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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 15:29

 

Source : bastamag.net

 

 

Ecologie

Fiscalité : une « pollutaxe » pour remplacer l’écotaxe ?

par Sophie Chapelle 11 décembre 2013

 

 

 

Moins médiatisé que le mouvement des bonnets rouges, un collectif pour la « pollutaxe » a été créé le 2 décembre à Bayonne, en région Aquitaine. Il fait suite à l’annonce fin octobre du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, de suspendre l’écotaxe qui devait être prélevée sur les poids lourds à partir du 1er janvier 2014. Composé de trente représentants d’associations et syndicats locaux, le collectif veut organiser dans les plus brefs délais des actions pour demander l’application de la « pollutaxe ». « Le terme de pollutaxe nous paraît plus approprié car il sous-entend que l’on taxe les pollueurs, contrairement au terme d’écotaxe qui fait encore passer l’écologie pour quelque chose qui coûte », souligne Txetx Etcheverry, militant du mouvement altermondialiste basque Bizi !.

« Sans cette taxe, ce sont les contribuables qui paient les coûts externes », rappelle Peio Dufau de la CGT Cheminots. Pollution de l’air, de l’eau et des sols, accidents, congestions... « Pour 1 000 tonnes de marchandises transportées par kilomètre, les coûts externes se chiffrent à environ 80 euros pour le routier contre 20 euros pour le ferroviaire » précise le syndicaliste, contacté par Basta !. Le fret ferroviaire se révèle donc quatre fois moins coûteux que le transport par camions. « Les suppressions d’emplois dans le fret ferroviaire sont liées à ce déséquilibre entre les frais imputés à la route et au rail », ajoute Peio Dufau. Le collectif pour la pollutaxe préconise d’accroître le coût du transport routier pour diminuer « l’hémorragie d’emplois » dans le fret.

 

« La pollutaxe, une mesure écologique et sociale »

« La pollutaxe doit être appliquée le plus vite possible, en corrigeant ses défauts les plus criants, poursuit Peio Dufau. Par exemple l’exonération du transport sur autoroutes payantes qui exempte de fait les transports longue distance. » Le gouvernement prévoyait également que la Bretagne et l’Aquitaine bénéficient respectivement d’un abattement de 50 % et de 30 % en raison de leur éloignement du reste de l’espace européen. « En Aquitaine, nous observons le passage de nombreux camions venus d’Espagne et du Portugal, ce qui fait de cette région un axe majeur du transport de marchandises par la route », relève à l’inverse le cégétiste, résolument opposé à cet abattement. Le collectif dénonce également le partenariat public privé permettant la levée de la taxe par un consortium privé qui empocherait 20 % des rentrées attendues (lire notre enquête).

En toile de fond, le collectif vise la mise en place d’une fiscalité écologique. Convaincus que la raréfaction du pétrole conduira à une augmentation du prix du transport routier, les membres du collectif veulent inciter à financer les alternatives au fret routier. « Il est inacceptable que des crevettes pêchées au Danemark soient décortiquées au Maroc, ou que des pommes de terre récoltées dans le Nord de la France soient conditionnées en Italie. Il faut favoriser la relocalisation par une plus grande taxation de ces transports indécents », analyse Victor Pachon du Collectif d’associations pour la défense de l’environnement (CADE). Plusieurs actions pour une écotaxe revisitée seront menées sur la Côte basque d’ici Noël par des militants reconnaissables à leurs masques blancs anti-poussières. Un appel à d’autres actions est lancé aux autres territoires et régions.

 

 

 


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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 18:41

 

 

 

Source : consocollaborative.com

 

Loyers prohibitifs, immobilier inaccessible… En France, la question du logement relève souvent du pur cauchemar. Et si on envisageait sérieusement l’habitat participatif ?

Vous êtes un habitué du covoiturage, en voyage, vous ne jurez plus que par le couchsurfing ou la location entre particuliers, vous prêtez ou louez régulièrement votre pistolet à colle et votre boîte à outils… Bref, vous avez découvert que la plupart des objets et ressources de votre quotidien étaient sous-utilisés, et que les mutualiser n’était après tout pas idiot. Alors, pourquoi ne pas passer à l’étape supérieure et se lancer dans l’habitat coopératif ou l’achat groupé ?

 

Non, on ne parle pas d’appartements collectifs soviétiques…

 

Ni des communautés autonomes hippies des années 70. Ici, il s’agit avant tout de rechercher une troisième voie entre loyers prohibitifs (+47 % entre 2000 et 2010) et accès à la propriété relevant franchement de la science-fiction (les prix des logements anciens ont progressé de 107 % entre 2000 et 2010). Le pragmatisme est de mise : des particuliers se réunissent pour acquérir un terrain et co-construire leur futur habitat. 32 % des Français se disent aujourd’hui intéressés par l’habitat groupé coopératif, et le projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové  prévoit la création de deux nouveaux statuts pour favoriser ce type d’initiatives.

L’habitat participatif implique une réflexion en amont sur ce que les participants désirent mutualiser et ce qu’ils préfèrent conserver en privé. Car dans un logement typique, on trouve bon nombre de pièces dont on ne se sert que très rarement… Quand elles existent (une buanderie dans un studio de 25 m2, il faut reconnaître que c’est assez rare). Dans l’habitat partagé, les habitants vont pouvoir décider de mettre en place différents types d’espaces partagés : buanderie, jardin, salle des fêtes, bureaux, crèches, chambres d’amis, etc. Autant d’espaces qui permettront aux futurs « cohabitants » de créer et maintenir des liens sociaux solides et conviviaux. Dans les pays frappés par la crise du logement, le concept commence à faire des émules : en Espagne, notamment, avec le « cloud housing » (la mutualisation peut aller jusqu’aux voitures et à la mise en place de banques du temps permettant aux habitants d’échanger des services), mais également en France avec des initiatives comme le Village Vertical à Villeurbanne ou Diwan à Montreuil.

 

COAB : un réseau social pour favoriser l’habitat participatif

 

Le problème, c’est que pour se lancer dans ce genre de projets, il faut déjà trouver des gens avec qui on partage suffisamment d’aspirations pour co-construire un habitat groupé. Et la liste des partenaires ne s’arrête pas aux futurs voisins : tout au long du projet, il faudra impliquer architectes, collectivités et entreprises du bâtiment. Bref, il y aura du monde à mettre dans la boucle. COAB, qui se lance aujourd’hui, est une plateforme conçue comme un réseau social favorisant le développement du cohabitat en Île-de-France.

flyer-COAB-9 décembre

La plateforme permet de créer ou de rejoindre un groupe d’habitants en précisant un certain nombre de critères, tels que la zone géographique, le budget, les espaces et services partagés ou encore la consommation énergétique du bâtiment. Une fois que le groupe aura atteint une taille suffisante, le service vous proposera d’organiser une réunion de lancement du projet, vous conseillera dans la recherche du terrain à acquérir et vous mettra en relation avec architectes et sociétés de construction.

Si l’expérience de l’habitat participatif vous intéresse, ou si vous êtes tout simplement curieux d’en apprendre davantage sur le sujet, COAB organise ce lundi à 19h une soirée « speed-dating entre futurs voisins ». Cela se passe à la Ruche, 84 quai de Jemmapes à Paris. Pour vous inscrire, envoyez tout simplement un mail à l’adresse contact@coab.fr !

 

 

 

A propos de Arthur De Grave

 

Mordu de nouvelles technologies, d'économie et de philosophie politique, je me passionne naturellement pour tout ce qui touche de près ou de loin à l'économie collaborative. J'ai hâte de voir jusqu'où Internet nous permettra de réinventer les façons de produire et de consommer. OuiShare connector basé à Paris, et bien sûr, grand consommateur collaboratif, en attendant la troisième révolution industrielle !

 

 

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 18:31

 

Source : potagerdurable.com

 

Où commander des semences potagères rares sur internet ?
[III]

Avant l'arrivée d'internet, pour trouver des variétés de graines potagères rares ou anciennes, il fallait se procurer les catalogues "papiers" de vente par correspondance. Aujourd'hui, internet vous permet de commander des semences dans le monde entier. Que vous recherchiez une espèce précise de potimarron biologique ou des herbes aromatiques orientales, le choix qui vous est proposé est énorme ! Lisez la suite pour découvrir quels sont les sites qui valent le coup.

Sommaire

Ce qu'il faut savoir

La majorité des sites internet de vente semences sont simples à utiliser. Ils vous permettent de parcourir la liste des variétés avec des photos. Le moteur de recherche intégré vous aide à trouver rapidement une variété précise.

Je me suis penché uniquement sur les sites qui proposent des semences que l'on ne trouve pas facilement en jardinerie. Je n'ai pas fait mention des prix, car je pense que vous êtes prêts à dépenser quelques euros de plus pour vous faire plaisir ou pour suivre vos convictions. J'ai aussi mentionné si j'avais déjà passé commande sur un site.

Il faut également savoir que tous les sachets de graines vendus sur ces sites contiennent des quantités plus petites que les sachets des jardineries. Je trouve que ces portions réduites sont mieux adaptées aux petits potagers familiaux. Qui n'en a pas eu ras-le-bol de cultiver 5 ans de suite la même variété de batavia car le sachet n'était pas vide ? Qui n'a jamais jeté ses surplus de graines parce qu'elles étaient périmées ?

Germinance : la biodynamie pour les puristes

germinance www.germinance.com

Cette petite entreprise indépendante est située dans le Maine-et-Loire. Elle se démarque avec des semences qui sont toutes biologiques, et même biodynamiques !

Pas de variétés "spéciales collectionneurs" ici, mais une bonne sélection de graines choisies pour leur qualité alimentaire et leur rusticité.

Point fort : toutes les semences sont biologiques et même biodynamiques.

  • Choix des variétés : plutôt classique
  • Semences biologiques : oui, toutes
  • Tomates anciennes : une trentaine de variétés
  • Frais de port : 3 € jusqu'à 10 sachets, 6 € ensuite. Malheureusement leur montant ne s'affiche qu'après avoir ouvert un compte.
  • Information pour chaque variété : assez détaillée
  • Recherche d'une variété particulière : facile par menu ou moteur de recherche
  • Navigation dans le site : pratique et bien présentée
  • Adresse du site : www.germinance.com

Le Biau Germe : du bio et que du bio

[III] www.biaugerme.com

Historiquement l'un des premiers groupements à commercialiser des semences biologiques de qualité. Ils proposent surtout des variétés anciennes qui sont adaptées aux potagers familiaux.

J'ai toujours eu une excellente qualité germinative pour les semences que j'ai commandé chez eux.

Point fort : A mon avis, c'est le site le plus pratique à utiliser et le plus joli aussi.

  • Choix des variétés : plutôt classique
  • Semences biologiques : oui, toutes
  • Tomates anciennes : une trentaine de variétés
  • Frais de port : 3,80 € jusqu'à 150 g, 5,70 € ensuite
  • Information pour chaque variété : moyennement détaillée
  • Recherche d'une variété particulière : facile par menu ; moteur de recherche bientôt disponible
  • Navigation dans le site : très bien pensée avec une esthétique très élégante
  • Adresse du site : www.biaugerme.com

La ferme de Sainte Marthe : plutôt la Jardinerie de Sainte Marthe

[III] www.fermedesaintemarthe.com

Une entreprise qui ne se concentre pas uniquement sur les semences, mais qui propose aussi une ribambelle de produits liés de près ou de loin au jardinage : outils, engrais, et même produits cosmétiques ou ménagers dits "écologiques". Personnellement, je préfère acheter ce genre de choses localement dans mon magasin bio.

Sinon, j'ai eu de bons résultats avec les sachets que j'ai commandé chez eux.

Point fort : La possibilité de chercher des variétés par couleur, par date de semis ou de récolte.

  • Choix des variétés : classique avec pas mal de variétés originales
  • Semences biologiques : oui, toutes
  • Tomates anciennes : une centaine de variétés
  • Frais de port : 6,90 € quelle que soit la quantité
  • Information pour chaque variété : assez détaillée
  • Recherche d'une variété particulière : facile par menu ou moteur de recherche ; par couleur ou par date
  • Navigation dans le site : pratique et bien présentée
  • Adresse du site : www.fermedesaintemarthe.com

Kokopelli : les militants

[III] kokopelli-semences.fr

Une petite équipe très dynamique qui maintient une collection de 3000 variétés.
Oui, vous avez bien lu 3000 !

Kokopelli soutient des maraîchers du tiers-monde en envoyant des surplus de graines.

Point fort : un choix de semences presque infini.

  • Choix des variétés : le plus grand choix que l'on puisse trouver
  • Semences biologiques : oui
  • Tomates anciennes : plusieurs centaines de variétés
  • Frais de port : montant minimum de commande 15 € ; port 5,50 € jusqu'à env. 250g, 6,83 € ensuite
  • Information pour chaque variété : il manque beaucoup de photos
  • Recherche d'une variété particulière : facile par menu ou moteur de recherche
  • Navigation dans le site : on ne sait pas toujours où il faut cliquer
  • Adresse du site : kokopelli-semences.fr

Solana : l'exotisme à la portée de tous

[III] solanaseeds.netfirms.com

Basée au Québec, cette petite société s'est spécialisée dans la vente par correspondance de semences inusitées, rares ou anciennes.

La plupart des variétés proposées sont originales et introuvables en France. Quelques exemples : concombre blanc, melon tigré jaune-rouge, carottes jaunes, blanches ou rouges... Beaucoup de légumes du continent américain ou sud-américain : 50 sortes de piments, 30 sortes de poivrons et plus de 200 variétés de tomates !

C'est étonnant, les prix et les frais de port sont même moins chers que ceux des sociétés françaises ! J'ai commandé sur ce site l'année dernière et j'ai été livré rapidement.

Points forts : des variétés qui sortent de l'ordinaire, des prix doux.

  • Choix des variétés : très original
  • Semences biologiques : non
  • Tomates anciennes : une centaine de variétés
  • Frais de port : 2,30 € si le total commandé est inférieur à 23 € ; 4,60 € ensuite
  • Information pour chaque variété : moyennement détaillée, quelques recettes pour cuisiner les plantes rares
  • Recherche d'une variété particulière : facile par menu ; pas de moteur de recherche
  • Navigation dans le site : extrêmement simple et sobre
  • Adresse du site : solanaseeds.netfirms.com

Thompson & Morgan : le potager à l'anglaise

[III] www.thompson-morgan.fr

Les Anglais sont réputés pour leur passion des fleurs au jardin, mais ils ne sont pas en reste au potager.

Le site de Thompson & Morgan propose des couleurs ou des variétés que nous ne connaissons pas en France : là où nous avons seulement deux formes de radis de printemps, ils en ont des rouges, roses, blancs et jaunes !

Par contre l'année dernière, j'ai eu des délais de livraison très longs, 6 semaines ! Et j'ai lu sur un forum que je n'étais pas le seul.

Points forts : propose aussi des variétés spécifiques pour la culture en jardinières sur balcon (courgettes, tomates et même pommes de terre, poireaux...)

  • Choix des variétés : beaucoup de variétés inhabituelles
  • Semences biologiques : non
  • Tomates anciennes : environ 70 variétés
  • Frais de port : 4,80 € quelle que soit la quantité
  • Information pour chaque variété : très détaillée, avantages de la variété, conseils de culture (en anglais)
  • Recherche d'une variété particulière : menu alphabétique ou moteur de recherche
  • Navigation dans le site : le menu alphabétique n'est pas très pratique
  • Adresse du site : www.thompson-morgan.fr

Ebay : des trouvailles intéressantes

[III]

En cherchant une semence très particulière (l'oignon japonais ishikura) je suis tombé sur le site bien connu de ventes aux enchères Ebay. Il faut savoir que Ebay permet à des marchands d'ouvrir des boutiques où l'on peut acheter directement, sans passer par les enchères.

En voici une : stores.ebay.fr/seeds-to-sow-and-grow. Ils proposent des sachets de la marque Thompson & Morgan à des prix intéressants. Et il ne devrait pas y avoir les 6 semaines d'attente que j'ai eu chez T&M !

Pour finir, une curiosité

tomatofest

Les américains sont réputés pour faire les choses en grand. C'est aussi le cas pour les sites de semences.

En ce moment il y a aux Etats-Unis une tendance au rejet de la malbouffe et un mouvement de retour aux sources.

Par exemple ce site dédié uniquement à la tomate : www.tomatofest.com. Ils ne proposent pas moins de 600 variétés de tomate à la vente ! Pour ceux qui ne lisent pas l'anglais, voici le lien vers le site traduit par Google. Les frais de port vers la France sont de 5,30 €.

 

 

 

 

 

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 18:47

 

Source : reporterre.net

 

Alternatives

 

En Bretagne, on s’organise directement entre producteurs et consommateurs

Olivier Clisson (Campagnes solidaires)

 

samedi 7 décembre 2013

 

 

En Bretagne, les installations sur des petites surfaces avec vente en circuits courts ont le vent en poupe.

 


 

Au Nord-Ouest de Rennes, le Clic des champs a vu le jour en juin 2013 à la suite d’une réflexion entre producteurs et consomm’acteurs réunis en association. Ils organisaient déjà des paniers réguliers avec dépôts en centres culturels publics.

L’engagement contraignant pour les habitants qui faisaient les paniers, allaient chercher les produits, commandaient pour plusieurs semaines et n’avaient pas le choix des légumes (très limitant en zone rurale où des jardins sont cultivés), a fait émerger la volonté de faire évoluer le système. Objectif : donner plus de souplesse, tout en gardant la convivialité et la coopération dans la prise de décision. Une nouvelle association fut donc créée avec un nombre égal de producteurs et de consommateurs au sein du conseil d’administration.

Les habitants qui désirent commander à la semaine s’acquittent d’un droit d’entrée unique, puis font leurs courses sur le site Internet avant le lundi soir. Les producteurs – seize à ce jour - préparent chacun leurs denrées et se retrouvent le jeudi après midi afin de confectionner la commande totale de chaque famille. Celles-ci n’ont plus qu’à venir les chercher dans l’un des dépôts – quatre à ce jour - où un producteur à tour de rôle est responsable de la distribution et de la réception des règlements.

Sur le site, on peut même organiser des covoiturages pour aller chercher les commandes. Cette formule, à chaque fois adaptée aux conditions locales, est inspirée d’autres : Le Goût d’Ici, dans le Pays de Maure, au sud de Rennes, ou La Binée Paysanne, dans les Côtes-d’Armor. Telle une ruche saine qui essaime de proche en proche...

 


Source et photo : Campagnes solidaires n° 290

Lire aussi : Des paysans bretons s’en sortent bien… en changeant l’agriculture.

 

 

 

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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 19:03

 

Source : entreprise.lexpress.fr

 

 

 

Frédéric Boissière, patron de l'entreprise Boissière et Fils est un patron modèle, qui veille à la qualité de vie de ses salariés. 

DR 

 

 

 

Semaine de quatre jours, mutuelle, paniers repas, chèques vacances, plan d'épargne salariale... Les employés de Boissière et Fils bénéficient de dispositions qui font dire à l'un d'eux, Florian Graffoulière, recruté en 2010 par cette PME de menuiserie et de construction en ossature bois: "Je n'irais pas chercher ailleurs".

 

 

 

 

Faire du social "rapporte plus que ça ne coûte"

Pour leur patron Frédéric Boissière, 33 ans, faire du social, en dehors de correspondre à l'esprit familial, "ça rapporte plus que ça ne coûte".

L'entreprise créée par son père en 1982 à Saint-Beauzély, à une quinzaine de kilomètres de Millau, ne faisait travailler que quatre personnes (y compris son père et lui) en 2005 quand elle a vendu sa première maison, à un maçon qui n'en pouvait plus du béton. Ils sont une vingtaine aujourd'hui. Le chiffre d'affaires augmente de 20 à 30% chaque année.

M. Boissière a été désigné artisan de l'année 2012 par la revue professionnelle Artisans mag'. Il a reçu mercredi 4 décembre 2013, un prix national des Chambres de métiers, lui qui n'est certainement "pas né chef d'entreprise", qui a gravi les échelons par l'apprentissage et qui se fait fort à son tour de former ses futurs collaborateurs. Les Chambres de métiers décrivent en lui un "modèle" de gestion des ressources humaines.

Salariés concernés et productifs

M. Boissière se sent à contre-courant quand il défend que "c'est l'entreprise qui est au service des salariés, et non le contraire", et que des salariés "concernés" sont des salariés productifs. "C'est vrai que les chantiers avancent plus vite", atteste Loran Nicolardot, un de ses hommes.

M. Boissière dirige l'entreprise à l'affectif et à la confiance. Son père, son frère, sa femme, son cousin y travaillent. Ses collègues ont été ses copains de sport. C'est l'amour du matériau et non pas le sens du commerce qui l'a conduit à se lancer dans la maison en bois, dans une région où l'on aime la pierre. Lui qui court le marathon en moins de trois heures parle volontiers de "l'empreinte carbone" que laisse son activité professionnelle sur l'environnement.

Un gain d'argent et de temps

Ses partis pris sont autant de raison que de coeur. Bannir les bois exotiques et faire certifier que ses produits sont recyclables à 95% sont aussi des arguments de vente. Répartir les 35 heures sur quatre jours au lieu de cinq épargne à l'entreprise des frais de déplacement. Le patron y gagne son vendredi pour démarcher les clients, même s'il déplore ne plus mettre la main au marteau et à la fausse équerre.

En cas de surcharge de travail, il demande aux "gars" de travailler le vendredi et les paie en heures supplémentaires. Il met un point d'honneur à les payer convenablement. "Chez moi, il n'y a personne au SMIC", s'enorgueillit-il. Il y va aussi de la reconnaissance du métier, dit-il.

Haro sur la concurrence déloyale

Les salariés sont preneurs. Le personnel a 30 ans de moyenne d'âge. Beaucoup s'installent. Leur réactivité est un atout face à la crise, avec des carnets de commandes de quelques mois, la concurrence des grands groupes ou des auto-entrepreneurs, les exigences des banques et une clientèle qui "consomme désormais de la maison individuelle comme un produit de consommation courante".

M. Boissière s'émeut des charges pesant sur les heures supplémentaires, de toutes les formes de concurrence déloyale et de recours à une main d'oeuvre "low cost".

Militant actif de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), il manifestait fin octobre avec des centaines de collègues sur le viaduc de Millau pour réclamer une TVA à 5,5% sur tous les travaux de rénovation des logements.

Lui et quelques autres ont passé la nuit au poste après avoir été pris en train de peindre les ronds-points de Millau du slogan "Attention un jour ça va péter".


 

 

En savoir plus sur http://lentreprise.lexpress.fr/gestion-du-personnel/portrait-d-un-patron-modele_44668.html#YFYWZeDGm1v8hlgF.99

 

 

 

 

 

 

 

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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 17:10

 

 

Source : mediapart.fr

« Killstarter », la nouvelle campagne de Greenpeace

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Détournant l’imagerie et la dénomination du site américain de crowdfunding « Kickstarter », l’ONG environnementale Greenpeace a lancé une nouvelle campagne de collecte de dons pour financer des « projets utiles ».

Imaginée sur le modèle du site américain de crowdfunding « Kickstarter », l’ONG environnementale Greenpeace a détourné le principe du site américain de financement de projet pour inviter les internautes à financer l’organisation.

Appelé « Killstarter », le site factice de Greenpeace propose ironiquement de financer une centrale nucléaire au Mozambique ou d'investir dans la construction d'un laser géant pour faire fondre la banquise, avant que la page ne se brouille pour laisser apparaître un appel aux dons en faveur de l'organisation.

 

Découvrir le site « Killstarter »

 

 

 

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 16:58

 

Source : wedemain.fr

 

À Amsterdam, des toilettes publiques changent l’urine en engrais
Rédigé par Côme Bastin le Mardi 3 Décembre 2013 à 16:52

 

La municipalité à installé dans les rues des toilettes qui permettent de générer un produit fertilisant en récupérant le phosphore contenu dans l'urine.

 

Crédits : Cris Toala Olivares
Crédits : Cris Toala Olivares
Aux Pays-Bas, faire ses besoins dans la rue participe à l’économie circulaire. La municipalité d’Amsterdam vient d’installer des pissotières urbaines qui récupèrent l’urine… afin d’en faire de l’engrais. À l’origine du projet : les importants dégâts causés par l’accumulation du phosphore contenu dans l’urine sur les canalisations. « Quitte à l’enlever, nous nous sommes demandés si nous ne pouvions pas en faire quelque chose », raconte Peer Roojiman, responsable du traitement des eaux usagées de la ville. Le phosphore, qui fait partie des éléments de base de la plupart des engrais, est nécessaire à tout ce qui vit sur Terre, mais ses réserves sont limitées, et commencent à s'épuiser.
 
[Vidéo] Présentation du projet

 

« Comme tout le monde en rejette chaque jour en allant aux toilettes, nous avons envisagé le récupérer. » Plutôt que de terminer aux égouts, le réseau de traitement installé sur ces urinoirs écologiques passe par un collecteur qui extrait phosphores et nitrates du précieux liquide. Ces éléments permettent de fabriquer du struvite, un cristal blanc dont les propriétés fertilisantes sont éprouvées depuis le XIXè siècle. L’engrais est ensuite distribué à des fermes locales.
 
La mairie estime que l’équivalent de 10 000 stades de foot de terres agricoles pourrait être fertilisé si la pratique se généralisait dans la ville. Aller au petit coin sera demain un acte écologique.

Source : FastCoexist
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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 16:11

 

 

Source : reporterre.net

 

Alternatives

J’ai vécu un an sans huile de palme (et je vais bien, merci)

Adrien Gontier (Reporterre)

mercredi 4 décembre 2013

 

 

 

Vivre sans huile de palme, c’est possible ! Adrien Gontier nous le prouve, qui a fait l’expérience de n’utiliser aucun produit contenant de l’huile de palme pendant un an. Décryptage et mode d’emploi pour apprendre à s’en passer complétement et comprendre les enjeux qui se cachent derrière ce produit.

 


 

L’huile de palme vous en avez entendu parler, c’est certain. Il y a plus de deux ans, mes amis ne savaient pas ce que c’était et en consommaient sans le savoir. Que l’on puisse par notre consommation cautionner sans le savoir des faits qui nous posent des problèmes éthiques, c’est fâcheux. C’est ce qui m’a poussé à passer un an sans huile de palme.

Un sacerdoce coûteux ? Non une riche année jubilatoire ! Si vous pensez que vous ne consommez pas d’huile de palme, vous vous trompez très certainement, si vous pensez que s’en passer est compliqué, vous vous trompez aussi.

Un produit qui peut se cacher partout

Commençons par le début. L’huile de palme est une graisse semi-solide très appréciée des industriels pour de nombreuses raisons techniques et financières. Remplaçant les graisses solides, elle est présente dans les biscuits salés et sucrés, les apéritifs, les pâtes à tartes, les margarines. Résistante à la cuisson elle se retrouve dans des produits frits mais donne aussi du fondant dans les chocolats fourrés par exemple.

Oui, l’huile de palme vous ne l’utilisez que rarement vous-même, mais elle se retrouve largement dans des produits transformés. Elle se cache même parfois dans des produits surprenants comme dans des faux fromages sur des pizzas, dans des raisins secs, ou même comme agent troublant pour une boisson gazeuse à 0%. Eh oui. Mais alors, plus de chips, plus de bretzels ni de pizzas ? Non, c’est le premier point important. L’huile de palme se trouve dans beaucoup de produits, mais beaucoup d’autres n’en contiennent pas.

Souvent cachée dans les produits alimentaires sous la mention ‘huile végétale’, il suffit de demander gentiment aux industriels s’il s’agit d’huile de palme ou non. Courriel ou téléphone, ça se passe en général très bien.

Deuxième point important, ne partons pas avec un a priori : une même marque peut proposer des produits avec huile de palme et d’autres sans. Quel que soit le prix ou la gamme (bio ou non), il n’y a que la liste d’ingrédients et les précisions éventuelles qui comptent.

 

 

En parlant des prix, j’ai fait le test : mes repas me reviennent à moins de 3 €. Les préparer me prend en moyenne moins de dix minutes, et j’ai testé avec succès les courses pour une semaine avec des produits hard-discount sans huile de palme. Mais c’est encore mieux d’aller plus loin : j’allie le pas trop cher au local en passant par une AMAP, je cuisine maison, mais en grande quantité pour ne pas passer tous les jours des heures à cuisiner.

Gare à l’émulsifiant E 471

L’huile de palme sous forme d’huile représente environ la moitié de notre consommation de ce produit en Europe. Ca devient très fun de dénicher sous quelles formes se cache l’autre moitié. Du fruit du palmier on retire l’huile de palme (issue de la chair) et l’huile palmiste (issue du noyau). De la transformation de ces deux huiles, exactement comme le pétrole, on peut créer d’autres produits. Mon exemple favori : l’E471 ou mono- et di-glycérides d’acides gras, utilisé pour donner plus de moelleux et des croûtes sans cloques aux pains, ou encore pour obtenir des glaces légères.

Cet E471 est un émulsifiant (un additif alimentaire) fabriqué grâce à la transformation d’huiles par réactions chimiques, ce n’est donc plus une huile ! Sous son petit nom, comme sous la mention huile végétale, ne transparait aucun indice de la présence d’huile de palme. Certains industriels utilisent de l’E471 fait uniquement à partir de colza, d’autres à partir de palme, d’autres encore à partir de mélanges. Une glace sans huile de palme peut donc contenir de l’E471 « palmé », et ainsi être classée sans huile de palme avec dérivé : troisième chose importante.

Mais les huiles de palme et palmiste peuvent également être utilisées, après transformation, dans des produits non alimentaires tels les déodorants (distearamonium hectorite, etc.), les savons (sodium palmitate, laurylsulfate sodium, etc.), les lessives et produits pour machine à laver (agents tensioactifs, etc.), les crèmes (cetyl alcoolh, etc.).

 

 

En fait il existe près de 150 noms de dérivés issus de l’huile de palme. Pas besoin de les apprendre par-cœur, des mots clefs existent pour la plupart d’entre eux. Ceux contentant les mots ‘palm’, ‘stear’, ‘lauryl’ par exemple. Comme les mentions ‘huile végétale’ ou ‘E471’, ces noms sont des indices de présence possible d’huile de palme car ces composés peuvent avoir des origines différentes. Il faut donc demander aux industriels l’origine exacte du produit, quand ils le savent !

Je vous épargnerai la présence d’huile de palme ou dérivés sous forme de résidus de pressage pour l’alimentation animale ou dans les carburants de nos diesels (deux cuillerées à soupe par plein environ).

Un bilan carbone pire que le diesel

Le palmier à huile est actuellement produit à 90% en Malaisie et en Indonésie où il est un acteur majeur de la déforestation. Le palmier est responsable de la moitié des déforestations pour les cultures en Indonésie et de près de 80 % de la déforestation totale en Malaise. Je me servirai de cet exemple pour pointer un quatrième point important : l’impact social et écologique.

En théorie, la quantité de CO2 émise par la combustion d’huile de palme en tant que biocarburant est compensée par la quantité de CO2 captée par le palmier à huile lors de sa croissance. Au final le bilan est neutre, c’est écologique.

En réalité, environ la moitié des nouvelles palmeraies implantées ces vingt dernières années l’ont été sur des forêts, dont des forêts tourbeuses. Ces forêts qui ont accumulé du carbone dans leur sol en rejettent des quantités monstrueuses une fois coupées. Au final, l’huile de palme a un bilan carbone pire que le diesel issu du pétrole, même si toutes les palmeraies ne sont pas à l’origine de déforestation.

 

 

Pour paraphraser Otis, il n’existe de pas de bonne ou de mauvaise situation mais chaque cas peut être différent. Pour juger de l’impact d’un produit il faut tout prendre en compte, et de manière honnête : le rendement en huile (en n’oubliant pas que le tournesol ou le colza sont des sources plus importantes de protéines pour l’alimentation des animaux que la palme), le social (en ne confondant pas les petits planteurs indépendants et ceux rattachés aux plantations géantes), les besoins en huile des habitants futurs de la planète (en n’oubliant pas qu’il y a assez de terres déjà dégradées pour accueillir de nouvelles palmeraies, plutôt que de grignoter les forêts de Bornéo), etc.

Fort heureusement toutes les palmeraies ne sont pas implantées sur d’anciennes forêts et il existe de belles histoires avec l’huile de palme. Difficile alors, pour le consommateur qui ne voit pas d’inconvénient à consommer un produit contenant de l’huile de palme dont la production n’a pas engendré de conflits sociaux ou écologiques, de s’en sortir lorsqu’aucune traçabilité correcte n’existe. Je ne prône pas le remplacement frénétique de l’huile de palme par d’autres huiles, mais d’arriver à obtenir un produit final ayant un impact global le plus positif possible.

C’était mon dernier point important. Ainsi, j’ai pris cette traque à l’huile de palme comme un excellent fil rouge pour aller au-delà de cette seule problématique. Par exemple, dans les produits issus de déforestation que l’Europe importe, l’huile de palme occupe la deuxième position (environ 12%), derrière le soja qui représente environ 60% de notre déforestation importée.

Ces questionnements valent aussi bien pour l’aspect marketing des produits que pour l’impact d’autres denrées et produits. C’est un processus long mais intéressant, complexe mais pas compliqué. C’est quand même mieux de savoir comment les choses sont faites ! Chacun a des objectifs, des exigences et des contraintes différentes. Le but n’est pas de faire les choses parfaitement, de manière intransigeante, mais d’au moins chercher à savoir et de faire ensuite ses choix en conscience.

 


Complément d’info :

Vrai Faux sur l’huile de palme

L’huile de palme se cache sous ces noms

Le petit guide vert et bleu

Un petit tour en supermarché, lien, lien.



Source : Adrien Gontier pour Reporterre.

Photos :
. Adrien Gontier
. Forêt : Mongabay

Lire aussi : L’huile de palme reste un agent puissant de la déforestation.


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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 17:16

 

 

Source : bastamag.net

 

 

 

Hameau des Buis

L’écovillage bâti à l’envers qui veut remettre le monde à l’endroit

par Agnès Rousseaux, Ivan du Roy 28 octobre 2013

 

 

     

     

    Au Hameau des Buis, au cœur de l’Ardèche, se joue depuis dix ans une aventure humaine peu ordinaire. Autour d’une école à la pédagogie innovante s’est construit un écovillage, rassemblant ceux qui veulent vivre différemment, en conjuguant acquis de la modernité et sobriété écologique. Sur ce lieu, des maisons bioclimatiques, bâties avec des matériaux écologiques et locaux, ont vu le jour. Et des liens intergénérationnels, basés sur l’écoute et la solidarité, se tissent. Petite visite de ce projet expérimental, où les habitants apprennent à vivre ensemble, autrement.

    C’est un village qui s’est construit à l’envers. L’école bien avant les premières maisons. Les enfants y ont précédé les habitants. Autant dire que ce hameau, perché sur une colline rocailleuse de l’Ardèche, à équidistance entre Aubenas et Alès (Gard), est loin d’être ordinaire. L’école d’abord, ou plutôt « La ferme des enfants ». Elle est ouverte en 1999 par Sophie Rabhi-Bouquet, fille de l’écologiste Pierre Rabhi. Jeune maman, elle s’inspire de la pédagogie théorisée par Maria Montessori. Et entre garrigue et vallée minérale, il n’y pas meilleur endroit pour pratiquer une éducation « ouverte », agrémentée d’un retour à la campagne.

    Malgré le relatif succès de l’école qui attire une douzaine d’enfants des environs, les financements manquent. C’est là que germe l’idée d’un hameau écologique, dont une partie des loyers financera l’infrastructure scolaire. Le Hameau des Buis, village bioclimatique et collectif, est né. Les sept hectares de terrain, dont un est constructible, sont achetés par une société civile immobilière. « Mais nous ne sommes pas des promoteurs », sourit Laurent Bouquet, le compagnon de Sophie Rabhi. La SCI appartient à l’association dont sont membres les résidents. Les familles qui souhaitent s’installer au hameau lui prêtent de l’argent à taux zéro. De quoi financer les constructions où elles emménageront. Si elles quittent leur habitation, le capital de départ, indexé sur l’indice de référence des loyers, leur sera remboursé.

     

    Trois fois moins énergivore

    Une fois installés, les habitants paient un loyer – 500 € pour une maison de trois pièces – qui sert à financer les infrastructures collectives, dont l’école. Car la solidarité intergénérationnelle est de mise. Les retraités contribuent ainsi directement à faire vivre l’école, même si personne de leur famille n’y est scolarisé. « Nous n’avons pas de modèle économique à construire, mais des enfants à servir », résume Laurent. Grâce au renfort de 1 500 bénévoles pendant les quatre années qu’ont duré les chantiers et au « coaching » de l’association Négawatt, chaque logement a été bâti en trois mois.

     


    En 2007, la première famille emménage. Et découvre ce qu’est une maison bioclimatique : nul besoin, ou presque, de chauffage en hiver ni de climatisation en été. L’orientation des baies vitrées, l’isolation thermique et phonique, la superposition de pierres et des vitres, aidée par l’ombre de la végétation en été, leur permet « de se défendre toute seule ». Résultat, selon Laurent Bouquet : les habitations consomment en énergie (électricité, chauffage au bois…) moins de 40 kwh/m2, soit quatre fois moins que la consommation moyenne [1] ! Une économie d’argent pour les résidents, une économie de CO2 pour l’atmosphère, une économie énergétique pour le pays.

     

    Des bâtiments en filière courte

    Autre originalité, bien éloignée de l’uniformité des zones pavillonnaires qui encerclent les grandes agglomérations, les maisons sont construites aux deux tiers avec des ressources locales : briques en argile et pierres de taille proviennent du terrain, la paille qui sert d’isolant est récoltée dans les champs des plaines en contrebas, le bois des façades est celui des forêts d’Ardèche. Un chantier aux airs d’« architecture de cueillette ». « Nous avons quand même eu besoin de l’industrie », précise Laurent. Pour les vitres ou les panneaux solaires, qui procurent de l’eau chaude, notamment.

    Des toitures végétalisées adoucissent l’omniprésent environnement minéral. Certains équipements, comme les machines à laver, sont mutualisés. Les bâtisses sont assez proches les unes des autres, pour éviter l’étalement. Nul besoin de grands jardins privatifs : la nature est partout. « Il y a une certaine densité, mais pour permettre aux gens d’être au calme, l’insonorisation a été particulièrement travaillée. » Enfin, des bassins en phyto-épuration, où plantes et vases agissent comme des filtres, retraitent les eaux du hameau.

     

    Démocratie rurale

    Le Hameau des Buis compte désormais une soixantaine d’habitants, dont un tiers d’actifs et deux tiers de retraités. Sans oublier les 50 élèves de primaire et la quinzaine de collégiens. L’éco-village expérimente aussi une autre forme de participation démocratique locale. Les décisions sont prises une fois par mois par « tous les résidents et tous les gens qu’elles impactent. A chacun de sentir si c’est juste pour lui ». Le collectif tente de ne pas s’enfermer entre une majorité et une minorité, se figer entre un oui ou un non préalable à toute action. « C’est seulement après avoir expérimenté une solution, que l’on vote pour la valider. Entre la dualité du oui et du non, il y a un océan de possibles », décrit Laurent.

    Pour demeurer ouvert au monde qui l’entoure, le « hameau global et solidaire » dispense des formations en écoconstruction ou en création d’écovillage (voir son site). Cette « communauté de conscience » essaimera-t-elle au-delà des collines ardéchoises ? « Le principal facteur d’échecs, c’est nous-mêmes », philosophe Laurent. Reste qu’ériger les écovillages en modèle est loin d’être une évidence pour bien des gens… Et pour de nombreux et puissants intérêts privés.

    Texte et photos (hors une) : Ivan du Roy
    Vidéo : Agnès Rousseaux

    Photo de une : tirée du diaporama réalisé par le photographe Xavier Pagès sur la construction du hameau

    Voir le site Internet du hameau des Buis et de La ferme des enfants

    Notes

    [1186 kwh/m2 en 2011. Source : Ademe.

     

     

     

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    2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 16:39

     

    Source : reporterre.net

     

    Ce jardinier réinvente l’agriculture sur moins d’un hectare

    Christine Laurent (Reporterre)

     

    lundi 2 décembre 2013

     

     

     

    Dans sa ferme des "Jardins de la Grelinette", au sud de Montréal, Jean-Martin Fortier, l’auteur de Jardinier-maraîcher, cultive des légumes bio sur moins d’un hectare. "Le nouveau paradigme est de comprendre que nous faisons partie de la nature et que l’on peut s’inspirer d’elle. Nous sommes au début de cette nouvelle vision de l’agriculture." Entretien.


    Comment êtes-vous devenu un maraîcher militant ?

    J’ai grandi dans la banlieue de Montréal dans un endroit pas totalement bétonné, mais où les maisons se ressemblent toutes. (…) L’écologie ne m’intéressait pas particulièrement. C’est à 18 ans que j’ai découvert la beauté et la fragilité du monde, dans les grandes forêts de Colombie britannique. Ce voyage m’a orienté vers des études d’écologie. Je voulais consacrer ma vie à la défense de cette nature.

    Si on ne la protège pas, elle devient du béton. La nature ne peut pas toujours être recréée. On peut planter des arbres, mais on ne peut pas restituer des écosystèmes.
    J’ai choisi finalement ce métier de jardinier pour être dehors, car je ne me voyais pas travailler dans un bureau

    Vous dites de vous que vous êtes un fermier de familles, qu’est-ce au juste ?

    Un fermier de famille, c’est un peu comme un médecin de famille. Nous sommes en ASC (agriculture soutenue par la commnauté). La ferme est à une heure de Montréal. On les rencontre chaque semaine, on discute et on les invite deux fois par an. Avec le temps, les gens nous connaissent bien.


    - Maude-Hélène et Jean-Martin Fortier au marché de Saint-Armand -

    Je sais que mes légumes sont très importants dans leur vie. Ils goûtent, ils voient et ils nous rencontrent. Ils se rendent compte que ces légumes n’ont rien à voir avec ce que l’on peut trouver dans les supermarchés. Ils savent que cela vient de chez nous et comment nous travaillons pour les produire. Ils me racontent que lorsqu’ils rentrent chez eux, ils déballent les légumes, et les posent un à un sur la table. Ils trouvent cela beau. Ces légumes ont une grande valeur. Car on met tout en œuvre pour faire des légumes qui sont beaux en apparence mais aussi de très bonne qualité.

    Comment produit-on de tels légumes ?

    Notre projet de ferme est basé sur la vie dans le sol. Nous faisons des légumes qui ont une super qualité nutritive. C’est difficile à mesurer mais c’est mon impression. Cela se ressent dans l’énergie de ces légumes. Les légumes conventionnels sont aussi souvent très beaux, mais ils sont comparables aux solutions que l’on vous donne à l’hôpital. Elle vous apporte tous les éléments nutritifs dont vous avez besoin, mais ce n’est pas comme un bon repas pris à la maison. J’ai cette conviction que l’énergie d’un sol vivant se retrouve dans les légumes. Mais je n’ai pas le bagage scientifique pour l’expliquer.

    Comment entretenez-vous la vie dans votre sol ?

    Nous avons appelé notre ferme les jardins de la Grelinette, car cet outil est symbolique de notre façon de faire : ne pas retourner le sol, pratiquer un travail doux, gentil, qui permet d’aérer sans bouleverser les couches. Depuis 2005, nous avons installé sur 8000 m2 des planches permanentes, comme un gros potager. Nous n’avons jamais labouré. La flore microbienne est à sa place, là où elle s’est développée.


    - Au milieu d’un champ de pois -

    Si on vient toujours bouleverser le sol, on dérange, voire on empêche ce travail que la nature fait gratuitement. Par exemple, en laissant faire les vers de terre qui transforment les matières organiques en humus et aèrent le sol. Les équipements utilisés sont très importants. C’est aussi le choix et la quantité des matières organiques que l’on apporte pour nourrir le sol.

    Vous ne touchez jamais le sol ?

    On le touche un peu, car nous produisons cinquante légumes différents sur neuf mois de l’année. Nous travaillons en surface, délicatement, avec la grelinette et des outils légers qui fonctionnent, une simple perceuse, par exemple pour mélanger le compost à la terre avec des mouvements rotatifs horizontaux. Depuis huit ans, la qualité de notre sol s’est améliorée. On le voit à l’œil nu. Sa texture est plus grumeleuse. Nous avons de moins en moins de mauvaises herbes car on ne remonte pas les graines en surface en retournant la terre. Les analyses que nous réalisons chaque année en laboratoire le montre aussi. À force d’entretenir le jardin gentiment, il est devenu plus clément.

    Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

    Eliot Coleman, qui est un des pionniers de l’agriculture biologique aux Etats-Unis. Dans son premier livre, il a jeté les bases d’un système tel que celui que nous avons mis en place. Il a inventé ou importé d’Allemagne, de Suisse, de France, la plupart des outils que nous utilisons, et qui pour la plupart ne sont pas connus en France. Son premier livre m’a guidé quand j’ai commencé et je l’ouvrais chaque fois que je ne savais pas comment m’y prendre. Cela m’a donné envie d’écrire Le jardinier maraîcher, car j’ai pris conscience de la portée que peut avoir la transmission d’un savoir-faire. Il n’y avait rien de tel en français.

    Est-ce un modèle reproductible ?

    Tout ce que je fais a été inspiré de ce que faisaient les maraîchers en Ile-de-France au XIXe siècle. J’ai vu des photos dans des livres de l’époque et cela ressemble à ma ferme. C’était du maraîchage intensif sur petite surface. C’étaient des outils qui ressemblent à ceux que l’on utilise, c’était de la vente directe, c’était de la qualité. Ce qui manquait c’était un modèle pour montrer comment faire.

    Tout le monde a un tracteur aujourd’hui, même les petits agriculteurs. Mais le tracteur détermine les outils dont vous allez avoir besoin. Or, dans ce métier, la récolte représente 50 % du temps et ça ne se fait pas avec un tracteur ! Nous, nous avons commencé avec peu : un petit motoculteur et quelques outils à main. C’était accessible.


    - Ce motoculteur remue la terre de manière latérale, ce qui évite de mélanger les horizons -

    L’agriculture conventionnelle utilise environ dix calories par calorie produite. Quelle est la performance de votre système du point de vue énergétique ?

    Je n’ai jamais fait ce calcul. Je ne sais même pas la quantité de légumes que je produis dans l’année. On parle en coût et en prix. Dans mon livre, il y a beaucoup de technique maraîchère, mais j’ai aussi développé cet aspect économique car nous faisons cela pour gagner notre vie. Nous sommes des écologistes, mais le projet de la ferme, c’est pour en vivre. Et nous en vivons bien.

    C’est-à-dire ?

    C’est un revenu suffisant pour payer les factures et avoir une certaine liberté sans que cela soit des extravagances. Nous travaillons sur la ferme avec ma femme. Nous avons deux enfants. Nous avons construit la maison. Nous vivons avec une certaine autonomie. Pas de transport quotidien pour aller travailler, des bons légumes sur place que nous échangeons contre d’autres fermiers. On mange comme des rois. On prend trois mois de vacances par an, on part voyager avec le camion et les vélos, beaucoup en Amérique centrale.


    - Jean-Martin Fortier note précisément tout ce qui est fait et ce qu’il observe dans le jardin -

    C’est important d’avoir du temps pour faire autre chose. Notre vie a beaucoup de sens et nos clients nous le rappellent toutes les semaines. À nous deux, on génère 60000 $ de revenu annuel. Il faut comprendre que pour arriver là, nous avons mis du temps pour apprendre ce métier. En partageant nos connaissances, j’espère que cela pourra accélérer le processus.

    Quelle est la situation des agriculteurs de petites surfaces outre-atlantique ?

    Notre ferme est bien connue du ministre de l’Agriculture et ce n’est pas facile de nous mettre des bâtons dans les roues. Les écoles d’agriculture ont doublé leur nombre d’élèves. Nous avons été les seuls sur moins d’un hectare jusqu’en 2010.

    Mais notre travail a fait évoluer cette situation. Cinq de nos stagiaires ont créé leur propre ferme sur notre modèle et elle marche bien, dès le démarrage. Je suis surpris de voir qu’au Québec mon livre, qui est un ouvrage technique, est devenu un best-seller, que l’on trouve en grande surface, bien en vue. Je cherche à toucher la génération qui va me succéder.


    -Jean-Martin Fortier à Paris -

    Aux Etats-Unis, où l’on fait du marketing autour de tout, les jeunes trouvent que l’agriculture que je pratique est « cool ». Je suis accueilli comme un héros avec des affiches dans les rencontres organisées par les Greenhorns (association d’aide aux jeunes agriculteurs bios qui démarrent une ferme) ou dans les Farmhack qui permettent aux agriculteurs et ingénieurs d’inventer des outils simples qui facilitent le travail et sont disponibles en Open source. Ce sont des fêtes, très colorées, avec banjos et DJ. Depuis dix ans, ces évènements se multiplient. Il y a toute une jeunesse mobilisée autour d’une autre agriculture, avec des marchés de producteurs, ces rencontres avec les ingénieurs. Ils forment une communauté très connectée, très innovante.

    Comment voyez-vous votre ferme dans dix ans ?

    J’aime le voyage. Je n’ai pas de destination finale. J’apprécie énormément d’approfondir ce que nous faisons aujourd’hui et d’avoir le luxe de pouvoir faire des expériences, en innovant au niveau biologique. Ce qui m’intéresse n’est pas la technique, la machinerie, mais la biologie du sol. Je cherche comment créer des synergies dans la nature qui vont être bénéfiques à la croissance des légumes.

    Le nouveau paradigme, c’est de comprendre que nous faisons partie de la nature et que l’on peut s’inspirer d’elle. Nous sommes au début de cette nouvelle vision de l’agriculture.

    - Propos recueillis par Christine Laurent


    Source et photos : Christine Laurent pour Reporterre. Christine anime la chronique hebdomadaire du jardin sans pétrole.

    Photos :
    . portrait de Jean-Marie Fortier : Christine Laurent.
    . autres photos : Jardins de la Grelinette

    Lire aussi : Ils ont changé de vie, cultivent les légumes et nourrissent leurs voisins.


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