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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 18:36

 

Source : alternatives.blog.lemonde.fr

 

A Paris, un supermarché collaboratif veut rendre les bonnes choses accessibles à tous
 
in Share5

Ce n'est pas un loup, mais une louve qui est aux portes de Paris. Venue d'Outre Atlantique, elle couve une jolie portée d'idées coopératives pour développer un modèle de distribution alternatif pour bons produits locaux et pas chers. Rencontre avec ses instigateurs.

 

La passion des bonnes choses

Tom, Brian et Maëlane - 5 novembre 2013 - Photo: @SoAnn

Brian Horihan vient du Minesotta, et Tom Boothe vient de l’Indiana. Ces deux Américains se sont rencontrés à Paris par amour... de la bonne bouffe. Tom a été marqué durant ses études de beaux arts (il est cinéaste de formation) par un prof de musique qui a su lui transmettre son amour du vin. "Il me racontait à quel point le fait de "bien manger" avait participé à la cohésion sociale en Italie, après la guerre, dans les années 1950". Quelques cours d'oenologie plus tard, il devient acheteur en vin, une profession qu'il a exercée pendant douze ans. Ce qui l'anime ? Les valeurs transmises dans le monde du vin et de la cuisine, car "il faut que le bon soit partagé par tout le monde".

Brian a lui aussi fait du cinéma, tout en s'intéressant au jardinage, à l’agriculture, aux potagers urbains, aux coopératives... "Ni Tom ni moi ne venons de familles riches, on vient des "lower middle class", on ressentait le besoin de trouver un lieu où l'on peut acheter les produits bons et pas chers" souligne-t-il pour expliquer comment a germé, en eux, l'idée de créer à Paris un supermarché coopératif.

Pour eux, les AMAPLa Ruche qui dit Oui ou les Biocoop sont de très belles initiatives, mais elle ne sont pas toujours accessibles à tous : "ce n’est pas gai et cela donne beaucoup de signaux aux anciens hippies. C’est plus pour le bien-être et l’environnement… Alors qu’aux Etats-Unis ce monde du bio est plus mélangé avec le monde gourmet ou gourmand" explique Tom, pour qui la préservation des ressources planétaires va de pair avec la conservation des héritages culinaires et de la tradition de la bonne cuisine... surtout en France !

Trouver un bon équilibre de valeurs

Forts de ce qu'ils ont pu observer dans la coopérative alimentaire de Park Slope (qui dénombre pas moins de 16000 adhérents et gère un supermarché  de 1000 mères carrés ouvert de 8 heures à 22 heures 365 jours par an, ainsi que l'explique la la vidéo ci-dessous), un quartier de Brooklyn à New-York, ils ont décidé d'importer le concept en France, en renouvelant de fait l'esprit des coopératives de consommation qui régnait dans la capitale dans à la fin du 19e et au début du 20e siècle quand existaient douze coopératives de consommation :

 

 

L'idée, simple, consiste à créer un espace de vente de bons produits pas chers. Comment ? En réduisant la part de la main d'oeuvre dans les marges (soit 75 % de l'ensemble). Pour cela, l'initiative repose sur une architecture coopérative où chaque membre doit travailler près de trois heures toutes les 4 semaines. Et chaque membre participe au choix des produits qui seront vendus dans le supermarché.

A Paris, La Louve ouvrira ses portes dans le 18e arrondissement. Pour cela, ils mijotent à feu doux l'ensemble des ingrédients nécessaires à la mise en place du magasin. C'est ainsi qu'ils ont créé au printemps 2011 un groupement d’achats et l’association Les Amis de la Louve, ayant pour objet la création du Supermarché Collaboratif La Louve. Depuis 2012 le projet grandit et les meutes s'organisent, aidées par le soutien des institutions locales, comme la Mairie du 18e arrondissement et la Mairie de la Ville de Paris par exemple.

Ces jours-ci, l'équipe finalise une campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank afin d'acheter des équipements, salarier temporairement un coordinateur de chantier, trouver un premier lieu d’accueil des membres et sympathisants, financer l’achat d’une camionnette et d’autres équipements, développer un site web sophistiqué, augmenter la fréquence des distributions et diversifier plus rapidement la gamme de produits, etc.

En décembre 2013, le groupement d’achats devrait quitter Bagnolet où il est installé depuis sa création pour investir un beau local de 60m2 dans le 18e arrondissement.

La vidéo suivante résume en quelques minutes et avec un délicieux accent anglo-saxon la logique du projet :

 

 

Nouveaux modèles, nouvelles dynamiques

Pour Tom, "ce ne sont pas des consommateurs qui viennent dans un supermarché collaboratif. Il n’y a pas de différence chez nous entre dirigeants et clients. Chaque membre participe à la gouvernance et on n'a jamais l'impression de "travailler" au sens le plus entendu du terme". Il paraît même qu'il est difficile de faire ses courses autre part une fois qu'on y a pris goût, ainsi qu'il l'explique dans la pastille sonore suivante, précisant que les coopérateurs économisent une centaine d'euros par mois tout en faisant de nouvelles rencontres.

Maëlanne, qui accompagnait Tom et Brian quand je les ai rencontrés, a rejoint le projet en mai 2013 : "ce fut un véritable coup de coeur" confie-t-elle alors qu'elle aimerait bien à terme faire partie de l'équipe en tant que salariée, "le projet porte des valeurs très positives, le mode de gouvernance est très impliquant, Brian et Tom arrivent à transmettre ce qui les anime à l'ensemble de la communauté, si bien que nous avons tous envie de le co-construire au mieux".

Face à cet enthousiasme, Tom reste vigilant : il sait que la route est longue encore avant l'ouverture du supermarché, prévue en 2015. L'un de ses grands défis est de gérer l'intérêt et enthousiasme générés par le projet. "Nous arrivons à un moment ou il devient difficile à trouver des choses à faire pour le tas de gens qui souhaitent participer à la création de ce supermarché", raconte-t-il. Cette envie de prendre l'initiative et essayer de construire sa propre alternative est exactement l'esprit qu'on recherche... Mais nous espérons que les gens comprennent que leur intégration dans le projet peut prendre un moment pour qu'on puisse les accueillir dans les meilleures conditions".

A la fois nourricière, indépendante et protectrice, celle qui aurait pu être baptisée "le moulin" prévoit de proposer plusieurs gammes de produits et de prix. "Ce sera défini au maximum par une coopérative de consommateurs, on va faire des sondages, des questionnaires, pour savoir quelles sont les habitudes culinaires et alimentaires de nos membres. On trouvera à chaque fois le meilleur de ce qui existe pour répondre à cette demande et aux valeurs de tout le monde" explique l'équipe qui a déjà choisi du fromage produit par un meilleur ouvrier de France. "Que ce soit bio ou non, c'est surtout très bon ! Le génie c'est l’équilibre avec 40 ans d’expériences l’équilibre entre valeurs éthiques et esthétiques", explique Tom dont la vigilance se retrouve dans le choix des produits, qu'il n'hésite pas à organiser avec des tests à l'aveugle.

En attendant, l'idée est tellement séduisante qu'il est possible de la soutenir les yeux fermés ;)

Anne-Sophie Novel // @SoAnn sur twitter

 

 

 

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 17:58

 

Source : reporterre.net

 

Alternatives

En Alsace, une maison qui s’autoalimente en chaleur

Enerzine

samedi 16 novembre 2013

 

 

 


A la pointe de la performance thermique et énergétique, la 1ère maison europassive qui répond à une triple labellisation européenne - Passivhaus (Allemagne), Minergie-P® (Suisse) et BBC-Effinergie (France) - a été inaugurée jeudi dernier au Nord de Strasbourg.

Démarré il y a un an et demi, ce projet unique en France est relevé par l’agence K.M.O., Maître d’Œuvre spécialisé dans les bâtiments passifs.

Intégrés dès sa conception, tous les éléments constitutifs de la maison EUROPASSIVE sont interdépendants et œuvrent pour l’excellence énergétique : structure, matériaux, aménagements intérieurs.

Le concept repose sur trois principes de base : l’apport de la chaleur, sa circulation et sa rétention.

Apport de chaleur

L’apport de chaleur solaire est le principal axe de la maison Europassive, et le bioclimatisme en est donc l’un des principes de base. Une façade vitrée importante, orientée plein Sud, permet à la chaleur du soleil de pénétrer dans l’habitation. Cette paroi vitrée apporte les besoins en lumière et laisse passer la chaleur. Les espaces de vie sont disposés au Sud, dans un large espace ouvert, propice à la libre circulation de la chaleur. Les deux chambres principales de la maison ont été disposées à l’étage, en retrait de la façade Sud, leur permettant de bénéficier de l’apport de chaleur solaire sans surchauffe.

- Un vitrage spécifique

Toujours dans l’optique de laisser rentrer la chaleur naturelle du soleil, un type de verre spécifique a été utilisé. L’objectif est d’avoir un coefficient de transmission thermique Ug de 0,6 W/m²K, et un facteur solaire de 60 %, pour garantir la chauffe de la maison sans toutefois la surcharger de chaleur.

- Un ballon d’eau chaude solaire

Les besoins en eau chaude sont également assurés par la chaleur du soleil grâce à un ballon solaire. Basé sur un système de capteurs solaires, un fluide chauffé par le soleil cède son énergie thermique à l’eau du ballon. Afin de réduire toute perte d’énergie, le ballon solaire et ses tuyaux ont été spécialement isolés (tuyau de cuivre 16 mm avec isolant de 20 mm).

Renouvellement d’air

- VmC double flux

Eté comme hiver, le système de VMC double flux assure la bonne répartition de l’air dans toute la maison. Grâce à son plan de distribution étudié, la VMC a pour vocation d’harmoniser la température dans toutes les pièces, en prenant la température là où elle est la plus importante pour la redistribuer là où elle est la plus fraîche. Ceci permet de réduire l’asymétrie thermique (ressentie à partir de 2,5 °C de différence) entre les pièces de la maison.

La VMC assure également la fonction de renouvellement de l’air intérieur vicié, en l’extrayant et en le rejetant à l’extérieur. Pour ne pas créer d’écart de température (de déperdition de chaleur en hiver ou de fraîcheur en été), la VMC, à l’aide d’un puits canadien, assure un rôle d’échangeur thermique en réchauffant l’air extérieur en hiver ou en le refroidissant en été : 93 % de la chaleur effective est ainsi récupérée.

- Puits canadien

Un système de puits canadien contribue à assurer les meilleures performances de la maison Europassive®. Il permet d’ajuster la température de l’air extérieur aux besoins de l’intérieur : autrement dit, préchauffer en hiver, ou rafraîchir en été, l’air apporté de l’extérieur par la VMC double flux. À 2,5 m de profondeur, la température est relativement constante : autour des 11 °C.

De l’eau glycolée, circulant à cette profondeur dans le jardin, sert à préchauffer ou rafraîchir l’air insufflé à l’intérieur de la maison selon la température extérieure.

Un écart de 7 % demeure cependant entre l’air extrait et l’air importé. Ces derniers sont compensés par des sources internes, telles que la chaleur humaine ou les appareils électroménagers en marche.

Rétention de chaleur et étanchétité

La maison Europassive est très compacte. Cela garantit une diffusion homogène de la chaleur et sa concentration dans les espaces de vie.

La disposition des pièces a été optimisée afin de garantir une meilleure circulation de l’air et de réduire les pertes d’énergie thermique, par exemple entre le ballon d’eau chaude et les pièces d’eau. Les matériaux retenus contribuent aussi à la performance thermique de la maison, grâce à leur déphasage tardif et leur grande résistance. Chaque élément structurel de l’édifice a été étudié et sélectionné afin qu’il y ait le moins de ponts thermique et une isolation continue de l’enveloppe.

Isolée, du sol au plafond

- Des pilotis

La maison Europassive repose sur 16 platines métalliques posées elles-mêmes sur 16 pilotis de béton de 40 x 40 cm pour l’isoler du terrain sur laquelle elle est construite. Ce système de pilotis garantit une structure stable à la maison, tout en réduisant au maximum les ponts thermiques

Comparé à une dalle en béton offrant un pont thermique de 116 m², ce système de pilotis permet de réduire la surface du pont thermique à 0,64 m², soit 180 fois moins de surface de contact. Le vide ainsi créé, entre le terrain et le sol, permet de créer un vide technique. Le tout est complété par une dalle en bois, matériau beaucoup moins conducteur que le béton.

- Ossature bois

Choisi pour sa robustesse et sa faible conductivité, le bois constitue l’ossature de l’édifice. Une poutre en I de 300 mm, disposée tous les 60 cm, assure la stabilité de la construction. La structure de la maison a été préfabriquée pour un assemblage rapide et plus aisé sur le chantier.

- Isolation performante

Sur le même principe que les maisons alsaciennes, les espaces entre les poutres en I sont comblés par de l’isolant : deux matériaux bio-sourcés :

la ouate de cellulose, réalisée à partir de papiers et journaux recyclés, sélectionnée pour son déphasage : l’isolant mettra ainsi entre 12 et 14 h à accumuler la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur avant d’être rejetée du côté du mur offrant la plus grande différence de température ;

des panneaux en fibre de bois recouverts d’un enduit à la chaux pour assurer son imperméabilité. Cette combinaison d’ossature bois, d’ouate de cellulose et de panneaux en fibre de bois rend pourtant l’épaisseur de mur moins importante qu’un mur en béton ou en brique associé à de l’isolant pour obtenir des performances égales : 52 cm seulement pour des performances incomparables.

- Des ouvertures étanches

Toute ouverture dans un mur entraîne une déperdition de chaleur. Afin de réduire ces déperditions, les fenêtres de la maison Europassive sont très isolantes, avec un coefficient thermique de Uw 0,78 W/m²K. Du bois, choisi pour ses qualités isolantes, constitue les dormants (cadre fixe). Les propriétés d’isolation du verre étant plus performantes que celles du bois, les fenêtres sont conçues spécialement pour minimiser la surface de bois en faveur de celle du vitrage.

En outre, l’installation d’un triple vitrage crée une rupture de pont thermique supplémentaire, augmentant l’isolation de l’ensemble.

Un compris bande posé entre l’ossature et la fenêtre, garantit une étanchéité à l’air maximale.

Entre les parties fixes et mobiles des fenêtres, des joints de compression haute performance ont été utilisés afin de minimiser les infiltrations d’air.

Si l’on cumule les fuites d’air d’une maison de 110 m2 respectant la RT 2012, on obtient un trou de 16 cm de diamètre. Pour la Maison Europassive, ces fuites d’air représentent la taille d’une pièce d’1 €. Afin de perturber le moins possible les performances de la maison Europassive®, les fenêtres ouvrantes sont en nombre restreint : l’air froid d’hiver ou chaud d’été ne peut ainsi pas s’immiscer à l’intérieur, et le renouvellement de l’air est assuré par la VMC double flux.

Cependant, la possibilité de créer des courants d’air a été gardée afin de pouvoir équilibrer la température de l’air intérieur avec l’extérieur si besoin.

Des aménagements pour aller plus loin

Afin d’être totalement en accord avec la démarche, ont été utilisés le plus de matériaux écologiques possible, comme des peintures intérieures ne rejetant aucun C.O.V. (Composés Organiques Volatiles), ayant très peu d’empreinte écologique et aux colorants naturels.

- Interrupteurs sans fil

L’utilisation d’interrupteurs sans fil a été mise en place, pour réduire toujours plus la facture énergétique. Les prises de courant principales ne sont ainsi pas alimentées en électricité en permanence. A chaque utilisation, l’utilisateur libère le courant du tableau électrique pour alimenter la prise souhaitée. La coupure de l’alimentation ne se fait donc plus à la prise, ou à l’intérieur de l’appareil, mais au niveau du tableau électrique de la maison. Outre la réduction de la consommation résiduelle électrique, cela permet également une économie de câblage.

Il faut savoir que même en veille, un appareil électrique consomme de l’énergie. Par an, à l’échelle française, cela représente la production électrique d’une centrale nucléaire.

- 100 % locale

La maison EUROPASSIVE® est 100 % locale : toutes les entreprises intervenues sur le chantier ont été sélectionnées dans un rayon de 50 km. L’objectif était de réduire l’empreinte carbone du projet au minimum. En tout, ce ne sont pas moins de 8 entreprises spécialisées et respectueuses du cahier des charges établi pour l’occasion qui sont intervenues sur le chantier.

- Un sur-investissement relatif

La construction d’une telle réalisation requiert à peine 25 % de plus d’investissement par rapport à une construction dite « traditionnelle ». Cependant, cette majoration induit un retour sur investissement de 16 ans en moyenne, en tenant compte du prix de l’énergie, de ses augmentations annuelles (entre 4 et 5 %), et des consommations personnelles

Consommation énergétique annuelle :

• Maison EUROPASSIVE® : - de 400 €
• Passivhaus : - de 400 €
• Minergie-P : - de 600 €
• BBC-Effinergie : environ 1.800 €


 

Source et photos : Enerzine.

Lire aussi : Et si l’on habitait dans une serre ? .

 

 

 

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 17:17

 

Source : actualites.mouvement-zeitgeist.fr

 

Ces agriculteurs et ingénieurs qui veulent libérer les machines

 

Ils fabriquent des machines libres de droits, sans brevet. Des engins à construire soi-même, sorte de meccano géant, écologique et à moindre coût. Pour bâtir des maisons, produire de l'énergie, faire cuire des aliments, extraire des matériaux ou cultiver la terre. De quoi construire un village. Ou une civilisation. Leur objectif : éditer plans et modes d'emploi, construire des prototypes, expérimenter, partager et diffuser à tous, pour faire vivre cette révolution industrielle d'un nouveau genre. Des États-Unis à l'Isère, bienvenue dans l'univers des pionniers de « l'écologie open source ».

 

agriculteur ingenieur liberer machine

 

Et si on créait une civilisation en « open source » ? Un monde sans brevets. Des objets, des appareils, des machines, reproductibles à l'infini par tous ceux qui le souhaitent, grâce à la diffusion « libre » de leurs plans. C'est ce que propose Marcin Jakubowski : ce jeune diplômé de physique nucléaire, habitant du Missouri (États-Unis), devenu agriculteur-bricoleur, cherche à constituer et diffuser un kit de 50 machines industrielles – tracteur, bulldozer, moissonneuse-batteuse, four, éolienne, moteur hydraulique, bétonnière ou machine à compacter des briques de terre – pour bâtir, en toute autonomie, l'infrastructure d'un village. Ou les bases d'une civilisation !

Le principe est simple : il s'agit de fabriquer artisanalement des machines industrielles, à très bas coût (en moyenne 8 fois moins que celles fabriquées industriellement), et d'expliquer à ceux qui le souhaitent comment les reproduire eux-mêmes. Un guide de construction, le « Global Village Construction Set » offre le mode d'emploi de ces innovations. Sur une ferme de 12 hectares dans le Missouri, Marcin Jakubowski et son équipe travaillent à la construction de prototypes, et sur la documentation pour diffuser ces innovations. Avec un mode de fabrication assisté par ordinateur et des imprimantes 3D, « les produits peuvent être conçus comme des Legos », explique Marcin Jakubowski. L'objectif est de penser des outils modulables et adaptables, les plus simples possibles pour pouvoir être reproduits facilement. Une sorte de meccano à taille humaine, permettant de construire des maisons (grâce aux machines fabriquant des briques de terre), de créer un système économique et agricole diversifié, des machines pour répondre aux besoins de base, et même offrir tout le confort moderne possible.

 

Recensement et adaptation des outils, réalisation et diffusion des plans

La démarche s'inscrit dans le courant de l'Open source ecology. Une utopie et des pratiques que veut faire vivre l'association Adabio autoconstruction, en Rhône-Alpes. En se basant cette fois davantage sur les savoir-faire issus d'un métier, celui d'agriculteur, que sur la co-construction d'outils ex nihilo par des ingénieurs et bricoleurs. Objectif de ce projet : la création d'outils agricoles, à construire soi-même, à partir de plans libres de droits. L'idée est née du constat que des agriculteurs font de nombreuses trouvailles en bricolant, en adaptant des outils pour leur travail quotidien, de manière intuitive. L'association s'est donc donnée pour mission de recenser ces inventions, d'en tracer les plans et de les diffuser. En 2009-2010, une quinzaine d'outils sont répertoriés : outils de planches permanentes pour décompacter la terre dans la culture de légumes bio, cadre de vélo utilisé pour désherber, dispositif de traction animale, poulaillers mobiles... Une seule exigence : que ces outils soient reproductibles. Et qu'on puisse les construire avec peu de matériel.

Le projet est porté par des maraichers bio et des techniciens d'ADABio Autoconstruction (association des producteurs biologiques). « On part d'une recherche empirique, qui valorise le savoir-faire des paysans, explique Julien Reynier, chargé de développement de l'association. On va à l'inverse du modèle des chambres d'agriculture qui veulent diffuser des savoirs dans une démarche descendante ». L'enjeu est de mutualiser et co-produire des outils, pour renforcer l'autonomie des exploitations agricoles. « Car l'agriculture bio, ce n'est pas celle de nos grands-pères, c'est au contraire quelque chose de très technique », poursuit Julien Reynier. Il faut notamment réussir à s'affranchir des intrants chimiques, engrais, pesticides.

 

Créer des farm-labs, ateliers ouverts et coopératifs

Après le recensement, vient l'étape de la « recherche et développement » par les salariés d'Adabio Autoconstruction. Du « toilettage », pour rendre diffusables les outils bricolés sur le terrain. Ces outils créés sont souvent le fruit de la récup', il faut donc voir comment les fabriquer avec un matériel accessible à tous, notamment des barres de métal « standard ». A partir de là est rédigé un guide avec les recettes de construction, les côtes, références, plans 3D, plans éclatés... « Comme les modes d'emploi d'Ikea ! », sourit Julien Reynier. 600 exemplaires de ce guide sont vendus. Une centaine de paysans participent à des formations, pour apprendre à construire ces outils « open source ».

 

agriculteur ingenieur liberer machine2

 

Pour les agriculteurs, le jeu en vaut la chandelle. Avec ce système, les outils de planches permanentes, utilisés pour éviter le compactage de la terre, coûtent environ 2000 euros en matière première, plus une semaine de travail. Dans le commerce, c'est trois fois plus cher. Les commandes groupées de barres de métal de 6 mètres permettent aussi de réduire les coûts. Reste à trouver un lieu pour que chacun puisse venir créer ses outils. « Pour les formations, on loue des ateliers dans des lycées agricoles, on vient avec notre camion plein de matériel pédagogique », explique le chargé de développement. L'association s'est installée dans une ancienne papeterie près de Grenoble et recherche des financements pour y aménager 600 m2 d'ateliers. « Dans l'idéal, il faudrait des ateliers communaux, où chacun peut venir travailler le métal. Des farmlabs, sur le modèle des fablabs qui se développent en ville surtout ».

 

Une manufacture open source

Les outils créés, les plans et modes d'emploi, sont sous licence Creative Commons By-NC (pas d'utilisation commerciale), pour éviter une « récupération » par le secteur marchand. « Mais le débat est ouvert, précise Julien Reynier. Avons-nous quelque chose à craindre ? Nous souhaitons une diffusion large des pratiques d'auto-construction ». L'association est en lien avec le réseau états-unien FarmHack, qui développe, documente et construit des outils pour une « agriculture résiliente ». Au sein de ce collectif, agriculteurs, ingénieurs, architectes ou designers s'allient pour créer des outils libres de droits, dont les modes d'emplois sont répertoriés dans un annuaire sur le site web. Il est possible de prendre conseil ou de suivre les tests effectués avec les prototypes, via un forum.

Ce type de projet essaime, notamment aux États-Unis. Près de Denver, d'anciens associés de Marcin Jakubowski ont créé Open Tech Forever, sur un site agricole en permaculture. Leur objectif est de créer une « fabrique open source », sorte de manufacture pour ceux qui veulent créer des outils. Ce qui les anime ? Relocaliser la production. Car c'est « l'une des étapes les plus importantes pour préparer aux effets déstabilisateurs du changement climatique, et pour rendre les communautés locales capables de construire des systèmes économiques résilients et autonomes », expliquent les fondateurs.

 

Appropriation technologique et révolution du travail

En développant la capacité des communautés locales à créer des machines avec lesquelles il sera possible de fabriquer des produits, la démarche favorise également le recyclage. « Pour le moment, nous achetons les matériaux en magasin. Mais dans le kit de construction, il y a un four à induction et les procédures de roulage à chaud du métal. Donc vous pouvez prendre de l'acier de récupération, le fondre et en sortir de l'acier neuf, explique Marcin Jakubowski. Ce qui fait que chaque décharge de métal est par essence un endroit où l'on peut reconstruire une civilisation. »

 

agriculteur ingenieur liberer machine3

 

Ces démarches s'inscrivent dans l'histoire du « mouvement des technologies appropriées », né dans les années 1960, lié à la contre-culture américaine, et conceptualisé par l'économiste britannique Ernst Friedrich Schumacher. Ce mouvement revendique une technologie soucieuse de l'environnement, mieux adaptée aux ressources locales, moins coûteuse. Et surtout facilitant l'appropriation : les outils créés, quel que soit leur degré de complexité, devraient pouvoir être compris, contrôlés et entretenus facilement par les populations locales. Une technologie issue de la demande sociale, en quelque sorte, que l'usager peut contribuer à améliorer, et qui permet aux communautés, notamment dans les pays les moins développés économiquement, d'accroître leur autonomie. Dans cette tradition vient aussi s'inscrire le mouvement de l'open source hardware (« matériel open source »), parallèle du mouvement des logiciels libres (« software ») en ce qui concerne les matériaux « en dur ». Comme avec les logiciels, la conception de l'objet, ses plans, son mode d'emploi sont libres, pour que chaque utilisateur puisse étudier, modifier, diffuser, fabriquer, et vendre la conception de cet objet ou le matériel basé sur cette conception.

Derrière ces nouvelles façons de produire et d'échanger, se dessine aussi pour les promoteurs de l'Open source ecology une révolution du travail et des sociétés. « Pour le moment, nous commençons avec des infrastructures simples. Viendra ensuite l'éducation, la santé, un système financier, une gouvernance. Le matériel médical sera probablement le plus dur à obtenir, s'enthousiasme Marcin Jakubowski. Notre but est de montrer qu'avec 12 hectares et 30 personnes, on peut créer ou recréer un standard de vie moderne saine, jusqu'à avoir des semi-conducteurs (utilisés pour les transistors et micro-processeurs) et du métal, le tout à partir des ressources du site. » Et qu'il est possible de créer une société relativement abondante, avec les bases du confort moderne, dans laquelle les gens travailleraient moins de deux heures par jour... Utopie ? Quoi qu'il en soit, la révolution de l'open source ecology est en marche.


Source (article modifié) : Bastamag

 

 


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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 17:44

 

danactu-resistance.over-blog.com

 

Maison en sacs de terre de 50m2 pour 8700 € construite à 3 en 8 jours

Dans les pays occidentaux, le secteur du bâtiment est énergétivore et fortement émetteur de gaz à effet de serre. De plus, construire  une maison engloutie les budgets des ménages.



 

Le concept de maison en sacs de terre permet d'utiliser des produits locaux (terre trouvée sur place) et à un coût dérisoire. Les sacs peuvent  être remplis de terre, de sable (ou autre matériau), en fonction des ressources disponibles localement. Un sac de terre ou de sable, cela ne bouge pas du tout (il existe plusieurs systèmes pour que l'adhérence des sacs entre eux soit totale : fil de fez barbelé, effet velcro etc.), la maison est très stable. La terre tassée et sèchée (le sèchage peut être accélèré dans les écodomes en faisant un feu à l'intérieur de la construction terminée) devient très dure, de type brique/céramique. La matière des sacs utilisés  (polypropylène) par CalEarth est très résistante.  Une couche d'enduit protecteur est ensuite ajoutée pour protèger de l'eau de pluie. 


  Cette maison, un vrai bunker, est presque indestructible. Les sacs de terre ou de sable sont d'ailleurs utilisés par l'armée comme abris anti-obus, mais aussi pour lutter contre les inondations. L'écodom (technique "SuperAdobe") est une maison entièrement recyclable, isolante, anti-sismique, et à un coût quasi nul. Elle résiste également aux passages des cyclones et aux inondations. Elle ne craint pas les attaques d'insectes (termites) ou de moisissure. La maison en terre est aussi solide que la terre elle-même :) - Comme dans les églises, la structure en dôme permet, par gravité, le maintien de l'ensemble de la structure. Des constructions droites (avec un toit ordinaire) sont également possibles et sont également très solides. L'inertie thermique de la construction est très bonne. Idem pour l'isolation thermique (les murs sont épais). Le plastique des sacs empêche les remontées d'eau du sol par capilarité.

En secteurs fortement déboisés (Haïti, Afrique subsahélienne etc.) le concept d'EcoDome apporte un avantage majeur : sa construction ne nécessite pas de bois (pas de charpente).

Le père du concept d'EcoDome est Nader Khalili, un architecte américain d’origine iranienne (il a fait ses études en Iran, en Turquie et aux USA), qui concevait à l'origine des gratte-ciel. Puis, suite à une demande de la NASA, il a élaboré un concept de maison pour les missions spaciales sur la lune, ceci en utilisant le matériau disponible localement : la poussière lunaire. Nader Khalili a passé 5 ans a silloner en moto les déserts iraniens, aidant les populations locales à construire des maisons en terre et améliorant d'année en année ses recettes (l'Iran est un pays fortement sismique). Il reçoit le prix Aga Kahn d'Architecture en  2004. En 1988, un village expérimental fut construit au nord de Los Angeles, dans une région désertique. Sur les plans environnementaux et socio-économiques, c'est à dire à tous les plans, le concept est franchement génial.

D
e la lune à la terre...

- Olivier


Nader Khalili est un architecte irano-américain qui a travaillé sur l'architecture lunaire dans les années 80 et a développé des constructions en sacs de sable, qu'il appelle "Super Adobe".

village sacs

 - "The real form of poverty is the poverty of hope. There is an endless reserve of strength in every human to reach his goal, if only this strength is spent in acheiving rather than competing."


"Je n'ai rien inventé. Toutes les civilisations méditerannéennes ont utilisé la terre sur laquelle elles vivaient pour bâtir (...) Imaginez un monde où tous les réfugiés ont un abri. En plus, cela ne coûte rien".

" Les Nations-Unies s'intéressent aussi au principe. Et de fait, le Haut Comité pour les réfugiés (HCR) et le Programme au développement (PNUD) ont envoyé des représentants à Hesperia étudier les réalisations de Nader Khalili, avant de les utiliser pour abriter les réfugiés des tremblements de terre en Iran en 2002 et au Pakistan en 2005."

Plan du dossier :
Partie 1 : Maison en sacs de terre durçie / Introduction
Partie 2 - Maison en sacs de terre durçie / Références
Partie 3 - Maison en sacs de terre durçie / Quel plastique pour les sacs ?
Partie 4 - Maison en sacs de terre durçie / Constructions dans le monde
Partie 5 - Maison en sacs de terre durçie / Budget



   Suite >> http://www.decouplage.org/categorie-10192476.html

 

 

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Maison en sac de terre par Natureconstruction

 

Maison en sacs de terre

 

La construction en sacs de terre est basée sur l'utilisation de sacs remplis de terre et du fil de fer barbelé. C'est très peu coûteux, mais nécessite de la main d'oeuvre.

Cette technique de construction naturelle a évolué à partir de la construction militaire des 'bunkers' et des méthodes de digues temporaires de lutte contre les inondations. La technique exige des matériaux de construction très simples : sacs solides, remplis avec de la terre et d'autres matériaux inorganiques généralement disponibles sur le site (comme le sable, le gravier, l'argile ou des pierres volcaniques concassées). Les murs sont progressivement mis en place en emplilant les sacs en quinconce (comme en maçonnerie).

 

Les murs peuvent être courbés pour une meilleure stabilité latérale, formant ainsi des pièces rondes et des plafonds en forme de dôme comme un igloo. Pour des bâtiments à parois droites de plus de 5 m. de longueur, il convient d'ajouter des contreforts.

 

On stabilise l'édifice en plaçant du fil de fer barbelé entre les rangées. On peut aussi utiliser de la ficelle enroulée autour des sacs afin de lier les rangs entre eux, ceci sert à maintenir la structure d'ensemble et la renforcer. Des tiges d'armature peut être martelées dans les parois, notamment dans les angles et près des ouvertures.

 

La structure est généralement finie avec du plâtre, du stuc ou des briques, à la fois pour évacuer l'eau et prévenir toute dégradation liée à l'action du soleil. Cette technique de construction peut être utilisée pour des abris d'urgence, des logement temporaires ou permanents, des granges et bien d'autres structures.

 

On peut utiliser divers types de toitures. Les toits en dôme sont des extensions de la paroi qui forment des voûtes ou des coupoles. Les voûtes et les dômes de terre sont très peu coûteux à construire, mais les rendre imperméables est un processus complexe et coûteux dans les régions humides. Il est plus facile de construire des bâtiments rectangulaires et circulaires avec des toits en bois ou en métal dans le style architectural local.

Fenêtres et portes peuvent être formées avec un linteau en maçonnerie traditionnelle ou avec encorbellement ou avec la technique de la brique arcade, généralement pour des formes temporaires. La lumière peut également être introduite par des puits de lumière, des tubes en verre à bouchon, ou des bouteilles qui sont placés entre les rangées de sacs au cours de la construction.

 

  • Les fondations

Les fondations sont souvent faites de sacs de graviers, ou du ciment armé. Les sacs de terre doivent être placés au moins 15 ou 30 cm au-dessus du sol.(Ce n'est pas le cas pour ceux en ciment) Il est important d'utiliser du ciment près du sol avant d'empiler les sacs de gravier, de sable, ou de terre.

  • Les types de sacs

Le plus populaire est fait de polypropylène tissé, tel que le type utilisé souvent pour transporter du riz ou d'autres céréales. Le polypropylène est choisi pour sa résistance aux dégâts des eaux, à la pourriture et aux insectes.

  • Les Remplissages

On utilise généralement du matériau non organique, mais il est possible d'utiliser des matériaux organiques (comme des balles de riz). Le matériau de remplissage le plus courant est l terre avec de l'argile (entre 5 et 50%). Les sacs de terre compactée forment des unités structurelles, mais ne peuvent résister à un trempage prolongé. Les sacs de sable et de gravier peuvent résister dans des conditions d'inondation prolongée. Mais la plupart du temps, les sacs de sable ne sont pas assez solides sans contreventement temporaire et l'ajout d'une peau structurelle. On peut stabiliser la terre avec du ciment, de la chaux ou du bitume pour renforcer l'étanchéité et la solidité (ce n'est pas nécessaire pour le plâtre structurel.

Les propriétés d'isolation thermique sont importantes dans les pays qui connaissent d'importantes variations de température. La roche volcanique concassée, la pierre ponce ou de riz,les coques ont de très bonnes valeurs d'isolation (meilleures que l'argile ou le sable). Mais il ne faut pas utiliser des matières organiques qui putrescibles ou biodégradables pour les murs porteurs. On peut les utiliser comme remplissage entre des postes. À défaut de gravier léger, on peut utiliser des déchets en plastique comme isolant de remplissage dans les sacs de terre.

Les propriétés de masse thermique du matériau de remplissage sont importantes pour les climats qui connaissent de fortes variations de température chaque jour. Les murs de terre massifs idéal sont une solution idéale pour les climats doux grâce à l'effet d'inertie. La terre ou le sable ont d'excellentes propriétés de rétention de la chaleur, et lorsqu'il l'isolation l'extérieure de la maison est bien faite, ces matériaux sont une bonne solution pour des bâtiments solaires passifs dans les climats froids.

  • Le plâtre

Quand le remplissage contient beaucoup d'argile, les plâtres faits avec de la chaux ou seulement de la terre sont meilleurs. Un mur de terre doit respirer et se dessécher, en particulier dans les climats où les températures descendent en-dessous de zéro.

Dans les climats chauds, on peut utiliser du stuc de ciment. Le stuc de ciment est une bonne solution sur de la terre stabilisée près du sol : la pluie s'infiltre à l'intérieur puis reflue.

Mais, souvent les plâtres de chaux ou de terre sont la meilleure finition. Le ciment est trop rigide et ne se dilate ni ne se contracte pas comme un mur de terre. On peut commencer la finition avec de la terre et utiliser de la chaux par-dessus. De plus, il est plus facile de réparer la chaux.

 

  • Renforcement pour les zones à risques

Tout d'abord, choisir un emplacement solide pour le bâtiment. La forme régulière de la structure et l'écartement des parois sont deux critères importants . Des normes internationales existent pour des contreventements pour la construction en terre dans différents types de zones à risques sismiques. Il arrive que l'on utilise des contreforts renforcés de ciment avec ancres de mortier ainsi que du barbelé renforcer la solidité des bâtiments publics dans les zones à risque sismique.

Il faut renforcer les angles avec du fil barbelé et utiliser un maillage de filet de pêche en nylon sous le plâtre. C'est important de protéger les sacs des rayons du soleil avec du plâtre rapidement. Autre impératif : finir le mur en haut avec une poutre de liaison en ciment armé.

Comme avec les murs géo-textiles de soutènement, une construction en sacs de terre bien réalisée peut résister à des tremblements de terre en raison de sa flexibilité.

 

a terre crue, le pisé, la terre cuite (brique) possèdent des qualités tout à fait remarquables, notamment, au niveau de leur inertie thermique de 12h (ce qui amortit les variations de température). Les caractéristiques d'isolationthermiques de la terre plutôt moyennes (lambda = 0,850) peuvent être améliorées par l'ajout d'isolants comme la paille ou les copeaux de bois pendant la construction.

 

CONSTRUCTIONS EN TERRE

 


La terre est un matériau peu coûteux, elle s'adapte parfaitement à l'environnement et une fois débarrassée de ses impuretés les plus importantes (cailloux, ...) et mélangée à de l'eau et/ou de la paille, elle peut être utilisée pour la construction. Cette dernière est aussi résistante qu'une construction en pierre

  • Utilisation de la terre crue

  • murs des maisons : Un mur de terre crue maintient la fraîcheur l'été et accumule la chaleur l'hiver.
  • cloisons intérieures
  • enduits intérieurs
  • enduits extérieurs
  • remplissage des colombages
  • isolation thermique
  • isolation acoustique
  • ...
   
  • Types de fabrication à la terre crue

  • Adobe : Mélange de terre argileuse, de paille et d'eau, malaxée et moulée dans un cadre en bois pour former une brique qui est séchée ensuite au soleil.
  • Brique de terre compressée : brique de terre crue de haute densité formée à l'aide d'une presse.
  • Pisé : mélange de terre, d'argile crue malaxée, qui est compactée.
  • Bauge : façonnage de petits tas de terre argileuse, empilés pour former un mur.
  • Torchis : c'est un mélange de terre argileuse, de matières fibreuses (paille, foin haché) et peut etre de chaux; il est utilisé pour remplir les intervalles des murs en pans de bois (colombages). Il s'utilise à des densités très différentes : très léger avec beaucoup de paille, plus isolant à plus lourd avec beaucoup de terre, moins isolant mais avec beaucoup de masse thermique et déphasage long.
  • Terre-copeaux de bois
  • Sacs de terre

>> VOIR pour plus d'infos : http://www.ecohabitation.com/guide/terre_crue/#introduction

  • Types de fabrication à la terre cuite

  • poteries, briques, tuiles, tomettes

 

Sources et plus d'infos sur :

 

http://fr.ekopedia.org/w/index.php?title=Maison_de_sac_de_terre&redirect=no

http://fr.ekopedia.org/Maison_de_terre

 

                                                 *************************

 

La maisonnette - paille-sacs de terre -à base de matériaux naturels, super-économique, et autonome en eau douce et en énergie (eau chaude et électricité) - Construire soi-même (en 8 jours à 3 personnes motivées) une maison en sacs de terre de 50 mètres-carrés (sans étage, 50m2 = surface habitable intérieure) en France (avec toit classique) coûte environ 8700 euros - maison 100% écologique la moins coûteuse possible, pour deux personnes

http://www.electron-economy.org/article-34880151.html

 

> Autoconstruction paille-sacs de terre - Maison de 50m2 pour 8.700 euros

La maisonnette à base de matériaux naturels, super-économique, et autonome en eau douce et en énergie (eau chaude et électricité)

http://www.electron-economy.org/article-34880151.html 

Budget pour maison super-économique - 2008

objectif : maison 100% écologique la moins coûteuse possible, pour deux personnes)

Prix moyen du mètre carré de terrain en France :

http://www.terrain-construction.com/barometre.php?dep=tous 

Ajouter frais de notaire : environ +10%

(et éventuellement frais d'agence immobilière si non inclus)

 

 

Certificat d'urbanisme et permis de construire (formalités administratives) : dépôt gratuit et pas besoin de recourir à un architecte si la surface de la maison est inférieure à 180 m2.

http://www.urbanisme.equipement.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=290  

L'administration a un délai de deux mois pour répondre à la demande.

 

Construire soi-même (en 8 jours à 3 personnes motivées) une maison en sacs de terre de 50 mètres-carrés (sans étage, 50m2 = surface habitable intérieure) en France (avec toit classique) coûte environ 8.700 euros :

  1. - environ 1000 euros pour les sacs polypropylène,
  2. - o euros pour le remplissage des sacs (terre)
  3. - 500 euros de ciment et sable (pour l'enduit, en mélange avec la terre locale),
  4. - 1000 euros pour le sol (parquet, terre cuite etc.) - Parquet : 15 euros/m2 = 750 euros + "charpente-sol assistée de sacs de terre" de 250 euros.
  5. - 2.200 euros pour la toiture :
  6. charpente (repose sur murs) et toit : 1.000 euros
  7. Couverture tuiles ou ardoises en fonction de la région : 15 euros/m2 - Surface : 80 m2 = 1.200 euros
  8. Isolation en papier recyclé ou en paille : 0 euros.
  9. option : possibilité de réaliser une toiture végétalisée.
  10. - 4000 euros pour les portes, fenêtres et baies vitrées (il est également possible de réaliser des entrées de lumières en bouteilles recyclées).

http://www.baievitree.fr/prix

 

S'ajoutent ensuite :


"Mobilier eau" :

  1. - Evier cuisine (300 euros),
  2. - cabine douche (500 euros),
  3. - lavabo (300 euros),
  4. - WC (300 euros - Possibilité d'utiliser également des toilettes sèches).
  5. + tuyauteries (200 euros).
  6. - Pour l'eau chaude : chauffe-eau solaire : 2.000 euros, hors pose.

Total du "mobilier eau" : 1600 + 2000 = 3.600 euros.

 

Eau douce : récupération de l'eau de pluie (mini écodome avec bâche réserve-plastique interne). Système de filtration, contrôles microbiologiques etc.

Déclaration à la DRASS. - Voir : http://www.eautarcie.com/ 

http://www.labaronne-citaf.fr/ 

LABARONNE CITAF citaf@@@labaronne-citaf.com

 

L'ONU, l'armée et les ONG humanitaires utilisent ces réservoirs-bâche très résistants. Cette réserve bâche peut être placée sous la maison. Il est possible d'avoir une bâche enterée qui alimentera le circuit eau froide, et une autre au soleil qui alimentera le circuit eau chaude. Une bâche sombre effectue un pré-chauffage de l'eau.

En sur-élevant le réservoir grâce à des sacs de terre, pas besoin de pompe pour alimenter la maison, la circulation de l'eau se fait par gravité. Il est également possible de recouvrir la bâche d'un toit plat sur lequel on installe panneaux photovoltaïques et de capteurs solaires thermiques, constituant ainsi une "unité eau + énergie" pour la maison adjacente.

La bâche étant complètement fermée, sans entrée d'air, et complètement opaque aux rayons solaires, la conservation de l'eau douce est très bonne.

En France, la consommation domestique par habitant est de l'ordre de 137 litres d'eau par jour. http://www.cieau.com/toutpubl/faq/54_questions/contenu/4.htm

 

Chauffe-eau solaire :

+ bassin-réservoir pour le jardin :

http://www.puteaux-sa.fr/231reser.htm  

(le creusement du bassin = terre pour remplir les sacs pour a construction de la maison)

 

Eaux usées : 

  • - Option 1 : toilettes sèches : compostage, etc...

(si mal effectué = risque de contamination microbiologique des eaux qui ruissellent) mais recommandé, si correctement effectué, d'un point de vue écologique

"Lorsque l'installation d'un système de collecte ne se justifie pas, soit parce qu'il ne présenterait pas d'intérêt pour l'environnement, soit parce que son coût serait excessif, des systèmes individuels ou d'autres systèmes appropriés assurant un niveau identique de protection de l'environnement sont utilisés."

L'usage de produits doux (douche, vaiselle, machine à laver), permet d'utiliser les eaux usées pour l'arrosage.Compost

  • - Option Fosse sceptique :

http://www.eautarcie.com/Eautarcie/4.Epuration/E.Epuration_eaux_vannes.htm 

 

Pour l'électricité : c'est la partie la plus coûteuse :

 

  • - option 1 : raccordement EDF (couteux dans la durée quand on fait la somme des factures)
  • - option 2 : autonomie ( = pas de frais de viabilisation/raccordement) : éolienne domestique et/ou panneaux photovoltaïques avec batterie.

Kit "minimum" (avec réfrigérateur + éclairage inclus) : 2.600 euros -

 

Pour plus de confort [= alimentation de la base minimale (réfri + éclairage) mais aussi des appareils électroménager et des outils électriques], compter 6.500 euros pour deux personnes (coûteux au niveau investissement)

 

Note : préfèrer une éolienne à axe vertical (totalement silencieuse) si l'éolienne est installée près de la maison.

 

+ câbles et prise + divers etc : 500 euros.

 

Voir aussi:

http://www.cipcsp.com/destinataires/refrigerateur-solaire.html 

 

Téléphone et Internet : raccordement France-Télécom = 100 euros

 

Pour le chauffage : avec des baies vitrées exposées plein sud et la bonne isolation (mur épais en sacs de terre), les besoins en chauffage sont très réduits. Il est également de chauffer la maison grâce aux capteurs solaires thermiques installées sur le toit.

Pour les mois très froids : poële à bois : http://www.poelesabois.com 

http://www.eigrene.com/poeles/product_info.php?products_id=38  (1300 euros)

 

Autre option : cuisinière à bois (800 euros)

Les cloisons intérieures peuvent être réalisés avec les sacs de terre, avec des bouteilles recyclées (voir ici), avec du bois ou avec de simples rideaux (bambous, tissus etc.).

Les sacs de terre (avec enduit ciment/sable/argile) peuvent être utilisés pour construire des meubles :

- bancs en dur (avec quelques coussins et tapis ils sont transformés en canapé)

- table-bar entre la cuisine et la salle à manger.

- lit

 

Le coût de l'ensemble cloisons intérieures + meubles en dur est variable.

Transports : Trikke électrique (700 euros, pliable en quelques secondes) + transports en commun (bus, train, bateau, avion) :

 

Bilan (option minimale) :

- Maison : 8.700 euros

- Mobilier eau, dont chauffe-eau solaire : 3.600 euros

- Réservoir bâche eau douce : 2.000 euros

- Electricité solaire (dont réfrigérateur et ampoules, ainsi que batterie etc.) : 2.600 euros

Total 16.900 euros.

Source: http://www.electron-economy.org/article-34268260.html

 

Source : DECROISSANCE

 

 

 

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 15:47

 

 

rue89.com

 

Ce qui nous arrive sur la toile 14/11/2013 à 12h27
Décroissance : commençons par ne pas faire de recherche Google inutile
Xavier de La Porte | France Culture

 

 

Il va falloir entamer une décroissance technologique. Et vite. Qu’on s’entende bien : ça ne signifie pas quitter Internet, jeter nos machines et arrêter d’innover, ça signifie juste qu’il va falloir s’y prendre autrement.

Pourquoi ? Parce qu’on a longtemps cru que les nouvelles technologies, c’était la dématérialisation et que la dématérialisation, c’était bon pour l’environnement. Or, on le sait maintenant, l’impact écologique des nouvelles technologies, et d’Internet en particulier, est non seulement énorme, mais croît de manière vertigineuse. A tous les niveaux.

Dans un smartphone, il y a des terres rares dont l’extraction et le traitement ont un coût écologique élevé. Et, paradoxalement, plus on miniaturise, plus l’empreinte écologique est élevée. Quant on sait que la moyenne d’usage de ces outils ne dépasse pas quelques mois, qu’ils sont pleins de matières toxiques et que le taux de recyclage est loin d’être optimal, on mesure le problème.

« Data centers » et « cloud computing »

Et, puis, il y a la question majeure de la consommation énergétique. Celle de nos machines bien sûr, mais celle des réseaux en tant que structure. Internet fonctionne grâce à des constructions matérielles – les Internet Exchange qui relient les réseaux entre eux, les « data centers » ou fermes de serveurs qui stockent les données – qui consomment une énergie incroyable (il faut refroidir les machines, les alimenter en électricité, etc.) et s’activent à chaque recherche sur Google, à chaque e-mail envoyé.

Et tout ça est encore accru par ce que l’on appelle à tort le « cloud computing », l’informatique dans les nuages qui consiste à stocker de moins en moins de chose sur notre disque dur (par exemple regarder une vidéo sur YouTube pendant dix minutes, c’est un flux d’informations qui circulent pendant dix minutes entre mon ordinateur et l’endroit où est stockée cette vidéo, sans doute les Etats-Unis).

En 2012, Greenpeace publie une étude [PDF] dont une des conclusions est stupéfiante : si le cloud était un pays, il se classerait au cinquième rang mondial de la demande en électricité. Et cela pourrait être multiplié par trois d’ici 2020.

Quelques pistes pour décroître

Donc, il va falloir décroître. Comment ? Quelques exemples pas du tout suffisants :

  • ne pas avoir quinze machines par foyer (une télé, un ordinateur fixe, un portable, une tablette, un smartphone… comptez ce que vous avez chez vous) ;
  • se mobiliser contre l’obsolescence programmée des outils (le fait que les industriels fabriquent les machines pour qu’on doive les changer au bout de quelques mois) ;
  • changer nos usages : ne pas envoyer d’e-mails inutiles (c’est-à-dire parler à son voisin de bureau, ne pas mettre dix personnes en copies de nos mails ou forwarder à un tout un groupe une vidéo super lourde), ne pas passer par Google pour aller sur un site, mais taper directement l’adresse ou l’avoir inscrit dans les favoris, télécharger plutôt que regarder en streaming ;
  • être attentif collectivement à ce que l’installation d’un centre de données (comme c’est le cas en ce moment en Seine-Saint-Denis) soit soucieuse de l’environnement et, par exemple, du réemploi de la chaleur colossale produite par les machines ;
  • et mille autres choses encore….

Des outils porteurs d’espoir

A tout ce que je viens dire, vous trouverez des gens pour vous répondre que ce sont au contraire les nouvelles technologies qui vont nous permettre de régler les questions écologiques et climatiques. Là, il faut être très prudent.

Si on parle de gigantesques panneaux solaires déployés dans l’atmosphère, de captation du carbone, ou même de projection de soufre pour maîtriser les températures (ce qu’on appelle en gros la géo-ingénierie), outre que cela pose des problèmes philosophiques majeurs, on en est du point de vue technique aux balbutiements.

En revanche, ce qui est plus porteur d’espoir, ce sont des outils, des logiciels ou des applications qui non seulement permettent la modélisation (donc la recherche, les alertes), mais aussi une meilleure gestion de l’énergie, soit au niveau individuel (je commande à distance la température de mon chauffage pour ne pas le laisser allumer mais le rallumer avant de rentrer), soit au niveau collectif, ce qu’on appelle le « smart grid », le réseau énergétique intelligent, dont on voit les prémisses dans certains lieux.

Bref, les choses sont toujours plus compliquées, mais pas désespérées. C’est déjà ça.

 

La chronique de Xavier de La Porte à réécouter ici
Publié initialement sur
France Culture
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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 18:01

 

reporterre.net

 

Alternatives

La Collecterie redonne vie aux objets et crée des emplois

Barnabé Binctin (Reporterre)

mardi 12 novembre 2013

 

 

A Montreuil (Seine-Saint-Denis), une ressourcerie a ouvert ses portes au début de l’été. Cet écosystème socio-professionnel lutte contre le gaspillage en recyclant les déchets.


- Reportage, Montreuil (93)

« Ici, on prend soin des objets brisés, délaissés, déclassés. Et on fait ça avec des gens brisés, délaissés, déclassés. C’est par la médiation des objets qu’on redonne un élan humain à notre territoire ». Léon Wisznia a le sens de la formule. Président de la Collecterie, inaugurée fin octobre par Dominique Voynet, maire de Montreuil, il a aussi l’énergie du militant et les cheveux grisonnant de son expérience dans l’engagement associatif. Ancien soixante-huitard, ce professeur d’économie rêvait depuis plusieurs années de ce projet pour la ville où il vit depuis plus de quinze ans.

Il aura fallu presque deux ans pour y parvenir, le temps de trouver le lieu adéquat et les soutiens financiers d’institutions comme la commune, le Conseil général ou le Syctom, syndicat de traitement des déchets ménagers en Île-de-France.

A l’origine, une rencontre entre deux artisans, Séverine et Giuseppe. Celui-ci, surnommé le ’’danseur-ébéniste’’, raconte : « Nous en avions marre de travailler de manière isolée, chacun de notre côté. J’étais menuisier, elle était tapissière, on se croisait souvent sur les brocantes, et nous nous sommes dit qu’en mutualisant ces compétences et notre débrouillardise, on pouvait monter une structure autour de la récupération ». Des enseignants, des éducateurs et quelques motivés se joignent au projet et, en mars 2012, l’idée prend tournure : le collectif de la Collecterie est né.

Le local de 50 m2 fait l’affaire pour dépanner au début, mais les encombrants s’entassent et l’équipe s’attèle à trouver un espace plus grand pour stocker ces premiers objets collectés. Finalement, le choix se porte sur un entrepôt de 410 m2 auquel on accède par la rue Saint-Antoine, petite rue prospère et tranquille du Haut-Montreuil. Le 6 juin dernier, la Collecterie ouvre ses portes au public. Sur son tract de présentation, il est inscrit « La collecterie collecte, trie et transforme ». Ca y est, l’est parisien a sa ressourcerie.

Paris intra-muros en possède déjà huit. Les ressourceries, structures nouvelles de l’économie sociale, se sont rapidement développées ces dernières années. On en comptait moins de dix en France au début des années 2000, elles seraient aujourd’hui plus de cinquante, selon le Livre Blanc des Ressourceries sorti en 2010.

Mais qu’est-ce qu’une ressourcerie, exactement ? Un endroit qui « collecte les objets dont vous souhaitez vous débarrasser pour les réparer et les revendre sans but lucratif », explique le réseau des ressourceries. Derrière cet outil, il y a l’idée de réduction, de réemploi et de recyclage des déchets. Les ressourceries appliquent le principe de l’économie circulaire, en réinsérant les biens dans un cycle de production et de consommation courantes.

A la collecterie, lorsqu’on pénètre dans le hangar, c’est une caverne d’Ali Baba qui se dévoile. Mais ici, rien n’est volé, tout est récupéré : « On soustrait juste à l’enfouissement ces objets destinés à finir à la déchetterie » explique Léon. On trouve de tout : des meubles, du textile, des appareils électro-ménagers, des livres, des outils informatiques, etc.

Tout le flux entrant n’a pas encore pu être trié. Mais il est pesé. A la fin de l’année, environ vingt-cinq tonnes de déchets qui auront ainsi été récoltés, en à peine sept mois d’activité. Celle-ci n’est pas vraiment rentable, à l’heure actuelle, la ventes des objets ne rapportant pas plus de 3 à 4 000 euros par mois. Mais la rentabilité n’est pas l’objectif premier.

Comment le prix des objets est-il fixé ? « C’est l’éternelle question » souffle Giuseppe. Un haut tabouret de bar confectionné en bois trône à l’entrée. Un écriteau à côté détaille les matériaux utilisés pour sa confection ainsi que le volume horaire de travail que cela a nécessité – vingt heures environ. A la fin du paragraphe, une question : « Combien coûte selon vous cet objet ? ». Chacun est invité à inscrire sur un bout de papier son estimation. Ce sera donc peut-être la moyenne des avis qui fixera le prix de vente.

Apprendre à réparer les chaises

De chaises, la collecterie n’en manque pas. Tout un pan de murs en révèle des dizaines suspendues, de couleur, de taille et de forme différentes. « La chaise est un peu notre mascotte, explique le président. C’est à la fois ce qui s’use le plus vite et ce face à quoi on est le plus démuni en terme de réparation. Peu de gens savent remettrent un pied de chaise ».

Un des projets pour l’avenir consiste à monter des ateliers collectifs pour apprendre aux gens à réparer des chaises. C’est là une autre valeur fondamentale des ressourceries : la pédagogie au changement. Pour le réseau des ressourceries, la sensibilisation constitue une fonction à forte valeur ajoutée : « La Ressourcerie sensibilise son public aux gestes éco-citoyens de réduction des déchets (choix de consommation, entretien des objets, produits de seconde vie, tri, etc.) ».

Car derrière les objets, il y a des hommes. A l’image de la Petite Rockette à Paris, la Collecterie s’attache à créer du lien social sur son territoire. Le collectif attend un agrément pour janvier 2014 afin de pouvoir proposer des contrats d’insertion. « Six en menuiserie, six en tapisserie » se réjouit Léon.

Florence, accompagnatrice en chantier d’insertion, justifie la démarche : « Pour des gens éloignés de l’emploi, marginalisés et souvent précaires, la ressourcerie est un très beau support de réinsertion. Outre les métiers manuels que cela offre, il y a plein de domaines d’apprentissage : du tri, de la vente, de la mise en rayon, de l’aménagement de l’espace, du design, etc. Ce qui est intéressant, c’est la polyvalence, les gens ne sont pas cantonnés à une seule filière ».

A voir Roland, bénévole à temps presque complet, tatcher le quidam pour lui vendre la dernière merveille retapée, on se dit que le projet est porteur. Il espère une place prochainement en contrat d’insertion, et en attendant, il se rend presque quotidiennement à la collecterie. « Il n’est pourtant censé être là que deux jours par semaine » sourit Florence. Luc, le service civique engagé au début de l’aventure, confirme cette bonne ambiance. Pour lui qui a passé un bac pro d’ébéniste, la Collecterie est l’expérimentation de la mixité sociale : « C’est un mélange avec plein de gens au quotidien, c’est génial. Et mine de rien, ça permet de développer l’imagination ce genre d’endroits ! ».

- Inauguration par Dominique Voynet -

Lieu d’échanges matériels tout autant qu’immatériels, la Collecterie prouve qu’un projet écolo-responsable peut aussi être un incubateur social. Avant le traditionnel « coupé de ruban » - fait d’un assemblage de cravate pour l’occasion - le président parle dans son discours d’inauguration de cette « activité millénaire qui consiste à faire du neuf avec du vieux. Malgré tous nos mérites, comparables à ceux de beaucoup d’autres, nous n’avons pas inventé le fil à couper le beurre... ».

Le but : redonner un sens aux objets en fin de vie, et une nouvelle vie à des hommes en quête de sens.


Source : Barnabé Binctin pour Reporterre

Photos : Florence Vallot.

Illustration : La Collecterie.

Lire aussi : A Paris, une ressourcerie sociale donne une nouvelle vie aux objets


Pour une information libre sur l’écologie, soutenez Reporterre :

 

 

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 17:54

 

jardin.secret.pagesperso-orange.fr

 

Projet d’écovillage culturel

 

Dans le sud de la France ( ?)

 

Le 27/7/05, V1

 

Par Benjamin LISAN

 

image001.jpg

 

Exemple d’écovillage : le village de Végan dans l’Ardèche

Source : http://pageperso.aol.fr/villagevega07

 

*

Dossier en construction.

 

1      Buts du projet

2      Les principes de base de ce village

2.1       Préliminaires

2.2       Principes de bases

3      La pérennisation de l’expérience et sa lutte contre certains dangers et dérives

3.1.1        Les dangers et dérives

3.1.2        Comment éviter ces dangers ?

4      Idées pour la réalisation de ces objectifs

5      Projet amélioration  du  cadre de vie

5.1       Projet jardin et agriculture naturelle

5.2       Projet habitat et architecture intégrées

6      Recherches à entreprendre pour découvrir ce lieu idéal

6.1       1ère solution : un village, hameau à reconstruire ou restaurer

6.2       2ème solution : construction de maisons neuves

6.3       Idées communes à toutes les solutions de site

6.4       Comment trouver ce lieu ?

7      Projet d’écocentre - écoparc

7.1       Buts de l’éco-parc

7.2       Idées pour l’éco-parc

8      Ecoboutique, ecolibrairie, magasin d’éco bricolage

9      Ecotransport et écovoitures

10        Budget / financement

11        Conclusion

12        Annexe1 : Projet de gîte d’étape et restaurant associé

13        Annexe 2 : Exemple de stage de ressourcement dans le sud de la France

14        Annexe : Qu'est ce qu'un Ecovillage ?

15        Annexe : Ecocharte

16        Annexe : Quelles activités dans un écovillage ?

17        Bibliographie, adresses et contacts

17.1     Bibliographie

17.2     Adresses utiles pour l’écocentre et l’écoboutique

17.3     Site de communautés ou d’écovillages citées

17.4     Liste des écovillages de France et d’Europe

 

 

Permettre aux personnes blessées par la vie de se ressourcer. Un havre, permettrant aux personnes de se « panser » et se « (re)penser ». Une lieu où l’on donne une chance de vivre ses passions, ses rêves positifs, là où la société ne donne jamais aucune chance aux gens de réaliser leurs rêves et espoirs.

 

Permettre aux personnes de se réaffirmer, de renforcer pour pouvoir se replonger dans la société.

 

Bref un lieu de vie pour rendre les gens plus heureux et/ou plus solides.

 

En effet, même si la notion de « dureté » du monde, est ressenti différemment selon les individus, certains sont laissés en marge, au bord de la route, et n’arrivent jamais à s’en sortir. Beaucoup (trop) finissent à la rue, ou se suicident. Beaucoup ne résistent pas aux épées de Damoclès permanentes, aux pressions morales, au manque de démocratie, au caractère « militaire » et hiérarchique des sociétés commerciales et capitalistes dans lesquels par nécessité ils sont obligé de travailler pour vivre, le fait que ces sociétés ne sont pas des lieux producteurs de bonheur, dont le seul but est de faire produire à l’employé, le maximum de travail et d’argent.

 

L’aide humanitaire, les aides sociales, le monde médical à destination des personnes fragiles sont les parentes pauvres du budget de l’état et des sociétés privées (elles sont la plupart du temps inexistantes dans les sociétés privées).

Les acquis sociaux ont été obtenus la plupart du temps suite à des luttes sociales, et malheureusement très rarement du fait d’une initiative volontariste des sociétés capitalistes.

 

Donc nous imaginerons donc, à cause du manque de caractère social et solidaire de notre société, par l’intermédiaire de ce projet, une micro-société, plus respectueuses des êtres humains.  C’est le but de la rédaction de ce dossier.

 

Ce projet s’inspire du projet « Jardin de lumière » [8] de François Thonier. Son projet est centré sur :

 

a)       un jardin écovillageois (permaculture), pour vivre en relation constante avec la nature et les autres,

b)       une microsociété ouverte, tolérante et compréhensive, autonome, mais non autarcique.

c)       l’autonomie des habitants, la « bio-centration », la « self-reliance » …

d)       la place de l’enfant au cœur de la société (afin de le rendre fort et autonome),

e)       démarche de libération de ses conditionnement, en particulier l’attitude de soumission envers l’autorité, ou de domination orgueilleuse. Tout le monde est égalitaire.

f)         « spiritualité » laïque, « libertaire ». Liberté d’esprit, liberté intérieure.

g)       pas d’idéologie ou de gourou.

h)       Autre approche du travail. On peut être travailleur, mais sans être esclave du travail. Vivre mieux avec moins d’argent (qualité plutôt que quantité). Motivation au travail par la passion et l’intérêt, et non par la pression  et la contrainte.

i)         Solidarité économique complète. Autogestion communautaire.

j)         Association loi 1901.

 

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Ecovillage de l’Université de Berea, au Kentucky, aux USA.

 

2.1      Préliminaires

 

Avant même de créer ce village, sera mené une réflexion, entre les protagonistes du projet, sur les racines du bonheur et comment y parvenir. Le résultat de ce travail sera la version définitive de ce projet et de ce document.

Voici si le projet débouche sur une « communauté libre » où juste un simple écovillage de personnes partageant les mêmes idéaux écologiques.

 

Des questions comme les racines de la violence, de la frustration, de la non réussite ou non réalisation personnelle, du fait que des personnes ou la société ne laisse pas toujours une chance aux personnes pour réussir dans sa propre vie, sur la solidarité, l’entraide, l’amour, la compassion, l’empathie, les racines de l’amour, la concurrence et l’émulation … seront abordés.

On pourrait se poser des questions sur la finalité de notre société (sur le voyeurisme de la téléréalité, sur des phrases comme « on offre du cerveau disponible [par nos émissions] à la publicité » selon Jérôme Lelay, directeur de la chaîne de télévision TF1 etc …).

 

2.2      Principes de bases

 

Les principes de base de l’écovillage sont :

 

1)        la recherche (peut-être utopique) d’un monde meilleur, en particulier par l’amélioration des relations humaines entre membres de la communauté villageoise,

2)       l’idée d’un idéal communautaire, et le choix d’une vie communautaire (d’une vie en commun) sur la base de même idéaux _ en particuliers moraux, écologistes, culturels etc … _, en particulier sur des principes moraux et sur une charte éthique, pour y parvenir,

3)       faire que l’on « travaille », par plaisir (sans avoir vraiment l’impression de « travailler »), pour être utile au plus grand nombre et pour soi aussi, et non sous la pression permanente ou/et la contrainte,

4)        la recherche du bonheur en particulier intérieur et la préservation de la vie et de la nature, avant la recherche du profit financier et matériel à tout prix (nous rejetons pas le profit, mais la recherche du profit au détriment de la société, de l’homme _ par exemple la pression permanente, le maintien du stress sur les employés dans les entreprises, pour en tirer la maximum de profit pour la société, et le plus petit nombre (dont le patron et les actionnaires), au détriment de ceux qui produisent vraiment les richesses créées au sein de l’entreprise _ et de la nature),

5)       le respect de règles écologistes : respect de la nature, de l’environnement, le recyclage des ressources, l’évitement du gaspillage des ressources (au niveau de l’eau, des déchets, en étant plus économe, responsable etc …). Pas de croissance à tout prix au détriment de la nature et du cadre de vie.

6)       Son haut niveau scientifique et culturel,

7)       Le développement des « trésors culturels » et humains (compassion, solidarité, curiosité etc …).

8)       La tolérance de toutes les communautés (culturelles, raciales, sexuelles …), le respect de la diversité, à condition qu’elles ne porte pas préjudice aux autres.

9)       L’absence de préjugés.

10)   L’originalité et l’imagination, mises constamment à l’honneur dans le village.

 

En résumé, dans ce village le développement des relations humaines et de la Culture sera mis à l’honneur.

 

Le projet de cet écovillage est issu de réflexions sur le monde capitaliste et sur certains de ces aspects.

 

Note : L’auteur de ce projet n’est pas contre la société capitaliste, quand celle-ci fonctionne sur le mode d’échanges (échanges de biens et de services …), voire sur la loi de l’offre et de la demande.

 

Par contre quand celle-ci pousse à l’égoïsme, le plus total, à l’individualisme le plus « forcené », à un comportement des individus _, alors que l’homme, par nature, est pourtant plutôt un être social _ non solidaire, voire antisocial, cette société capitaliste dans ses dérives « les plus sauvages » (par sa capacité à détruire, dévaster la planète _ déforestation, refus de lutter contre l’émission de gaz à effets de serre cause du réchauffement de la planète, pour des raisons économiques à court terme _, laisser mourir des être humains malades _ comme dans le cas des procès initiés par certaines compagnies pharmaceutiques, contre le productions de médicaments génériques _ antiviraux antisidéens etc. … _ en Afrique du Sud … _, au non du profit (érigé en système de valeur, dogme, voire en religion), posent alors un réel problème de conscience.

 

On peut se poser la question de savoir si le but de l’entreprise capitaliste est uniquement de renforcer son pouvoir, ses profits (sa richesse), en particulier de ses dirigeants et de ses actionnaires majoritaires, au détriment du bonheur de ses employés (en les soumettant sans cesse au stress, pour les faire produire plus et générer plus de profits, les empêchant de réfléchir sur leur vie et le but de leur vie) ou au contraire de permettre l’épanouissement et le bonheur du plus grand nombre.

 

En raison des réflexions précédentes,  nous voudrions créer une société écovillageoise, plus solidaire, plus généreuse, plus respectueuses des êtres, où la « gratuité des choses » existe.

Nous verrons si cette société, en respectant ces buts, sera pérenne ou peut se renforcer dans temps, ou bien au contraire sera plus fragile face au monde extérieur.

 

On verra si cette communauté peut réparer les personnes abîmées par la vie, et redonner une chance à certains.

On verra, dans le cas où cette société est suffisamment solide, si elle pourrait accueillir au son sein des stages de ruptures de jeunes en difficulté (de « loulous » de banlieue, par exemple).

 

 Nous verrons si au sein de ce village, nous pourrions développer des expériences architecturales ou agricoles innovatrices. Par exemple, « l’agriculture naturelle » [5] [1].

Il faudrait vérifier si cette agriculture pourrait vraiment diminuer le temps de travail et améliorer les conditions de vie (car en général, l’agriculture « biologique » demande beaucoup de main d’œuvre et de travaux de soin, type binage au couteau).

Des murs pourraient être utilisés pour reconstituer des arts disparus _ arts minoens, mosaïques romaines (où l’on pourrait placer quelques images anachroniques et humoristiques _ sénateur romain avec son téléphone portable _), des arts premiers _ art du temps du rêve des aborigènes australiens etc. …

Ce village sera un lieu d’expérimentation de nouvelle expérience, mais avec esprit critique.

Au sein de ce village, l’esprit critique positive sera développé.

 

Sinon, on s’inspirera des écovillages déjà existants, comme par exemple, celui de Damanour en Italie.

Cela pourrait être comme eux une société « participative ».

 

Avant de lancer cette idée, on doit bien réfléchir à tous les aspects de ce village.

Cela peut être une expérience innovatrice.

 

La place de l’enfant sera primordiale dans le village.

Il suivra le cursus scolaire habituelle (on  reste en règle). Mais il a des activités libres (choix de certains cours, comme les « libres enfants de Summerhill » en Angleterre). Les parents selon leurs compétence, à tour de rôle, feront réviser leurs devoirs, le soir, à tous les enfants du village.

Il pourrait suivre et participer aux discussions des adultes, proposer des projets. Il pourra participer aux projets et tâches du village.

 

Dans cette micro-société, toute personne peut beaucoup travailler (on est pas contre le travail et même le fait de travailler beaucoup), mais cette quantité de travail ne doit pas être due à la pression, mais due à une participation librement souhaitée, désirée, par passion … et ne doit pas être au détriment de la santé.

 

Plus tard, nous imaginerons que le village devienne :

 

. un centre de colloques intellectuels (avec invitation et cours par des personnalités connus, tels que prix Nobel etc ..),

. un lieu pour des universités d’été et universités populaires (cours d’initiation et d’apprentissage à la culture universelle humaniste, à la culture scientifique, cours de culture générale …),

. un lieu de stages (stages de ressourcement, culturels …, y compris stages astronomiques, botaniques, mathématiques …), avec des places d’hébergement, d’abord dans le gîte, la ferme, puis plus tard dans des bungalows comme au centre de la Flatière (à côté des Houches et de Chamonix).

La diversité architecturale des bungalows pourraient s’inspirer de la diversité des maisons préservée au très bel écomusée Maihaugen de Lillerhammer en Norvège. Un bon nombre de ces maisons auraient un toit supportant une couverture végétale comme certaines maisons islandaises et norvégiennes (sous la terre arable du toit, se trouve un toit rendu étanche par du bitume).

 

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Maisons à toit végétalisée et « maison de Troll », Ecomusée de Maihaugen, Lillerhammer (Norvège).

 

Certaines pourraient être des yourtes mongoles (allant de 15 m2 à 130 m2. Voir les sites : www.yourte.com et www.franceyourte.com ).

- un lieu de discussion philosophique (café-philo sur de nombreux sujets : a) le pouvoir, la force et la faiblesse, b) prévention et répression, c) la réglementation de la société, d) l’amour, la compassion etc. …).

 

Le rêve de l’auteur serait un lieu où tous travaillent durs, tout en prenant le temps de vivre (où l’on  peut avoir des discussions intellectuelles sur toutes sortes de sujets, durant le temps du travail, y compris sur les comètes, comme du temps de Thalès de Millet …Une société « grecque » sans esclave, avec l’utilisation de technologies avancées et intégrées _ raisonnées). On pourrait travailler beaucoup et aussi à d’autre prendre le temps « nomade » (temps de vivre, sans être poussé par le profit maximum. En tout cas, les buts doivent être acceptés et non sous la pression et le stress).

 

Dans ce village on pourrait avoir de bonnes relations ou apporter notre soutien à GreenPeace,  WWF, Survival, P.C.R.F (Planetary Coral Reef Foundation … site : www.pcrf.org ), le musée de l’homme et des ethnologues, d’ONG de défense de la nature et des grandes forêts primaires (Tropicana Verde au Nicaragua etc.) … et suivre par Internet leurs actions (par exemple les périples autour du monde, depuis 1975, du bateau de ferro-ciment MV. L’Haraclitus de l’ONG PCRF …), ou d’autres bateaux d’exploration comme la Boudeuses (quand celui-ci existait encore). On pourrait avoir des réflexions théoriques sur le futur de l’humanité et de la Terre, de la conquête spatiale,  sur les projets de villes (nomades ou non) de l’espace. On pourrait imaginer dans le village, de nouvelles expéditions (idée d’expédition nommée « prend ton cœur, lance-le et cours derrière »), des projets et suggestions de nouvelles techniques pour les pays en voie de développement (mener une réflexion sur le caractère « délicat » ou ambiguë de l’humanitaire …) …

Ou mener des réflexions philosophiques sur les succès et échecs de la non violence (comme dans le cas de la lutte du Peuple tibétain et le rôle du Dalaï-lama), sur la possibilité ou non d’une société gratuite … sans argent (une société de « Potlach », comme chez les amérindiens de la côte ouest du Canada …) ( ?).

 

Beaucoup plus tard, il y aura des salles de cours, de classes (dans des sortes de petites maisons intégrées au paysage), qui seront utilisés successivement par les enfants, les stagiaires, pour des joutes et débats scientifiques (mathématiques, en physique _ style « colloques Solvay » etc …).

 

L’auteur a constaté que des personnes pleines d’idées _ parfois surdouées _ ne réussissaient pas dans la vie, par manque de connaissances scientifiques et de diplômes.

Le village devrait permettre alors à ces personnes par le suivi de cours « libres » (par exemple en auditeurs libres etc …) de rattraper leurs connaissances scientifiques (voire de les aider à produire dans le domaine scientifique).

 

Ce village pourraient être un centre de recherche scientifiques, d’expérimentation, d’idées (un des axes directeurs du village serait « l’imagination toujours au pouvoir » : latrines sèches, éoliennes, solaire, sanicompostage, lombricompostage, couvertures végétalisées de toits, culture du paulownia, du kiwi, du mûrier noir ou blanc, chauffage par le solaire, centrale de chauffage aux copeaux de bois et sciure _ telles qu’on en trouve en grand nombre en Autriche _, qui eux-même viennent des cultures de mûriers, paulownias, robiniers, électricité produites par éoliennes, le solaires, une centrale électrique basse-chute, comme celles qui avaient vendu par Leroy-Merlin, il y a plusieurs années etc. …).

 

Durant ces stages, on mettrait en avant : la recherche de l’excellence (et de la perfection) en tout, le soucis du détail tout en conservant toujours la vue d’ensemble et du tout. « Le toujours mieux [ou d’avantage] » de Saint-Vincent de Paul (ne pas s’endormir sur ses lauriers, toujours se remettre personnellement en cause _ démarche personnelle, « intérieure » et individuelle).

On devrait promouvoir aussi l’humilité (comment ? pas d’idée pour l’instant).

Les cours et les stages doivent être sérieux, honnêtes (les stagiaires doivent en avoir pour leur argent et repartir heureux. Un questionnaire de satisfaction doit être remis à la fin de chaque stage, cession, colloque, conférence …), dont les réponses doivent être traitées avec conscience (professionnelle …) et dont la prise en compte devrait permettre d’améliorer les cours et stages.

 

On doit éviter, dans ces cours et stages, toutes pseudo-sciences et pseudo-médecines (voir à ce sujet les sites : www.pseudosciences.org et www.pseudomedecines.org ).

 

Son économie serait basée sur une économie domestique et une économie de prélèvement. Tout serait sur une base sociale horaire ( ?).  Cette « société » est fondée sur une critique globale, transactionnelle, et une recomposition sociale ( ?).

Tout dans le village serait sous le régime de la loi 1901, y compris l’écoboutique, la boutique d’écobricolage (maison, solaire, éolien …), l’écolibrairie, l’écocentre et écoparc qui se visite (voire s’il on prévoira un prix d’entrée pour l’écoparc ( ?)).

Il pourra y avoir des profits. Tous les profits seront réinvesti dans l’écovillage.

 

 

Cette microsociété devra savoir résister aux agressions extérieures et perdurer voire prospérer (ou encore essaimer de par le monde _ faire des émules).

On verra si ses principes contribueront à que ce projet puisse être aussi bien réalisé en France que dans le reste du monde. On mesurera sa capacité à savoir survivre et prospérer face à la société économique « libérale » (i.e. capitaliste « sauvage »).

L’expérience, si elle réussissait, pourrait être alors  transposable ailleurs et essaimer (à San Francisco et … pourquoi pas l’Himalaya, voire le Tibet, dans un futur plus lointain ( ?) …).

 

Mais auparavant, on doit déjà réfléchir pourquoi certaines expériences communautaires n’ont pas perduré et se sont finalement terminées par un échec. Par exemple, pourquoi l’expérience fouriériste (de Fourier), hippies, de certaines communautés dans le Larzac,  par exemple n’ont pas perduré dans le temps.

 

 

Certaines communautés se sont installées dans (ou ont « squatté ») des sites remarquables, remarquables pour leur beauté, sans avoir nécessairement toutes les autorisations et titres de propriétés nécessaires … et son sont fait délogés par les promoteurs _ voulant mettre main basse sur le site _ et/ ou la police, comme dans le cas de la communauté hippie de Cairn en Australie.

 

Certaines ont été harcelées ou démantelées par les autorités ou la police, à cause d’accusations, fondées ou non, de cultiver le cannabis, de consommation de drogue ou encore de cacher des criminels ou terroristes en fuite.

D’autres se sont ou se seraient transformés en « lupanards » sexuels, sans cadre moral clair.

 

Certaines encore ont été sous la coupe d’un gourou, de personnes déséquilibrés, d’escrocs  plus ou moins « sincères », recherchant en apparence le bien des autres, mais surtout le pouvoir, sur les consciences, les richesses et afin d’assouvir leurs fantasmes.

Il peut aussi avoir une récupération sectaire de la société communautaire et ses idées (comme dans le cas de Davidiens tombant sous la coupe de David Corech).

Il y a toujours le risque que le projet passe sous le contrôle de personnes ne partageant pas les buts et idéaux humanitaires du village.

 

Il faut éviter que des personnes viennent et profite de l’écovillage pour ne pas travailler, pendant que tous les autres travaillent. Ou que certain aient un statut privilégié (les dispensant par exemple de travail) par rapport à d’autres.

 

Certaines communautés arrivent au contraire à se perpétuer, comme les Amishs, en se coupant du monde extérieur et de ses influences culturelles (pas de radio, de télévisions …), en rejetant le progrès technologiques et en ayant une vision très conservatrice pour ne pas dire rétrograde du monde.

 

Un autre danger est la recherche de l’irrationnel (médecines « douces » … dangereuses, thérapies irresponsables, le fait de vivre, en permanence, dans l’irréel et « l’autre monde »…) et le soutiens aux thèses pseudo-scientifiques voire délirantes (« arrêt du Nucléaire immédiat et total ! », lutte archarnée contre les OGM …) bref le manque de réflexion et d’esprit critique.

L’auteur pense qu’aucun groupe humaine ne peut faire l’économie et ignorer les réalités extérieures et les impératifs économiques (par exemple, qu’on ne peut « comme cela », du jour au lendemain, sortir du nucléaire, pour arriver à n’utiliser que les énergies renouvelables, pouvoir se passer du nucléaire tout en se passant des énergies fossiles, et en plus en voulant aussi se passer du grand éolien !).

 

D’une manière générale,  l’enfer peut être pavé de bonnes intentions dans tout projet. Et les religions, même les mieux intentionnées sont un bon exemple (une religion pacifique comme le christianisme a pourtant été utilisée par l’inquisition  …).

 

 

Dangers sectaires et gourous

 

Pour éviter les gourous (type gourous dont chaque déclaration serait « parole d’Evangile »), il faut que le fonctionnement de cette société écovillageoise soit aussi démocratique que possible (élection régulière des responsables et du responsable, comme celle d’un maire et de son conseil municipal par exemple. Vote à bulletin secret …).

Entre membre de la communauté, il faudra, en particulier, mener aussi une réflexion démocratique, ensemble, sur les moyens d’éviter toute dérive sectaire ou la survenue de gourou en son sein, ou tout replis sur soi (communautaire),.

C’est d’ailleurs un des points cruciaux du projet, conditionnant son succès ou son échec.

 

Le replis communautaire et les dévires irrationnelles

 

La « communauté » ne sera pas coupée du monde (elle  n’est pas une communauté Amish). Elle ne doit pas être conservatrice et rétrograde. Bien au contraire.

Elle doit être ouverte aux mondes et aux technologies innovantes. Elle doit être tournée vers l’avenir.

 

Pour éviter le replis et l’irrationnel, un haut niveau de culture, et d’éducation, en particulier scientifique, sera cultivé au niveau de l’esprit du village et entre les membres de ce dernier.

L’auteur de ce projet souhaiterait que l’esprit civique, laïque et républicain soit prôné dans le village.

 

Le risque d’OPA d’investisseurs privés, sur le village

 

 Pour éviter cela, savoir :

1)       Avoir en possession de l’association loi 11901, tous les actes de propriétés,

2)       s’entourer d’avocats et de conseils juridiques.

3)       Que l’association ait une trésorerie importante, liés à une(des) source(s) de revenus appréciables et éthiques (culture de la spiruline ? de la brède mafane ?)… 

4)       Que le trésorier et ainsi que le trésorier adjoint soient choisis du fait de leur haute moralité,

5)       Qu’il y a 2 signatures pour retirer l’argent du compte bancaire de l’association.

6)       Les comptes sont vérifiés par une comptable (ou expert comptable) et une association de gestion agréée (devant les impôts).

 

Drogue, respect des lois de la république 

 

Les drogues et les stupéfiants sont interdits dans le village et sur le site (voir l’annexe sur l’écocharte dans ce document).

Donner asile à des personnes ne signifie pas les soustraire à la loi, quand ces dernières personnes ont commis un crime.

Ce monde sera libre, sachant que « le prix de la liberté est la vigilance ».

 

Pas de privilège

 

Le but du village n’est pas l’enrichissement matériel individuel, mais surtout l’enrichissement intellectuel et intérieur et on doit sans cesse le rappeler. On doit y développer le sens de la responsabilité (de l’autonomie, de l’initiative individuelle ou collective).

Le site de l’écovillage doit être propre, une question de respect pour soi et les autres.

 

 

Voici des idées sur l'implantation d’un écovillage culturel et touristique :

 

1) Pour permettre la pérennité de cet écovillage culturel et touristique, il faudrait qu'il soit « irréprochable » moralement et que la communauté, qui y habite, soit une démocratie, avec des responsables choisis par voie démocratique au sein de cet écovillage culturel et touristique),

Il faudrait qu'elle soit exemplaire (pas de prévarication, de vénalité, d'oppression ...).

Cette « grande droiture moral » permettrait d’attirer les « bons » candidats, voire les médias qui pourraient parler de cette « expérience » etc. ...

1b) Il faudrait que le projet soit sous le signe « du CULTUREL » (de la CULTURE). Ce dernier disposerait d’un important Centre culturel. L’idée serait que cet écovillage serait peut-être connu un jour comme un important centre culturel mondial (Tout comme Auroville ? Peut-être à l’image d’Auroville en Inde, pour certains aspects ( ?)).

2) il faudrait que la « communauté » adhère et adopte une charte éthique de vie pour ce lieu de vie culturel et touristique (c’est à dire ici l’écovillage). La charte doit être admise démocratiquement.

2b) Les membres de ce « centre culturel et touristique » adhère à cette charte dont tous les articles seront clairs et précis (cette charte est comme une sorte de règle de vie),

Note : Trop de centre culturel et touristiques utopiques au Larzac et ailleurs se sont dissoutes par manque d'idéologie claire et de charte éthique.

4) On imaginer rechercher un joli hameau ou village abandonné (dans les montagnes françaises, par exemple dans les Pyrénées, par exemple dans le Gers, l’Ariège, les Pyrénées orientales etc. ...).

4b) les maisons seraient rachetées à bas prix (aux descendant des anciens propriétaires des bâtisses du village ...), et à côté duquel pourrait subsister les ruines d'un vieux château médiéval (Cathare ...) qui pourrait être loué au village dont il dépend pour un loyer symbolique et pour une bail de 99 ans.

4c) Il faudrait que le Village ou et son site soit très beau (TRES IMPORTANT), éventuellement sur un nid d'aigle.

5) Créer une association (une en France, loi 1901, une en Belgique, ASBL etc. ...) pour soutenir ce projet,  avec un bureau élu démocratiquement,

(Note: il n'existe pas encore une Europe commune pour les associations).

5b) avoir un bon trésorier honnête, connu pour ses valeurs morales,

6) créer un ou plusieurs comptes bancaires (rémunérés), avec au moins 2 ou 3 signatures des membres du bureau  pour retirer l'argent,

7) Les comptes sont vérifiés par une comptable (ou expert comptable) et une association de gestion agréée (devant les impôts),

8) lancer une grande souscription auprès des donateurs, pour racheter le village.

9) Créer un sous-association ("association de fait" ou créer une nouvelle association), style chantier de jeunesses,  ou "Chef d'œuvre en Péril", pour la restauration du village.

10) essayer d'obtenir des subventions du ministère de la culture, si un des (ou le) site(s) est classé (cas improbable),

12) Ce village et la communauté aurait une vocation des productions culturelles :

a)       Oeuvres cinématographiques,

b)       artistiques (peinture, sculpture, émaux, tissus, poterie, photo …),

c)       éditions de livres et de CD voire de DVD,

d)       apiculture, création de confitures,

e)       restaurant, café, salle de spectacle,

f)         culture de plantes médicinales, aromatiques, aromates, plantes pour les tisanes, …,

g)       stages de yoga, de ressourcement psychologique, « retraite spirituelle » etc. ...

 

12bis) Créer une centre culturel et touristique cinématographique pour :

a)       la création de festivals cinématographiques dans ce village : par ex. festival :

-          du film lesbien et « gay »,

-          des autres cultures alternatives,

-          du documentaire sur les civilisations traditionnelles _ « Terres de Couleurs » (+) etc. ...

-          du documentaire humanitaire,

-          de la solidarité, du film solidaire,

-          des exclus, des SDF …, et de la « résistance »

-          contre les discriminations, la précarité,

-          du courage … (ou / et de la résistance _ voir le festival « résistance » de Foix/ Tarascon-sur-Ariège),

-          de l’écologie et de la préservation de la nature,

-          du documentaire animalier et botanique,

-          de la culture occitane,

-          des études et de la culture cathares …

-          du futur … (futurologie, quel futur ?, la SF _ science-fiction …),

-          underground,

-          de la montagne,

-          du vol libre,

-          de l’aviation ( ?),

-          de théâtre amateur (voir celui de Narbonne) ou/et de l’improvisation …

-          des cultures premières (et expositions d’arts premiers),

-          ...

 

(+) Des peuples du monde (martyrs …) pourraient être invités pour des débats.

 

    b) la création d'œuvres cinématographiques (avec studio) sur le créneau des DVD, des cassettes VHS ... (films des personnes différentes, oeuvres d'auteur, oeuvres X, policiers, court-métrages ...).

 

13) Si faire aider de spécialistes pour créer une telle centre culturel et touristique. Avoir une raison sociale claire.

13b) Élaborer des scénarios de bonnes qualité (travail long et patient, avoir de bons scénaristes).

14) Rédiger un projet béton et le proposer pour obtenir des subventions du ministère de la culture, du CNC (Centre National du Cinéma),

16) Installer du matériel vidéo léger (avec les films produits réinvestir dans la rénovation du village),

17) faire un chantier, l'été, avec les donateurs, pour la rénovation du village créer d'abord un restaurant saisonnier ouvrant le plus tôt possible, afin que par ses revenus on puisse financer la rénovation du village et le projet de centre culturel et touristique (Il faut qu'il y ait une bonne ambiance, des jeux et une rivière le soir, pour se détendre. Faire des fêtes).

(Il n'y aura peut-être pas beaucoup de monde _ il y a en général, peu de bénévoles pour ce genre de chantier _, mais il faut y croire). Filmer le chantier et en faire un documentaire sur le projet.

18) Avoir une "bonne commerciale" pour le projet (déjà une bonne expérience commerciale) pour vendre le projet et un centre d'information et de documentation sur le projet sur place (ouvert l'été).

19) Il faut créer une légende ou une rumeur sur le village (le 1er village matriarcal) pour attirer les touristes (légende cathare, wisigoth, de fées, des fées de la ville de Mirmande, de la Déesse mère, ...).

20) Créer un site Web pour faire connaître le village, le référencer dans les syndicats d'initiatives locaux,  les autres sites (les personnes différentes, centres culturels etc... _ voir aussi plus loin idée de  salle Internet). Ce site sera convivial, agréable, facile à lire et au niveau de sa navigation.

21) rénover l'ancienne église ou créer une salle de spectacle. Salle polyvalence, spectacle, réunion, sport, multi-cultes (bouddhiste, chrétien etc. ... il ne faut pas être exclusif ...).

22) Créer un festival folklorique, une procession cathare,

23) Créer un festival de la musique et de la littérature cathare (ou provençal si c'est dans les Alpes du Sud etc. ...).

24) créer un café littéraire avec une importante librairie et bibliothèque (s'inspirer de l'hôtel restaurant "La Joie de Vivre" dans la vallée de la Clarée (à côté de Briançon). Y organiser certains soir, sur sa scène de spectacle, des spectacles amusants style Michou, ou des débats etc ... La bibliothèque servira de bibliothèque à la communauté).

25) Créer un gîte de France ou d'étape, pour la plaisir de touristes.

26) organiser des randonnées (moyenne montagne), avec accompagnateur agréer.

28) pour le développement culturel, organiser régulièrement des « cafés de la philo », invitant de grands penseurs, savants, scientifiques et philosophes (certains un peu sur le modèle de « l’académie Olympia » d’Eintein).

29) on essayera d’élaborer des aspects des relations humaines qui les améliorent : douces attentions _ comme le don d’échappe en soie blanche au Tibet, les Khatas, comme le dons de colliers chez les Bushmen (Bochimans) du Kalahari, pour symboliser une amitié etc. … _, philosophie du don et de l’entraide (mais pas de façon caricatural et imposé, ou dogmatique).

30) l’art aurait une place non  négligeable dans le village (musique, concert, fêtes, peinture, poterie, émaux, sculptures, faïences …).

 

On pourrait imaginer un cybercafé, mettant en œuvre que des technologies open-sources (Linux Ubuntu …), pouvant servir de salle de classe pour les enfant, la journée.

Il faudra prévoir un site web, par exemple en SPIP, un logiciel « Open Source » et un petit journal (payants ?) pour faire connaître le village (donc au minimum, une photocopieuse, une imprimante Laser au départ puis peut-être plus tard une imprimerie, si celle-i est rentabilisées par les productions _ livres ( ?)).

 

Le village posséderait des voitures et véhicules collectifs.

Les toilettes dans le village seront majoritairement des toilettes sèches (avec utilisation de copeaux de bois, de feuilles ou pétales sèches parfumées et odoriférantes, de sciure, qu’on vide, à chaque passage, par un sceau, dans la fosse des toilettes, remplie d’une litière de feuilles sèches et de paille sèche … Puis vidage du compost produit dans ces toilettes, tous les ans, pour « fumer » les sols …).

L’eau du village serait réutilisée et recyclée. Les toits récoltent l’eau de pluie dans les citernes.

 


 


*Pour accéder à la suite des projets et de l'article, cliquer ici

 

 


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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 16:24
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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 01:16

 

 

epicerie-sociale.e-monsite.com

 

lesmoutonsenrages.fr

4 novembre, 2013

Posté par Benji

 

source photos et textes http://solar.freeonplate.com/fr/

 

 

panneau-solaire.jpg 

source photos et textes http://solar.freeonplate.com/fr/


Cet article vous explique comment réaliser un panneau de chauffage solaire de démonstration pour un budget très faible.


          Il est en réalité incroyablement simple et économique de construire un chauffage solaire d'appoint pour sa maison. Le plus intéressant est que le système d'accumulation de la chaleur est construit a partir de canettes en aluminium vides!

 

Le soleil est une source d’énergie très puissante. On peut réussir à produire du chauffage par ce moyen.

 

Ce modèle permet plus d’expérimenter le principe que de réaliser une vrai installation de chauffage. Mais vous pouvez vous en inspirer pour créer un modèle fonctionnel à plus grande échelle.

         Plusieurs facteurs font qu'entre les énergies renouvelables (et écologiques), et les énergies conventionnelles (non renouvelables et non écologiques), le choix qui s'impose est d'abord celui de l'énergie conventionnelle avec pour argument principal le prix. Par exemple, les gigantesques profits générés par les monopoles sur les réserves stratégiques de pétrole. Lisez ce document pour voir qu'une simple personne peut faire la différence en construisant un panneau solaire à l'aide de pièces recyclées. Donc vive le recyclage!

 

 

bricolage panneau solaire, chauffage solaire          Le panneau solaire est construit a l'intérieur d'un cadre en bois (contre-plaqué 15mm), d'une plaque de Plexiglas / polycarbonate de 3mm. L'arrière contient une épaisseur de 20mm de laine de roche (ou styrodur) comme isolation. Les canettes se trouvent donc entre le plexiglas et la laine de roche.


          Le panneau solaire est fabriqué a partir de canettes de bière et de soda et couvertes d'une peinture noire résistante aux hautes températures. La partie supérieure et inférieure des canettes est spécialement transformée pour améliorer l'échange thermique entre elles. Quand le soleil brille, indépendemment de la température extérieur, l'air contenu dans les canettes se réchauffe très vite. Un ventilateur permet un flux régulier de l'air dans le système.

 

CHAUFFAGE SOLAIRE PAR COLLECTEURS FABRIQUES A BASE DE CANETTES PANNEAU SOLAIRE ÉTAPES DE CONSTRUCTION "DIY" BRICOLAGE

http://solar.freeonplate.com/fr/panneau_solaire.htm 

 

         Pour commencer, il faut récupérer des canettes vides qui seront le coeur de notre système. Il faut les nettoyer autant que possible car les odeurs dus aux moisissures se développent rapidement. Attention! Les canettes sont généralement faites en aluminium, mais certaines sont en métal. Testez-les avec un aimant. La conductivité thermique de l'aluminium est meilleur que celle du métal, c'est ce qui nous intéresse.

           Sur le fond de chaque canette, on fait 3 trous avec un pointeau

(Photo 2 et 3). 

canettes l'aluminium
           Sur le haut des canettes, on agrandit le trou ovale (celui par lequel on boit), en découpant l'aluminium du centre vers les cotes. Enfin, vous repliez les parties coupées vers l'intérieur. Il est important d'avoir ces "ailerons" a l'intérieur de la canette car cela provoquera un écoulement turbulent de l'air, et permettra ainsi a tout le volume d'air d'être en contact avec l'aluminium et de récupérer un maximum de chaleur.

 

           ATTENTION! Cette étape est dangereuse en raison de l'aluminium très coupant. Protégez vos mains.

           Si des morceaux d'aluminium tombent dans la canette lors de la découpe, pensez a les retirer avant le montage.

           N'enlevez pas les débris a main nues!

           L'extérieur des canettes doit aussi être propre. Nettoyer les avec une solution dégraissante, cela permettra a la peinture de bien adhérer.

         ATTENTION! Ci vous utilisez des produits inflammables, prenez vos précautions ; travaillez a l'extérieur et loin de toutes sources de chaleur.

          Coller les canettes avec une colle résistante aux hautes températures, au moins 200°C. Le haut et le bas des canettes s'emboîtent parfaitement. Appliquer la colle sur le rebord inferieur d'une canette et appuyer la sur la partie superieur d'une autre canette. De cette façon, la colle restera au maximum bloquée entre les 2 canettes (Photo 4). La Photo 5 illustre des séries de canettes finies.
Étant donné la quantité de colle dont vous aurez besoin, choisissez un tube de colle en cartouche a appliquer au pistolet. 

 


section canettes pour le chauffage solaire canettes pour le chauffage solaire modèle pour empiler les panneaux solaires


          Préparer un support pour empiler vos canettes. Celui de la photo 6 est fait avec 2 morceaux de bois plats cloues entre eux. Le but est de maintenir les canettes aussi droites que possible pendant le séchage. Vous pouvez aussi utiliser un élastique pour maintenir les canettes fixes sur le support.
Faites comme vous voulez, l'important est d'avoir des tubes de canettes bien droits.


collage des boîtes de capteurs solaires nombre de canettes panneau solaire canettes adhésif silicone


          Les photos 7, 8, 9 détaillent l'étape de collage. Une série de canettes collées forment un "tube solaire". La photo 10 montre le tube fixé sur son support en attendant le séchage total.


canettes série de capteurs solaires

       

  Les boites d'admission et de sortie d'air sont faites en bois ou en aluminium (ici en bois 10mm). Pour assurer une bonne étanchéité du système, pensez a siliconer les bords (toujours avec une colle résistante a la chaleur). Coté canette, les planches sont perforées de trous de diamètre 55mm (photo 11, 12). On les fixe sur le châssis, a la colle dans notre cas pour faire d'une pierre 2 coups : fixation / étanchéité, et on ajuste au mieux a la longueur des tubes de canettes. Le montage prend forme ! (Photo 13). 

 


panneau solaire de canettes - l'aspiration des  l'aspiration des panneaux solaires de canettes panneau solaire de canettes - de la conclusion


         La partie arrière du châssis est faite en contre-plaqué. Vous pouvez consolider la structure comme sur la photo 14. Pour améliorer l'effet "serre", on isole la partie arrière avec de la laine de roche ou du styrodur (photo 15). Faites bien attention a découper justement l'entrée et la sortie d'air.

 


Le logement bricolage panneau solaire isolation des panneaux solaires  bricolage installation de panneau solaire installation de panneaux solaires sur le mur sud


        L'assemblage, la protection, et la peinture du châssis est finie. On fixe des crochets sur les 4 coins (photo 16) ce qui permettra de fixer proprement notre panneau au mur (photo 17). Avant de percer vos murs, calculez bien votre coup et déterminez précisément la position des trous d'entrée / sortie d'air. A vous de décider si vous préférez aspirer l'air de l'extérieur ou de l'intérieur, ou de placer la sortie d'air en haut ou en bas de votre installation.

 

chauffage solaire pour la maison supplémentaires  panneaux solaires pour la maison supplémentaires maison de panneaux solaires en canettes


         Pour finir, on peint nos canettes en noir avant de les placer dans le châssis. On recouvre le châssis de la plaque de plexiglas qui sera collée de façon a éviter toute fuite d'air. Le plexiglas est placé de façon légèrement convexe pour être plus performant. Le solair système sans plexiglas avant d'être fini (photo 18), et une fois fini et installé (photo 19 et 20).

http://solar.freeonplate.com/fr/panneau_solaire.htm

comment un panneau solaire en canettes fonctionne.

           En construisant votre propre panneau solaire à l'aide des boîtes de coke, vous pouvez réaliser des économies importantes pendant la saison de chauffage. Selon la qualité de la construction et du matériel, un mètre carré de panneau solaire pop peut peut chauffer entre 10 et 15 m2 de votre espace de vie. En d'autres termes, 2x1m panneau solaire (2 mètres carrés couverts avec des cannettes de boissons gazeuses) peut chauffer jusqu'à 30m2 (mètres carrés) de votre maison.

           L'image suivante montre un schéma simplifié des éléments du panneau solaire pour le chauffage de l'air.

Réchauffeur d'air solaire panneau

           Le ventilateur aspire l'air froid de la salle. L'air passe ensuite à travers le filtre et le clapet anti-retour, qui va finalement dans le trou du bas par le tuyau en aluminium isolé. Aux fins de la réalisation et la distribution de l'air à travers le panneau solaire, il ya des boîtes d'aspiration séparés en tôle d'aluminium de 1 mm (0,04 pouces). Ces boîtes sont situées sur la partie inférieure et supérieure de la structure. Le fond de la boîte du collectionneur a le devoir de diriger l'air vers les tunnels faits de bidons, et dans la partie supérieure de l'air directement à partir des boîtes vers la bouche d'évacuation de l'air chauffé. 

        Par une journée ensoleillée, indépendamment de la température extérieure, le soleil est rapidement chauffer l'air dans des bidons. L'air chauffé est retourné à la salle à travers le trou supérieur du capteur solaire et tuyaux en aluminium pour la fourniture d'air chaud. Pièce chauffée, les aliments pour les tunnels tube d'air froid de canettes (panneau solaire) et le tuyau pour évacuer l'air chaud, forment un système fermé. L'air ne peut pas échapper à la bidons (qui font des panneaux solaires) dans l'espace intérieur du boîtier du capteur solaire afin d'éviter le dépôt de poussières et de formation de buée sur plexiglas.

         Ce système solaire n'est pas en mesure d'accumuler la chaleur - l'énergie solaire qu'ils produisent. Quand il fait beau, le capteur solaire génère de la chaleur, mais il est nécessaire qu'il soit immédiatement utilisée pour chauffer l'air à l'intérieur du logement. Si ce n'est pas ensoleillé, vous devez interrompre l'alimentation de l'air dans le capteur solaire, parce que sinon la salle a commencé à refroidir (vanne).


Panneau solaire est habituellement monté sur le côté sud de la maison, mais s'il n'est pas possible, alors vous pouvez les placer sur le sud-est ou sud-ouest côté. Lors de la détermination de l'angle de montage du capteur solaire, considérer l'angle de chute les rayons du soleil dans la saison d'hiver.

L'énergie solaire - rayonnement solaire - angle du faisceau de soleil

         Après l'achèvement et l'installation du collecteur sur la maison, la température extérieure de -3 ° C, à partir du capteur solaire est sorti 3 m3/min (3 mètres cubes par minute) d'air chauffé. Température de l'air chauffé est allé jusqu'à 72 ° C. Calculer la puissance qui a donné le capteur solaire est d'environ 1950 W (watts) qui est presque 3 CV (3 chevaux)! 

         Considérant que le principe que l'énergie solaire chauffe l'air assez facilement, nous pouvons conclure que les capteurs solaires de ce type et leur prix bon marché, sont vite rentabilisés.

 

Materiels

http://solar.freeonplate.com/fr/panneau_solaire.htm

           Pièces et matériels nécessaires pour le montage pop peut chauffe-eau solaire est répertoriée dans le tableau suivant. Au fond, vous pouvez voir le coût total pour le panneau solaire. Bien sûr, si vous parvenez à utiliser des pièces que vous avez déjà dans votre cave ou le garage, le montant final pourrait être réduit de manière significative.


          N'oubliez pas que vous aurez besoin de canettes en plus de la liste ci-dessus, et bien sûr, les outils.

          N'ayant pas réussi à traduire le matériel, je vous invite a nous le fournir, nous changerons le tableau 

panneaux solaires pour la maison chauffage solaire-specs du matériel

Spécifications techniques du panneau solaire:

                                              Largeur: 1090 mm

                                             Hauteur:2200 mm

                                        profondeur:160mm

                        espace extérieur total: 2.4m²

                                     intérieur total; 2.3m²

                                                  poids; 66Kg

                      Diamètre de prise d'air; 100mm

                   Diamètre de sortie aérien; 125mm

                            Nombre de canettes; 225pcs

                                           orientation; vertical/horizontal

plus de renseignements sur le matériel ici

Note importante

        Notre système de chauffage solaire n'est pas capable de stocker l'énergie thermique collectée. Lorsque le soleil brille, le collecteur solaire collecte de la chaleur, et il faut utiliser cet air chaud immédiatement. Si il y a trop peu de soleil, il faut interrompre l'entrée d'air dans le collecteur pour ne pas refroidir la pièce. Vous pouvez bricoler des vannes en entrée / sortie d'air pour isoler la pièce au maximum par mauvais temps.

      Un thermostat différentiel contrôle le ventilateur qui insuffle l'air dans le système. Ce thermostat se trouve en magasin d'électronique. Il comprend 2 capteurs de température. L'un est placé a l'entrée d'air, l'autre a la sortie. En fonction du paramétrage, le thermostat contrôle le débit du ventilateur pour laisser l'air + ou - longtemps dans le collecteur afin d'accumuler + ou - de chaleur.

          Avant son installation sur le mur, le panneau a été testé dans le jardin. C'était en hiver, un temps ensoleillé et aucun nuages. Un ventilateur de PC assure la ventilation de l'air dans le collecteur. Après 10 minutes en plein soleil, l'air en sortie du système a atteint une température de 70°C! Le résultat du test nous a encouragé a percer les murs et installer le panneau le plus vite possible. 

         Les mesures après la pose du panneau solaire ont confirmé les résultats précédents. La température extérieure était de -3°C. On fait circuler 3 m3/min dans le collecteur (le ventilateur a été remplace par un modèle + puissant que le ventilateur de PC). La température de l'air en sortie est grimpée jusqu’à 72°C, avant de se stabiliser a 45-55°C (mesurée avec un thermomètre digital). Pour calculer la puissante calorifique, on a pris le volume d'air expulsé et la température moyenne en sortie. La puissance approximative calculée pour le panneau solaire est de 1950 W (watts) ce qui fait + de 2.6Cv!!!

Voir les vidéo sur la construction du panneau solaire;

comment construire un panneau solaire avec des canettes (la vidéo)

 

CONCLUSION

        Vu les résultats très satisfaisants, on peut dire que ce panneau solaire vaut la peine d'être construit et utilisé comme chauffage d'appoint. A vous de calculer combien de bières il faudra boire pour chauffer votre maison au solaire a 100% par beau temps :)

Textes et photos sont une copie du site solar.freeonplate.com

rendez-vous donc sur cette page pour affiner la réalisation de ce projet

les autres liens pour ce projet;

http://solar.freeonplate.com/fr/panneau_solaire.htm

http://solar.freeonplate.com/fr/specifications-du-panneau-solaire.htm

olar.freeonplate.com/fr/comment-fonctionne-un-panneau-solaire.htm

http://solar.freeonplate.com/en/solar_video.htm

 

Réalisation et photos 
par Mladen   ("L'inventeur")

 

02. Decembre 2009.

 


Texte, photos, web design, SEO
par  (Docteur)
07. August 2010.

 


Traduit de l'anglais
par Thomas B
21. August 2011.



énergies renouvelables
PANNEAUX SOLAIRES bricolage

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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 18:33

 

 

mediapart.fr

La planète, la modernité et nous (2/4). Philippe Descola: «D’autres manières de composer des mondes»

|  Par Joseph Confavreux et Lucie Delaporte

 

 

Quelles perspectives politiques s’offrent à une humanité entrée dans l’anthropocène – cette nouvelle ère géologique engendrée par l’impact de l’action de l’homme sur la planète ? L’anthropologue Philippe Descola invite à refonder nos cadres conceptuels, qui reposent sur la dichotomie entre “Nature” et “Culture”. Parce que notre universalisme est devenu trop étroit pour appréhender ce qui nous arrive, il doit être repensé afin de « le rendre plus hospitalier à d’autres manières de composer des mondes ».

Les sciences sociales en général, et l’anthropologie en particulier, sont-elles encore en capacité d’aider à penser et changer le monde, et à s’émanciper d’un sentiment d’impuissance politique de plus en plus prégnant ? Pour Philippe Descola, qui a succédé à Claude Lévi-Strauss à la chaire d’anthropologie du Collège de France, « tant l’approche utilitaire que l’approche critique me semblent manquer la cible de ce que les sciences sociales peuvent apporter à l’indispensable transformation de notre présent mode de vie ».

Ceux qui, de l’extérieur, envisagent ces sciences comme un ensemble de savoirs permettant de diagnostiquer les dysfonctionnements des corps sociaux, voire de fournir des solutions pour les réparer, font l’impasse sur l’impuissance de celles-ci à répondre à des questions dont elles n’ont pas elles-mêmes construit l’objet. Philippe Descola, lors de son discours de remise de la “médaille d’or” du CNRS, soulignait que « cela ne signifie pas, bien sûr, que les anthropologues ou les sociologues sont indifférents aux effets d’inégalité ou de domination perceptibles dans le monde contemporain, aux inquiétudes qui s’y font jour ou aux préjugés de toutes sortes qui s’y perpétuent, mais leurs façons de les problématiser ne correspondent que rarement aux idées que s’en font l’opinion publique, les responsables politiques et les décideurs économiques ».

Quant à ceux qui, de l’intérieur, valorisent une approche critique dans l’espoir de mettre en lumière « les mécanismes cachés qui conditionnent la formation de leur objet et de contribuer par cette entreprise de dévoilement à une transformation de la vie sociale vers plus de justice et de solidarité », ils ont tendance, dit Descola, « à instituer une dissymétrie considérable entre, d’un côté, le savant analyste éclairant avec la torche de la science la voie à suivre vers un futur corrigé des imperfections du présent et, de l’autre, les masses plongées dans l’ignorance des mobiles et des règles qui guident leurs actions ».

Pourtant, sans se contenter de l’impératif de connaissance, justifiant par lui-même l’existence des sciences sociales, ces disciplines, et notamment l’anthropologie, sont fécondes dans l’observation qu’elles proposent de la pluralité des modes d’existence et des « expériences de formes de vie collectives fondées sur des prémisses assez différentes des nôtres », en particulier le dualisme entre nature et culture, issu des Lumières.

 

Philippe Descola au Collège de France 
Philippe Descola au Collège de France

Pour Philippe Descola, « si des concepts comme "société", "nature", "histoire", "économie", "religion" ou "sujet" ont joué un rôle considérable dans le travail réflexif mené en Europe pour faire advenir la modernité et créer, ce faisant, un espace de positivité propre au sein duquel les sciences humaines et sociales pouvaient se déployer, ces concepts renvoient cependant à des façons d’objectiver les phénomènes caractéristiques d’une trajectoire historique que d’autres peuples n’ont pas suivies et ils doivent être traités, non comme des universaux, mais comme des expressions locales d’une forme particulière de composition du monde ».

Soucieux de proposer « une autre manière d’aborder les rapports entre nature et société », l’anthropologue demande de prendre conscience que « la vaste demeure à deux plans superposés où nous avions pris nos aises depuis quelques siècles commence à révéler ses incommodités », et que les défauts de structure de « l’édifice dualiste » apparaissent « de plus en plus manifestes à ceux qui l’occupent de façon non machinale, comme à ceux qui souhaiteraient y trouver un logement pour accommoder des peuples accoutumés à d’autres genres de demeures ».

Ces expériences alternatives sont, pour l’anthropologue, porteuses de promesses, comme « le dépassement d’une exploitation frénétique de la nature obtenue au prix du saccage des conditions de vie des générations futures, l’effacement des nationalismes aveugles et de l’arrogance prédatrice des grands États-nations et de certaines firmes transnationales, la suppression des insupportables inégalités d’accès aux ressources et notamment celles qui devraient relever des biens communs, l’exigence de donner une forme de représentation publique aux diverses sortes de non-humains auxquels notre destinée est indissolublement liée : autant de défis concrets de notre modernité qui gagneraient à être envisagés par analogie avec la façon dont les peuples qu’étudient les ethnologues construisent leur rapport au monde ».

Comment, alors, construire une « anthropologie pluraliste » susceptible de rendre compte de « cosmologies alternatives », sans ethnocentrisme, et qui ne soit pas la simple expression d’un relativisme ou d’une diversité « culturels » ? Rendre compte des « formes très diverses, mais non infinies, d’assembler les existants » n’est pas synonyme de valorisation naïve des peuples lointains, même à l’heure où le sentiment d’un divorce croissant entre la civilisation occidentale et la planète s’accroît sous l’effet des dévastations écologiques et économiques. Comme Descola l’écrit en conclusion de Par-delà nature et culture, « on aurait tort de penser que les Indiens d’Amazonie, les Aborigènes australiens ou les moines du Tibet seraient porteurs d’une sagesse plus profonde pour le temps présent que le naturalisme claudicant de la modernité tardive ».

Pour l’anthropologue en effet, « chaque type de présence au monde, chaque manière de s’y lier et d’en faire usage constitue un compromis spécifique entre des données de l’expérience sensible accessibles à tous, mais interprétées différemment, et un mode d’agrégation des existants adapté aux circonstances historiques, de sorte qu’aucun de ces compromis, pour dignes d’admiration qu’ils soient parfois, n’est à même d’offrir une source d’enseignement adéquate à toutes les situations ». L’urgente « réforme des pratiques, des mœurs et des institutions » dont le caractère indispensable est indiqué par tout ce qui nous entoure « depuis la révoltante disparité des conditions d’existence entre les pays du Sud et les pays du Nord jusqu’à la dégradation alarmante des grands équilibres de la biosphère sous l’effet de l’action humaine » exige un « universalisme renouvelé » qui s’attache à « inventer des outils analytiques moins dépendants de la conception anthropocentrique des rapports entre humains et non-humains que le naturalisme a engendrée ». Mais comment recomposer les mondes ?

« La nature n’existe pas partout et toujours »

Le projet liant, de manière indissociable, connaissance et émancipation politique, présent chez les fondateurs des sciences de la société, de Marx à Durkheim en passant par Weber et Boas, vous semble-t-il encore présent, à l’heure où la dimension planétaire des problèmes et des problématiques met en lumière les limites théoriques ou narratives de toute une partie de la recherche en sciences sociales ?  

La période actuelle est intéressante, parce que la plupart des outils des sciences sociales, hérités de l’attitude réflexive que les Lumières avaient déployée pour comprendre leur propre trajectoire historique, sont remis en cause par des chercheurs comme Bruno Latour, Luc Boltanski ou moi-même, quoique dans des perspectives différentes. Des notions comme « société », « nature », « culture », « histoire », « art », « évolution », sont utiles mais il faut les relativiser pour ne pas faire violence à la réalité des dispositifs socioculturels que l’on observe dans d’autres régions du monde, dans des sociétés où ils n’ont guère de sens, ou bien prennent un sens très différent.

 

 

C’est un projet dont on ne sait pas encore très bien ce qu’il va donner d’un point de vue politique, parce qu’il remet en cause les formes actuelles de l’action politique définies dans les projets d’émancipation du peuple, puis des peuples, entre le XVIIIe et le XIXe siècles. C’est un chantier énorme – dont on ne perçoit pour l’instant que de toutes petites avancées – mais dont je pense qu’il aboutira à un bouleversement profond de la manière de nous appréhender, nous les humains, comme des collectifs organisés en société.

La nécessité de réformer les concepts des sciences sociales vient, de façon très nette, du fait qu'on ne peut plus penser les humains séparément de ce qu'on a longtemps appelé leur environnement : un terme préférable à celui de nature, mais encore peu satisfaisant, parce que l'environnement demeure l’entourage, le décor, la toile de fond qui ne s’anime que lorsque les humains y projettent leurs fantasmes, leurs représentations, leurs catégories... Mais le réchauffement climatique ne relève pas du décor ; il rend flagrantes les interactions profondes entre les activités des hommes et le destin de la planète.

Qu’est-ce qui nous invite, ou nous contraint, à cette réforme conceptuelle ?

Tout simplement, la situation actuelle ne nous permet plus de penser ce qui nous arrive dans ce cadre-là. D’une part, nous sommes entrés dans l’anthropocène et nous ne pouvons plus nous percevoir comme indépendants des autres existants (plantes, animaux, éléments inanimés ou non…) avec lesquels nous sommes liés. De l’autre, les solutions que nous avons longtemps proposées, nous les peuples des Lumières, aux autres peuples du monde, non seulement nous ne les avons pas beaucoup mises en pratique à leur égard, mais il y a aussi un effet de rejet, et un développement de modèles alternatifs. Les formes démocratiques d’agrégations des humains proposées comme modèles par l’Occident, notamment après la Seconde Guerre mondiale et, pour des raisons bien compréhensibles, véhiculées par l’ONU ou l’Unesco, passent de plus en plus mal, parce qu’elles ne prennent pas en compte la diversité des formes locales d’assemblage. Cet universalisme-là doit être repensé pour le rendre plus hospitalier à d’autres manières de composer des mondes.

Que peut, par exemple, nous apprendre la manière dont vit le collectif des Indiens Achuar de l’Amazonie que vous avez étudiés ?

La première leçon est que la nature n’existe pas partout et toujours ; ou plus exactement que cette séparation radicale établie par l’Occident entre le monde de la nature et celui des hommes n’a pas grande signification pour d’autres peuples qui confèrent aux plantes et aux animaux tous les attributs de la vie sociale, les considèrent comme des sujets plutôt que comme des objets, et ne sauraient donc les expulser dans une sphère autonome régie par les seules procédures des sciences et des techniques. La deuxième leçon tirée de l’observation des Achuar est que l’on peut vivre sa destinée sans le secours d’une transcendance divine ou historique, les deux branches de l’alternative entre lesquelles bien des sociétés contemporaines continuent d’hésiter. La troisième serait la manière qu’a ce peuple de vivre une identité collective sans s’embarrasser d’une conscience nationale puisque les Achuar ne conçoivent pas leur ethnicité comme un catalogue de traits distinctifs qui donnerait substance et éternité à une destinée partagée. Leur existence commune ne tire pas son sens de la langue, de la religion ou du passé ; elle se nourrit d’une même façon de vivre le lien social et la relation aux peuples qui les environnent, humains comme non-humains.

Les Achuar sont une « tribu-espèce » parmi d’autres. Chaque espèce au sens large, c’est-à-dire chaque classe d’existants caractérisée par une forme et des dispositions spécifiques doit être considérée comme un sujet énonciateur, capable d’un point de vue sur le monde. Chaque classe d’êtres est ce que nous appellerions, nous, une société. Pour les Achuar, elle inclut les plantes, les animaux, les esprits…

 

Indien Achuar d'Amazonie 

En quoi ces leçons peuvent-elles dessiner une autre politique ?

Cela peut paraître folklorique, mais les luttes extrêmement dures qui sont menées à l'heure actuelle par les organisations indigènes d’Amazonie, tant au Brésil que dans la région du piémont andin, sont très intéressantes, parce qu'elles s’opposent frontalement à une conception qui est celle des révolutions bolivariennes, c'est-à-dire les Lumières transposées au XIXe siècle en Amérique latine dans un contexte encore largement féodal, avec des formes d'actions politiques qui paraissent très étranges aux gouvernants des pays d'Amérique latine, y compris des gouvernements de gauche. Que ce soit au Venezuela, en Équateur ou en Bolivie, elles font intervenir des conceptions complètement différentes de ce qu’est un territoire, du droit des occupants non-humains à y vivre, de ce qui constitue une ressource, etc. Ce qui se passe dans les Andes est aussi très intéressant. Vous avez, par exemple, des mouvements indigènes de protestation contre la création d'une mine, non pas directement parce que cela va entraîner une pollution ou aboutir à une spoliation, mais parce que la mine va attenter à l'intégrité d'un élément que, nous, nous appellerions naturel – un lac ou une rivière – mais qui, pour les communautés concernées, est considéré comme partie intégrante du collectif ; et tout ce qui affecte un membre du collectif va affecter le reste du collectif. C'est une forme d'action politique originale, parce qu'elle n'est pas fondée sur la défense des humains ou sur la défense de l'environnement, mais sur le fait que des éléments de l'environnement sont rapatriés au cœur de l’assemblée des humains pour former un agrégat sociocosmique dans lequel il devient difficile de séparer ce qui relève des intérêts humains de ce qui relève des intérêts environnementaux. Quand on regarde en détail ce qui se passe, on s'aperçoit que ces formes de revendication sont complètement différentes de celles qui ont cours, traditionnellement, dans les mouvements sociaux au sens de Touraine.

Au milieu de la déflagration environnementale que nous connaissons, vous ne prônez pas une hypothétique imitation de ces populations « plus proches de la nature », qui perpétuerait une dichotomie que vous appelez à dépasser ?

Non, bien sûr. Il y a toute une littérature, et même une industrie, du « proche de la nature », qui n'a aucun sens, parce que, quand il n'y a pas de nature, on ne peut pas être proche de la nature. C’est un contresens absolu. Au fond, le romantisme, c'est cela : la réaction à l'industrialisation, à l'urbanisation, au XIXe siècle. On fuit loin des villes, dans une communion retrouvée avec une nature idéalisée, arcadienne, stable. Mais ce n'est pas le romantisme qui va nous sortir d'affaire à présent. Il s’agit plutôt d’introduire d'autres formes de composer les mondes dans le nôtre et, en même temps, de transformer profondément le nôtre de ce fait. Mais il n'y a pas, pour cela, de solution toute faite et, notamment, pas de solution politique. Il suffit de voir l'exemple de l'Europe et l'infinie difficulté à concevoir un système supra-national dans lequel il y ait des formes de représentations politiques satisfaisantes pour saisir la difficulté de représenter politiquement les dimensions de la vie qui ne sont pas prises en compte.

« Concevoir des parcs naturels animistes »

Comment intégrer ces existants non-humains dans notre manière de vivre ? Quel sens cela peut-il avoir de donner plus de droits aux animaux, comme une pétition d’intellectuels récente le demande, ou à d’autres éléments naturels ? L’idée d’un Parlement des choses, défendue par Bruno Latour, ou de la nature paraît tout de même très abstraite…

Effectivement, cette solution de donner, par exemple, des droits aux animaux, me semble très liée, encore une fois, à l'idéologie des Lumières. C'est-à-dire qu'on se contenterait d'étendre vers un petit noyau d'espèces, dont on suppose qu'elles ont des aptitudes à peu près identiques aux nôtres, ou qui du moins s'en rapprochent, des droits qui ont été considérés jusque-là comme inhérents à l'espèce humaine. Cela ne me paraît pas résoudre la question. S'il existe une façon, du point de vue juridique, d'aborder les choses, ce serait de donner des droits à des écosystèmes plutôt qu'à des espèces, c'est-à-dire à des formes d'environnement, à des cadres généraux dans lesquels se déploient des interactions entre humains et non-humains. Et, comme les plus grands perturbateurs des équilibres biotiques et chimiques au sein de ces interactions, ce sont les humains, ils ont une responsabilité particulière. Cela dit, « le Parlement des choses » au sens de Latour, je suis bien d'accord que c'est très difficile à concevoir. Mais je pense que l'on ne peut plus faire comme si les non-humains devaient rester en dehors du système de la représentation.

Au fond, dans la représentation, au sens de la présence déléguée, nous avons progressivement introduit toutes sortes d'humains qui étaient jusque-là demeurés marginaux : les femmes, les pauvres, les peuples colonisés, et nous l’avons fait sous leur pression... Je pense que maintenant il faut franchir un pas en trouvant un moyen de représenter les non-humains – mais je n'ai pas de solution à vous donner pour savoir comment faire si ce n'est, peut-être, sous la forme de collectifs singuliers associant humains et non-humains.

 

Les perroquets géophages du parc Yasuni en Équateur 

Comment cela peut-il s’incarner concrètement ?

Il y a quelques années, lors d’une discussion à l’Unesco sur les “réserves naturelles”, j’avais remarqué que cette forme de protection de l’environnement est fondée sur des arguments naturalistes – maintenir un certain niveau de biodiversité et préserver des écosystèmes fragiles – tout à fait honorables, mais qui ne prennent pas en considération les pratiques ni les représentations des populations locales. Dans certains cas extrêmes, elles sont mêmes expulsées de ces environnements alors qu'on sait qu'elles ont pourtant contribué à les façonner, et à maintenir en particulier leur biodiversité, comme en Amazonie. Si l'on veut que les populations locales soient étroitement associées à ces dispositifs, il faut prendre en considération, dans la formulation même du projet, les façons dont ces populations conçoivent leurs interactions avec l'environnement et concevoir, par exemple, des parcs naturels animistes.

Il ne s’agit pas là de relativisme culturel, au sens où ce serait une vue parmi d’autres d’un monde par ailleurs ontologiquement homogène ; il s’agit simplement de prendre en compte les différentes façons qu'ont les gens de composer des mondes. Nous avons composé notre monde à nous, qui est le monde naturaliste, fondé sur une dichotomie entre “Nature” et “Culture”, et puis nous avons admis, progressivement, dans ce monde, d'autres peuples, d'autres individus, mais en leur demandant de respecter les règles de notre propre composition. Cela ne peut pas continuer comme ça. Il faut prendre en considération les autres types d’assemblage pour essayer de voir comment certains peuvent être rendus compatibles avec d'autres, ou pas. Les sciences sociales ont leur rôle à jouer. Comment cela va-t-il se passer ? Bruno Latour voit cela sous la forme d'une diplomatie cosmique, c'est-à-dire, au fond, de négociations. Je pense que cela passera plutôt par des clashs extrêmement violents et par des rapports de force, comme ça a toujours été le cas dans l’Histoire.

Pour l’instant, le rapport de force entre ces différentes « compositions du monde », au Brésil par exemple, paraît très défavorable aux Indiens, non ?

C’est vrai, pour le moment. La spoliation territoriale qui affecte les populations autochtones au Brésil, dénoncée par les anthropologues depuis les années 1970, a repris, mais sous une forme beaucoup plus insidieuse qu’il y a une trentaine d'années : il ne s’agit plus d’ethnocide, mais d’écocide, de destruction des conditions de vie. Le cas du Brésil est absolument désolant, parce que voilà un gouvernement de gauche, mais de la gauche développementaliste et techniciste, qui encourage une politique d’accaparement des ressources de l'Amazonie que les militaires de la dictature n'auraient jamais rêvé de pouvoir mettre en œuvre.

Ne trouve-t-on pas, tout de même, des expériences politiques intéressantes sur ce terrain ? On pense à l’Équateur par exemple…

Oui, mais je suis réservé sur l'Équateur. Il y a des initiatives très intéressantes : le fait d'introduire les droits de la nature dans la constitution, de reconnaître la pluralité juridique et culturelle des populations autochtones. Mais, cela dit, mes amis anthropologues et leaders indigènes me disent que, dès qu'on n'est pas d'accord avec les politiques menées, on s’expose aux foudres de l'État, et plusieurs dirigeants indigènes se sont retrouvés devant les tribunaux. L'affaire du Yasuni est symptomatique (lire notre article). J'étais absolument enchanté lorsque l'idée a émergé que la suspension d'un acte destructeur, à savoir le fait de ne pas forer des réserves de pétrole dans une région extrêmement riche en biodiversité, puisse être rémunérée par la communauté internationale à hauteur des profits escomptés. Cela ne s’est pas fait, faute de réponse des contributeurs potentiels et le président équatorien Correa a donc eu beau jeu d’annoncer que, de ce fait, le moratoire d’exploitation du Yasuni était levé. Mais il semble qu’en réalité, il était persuadé, dès le départ, que cela ne se ferait pas. Je crois qu’il existe un abîme entre un discours très séduisant et une politique beaucoup plus répressive. 

Même si la notion d’anthropocène est discutée et que certains la font remonter à l’invention de la machine à vapeur à la fin du XVIIIe siècle, moment où l’humanité, en particulier occidentale, est devenue une force prédatrice d’une ampleur tellurique, elle date surtout de la période d’après la Seconde Guerre mondiale, avec l’exploitation du pétrole, l’accroissement de la population, l’urbanisation, la croissance intense… Est-ce alors par la remise en cause du rationalisme dualiste entre “Nature” et “Culture” que l’on peut espérer infléchir la trajectoire de la planète, même si ce dualisme a sans doute contribué à la croyance en une toute-puissance humaine et à la possibilité d’exploiter sans limite ce qui était perçu comme extérieur à nous ?

Il existe des effets inintentionnels de seuils. L’anthropisation de la planète a commencé à l’Holocène et nous a fait franchir des seuils sans qu'on en prenne conscience jusqu’au moment où l’on a disposé des instruments et des critères pour mesurer ces seuils. Mais, à partir du moment où un sujet connaissant et transformateur s’établit en retrait ou en surplomb par rapport au reste du monde, et qu'il a, vis-à-vis du reste du monde, à la fois une attitude d'enquête et la capacité technique de le transformer en profondeur, il existe un risque d’une dissociation entre les humains et le reste des existants. Il n'y a pas d'explication ultime, ni dans l'histoire ni dans l'évolution sociale, mais c'est certainement un des facteurs. Ce qui est intéressant et dramatique en même temps, c'est que ce mouvement s'est développé aussi dans d'autres régions du monde, comme la Chine, ou l'ex-Union soviétique, où le naturalisme a été adopté, mais sous une forme particulière qui était celle du marxisme-léninisme. Il a pourtant eu des effets tout aussi dévastateurs qu’en Occident, alors que ce mouvement de retrait de l’homme par rapport au monde ne s’y est produit que beaucoup plus tard.

Le chantier est gigantesque – changer nos cosmogonies, en intégrer d'autres, penser à l'échelle de l'anthropocène... N’est-ce pas décourageant et démotivant ?

C'est vrai. Nous sommes confrontés à des problèmes immédiats, à la montée du FN et du chômage, d'un côté, et à des problèmes qui se posent dans une tout autre échelle de temps, de l’autre, et on a beaucoup de difficultés à les penser simultanément. Je pense pourtant que tenter d’imaginer un avenir radicalement différent du présent est au contraire très stimulant. J'en suis venu depuis quelque temps à imaginer, rêver peut-être, d'une science qui serait une science de l'interagentivité. J’ai forgé le terme il y a quelques semaines, lors d’une conversation avec Bruno Latour. Ce serait prendre acte du fait que tous les éléments du monde, humains comme non-humains, ont au fond des ressources propres et une capacité d’agir. Et ces capacités rentrent en adéquation ou en contradiction les unes avec les autres. Une anthropologie conséquente serait une anthropologie des manières selon lesquelles ces capacités se branchent les unes sur les autres, pour produire des effets plus ou moins efficaces. J'ai essayé modestement d'appeler cela « anthropologie de la nature », voilà quelques années, pour souligner que si la nature est un concept qui n'est pas universellement partagé, en revanche les processus physiques et biologiques faisaient partie de l'étude de l'anthropologie. Cela suppose de dynamiter les frontières entre les sciences expérimentales et les sciences de la culture, de façon à mieux comprendre ces phénomènes d'interaction.

À écouter également : “Intervention de Philippe Descola au colloque de Cerisy”, 30 juillet 2013, Quelle anthropologie de la nature ? La pensée sauvage/des sauvages : enjeux philosophiques et anthropologiques

 

 

 


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