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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 16:13

 

Source : vivremieuxavecmoins.wordpress.com

 

Produits ménagers toxiques : quelles alternatives ?

 

 

Les rayons des supermarchés regorgent de produits ménagers de toutes sortes, sensés nous simplifier la vie, en nous permettant d’avoir sans efforts une maison parfaitement propre et parfumée, débarrassée de tous les vilains microbes, un linge plus blanc que blanc, etc.

Génial, mais à quel prix ?

Les produits ménagers « classiques »

Utiliser ces produits n’est pas sans conséquences, sur la planète, mais aussi sur les hommes…

Sur la planète d’abord, car ce que nous utilisons est ensuite rejeté dans les eaux usées, qui vont donc finir dans nos nappes phréatiques, cours d’eau, lacs, tout ne pouvant pas être filtré au niveau des stations d’épuration. D’autant plus que les micro-organismes des stations d’épuration sont très efficaces pour dégrader les polluants naturels, mais beaucoup moins contre les produits chimiques.

nocif pour l'envirronement

Des produits qui font du bien à la planète ;)

On peut citer par exemple les solvants (présents dans les détachants entre autres), les phosphates (lessives), ou la soude (qui modifie le pH des eaux et donc perturbe la faune aquatique). (http://www.vedura.fr/eco-geste/produits-menagers-polluent-environnement )

De plus, il faut se méfier de l’appellation « biodégradable », qui ne concerne généralement que les agents lavants, mais pas tous les additifs tels que colorants, parfums, conservateurs… (en moyenne 85% du produit quand même ! http://raffa.grandmenage.info/post/2005/06/23/Composition_des_produits_d_entretien_de_synth%C3%A8se )

Source : Communauté de Communes - Pays de Lunel

Source : Communauté de Communes – Pays de Lunel

Leurs impacts sur notre santé sont également non négligeables : de nombreux composants sont irritants pour la peau et les muqueuses, provoquent maux de têtes, nausées, certains sont cancérigènes (benzène) ou sont suspectés de l’être, d’autres ont un impact sur la fertilité ! Des études ont par ailleurs montré que des femmes enceintes utilisant souvent des nettoyants chimiques exposent leurs enfants à de gros risques de complications pulmonaires et de malformations (par exemple étude de l’INSERM : http://www.inserm.fr/espace-journalistes/environnement-professionnel-de-la-femme-enceinte ). Sans oublier une augmentation des risques d’allergies et d’asthme…

Ça n’est pas pour rien si le ministère de la santé publie un guide d’utilisation de ces produits : http://www.inpes.sante.fr/cfesbases/catalogue/pdf/887.pdf

Il y a également un « effet secondaire » non négligeable à l’utilisation de ces produits : à tout décaper, à vouloir supprimer la moindre petite bactérie de son intérieur, on fragilise notre immunité et on augmente donc le risque d’allergies et d’asthme, notamment chez les enfants. Comment ? Simplement parce que dans nos maisons cohabitent de nombreux micro-organismes, qui vivent en équilibre, empêchant généralement les « mauvaises bactéries » de prendre le dessus. Cela nous permet également de nous forger notre immunité, c’est donc important. Or, si on décape tout, à la javel notamment, on risque de laisser le champ libre à des bactéries plus résistantes et potentiellement dangereuses… C’est ce qui se passe notamment dans les hôpitaux, où ils sont évidemment obligés de tout aseptiser…

A lire à ce sujet cet article très instructif :

http://raffa.grandmenage.info/post/2005/07/12/Javel_Mania___KK__

Mais alors on ne nettoie plus ?

Mais si, bien entendu, il ne s’agit pas de vivre dans une porcherie ! Mais plutôt d’utiliser des produits naturels, qui demanderont peut-être un petit peu plus d’huile de coude (et encore!), mais qui sont quand même très efficaces, et pas forcément plus chers, bien au contraire…

Le couple indispensable : savon noir et vinaigre blanc

Le couple indispensable : savon noir et vinaigre blanc

voilà ce que nous utilisons actuellement :

  • du savons noir : c’est un super nettoyant multi-usage, pour toutes les surfaces : sols, robinetterie, WC… pas besoin d’en mettre beaucoup, du coup la bouteille dure très longtemps !

  • du vinaigre blanc : l’anti-calcaire par excellence, très efficace, pour les vitres, la douche, etc. C’est aussi un excellent adoucissant pour le linge (et ça ne laisse pas d’odeur, promis!)

  • du bicarbonate : désodorisant, nettoyant très légèrement abrasif (pour la plaque de cuisson en inox par exemple)…

  • des chiffons microfibres

Pour le reste, nous utilisons des produits tout prêts achetés en magasin bio : produit vaisselle (à la main et lave vaisselle) et lessive. Nous allons prochainement tenter la lessive au savon de Marseille, mais pour la vaisselle si vous avez des astuces nous sommes preneurs :)

Nous n’utilisons pas de désodorisants, il suffit d’aérer (à la rigueur quelques gouttes d’huiles essentielles à diffuser), et pour les WC, une petite bougie, rien que le fait de craquer une allumette désodorise déjà pas mal.

A une époque, nous fabriquions une partie de nos produits grâce au livret de recettes de Raffa, la bible du ménage écolo :

http://raffa.grandmenage.info/post/2006/01/12/Livret_____Le_Grand_M%C3%A9nage_____Versions_finales

On va essayer de s’y remettre, mais la plupart des recettes contenant des huiles essentielles, on préfère éviter tant que notre lutin est petit et qu’Émilie l’allaite…

On s’en sort donc très bien avec peu de produits, ce qui est pratique, écologique, et économique !

Ménage écolo

Et surtout maintenant avec notre petit lutin qui a tendance à tout mettre à la bouche, on préfère qu’il mette à la bouche des objets qui ont été en contact avec du savon noir ou du vinaigre qu’avec de la javel ou d’autres produits toxiques…

Le seul raté que nous déplorons à ce jour : les noix de lavage …  Au début ça avait l’air bien, mais au fur et à mesure le linge ressortait pas hyper propre (à moins de vraiment frotter chaque tache avant au savon de Marseille…), et surtout les odeurs ne partaient pas (transpiration par exemple).

Qu’en pensez-vous ? Utilisez-vous déjà des produits naturels ? Avez-vous des « recettes de grand-mère » à partager ?

 

Pour aller plus loin

Composition des produits de synthèse :

http://raffa.grandmenage.info/post/2005/06/23/Composition_des_produits_d_entretien_de_synth%C3%A8se

Informations sur les nettoyants ménagers chimiques

http://www.vedura.fr/eco-geste/produits-menagers-polluent-environnement

http://www.energie-environnement.ch/maison/micropolluants

http://www.parlonsperroquet.com/picotine/poluons/

Quels produits naturels utiliser :

http://raffa.grandmenage.info/post/2006/04/24/Sommaire___Le_grand_m%C3%A9nage_dans_la_maison__guide_d_entretien_%C3%A9cologique_

 

Source : vivremieuxavecmoins.wordpress.com

 


 

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 16:07

 

 

Source : www.toutvert.fr

 

Légumes : dix recettes de conserves naturelles

par Alexandre le 18 juin 2013

 

 

Pour pouvoir garder plus longtemps les produits frais du marché ou de votre jardin, testez ces recettes de conservation naturelle. Et oubliez votre ouvre-boîtes…

 

DANS LE VINAIGRE

Le chou-fleur: séparer le chou en petits bouquets et l’immerger dans de l’eau bouillante salée. Égoutter et verser dans un bocal avec du vinaigre de vin additionné de poivre.

La jardinière: laisser tremper 5 minutes, dans de l’eau bouillante un peu salée, les légumes découpés en petits morceaux (carottes, courgettes, céleri, échalotes, chou-fleur, poivrons,fenouil, haricots, aubergines). Égoutter, laisser sécher, mettre en bocaux et verser du vinaigre bouilli avec du persil, basilic, ail,cannelle, sel. clou de girofle.

Les courgettes: laisser tremper 1 heure dans de l’eau, cou-per en petites rondelles et immerger dans de l’eau bouillante15 minutes. Égoutter et remplir des bocaux aux 3/4. Verser une préparation de vinaigre de vin de grains de poivre et de sel puis ajouter une couche d’huile d’olive. Laisser reposer et fermer.

DANS L’HUILE

Le basilic: laver ses feuilles à l’eau courante, sécher et verser dans un bocal plein d’huile d’olive, ce mélange pourra servir à assaisonner les salades.

Les courgettes: laisser tremper pendant 10 minutes les courgettes coupées en rondelles mélangées à de l’eau et du vinaigre et porter à ébullition. Égoutter, sécher, laisser reposer puis mettre les courgettes en bocal.

EN SAUMURE

Les olives: relever les queues, rincer plusieurs fois à l’eau froide. Mettre dans des bocaux avec 1/10 de leurs poids en sel marin gris et recouvrir d’eau. Rajouter de l’eau si nécessaire. Penser à enlever les couches de moisissures qui se forme en surface. Avant de consommer, rincer et tremper dans l’huile.

Les tomates: prendre 1 kg de tomates et percer chaque fruit de trois ou quatre trous à l’aide d’une épingle. Les placer dans des bocaux, les remplir d’eau additionnée de 20 g de sel marin gris par litre. Laisser reposer dix minutes et stériliser.

Les artichauts: couper le pied des artichauts, enlever les premières feuilles et partager en quatre. Les laver à l’eau citronnée et les mettre à frissonner dans de l’eau salée additionnée de vinaigre. Les mettre dans des bocaux avec de l’eau salée bouillie.Verser de l’huile d’olive.

Les haricots blancs: après avoir lavé les haricots blancs, les laisser dans de l’eau bouillante une quinzaine de minutes après épluchage. Égoutter et disposer dans un bocal avec du sel marin gris. Fermer hermétiquement Ne pas oublier de dessaler avant consommation.

Les asperges: laver les asperges et les couper à la taille du bocal. Les tremper dans de l’eau bouillante pendant 5 minutes. Rincer à l’eau froide et égoutter. Sécher les asperges avant de les serrer dans un bocal rempli d’eau bouillie, salée et vinaigrée.Recouvrir d’une couche d’huile d’olive et fermer.

 

 

DÉCOUVREZ AUSSI : 5 ingrédients naturels pour cheveux secs

A LIRE AUSSI : Le Nutella maison sans huile de palme

 

 

Source : www.toutvert.fr

 

 

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31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 18:38

 

 

Source : lesincroyablesalaune.wordpress.com

 

L’autosuffisance alimentaire est en marche !

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Comme Leeds, voulez-vous rejoindre le calendrier 2018 de Todmorden ? Oui, vous avez bien lu, la ville de Leeds, du comté du Yorkshire de l’Ouest, dans le nord de l’Angleterre se lance avec ses 700.000 habitants, ils s’engagent tous azimuts pour être autonomes et vont réussir, c’est déjà bien parti comme pour plus de 50 communes en Angleterre.  L’autosuffisance alimentaire est en marche !

 

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Toutes les écoles participent, de la maternelle au collège et au lycée, jusqu’à l’université. Comme à Todmorden, les cours de récréation sont transformées en jardins potagers par les élèves qui produisent les fruits et légumes qu’ils mangent à la cantine. L’enseignement de l’agro-écologie fait partie de tous les programmes scolaires. Les campus universitaires deviennent des espaces d’expérimentation de l’agriculture urbaine par la participation citoyenne, comme à l’université Champollion à Albi, ou à l’Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand, ou encore sur les terrains de la Fac d’Angers. C’est aussi le cas aux États-Unis, à New-York à présent, plutôt que dépenser des dizaines ou des centaines de milliers d’euros ou de dollars pour tailler les platanes, soigner les rosiers et tondre les gazons, de plus en plus de collectivités transforment leurs espaces en paysages comestibles avec la participation des habitants ravis.

 

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Cinq ans pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, avec les Incroyables Comestibles, c’est aujourd’hui possible. La population de Todmorden s’est fixé 10 ans pour atteindre 100 % d’autosuffisance alimentaire en s’approvisionnant en nourriture exclusivement locale sur un rayon de 50 miles, soit sur une aire de 80 kilomètres à la ronde autour de la ville. En octobre 2011, une enquête a révélé de 83 % des produits consommés par les ménages provenaient du local. Et ce que Todmorden a réalisé en 4 ans, il est à présent possible de le faire en 10 mois, le temps d’une saison et de sa récolte car toute l’expérience Incredible Edible est partagée gratuitement avec toutes les collectivités qui le désirent. C’est le choix que la ville de Leeds a fait à son tour.

 

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En transformant l’espace public en jardin potager GÉANT et gratuit, la nourriture à partager devient une ressource ABONDANTE alimentée par TOUS et accessible à CHACUN.

Avec les INCROYABLES comestibles, si chacun fait un geste, on change la VILLE. Et si on s’y met TOUS, on change le MONDE !

 

 

 

Quand tout le monde s’y met, ça change tout. S’il faut le voir pour le croire, alors regardez la vidéo, ça se passe à Leeds en ce moment-même, cliquez sur le lien ICI.

Si vous souhaitez faire la visite et découvrir la Green Route de la co-création joyeuse au sein du processus de l’abondance partagée des incroyables comestibles sur le site, vous êtes cordialement invités à entrer par la grande porte, vous y êtes attendus en fête par les enfants qui ont préparé votre venue avec les citoyens jardiniers – cuisiniers – musiciens des Nouveaux Territoires du Nouveau Paradigme. L’entrée se situe là où tout à commencé, c’est-à-dire à Todmorden, au Royaume-Uni d’Angleterre.

Le lien vers la Parade Festive se trouve ICI.

 

 

 

À propos

Simple citoyen jardinier solidaire, co-fondateur du mouvement participatif des Incroyables Comestibles en France au sein de la démarche participative sans frontière Incredible Edible Todmorden.

 

 

Source : lesincroyablesalaune.wordpress.com

 

 

 

 

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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 19:03

 

Source : http://www.youtube.com

 

 

 

 

Comment financer le revenu de base ?

Publiée le 28 déc. 2013

Une émission de Radio Ici & Maintenant avec les éconmistes Yoland Bresson, Marc de Basquiat et Amaru Mbape qui explorent et détaillent les différentes approches de financement d'une allocation universelle en France.

Le site de la radio Ici & Maintenant : http://www.icietmaintenant.com/
Pour signer l'initiative européenne : http://basicincome2013.eu/
En savoir plus sur le revenu de base : http://revenudebase.info/

 

Source : http://www.youtube.com

 


 

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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 18:37

 

Source : www.midilibre.fr

 

Millau : la table d'hôtes Cak’T témoigne de sa solidarité avec les bols de soupe en "attente"
JÉRÉMY BEAUBET
30/12/2013, 06 h 00 | Mis à jour le 30/12/2013, 10 h 59
La restauratrice Evelyne Fournier est la première à Millau à s’engager dans cette démarche citoyenne.
La restauratrice Evelyne Fournier est la première à Millau à s’engager dans cette démarche citoyenne. (E. T.)

Vous payez deux soupes mais vous n'en consommez qu'une. L'autre, "en attente", est ensuite notée sur un écriteau placé en vitrine, et offerte à une personne démunie. Voilà la brillante initiative que vient de lancer la table d’hôtes de la rue de La Capelle. 

C’est l’idée la plus touchante mise en place en cette fin d’année en pays millavois. Il y a trois semaines, le principe des bols de soupe “en attente” a fait discrètement son apparition en ville, précisément sur la carte de Cak’T, la célèbre table d’hôtes "sucré-salée" que tient Évelyne Fournier dans un petit recoin de la rue de la Capelle.

En pratique, cela signifie que les clients peuvent commander, une fois à table, deux bols de soupe “maison” mais n’en dégusteront qu’un. Le second - payé un euro seulement - étant destinée à une personne "qui n’en a pas forcément les moyens", explique la patronne de ce lieu enchanteur.

Le nombre de bols en attente est affiché sur la vitrine 

Elle le reconnaît, ce n’est pas son idée. "J’ai découvert ce principe il n’y a pas longtemps, par le biais d’une émission à la télé qui parlait des cafés “en attente” à Paris, explique Évelyne avec enthousiasme. J’ai trouvé ça super et j’ai cherché un moyen de le décliner chez moi". Après mûre réflexion, son choix s’est porté sur ses soupes bio dont la notoriété se transmet de palais en gosier depuis maintenant huit ans.

"Au départ, j’ai amorcé la pompe moi-même en glissant deux euros dans la coupelle que j’ai installée exprès sur mon comptoir. Deux euros pour les deux premières soupes. Mais, très rapidement, ma clientèle s’y est mise sans que j’aie à lui forcer la main, ce que je me voyais mal faire de toute façon."

Agréablement surprise par "la générosité" de ces clients, Évelyne Fournier a désormais pris l’habitude d’afficher tous les jours le nombre de bols de soupe en attente sur sa devanture afin que les passants "dans le besoin" soient au courant et n’hésitent pas à franchir la porte. "Pour l’instant, confie-t-elle, cinq personnes, et pas seulement des SDF, ont osé entrer et en profiter. J’espère qu’il y en aura de plus en plus. Je sais que ce n’est pas une démarche facile mais je peux dire qu’elles sont contentes. Généralement, je leur dis de venir après le service. Elles peuvent ainsi profiter de la chaleur et boire le bol de soupe sans se presser, en lisant le journal par exemple, et surtout sans avoir l’impression d’abuser."

"Ça pourrait donner des idées à d’autres..."

Samedi midi, Cak’T comptait une dizaine de bols de soupe solidaires d’avance. "Le défi maintenant, c’est de faire connaître le principe au plus grand nombre. Qui sait, ça pourrait aussi donner des idées à d’autres commerçants". À Paris, mais aussi ailleurs en Europe, notamment en Italie et en Belgique, les initiatives de ce genre sont nombreuses à voir le jour ces temps-ci. Dans les cafés mais aussi les pizzerias et les sandwicheries. En cette période hivernale, il faut se réjouir d’un tel effet boule de neige...

 

 

Source : www.midilibre.fr

 

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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 18:27

 

Source : www.rue89.com

 

Good coop’ 30/12/2013 à 17h03
On a visité le « supermarché socialiste » de New York

Texte et photos Sophie Caillat

 

Pas cher, bio et malin : un supermarché new‑yorkais géré par ses clients prospère depuis quarante ans. Le concept doit être décliné à Paris. Visite guidée d’un lieu sans pareil.

 


A la Foodcoop de Brooklyn, au rayon légumes (Sophie Caillat/Rue89)

 

(De New York) Quarante ans après sa création, la Food Coop de Park Slope (PSFC), à New York, va faire un petit à Paris. La Louve ne compte ouvrir dans le XVIIIe arrondissement qu’en 2015, mais il a déjà dépassé ses objectifs de levée de fonds sur Kiss Kiss Bank Bank, avec plus de 40 000 euros collectés. Les futurs bénévoles se pressent, espérant faire leurs courses pour 20% à 40% moins cher qu’ailleurs.

A la Coop [PDF] de Brooklyn, les 16 200 membres travaillent gratuitement 2h45 toutes les quatre semaines pour faire tourner la boutique – 75% de la main-d’œuvre est donc bénévole.

Rue89 a visité ce lieu sans pareil avec Joe Holtz, premier des 60 salariés et désormais directeur général. Son slogan ? « “La nourriture pour les gens, pas pour le profit” : on a fait ça pour nous, parce qu’on ne pouvait pas s’acheter à manger.  » Dans l’Amérique des années 2010, c’est encore pire, surtout si l’on veut manger bio.

 

                                                                                                                                                                                                                             1 Espace livraison : un « valet » pour remplir le coffre

 

A la Coop, il n’y a pas de parking, contrairement à la plupart des supermarchés américains, mais un valet peut vous raccompagner chez vous ou à votre voiture. C’est l’une des tâches proposées aux 500 bénévoles qui, chaque jour, font tourner le magasin.

Whole Foods, la grande chaîne de supermarchés bio, doit ouvrir prochainement dans ce quartier, avec un parking pour la clientèle. Mais la Food Coop ne craint pas la concurrence, puisqu’elle n’est pas dans l’économie de marché.

 

                                                                                                                                                                                                                              2 Au sous-sol, on découpe le fromage et on prépare les épices

 

Les bénévoles se répartissent en équipes et font leurs 2h45 ensemble toutes les quatre semaines à la même heure. Quand on en a rejoint une, normalement, on n’en change plus. A la cave, à côté du stock, un endroit est réservé au conditionnement des matières premières. Les coopérateurs découpent le fromage, pèsent et emballent condiments, tisanes et épices.

Ceux qui ont la tâche – plus pénible – de nettoyer le magasin bénéficient d’un temps de travail raccourci à deux heures.

 

                                                                                                                                                                                                                              3 A la caisse, Lucy trouve que le temps passe vite, les clients moins

 

Les caissières aussi sont des membres de la communauté. Lucy est affectée à ce poste, et même si elle n’a pas joué à la marchande quand elle était petite, elle trouve que le temps passe vite et que sa tâche lui permet de bien connaître l’ensemble de l’offre (plus de 8 000 produits). Les clients sont indulgents quand elle n’est pas assez rapide.

Mais quand elle repasse de l’autre côté de la caisse, elle trouve parfois pénible de devoir faire la queue. Elle s’organise pour venir en dehors des heures de trop grande affluence. Le week-end, la file d’attente peut aller jusqu’à une demi-heure.

C’est en clin d’œil à cette tradition-là que le journal de la Coop s’est appelé The Linekeeper’s Gazette (« le journal des gens qui font la queue »). «  Avant, c’était encore pire, nous avons étendu les horaires d’ouverture au fil des années. Maintenant, la Coop est ouverte 7 jours sur 7 (de 6 heures à 22 heures le samedi). Mais plus on a des horaires élargies et plus ça attire du monde  », explique Joe Holtz, «  pas très fier  » de devoir limiter le nombre de nouvelles adhésions.

 

                                                                                                                                                                                                                             4 Devant les casiers, des contrôles pour filtrer les nounous

 

Pas de vigile ici, mais un(e) bénévole qui vérifie les cartes à l’entrée et les tickets de caisse à la sortie. Chacun peut déposer son manteau et son sac en toile (offert par la Coop lors de l’adhésion) dans un casier à l’entrée, histoire de se sentir vraiment comme à la maison.

Mais attention, la sécurité a dû être renforcée après que «  l’affaire des nounous  » a porté un sale coup à la réputation de l’établissement. Dans ce quartier intello qui n’en finit pas de s’embourgeoiser, certains adhérents à l’emploi du temps trop chargé avaient choisi d’envoyer leur employé de maison bosser bénévolement à leur place – «  Le temps, c’est ce qu’on a de plus précieux  », philosophe Joe Holtz. Désormais, le contrôle à l’entrée se fait sur photo.

 

                                                                                                                                                                                                                             5 Dans les rayons : wasabi, fougère, daïkon, champignons... débordent

 

Le problème de la Coop, c’est le manque de place. Produits et affichettes débordent de partout. Si vous voulez une nouvelle marque de yaourts, vous le mettez dans le livre des suggestions.

Les acheteurs décident ensuite, en concertation avec la communauté, s’ils le mettent en rayon. Puis, comme partout ailleurs, si les nouveaux produits ne se vendent pas, ils sont retirés.

Ici, on trouve des pousses de wasabi et de fougère, du daïkon, treize sortes de champignons… et même, depuis 1991, de la viande (de l’agneau venu d’Australie, mais du bœuf uniquement nourri à l’herbe).

La bière a fait son introduction plus récemment (elle n’est pas vendue fraîche afin d’éviter qu’elle ne soit consommée tout de suite). Les produits sont majoritairement bio (sauf si la différence de prix est trop importante), et provenant de fermes locales (enfin, situées à moins de 800 kilomètres). (Photo : AFP.)

 

                                                                                                                                                                                                                             6 A la crèche, des nounous surbookées

 

Un service de baby-sitting gratuit permet de déposer ses enfants pour faire les courses ou prendre son tour de travail. Les nourrices sont évidemment des membres de la communauté.

Le nombre d’enfants est limité à douze s’il y a trois bénévoles pour s’en occuper, et à dix s’ils ne sont que deux : «  Il est recommandé de s’organiser autrement si vous voulez être sûr d’avoir une place  », souligne le règlement.

 

                                                                                                                                                                                                                               7 Dans les bureaux, on prépare la retraite

 

Parmi les 60 salariés de la Coop, 19 sont affectés à la coordination des bénévoles. La coopérative ajoute 21% sur le prix de gros et réalise depuis peu des bénéfices, qui sont réinvestis dans la baisse des prix.

Il faut aussi organiser le don des invendus à des associations caritatives, le recyclage de toutes les matières d’emballage, le compostage, la filière de recyclage des déchets électriques...

Et mettre en place des règles particulières pour certains membres. Ainsi, vous ne pouvez prendre votre retraite de la Coop et continuer à y consommer que si vous avez 65 ans et au moins vingt ans d’ancienneté. Les seuls autres motifs pour être exempté sont le handicap ou le congé maternité. Vous pouvez être radié si vous ne respectez pas les règles – une amnistie est quand même possible après une période de probation.

Au quotidien, la coopérative fonctionne comme une vraie communauté à l’américaine, avec ses événements organisés dans une grande salle, comme des cours de cuisine ou des fêtes d’anniversaire.

                                                                                                                                                                                                                               8 A la rédaction, on prépare le journal de la communauté

 

 


La couverture du « Linewaiters Gazette »

 

Une partie des bénévoles sont affectés à la réalisation du Linewaiter’s Gazette, le journal de la communauté. On peut lire dans un numéro récent un article titré : «  Galettes de riz et chips d’algue  : les conséquences de Fukushima sur la nourriture  ».

Un autre revient sur un documentaire consacré à la gentrification de Brooklyn et réalisé par une des membres de la Coop.

Dans les colonnes se trouvent aussi une foultitude d’annonces pour les soirées de la communauté  : soirée jeux pour tous les âges, soirée « savoir quand prendre sa retraite », cours de BodyTalk (science du toucher) ou pour apprendre la photo avec son iPhone… De quoi occuper toute sa semaine avec les coopérateurs.

 

Source : www.rue89.com


 

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23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 14:17

 

Source : http://scinfolex.com

 

Proposer des "grainothèques" en bibliothèque pour favoriser le partage des semences libres

Mon intérêt pour les biens communs m’a peu à peu fait découvrir la problématique des semences, dont les enjeux sont aujourd’hui considérables et rejoignent par certains côtés ceux de la Culture libre. J’ai eu déjà eu par exemple l’occasion sur S.I.Lex de consacrer des billets à des projets de licences libres appliquées aux semences ou à la question du domaine public végétal.

Alors que les semences constituent un patrimoine millénaire qui s’est développé par le biais du partage de graines entre paysans, cette pratique est aujourd’hui fragilisée par des restrictions légales, faisant courir un risque à la biodiversité. Les variétés végétales tout comme les oeuvres de l’esprit, peuvent en effet être saisies par la propriété intellectuelle, par le biais de certificats d’obtention végétale ou de brevets protégeant les intérêts de l’industrie semencière. Le mois dernier, la discussion au Sénat d’une loi sur la contrefaçon a fait rejaillir de nombreuses inquiétudes, dans la mesure où la production de semences par les agriculteurs, voire même par des jardiniers amateurs, pourrait finir par être assimilée à une forme de "piratage" .

Le sujet est donc de première importance et récemment, une initiative a attiré mon attention. L’Association Graines de Troc, qui développe une plateforme en ligne d’échange de semences, propose en effet à des bibliothèques d’accueillir des "grainothèques", sous la forme de boîtes en carton contenant des sachets de graines. Les usagers de la bibliothèques sont invités à venir piocher dans ces boîtes des graines, correspondant à des variétés traditionnelles ou paysannes, pour les cultiver dans leur jardin ainsi qu’à se documenter sur la manière de produire leurs propres semences pour alimenter la grainothèque à leur tour.

 

 

Souhaitant en savoir davantage sur cette idée que je trouve excellente, j’ai posé quelques questions à Sébastien Wittevert à l’origine du projet Graines de troc, qui a eu la gentillesse de bien vouloir y répondre.

La médiathèque de Lagord en Charente maritime a déjà adopté une de ces grainothèques proposées par Graines de Troc. J’espère que la lecture de ces lignes pourra contribuer à susciter d’autres vocations parmi les bibliothécaires en France. Aux Etats-Unis, le "prêt" de graines se pratique déjà dans certaines bibliothèques, à côté du prêt de livres ou de DVD, avec des programmes parfois ambitieux comme celui de la Richmond Public Library en Californie. Il serait intéressant que cette démarche se développe en France, afin que les bibliothèques deviennent un lieu où se croisent les Biens communs de la Connaissance et ceux de la Nature.

 1) Pourrais-tu nous présenter brièvement la plateforme Graines de Troc et les objectifs que vous poursuivez ?

La plateforme est issue d’une initiative individuelle, suite à une prise de conscience. Il s’agissait de faire de son mieux pour défendre la biodiversité cultivée, dont l’état est très préoccupant. Nul besoin d’être spécialiste pour s’en rendre compte

http://grainesdetroc.fr/

 

Encouragé par les membres et les nombreux soutiens, nous nous sommes réunis en association pour poursuivre collectivement nos objectifs.

Nous avons conçu un système d’échange innovant de graines par voie postale. Ce système met virtuellement en commun l’ensemble des semences proposées par chacun des troqueurs et les échanges sont facilités par une sorte de monnaie virtuelle, les "jetons". Malgré sa jeunesse, l’efficacité du système est remarquable : après un an de rodage, 3000 échanges de variétés en 2013, actuellement 600 par mois, pour 1250 troqueurs, et 1300 variétés différentes disponibles de légumes et de fleurs.

Le partage des savoir-faire associé à la reproduction de semences étant tout aussi essentiel, nous y dédions la plateforme, de par les ressources disponibles, la mise en avant des échanges locaux, des rencontres, des ateliers et formations sur la reproduction de semence. Nous essayons d’inciter le jardinier, mais, finalement, tout citoyen à reprendre en main la question fondamentale de la semence. Quelque chose se joue en ce moment auquel nous devons prendre part. C’est de l’avenir des semences de notre patrimoine commun dont il s’agit. Au moins être conscient, au mieux agir.

2) Pourquoi mettre l’accent sur le partage des graines ? En quoi cette pratique est-elle importante et contribue notamment à la biodiversité ?

C’est par le partage qu’elles ont voyagé et nous sont parvenues. C’est un geste ancestral qui a construit véritablement la biodiversité.

Chacune de nos espèces s’est lentement adaptée dans un champ ou un jardin, puis partagée dans un autre, avec parfois des différences, qui a la longue, ont véritablement construit une immense diversité de variétés de légumes.

L’accès libre a cette biodiversité est essentiel afin de pouvoir la conserver, et l’entretenir dans la diversité de nos environnements, idéalement localement, pour que s’exprime le potentiel de chaque variété.

L’abondance et la profusion des graines invite naturellement à leur partage.

En ce qui concerne les agriculteurs, la législation menace ce geste, ainsi que, c’est d’actualité, la simple reproduction de ses propres graines.

Je ne vois pas comment pourrait se concrétiser une interdiction de partager ou reproduire nos graines au jardin, mais aujourd’hui, peu importe puisque la majorité des semences des jardins provient bien, en amont, des agriculteurs.

C’est la que le partage, des graines ET des savoir faire pour les reproduire semble particulièrement important.

3) Quelle est la différence entre les semences traditionnelles ou paysannes, dites "libres" et les semences issues de l’industrie semencière ? Pourquoi y a-t-il un enjeu à favoriser les premières ?

L’industrie semencière répond au seul objectif du profit et non à celui "de nourrir la planète".

Ce n’est pas celui des semences traditionnelles qui étaient d’être adaptées à chaque usage, à chaque terroir, à chaque façon.

Généralement mieux adaptées et rustiques, elles ont pas ou peu besoin d’engrais ou pesticides.

Les agriculteurs ont confié leurs semences à cette industrie qui proposa de moderniser les rendements à grand renforts de lucratifs machines, engrais et pesticides.

Dès lors les semences traditionnelles n’apportant pas ou peu de profits complémentaires sont progressivement retirées des catalogues, et non entretenues, disparaissent.

Aujourd’hui, on ne mange plus une tomate pour son goût, mais pour sa résistance aux chocs..

Ajoutez le fait que la concentration de ces entreprises semencières, la ou jadis chaque paysan assurait l’entretien d’une petite partie d’une immense richesse variétale, aujourd’hui crée une inévitable standardisation des semences proposés, et vous comprendrez l’origine de l’effondrement de notre biodiversité cultivée, constatée par la FAO.

 

 

Ce n’est pas sans intérêts financiers puisque, ne pouvant plus reproduire ses semences, techniquement par la généralisation des semences hybrides, ou légalement par brevet ou interdiction, l’agriculteur, comme le jardinier doit recourir chaque année à l’achat des graines, quel qu’en soit le prix.

A mon sens, nous devons rapidement regagner en autonomie en nous ré-appropriant les semences libres avec les savoir-faire associés.

Chose que l’on nous présente bien entendu comme irréaliste, alors qu’autrefois nous le faisions tous, ainsi s’étant construite la diversité.

4) Vous proposez à des bibliothèques d’installer des "grainothèques" dans leurs locaux pour favoriser le partage des semences ? En quoi consiste exactement cette initiative et comment vous est venue l’idée d’associer des bibliothèques à votre démarche ?

Il s’agit d’une simple boite, disposée dans un endroit public, ou chacun peut y déposer et y prendre les graines de son choix. Une explication est proposée pour expliquer la démarche.

C’est une pratique courante qu’une semence se "prête", et se "rende" après avoir fait des petits. Ce n’est pas pour rien que le concept est déjà bien développé dans les bibliothèques notamment aux États-Unis.

 

 

Ce qui est nouveau peut être, c’est de les planter à la mode des Incroyables Comestibles, et d’inviter à l’essaimage. En phase avec les objectifs de ce mouvement qui propose la "nourriture à partager", nous proposons les "semences à partager".

D’autres lieux s’y prêtent : écoles, lieux alternatifs, locaux associatifs…

Attention, ce n’est pas une vocation conservatoire qui demande des compétences précises et une logistique plus importante.

Il n’est pas question de faire n’importe comment non plus. Nous invitons les jardiniers à comprendre et apprendre les techniques simples pour reproduire leurs semences.

Beaucoup pensent qu’il est facile de récupérer des graines de courges, et bien plus compliqué pour la tomate. C’est pourtant l’inverse..

Dans toute chose il faut savoir ce que l’on fait. La règle du jeu est dans la boite. Nous prenons le parti de faire confiance.

Schématisons qu’une graine en donne 100, (pour la salade c’est 10000, les courges 200) il suffirait donc qu’une personne sur 100 qui en prenne, dépose à son tour un sachet de graines pour que la boite "fonctionne".

 

Les perspectives ouvertes par cette initiative semblent  prometteuses… si on considère la sensibilisation, les graines prises semées dans les jardins, l’apprentissage, le don, le partage, sans compter que certains ne vont pas en rester là pour aller plus loin encore.

Il me semble important de sensibiliser au-delà de la sphère jardinière. Les graines doivent sortir des jardins, et regagner une place essentielle dans l’esprit de tous, comme le sont les livres, pas seulement pour les libraires, les greniers ou les rats.

Je vous rassure, nous ne pensons pas que les grainothèques vont remplacer le travail de nos semenciers militants, tout comme les bacs Incroyables Comestibles ne vont pas nous empêcher de nous retourner vers nos maraîchers locaux. Au contraire, elles interrogent et c’est cela le but. Nous avons besoin de nous reposer les bonnes questions, être ensemble, dans le partage et la construction. C’est essentiel pour les défis qui nous attendent.

Nous avons semé des graines de grainothèque. Et bien, étonnement, elles poussent.. Ce sont déjà 5 grainothèques qui ont été installées en France.

5) Certains considèrent les bibliothèques comme des "fabriques du citoyen". Sur le site de Graines de Troc, le partage des semences est présenté comme une forme d’engagement citoyen. Est-ce que tu peux développer cet aspect ?

Alors pour le moment, ce sont plutôt des citoyens qui fabriquent des grainothèques …

Alors qu’aujourd’hui une majorité de gens voient la protection de l’environnement comme une priorité absolue. Ce n’est pas l’impression que me donnent nos élus.

 

 

Concernant les semences, on peut rêver que l’industrie change ses pratiques. Les agriculteurs et maraîchers subissent d’insupportables pressions pour pouvoir s’en occuper.

Il ne reste donc que le jardinier et le citoyen, capables du sursaut, et pour épauler agriculteurs et collectifs engagés. Et je crois que c’est ce qui se passe un peu partout. A défaut d’une démarche publique, le citoyen finit par prendre le taureau par les cornes. On ne compte plus les projets de reconversions et de retour à la terre..

Considérant cela, il peut légitiment paraître difficile de trouver l’énergie de signer et relayer les multiples pétitions, qui de toute façon n’arrivent même pas sur les bureaux. Il est urgent de se mettre au travail pour conserver ces graines.

Il faut trouver des solutions, par l’échange et la conservation dans les jardins, mais aussi, et c’est indispensable, dans les champs de nos agriculteurs.

A notre niveau, nous essayons d’inspirer et d’apporter à chacun les moyens d’agir concrètement depuis chez lui, en semant, en récoltant et en partageant ses graines.

Le jeton qui permet que le site fonctionne aussi simplement, est une belle expérience du concept des monnaies complémentaires, un outil de la transition.

La grainothèque, c’est une invitation à se mobiliser : un petit geste d’insubordination, une petite désobéissance civile, une liberté prise ici quand on nous la menace ailleurs, une façon de dire que nous trouverons de toute façon un moyen de prendre soin de nos semences.

On ne demande pas à ce que nous redevenions tous jardinier mais d’autres formes d’engagement existent. Il y a toujours le soutien financier aux collectifs (Réseau Semences Paysannes, Kokopelli, ou même nous. Plus concrètement, les amaps par exemple sont un excellent outil pour favoriser des pratiques différentes. De nombreux agriculteurs ont besoin de notre soutien lorsqu’ils ont le courage de prendre un autre chemin.

Une autre forme d’engagement : avec quelques personnes issues du groupe local colibri (pays rochelais), nous essayons de nous pencher sur la question de la semence. Nous avançons, citoyennement, pas si lentement que cela, nous nous organisons, semons, apprenons.. Nous avons notamment inaugurer la première grainothèque, nous nous intéressons aux semences locales, nous proposons des ateliers, et nous nous engageons à apporter notre aide à un magnifique programme de conservation local de 7000 variétés potagères.

Pour saisir l’enjeu général, j’essaye parfois de me représenter mentalement :

Chaque graine de chaque variété a été semé, récolté, année après année, transmise de génération en génération, de jardins en jardins et de peuple en peuple, partout sur la planète depuis 10000 ans, avec bienveillance..

Excusez moi pour la répétition : partout sur la planète, de peuple en peuple, de jardins en jardins, de génération en génération, chaque variété, chaque graine semé… en s’adaptant ainsi à nos usages, à nos environnements.

Je crois, aujourd’hui, qu’il est question de savoir ce que l’on fait de tout ça, et d’être un maximum à être sûrs de ce que l’on va en faire.

6) Concrètement si des bibliothèques veulent mettre en place une grainothèque, quelle est la démarche à suivre et peut-on vous contacter ?

Oui, n’hésitez pas à nous contacter, que ce soit pour parler de la démarche, commander un kit ou pour partager la bonne nouvelle de l’inauguration.

Pour l’installation, si c’est la bibliothèque qui le souhaite, c’est facile, si vous souhaiteriez que votre bibliothèque en héberge une, il faudra convaincre le responsable..

Passé ce cap, nous invitons à construire sa propre boite, et s’approprier la démarche. Il est très facile de transformer un simple carton en un joli présentoir.

Nous proposons sur le site les documents et visuels à imprimer. Mais nous proposons aussi une grainothèque en kit, avec les documents, et quelques graines.

 

 

Il est nécessaire de s’en occuper à minima, en remplaçant les modes d’emplois épuisés, aussi nous conseillons qu’il y ait un référant, mais la bibliothèque peut très bien y veiller.

Ce n’est pas grave si la boite ne contient plus de graines, c’est une invitation au dépôt.

C’est peut être la première chose à faire ensuite : proposer aux jardiniers du coin d’amener les premières graines lors de l’inauguration.

Nous avons quelques suggestions pour les bibliothèques qui souhaitent y associer un fonds documentaire.

N’hésitez pas à partager les photos de la grainothèque que vous installerez, de l’inauguration, et célébrons ensemble nos actions. C’est très motivant de voir pousser les grainothèques sur une carte !

Ensuite, c’est comme au jardin, pour voir ce que cela donne, il faudra faire preuve de patience.

***

Site internet : http://www.grainesdetroc.fr

Page Facebook :www.facebook.com/Grainesdetroc.fr

Grainothèque : www.grainesdetroc.fr/got/

 

 

Source : http://scinfolex.com

 


 

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 19:29

 

Source : rue89.com

 

Témoignage 18/12/2013 à 17h24
Vivre sans argent en France, pas si difficile que ça
Benjamin Lesage | voyageur

 

 

 

Après trois ans passés en Amérique sans un sou, Benjamin Lesage et sa compagne ont un projet fou : monter une communauté sans argent, dans le sud de la France.

Après avoir passé trois ans sur le continent américain à « vivre sans argent », c’est-à-dire sans salaire, me voici de retour en France. Ce choix de vie fonctionnait plutôt bien outre-Atlantique et j’étais curieux de voir comment la France et les Français réagiraient à ce genre d’initiatives.

Making of

Depuis que Benjamin Lesage a ouvert son porte-monnaie de voyageur sans argent à Rue89, nous avons gardé contact. Il est rentré en France fin avril avec sa femme, Yazmin, rencontrée au Mexique.

Le jeune couple a un projet fou : monter une communauté sans argent, dans le sud de la France.

Cet été, ils sont partis sur les routes – toujours sans le sou – pour visiter des éco-lieux et essayer de trouver l’endroit idéal pour démarrer leur projet, Eotopia. Benjamin avait alors partagé sur le site son carnet de voyage.

Dans Eotopia, éco-lieu végétalien, « tout sera gratuit, dénué d’échanges commerciaux ». Via leur site, Benjamin a déjà reçu pas mal de candidatures mais pour démarrer, ils ont déjà besoin d’un terrain qu’une institution serait prête à leur céder gratuitement, en échange de services. Emilie Brouze

Le lieu d’expérimentation fut déterminé par une soudaine rage de dent, partie sensible de mon anatomie qui, pendant mon voyage, n’a cessé de me rappeler que la vie sans argent est compliquée, voire impossible lorsque elle n’est pas accompagnée d’une hygiène de vie impeccable.

J’étais à Belfort lorsque la douleur surgit et je me mis immédiatement en quête d’un dentiste. Sans revenu, je n’avais pas droit à la sécurité sociale et, sans carte vitale, je m’attendais à quelques complications.

Je tentais ma chance chez la dentiste de ma sœur, à Belfort, et je lui racontais mon histoire brièvement, essayant d’expliquer dans un compte-rendu concis pourquoi je ne voulais pas utiliser d’argent. En guise de réponse, elle m’indiqua le siège de consultation pour me faire une estimation des dégâts.

Sans tarder, elle me soigna la dent qui me faisait souffrir et me fit un devis pour le reste : j’en avais pour plus de 1 000 euros de travaux dentaires.

Elle me fixa un autre rendez-vous pour que nous parlions de ce que je pouvais faire pour elle mais, « a priori, il n’y a pas de problèmes ».

Je débroussaillais le terrain du cabinet de dentiste

Cette nouvelle était réjouissante : j’étais bien étonné de tomber du premier coup sur une dentiste prête à faire une exception et me soigner sans couverture médicale. Je m’organisais aussitôt pour récupérer ma nourriture, glanant les fruits et légumes à la fin des marchés, visitant les conteneurs du Leader Price le mardi soir, réussissant même à établir un contact avec la patronne d’un supermarché bio qui, en soutien de mon initiative, me laissa récupérer les invendus trois fois par semaine.

Pour le logement, ma sœur avait une chambre de libre et plusieurs travaux à effectuer en échange desquels je pouvais compenser mon squattage.


A Belfort, en août 2013 (DR)

J’étais le premier surpris : vivre sans argent en France ne paraissait pas plus difficile que ça. Chaque jour, je débroussaillais le terrain du cabinet de dentiste, coupais les thuyas et élaguais quelques arbres.

Très vite, la dentiste fut à court d’idée. Le seul véritable souci était de trouver quelque chose à me faire faire. Dans une économie, c’est souvent le problème et c’est sûrement pour cette raison qu’il y a bien longtemps, la monnaie fut crée.

Elle m’envoya chez sa mère, une adorable dame de 84 ans qui se sentait un peu seule dans sa grande maison et avait besoin de compagnie et d’aide pour entretenir son jardin, faire les foins sur son terrain et décaper son portail, entre autres.

La confiance, centrale dans une économie de don

Cette expérience illustre parfaitement ce à quoi aspire une éventuelle économie de don.

Une personne X, a besoin d’un service – ici des soins dentaires – une personne Y décide de rendre ce service mais, n’ayant pas vraiment besoin d’aide, demande à une tiers personne d’embaucher la personne X. Cette relation est possible grâce à la confiance, lien inhérent à toute économie.


Benjamin en train de faire des travaux, en Ariège (DR)

Dans notre économie actuelle, la confiance est monopolisée par les banques et les billets. Si l’argent est si important c’est parce que nous lui faisons confiance, nous savons qu’avec tant d’euros, nous pourrons obtenir ce dont nous avons besoin.

L’exemple ci-dessus se base sur la même confiance, sauf qu’au lieu d’être dirigé à un billet ou un établissement, elle vise directement une personne.

Cette expérience m’amène à vraiment croire qu’une telle économie peut être mise en place. Un économiste américain y croit sérieusement. Charles Eisenstein explique dans son livre « Sacred Economics » (Evolver Editions, 2011) qu’une société où la confiance est « relocalisée » en autrui, une société sans argent, est possible voire nécessaire.

 

 

« Sacred Economics » avec Charles Eisenstein (en anglais)

Selon cet économiste, il est évident qu’une économie basée sur le don est la suite logique pour l’être humain. Quelques conditions subsistent cependant. Notre économie de marché doit se convertir en économie de partage, transition nécessaire à l’économie de don. Cette conversion doit être globale pour fonctionner et n’est plausible que si le système économique et social est morcelé en milliers de communautés d’environs 200 habitants.

200 étant le nombre de visages qu’un être humain moyen serait capable de reconnaître. Pour faire confiance à autrui, il faut connaître autrui ou, du moins, le reconnaître.

Ces communautés seraient auto-suffisantes socialement, économiquement et énergétiquement. Chaque communauté devra pouvoir satisfaire ses besoins primaires. Pour le reste, chaque groupe pourra fabriquer des produits spécifiques qu’ils échangeront où tout simplement donneront aux communautés voisines – sachant que ceux-ci feront de même.

Première réunion pour Eotopia

Une fois mes dents réparées, nous avons organisé une réunion sur Eotopia, notre projet de communauté, fin octobre à Fribourg. L’école Waldorf, une école alternative, nous a prêté ses locaux gratuitement pour organiser notre réunion.

Cette première rencontre fut brève, juste deux jours, mais très enrichissante et nous savons désormais que nous pouvons compter sur une trentaine de personnes, la plupart originaires de France et d’Allemagne.


Durant notre réunion Eotopia, à Fribourg, fin octobre 2013 (DR)

Ensemble, nous avons décidé de concentrer nos recherches sur le sud de la France. Nous avons rédigé une lettre de présentation que nous allons envoyer aux élus et à certaines institutions publiques et religieuses pour demander des terrains.

Nous avons rencontré plusieurs personnes qui ont obtenus des terrains gratuitement par une mairie avec, en échange, la promesse d’installation d’une Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap). Notre projet n’est pas commercial mais nous espérons pouvoir obtenir une faveur similaire en échange de tous les services que nous pourrons offrir à la communauté.

Une caravane chauffée contre du bricolage

La question de la région n’est toujours pas réglée. Nous venons de passer un peu plus d’un mois dans une caravane chauffée au bois chez Dom, une cuisinière qui tient une ferme en Ariège. En échange de quelques heures de bricolage et de maraîchage chaque jour, nous avions ce logement et la nourriture assurée. Mais si l’Ariège est une zone idéale – la population étant très ouverte à ce genre d’initiatives –, le climat y est rude et un peu trop humide en hiver.


La caravane chez Dom, en Ariège (Benjamin Lesage)

Nous sommes donc repartis sur Toulouse pour passer l’hiver et y installer notre base de transition. Nous avons trouvé une adorable mère de famille qui peut nous accueillir dans sa maison en échange de travaux divers, d’assistance dans les tâches quotidiennes et la garde de son enfant.

La vie urbaine reste la plus appropriée pour notre période de transition et nous sommes en plein démarchage des boutiques bio et autres commerces pour leur proposer des échanges de services et de nourriture. L’idée étant de créer un réseau de don, où la confiance serait la seule monnaie. Une transition urbaine en attendant de trouver le bon terrain.

 

 

Source : rue89.com

 

 

 

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 16:07

 

Source : rue89lyon.fr

  • 9:00 - 17 décembre 2013
  • par Leïla Piazza
A Lyon, une boulangerie bio livre à vélo et carbure à l’autogestion

 

 

Un boulanger qui ne travaille ni la nuit ni le week-end, c’est possible. Depuis deux ans, une bande d’idéalistes fait du pain bio, livré en vélo à Lyon. Et comme si le pari n’était pas assez fou, la coopérative, « La Miecyclette » vise l’autogestion.

 


Emmanuel et Rachid au pain

Emmanuel et Rachid sortent la dernière fournée de pain du four à bois. © Leïla Piazza / Rue89Lyon


 13h30 : la dernière fournée de pain de la journée sort toute chaude du four à bois, aussitôt mise en sac et chargée sur un vélo triporteur à assistance électrique. L’idée de cette boulangerie lancée en février 2012 pouvait paraître farfelue.

Créer une entreprise qui fait du pain bio selon des techniques ancestrales (pétrin à la main, four à bois), le tout livré en vélo dans l’agglomération lyonnaise pour limiter le bilan carbone de l’entreprise.

Mais au bout de presque deux ans d’expérience, le bilan est plutôt positif, annonce fièrement Rachid, l’un des quatre membres de la Miecyclette :

« Tout ce qu’on avait idéalisé, on l’a mis en place ».

Les trois créateurs de la Miecyclette (Emmanuel, Rachid et Christophe), seront bientôt rejoints par une quatrième personne (Julien).

 

Le pain est doublement bio

Le pain est à la fois doté du label AB et certifié Nature en Progrès.

« C’est un label plus large, explique Rachid. Cela implique des critères en terme de pollution mais aussi sur la manière de travailler. »

Les ingrédients sont soigneusement choisis : farine bio moulue sur une meule en pierre, sel de Guérande d’un producteur artisanal, graines bio et locales. Même l’eau est filtrée pour enlever le chlore.

 

« Mettre la main dans le pétrin »

Mais il n’y a pas que la composition du pain qui fait la différence. A la Miecyclette, le pain est fabriqué « à l’ancienne ». C’est-à-dire avec un minimum de machines. Il est pétri à la main, avec du levain (et non pas de la levure chimique) et cuit dans un four à bois.

Un savoir-faire enseigné à Rachid par un boulanger de Villefranche-sur-Saône, lorsque celui-ci préparait son CAP boulangerie. Une méthode que Rachid a ensuite transmise à ses collègues, comme à Julien :

« Ca lui semblait évident de continuer comme ça. Mais il y a aussi des raisons plus philosophiques et politiques. On a une réflexion sur l’aliénation que représente le fait de travailler avec des machines. »

Son collègue, Christophe, explique :

« Lorsque tout est mécanisé, on ne travaille plus à un rythme humain. C’est une mini-usine. Et puis, pour sentir ce qu’on fait, il faut mettre la main dans le pétrin. On peut ressentir où en est la pâte, son niveau d’humidité, etc. »

levain Miecyclette

Ici, le pain est fait avec du levain et pas de la levure chimique. ©Leïla Piazza / Rue89Lyon

 

Pour la baguette, on repassera

Le résultat de ces techniques ? Ici, il ne faut pas venir acheter une baguette. On ne trouvera que des gros pains de 1kg, compacts, qui se conservent et vendus au poids. Et de différentes sortes : complet, demi-complet, blanc, au sésame, au tournesol et au lin, aux raisins et aux noisettes ou encore à la farine de petit épeautre…

Le mode de vente est lui aussi surprenant. Les quatre boulangers ont une boutique située dans le 8e arrondissement de Lyon, certes. Mais ce n’est pas l’essentiel de leur activité. La majorité de leurs ventes se font par le biais d’intermédiaires soigneusement choisis : des amap, des épiceries bio ou équitables, des groupements d’achats, des collectivités…

Le choix du bon produit ou l’art du compromis

Dans cette boulangerie, la balance ne sert pas qu’à peser les ingrédients. Elle permet aussi de faire l’équilibre entre idéalisme et réalisme. « On n’a pas la volonté d’être intégristes », sourit Christophe. Ils essaient plutôt de faire des « choix éclairés », comme ils disent, en privilégiant le bio et la proximité.

Pour les farines, il s’agit d’un moulin qui travaille en biodynamie dans l’Allier.

« La biodynamie  implique un cahier des charges plus exigeant que le label AB. Et aussi l’autonomie de la ferme », explique Christophe.

Bien sûr, ils auraient pu trouver plus près. Surtout que leurs blés proviennent d’assez loin.

« Là dessus on n’est pas exemplaires », reconnaît Christophe.

Ils ont été obligés de faire un compromis, expliquent-ils, car dans le département, il n’y a pas de structure capable de fournir autant de farine avec la même qualité.

« Avant même le critère de proximité géographique, on préfère connaître les producteurs, soutient par ailleurs Julien. Il existe des plateformes bio. Mais on ne connait pas les paysans. »

A l’inverse, ils ont un sourire malicieux lorsqu’ils parlent de « Pascal le Paludier », celui qui les fournit en sel de Guérande et qui leur envoie régulièrement des lettres pour leur dire le plaisir qu’il a à travailler avec eux et à éviter ainsi les circuits de la grande distribution.

Un choix bien réfléchi, encore une fois, explique Rachid :

« A la base, on a cherché en Méditerranée. Mais tout a été racheté par La Baleine. Il a fallu aller sur la façade atlantique pour trouver des indépendants, qui travaillent de façon artisanale. »

Lorsque cela est possible par contre, ils se fournissent au plus près, comme pour les graines ou la farine de chataigne.

« On est à Lyon, commente Christophe. C’est compliqué. Quand tu t’installes en ville, tu es obligé de faire des compromis. »

 

Vélo Miecyclette

Il faut environ 2h30 de tournée chaque jour pour livrer les différents clients collectifs. Ce jour-là c’est Christophe qui s’y colle. ©Leïla Piazza / Rue89Lyon

 

Des stars locales

Ca c’est ce que tout le monde sait de la Miecyclette, entreprise largement médiatisée depuis son lancement.

Dans les premiers mois qui ont suivi sa création, tous les médias alternatifs et locaux en ont parlé. Que ce soit France 3 Rhône-Alpes, Le Progrès à plusieurs reprises ou encore Tribune de Lyon, qui a fait sa Une sur l’entreprise en mai 2012.

Encore il y a quelques jours, on parlait de l’entreprise dans les médias nationaux : La Vie y a consacré un reportage en partenariat avec l’émission de France Inter, Carnet de Campagne.

 

Une coopérative autogestionnaire

Ce que l’on sait moins c’est que la Miecyclette est une utopie alimentaire et écologique mais c’est aussi un projet social.

A l’origine, les trois associés se sont connus par le biais d’une association qui avait lancé une réflexion sur un projet de livraison de pain en vélo. Ils se sont reconnus dans cette idée et ont commencé à travailler ensemble à sa réalisation. Ils se sont finalement montés en société coopérative de production (Scop).

Cette structure juridique impose des critères de démocratie au sein de l’entreprise. Un salarié-associé = une voix. Et les bénéfices sont partagés à part égale. Des valeurs dans lesquelles se retrouvaient parfaitement Christophe, Rachid et Emmanuel. Mais ils ont voulu aller plus loin. Ils ont notamment décidé de tous se rémunérer au même niveau, celui le plus élevé. Ainsi, quelles que soient leurs qualifications, ils touchent le salaire d’un boulanger-pâtissier (1300 euros net) alors que seul Rachid avait le savoir-faire à la base.

« J’ai apporté la compétence boulangère mais d’autres ont apporté leur savoir concernant les livraisons en vélo par exemple. Chacun a des compétences utiles », tient à relativiser Rachid.

« L’autonomie, le plus important à reconquérir »

A la Miecyclette, on parle d’autogestion. Les décisions sont prises en commun. Mais pas question de voter, comme l’explique Emmanuel :

« Ca obligerait certains à travailler dans un sens qui ne leur conviendrait pas. »

Les salariés-associés organisent des réunions hebdomadaires pour prendre les décisions importantes pour l’entreprise, raconte Rachid :

« On travaille au consensus. Cela prend parfois du temps, celui de la réflexion. Mais en général ça marche pas trop mal car on a tous une approche constructive. On essaie de sortir de nos partis pris et de reconnaître lorsqu’on a tort. »

 

Julien, Emmanuel et Rachid - Miecyclette 

A la Miecyclette, tous les choix sont discutés collectivement. De gauche à droite : Julien, Emmanuel et Rachid. ©Leïla Piazza / Rue89Lyon


Et à les regarder, effectivement, l’entente semble bonne. La recette ? « Des caractères compatibles », des valeurs communes et un an de discussions avant de se lancer. Mais pour Julien, qui vient d’être embauché, il ne faut pas oublier un ingrédient majeur :

« Il y a surtout la volonté chez chacun de prendre en charge soi-même les tâches que l’on peut réaliser, sans se reposer sur les autres. Si on arrive dans ce genre d’aventure avec une mentalité de salarié, ça ne fonctionne pas. L’autonomie, pour moi c’est le plus important à reconquérir aujourd’hui. Même si ce n’est pas évident. C’est moins confortable que d’être ingénieur dans une grande entreprise. »

 

Un boulanger qui ne travaille pas le week-end et la nuit

Les quatre membres de la Miecyclette ont décidé de ne pas se tuer à la tâche. Christophe en rigole :

« Boulanger, c’est éreintant dans la tête des gens. Quand on leur dit qu’on ne travaille pas la nuit et le week-end, ils sont presque déçus. »

Ils donc décidé d’allier la qualité de production à la qualité de vie. Et comme leur pain se conserve, c’est parfait. Cela demande un peu d’organisation toutefois. En effet, la confection du pain démarre à 7h le matin. En début d’après-midi, lorsque sort la deuxième fournée de pain (180 kg sont fabriqués chaque jour), aussitôt la personne chargée des livraisons prépare les commandes, les charge sur le vélo triporteur à assistance électrique (qui transporte jusqu’à 150 kg) et file livrer le pain dans l’agglomération lyonnaise (même si la majorité des clients se trouvent en centre-ville). Et à 16h30, quatre fois par semaine, la boulangerie ouvre ses portes pour vendre directement aux gens du quartier. Une savante organisation à laquelle s’ajoute un marché du soir une fois par semaine.

 

Rotation des postes partielle

Et comme si cela n’était pas déjà assez compliqué, les quatre associés de la Miecyclette ont décidé d’établir une rotation des postes. Mais pas totale. Par exemple, certains font deux jours de boulangerie dans la semaine, d’autres un seul.

Chacun garde ses prérogatives mais petit à petit chacun apprend à réaliser toutes les tâches de l’entreprise. Christophe raconte :

« Avant, Rachid ne faisait que le pain. Maintenant, Julien le remplace. Comme ça, Rachid peut tenir le magasin une fois par semaine. C’est valorisant, il voit le résultat de son travail. »

Et Rachid d’ajouter :

« On a aussi instauré ce système car sinon, comme à la base j’étais le seul à savoir faire du pain, cela aurait été difficile pour la survie de l’entreprise si je partais. Et puis, c’est important d’avoir un regard extérieur et naïf. Cela permet de se remettre en question et de trouver de meilleures manières de faire. »

préparation commandes - Miecyclette

La préparation des commandes, une opération méticuleuse, explique Julien. ©Leïla Piazza / Rue89Lyon

« Ne pas s’exploiter soi-même »

Aussitôt, Christophe précise :

« Le but n’est pas non plus d’être totalement interchangeables comme chez Amazon. On a tous nos spécificités. Mais on est contre la spécialisation et la segmentation à outrance. »

Pas de segmentation trop forte des tâches donc, pas de travail en poste non plus.

Ils essayent également de limiter le temps de travail. « On voudrait sortir du mythe selon lequel un artisan travaille 70 heures par semaine », affirme Christophe :

« On essaie de concilier des exigences qualitatives avec un temps de travail normal. Du coup, on se restreint en terme de variété de pains. Sinon, on travaillerait 80h par semaine. »

L’entreprise est jeune, alors pour le moment ce n’est pas réalisable. Mais à terme, ils ont comme objectif d’atteindre les 35h hebdomadaires D’ailleurs, pour cela, ils imaginent déjà embaucher une cinquième personne.

Julien résume le crédo de l’entreprise en quelques mots :

« Notre équation : faire du pain bio, de qualité, le plus abordable et sans s’exploiter ou exploiter les autres. Cela n’aurait pas beaucoup de sens d’être en autogestion et de s’exploiter soi-même. »

boutique

Quelques curieux viennent observer la vitrine de la boutique. © Leïla Piazza / Rue89Lyon

 

« C’est que du pain pour bobo » ?

«  Si on n’avait pas cette volonté d’ouverture sur le quartier, le magasin serait fermé », poursuit Christophe.

Il faut dire que ce ne sont pas les ventes à la boulangerie qui font tourner l’entreprise. La Miecyclette s’est installée dans un quartier populaire du 8e arrondissement, avenue Paul Santy. Avec des tarifs plus élevés que ceux de la baguette classique (mais pas forcément plus que les pains spéciaux vendus en boulangeries et grande surfaces), la clientèle a encore du mal à y émerger.

« Mais on tient aux ventes à la boulangerie ! s’exclame Julien. On ne veut pas entretenir la critique classique, qui dit « c’est que du pain pour bobo ! » »

C’est un peu le hasard qui les a amenés dans ce quartier. A l’origine, la Miecyclette voulait s’installer à la Guillotière, où se situe l’essentiel de sa clientèle. Problème : les tarifs des commerces étaient trop élevés.

« Mais c’est intéressant, tempère Julien. On est en train de conquérir une clientèle difficile. »

Son collègue Christophe enchaine aussitôt (ici, l’un finit souvent les phrases de l’autre) :

« C’est intéressant de vendre à des personnes qui ne sont pas sensibilisées au bio. Au départ, elles voient ça comme une arnaque et disent que le pain est trop cher, qu’on fait pas de baguettes. Au final, petit à petit, on arrive à convaincre des réfractaires, qui trouvent que finalement, le pain est bon et que c’est pas si cher. »

Un travail de longue haleine, qui porte tout doucement ses fruits. Mais de là à parler de mixité sociale dans leur clientèle, il y a un pas que Rachid ne franchira pas :

« Il y a relativement peu de mélange dans le quartier. Il y a un gros clivage entre, d’un côté, des retraités de classes moyennes qui ont acheté des maisons individuelles dans les années 70-80 et une catégorie plus populaire, qui vit en immeuble. Eux, on ne les voit quasiment jamais. Il y a une distance géographique, ils sont plus proches d’autres commerces. Et puis ils ne sont pas sensibilisés au bio, trouvent ça trop cher. »

 

Rachid à la vente-Miecyclette 

La boutique est ouverte quatre soirs par semaine. ©Leïla Piazza / Rue89Lyon

Christophe, tout comme ses trois collègues, le regrette :

« On ne veut pas faire du pain que pour les riches. Mais la réalité c’est qu’on a plus des gens CSP + ou des babas-cools qui viennent par conviction… »

Pourtant, ils ne baissent pas les bras. Et cherchent des recettes. Régulièrement, ils organisent des journées portes ouvertes pour rencontrer les gens du quartier. Et puis, ils ont mis en place la vente du pain de la veille à prix libre.

Un premier coup de pédale pour un processus sans doute long et complexe.

 

Source : rue89lyon.fr

 

 

 

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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 18:37

 

 

Source : reporterre.net

 

 

Alternatives

Aux portes de Paris : le plus grand laboratoire communautaire de biotechnologies d’Europe

Benjamin (La Ruche qui dit oui)

 

jeudi 12 décembre 2013

 

 

 

De la récup’ d’équipements scientifiques usagés… qui nourrit une recherche scientifique coopérative.


 

Nuit noire, on erre à tâtons, sous les grosses pattes du périphérique qui zigzague entre les hangars de Vitry-sur-Seine. On cherche notre chemin… Je suis au téléphone avec Thomas. Il me dit : « Une fois à la station service, tu prends le portail blanc à droite. Tu longes la voie ferrée, à côté du bâtiment abandonné. Et tu prends le troisième escalier sur la droite. On est à la cave. » Non, cet article ne porte pas sur la fabrication des méta-amphétamines ni sur le trafic d’armes. Car dans la cave du troisième escalier sur la droite, on trouve un laboratoire communautaire de recherche en biotechnologies qui pourrait bien changer votre vie demain.

 


- L’entrée du laboratoire (si si... sérieusement…) -

 

Quand on me parle de laboratoire de recherche, j’imagine une mer de faïence éclatante où des scientifiques en blouses blanches ont des discussions aussi aseptisées que le fond de leurs tubes à essais. Un peu comme les images d’Epinal que l’on peut trouver sur Internet.

Il faut savoir que le laboratoire dont nous parlons ici n’a rien, mais alors RIEN à voir avec cette description. Dans la cave nous sommes accueillis par des jeunes en majorité, certains encore étudiants, d’autres déjà entrepreneurs. C’est la soirée portes-ouvertes du jeudi : on boit des bières sur des canapés défoncés, entre les amoncellements de vieilleries électroniques qui rouillent jusqu’au plafond. On pourrait aussi bien se croire chez les Lone Gunmen de X-Files que dans un vide-grenier de la Silicon-Valley. Jugez par vous même en voyant l’album photo de notre visite.

Allez, on rentre… C’est Emmanuel qui me parle en premier. Il est informaticien de formation.

Il me dit : « Ici, c’est La Paillasse, une association de loi 1901 autour de laquelle gravite une communauté. Avoir une structure déclarée nous permet d’être mieux reconnus et d’obtenir des dons de matériel. »

Des dons de matériel ? Donc tout le fatras qu’on voit n’est pas volé ?

« On sait que dans l’alimentaire, il y a beaucoup de gâchis, mais on sait moins que dans la recherche c’est la même chose. Une machine peut coûter plusieurs milliers d’euros. Certaines sont en état de fonctionnement et l’Etat paye pour les détruire. Nous, on les récupère et on leur donne une seconde vie. »

Et toi, au sein de La Paillasse, tu fais quoi ?

« Je suis arrivé récemment. Je travaille pour la campagne des bio-chineurs. On a déjà cartographié plusieurs milliers d’unités de recherche en France qui pourraient nous donner du matériel. »



- Thomas (fondateur de La Paillasse), et Tito (co-fondateur de Bio-Curious, un hackerspace dédié aux biotechnologies à côté de San-Francisco) -

 

Puis vient Thomas, étudiant de 28 ans passant sa thèse en bio-synthétique. Le fondateur de La Paillasse, c’est lui. Ébouriffant.

« La Paillasse est née de frustrations personnelles, en 2009. Je commençais ma thèse de doctorat. Ce n’était pas l’environnement idéal pour s’épanouir hors des gonds traditionnels. Il faut se justifier tout le temps, et si tu veux de la créativité, c’est très limité. Il y a des murs institutionnels entre les disciplines et les milieux. Je voulais créer un laboratoire gratuit où on laisserait les gens s’exprimer. »

A partir de là, tout s’enchaîne plus vite qu’une oxydoréduction. Thomas fait la connaissance du TMP Lab, le plus vieux groupement de hackers à Paris (très axé informatique et électronique). Pour lui, c’est la révélation : « Je veux faire ce que vous faites, mais pour la biologie. »

De cette rencontre nait un précipité lumineux et caustique : La Paillasse. En place depuis mars 2012, l’association comptait alors une dizaine de membres. Aujourd’hui, il y en a une cinquantaine, venus d’horizons très divers : scientifiques, sociologues, designers, etc. Thomas me confie même que des artistes ont rejoint le groupe.

L’un d’eux souhaiterait associer l’impression-3D avec le principe de corrosion sur matières organiques afin d’obtenir des sculptures. Thomas m’explique : « N’importe qui peut être membre. Si tu as un projet, tu as les clefs du laboratoire en libre service. Ici nous avons des valeurs fortes, comme l’open-source et le contre-pouvoir citoyen. »



- Paillasse, nom commun féminin, /pa.jas/ : Plan de travail dans un laboratoire de biologie, de chimie, etc., dans un atelier ou une cuisine -

 

Après avoir compris tout ça, on se pose forcément une question… ça marche, le biohacking ?

Ni-une ni-deux, Thomas bondit et me présente fièrement une boite de Pétri apparemment bondée de moisi. C’est super Thomas… mais c’est quoi ?

« Ce sont des bactéries qui produisent des pigments qui permettent de créer de l’encre ; tu peux donc utiliser ton stylo indéfiniment sans jamais acheter de cartouches. On va commercialiser cette technologie et on ne déposera pas de brevets dessus, selon l’esprit de l’open-source cher à La Paillasse. On a aussi développé un transilluminateur qui coûte cent fois moins cher qu’un appareil commercial. Et puis on a mis au point une technique d’analyse ADN qui ne coûte que 3€. On appelle ça le DNA quick and dirty bar coding. C’est tellement simple qu’on organise des ateliers ouverts au public pour leur expliquer comment le faire. »

Loïc, un géant à la moustache proustienne, fouille une boite de circuits imprimés juste à côté de nous : « Je travaille sur un projet de groupe. On essaye de créer un bioréacteur pour moins de 500€ alors que dans le commerce, ils coûtent au minimum 15 000€. »



- Loïc, bio-informaticien de formation, bio-hacker de vocation -

 

Et si finalement, La Paillasse était bien plus qu’un laboratoire de biotechnologies ? Par exemple un laboratoire pour une société plus ouverte où la science est comprise comme étant une force émancipatrice, une discipline contestataire, et où la liberté de chacun étend celle des autres à l’infini ?

« J’suis grave heureux », me dit Thomas. « La mairie a très vite compris la puissance du projet. D’ici quelques mois, nous serons installés au cœur de Paris, et nous serons le plus grand laboratoire de biohackers au monde. »


 

Source et photos : Blog de La Ruche qui dit oui

Lire aussi : Le cyberespace utilisé contre la liberté.

 

 

 

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