accéder à tous les contenus, et donc à toutes les idées », résume Théo, qui a rejoint l’association quelques mois après sa création. C’est pourquoi, chez Tetaneutral, la défense de la neutralité du net est inscrite dans les statuts. En outre, l’association s’engage à ne pas fouiller dans les données des utilisateurs. Elle est néanmoins soumise à l’obligation légale de répondre aux requêtes judiciaires, mais ne peut fournir que le nom et l’adresse des abonnés aux autorités, et non leur historique de navigation. « Il y peu de chances qu’ils soient inquiété par la Hadopi », s’amuse Laurent Guerby.

    La démarche de Tetaneutral est avant tout politique. Ce FAI alternatif fonctionne sans salarié et ne cherche pas de nouveaux clients, mais des abonnés conscients d’être des acteurs du réseau, qu’ils contribuent à construire. Lors de leur adhésion, il leur est proposé d’installer sur leur toit ou leur balcon une antenne-relais afin d’étendre la zone de couverture. Ils sont également mis à contribution pour aider les nouveaux venus à configurer leur machine ou répondre aux appels. « Quand quelqu’un a une idée, il en parle sur la mailing list. Si c’est légal et que ça ne coûte pas trop de sous, généralement, tout le monde est d’accord », s’enthousiasme Théo qui vante le fonctionnement horizontal de l’association.

     

    FAI alternatif et solidaire

    « Tout le monde va essayer d’aider les autres dans la mesure de ses compétences et de son temps libre. Quand il y a un souci, on va parler à quelqu’un qu’on connaît, pas à un télétravailleur sur une plateforme à l’étranger, fait valoir Cyril Gousse, très impliqué dans l’association. C’est une structure à but non lucratif : l’argent collecté sert soit à améliorer le service, soit à baisser le prix de l’abonnement. On réinvestit au profit des gens, on n’a pas d’actionnaires à rémunérer ». En outre, chaque membre peut consulter les comptes publiés mensuellement par Laurent Guerby, qui fait de la transparence une exigence démocratique.

    Libérée de la recherche de profit à tout prix, l’association s’engage dans des actions de solidarité. Douze squats toulousains ont été raccordés gratuitement. Et les bénévoles fournissent des services à prix libre (hébergement, messagerie instantanée...) aux causes qu’ils soutiennent.

     

    À la rescousse des déserts numériques

    Avec son discours militant et son penchant solidaire, l’association a su séduire 42 abonnés à Toulouse. Mais c’est en zone rurale que se trouve le plus gros des adhérents. Car, outre la défense des libertés sur internet, Tetaneutral s’est engagé dans un autre combat. Celui de la couverture des zones blanches, ces territoires délaissés par les opérateurs classiques faute d’être rentables. Depuis un an, l’association a étendu son réseau pour pouvoir couvrir la commune de Saint-Gaudens et les villages alentours, à 80 kilomètres de Toulouse.

    Une aubaine pour les habitants : « Avant, on avait un Adsl à 512 kbit/s, soit du très bas débit. On avait du mal à se connecter, à ouvrir plusieurs pages en même temps, quant aux vidéos, il ne fallait pas en parler », se rappelle Stéphane, adhérent depuis quelques mois à l’association. Depuis qu’il est passé chez Tetaneutral, il assure que son débit a été multiplié par 30. « C’est le jour et la nuit ! », se réjouit-il. Ce trentenaire est d’autant plus satisfait que ce changement d’opérateur lui a permis de voir sa facture diminuée d’un tiers. « Dans la région, il y a des gens qui ne captent pas le téléphone mobile, certains n’ont même pas de ligne fixe. Alors Internet, c’était inenvisageable pour eux. On va couvrir une ou deux maisons au milieu de la pampa : ça va nous coûter cher, mais ce n’est pas grave, le but est d’aider les gens », plaide Cyril Gousse.

     

    Pousser SFR et Bouygues à améliorer leurs offres

    Tetaneutral n’est pas un cas isolé. La Fédération French Data Network, pionnière dans le domaine, rassemble 21 FAI associatifs en France, et d’autres sont en projet (lire notre article). Pour l’instant, les gros opérateurs ne réagissent pas face à cette concurrence. « Nous allons où ils ne veulent pas aller. Et puis en termes de chiffre d’affaires, c’est insignifiant. Il arrive même que les boutiques locales des opérateurs nous envoient des abonnés quand ils ne peuvent pas les connecter », glisse Laurent Guerby.

    Pourtant, la demande existe. « Au moins 150 personnes attendent d’être raccordées », explique Cyril. Si deux tiers des foyers français sont connectés à internet, le haut débit pour tous est encore loin. Un rapide coup d’œil à la carte des débits Adsl en France suffit à prendre la mesure de la situation. « Mais si des opérateurs associatifs font ça partout en France, les gros vont se réveiller, estime Cyril. Ils seront obligés d’améliorer leur offre, de mieux couvrir les campagnes et d’avoir une logique de neutralité ».

    En attendant, les membres de Tetaneutral font œuvre de pédagogie et accompagnent des municipalités et des associations dans la création de leurs propres FAI. « Nous n’avons pas vocation à couvrir le territoire, indique Laurent Guerby, seulement montrer que d’autres choses existent ». Et ainsi prouver qu’un autre internet, libre, décentralisé et contrôlé par ses usagers, est possible.

    Emmanuel Daniel (Tour de France des alternatives)

    Photo : CC Lars Kristian Flem

    - Voir le site de Tetaneutral

    Notes

    [1Tetaneutral a bénéficié du réseau hertzien pré-existant d’une dizaine d’antennes de l’association Toulouse Sans Fil

     

     

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    12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 20:54

     

     

    20minutes.fr

    Un supermarché 100 % fermier

    Publié le 10 septembre 2013.
    Un supermarché 100 % fermier

    Un supermarché 100 % fermier C. Allain / APEI / 20 Minutes


    Agriculture Une quarantaine de producteurs s'est associée pour vendre des produits locaux

    Si tu ne vas pas à la ferme, c'est la ferme qui viendra à toi. Pour toucher les citadins, une quarantaine de producteurs se sont associés pour créer un « supermarché du produit local », ouvert depuis jeudi au rond-point de la Gaîté à Saint-Jacques-de-la-Lande. Dans les rayons, on navigue entre les glaces de Guipry, le miel de Poilley, le froment d'Essé, les fruits et légumes de Pipriac, le cidre de La Bouëxière et le foie gras de Maure-de-Bretagne. « Les gens qui vivent à Rennes, je les vois mal venir jusqu'à Pipriac juste pour acheter leurs légumes. Ils ne vont pas non plus faire le tour de chaque producteur du département pour faire leurs courses. C'est à nous de venir jusqu'à eux », estime Damien Hervé, maraîcher à Pipriac. Sur place, les producteurs ont donc concentré la viande, les légumes, les œufs, les produits laitiers et même quelques bières artisanales. Damien, qui a repris l'exploitation de ses parents il y a cinq ans, espère ainsi trouver de nouveaux débouchés. « La boutique, ça me permettra de m'agrandir et de fonctionner plus sereinement sur l'exploitation ».

    « Jouer sur l'identité »

     

    Comme lui, les producteurs impliqués au sein du projet misent sur le retour à la fibre locale. Situé sur un axe qui voit passer 20 000 véhicules par jour, la boutique baptisée Les Fermiers du coin espère attirer les citadins de retour du travail. « L'éthique du magasin, c'est de ne proposer que des produits fermiers et donc saisonniers. Les gens ne veulent plus des pommes espagnoles », embraye Régis Troppée, producteur de cidre de la Bouëxière à l'origine du projet. Ils ne sont pas les premiers à s'engouffrer dans cette brèche. Autour de Rennes, trois boutiques similaires (lire encadré) ont déjà ouvert. « Aujourd'hui, la boutique de Betton fonctionne très bien », assure Christophe Lelièvre, producteur de foie gras à Maure-de-Bretagne. Mais ces magasins pourront-ils tenir face à la puissance des supermarchés ? « C'est différent. Ici, on joue sur le savoir-faire, sur l'originalité et l'identité des produits », conclut Régis Troppée.

    Camille Allain
    ■ La ferme en ville
    Trois magasins de vente de produits fermiers ont déjà ouvert aux portes de Rennes. 12 Arômes à Betton, ainsi que deux boutiques Brin d'herbe, basées à Chantepie et Vezin-le-Coquet.
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    10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 17:29

     

    En images 10/10/2013 à 18h33
    A Hambourg, une maison en algues vivantes
    Yamila Castro-Berlin | Journaliste

     

     


    La maison aux algues (DR)

     

    Des éoliennes en façade, des toits-jardins, des murs végétaux… Mais des micro-algues vivantes qui recouvrent un immeuble d’habitation et se reproduisent allègrement devant les yeux des passants, ça, c’est une première mondiale !

    C’est à Hambourg, en Allemagne, que la Smart BIQ house (jeu de mots entre « Bio » et « IQ » le QI en anglais) a récemment été inaugurée. Un bâtiment vert dans tous les sens du terme, imaginé par le cabinet d’architecture Splitterwerk et la société d’ingénierie Arup.

    La façade de cette maison de quatre étages comporte 129 panneaux en verre, remplis d’eau et des nutriments nécessaires à la survie des petites chlorelles, le type d’algue verte choisie pour le projet et originaire de la région.

    Le système est plutôt simple. Côté jardin, l’eau dans les panneaux est continuellement brassée. Les algues utilisent la lumière du soleil pour la photosynthèse, absorbent du CO2 et produisent de la biomasse.

    Côté cour, c’est-à-dire dans la « salle des machines » installée au rez-de-chaussée du bâtiment, la biomasse est transformée en chaleur, stockée, puis utilisée pour le chauffage des locataires qui économiseraient jusqu’à 1 000 euros par an, grâce à l’énergie produite par les micro-plantes.

     


    Détail de l’algue (DR)

     

    Jan Wurm, directeur associé d’Arup Allemagne, designer et coordinateur du projet, explique

    « C’est un premier pas vers des bâtiments en entière synergie avec la technologie et l’environnement et on est très curieux de voir comment il va être adopté par les architectes et les ingénieurs dans le futur. »

    Cette maison intelligente est l’une des grandes attractions de l’Exposition internationale du bâtiment (IBA) organisée à Hambourg cette année. A côté de l’« Algenhaus », la maison aux algues comme l’appellent les locaux, une soixantaine d’autres bâtiments ont été construits pour l’occasion dans le quartier populaire de Wilhelmsburg, sur l’île d’Elbe, au cœur de la ville portuaire. Des visites sont organisées chaque week-end jusqu’au 3 novembre.

     

     

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    9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 16:01

     

    reporterre.net

     

    Ils ont changé de vie, cultivent les légumes et nourrissent leurs voisins

     

    Juliette Kempf (Reporterre)

    mercredi 9 octobre 2013

     

     

     

    Etre paysan plutôt qu’agronome agro-industriel, c’est le choix qu’ont fait Florent et Sophie : changer de vie et pratiquer une agriculture écologique et proche des autres. Ils témoigneront à la Rencontre de Reporterre, demain jeudi, avec Pierre Rabhi et Charles Piaget.


    - Reportage, Pussay (Essonne)

    Dans la Beauce, cette grande région naturelle du bassin parisien qui s’étend sur l’Eure-et-Loir, le Loir-et-Cher, ainsi qu’une partie du Loiret, de l’Essonne et des Yvelines, l’épi de blé court à perte de vue. Les champs, en rangées monotones, défilent les uns après les autres sur une terre sans arbre. Au cœur de ce traditionnel « grenier de la France », il paraîtrait absurde de se mettre à semer des légumes. Pourtant, c’est bien ce que Sylvie Guillot et Florent Sebban ont décidé de faire ; et depuis 2011 au village de Pussay dans l’Essonne, ils le font !

    Avant de penser à devenir maraîcher, Florent n’avait comme vision de l’agriculture que ces immenses productions céréalières destinées à l’exportation, ne laissant à la terre locale et aux habitants que le reste de leurs pesticides. Et pour cause : après des études de commerce et de relations internationales, il travaillait pour des associations de solidarité internationale telles que Coordination Sud ou Eurostep dont la vocation, entre autres, est de limiter les dégâts que les politiques européennes causent dans les pays du Sud. Tout en vivant dans le Thalys entre Paris et Bruxelles, il prêchait le développement d’une agriculture endogène en Afrique, contre une Europe qui investit dans un modèle d’exportation par obsession de l’augmentation du PIB.

     

     

    Sylvie, elle, cultive une passion pour le végétal depuis toujours. Quand elle étudiait à l’École Supérieure d’Agriculture d’Angers pour être ingénieur agricole, au début des années 2000, les cours sur la biodiversité étaient perçus par la majorité des étudiants comme plutôt ridicules. Elle a ensuite travaillé chez Arvalis où elle expérimentait sur des pommes de terre pour les préserver du mildiou, un champignon qui les attaque, « sur beaucoup de pommes de terre, en conventionnel ». Selon elle, la logique de la boîte restait dans le « produire plus et mieux, surtout plus. »

    Il y a cinq ans, autour de 27 ans, Sylvie et Florent s’écrient « On change de vie ! ». Ils ressentent la nécessité de vivre en cohérence concrète avec leurs idées, de se recentrer. Pour cela, il faut trouver un endroit, une activité, se relocaliser et, ce qui leur importe avant tout, créer du lien social.

    Ils gardent chacun leur emploi, Florent se lance dans une formation à distance de production horticole dont les révisions ont souvent lieu dans les allées du magasin Jardiland, et pendant plus de deux ans ils cherchent des terres pour s’installer en maraîchage. Ils essuient un certain nombre de déceptions, d’autant plus qu’ils ne sont pas fils de paysans mais d’intellectuels.

    À la Chambre d’agriculture qui les retire d’un projet à cause de l’arrivée de concurrents plus argentés, ils demandent :
    « Vous n’avez donc pas un rôle social ?
    - Mais Monsieur,
    leur répond-on, c’est la loi de l’offre et de la demande ! »

    Tout au long de leur périple, ils sont heureusement soutenus par le pôle Abiosol – réunion de l’association Terre de liens, du réseau des AMAP d’Ile-de-France (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et du Groupement des agriculteurs bio d’Ile-de-France – qui accompagne les projets et aide à l’installation dans la région.

    Enfin, en avril 2011, ils répondent à une annonce de la mairie de Pussay qui cherche des maraîchers pour s’installer sur des terres communales. Le projet d’aménagement du territoire du maire EELV se distingue radicalement de celui de son prédécesseur UMP, qui voulait faire construire des lotissements ou un supermarché sur ces six hectares inoccupés, prêtés aux céréaliers du coin depuis des années, « en attendant ». Cette fois-ci les choses s’organisent très vite, et Sylvie et Florent peuvent semer leurs premières graines au printemps 2012. « On n’a sauté aucune étape administrative, tout s’est fait dans les règles… Donc avec une réelle volonté politique, c’est possible ! » L’opposition est pourtant revenue au combat en alertant la population au nom de la croissance économique de la commune, mais le projet des nouveaux Pussayens a été soutenu par la majorité des familles.

    La Ferme Sapousse naît au milieu des champs de blé.

    L’installation de Sylvie et Florent a provoqué la création d’une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) sur la commune-même de Pussay, qui compte 1800 habitants, puis une à Méréville, un village de 3000 habitants situé à moins de dix kilomètres. À Pussay désormais, ils fournissent plus d’une famille sur dix. De cette façon, le jeune couple développe véritablement son projet d’« agriculture citoyenne ». L’AMAP est un système dans lequel des paysans et des citoyens, ensemble, décident de se nourrir autrement et d’expérimenter un modèle agricole soutenable et solidaire.

     

     

    Sylvie et Florent tenaient absolument à travailler sous cette forme-là, qui les met en lien direct avec la population locale. Ils se considèrent, avec les amapiens, former un groupe de co-producteurs – la production nécessitant aussi bien le financement, l’investissement matériel, le travail manuel, l’aide ponctuelle… Et tous les samedis matins pendant la belle saison, ceux qui le souhaitent peuvent venir sur la ferme aux « ateliers récolte », sortir de terre leurs propres légumes. De plus en plus, les adhérents s’investissent et se sentent partie prenante de l’aventure. Ils s’amusent et les liens grandissent. La relation entre villages et terre se tisse à nouveau.

    Florent est également administrateur du réseau AMAP Ile-de-France. Il est essentiel pour lui d’appartenir à une organisation collective, qui donne du sens à l’action de chacun. Le modèle qu’ils défendent est pérenne, ses résultats sont immédiats et tangibles. Il peut se reproduire autant que nécessaire, puisqu’il agit au niveau local. C’est un système avec lequel il est possible de transformer la société. Le politique est là, entre les mains.

    « - Et la vie, ici ?
    - On se sent mieux dans son corps »
    , assurent-ils d’un sourire qui respire la fraîcheur du vent.

     


     

    Florent et Sylvie témoigneront lors de la première Rencontre de Reporterre, avec Charles Piaget et Pierre Rabhi, jeudi 10 octobre à Paris.

     


    Source et photos :Juliette Kempf pour Reporterre.

     

     

     

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    9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 14:55

     

    sudouest.fr

    Publié le 01/10/2013 à 06h00 | Mise à jour : 02/10/2013 à 09h27
    Par Christine Lescoutte-Gardent

     

     

    Landes : le poulet, l'arme fatale contre le frelon asiatique ?

    Pour en finir avec les frelons asiatiques, un apiculteur de Biscarrosse a introduit des poulets dans son rucher

     


    Le poulet se montre particulièrement friand de frelons asiatiques.
    Le poulet se montre particulièrement friand de frelons asiatiques. (Photo C. L. - G.)
     

    Depuis dix ans qu’il est implanté en France, le frelon asiatique fait maintenant partie de la biodiversité malgré tout ce qui a été mis en œuvre pour l’éradiquer. Il a conquis plus de soixante départements et a été signalé en Belgique, en Espagne et au Portugal et n’a pas fini de faire parler de lui. L’intérêt qu’il porte aux abeilles, source abondante de protéines, menace l’apiculture de loisirs. Toutefois, selon Francis Ithurburu, un prédateur peut lui être opposé.

    Ce passionné d’apiculture s’est penché sur le frelon asiatique et l’a étudié de près. Jetant un coup d’œil en arrière, il s’est souvenu que dans la cour de nos grands-pères, les volailles côtoyaient les ruches. Il a donc tenté l’expérience, sachant de plus que le jeune poulet a grand besoin de protéines pour sa croissance.

     

    Le poulet becquette

    Propriétaire de plusieurs ruches et de volailles, il a laissé ses poules et poulets se promener dans son rucher et il a observé : « Introduit dans le rucher, le jeune poulet vadrouille entre les ruches tout en se méfiant des attaques des abeilles gardiennes dont il se tient à distance mesurée. »

    Francis Ithurburu ajoute : « Accessoirement, le jeune poulet becquette quelques abeilles tombées à terre, malades ou en fin de vie, les nymphes mortes rejetées par les nettoyeuses et même les papillons de la teigne qui parasitent les colonies. Mais surtout, il met à son menu tous les frelons qui se présentent devant les ruches. » Il faut dire qu’avec son vol bruyant, le frelon ne passe pas inaperçu.

    Selon les observations de Francis Ithurburu, le poulet se spécialise rapidement dans cette chasse, sa technique s’améliorant avec sa croissance. Au printemps, les fondatrices imprudentes sont neutralisées, ainsi que les ouvrières de la première caste des colonies naissantes.

     

    Une technique infaillible

    Il a alors constaté qu’aux abords du rucher, le nombre de nids avortés de frelons était bien supérieur à la moyenne allant jusqu’à l’absence de colonie proche. Francis Ithurburu conduit cette expérience depuis trois ans et s’est rendu compte que le frelon asiatique ne représente plus pour son rucher qu’un épiphénomène parfaitement négligeable.

    Et cela a bien d’autres avantages, comme il l’explique : « Je trouve particulièrement intéressant le complément alimentaire que le frelon asiatique constitue pour mes poulets. De fait, en fin d’année, lorsque le frelon n’est plus présent et que la ruche a besoin de calme pour que la grappe puisse hiverner sans être dérangée par les poulets, je fais hiverner ceux-ci… dans mon congélateur. »

    Une solution naturelle et écologique pour tous les apiculteurs de se débarrasser du frelon asiatique autour de leurs ruches. Une méthode qui permet, qui plus est, de nettoyer les abords du rucher.

    Une vidéo de son expérience est visible sur Internet : http://www.youtube.com/watch?v=QeVqyuSI4wE

    Mont-de-Marsan · frelon asiatique · Biscarrosse
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