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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 21:55

 

Source : www.sudouest.fr

 

Un troquet ambulant au coin de la rue

 


Publié le 02/05/2014 à 06h00 par

 

En prenant un café, les riverains peuvent se réapproprier leur quartier. C’est le principe du Café en bullant.

 

Un troquet ambulant au coin de la rue Stéphanie et Marie derrière le comptoir itinérant. © Photo

photo e.l.

 

Le petit troquet ambulant ne passe pas inaperçu. Sur le zinc composé d'anciennes caisses de vin en bois, Stéphanie et Marie, 23 et 24 ans, ont disposé des tasses colorées et des assiettes dépareillées. À prix libre, du café chaud, du thé et quelques gâteaux sont mis à disposition des passants. Assises autour d'une table de jardin, les deux anciennes étudiantes en architecture promènent leur café nomade depuis près d'un mois dans les quartiers de Bordeaux. « Nous voudrions que les habitants se réapproprient la rue. Qu'ils se projettent dans l'avenir de leur quartier à travers cette animation », explique Marie.  

Café contre idées

Les jeunes filles se sont inspirées de cafés ambulants construits en Suède et en Norvège par des amis rencontrés en Erasmus. En 2013, elles créent leur association Pl (utôt) rêver avec une seule ambition : « Sortir les architectes de leurs bureaux ». Aidées par leur formation, elles conçoivent leur buvette ambulante avec du matériel de récupération et s'installent en mars dernier place du Cardinal-Donnet, près de l'église du Sacré-Cœur. « Au début, les gens étaient un peu frileux, curieux de nous voir là. Puis, au fur et à mesure, ils ont été plus nombreux à s'arrêter et discuter avec nous. L'idée n'est pas d'être un café gratuit mais de favoriser le lien social dans des endroits inhabituels », précise Stéphanie.

Tous les dimanches pendant un mois et demi, Stéphanie et Marie sont allées à la rencontre des étudiants, des retraités, des familles… « La place Donnet est singulière. D'un côté il y a les hommes qui jouent à la pétanque, de l'autre des mères qui s'occupent de leurs enfants, sans vraiment se côtoyer. Ce café a permis de les rapprocher. »

Un projet récompensé

En février, le Café en bullant a été lauréat du second prix associations d'Agora (biennale d'architecture, d'urbanisme et de design de Bordeaux). « Cette année, le thème était l'espace public. Cela correspondait bien à notre projet », explique Stéphanie. « Au final, on aimerait que les habitants puissent plus facilement s'impliquer dans leur quartier. Que l'architecture leur soit accessible, qu'ils puissent poser des questions, imaginer la maquette de leur futur espace de vie… »

En juin, le Café en bullant s'associe à la guinguette mobile Merci Gertrude dans le quartier de la Benauge. Une autre manière festive, en danse et en musique, d'aller à la rencontre des habitants.

Elise Lambert

www.facebook.com/rullendecafe

 

 

 

Source : www.sudouest.fr

 

 

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11 mai 2014 7 11 /05 /mai /2014 20:16

 

Source : www.marianne.net

 

 

Enquête

Qui entend les bêtes souffrir ?
Dimanche 11 Mai 2014 à 05:00

 

Éric Conan
Fini le temps où le sort des animaux n'intéressait que quelques groupies de Brigitte Bardot. Aujourd'hui, intellectuels et consommateurs s'en mêlent, et même les grands chefs prennent conscience que la gastronomie ne survivra que dans le respect des bêtes.

 

Sojka Libor/AP/SIPA
Sojka Libor/AP/SIPA

 

Qui entend les bêtes souffrir ?
>>> Article paru dans le n°889 de Marianne daté du 2 mai


Cette fois, cela devient sérieux. Comme chaque année, à Noël, les dénonciateurs du gavage des oies et canards ont manifesté devant des grands restaurants. La nouveauté, c'est que Joël Robuchon et Alain Ducasse ont craqué. Ils n'ont pas appelé la police, mais publié des communiqués. L'un annonçant qu'il renonçait à son fournisseur de foie gras, l'autre qu'il s'engageait à vérifier les accusations de L214, minuscule association qui a pris pour nom celui d'une série d'articles du code rural dont le premier précise que « tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ».

« C'est une première victoire, se réjouit Johanne Mielcarek, une de ses responsables. Cela change, la télé parle de nos enquêtes, nous ne sommes plus pris pour des dingues ! » Autre signe : le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) a reconnu être « peut-être allé trop loin ». Les militants de L214 avaient bien visé. L'un d'eux a filmé, à l'intérieur des locaux de la société Ernest Soulard, dans la Vendée, ces milliers de canards coincés dans des petites cages et gavés à la pompe hydraulique (2 kg de pâtée de maïs injectés en quelques secondes). Un enfer de bêtes blessées, avec un taux de mortalité énorme, loin de l'image du palmipède amoureusement gavé à la main, la tête entre les cuisses de la fermière... Et L214 révèle que les grands étoilés de la capitale vantant le terroir à des prix stratosphériques s'approvisionnent dans ces usines immondes ! Face à la panique, la filière, dont les ventes baissent depuis 2011, a fait son mea culpa et a promis de défendre les petits fermiers. Mais ceux-là sont minoritaires : 88 % de la production provient de chaînes de gavage industriel de plus de 1 000 cages...

Cette très symbolique querelle du foie gras résume tous les aspects du débat qui monte sur les souffrances des animaux d'élevage. Les producteurs rappellent que l'engraissement du foie est naturel chez les oiseaux migrateurs, mais leurs usines à gavage multiplient par 10 le poids du foie, au point de rendre difficile la respiration des bêtes. Et leur grande honte, c'est qu'il existe un foie gras naturel, avec label « bio », mais il est espagnol ! En Estrémadure, la société La Pateria de Sousa élève des oiseaux en liberté pour un foie gras naturel, vrai produit de luxe à 400 €/kg. Elle fournit Barack Obama à la Maison-Blanche et a été primée en 2006 par le Salon de l'alimentation de Paris ! Double honte française : les cages individuelles étant interdites par l'Europe depuis 1999, les usines avaient demandé un sursis, promettant de développer des « alternatives au gavage », tout en poursuivant par l'industrialisation leur politique de baisse des prix, ruinant ainsi les petits élevages artisanaux... D'où la question - y a-t-il un bon élevage ? - qui divise les défenseurs des animaux entre ceux qui, comme L214, militent pour l'interdiction du foie gras et ceux qui prônent le Label rouge, garantie de vie « normale » pour les palmipèdes. Les producteurs, eux, font profil bas parce que leurs conseillers en communication leur ont expliqué qu'ils ne pouvaient plus se contenter de tourner en ridicule les « zamis-des-zanimaux » ; qu'il fallait même l'éviter : cette époque est finie.

 

ZEPPELIN/SIPA
ZEPPELIN/SIPA
Longtemps, en effet, lobbies de la bidoche industrielle, fous de tauromachie, sacrificateurs halal et aristos de la chasse à courre pouvaient se moquer des mémères de la SPA et rhabiller Brigitte Bardot en mégère d'extrême droite. Ils ont désormais face à eux un tout autre front allant de Charlie Hebdo à la fine fleur de la philosophie française. Peu avant le coup d'éclat de L214 sur le foie gras, une pétition d'intellectuels qui n'ont pas l'habitude de signer ensemble (dont Elisabeth de Fontenay, Michel Onfray, Alain Finkielkraut, Luc Ferry, Jacques Julliard, Danièle Sallenave, André Comte-Sponville) demandait que le code civil ne considère plus l'animal comme un « bien meuble » et qu'il lui donne le statut d'être vivant et sensible. Loin du radicalisme anglo-saxon, cette mouvance française avance avec subtilité et nuances. Coïncidence ou pas, elle doit son efficacité à des femmes qui voient leurs efforts récompensés.

D'abord la philosophe Elisabeth de Fontenay dont l'œuvre magistrale, consacrée aux différentes traditions religieuses et philosophiques sur l'animal (le Silence des bêtes, Points), influence le débat. Elle réclame non un droit des animaux, mais un devoir des humains à leur égard : « On peut les défendre tout en étant "spéciste" - penser qu'espèces humaine et animale ne peuvent être mises sur le même plan -, ce que certains extrémistes considèrent comme le dernier racisme. L'homme a une singularité sinon une supériorité, le langage, qui lui permet de produire de l'histoire et du droit. Mais il n'y a pas deux éthiques, l'une humaine, l'autre animale : l'humanisme doit inclure les animaux dans la sphère morale. Parce que nous tenons à notre merci ces vies vulnérables et muettes, nous avons une responsabilité. L'homme perd sa dignité en faisant souffrir ceux qu'il domine. »

Ce qu'Elisabeth de Fontenay professe depuis des années trouve soudain un écho. « Oui, il se passe quelque chose, confirme-t-elle. Dans la société et chez les intellectuels, qui découvrent que Derrida s'intéressait à la question : "L'animal nous regarde. Et penser commence par là", écrivait-il dans L'animal que donc je suis (Galilée), livre posthume. Le tournant coïncide avec le succès de Faut-il manger des animaux ? (Points), de Jonathan Foer, et sa position conciliante : mangez de la viande si vous aimez, mais souciez-vous de ce qu'a vécu la bête. » La montée de cette sensibilité résulte d'un paradoxe : la science découvre que mammifères et oiseaux ont des capacités d'émotion qui les rapprochent de nous à un moment où ce qu'on leur fait subir n'a jamais été aussi terrible au travers de l'élevage industriel. C'est une autre femme, Jocelyne Porcher, ancienne éleveuse devenue directrice de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), qui a attiré l'attention des intellectuels sur cet univers effrayant auquel elle a consacré une œuvre décisive - Vivre avec les animaux, une utopie pour le XXIe siècle (La Découverte), Une vie de cochon (La Découverte), Etre bête (Actes Sud). Aujourd'hui, en France, 10 millions de ruminants, 25 millions de porcs et environ 1 milliard de volailles connaissent chaque année un sort très éloigné d'une vie de bête, transformés en organismes déconnectés de leur physiologie naturelle, drogués pour pallier leur faiblesse physique et les effets du stress résumant leur existence. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des lapins, 90 % des porcs et 82 % des poulets sont produits hors sol, l'industrie porcine étant la plus artificialisée. « La zootechnie a mené les truies à mettre au monde près de 30 porcelets par an aujourd'hui au lieu de 16, avec insémination, traitements hormonaux, raccourcissement du cycle, la truie étant "fouillée" avant terme : on va chercher les porcelets dans l'utérus avant même qu'elle n'ait eu le temps de mettre bas, car il y a tellement de porcelets que les derniers risquent de mourir étouffés avant de naître, explique Jocelyne Porcher. Dans ces usines à viande, on extrait le minerai de porc comme on extrait le charbon de la mine, avec un taux de pertes de 20 %, les "p'tits-chats" - porcelets chétifs - étant tués à la naissance.» Ce qui fait dire à Elisabeth de Fontenay que «l'animal-machine auquel ne croient plus les cartésiens a été inventé par l'élevage industriel ».

Voilà pourquoi, dans nos sociétés de plus en plus transparentes, la condition des bêtes « de rente » est un secret. Les journalistes peuvent faire une plongée dans un sous-marin nucléaire, pas dans les usines à viande ! Comme le reconnaît un ancien cadre de l'élevage porcin : « Si ces usines avaient des vitres, tout le monde serait végétarien ! » Il n'y a pas de vitres, mais de plus en plus de fuites. Militants et journalistes réussissent à tourner des images clandestines et la littérature s'est emparée de la question avec le beau roman d'Isabelle Sorrente, 180 jours (Lattès), qui a pour cadre une porcherie automatisée (900 truies, 24 000 porcs produits par an, pour six employés) puant l'ammoniac, où la lumière du jour ne pénètre jamais et où il n'est pas rentable d'achever les « crevards ».

Abattages dans l'horreur

La fin du désintérêt pour les animaux de rente, contrastant avec l'attention pour les animaux de compagnie parfois mieux traités que les enfants, ouvre un autre débat - que faire ? - divisant ceux qui luttent contre les traitements qu'on leur inflige. Il commence par une question philosophique - « Qui suis-je pour faire couler leur sang ? » - formulée par Elisabeth de Fontenay lors d'un récent colloque de l'Inra et de l'université de Strasbourg, qui s'interrogeait : « Tuer les animaux est-il un crime ? »

« Le vécu moral de ceux qui travaillent avec les animaux nous apprend plus que les théories des philosophes, répond Sébastien Mouret, sociologue au centre de recherche Ethique et société de Paris-Descartes et auteur d'Elever et tuer des animaux (PUF). L'acte de tuer, pour eux, n'est pas rien, ils l'éprouvent et continuent de l'éprouver malgré la répétition. Ils pensent que ce n'est pas un crime, mais que l'on ne peut pas faire n'importe quoi avec les bêtes. » Ce que confirme Lise Gaignard, psychanalyste au laboratoire de psychologie du travail, qui se souvient de l' « effort pour ne pas penser le travail parce que, si on le pensait, on ne pourrait pas le faire » du personnel en « grande souffrance » qu'elle recevait après les exterminations de troupeaux lors de la crise de la vache folle et l'élimination de près de 3 millions de veaux mâles de moins de dix jours après la chute du prix du bœuf à laquelle incitait la prime « Hérode » (référence au massacre des Innocents : les technocrates du ministère de l'Agriculture osent tout).

Les débats du colloque de Strasbourg ont conclu que, s'il n'est pas un crime de tuer les bêtes, c'en est un de transformer leur vie en calvaire et d'y mettre fin dans l'horreur. Le black-out sur les abattoirs commence à être levé. Il y a eu Ces bêtes qu'on abat (L'Harmattan), le beau livre de Jean-Luc Daub, ancien inspecteur des abattoirs qui ne mange plus de viande, marqué à vie à force d'avoir croisé « le regard des bêtes paniquées » qui « cherchaient » le sien, avançant à coups de barre à mine, de décharges électriques dans les organes sexuels ou tirées par câble quand elles ne peuvent plus marcher. Et le documentaire Entrée du personnel a donné la parole à ces employés qui « tiennent » en s'alcoolisant, ou en se détachant de ce qu'ils font grâce au fractionnement du travail sur la chaîne. Ceux qui le peuvent fuient, souvent remplacés par du personnel étranger, certains n'hésitent plus à se rebeller, comme ce porcher devenu sourd, qui a fait condamner son employeur qui l'a exposé sans protection aux hurlements infernaux des cochons paniqués. Le président du tribunal de Lons-le-Saunier (Jura) a estimé qu'il travaillait dans des « conditions incompatibles avec la dignité humaine ».

 

JEAN MICHEL NOSSANT/SIPA
JEAN MICHEL NOSSANT/SIPA
Ces révélations nourrissent une position bien exprimée par Aymeric Caron, auteur de No Steak (Fayard), qui a popularisé le végétarisme : « L'enfer que nous infligeons aux animaux ne cessera que lorsque leur commerce sera interdit. » C'est la position des vegans, ne consommant rien des animaux, même le lait (produit de « l'esclavage des ruminants ») et le miel (« volé aux abeilles »), et refusant de se servir du cuir ou de la laine. Mais végétariens, végétaliens et vegans (dont les deux tiers ont renoncé à la viande pour ne pas faire souffrir les animaux) ne représentent pas plus de 3 % des consommateurs. La prise de conscience d'une partie des mangeurs de viande paraît plus significative du changement de regard sur les bêtes de boucherie : ils n'entendent pas y renoncer, mais ils ne veulent pas manger de viande provenant de bêtes qui ont souffert durant leur vie ou lors de leur mort. Un sondage de l'Ifop montre que les conditions d'élevage constituent « un critère de choix important » pour 73 % des consommateurs et « déterminants » pour 15 % d'entre eux. La profession s'en inquiète : en 2012, le Congrès mondial de la viande, réuni à Paris, a pronostiqué un déclin du marché s'il restait associé aux mauvais traitements. Et certains, comme l'a exprimé notre ami Jacques Julliard, ne mangent plus de veau et d'agneau, la bête de boucherie ayant le droit de devenir adulte.

Contre la position des ultras remettant en cause la légitimité de l'élevage, une autre position rassemble donc intellectuels, consommateurs et producteurs : la défense d'un « élevage éthique » assurant « une bonne vie et une bonne mort » à l'animal. « Comme le disait ma grand-mère aux Parisiens de passage : "Si tu n'es pas capable de tuer un lapin, tu n'as pas le droit d'en manger !" raconte Lise Gaignard. Il faut en finir avec le mangeur de viande qui ne supporte pas de savoir ce qui est fait à la bête : il faut arrêter ou assumer et, dans ce cas, faire au mieux pour elle. » Position partagée par des professionnels comme Thierry Schweitzer, paysan-charcutier employant 45 salariés en Alsace, qui vit comme un « malheur » ce qu'est devenu l'élevage : « Soit on arrête de manger de la viande, soit on élève les bêtes autrement ; il y a un marché pour la qualité. »

Un programme ambitieux, remettant en cause une économie fondée sur le bas prix - « l'impasse morale et économique des systèmes industriels », comme dit Jocelyne Porcher - avec pour alternative le sauvetage d'un « élevage encore pratiqué en France permettant à la fois le respect de l'animal et la dignité de l'éleveur : ce n'est pas parce que la finance a perverti l'élevage en production industrielle de matières animales qu'il faut y renoncer, poursuit-elle, s'inquiétant de voir les vegans défendre la viande synthétique. Il est étonnant de remarquer à quel point certains défenseurs des animaux et les industriels sont des alliés objectifs contre l'élevage éthique ! »

 

BOUYE BERNARD/SIPA
BOUYE BERNARD/SIPA
Position que rejoint la philosophe Corine Pelluchon : « La domestication respectueuse fait partie de l'humanité, il faut aider ceux qui la défendent. » Comme Isabelle Beaumont, bergère au-dessus de Digne (Alpes-de-Haute-Provence) : « Je suis fière de faire vivre des brebis dans ces montagnes où l'on ne peut rien cultiver. Leur mort est pour moi une épreuve, mais je leur ai offert une vie normale. Parce que je travaille proprement, je n'ai pas honte. » Seul problème pour ces éleveurs soucieux de leurs bêtes. « L'enfer des abattoirs industriels efface en quelques heures une vie de bons et loyaux services réciproques », explique Michel Boutonnet, vétérinaire dans la Drôme pendant quarante ans. Certains s'y refusent, jusqu'à l'illégalité, comme X, éleveur de bovins et de porcs bio en plein air en Dordogne. « Après avoir assuré un an de bonne vie à mes porcs, je ne peux plus les emmener à l'abattoir : le transport, l'attente, la panique. J'ai installé un petit abattoir à la ferme et je fais venir un tueur professionnel : je suis sûr qu'il n'y a pas de souffrance. Cela me coûte un peu plus cher, mais je vends en circuit direct à des amateurs de bonne viande pour qui cela compte ; ils sont prêts à me soutenir en cas de procès. »

« Il faut miser sur le consommateur, en faire un acteur, manger doit devenir un acte éthique et politique », estime Corine Pelluchon. Un « consomme-acteur » qui doit « manger moins de viande, meilleure et différemment », comme les clients d'Armand Touzanne, directeur du Consortium Porc noir de Bigorre qui a sauvé « ce cochon très goûteux mais abandonné par l'industrie parce qu'il a besoin de liberté et qu'il fait plus de gras que de viande : il faut savoir le cuisiner ». Un consommateur qui doit pouvoir choisir en achetant. Cela remet en lumière l'action pionnière de l'Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (Oaba), aujourd'hui oubliée avec ingratitude. Fondée il y a plus de cinquante ans par Jacqueline Gilardoni (une femme, encore...) « pour que toutes ces bêtes qui nous nourrissent aient une vie et une mort sans souffrance », l'Oaba a travaillé dans l'ombre pour faire progresser la condition des animaux de boucherie (mettant fin en 1997 au sort des dizaines de millions de poussins mâles inutiles que les éleveurs de poules pondeuses laissaient mourir d'étouffement dans des bennes) et imposer des informations utiles au consommateur. Celui-ci en fait bon usage quand elles sont précises, telles celles sur les boîtes d'œufs, réclamées par l'Oaba : en quelques années les clients ont privilégié les œufs de poules élevées en plein air, au détriment des œufs de batterie. Le groupe Glon (œufs Matines) vient de renoncer à un projet de batteries de 470 000 pondeuses et L214, à force de manifs, vient d'obtenir de Monoprix de ne plus vendre d'œufs de poules de batterie. « On va s'attaquer maintenant à Super U ! » se réjouit Johanne Mielcarek.

Mais tant l'Oaba que L214, qui mesuraient les progrès accomplis, notamment grâce à l'Europe, témoignent d'une régression inquiétante : leurs efforts sont contrecarrés par les accommodements accordés aux religions : par dérogation avec la loi commune, l'abattage rituel (kasher et halal) - échappant à l'obligation d'étourdir les bêtes pour qu'elles ne souffrent pas durant leur égorgement - est de plus en plus pratiqué. Alors que la Mosquée de Paris acceptait l'étourdissement, comme beaucoup de musulmans en Europe, la création du Conseil français du culte musulman (CFCM) sous obédience des Frères musulmans a eu un effet réactionnaire auquel personne n'a osé s'opposer, à part quelques téméraires comme l'Oaba, L214, le Point et Charlie Hebdo, seul hebdomadaire à consacrer chaque semaine depuis vingt ans une chronique à la souffrance animale. Son directeur, Charb, qui estime que « les élus devraient militer pour l'interdiction de l'abattage pour le bien-être des animaux, mais aussi parce que la loi doit être la même pour tous », rejoint Franz-Olivier Giesbert, du Point, qui y voit « le symbole de tous les mensonges et de toutes les lâchetés de la classe politique française ».

Abattage rituel et loi du profit

Mais l'intimidation face aux intégristes va bien au-delà : ils ont réussi à priver le consommateur du droit de choisir sa viande en refusant toute traçabilité pour celle issue de l'abattage rituel. On se dit que tout devrait être simple et que chacun devrait trouver viande (halal, bio ou kasher) à son assiette ? Non, parce que l'on abat selon le rituel kasher et halal beaucoup plus de viande que n'en demandent les consommateurs observant les rites juif et musulman. Et que le surplus est recyclé dans le circuit général sans que le consommateur lambda le sache. Une curieuse alliance des prétentions intégristes et de la loi du profit dans la filière viande explique ce scandale. Pour des raisons religieuses, toute la viande abattue n'est pas consommée par ses destinataires : les musulmans délaissent les morceaux à rôtir, et pour les juifs la partie arrière de la bête est proscrite. Plus d'une carcasse sur deux abattues rituellement est jugée non kasher en raison d'imperfections anatomiques. A cela s'ajoute le fait que des patrons d'abattoir ont sauté sur l'occasion de faire de la dérogation (pas d'étourdissement) la règle : généraliser l'abattage halal coûte moins cher que de faire deux chaînes distinctes et réduit les frais de personnel... «Je ne mange plus que du porc, seule façon d'être sûr à 100 % que la bête a été étourdie !» résume Jean-Pierre Kieffer, vétérinaire et président de l'Oaba.

Selon l'Académie vétérinaire de France, 32 % des viandes commercialisées en 2008 provenaient de l'abattage rituel quand la demande religieuse ne dépasse pas 7 %. Selon l'enquête non contestée de Michel Turin, Halal à tous les étals (Calmann-Lévy), sur trois bêtes abattues de manière rituelle, deux seront consommées par le consommateur non religieux sans qu'il en soit informé. Dissimulation paradoxalement due à la sensibilité croissante de l'opinion à la souffrance animale : un étiquetage précis de ces viandes rituelles recyclées ferait fuir le consommateur qui les consomme aujourd'hui sans le savoir. Ce que confirmait fin 2013 un sondage Ipsos : 85 % des consommateurs sont pour l'étourdissement et 71 % veulent en trouver l'information sur la viande ou les produits en contenant. Déjà certaines marques se positionnent, comme Carrefour qui prétend «être le seul distributeur à garantir que les animaux sont étourdis».

Défi démocratique majeur

Les religieux refusent l'étiquetage en invoquant le risque de « stigmatisation » antisémite ou islamophobe, mais certains sont plus francs, comme le rabbin Mendel Samama, à Strasbourg, sur son blog : « Quel serait le prix de 1 kg de viande kasher d'une bête dont on n'aura pas vendu à des non-juifs les parties impropres religieusement ? Le double, certainement ! Combien de consommateurs seraient prêts à acheter de la viande tuée selon la méthode kasher ? Pas beaucoup ! Mécaniquement, les prix du kasher risqueraient de s'envoler ! » L'hypocrisie sur les enjeux financiers de l'étiquetage met Charb hors de lui : « L'étiquetage va faire exploser le prix de la bidoche halal et kasher. Ça veut dire que jusqu'à présent le bouffeur de bidoche non juif et non musulman subventionne la production de viande halal et kasher ! » Le directeur de Charlie Hebdo estime qu'« il y a un moyen d'aborder ces thèmes sans passer pour des nazis ».

Ce n'est pas sûr, vu les ennuis d'une autre femme, la sénatrice UDI Sylvie Goy-Chavent, la dernière à avoir proposé l'étiquetage comme rapporteuse du Sénat sur la filière viande. Son rapport, qui consacre un chapitre au « bien-être animal », montre que la dérogation religieuse n'a pas seulement des conséquences sur la souffrance animale - les bovins pouvant agoniser dans d'intenses convulsions près d'un quart d'heure avant de perdre conscience -, mais aussi sur la sécurité sanitaire, les experts vétérinaires n'excluant pas les risques de contamination par la bactérie Escherichia coli lors des égorgements rituels. Adopté à l'unanimité des sénateurs, ce rapport Goy-Chavent, estimant que « le statu quo ne paraît aujourd'hui plus tenable », préconise un étiquetage obligatoire pour « garantir à ceux qui ne veulent pas consommer des viandes issues d'animaux abattus sans étourdissement de ne pas être trompés sur la marchandise ».

Avant même la sortie de son rapport, Sylvie Goy-Chavent était insultée et menacée d'égorgement sur des sites communautaires. L'enquête menée a révélé qu'ils étaient hébergés en Israël. « Les religions doivent être remises à leur place, leur petite place, l'idée de sacrifice, de la volonté de Dieu ou des superstitions ne doivent pas primer sur ce que nous décidons. C'est plus grave que le foulard, l'exception ne doit pas devenir la règle, il y a là un défi démocratique majeur », estime Corine Pelluchon, rejoignant ainsi Elisabeth de Fontenay : « Il ne faut plus reculer, le combat prioritaire est bien l'étiquetage. La moindre des libertés est de pouvoir décider soi-même et, pour que les choses changent, le consommateur doit savoir qu'il mange un animal qui aura souffert longtemps avant de mourir. »

 

Source : www.marianne.net

 



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6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 15:18

 

Source : www.onpeutlefaire.com

 

GNU/Linux : foire aux questions
Par le site Trustonme.net

 

 

Pourquoi vaut-il mieux dire GNU/linux et pas linux ?
Tout simplement par respect pour le projet GNU et tous les logiciels qui ont été conçus en son sein. En effet, "linux" ne désigne stricto sensu qu'un composant [certes important] que l'on appelle le noyau du système d'exploitation tout entier.
"Linux" donc, lorsqu'on fait référence au célèbre noyau conçu par le finlandais Linus Torvalds et plusieurs centaines de hackers à travers le monde.
GNU/linux [prononcé GNOU/Linux] pour parler du système d'exploitation basé sur les logiciels du projet GNU [et de bcp d'autres projets] et qui tourne avec le noyau "linux"

C'est quoi une distribution GNU/linux ?
Une distribution est une version prête à l'emploi du système d'exploitation GNU/linux "packagée" par un groupe d'individus bénévoles [comme pour la distribution Debian ou Slackware] ou par une société [comme pour RedHat, Mandrake...]. Ces distributions sont rigoureusements basées sur les mêmes composants mais se distinguent par les outils de configuration qu'elles mettent à disposition de l'utilisateur.

Par quelle entreprise GNU/linux est-il développé ?
GNU/linux est le fruit de la volonté du projet GNU d'élaborer un systeme d'exploitation entièrement libre. Il n'appartient et n'appartiendra donc jamais, compte tenu de la licence GNU GPL, à aucune world company.
Il n'empêche qu'ayant saisi l'ampleur du phénomène GNU/linux, certaines sociétés et pas des moindres [IBM, SUN, HP, mais aussi RedHat, Mandrake, SuSe, ...] financent, dans leur interêt bien compris, l'élaboration/l'amélioration de tel ou tel composant du système. Cela permet à de nombreux développeurs de se consacrer à la programmation de logiciels libres et en contrepartie ces sociétés bénéficient, pour leur business basé sur les solutions linux, de l'amélioration du système.

GNU/linux est de quelle nationalité ?
Le système d'exploitation au pingouin est cosmopolite ! Il est le fruit du travail collaboratif de milliers de programmeurs issus des 5 continents.
Mieux encore puisqu'il existe, outre les distributions généralistes [traduites en plusieurs langues]; quasiment une distribution GNU/linux pour chaque pays. Quoi ? Y en a pas encore pour votre pays/pays d'origine ?! Vous attendez quoi alors pour lancer le projet ;-) GNU/linux est donc aussi une chance pour les pays en voie de développement pour se former au monde numérique à peu de frais.

Est-ce que GNU/linux est gratuit ?
Le système d'exploitation GNU/linux est "free as in freedom" [et pas forcément "free as in beer"] à savoir que ce qui importe au projet GNU et à toute la communauté des logiciels libres, est de développer un système d'exploitation entièrement libre.
Pour répondre à la question, tout un chacun peut se construire lui-même un système GNU/linux en récupérant gratuitement les sources de l'ensemble de ses composants. Mais cette opération n'étant pas à la portée de tout un chacun, on utilise généralement une version prête à l'emploi de GNU/linux "packagée" par un groupe d'individus ou une entreprise.
Des versions de bases, sans aucune limitation et comprenant généralement 3 CD, de l'écrasante majorité de ces distributions [y compris les plus connues: Mandrake, RedHat] sont disponibles gratuitement en téléchargement sur des ftp public. Donc oui, il existe des dizaines et des dizaines de distributions GNU/linux gratuites. Mais vous pouvez par ailleurs, si vous voulez soutenir le travail de ces sociétés, acquérir la version complète [c-a-d agrémentée d'un manuel et de quelques logiciels propriétaires tels que Star Office...] de ces distributions, qui tient généralement sur 7CD, pour la modique somme de 500 fr environ.
Reste les cas particuliers tels que les distribution SuSe, Desktop/Lycoris... qui ne sont disponibles elles, qu'à la vente.

Est-ce que GNU/linux c'est facile à installer ?
Si vous savez faire des partitions et si vous avez déjà installer/réinstaller windows [ce dont je ne doute pas :)] alors l'installation d'une distribution telle que la Mandrake ou la RedHat est définitivement trop facile ! Si on la compare d'ailleurs à l'installation d'une version officielle de windows [et non à partir du Cd de ré-installation fournie par votre fabricant de PC], l'installation d'une Mandrake est même beaucoup plus facile !

Est-ce qu'il est facile à utiliser ?
Une fois passé la brêve période d'adaptation, GNU/linux est aussi simple à l'utilisation qu'un windows. Bien sur pour Lucette et Henry qui galère déjà avec la souris d'un pc, ce systeme leur paraîtrait d'une difficulté insurmontable mais bon linux n'a pas vocation non plus à faire des miracles :)

Est-ce qu'on peut utiliser la souris, aller sur internet, écouter un mp3, lire un divx... sous GNU/linux ?
Yes , vous aviez un doute ;-) Bon, je sais que je suis un peu passionné lorsque je parle de GNU/linux et donc pas tout à fait objectif mais y a pas marqué escroc quand même ;-)

Et pourquoi si GNU/linux est si bien, tout le monde ne l'utilise pas ?
Euh ... tu sais la vie mon grand, c'est compliqué ! On n'a pas toujours tout ce qu'on veut ! Non sans dec'
Il y a plusieurs raisons qui font que le systeme d'exploitation édité par la world company Microsof.Corp tourne sur plus de 98% des PC du monde :
    Le scandale des ventes liées PC+Windows et le chantage de Microsoft auprès des fabricants de PC pour qu'il livre leur PC avec windows pré-installé.
    L'ignorance de l'existence de l'alternative qu'est GNU/linux ou pire une méconnaissance sur sa réalité [la fameuse idée reçue "linux c'est trop trop compliqué"]
    La passivité [servilité ?] des utilisateurs [notamment des utilisateurs initiés en informatique] qui fait que malgré l'existence d'alternatives, ils préfèreront installer 3 versions différentes de windows à la quête d'une hypothétique version stable de ce système primitif plutôt que de voir ailleurs.
    La jeunesse du pingouin. N'oublions pas qu'il vient à peine de souffler ses 10 bougies. Et que l'apparition d'interfaces graphiques modernes aussi intuitive que celle de MacOS X [KDE ou GNOME] ne date que de 4 ans.

Bien entendu "tout le monde" inclus aussi votre personne ! Je me permets donc de vous renvoyer la question. Je ne suis pas informaticien et pourtant j'ai installé et j'utilise quotidiennement une version du système d'exploitation GNU/linux sur mon PC: pouquoi pas vous ?

Est-ce que GNU/linux c'est pour les warlords, les faux-rebels, les blaireaux ?
Un système d'exploitation n'est qu'un système d'exploitation: sa tâche est de vous permettre d'utiliser un ordinateur, pas de refléter votre personnalité ou que sais-je ! Les faux-rebels, les blaireaux ... n'ont donc pas besoin de GNU/linux pour sévir. La preuve on en trouve davantage encore sous windows.

Et pourquoi j'installerais GNU/linux ? 
Vous cherchez peut-être :
    La puissance, la stabilité, la sécurité, la flexibilité ... d'un système d'exploitation ?
    La gratuité des logiciels ou des logiciels à moindre coût ?
    Une alternative au monopole de la World Company Microsoft ou mieux une alternative à la propriété privé ?
    La tête de billou ne vous revient pas ?
    Rien en particulier mais vous êtes curieux/ouvert d'esprit ?
Alors ne cherchez plus ! Vous avez trouvé : c'est une distribution GNU/linux qu'il vous faut au plus vite ;-)

Est-ce que je peux faire cohabiter une distribution GNU/linux avec mes "n" versions de windows ?
Sans problème ! Le double|triple|quadruple... boot est d'ailleurs la méthode par laquelle nous avons presque tous débuté notre aventure sur la banquise. Il sera bien temps de se débarasser de windows un jour ou l'autre ;-)

Est-ce que l'installation de GNU/linux va détruire mon système windows ?
Non ! Au contraire, GNU/Linux s'installera dans des partitions spécifiques que vous lui aurez préparé et il mettra en place pour vous un dual boot pour vous permettre de choisir au démarrage de votre PC entre lui et une quelconque des versions de windows installées chez vous. Nice guy, isn't it ?

Est-ce qu'il permet de lutter contre la chute de cheveux ?
A priori non :-( Mais il paraîtrait que même chauve, votre sex appeal serait doublé par rapport à celui d'un windowsien chauve et ce visiblement :)

Si vous voulez réagir sur cet article, cliquez sur ce lien

Pour aller plus loin :
[Article] Livret du Libre : introduction au concept du "Libre"
[Chat] Le 4 juin prochain aura lieu une soirée Chat sur le thème "Utilisez Linux au quotidien"
Ne manquez pas de venir poser vos questions ;)

 

 

Source : www.onpeutlefaire.com

 

 

                                                             ****************************************

 

Source : www.getgnulinux.org/fr

 

 

 

 

De Windows à Linux

Voici ce que vous trouverez de mieux, d'identique ou de moins bien lors du passage Windows à Linux.

Ce qui est mieux dans Linux

C'est gratuit

Contrairement à Windows, GNU/Linux est un logiciel libre. Vous pouvez l'installer sur tous les ordinateurs que vous souhaitez et en faire des copies pour vos amis. Vous pouvez également l'étudier, le modifier à votre guise, ou bien construire et vendre votre propre distribution.

Les programmes.

Il existe de nombreuses applications disponibles gratuitement sous Linux. Pour éditer des documents professionnels, graver des CD de musique, travailler des photos, concevoir un site Internet ou organiser la musique, il n'est pas nécessaire de recourir à des logiciels à 200€ accompagnés de licences restrictives.

L'installateur intégré facilite incroyablement la recherche, l'installation et la suppression d'un programme.

De même, c'est sûr : vous pouvez oublier les logiciels limités en version "démo", ou les freeware malintentionnés qui polluent l'Internet.

Pas de combats

Garder votre ordinateur en forme ne doit pas être un souci. Après un an, GNU/Linux tourne aussi vite que le premier jour. Et il pourrait bien ramener votre vieux PC à la vie.

De même, Linux vous laisse choisir ce que vous voulez, et surtout, ce que vous ne voulez pas. Si vous avez eu du mal à vous débarrasser de MSN Messenger, de Windows Update, ou de Trombinne le trombone, vous allez trouver cela rafraîchissant.

Sécurité

Oubliez les antivirus dispendieux et contraingnant, les antispywares, et les tous les anti-machin-chose. Linux est très, très sécurisé.

Il est souvent difficile pour les utilisateurs de Windows de croire qu'il n'existe pas de sypware ni de virus sous Linux — mais c'est vrai. Les applications malveillantes ont du mal à faire quoi que ce soit dans un système bien conçu.

Des mises à jour régulières garderont tout utilisateur en sécurité.

Soutien

Linux bénéficie d'un grand sens de la communauté dont l'amabilité vous surprendra. Si vous essayez de faire quelque chose de compliqué et n'y arrivez pas, il y a beaucoup de gens prêts à vous aider. Notre page "En lire plus" fournit quelques liens.

Les entreprises telles que Canonical etRed Hat qui sponsorisent les principales distributions GNU/Linux offrent aussi un support commercial.

Ce qui est quasiment identique sous Linux

Fondamentalement, les utilisateurs quotidiens trouveront GNU/Linux fort similaire à Windows ou Mac OSX.

Mise en place générale

Si vous croyez encore que Linux ne se contrôle que de la ligne de commande, il faut réviser vos sources !

Tout comme WIndows, Linux doit démarrer quand vous allumez votre ordinateur, et vous utilisez alors des logiciels pour effectuer diverses tâches. La barre des tâches et l'apparence des applications seront familières aux utilisateurs de Windows et Mac OS.

Navigation web et tâches communes

Le Web a une apparence identique quand vous naviguez avec Linux (en fait vous pouvez naviguer avec le même logiciel si vous utilisez Firefox ou Google Chrome). Et bien entendu, vous pouvez gérer votre collection de photos et de musique de la même manière. Vous pouvez naviguer dans les répertoires et les fichiers avec un gestionnaire de fichiers comme Windows Explorer.

Ce qui n'est pas aussi bien sous Linux

Prise en charge des pilotes

Les fabricants ne publient pas (encore) toujours de pilotes pour Linux, ou de spécifications complètes pour leur matériel informatique.

Ainsi, les pilotes des cartes graphiques haut de gamme les plus récentes ne sont pas toujours disponibles – certains doivent être dérivés de pilotes pour Windows par des volontaires. Certains pilotes sont également disponible gratuitement, mais sous des licences restrictives.

Malheureusement, le même problème apparaît avec de nombreuses cartes WiFi bas de gamme.

La majorité des ordinateurs communs fonctionnera toutefois sans problème avec les principales distributions de Linux. Le matériel général, comme les clés USB ou les appareils photo, ne pose jamais de problème.

DVDs, formats restreints

Beaucoup de formats multimédia communs sont propriétaire et n'ont pas de spécifications publiques. Ceci veut dire que les développeurs Linux doivent trouver seuls comment les lire, sans l'aide des concepteurs des formats.

Cela peut vous mener à contourner les restrictions de certains DVD et le DRM de certains fichiers musicaux, même si vous les avez acheté parfaitement légalement, pour les lire sous Linux. Malheureusement, en fonction de l'endroit où vous vivez, de tels contournements peuvent être illégaux, même si vous avez acheté vos médias dans la plus parfaite légalité.

Apprenez en plus sur notre FAQ Linux :

Jouer

Joueurs invétérés, vous pouvez trouver que le monde de jeux de Linux est moins professionnel et fonctionne moins facilement que sous Windows : les grandes entreprises développant des jeux commencent tout doucement à s'intéresser au monde du logiciel libre, ce qui signifie que de nombreux titres bien connus ne fonctionnent pas sous Linux, ou ont besoin d'émulateurs restrictifs pour fonctionner.

Il existe toutefois une communauté de développement de jeux libres très active, et un certain nombre de jeux 2D et 3D libres de très haute qualité existe déjà. Vous pouvez faire un tour sur le forum de jeux d'Ubuntu-fr pour plus d'information.

Apprenez en plus sur notre FAQ Linux :

Mise en veille prolongée (hibernation).

À cause des questions de pilotes évoquées plus haut, la mise en veille des ordinateurs portables n'est pas toujours entièrement fiable. Le symptôme le plus fréquent est la perte de connexion WiFi après mise en veille, sur les portables dont les pilotes matériels ne sont pas libres.

Conclusion

GNU/Linux vous plaira-t-il ? En fait, tout dépend de ce que vous en attendez.

  • Si vous voulez que Linux soit exactement comme Windows, vous serez probablement déçus. GNU/Linux est bâti par des des gens qui veulent simplement qu'il soit différent. Dans la communauté du logiciel libre, les membres ont des visions différentes de ce que doit être un système d'exploitation idéal. Ces différences donnent naissance à une grande diversité, ce qui fait que Linux est si spécial et intéressant.
  • Votre liberté compte. Des milliers de membres de communautés et entreprises travaillent à construire du logiciel qui la préserve. Utiliser GNU/Linux est la meilleure façon d'en profiter.
  • C'est très agréable ! Ne pas devoir se soucier de logiciel espions, de virus, d'enregistrement en ligne de programmes, de démos qui expirent, ou de trouver des logiciels vraiment libres et gratuits, tout cela rend l'utilisation d'un ordinateur bien plus sympathique et presque ludique.

Nous espérons que vous migrerez bientôt. Il existe une grande communauté qui vous attend, et personne ne vous demande « d'acheter et de vous enregistrer ».

Choisir une distribution

Notre sélection pour choisir facilement.

 

 


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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 16:10

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Démocratie liquide 05/05/2014 à 16h38
Loomio, l’appli d’Occupy Wall Street qui va vous aider à lutter


Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

 

 

Si vous pensiez que le mouvement Occupy Wall Street avait périclité, vous aviez tort. En partie, du moins. Certes, il ne reste pas grand-chose de la mobilisation et du message politique. Mais son ambition de modifier en profondeur la structure du pouvoir et de repenser la participation citoyenne, elle, a survécu.

Elle trouve corps dans une application web et bientôt mobile : Loomio. Au premier abord, le concept ne surprendra pas ceux qui fréquentent forums virtuels et réseaux sociaux : il s’agit de débattre, proposer, argumenter, voter.

 

 

Vidéo de présentation de Loomio

Benjamin Knight, initiateur du projet, a l’ambition de transposer cette dynamique virtuelle dans le monde réel :

« L’avènement des médias sociaux a permis la mobilisation d’un grand nombre de personnes en un cours laps de temps, mais il manque aujourd’hui d’outils pour traduire cette énergie dégagée en une action collective durable : c’est le fossé que nous cherchons à combler. »

Mouvement Occupy : plus jamais ça

L’ambition portée par cet activiste du mouvement Occupy Wellington en Nouvelle-Zélande n’est donc pas révolutionnaire en soi : des dizaines de startups ont déjà fleuri autour de cette idée d’optimiser le management de groupe et la prise de décision grâce à des outils numériques (nous vous parlions récemment de la startup française WePopp).

Mais il a ce truc en plus : l’expérience de l’échec. Jamais un mouvement social n’avait été aussi dynamisé par les réseau sociaux qu’Occupy. Et pourtant, jamais il n’est parvenu à accoucher d’un projet capable de fédérer ses protagonistes.

Riche et facile d’accès, Loomio pourrait bien réussir là où ses prédécesseurs ont échoué et même dépasser le cadre des organisations citoyennes pour cartonner tant auprès des particuliers que des entreprises.

Formule 3 en 1 : forum, réseau social et vote

Sans surprise, l’essence et l’objectif premier du projet ne sont pas dénués de toute idéologie. Ils découlent de ce qu’on appelle la « démocratie liquide », un système promouvant la participation directe au sein de groupes et organisations, et par extension au sein de la société toute entière.

Prenons un exemple concret avec l’un des deux groupes français participant à la version bêta : le Parti Pirate. Des membres ont ouvert un groupe public où différents thèmes sont abordés, allant de « s’exprimer ou non au sujet de Dieudonné » à « de quelle origine doit être le prochain processus constituant ? ».

En cliquant sur un de ces « topics », on accède à une nouvelle interface divisée en deux colonnes qui se veulent complémentaires :

  • l’une fait état des discussions en cours. Tous les membres peuvent exprimer leur position et l’argumenter longuement s’ils le désirent : c’est la partie forum ;
  • l’autre est dédiée aux votes (pour, contre, s’abstenir ou bloquer catégoriquement ). Il peut y en avoir plusieurs, certains clos, d’autres encore en cours, amendant ou rebondissant sur les échecs des premiers. En votant, le membre du groupe peut décider d’expliquer sa position en une phrase courte au format Twitter.

Capture d’écran d’une discussion du Parti Pirate français sur Loomio

 

Notre-Dame-des-Landes à la sauce Loomio

On pourrait être tenté de considérer l’appli comme un gadget de plus parmi tant d’autres. Certains diront plutôt qu’elle peut être un puissant outil de mobilisation. Imaginons ce que cela aurait pu donner dans le contexte des manifestations de Notre-Dame-des-Landes.

Une fois le groupe principal créé, des sous-groupes auraient pu être créés :

  • un pour l’organisation des manifestations où pourraient être débattues les modalités, le parcours, les horaires, etc. ;
  • un pour le message politique à porter où les différentes revendications et pétitions pourraient êtres discutées et votées ;
  • des groupes distincts pourraient remplir une fonction pédagogique sur les enjeux environnementaux ou juridiques, à l’attention des manifestants mais aussi des citoyens intéressés ;
  • d’autres groupes pourraient encore être réservés à chaque collectif organisation ou mouvement

Bref, il est possible d’établir une organisation horizontale, décentralisée et organisée permettant tant de débattre que de voter en amont des assemblées générales ou des rassemblements.

Une ambition au-delà des contestations

Ça, c’est pour l’exemple façon Occupy Wall Street. Mais là où Loomio marque des points est qu’il est également adapté, grâce à ses fonctionnalités de « groupe privé », à des cercles d’amis ou des entreprises.

« La diversité des groupes utilisant Loomio est une des choses les plus frappante concernant le projet : cela va de groupes d’activistes s’en servant pour organiser des mouvements citoyens à des conseils municipaux conduisant des consultations populaires, en passant par des entreprises l’utilisant pour le management et le travail d’équipe. »

Mieux encore pour ces dernières : le code est en « open-source ». N’importe quel développeur peut donc le récupérer, l’adapter voire le développer en interne pour répondre aux besoins de l’entreprise.

Adieu les chaînes d’e-mails par pôle, service, statut dans l’entreprise, adieu les tchats interposés, les Doodle et grilles Excel. Tout (ou presque) peut être discuté, voté, amendé et à nouveau voté sur une plateforme commune, qui sera d’ailleurs bientôt accessible sur les smartphones et tablettes.

Il est encore possible pour une entreprise, organisation ou média d’adopter un usage social externe en créant un groupe public pour dialoguer avec une communauté de clients, usagers ou lecteurs ou obtenir du « feedback ».

100 000 euros et plein d’idées

Réinventer, réorganiser et rationaliser le dialogue, c’est la promesse que fait aujourd’hui Loomio. Une promesse qui a su convaincre plus de 1 600 contributeurs lors d’une campagne de crowdfunding qui a d’ores et déjà dépassé son objectif et réuni près de 100 000 euros.

Cette somme devrait lui permettre d’ajouter des fonctions sociales, développer des designs pour terminaux mobiles voire inclure des options « off-line » pour voter par SMS par exemple. « L’accessibilité est une priorité », assure Benjamin Knight.

 


Design de Loomio 1.0 pour smartphones (Loomio)

 

Quant à la viabilité économique de la startup, le modèle économique sera donc assez classique dans l’univers du logiciel libre, de la gratuité pour l’acquisition du code, et une expertise de « service » fournie par Loomio contre rémunération pour adapter au mieux le produit aux attentes du client potentiel.

Trop transparent pour voter sereinement ?

L’application aura pourtant des défis à relever. Comme le note Wired, l’un des problèmes que pourrait rencontrer l’appli est celui de l’anonymat. Certes, l’usage du pseudo est accepté, mais le vote n’est pas anonyme, pouvant induire une pression sociale latente influant sur le choix de chacun.

Benjamin Knight se veut relativise ce point :

« La plupart des groupes recourant à Loomio sont dignes de confiance, et affichent clairement une volonté de partage : ils veulent juste que les choses soient faites. Dans ce genre de cas, la pression sociale et l’anonymat tendent à être moins importants. »

L’activiste n’exclut pas cependant de développer des modules et paramètres en ce sens si les groupes venaient à s’élargir et que des décisions plus sensibles venaient à être débattues.

La communauté de développeur bénévoles pourrait être mise à profit pour créer un « écosystème de modules en open-source » pour proposer différents protocoles de prise de décision.

Démocratie déléguée et « ParPolity »

L’autre difficulté majeure de toute application de prise de décision en groupe est de dépasser les petits groupes pour réunir de larges communautés. La discussion horizontale et riche d’avis devient plus problématique lorsque des milliers de personnes sont amenées à débattre sur un même fil.

C’est pourtant le défi et la « priorité à long terme » que s’est fixée Loomio. Benjamin Knight note qu’il y a bien des approches pour organiser les prises de décisions, évoquant le tag et le filtrage pour « maintenir un bon ratio entre le signal et le bruit ».

Le concept de démocratie liquide ou « déléguée » cherche à se rapprocher le plus possible de la démocratie directe. Un système souvent évoqué est celui de la procuration où chacun est libre de donner (et retirer) son vote à un « délégué » à tout moment si l’on estime lui faire suffisamment confiance pour qu’il vote à notre place.

« Il y a d’autres mécanismes pour la représentation, comme la ParPolity [Politique Participative, ndlr], qu’Aaron Swartz a vivement défendue : c’est lorsque vous avez des groupes de 50 personnes élisant chacun un porte-parole prenant les décisions en leur nom dans un autre groupe de 50 personnes, puis ce nouveau groupe a lui-même un porte-parole dans un groupe de 50 et ainsi de suite. »

Loomio ne réinventera pas la démocratie tout seul, mais il compte bien fournir le tronc sur lequel pourront bourgeonner ces idées.

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

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29 avril 2014 2 29 /04 /avril /2014 20:11

 

Source : www.slate.fr

 

Un supermarché avec «zéro emballage», c'est possible

Il va ouvrir en Allemagne.

 

 

Un supermarché traditionnel à Munich, en 2013. REUTERS/Marcelo del Pozo

LU SUR...

Imaginez un supermarché où les pots de yaourts n'existeraient pas, où le shampooing s'achèterait au centilitre, où les légumes ne seraient pas vendus sous plastique... Un supermarché dont on sortirait sans devoir ramener chez soi pléthore d'emballages à trier et à jeter à la poubelle.

C'est le rêve de deux jeunes Berlinoises qui ont monté la start-up Original Unverpackt, jeu de mots qu'on pourrait à la fois traduire par «sans emballage d'origine» et «non emballé à l'origine». Elles projettent d'ouvrir prochainement à Berlin le premier supermarché allemand à proposer des produits non emballés, rapporte le quotidien Süddeutsche Zeitung. Dans leur magasin, dont elles cherchent encore les futurs locaux, les produits de consommation courante seront stockés dans de grands récipients et vendus au poids.

Les clients auront le choix entre apporter leurs propres récipients, se procurer sur place des récipients réutilisables ou bien utiliser des sacs en papier recyclé. Les fondatrices du futur magasin expliquent sur leur site préférer faire du «precycling» que du «recycling», en renonçant tout bonnement à gaspiller les ressources. Comme l'explique l'une d'elles, Milena Glimbovski, en montrant un concombre sur l'étalage d'un supermarché lambda:

«La nature a déjà emballé ce concombre. A quoi sert cet emballage supplémentaire dans du plastique? C'est complètement idiot.»

En permettant aux clients d'acheter non seulement les produits sans emballages inutiles mais aussi la quantité qu'ils souhaitent, la start-up entend aussi lutter contre le gaspillage alimentaire. Comme l'écrit le Süddeutsche Zeitung:

«L'attrait de cette idée s'explique à l'aide de deux chiffres, qui explicitent le concept de société de gaspillage. Chiffre un: chaque jour, huit millions de déchets – bidons, bouteilles en plastique, brosses à dents – atterrissent dans les mers de la planète, estime l'organisation de protection de l'environnement WWF. Chiffe deux: 1,3 milliard de tonnes de denrées alimentaires se perdent chaque année— ce qui correspondant à un tiers de la production mondiale.»

Si ce concept d'épicerie comme l'on en trouvait autrefois partout en Europe occidentale est aujourd'hui «nouveau» en Allemagne, quelques expériences de boutiques zéro emballages ont déjà été lancées ailleurs ces dernières années. Pionnier en Europe, le magasin Unpackaged a ouvert ses portes à Londres en 2007, comme le rapportait The Independant, mais a tiré le rideau en 2013, faute d'être rentable.

A Vienne, une autre épicerie à l'ancienne, Luzners, a ouvert au début de l'année. Elle attire à la fois une clientèle écolo et économe, comme le note l'hebdomadaire Die Zeit dans un reportage consacré à la boutique:

« La clientèle […] se compose d'après Luzners de jeunes gens et de familles qui ont une conscience écologique tout comme de « vieilles dames qui sont heureuses de pouvoir à nouveau acheter un unique morceau d'ail»».

 

 

Source : www.slate.fr


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23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 21:52

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Alternative

« Les biens communs nous offrent davantage de liberté et de pouvoir que ne le font l’État et le marché »

par Olivier Petitjean 23 avril 2014

 

 

 

 

 

Qu’y a-t-il de commun entre une coopérative, un potager partagé, un collectif de hackers ou une communauté autochtone gérant une forêt ? Tous « agissent et coopèrent avec leurs pairs, de manière auto-organisée, pour satisfaire leurs besoins essentiels », explique David Bollier. Ce chercheur états-unien et militant infatigable des biens communs nous invite à ne plus être des « créatures du marché », des consommateurs isolés sans autre pouvoir que de voter occasionnellement, mais à devenir plutôt des « commoneurs » : des acteurs d’un système de production, de relations sociales et de gouvernance alternatif au néolibéralisme.

La notion de « biens communs » attire de plus en plus l’attention et l’intérêt de divers acteurs du changement social. Qu’il s’agisse d’écologie, de défense des services publics, de culture ou de technologie, les biens communs – ou, plus simplement, les « communs » – ont pour principal attrait de dessiner une alternative pratique aux logiques de commerce et de contrôle, mettant l’accent sur la coopération et le partage, et redonnant du pouvoir et de l’autonomie aux simples citoyens. La notion de « biens communs » est invoquée à propos de choses très différentes entre elles, depuis la gestion collective des ressources naturelles jusqu’à Linux et Wikipedia, en passant par la préservation des traditions indigènes, les services et infrastructures publics, les coopératives et l’économie solidaire, les jardins partagés et les AMAP… Difficile parfois de trouver un fil conducteur.

David Bollier, chercheur indépendant et militant états-unien, se consacre depuis une douzaine d’années à l’enjeu des communs, dialoguant aussi bien avec les pionniers du logiciel libre ou des licences Creative Commons qu’avec des groupes de paysannes indiennes ou des représentants de peuples indigènes. Dans un livre qui vient de paraître en France [1], il propose une « brève introduction » aux communs. L’ouvrage entend expliquer ce qui rapproche les pratiques et les initiatives disparates que l’on regroupe aujourd’hui sous le terme de « communs », et en quoi elles dessinent ensemble une alternative pratique au néolibéralisme, mais aussi à une partie des traditions de la gauche.

Basta ! : On parle de plus en plus des « biens communs », ou plus simplement de « communs », dans des sphères très diverses : militants écologistes et défenseurs des droits des communautés locales, hackers et activistes du numérique, chercheurs et artistes, défenseurs des services publics ou promoteurs de l’économie sociale et solidaire. De quoi s’agit-il, et pourquoi cet intérêt grandissant ?

David Bollier : Je pense que de plus en plus de gens se rendent compte que les gouvernements et les marchés ne peuvent pas, et ne veulent pas, résoudre leurs problèmes. Tous deux sont structurellement limités dans leurs capacités. Les gouvernements sont souvent bureaucratiques et corruptibles, tandis que les marchés ont une optique prédatrice et impersonnelle. Les communs séduisent de nombreuses personnes parce qu’ils leur fournissent les moyens de définir collectivement leurs propres règles et de concevoir leurs propres solutions pratiques. Le sens fondamental des communs est précisément celui-là : agir et coopérer avec ses pairs, de manière auto-organisée, pour satisfaire ses besoins essentiels.

Jusqu’il y a dix ou quinze ans, les communs étaient considérés soit comme un système de gestion inefficace (la « tragédie des communs », le risque de surexploitation d’une ressource en accès libre, ndlr), soit comme une relique archaïque de l’époque médiévale, soit comme une curiosité anthropologique mise en œuvre dans certains pays retardés du Sud pour gérer des forêts ou des terres agricoles. La culture de l’internet est venue changer radicalement les perspectives sur les communs. Nous pouvons tous constater comment les communs numériques nous permettent de gérer collectivement toutes sortes de ressources créatives ou informationnelles. La « production par les pairs basée sur les communs », comme on l’appelle parfois, peut faire mieux que le marché en recherchant la « coopérativité » plutôt que la compétitivité. L’essor du système d’exploitation Linux et de Wikipédia en sont les exemples les plus célèbres. Pour construire ces systèmes, il n’y a eu besoin ni de marchés, ni d’agences gouvernementales, ni de contrats juridiques, ni même d’employés. Ils ont été construits par des « commoneurs » – des gens qui trouvaient une satisfaction et des avantages personnels à y participer. Les commoneurs de l’internet ont prouvé que les droits de propriété privée et les marchés n’étaient pas le seul moyen d’avancer et d’innover.

Entre le mode de vie d’un peuple indigène, la gestion collective d’une forêt ou d’une ressource en eau, un jardin partagé, un parc public, une coopérative, le logiciel libre Linux ou l’encyclopédie Wikipédia, quel est le point commun ?

Tous – à l’exception peut-être du parc public – reposent sur une coopération auto-organisée, en vue de concevoir collectivement les règles et la gouvernance requises pour la gestion de ressources partagées. Dans chaque cas, il s’agit de se faire les garants de ressources collectives. Le type de ressource peut être très différent, et nécessiter en conséquence un mode de gestion lui aussi différent. Par exemple, les forêts et l’eau sont finies, et peuvent se trouver surexploitées, tandis que les ressources numériques peuvent être copiées et partagées pour un coût virtuellement nul. Cependant les communs ne se définissent pas par le type de ressource qu’il s’agit de gérer, mais par les pratiques sociales, les valeurs, l’éthique et la culture mises en œuvre à travers cette gestion. Même les communs numériques reposent sur des ressources matérielles, physiques (les ordinateurs, l’électricité, les infrastructures de télécommunication), et même la gestion des communs « naturels » repose sur des savoirs et des pratiques sociales.

En ce qui concerne les parcs, s’ils sont entièrement gérés par des administrations municipales, ils ne sont peut-être pas des communs au sens strict du terme. Ils sont certes une ressource partagée, mais les commoneurs n’auront pas forcément de rôle significatif dans la définition des règles d’usage et de gestion du parc. J’appelle ce type de ressource commune gérée par le gouvernement des « communs sous garantie étatique ». Cette expression illustre bien le fait que l’État agit en tant que garant au nom des commoneurs, et qu’il n’est pas lui-même le propriétaire ultime de la ressource (en l’occurrence, le parc).

Pourquoi est-il utile de réfléchir à ce qu’il y a de commun entre les communs ?

Il vaut la peine de souligner que le « marché » lui aussi est une abstraction, utilisée pour qualifier des phénomènes absurdement divers : de l’échange de titres financiers aux magasins de quincaillerie, en passant par les restaurants et les stands de vente de limonade. C’est une convention culturelle et un récit partagé que nous utilisons pour parler d’activités sociales présentant certains traits similaires (vendeurs et acheteurs, échange d’argent, etc.).

Lorsqu’on parle des « communs », c’est exactement la même chose. Cela revient à noter qu’il y a des similarités générales entre la gestion collective de l’eau par les peuples indigènes, les logiciels open source, les fêtes de quartier ou encore les trusts fonciers. Les communs constituent un récit partagé qui permet aux gens de reconnaître les affinités entre leurs diverses formes de « faire commun ». Celles-ci sont également liées entre elles par le fait qu’elles proposent un système de production, de relations sociales et de gouvernance alternatif à la fois à l’État et au marché. Les communs offrent aux commoneurs davantage de liberté, de pouvoir et de responsabilité que ne le font l’État et le marché – qui, au fond, nous invitent seulement à consommer, à voter occasionnellement et, parfois, à jouer les faire-valoir dans les processus décisionnels, qui souvent ont été largement accaparés par de grandes institutions éloignées des citoyens.

Parlez-nous un peu de votre trajectoire politique : comment en êtes-vous venu à vous consacrer à la cause des communs ?

À la fin des années 1970 et au début des années 1980, j’ai travaillé pour le grand défenseur des consommateurs américains Ralph Nader et pour des organisations de défense de l’intérêt public à Washington. Malgré les critiques qui lui ont été adressées du fait de son rôle lors des élections présidentielles américaines de 2000 [Il s’était présenté sous l’étiquette des Verts et a été accusé d’avoir provoqué la défaite du candidat démocrate Al Gore contre George Bush Jr., ndlr.], Nader a joué un rôle crucial depuis quarante ans pour politiser et mettre au centre du débat public toute une série d’enjeux, depuis la sécurité des automobiles à la transparence administrative en passant par la pollution de l’eau. Une grande partie de ces dossiers était liée à la protection de ressources appartenant aux citoyens, mais sur lesquels nous n’avons aucun pouvoir effectif et dont nous ne tirons pas les bénéfices. Nader a contribué à montrer comment les entreprises ont pris le contrôle de ressources collectives aussi diverses que les ondes hertziennes, les terres du domaine public, la recherche pharmaceutique publique, la recherche scientifique, le savoir et la culture. Fondamentalement, il s’agissait déjà dans tous ces efforts de « récupérer les communs » – c’est-à-dire de remettre notre richesse collective sous contrôle des citoyens.

Ces constats m’ont poussé, en 2000, à écrire un livre sur ces diverses formes d’« enclosure des communs », lesquelles n’étaient en général pas reconnues comme participant d’un même phénomène global. En effet, les catégories économiques qui dominent le débat politique ne permettaient pas d’envisager de réelles alternatives. L’écriture de ce livre – finalement publié en 2002 sous le titre Silent Theft : The Private Plunder of Our Common Wealth (« Vol silencieux. Le pillage privé de notre richesse commune ») – m’a lancé dans l’étude et la défense politique des communs. Je me suis basé sur l’œuvre de précurseurs tels que la chercheuse Elinor Ostrom [prix Nobel d’économie 2009 pour ses travaux sur les communs, Ndlr], le pionnier du logiciel libre Richard Stallman, ou le créateur des Creative Commons Lawrence Lessig, ainsi que sur ma propre expérience militante à Washington. De 2003 à 2010, j’ai été l’éditeur du site OntheCommons.org, qui rassemblait un petit groupe de penseurs et de militants désireux de faire avancer le paradigme des communs.

Au fil du chemin, j’ai découvert que de nombreuses autres personnes au niveau international travaillaient sur les communs, sans s’être vraiment rencontrées. J’ai noué des liens étroits avec deux autres militants des communs, Silke Helfrich en Allemagne et Michel Bauwens de la P2P Foundation en Thaïlande, et nous avons fondé ensemble Commons Strategies Group. L’idée était d’apprendre mutuellement des travaux des autres tout en aidant à faire avancer la cause et les pratiques des communs parmi nos amis et nos alliés. Nous avons organisé deux grandes conférences internationales à Berlin en 2010 et 2013 [2] et publié une anthologie d’essais sur les communs [3], tout en effectuant un grand nombre d’interventions publiques ou de missions de conseil stratégique avec d’autres commoneurs.

En quoi la notion d’« enclosure » – la captation d’un bien commun par un intérêt privé – est-elle différente de celle de « privatisation », plus largement dénoncée ?

Le terme de « privatisation » entretient le préjugé selon lequel il n’existerait réellement que deux types de gouvernance et de gestion : « public », le gouvernement, opérant à travers conseils d’élus et administrations, et « privé », les entreprises, opérant à travers le marché. Mais cette dichotomie est trompeuse. Le terme « enclosure » est plus riche parce qu’il ne renvoie pas seulement à des alternatives « publiques » – gouvernementales – mais aussi aux communs. Les enclosures sont une entreprise de privatisation et de marchandisation des ressources dont dépendent les commoneurs pour leurs besoins essentiels. Lorsque des entreprises s’accaparent des terres publiques, construisent des centres commerciaux sur des espaces urbains auparavant utilisés comme lieux de réunion publique, brevètent le génome humain ou acquièrent des terres utilisées depuis des générations par des peuples indigènes, il ne s’agit pas seulement de « privatisation » au sens classique du terme. Il s’agit de vol pur et simple, qui foule au pied les titres traditionnels et les croyances morales des gens, souvent avec la complicité des gouvernements. Les enclosures peuvent détruire la culture et l’identité d’une communauté. Elles impliquent de convertir des groupes dotés du sens du collectif en individus isolés, en employés et en consommateurs : en créatures du marché.

Actuellement en Europe, on a le sentiment que beaucoup de gens se sentent abandonnés par leurs gouvernements, du fait de l’austérité, des coupes budgétaires. Paradoxalement, ils continuent de placer tous leurs espoirs de changement dans les États dirigés par ces mêmes gouvernements. Comment les communs peuvent-ils nous aider à sortir de cette contradiction ?

Il est normal que les citoyens comptent sur leurs gouvernements pour apporter des changements et des réformes. Les élus ont la reconnaissance officielle, la responsabilité et le pouvoir d’introduire des changements pour répondre aux enjeux actuels. Le problème est que souvent, en réalité, les gouvernements ne représentent leurs citoyens et ne sont responsables devant eux que de manière très marginale. En tant qu’institutions centralisées et hiérarchiques, les gouvernements ne sont pas forcément très efficaces ni très réactifs lorsqu’il s’agit de gérer la complexité décentralisée de la vie moderne. En outre, la centralisation de l’État le rend d’autant plus vulnérable aux influences corruptrices – notamment celles des intérêts économiques. L’État a été en grande partie capturé par les grandes entreprises et la finance, avec pour résultat une forme corrompue de gouvernance que j’appelle le duopole Marché/État – une alliance étroite entre factions économiques et politiques sous le signe du culture de la croissance et de l’intégration aux marchés globalisés.

Mais cette vision est en train d’imploser sous nos yeux. Elle ne peut plus se justifier par la prospérité et les opportunités qu’elle prétendait apporter. Elle détruit les écosystèmes de la planète. Ses prétentions à l’équité sociale apparaissent désormais comme des mensonges. Et la mise en avant des « marchés libres » et de la « main invisible » apparaît désormais comme une grande escroquerie, au regard du renflouement public massif des banques, des subventions et des privilèges juridiques offerts aux entreprises.

Les communs proposent une vision foncièrement différente du développement humain, de la protection de l’environnement, des moyens de produire et partager les choses dont nous avons besoin. Plutôt que de présupposer que nos sociétés sont composées d’individus égoïstes, rationnels, cherchant à maximiser leurs « utilités » et dont l’aspiration ultime serait le consumérisme – la fiction de l’homo economicus qui est au fondement de l’économie et des politiques publiques actuelles –, les communs reposent sur une vision plus riche et plus complexe des êtres humains. Ils sont différents des entreprises commerciales en ce qu’ils n’ont pas pour objectif et aspiration de gagner de l’argent, mais de servir leurs membres à travers la coopération sociale et le soutien mutuel : cela se vérifie dans des systèmes aussi divers que les mutuelles et les coopératives, les trusts fonciers, les banques de temps, les monnaies alternatives ou les espaces de travail partagé. Mais aussi dans les innombrables communs numériques comme les communautés du logiciel libre, Wikipédia et ses divers rejetons, les milliers de revues scientifiques open access, les projets de « science ouverte », le mouvement des ressources pédagogiques en libre accès, etc.

Vous soulignez la différence entre le paradigme des communs et les traditions progressistes classiques, qui participent de ce que vous appelez la « conception libérale du monde ». Quelles sont selon vous les limites de ces traditions ?

Les systèmes juridiques occidentaux tendent à ne reconnaître de droits qu’aux individus, et principalement en vue de protéger leurs droits de propriété privée, leurs libertés personnelles et leurs intérêts commerciaux. Il n’est pas étonnant que les communs restent invisibles et virtuellement impensables dans le droit occidental moderne ! Les communs proposent de redéfinir fondamentalement ce qui a de la valeur dans une société, la manière dont cette valeur est générée, et la conception même de l’être humain. La tradition progressiste libérale, en revanche, suppose que l’État – pourvu qu’on lui donne assez de temps et qu’on exerce suffisamment de pression sur lui – peut et veut garantir tous les droits humains et civils des individus, y compris l’égalité sociale et les opportunités, et que la « croissance » est le moteur indispensable de ces gains sociaux. Il me semble que les profondes limites, sinon les contradictions, de ces présupposés sont de plus en plus évidentes pour tout le monde, particulièrement depuis la crise financière de 2008.

La tradition politique libérale représente de nombreuses valeurs importantes et dignes d’être défendues, qui ne doivent pas être rejetées sommairement. Mais elle n’est pas capable de se réformer « de l’intérieur ». Je vois les communs comme un moyen de repenser nos modes de gouvernance eux-mêmes (construits pour une large part au cours des XVIIIe et XIXe siècles) et de soulever de nouvelles questions sur la manière dont nous devrions concevoir la participation démocratique à une époque de réseaux électroniques omniprésents, de communications instantanées, et de marchés globalisés.

Fondamentalement, le paradigme des communs affirme que nous sommes capables et que nous devrions pouvoir déterminer nos propres conditions de vie. Nous devrions avoir l’autorité d’identifier et de résoudre les problèmes, de négocier avec les autres, d’inventer nos propres solutions, et pouvoir compter sur une gouvernance légitime et réactive. Ces principes sont au cœur même des communs – et pourtant ils ne peuvent exister que dans des espaces sociaux et politiques que ni l’État ni le marché ne veulent reconnaître. De sorte que les commoneurs doivent lutter pour obtenir reconnaissance et protection de leurs communs.

Propos recueillis par Olivier Petitjean

Photo : CC Bindalfrodo

 

Notes

[1David Bollier, La renaissance des communs. Pour une société de coopération et de partage, Paris, éditions Charles Léopold Mayer, 2014, 192 pages, 19 euros.

[2Voir ici et ici

[3Disponible en ligne : The Wealth of the Commons. A World beyond Market and State. http://wealthofthecommons.org/


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10 avril 2014 4 10 /04 /avril /2014 21:30

 

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Festirécup, un festival pour imaginer le monde de l’après-pétrole

par Rédaction 10 avril 2014

 

 

 

 

Un festival sérieusement zinzin pour préparer les enfants à se débrouiller dans un monde sans pétrole. C’est ainsi que se définit le Festirécup. Au programme de cet événement organisé à Montreuil (Seine-Saint-Denis) du 19 au 26 avril prochains : des ateliers 100% récupération. Le ticket d’entrée ? Une pince à linge et de l’imagination.

Du 19 au 26 avril, à Montreuil, les enfants vous préparent 99 surprises. Ils vous invitent à participer à une collecte géante des trésors du marché, construire des cabanes proliférantes, jouer avec la machine à machins, rêver dans le lit rouleau-masseur, goûter l’exquise disco-soup des enfants, faire tourner la machine à laver à pédales, imaginer ensemble un monde désirable… et plein d’autres surprises.

Et ce n’est pas tout ! Petits et grands sont invités à participer à la préparation du Festirécup. Depuis le 23 février, le festival se prépare dans des ateliers participatifs ouverts à tous. Suivant l’inspiration, on créera des invitations farfelues, fabriquera des chapeaux fous ou des objets étranges pour annoncer le festival dans le quartier, on bricolera une machine à laver à pédales… Débrouillardise, imagination et rigolade garanties !

Festirécup est 100% récup. Nous n’achetons rien, nous cherchons ensemble comment tirer parti de ce qu’on a, comment nos déchets sont une richesse si on les voit avec un œil inventif et bricoleur. Festirécup apporte une réponse festive à des questions graves. Loin de tout discours démoralisant, c’est le plaisir de participer ensemble à l’élaboration du monde de l’après-pétrole, de découvrir des alternatives qui font rêver, des utopies qui se concrétisent ici et maintenant…

Qui peut participer ?

Tous les enfants à partir de 3 ans et leurs grandes personnes. Le festival est aussi ouvert aux grands qui ont gardé leur enthousiasme d’enfant.

Ça se passe où ?

L’Espace Comme Vous Emoi (lieu de création, de pratiques artistiques, un lieu d’accueil associatif et de réflexion citoyenne), 5 rue de la Révolution, Montreuil (Métro Robespierre)

Plus d’informations sur le site Internet de l’événement.

Participez à la préparation du Festirecup du 24 février au 18 avril

Ateliers de bricolage avec les enfants

Création d’invitations farfelues, de chapeaux fous, d’objets étonnants pour annoncer le Festirecup dans le quartier, de poissons volants de farandole, dessinerie végétale, transformation de poubelles en boîtes à trésors, questions pour la conférence gratouilleuse…

Ateliers adultes qui souhaitent contribuer à la préparation du festival

Création de matériel pédagoludique, conception de la communication tonitruante, fabrication d’une machine laver à pédales, d’un chauffage
solaire, d’éléments d’une maison à habiter autrement...

Collecte géante des trésors du marché

Méga collecte des cagettes, et des invendus du marché, transport en parade jusqu’à Comme Vous Emoi.

Pour connaître les lieux et les horaires de chaque atelier, rendez-vous sur le site Internet de l’événement.

Le programme de Festirécup, du 19 au 26 avril 2014 (qui peut-être actualisé jusqu’au dernier moment) :

Samedi 19 avril, de 10h à 22h : un samedi de folie ! (Prix : 1 pince à linge)

Construction géante d’une cabane en cagettes, de structures en tubes. Ateliers de transformation 100% récup : fabrication de jouets, bacs à fleurs, lombricomposteur, instruments de musique, déguisements, déco, défis scientifiques avec 3 fois rien, lits masseurs, dessinerie végétale, sketch groupe, automaton des créations...

Pour les gourmands : disco soup des enfants, goûter dans le noir ; tests de la machine à laver à pédales et du chauffage solaire ; échanges de savoirs, de rêves, débats : le grand dégoûtachon à palabres, les carnets de bord des récup’bricoleurs, la fabrique de rêves et le mange-cauchemars, espace de gratuité…

Lundi 21 au jeudi 24 avril, de 10h à 22h : prolonger les rêves et découvertes

Ateliers pour approfondir la fête, échanges, inventions et fabrications, pistes aux trésors...

Jeudi 24 avril, de 19h à 22h : la conférence gratouilleuse

A la poubelle, la liste au Père Noël ? Le festif et le geste affectif en dehors de l’hyper-consommation. Découverte d’alternatives réjouissantes. Réflexion sur l’importance d’associer le festif et la créativité avec le plaisir de fabriquer ensemble pour préparer les enfants à être acteurs dans un monde de grandes mutations.
(Pour les grandes personnes. Conférence dans la cabane proliférante, suivie d’un festin à surprises)

Vendredi 25 avril, horaire à préciser : la grande migration

Lorsque le festival se termine, les festivaliers trient et préparent leurs déchets pour qu’ils deviennent des ressources et les accompagnent vers leurs différentes destinations.

Samedi 26 avril, horaires à préciser : balades insolites à partir de Montreuil

Départ de Comme Vous Emoi, 5 rue de la Révolution, Montreuil. Visite d’un centre de tri, faisons parler les plantes sauvages des trottoirs, balade land art et petits déchets, Supportons nos déchets, Farandole des poissons volants…

 


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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 01:33

 

Source : alternatives.blog.lemonde.fr

 

Des projets open-source qui changent le monde
 
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Source: Open (opensource.com)

Source: Open (opensource.com)

Ouverture, partage, transparence, inclusion et autonomie font partie des maîtres-mots de l'Open-Week qui se déroule en Ile-de-France jusqu'au 11 avril. Une occasion rêvée pour revenir sur de multiples projets développés dans un état d'esprit et une culture libres et ouverts.

 

Ça coule de source

Utopie du logiciel libre Sébastien BrocaLes partisans du logiciel libre, Richard Stallman en tête, savent à quel point leur vision du monde est politique. "Leur idéal se construit autour de trois valeurs", explique Sébastien Broca, auteur d'Utopie du logiciel libre (Ed. Le Passager clandestin), "l'autonomie dans le travail, conçue de manière horizontale et décentralisée, et comme un moyen de se réaliser en tant que personne ; la maîtrise et le contrôle des technologies, avec une approche de leur conception tout comme de leurs usages ; la circulation de l'information et le partage du savoir, de manière à rompre l’impérialisme intellectuel pour profiter à plein du potentiel d’Internet".

Aujourd'hui, l'esprit du libre dépasse Wikipedia, Firefox ou VLC : il s'incarne dans des modèles d'organisation et des projets collaboratifs, il prend des positions plus militantes sur des sujets de société (tels Hadopi ou le traité transatlantique), et se matérialise dans des espaces physiques (Fab Lab, promotion du matériel libre) et des projets réalisés en mode DIY.

Motivés par le passage à l'action et l'expérimentation, les partisans de ces nouvelles façons de faire sont tout autant des activistes que des artistes, rebelles, constructeurs, bricoleurs, makers ou hackers. Portés par le désir de donner vie aux utopies concrètes, ils agissent en réseau, collaborent et apprennent en permanence de leurs essais. Agiles, ils naviguent entre réel et virtuel, entrent et sortent des écrans en offrant à la fois de nouveaux outils de production et de diffusion et des champs d'expérimentation élargis.

apropos_0Il est donc réjouissant de voir une région se positionner pour "promouvoir l’ouverture des savoirs et des données, la connaissance libre et la collaboration peer-to-peer dans la création et la gestion de biens communs", tel que l'a affirmé le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, lors du lancement de l'Open Week.

Si l'institution agit déjà depuis quelques années sur ces questions, elle souhaite passer à la vitesse supérieure et favoriser l'appropriation de biens communs. Aussi l'agenda des événements propose-t-il des rencontres variées avec des acteurs de cartographie ouverte Open Street Map, des formations au SILEX, des rencontres des acteurs de l'économie collaborative lors d'un CoTuesday, des réflexions sur les apports d'une approche ouverte dans les sciencesdans le droit ou dans l'entreprise, une formation à l'usage des licences Creative Commons,

La région Ile-de-France souhaite aussi rendre les 400 jeux de données publiques de son portail d'Open Data plus lisibles et accessibles, et donc plus utilisables. La dépense régionale va désormais être suivie en temps réel, et 100 000 images en haute définition issues des archives du patrimoine vont être passées en licence ouverte. La région va également insister sur l'usage de la licence Creative Commons, appliquée non seulement à son site, mais aussi dans les marchés publics d’achat.

En attendant, voici d'autres exemples de projets open-source dont on est libre de s'inspirer...

L'habitat et le village en kit

dad6dafe384cf9bd100678edd6b3fe03297588e5-wikihouse-macImaginée par Alastair ParvinWikihouse est proposée en un kit téléchargeable gratuitement, dans lequel on trouve un mode d'emploi pour réaliser les différents composants et les indications pour les assembler. La communauté cherche actuellement de l'argent via une levée de fonds participative pour assurer le développement de sa mission.

Domeorama propose aussi de nombreuses ressources pour réaliser un dôme maison, le tout étant largement nourri par une communauté de fans de ce type de construction.

LNG-02Pour équiper votre domicile, il est également possible de trouver des meubles en téléchargement libre, sur Open DeskSketchair ou Filson and Rohrbacher par exemple, avec l'ambition de donner à ceux qui le souhaitent la capacité de fabriquer eux-mêmes et localement des meubles de designers.

Sur Open Source Ecology, Marcin Jakubowski élabore et met à disposition depuis 2003 un "kit de construction du village mondial", dont il teste la faisabilité de son fief du Missouri. De quoi élaborer à partir des ressources locales les outils nécessaires à la (sur)vie d'un village.

A consulter également pour aller plus loin sur les questions de fabrications architecturales et design open source:www.architecture00.net et FabHub. Si cela vous plaît, la revue We Demain a testé le téléchargement de fauteuil.

Les bateaux et la plongée open source

5433580022_79791043ceAvec OpenRov et Protei, vous voilà plongé(e) dans un autre rapport à la mer et aux océans. Les communautés réunies autour de ces deux projets proposent de découvrir et de protéger ces vastes étendues d'eau en développant de quoi les explorer plus facilement, avec une approche à la fois ludique et pédagogique.

Le fait de fonctionner de manière ouverte a permis à ces deux projets d'innover plus rapidement dans leurs vocations initiales (le nettoyage des eaux polluées par une marée noire pour Protei).

Plus terre à terre, c'est une initiative comme Wikispeed qui vous plaira. Cette voiture de course imaginée selon les préceptes de l'open source ne consomme que deux litres aux cent kilomètres. Son processus de fabrication est aussi testé pour proposer, plus largement, des solutions rapides aux questions qui relèvent du bien social.

Des sciences participatives et ouvertes

Screen-Shot-2012-06-09-at-10.02.41-PMDe quoi poser la question de la recherche et des sciences qui fonctionnent sur un mode ouvert, comme en témoigne le projet de Thomas Landrain, La Paillasse, un laboratoire communautaire pour les biotechnologies citoyennes. Ouvert à tous, ce laboratoire entend "explorer des approches très ouvertes, diverses et possiblement opposées en biologie" et développe des projets autour du DIYbio.

Hack Your Phd est une communauté créée en janvier 2013 par Célya Gruson-Daniel et Guillaume Dumas afin d’"amener plus de collaboration, de transparence, et d’ouverture dans les pratiques de recherche actuelles".

La consom'action accessible à tous

Notre alimentation aussi est concernée par les innovations open source. En France, Open Food Facts entend rassembler l'ensemble des informations qui concernent notre alimentation pour aider le consommateur à effectuer des choix plus sains pour sa santé. L'équipe fondatrice vient d'ailleurs de lancer une autre initiative, What's in my Yogurt afin de cibler son approche sur ces produits laitiers que certains d'entre nous ingèrent au quotidien.

Aux Etats-Unis, FarmBot est en train de s'organiser pour développer un outil agricole permettant à chacun de retrouver son autonomie alimentaire, pendant que Beehive tente de diffuser un modèle de ruche élaboré afin que chacun puisse participer à la survie des abeilles.

Au quotidien et au-delà de nos assiettes, des sites comme SourceMap ou product-open-data.com pourront sans nulle doute aiguiller nos habitudes d'achats du futur. Pour recycler l'ensemble des nos produits en plastique, alors qu'il n'y aura plus de pétrole, les solutions imaginées par Precious Plastic pourront aussi nous être utiles ! Pour preuve, le choix de Sam Muirhead, un Américain qui a vécu pendant un an en ne faisant appel qu'à des produits et projets conçus en open source, et maintenant convaincu que tout est à portée de main pour peu que l'on veuille bien s'y mettre.

Alors, tenté(e) par une approche ouverte et libre de votre quotidien ? Pensez-vous que cela pourrait être viable ?

Anne-Sophie Novel / @SoAnn sur twitter

Pour aller plus loin

 

 

Source : alternatives.blog.lemonde.fr

 

 

 

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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 21:07

 

 

Source : aquitaine.france3.fr

 

Enercoop fournisseur d'électricité verte s'installe en Aquitaine

Exit le nucléaire. Chez Enercoop l'énergie provient exclusivement du solaire, éolien, biogaz ou de l'hydraulique. Créée en 2005, cette coopérative a déjà séduit 20 000 clients en France. Elle ouvre un site en Aquitaine le 8 avril.

  • Par CA
  • Publié le 04/04/2014 | 18:04, mis à jour le 04/04/2014 | 18:34
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"La majorité de nos bénéfices sont réinvestis dans les énergies renouvelables" explique t-on chez Enercoop. Cette entreprise 100% verte propose des tarifs un peu plus élevés qu'EDF mais ses clients, solidaires, acceptent. 

"Pour nous c'est un engagement fort, un engagement militant" explique Jean-MArc Gancille, le cofondateur d'un des plus gros clients d'Enercoop, la plateforme Darwin éco-système à Bordeaux. "Nous souhaitons payer le juste prix de l'énergie et éviter l'émission de gaz à effet de serre. Pour nous ça s'imposait comme une évidence".

Si Darwin Eco Système accepte de payer 15% plus cher sa facture d'électricité, les clients particuliers peuvent eux s'y retrouver, avec quelques astuces.

Ainsi, Camille Choplin, cliente d'Enercoop, avoue n'avoir trouvé aucun inconvénient depuis qu'elle a quitté EDF pour rejoindre Enercoop. "Je m'attendais à payer plus cher mais au final je paie moins cher aujourd'hui" nous assure t-elle. Elle a en fait réussi à réduire très significativement sa consommation grâce aux conseils des experts de la coopérative.


Depuis que le marché de l'électricité est ouvert à la concurrence, en 2004 pour les entreprises et en 2007 pour les particuliers, seulement 6% des clients particuliers ont osé quitter EDF.

 

Vidéo ici

 

Source : aquitaine.france3.fr

 

 

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 21:44

 

Source : citizenpost.fr

 

 

Ils transforment la pluie en électricité
mar 24, 2014
 

 

Au Mexique, des étudiants ont mis au point un système ingénieux pour générer de l’électricité à partir de l’eau de pluie. Ils sont déjà parvenus à alimenter en partie un quartier de Mexico.

En s’inspirant des systèmes hydrauliques des grands barrages, des étudiants de l’Université technologique du Mexique (UNITEC) ont mis au point un système semblable, mais réduit appelé « Rain Wild ». Celui-ci vise à utiliser des micro-turbines mises en mouvement par l’eau de pluie, recueillie sur les toits puis drainée vers un système de récupération.

Lorsque les micro-turbines sont en action, elles chargent des batteries portables de 12 volts, lesquelles assurent l’éclairage des immeubles et l’alimentation électrique de petits appareils électroménagers. Les essais menés dans le quartier pauvre Iztapalapa ont été concluants et les étudiants souhaitent maintenant améliorer leur système et les capacités de stockage afin de pouvoir fournir plusieurs habitations en électricité avec une seule turbine.

Épuration des eaux de pluie

Le projet ne s’arrête pas là puisqu’il vise également à améliorer la qualité des eaux en retraitants celles qui passent par les turbines du Rain Wild. Après avoir mis en mouvement les micro-turbines, les eaux de pluie sont dirigées vers un filtre à charbon actif, lequel va en éliminer les excès de chlore et les mauvaises odeurs. « Avec ce filtre, la qualité de l’eau que nous obtenons est égale ou même meilleure que l’eau du réseau d’approvisionnement de la ville de Mexico » a conclu Coca Leyva, un des initiateurs du projet.

- Crédit photo : Une centrale hydraulique à tourbillon. Par Ukko-wc

Sources : Sciences et AvenirDarioPresente

 

 

Source : citizenpost.fr

 


 

 

 

 

 

 

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