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19 novembre 2014 3 19 /11 /novembre /2014 14:01

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Sur le campus de Bordeaux, les étudiants découvrent la récupération organisée

Benjamin Pietrapiana (Reporterre)

mardi 18 novembre 2014

 

 

 

Sur le campus de l’Université de Bordeaux, la récupération des objets est lancée. Ateliers, bricolage, troc..., Etu’Récup insuffle du lien et de la vie dans ces lieux impersonnels en luttant contre le gaspillage.


- Bordeaux, correspondance

Le facile à acheter est tout aussi facile à jeter. On peut le voir dans les déchetteries de France, où des meubles parfaitement utilisables côtoient de l’électroménager non trié et des vélos à peine rouillés. Face à ce constat, les étudiants et leurs associations du campus de Bordeaux se réunissent et innovent.

Une asso innovante

Les ressourceries, qui fleurissent en France depuis les années 2000, ont fait leur credo de la récup’ des déchets et leur réhabilitation. S’inspirant de ce modèle, l’association Etu’Récup en a implanté une sur le campus de Bordeaux. Au total, l’association réunit neuf associations au conseil d’administration ainsi qu’une trentaine de personnes physiques.

« Au départ, il s’agissait de réunir les associations étudiantes autour d’un projet fédérant leurs tropismes », résume Aurélie Schild, la coordinatrice associative qui a répondu à un appel d’offres émanant du Crous et de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), dans le cadre du plan local de prévention des déchets. L’objectif : exploiter les ressources de ce lieu qui n’en manque pas.

Cette initiative, du fait de son implantation sur un campus, est la première de ce type. L’asso’, située à la pointe du bâtiment Le Vent Debout, le restaurant universitaire du campus de Pessac, prend les devants et ouvre ses portes aux publics le 18 novembre.

De tout à petits prix

L’aventure a débuté en mars 2014, mais le projet mûrit depuis 2012. Initialement conçu comme une simple ressourcerie, il a pris une autre dimension sous la direction d’Aurélie Schild. « Le constat était désolant », dit-elle. En juin, les étudiants qui partent laissent derrière eux meubles et autres appareils électroménagers alors qu’en septembre, les nouveaux arrivants achètent du neuf au prix courant.

Le projet veut répondre aux besoins des étudiants du campus, mais pas seulement. L’offre ? « En gros, tout ce qui peut servir à un étudiant, des livres, des meubles, de l’électroménager élémentaire. Tout le monde pourra faire ses menues réparations, et ses petits achats », indique Aurélie. Pour quels prix ? Ceux-ci varient, mais sont plus qu’abordables : 40 euros pour un vélo, 8 euros pour un four, 5 euros pour un four à micro-ondes... Qui dit mieux !


- Aurélie Schild et Johanna Cavator -

Il y a actuellement deux tarifs, étudiant et non-étudiant, mais Aurélie envisage d’instaurer sous peu une grille de prix indexés sur des critères sociaux. Les profits générés par la vente serviront à financer l’acquisition des outils nécessaires à la récup’ et au travail de réhabilitation, ainsi qu’à rémunérer les deux salariés de l’association.

Etu’Récup propose également des ateliers. Leurs précédents succès lors des événements de l’été confortent ces jeunes dans leur dynamique. Aurélie se remémore l’expérience du Reggae Sun Ska Festival, qui s’est tenu au mois d’août dans le Médoc. « On a fourni au staff du festival cinquante vélos de notre création réalisés à partir d’épaves de bicyclettes. À Bordeaux, dans la CUB et sur le campus, ce n’est pas ce qui manque ! », s’amuse-t-elle.

Dans la proue du bateau Le vent debout, les ateliers de fabrication et de réparation de vélos commenceront dès l’ouverture, au nombre de deux par semaine. Bientôt, des intervenants compétents seront présents lors d’ateliers simples, mais spécifiques, comme « répare ton frein » ou « ponce ta chaine », ajoute Frederic Fernandes, étudiant lusophone à Bordeaux 3, très investi dans l’association.

Recréer du lien

Outre ces occupations, Etu’Récup agit aussi dans l’immatériel et crée du lien à différentes échelles. « On dit souvent que le campus de l’université de Bordeaux, qui s’étale sur Talence, Pessac et Gradignan, est un lieu abandonné, perdu. Une de nos volontés est de recréer des liens entre les étudiants, les riverains et le personnel de l’université, mais également entre Talence, Pessac et Bordeaux, trois villes de la CUB », complète Johana Cavatore, administratrice d’Etu’Récup.

Et pour ce faire, « on réunit les gens autour d’activités. On apprend ensemble et par nous-mêmes. Ensuite, on fait circuler le savoir, c’est aussi ça le but ». Au final, on est proche de cette éthique DIYDIT (Do It Yourself, Do It Together, Fais-le toi-même, fais-le ensemble).

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 16:39

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

ça bouge ! Doits à l’essentiel

7500 événements, partout en France, autour de la solidarité internationale

par Collectif 17 novembre 2014

 

 

 

 

 

Jusqu’au 23 novembre, la Semaine de la solidarité internationale, avec ses milliers d’initiatives locales, vise à sensibiliser le grand public à la solidarité internationale, aux droits fondamentaux, au commerce équitable, à l’aide aux migrants ou à l’appui de la société civile en Afrique, au Moyen Orient ou en Amérique latine. Des milliers de bénévoles et de salariés organisent un grand nombre de manifestations sur de multiples thématiques, alliant réflexion, créativité et convivialité partout en France. Un événement, dont Basta ! est partenaire, coordonné par le Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid).

Nous sommes dans une impasse environnementale, sociale et économique. Des propositions dangereuses et fallacieuses pour sortir de cette situation de « crise » occupent les médias et les esprits de nombres de nos concitoyens. Un autre modèle de société, centré sur l’humain, existe.

La solidarité et l’application du respect des droits humains partout sur la planète sont les conditions de base d’un monde meilleur où toutes et tous vivent dans le bonheur et la dignité. Faites le savoir !

 

 

La Semaine de la solidarité internationale est devenue grâce aux acteurs, aux bénévoles et aux salariés, au fils des ans, le rendez-vous incontournable d’information et sensibilisation sur la solidarité internationale, la citoyenneté, les enjeux du développement.

Cette année encore, du 15 au 23 novembre 2014, pour cette 17ème édition de la Semaine, partout en France, bénévoles et salariés, vont se retrouver, partager et échanger autour des clés de compréhension des enjeux globaux. C’est grâce à cette dynamique collective et festive, que cet événement national participe à la mise en œuvre d’un monde plus durable, juste et solidaire !

Notre ambition, c’est que ce projet Semaine de la solidarité internationale continue à mobiliser de plus en plus d’acteurs et apporte quelques éléments de réponse à tous les citoyens, grâce à ses valeurs d’entraide, de partage, de combat pour plus d’égalité. Nous souhaitons montrer qu’il existe aujourd’hui des initiatives et des transitions pour aller vers un monde plus juste, c’est-à-dire respectueux des droits fondamentaux.

Sébastien Bailleul, chef de projet de la Semaine de la solidarité internationale.

Retrouvez sur cette page toutes les actions organisées dans le cadre de la Semaine de la solidarité internationale.

 

 


Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

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13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 21:58

 

Source : www.la-bas.org

 

 

Mermet, Lordon, Mélenchon… la vidéo de la soirée aux Métallos

Le parti des fâchés tout rouge
Le 07/11/2014

 

Salle comble et motivée pour soutenir LÀ-BAS en route vers la toile. Vous êtiez plus de 500 à la maison des Metallos, le 31 octobre. Merci à toutes et à tous ! Et d’abord cette excellente nouvelle, plus de 6 000 abonnés en six semaines ! Bravo à vous qui participez ainsi à la construction d’un nouveau média critique, indépendant et engagé. Mais ne lâchons rien, nous en sommes au tiers du chiffre nécessaire pour faire décoller LÀ-BAS et son 7-9 NEUF. Nous pouvons y arriver, mais tout dépend de vous ! C’est uniquement avec vos abonnements que nous construisons ce site et l’équipe qui va le faire vivre.

Alors abonnez-vous, faites abonnez, faites circuler sur vos réseaux, soutenez la différence, la vraie.

Et voici de larges extraits vidéos de la soirée. Pour vous régaler et vous fâcher tout rouge !

 

 

S’embarquer sur la toile n’est ni un refuge, ni une revanche, c’est une nouvelle aventure. Nous ne sommes pas non plus en train de monter une boîte, mais de construire le moyen de continuer et de développer Là-bas si j’y suis, à savoir :
- un journalisme de contre-pouvoir, à la fois rigoureux, populaire, original et engagé.
- un souci permanent d’éducation populaire et d’auto-défense intellectuelle, en diffusant les outils et les moyens politiques (et poétiques) de la résistance et de l’émancipation.

Vous avez l’occasion de participer à la construction de ce projet en vous abonnant.
Là-bas

« Je crois que ce 7-9 NEUF ne serait pas conforme à sa belle ambition s’il ne poursuivait pas méthodiquement le projet de mettre les auditeurs très en colère. J’aime à coire qu’il n’y a pas de hasard chromatique dans l’expression populaire qui dit qu’on est fâché tout rouge. Fâché tout rouge, c’est bien ce que l’époque appelle impérieusement. Le 7-9 NEUF doit être l’un de ces rares endroits d’où l’on puisse enfin entendre ce que nous sommes de plus en plus nombreux à penser, à savoir que ce pouvoir nous dégoûte, et qui, ajoutant au présent qui nous enrage la figure d’un avenir à espérer, nous décide à joindre le geste à la parole »

Frédéric Lordon

Avec :

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- Jean-Luc Mélenchon, qui a lancé le Mouvement pour la 6ème République, et appelle à une « manif en ligne » le 12 novembre prochain


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- Frédéric Lordon, auteur de La malfaçon : monnaie européenne et souveraineté démocratique (éditions Les liens qui libèrent, 2014)

- Agnès Rousseaux, du site d’infos indépendant Basta !

- Mathias Reymond, de l’association Action-CRItique-MEDias (ACRIMED)

- Éric Bourlier et Hélène Asso, du Nouveau journal du Pays de Fayence

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-Gilles Balbastre, de l’Association pour le Maintien de l’Information Progressiste Nous avons des armes

- Gérard Mordillat, auteur de Xenia (éditions Calmann-Lévy, 2014)

 

 

 

 

 

 

 

Source : www.la-bas.org

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13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 17:17

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/pierre-cretois

 

 

Serions-nous plus malheureux sans droit de propriété?

© Alexandre Dulaunoy.

Une société du partage, une société de l’accès, une société où l’accomplissement primerait sur l’appropriation apparaît aujourd’hui comme la seule soutenable et véritablement souhaitable. Parce qu’elle transformerait le rapport de chacun aux ressources qu’il cesserait peu à peu de voir comme des propriétés mais de plus en plus comme des vecteurs d’accomplissement partageables et gouvernables en commun.

C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais il est nécessaire de promouvoir la valeur d’accomplissement humain contre le principe de l’accaparement privé des ressources. Ce dernier apparaît comme le versant morbide du capitalisme : le productivisme, le consumérisme et l’accumulation sans limite du capital et des objets que le système économique produit comme une fin en soi au mépris tant des producteurs que des consommateurs.

Certains disent que la propriété est une constante anthropologique dont on ne pourrait se passer. Mais il faut le prouver. Que l’homme aspire au bonheur est évident. Pour ce faire, la propriété lui est-elle nécessaire ? Imaginons qu’un jour il soit possible de tout faire par la simple location des choses ou par l’achat de l’accès à certaines de leurs fonctionnalités sans pour autant les acquérir elles-mêmes, serions-nous plus malheureux ou privés de ce qui est nécessaire à notre bonheur ? Nous aurions accès au nécessaire sans pour autant être propriétaires. Cela prouve que l’on n’a pas besoin du droit de propriété pour s’accomplir et que, de ce point de vue, il peut être aboli car, comme l'écrit Rousseau, « le démon de la propriété infecte tout ce qu'il touche ».  

On nous objectera alors, à juste titre, que le droit de propriété n’est pas nécessaire à l’accomplissement individuel mais qu’il est nécessaire tant à l'organisation sociale qu'à la protection de l’individu contre l'interférence arbitraire des autres : il constituerait un principe d’ordonnancement permettant la délimitation et la coordination des intérêts des agents afin qu’ils n’empiètent pas sur leurs intérêts mutuels et que l’on puisse les départager en cas de conflit. D’ailleurs, parler de location, c’est bien parler des propriétaires bailleurs.

Pourtant, imaginons un monde où personne ne serait propriétaire des choses en tant que telles mais seulement de certains droits sur les choses : le droit de les vendre (ou non), le droit de les détruire (ou non), le droit d’en jouir, le droit d’y passer, l’obligation de les conserver, de les entretenir, le droit d’en gérer les accès, le droit d’y accéder, le droit de les exploiter (ou non). Il n’y aurait plus alors de propriété au sens classique mais seulement des droits multiples permettant de régler les rapports sociaux quant aux choses.

Imaginons maintenant que l’organisation des rapports sociaux sur les choses ne soit pas subordonnée à la pure et simple décision des titulaires individuels (comme c’est largement le cas aujourd’hui où les titulaires peuvent seulement voir leurs facultés limitées par la loi) mais à la destination de ces biens qui serait (dans notre société idéale) l’accomplissement des individus. Imaginons que des ensembles de biens soient mis au service de l’éducation, de la nutrition, de la santé, de la justice, de la communication, de l’habitation, de l’insertion sociale (par le travail et les échanges) – seuls, peut-être, les loisirs relevant de désirs plus individuels pouvant faire l’objet d’une offre plus libre (conforme à leur destination en terme de créativité et de diversité). La logique ne serait plus alors celle de l’accumulation individuelle du capital, mais de la subordination des ressources au service l’accomplissement des hommes. Ne serions-nous pas bien débarrassés des entraves aliénantes que la propriété privée impose actuellement à l’accomplissement humain privant les uns du nécessaire quand les autres croulent sous le superflu, menaçant la planète d'une hyper-production sans mesure et rendant les rapports humains de plus en plus prédateurs ?

On nous objectera que ce serait une société qui écraserait l’individu (au nom de l'éternelle peur du communisme) : pourtant qui préfèrerait une école soumise à la prédation capitaliste plutôt qu’à l’ambition de l’égal accès de tous à l’éducation ? Qui trouve normal de laisser vacant un logement d’habitation dans une zone densément peuplée, c’est-à-dire d’en autoriser un usage non-conforme à sa destination sociale ? Qui trouve normal de laisser quelqu’un mourir de faim à côté d’une abondance à laquelle on lui refuserait l’accès alors qu’elle est inutilisée ou sous-utilisée ? Qui trouve normal de fermer une entreprise bénéficiaire au nom du droit de la société propriétaire d’accroître sa marge sans vergogne ? Si nous sommes tous d'accord sur les réponses à donner à ces questions, c'est que nous sommes tous peu ou prou favorables à une société de l’accomplissement qui, contre une société de l’accumulation privée, s’acheminerait peu à peu vers une abolition de la propriété privée au profit d’une autre forme de régulation des ressources plus conforme à leur destination.

Je terminerais en rappelant cette belle formule de Marx tirée des Manuscrits de 1844 : « La propriété privée nous a rendus tellement sots et bornés qu’un objet est nôtre uniquement quand nous l’avons, quand il existe donc pour nous comme capital ou quand il est immédiatement possédé, mangé, bu, porté sur notre corps, habité par nous, etc. »

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/pierre-cretois

 

 

 

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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 16:46

 

Source : www.mediapart.fr

 

La production participative d’espaces publics en temps de crise

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Le recours à la participation est-il la solution pour l’aménagement urbain en temps de crise ? C’est le choix qu’a fait la municipalité de centre droit de Barcelone, arrivée à la tête de la ville en 2011, en mettant en œuvre le Plan « Buits ». Analyse dans Metropolitiques.

Le recours à la participation est-il la solution pour l’aménagement urbain en temps de crise ? C’est le choix qu’a fait la municipalité de centre-droit de Barcelone, arrivée à la tête de la ville en 2011, en mettant en œuvre le Plan « Buits » et qu'interroge Metropolitiques. La municipalité subventionne ainsi les associations et autres collectifs qui entretiennent les friches urbaines en y développant des activités approuvées par elle, en attendant que la manne revienne… et retrouve une meilleure utilité à ces espaces publics.

Le Pla Buits s’inscrit dans une nouvelle tendance observable dans divers pays : le développement d’un urbanisme temporaire. En témoigne, par exemple, l’expérience de Glasgow (« Stalled Spaces », depuis 2010). La municipalité écossaise, en collaboration avec l’organisation gérant les logements sociaux (Glasgow Housing Association), accorde un budget aux « communities » qui animent temporairement des espaces vacants. Cette initiative s’inspire à son tour d’autres programmes de redynamisation de friches résultant de la stagnation du marché immobilier, comme les projets décrits dans un article du San Francisco Chronicle intitulé « Efforts to turn empty lots to a glass half full ».

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 


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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 18:40

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Sur le terrain

08/11/2014 à 17h52
A Popovo, entre chèvres et haut débit, les expats réinventent leur vie

 

 

 

Chris et Claire à l'entrée de leur maison à Popovo (Guillaume Fontaine)

Chris et Claire à l’entrée de leur maison à Popovo, en octobre 2013 (Guillaume Fontaine).

Guillaume Fontaine | journaliste

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Dans un coin perdu de Bulgarie, des Européens de l’Ouest repeuplent la campagne. Ils télétravaillent au soleil dans des maisons à 10 000 euros et adoptent une vie plus simple.

(De Popovo, Bulgarie) La plaine du Danube, au Nord de la Bulgarie, est un vrai blanc dans les guides touristiques. Quand on arrive dans l’immense gare de Popovo, en rase campagne, juste en face des silos de l’usine de transformation de tournesol, il faut le reconnaître : le paysage est loin d’être enchanteur.

Autour, une plaine céréalière à perte de vue, tout au plus des petites collines boisées pour arrêter parfois le regard et des villages aux maisons de briques marrons toutes semblables. Au centre de cette petite région, Popovo n’a rien d’une grande séductrice avec ses friches industrielles, ses collectifs qui ont connu des jours meilleurs et sa place principale gris béton.

C’est pourtant là qu’ils ont tous choisi de s’installer. Pas un mouvement de masse, mais un vrai flot continu depuis une dizaine d’années. Cela a commencé avec Mark et Cara, un couple d’Anglais tombés amoureux de la région et de ses 300 jours de soleil par an. Leur site internet a été le déclencheur. Un site à l’anglaise, avec tous les détails pratiques imaginables sur la vie locale, comment s’installer et beaucoup de photos.

Très vite, d’autres sont venus, qui ont fait d’autres sites. Beaucoup d’entre eux se sont plus ou moins improvisés intermédiaires pour l’achat des maisons, facilitant l’arrivée des suivants. Puis une émission de téléréalité a été consacrée à cette première vague de pionniers.

Une chambre d’hôtes et une petite ferme bio

Aujourd’hui, ils sont plus de 600 à posséder une maison dans les environs de Popovo. D’autres communautés similaires existent dans les lieux touristiques de Bulgarie mais celle de Popovo est de loin la plus improbable.


Chris et Claire à Popovo (Guillaume Fontaine)

Claire et Chris se sont installés à Palamartsa il y a cinq ans. Le village de 600 âmes au Nord de Popovo compte 10% de nouveaux installés comme eux. Ils sont rapidement devenus des piliers de la communauté. Les exemples même d’une intégration réussie :

« On avait voulu s’installer en France sur un petit projet agricole mais c’était trop cher pour nous. On a voulu tester la Bulgarie. »

Après un volontariat chez Mark et Cara, ils ne sont jamais repartis, convaincus eux aussi d’être dans un lieu préservé, unique en Europe. Très vite, leur modèle s’est imposé à eux : une chambre d’hôtes et une petite ferme biologique pour fournir les légumes, les œufs, le bacon et le lait des petits-déjeuners gargantuesques qu’ils servent à leurs clients. Pour compléter l’activité, Chris est tuteur en télétravail pour l’open university du Royaume-Uni et Claire organise de stages de Reiki.

Une vie plus authentique et plus ensoleillée

« Ceux qui nous connaissent depuis longtemps ne nous auraient jamais imaginé dans cette vie-là », s’amuse Chris. Archéologues, plutôt urbains, ils se sont pourtant très bien faits à la vie parfois un peu rude d’un village bulgare. Le couple a vite tissé des liens avec ses voisins :

« Nous avons fait appel à eux dès le début pour la rénovation de la maison. Nous voulions respecter l’architecture locale et utiliser les mêmes briques de terre crue avec lesquelles les vieilles maisons sont construites. Nos voisins nous ont aussi aidés pour le potager puis pour nos chèvres. »


Chris et ses chèvres (Guillaume Fontaine)

Ils ont également fait l’effort d’apprendre le bulgare. Inconcevable pour eux de rester en vase clos avec la communauté anglophone. Chris promène son violon dans les fêtes locales et se produit avec le groupe folklorique, une fierté du village qui tourne toute l’année dans les environs.

En 2013, avec d’autres, ils ont organisé un festival mêlant musique bulgare et DJ electro, une première dans la région. L’idée a été reprise cette année dans un autre lieu. Les plus conservateurs parmi les locaux semblent se faire à l’idée et les jeunes de Popovo sont ravis.

L’an dernier, un article du Guardian sur leur chambre d’hôtes a dopé le nombre de visiteurs. Le bouche à oreille, une activité intense sur Facebook et d’excellents commentaires sur TripAdvisor commencent à donner une existence touristique au petit village. Effet d’entraînement : selon eux, près d’un client sur deux pense à acheter une maison pour venir s’installer, séduit par le rêve d’une vie nouvelle, plus simple, plus authentique et plus ensoleillée.

Il y a 25 ans, à la chute du communisme, le village comptait 3 000 habitants. Enfin libres d’habiter où ils le désiraient, les habitants ont fuit les campagnes. Les villages ont été désertés, certains ou disparu.


Des gens dansent dans le cadre du Luna Doline Festival, en septembre 2013 (Guillaume Fontaine)

Une maison pour 10 000 euros

Dans ceux qui subsistent, ne vivent plus qu’une poignée d’actifs et les « babas », les grands-mères, qui touchent une maigre pension, vivent de leur jardin et de la rente de leur champ que gère pour elles la coopérative locale. Pas une rue sans maisons vides ou en ruine. Anciennes écoles, dispensaires ou bâtiments administratifs sont également à l’abandon. Voilà qui explique le prix de l’immobilier, l’un des moins cher d’Europe.

Pour 5 000 euros et sans trop de tracas juridiques, vous pouvez acheter une maison habitable au confort sommaire avec l’eau, l’électricité, le téléphone et un beau verger. Sur eBay Royaume-Uni, les enchères commencent à 130 euros. Elles montent à un peu plus de 70 000 pour des villas luxueuses entièrement rénovées. Mais l’essentiel des transactions se fait à moins de 10 000 euros.

En achetant sur place, le prix est divisé par deux. Comptez 5 000 euros supplémentaires pour les travaux d’isolation et votre salle de bain. Vous avez votre nouveau chez vous pour 10 000 euros. Imbattable.


Soirée autour du feu à Popovo, en septembre 2013 

Tous les villages autour de Popovo ont aujourd’hui leur petite communauté. Chacune d’entre elles a son ambiance. A Voditsa, on est plutôt post-hippy ou « alternatif » : mode de vie assez relâché dans l’Eden bulgare à la vie facile. A Palamartsa, c’est plus laborieux. La plupart des expatriés y ont un vrai projet de vie.

Internet ultra-rapide et télétravail

Internet est souvent déterminant dans l’installation et joue le rôle de lien au quotidien. Dans les classements de rapidité, l’Internet bulgare apparaît souvent dans le top 10, toujours loin devant la France ou les Etats-Unis. Un effet de la libéralisation du secteur qui a multiplié les opérateurs malgré un nombre toujours restreint d’utilisateurs. Résultat, même dans un village éloigné, le débit est comparable à celui de la ville. Un avantage indéniable pour le télétravail.

Agnès vend ses toiles sur Internet et expose un peu. Mais elle vit surtout en faisant l’agent immobilier. Viv a pris une retraite précoce mais son mari fait toujours du consulting à distance dans le secteur de la défense tout en peaufinant les extensions de leur maison.

Dans le village voisin, Bram et Anna ont choisi la formule « sans hiver » : ils rentrent alors en Belgique pour travailler.

Evelien, elle, a débarqué l’an dernier de Turquie. Cette Hollandaise a quitté la Cappadoce pour Palamartsa. Organisatrice de séjours touristiques à la carte, elle croit dur comme fer au développement touristique de la Bulgarie. Evelien recrute ses clients avec son site et développe une offre locale qui n’existait pas jusqu’alors.


Popovo (Guillaume Fontaine)

Après plusieurs séjours, Cristina et Mariama ont elles aussi craqué pour « l’esprit du lieu ». Cristina est coach, ses clients sont partout dans le monde. Avec Skype, elle peut mener ses entretiens d’où elle veut. Après avoir lâché son poste en ambassade pour devenir consultante, Mariama jouit de la même liberté.

D’autres sont venus séduits par le rêve d’une vie proche de l’autosuffisance. La plupart des maisons sont vendues avec un bout de terre et un beau verger. Pas de grande exploitation possible mais une agriculture vivrière très modeste, à l’image des Bulgares qui ont choisi de rester ou n’ont pas eu les moyens de partir.

Les locaux, passeurs des traditions

Un matin bleu, glacé et fumant, une petite compagnie avec seaux, couteaux et récipients en nombre. Une petite table de camping dressée dans un coin du jardin avec quelques verres et deux ou trois crus transparent de rakia, la gnole locale.

L’acteur principal grogne dans son enclos. 250 kg, un beau verrat bien gras. Avec son vieux calibre 12, Stepan l’expédie très proprement sans que la bête semble avoir eu le temps de réaliser ce qui lui arrivait.

Le vieux de la maison d’à côté venu regarder la cérémonie approuve. On tire le corps et la longue découpe commence.


Stepan (Guillaume Fontaine)

Stepan est à la manœuvre. Dans le village, c’est lui qui s’occupe de la mort. Chasseur, boucher, il est aussi croque-mort. Un homme précieux. Ian l’a fait venir pour être sûr que tout se passe bien.

Cela fait trois ans qu’Ian est installé à Palamartsa. La première année, il s’est consacré à sa maison. Puis il s’est mis à l’élevage. Comme pas mal de nouveaux arrivants, il n’y connaissait rien. Ses voisins bulgares l’ont aidé. Cela ne l’a pas empêché de faire des erreurs. Il se souviendra longtemps de son premier cochon :

« Des vrais amateurs, on avait fait ça en été. A 6 heures, ça allait très bien. Mais à 9 heures, il faisait déjà 30°C, il y avait des mouches partout. On a dû jeter une bonne partie de la viande. »

On ne l’y reprendra pas. Dans un village voisin, un groupe s’est trouvé complètement démuni face à sa première bête. Ils n’avaient personne avec eux et s’étaient contentés de bouquins et de vidéos sur YouTube. La mise à mort n’avait pas posé de problème particulier mais ils avaient dû s’interrompre pour aller sur l’ordi et s’apercevoir qu’il manquait des séquences sur la découpe.

Et surtout, qu’ils avaient commis l’irréparable : percer les intestins. Et comme ils ne savaient pas qu’il ne fallait pas nourrir le cochon dans les 24 heures précédents la mise à mort, ils étaient pleins. Toute la viande, même lavée à grande eau, avait pris un fumet difficile à supporter.


La découpe du cochon (Guillaume Fontaine)

« Ici, je suis libre »

Ian explique :

« Dans le village, nos voisins vivent en quasi-autarcie. Ils savent bâtir leur maison, cultiver, récolter, élever les animaux, transformer. Ils font ça très bien depuis toujours. Nous serions fous de ne pas faire appel à eux. »

Avec Stepan, une poignée de locaux jouent ainsi le rôle de passeurs des savoir-faire traditionnels. Heureux de voir ces nouveaux arrivants qui veulent apprendre leur mode de vie et apportent un peu de sang neuf. Mustapha est indispensable pour refaire un mur en pierre crue, chercher les champignons ou distiller, un sport local qui aide à passer l’hiver au chaud. Pour le soin des chèvres, il y a Anna et surtout Yumer, le berger. Alors à la question « Qu’est-ce que tu es venu faire à Popovo ? », la réponse de Ian est limpide comme son Rakia :

« Ici, je suis libre. Personne pour me dire comment faire les choses, j’ai des vraies relations avec mes voisins. Et il y a de l’espace. Impossible de retourner vivre en Europe de l’Ouest après ça. »


Cours de cuisine (Guillaume Fontaine)

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 18:20

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Témoignages Agro-écologie

GartenCoop, une ferme solidaire, autogérée par les agriculteurs et les consommateurs

par Campagnes solidaires 7 novembre 2014

 

 

 

 

Comment rapprocher agriculteurs et consommateurs ? Dans la région de Fribourg (Allemagne), la coopérative GartenCoop invente un nouveau mode de production : 290 associés sont responsables d’une ferme de neuf hectares, dont ils se partagent chaque semaine la récolte, nourrissant 600 personnes. Solidaires les uns des autres, ils supportent les coûts et les risques de ce projet agricole écologique basé sur une philosophie résolument autogestionnaire. Chacun choisit la hauteur de sa contribution financière aux charges, et participe, même modestement, aux travaux agricoles. Un modèle inspirant qui essaime peu à peu.

Cet article a initialement été publié dans le mensuel Campagnes Solidaires.

L’Allemagne est perçue comme le pays des éco-pionniers, de l’anti-nucléaire, du « non » aux OGM... Mais c’est aussi le pays des produits agrochimiques de BASF, des 300 000 saisonniers sous-payés et exploités, de l’élevage intensif, du hard-discount et des monocultures destinées à l’énergie dite « renouvelable ». Du coup, si l’agriculture bio est en plein boom, elle a logiquement rejoint le supermarché global. Les pionniers des années 70 et 80 ont laissé un héritage riche en matière de connaissances, de techniques, d’infrastructures, d’organisation du travail et d’écoles de formations. Malheureusement, la qualité sociale et écologique de ce secteur n’a fait que décroître depuis au moins 20 ans.

Le boom actuel de l’agriculture bio se traduit par l’importation des pays de l’Est, des serres esclavagistes d’Almería ou d’Andalousie en Espagne, ou même d’outre-mer. Les fermes bio se soumettent pour la plupart à la concurrence du marché mondialisé. Pour rester compétitives, elles doivent grandir et se spécialiser. De plus en plus de paysans bio abandonnent ou retournent à l’agriculture conventionnelle. La réalité de la production capitaliste entraîne peu de perspectives écologiques et beaucoup d’exploitation humaine, quel que soit le label. Rares sont les projets alternatifs et les fermes qui ne sacrifient pas leurs idéaux aux conditions imposées par un marché prometteur.

Une expérience inspirée par l’agriculture solidaire

Ces cinq dernières années, une centaine d’initiatives sont pourtant nées, avec un modèle qu’elles nomment « agriculture solidaire » (SoLaWi, comme Solidarische Landwirtschaft). Ce modèle s’inspire clairement des expériences d’« agriculture soutenue par la communauté » (ASC) existantes en Amérique du Nord, ou des Amap (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) en France. L’idée est qu’une communauté de personnes porte la responsabilité d’une exploitation locale et se partage la récolte au rythme hebdomadaire. La communauté s’engage à financer à l’avance les coûts de l’agriculture et à partager les risques.

C’est ce qui se passe à la Gartencoop de Fribourg, dans le sud de l’Allemagne, ville célèbre pour ses initiatives écolos (lire l’article de Basta !). En 2009, un noyau de vingt paysans, militants, étudiants et activistes écologiques décident de prendre en main leur alimentation, au pied de la Forêt Noire, à quelques encablures de Colmar. Inspirés d’abord des Jardins de Cocagne, à Genève, ils créent une ferme solidaire. Après deux ans à la recherche de terres, la production de légumes débute en février 2011.

Une philosophie autogestionnaire

La coopérative cultive aujourd’hui neuf hectares dont un tiers en maraîchage, un tiers en céréales et le dernier tiers en « engrais vert »(plantes éphémères à croissance rapide qui retiennent les éléments nutritifs du sol). Elle compte cinq maraîchers travaillant à 80 % et nourrit 290 foyers, soit environ 600 personnes. La totalité des récoltes, quel que soit le calibre, est distribuée à l’ensemble des membres. La philosophie est autogestionnaire : le but est d’arriver à un partage des responsabilités, une idée pas très compatible avec le libre-marché...

Chaque participant choisit la hauteur de sa contribution financière aux charges annuelles. Ceux qui ont des revenus faibles vont payer un peu moins, ceux qui le peuvent paieront un peu plus. L’objectif est qu’au moment de faire le bilan, la somme des contributions corresponde à la totalité des dépenses prévues. Cela permet aux paysans d’avoir plus de sécurité, ainsi qu’un salaire décent. En même temps, une communauté très hétérogène peut participer, indépendamment de ses moyens économiques.

Les coopérateurs ne paient pas pour des légumes, mais bel et bien pour rendre possible une production durable et solidaire. Il s’agit d’une économie planifiée par le bas, centrée sur les besoins et le long-terme. « Les légumes perdent leur prix et récupèrent leur valeur », résume Fabian, un des coopérateurs. La structure collectivise les moyens de production. Chaque coopérateur lui accorde un crédit dit « direct » (sans intérêts), de 400 euros, pour financer l’équipement. Une somme qu’il récupère s’il quitte la coopérative.

Confiance et transparence

Pour l’instant, les terres sont louées. Mais la coopérative envisage d’acheter le foncier grâce à un système similaire de crédits directs. Elle développe actuellement une forme juridique qui assurera que la terre reste agricole. L’idée s’inspire d’une coopérative de logements, le Mietshäuser Syndikat, « structure associative de soutien à l’habitat collectif autogéré » bien connue à Fribourg, qui a retiré du marché et collectivisé plus de 80 bâtiments dans les 20 années passées.

Les membres de la coopérative s’engagent à s’investir dans les tâches de la ferme à hauteur de cinq demi-journées par an. Ainsi, tous les mercredi et jeudi matins, une poignée de membres viennent à la ferme pour aider aux récoltes et au désherbage, en fonction de leurs moyens. La confiance prend le pas sur le contrôle. Ce qui compte, c’est que les tâches soient accomplies. Le gros de la coordination se fait à travers un site Internet auquel tous les coopérateurs ont accès. On y trouve les comptes-rendus des différents groupes de travail et de coordination, permettant une transparence maximale.

Circuits courts et transition

Le système SoLaWi permet de libérer l’agriculture d’une partie des contraintes de l’économie de marché et de se concentrer sur le respect de l’environnement, la qualité des produits, la fertilité des sols, la biodiversité et la valorisation des savoir-faire.
La GartenCoop de Fribourg se rapproche peu à peu de l’autonomie en fertilité avec un modèle agroécologique conséquent [1]. Le système compte des rotations longues et un petit troupeau de vaches allaitantes.

70 espèces sont cultivées. Les semences hybrides sont exclues pour des raisons politiques : 100 % des semences sont paysannes et reproductibles, permettant de redécouvrir des variétés et goûts authentiques, loin de l’ennuyeuse standardisation des légumes de supermarché. La question énergétique est aussi un aspect central. Il n’y a pas de chauffage dans les tunnels, le stockage se fait en cave et les jeunes plants sont produits dans une ferme voisine en biodynamie. La distribution hebdomadaire de la récolte est réalisée sans emballage, et combine un transport motorisé de la ferme à la ville, puis des livraisons à vélos dans quinze points de distributions à Fribourg.

Essaimer des communautés solidaires et radicales

Depuis la naissance de GartenCoop en 2011, deux autres projets ont été initiés dans la région de Fribourg. Près d’un millier de personnes vont bientôt faire partie d’un nouveau réseau participatif et solidaire d’alimentation écologique, autogéré localement. La coopérative travaille également à l’intégration d’un paysan-boulanger en son sein.

Petit à petit, en continuant de faire ce qui est faisable, les animateurs de la Gartencoop développent « la stratégie des concombres tordus ». Il s’agit de la construction de communautés solidaires, diverses et radicales ; ainsi que de la sauvegarde d’une agriculture paysanne qui, en Allemagne, est menacée de disparition. L’agriculture du futur doit être capable de formuler des buts paraissant utopiques. Sinon, les compromis nous tuent. Même si c’est écrit bio dessus.

Friedhelm Blauer, Luciano Ibarra et Héloïse Claudon

Photos : CC Ali Jafri (une) / Campagnes solidaires

Luciano Ibarra est co-initiateur de la coopérative et réalisateur du documentaire « La stratégie des concombres tordus ». Héloïse Claudon est stagiaire à la GartenCoop dans le cadre d’une formation au Maraîchage Biologique à Courcelles-Chaussy (57).

Pour aller plus loin : http://gartencoop.org.
A voir également, le film sur la GartenCoop de Sylvain Darou et Luciano Ibarra : « La stratégie des concombres tordus » (64 min, allemand sous-titré en français. Production Cine rebelde). Disponible en ligne, sur DVD et téléchargement : www.cinerebelde.org

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cet article est tiré du numéro de septembre de Campagnes Solidaires. Au sommaire : le commerce équitable local, les OGM mutés, la transition énergétique en agriculture, la campagne « Envie de paysans ! », mais aussi un dossier sur ces éleveurs confrontés à l’épreuve sanitaire.

 

Notes

[1Développé par l’équipe composée de Fabian Schlichtmeier, Kathrin Hessdorfer, Sarah Wittkamp et Lukas Schmidt.

 

 

 

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 18:05

 

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Du liquide en vrac pour éviter le gaspillage des bouteilles

Côme Bastin (We Demain)

mardi 4 novembre 2014

 

 

 

Laver et réutiliser les bouteilles plutôt que de les jeter à la poubelle : c’est possible grâce à Jean Bouteille, une start-up nordiste qui propose des liquides en vrac dans les magasins.


Recycler les bouteilles en verre et plastique, c’est bien. Les réutiliser, c’est encore mieux. Tel est le constat de Gérard Bellet (photo), un entrepreneur lillois de 29 ans. Il a pour cela créé Jean Bouteille, une entreprise qui propose un nouveau mode de consommation associant vente de liquide en vrac et bouteille consignée.

« Durant mes voyages, j’avais remarqué le succès de la vente d’aliments secs en vrac, notamment en Inde où rien ne se perd, où tout est recyclé. Je me suis dit, pourquoi ne pas faire pareil avec du liquide ? », raconte-t-il à La Voix du Nord.

Laver plutôt que recycler

Le principe est simple : lorsqu’un client arrive en magasin il achète une (Jean) bouteille en verre à un euro qu’il remplit d’huile, de vinaigre, de jus, de soda, de vin ou – bientôt – de bière. Il paie alors uniquement le prix au litre de ce dont il s’est servi et rapporte le tout chez lui.

À proximité du lieu de vente, une station de lavage permet de donner une seconde vie aux bouteilles. Lorsque le client revient au magasin, sa bouteille sale lui est alors gratuitement échangée contre une autre qu’il peut remplir avec le liquide de son choix.

- Jean Bouteille en vidéo :

 


 

 

« Les consommateurs sont clairement séduits par l’aspect écologiste de Jean Bouteille. Mais c’est aussi moins cher : cela varie selon le produit mais sur le vin, on peut faire jusqu’à 20 % d’économies par rapport à des bouteilles classiques ! », explique Gerard Bellet.

Des économies qui s’expliquent par un coût d’acheminement des liquides réduit pour le producteur. En moyenne, une bouteille peut être lavée et réutilisée vingt fois, avant de devoir être recyclée. Jean Bouteille se finance grâce à une commission sur la vente des liquides en vrac et en louant son unité de lavage et ses bouteilles réutilisables à des producteurs locaux ou lors d’évènements à fibre écologiste. En juillet, la start-up a été désignée mention coup-de-cœur du jury des Premières éditions des trophées de l’économie circulaire....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 17:12

 

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« L’origine des problèmes aujourd’hui réside dans le dogme de la croissance économique »

Entretien avec Marie-Monique Robin

mardi 4 novembre 2014

 

 

 

Ce mardi 4 novembre, Arte diffuse à 20h50 « Sacrée croissance ! », le nouveau documentaire de Marie-Monique Robin. Rencontre avec une journaliste, une réalisatrice et une écrivaine engagée.


Reporterre – Pourquoi avez-vous consacré un documentaire à la croissance ?

Marie-Monique Robin - L’idée de ce documentaire m’est venue, à la suite de ceux que j’avais réalisés sur l’agro-industrie, parce qu’il me paraît évident que l’origine de tous les problèmes dans lesquels nous sommes aujourd’hui réside dans le dogme de la croissance économique. Tous les jours, nos hommes politiques et les journalistes ne cessent de déplorer l’absence de croissance ou sa faiblesse. A la radio, à la télévision, il y a une incantation permanente, quasi-pathologique, à la croissance parce que, selon eux, elle résoudrait les problèmes du chômage et de la pauvreté. J’ai voulu faire ce documentaire précisément pour comprendre comment on en était arrivé là et pourquoi la croissance est devenue le paradigme indépassable. Parallèlement, nous avons atteint les limites de notre modèle économique, comme en témoignent de façon inouïe le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles, l’effondrement des écosystèmes, la sixième extinction des espèces. Pour la première fois de son histoire, l’humanité toute entière est dans une situation gravissime. L’enjeu aujourd’hui, c’est sa survie et il y a urgence !

Je voulais aussi montrer que, partout dans le monde, des gens avaient compris cette situation et qu’ils dessinaient à leur échelle ce que pourrait être la société post-croissance en s’engageant dans des alternatives concrètes, dans les domaines de l’agriculture urbaine, des énergies renouvelables, des monnaies locales et sociales. Cette société, qui est déjà en marche, n’est pas basée sur le toujours plus mais sur le toujours mieux en prônant des valeurs telles que la convivialité, le partage, la coopération, l’échange, la créativité, etc.

Est-ce un documentaire sur la décroissance ?

J’ai beaucoup d’estime pour le mouvement de la décroissance car je trouve qu’il a été courageux de lancer ce mot-obus à un moment où le consensus sur la croissance paraissait inébranlable. Mais je préfère parler de société post-croissance parce que je pense que le terme de décroissance fait peur à beaucoup de gens, qu’il est pour eux synonyme d’austérité, de récession. Alors que post-croissance, cela veut dire que la croissance en tant que dogme économique – né il y a seulement deux siècles avec les économistes classiques, Adam Smith, John Stuart Mill, David Ricardo – n’est qu’une parenthèse dans l’histoire. J’ai d’ailleurs été surprise de voir durant mes recherches qu’eux-mêmes considéraient déjà à l’époque la croissance, c’est-à-dire l’augmentation de la production, comme un processus limité devant déboucher sur un état stationnaire. Les libéraux actuels ont l’air de l’avoir oublié.

Que représente, pour vous, la croissance ?

Quand on parle de croissance, il ne faut jamais oublier qu’on parle de l’augmentation du produit intérieur brut (PIB), un concept économique né durant la Grande Dépression en 1929 aux États-Unis pour mesurer l’évolution de la production nationale. Cet indicateur traduit donc dès le départ une vision très productiviste de la réalité. Une vision qui fait aujourd’hui encore consensus dans tous les partis politiques, de droite comme de gauche. J’aime beaucoup l’image qu’emploie Herman Daly, le père fondateur de l’économie écologique et auteur du livre Beyond Growth Au-delà de la croissance », NDLR]. Pour lui, nous vivions avant la Seconde Guerre mondiale dans un monde vide avec seulement deux milliards d’habitants et énormément de besoins à satisfaire. Désormais, nous vivons dans un monde plein. La croissance a consisté à remplir le vide.

En réalité, la croissance a été possible à la sortie de la guerre, durant la période dite des « Trente Glorieuses », uniquement parce que l’énergie, et surtout le pétrole, était bon marché. Or, ce n’est plus le cas depuis le choc pétrolier de 1973. Pire, comme le pic pétrolier, c’est-à-dire le moment où la consommation dépasse la production, a été atteint en 2006, le prix du pétrole s’envole. La croissance repose aussi sur l’utilisation excessive des ressources naturelles, et plus particulièrement des minerais. Or là aussi le pic de production se rapproche dangereusement. L’exploitation des gisements est de plus en plus difficile et de plus en plus coûteux, le prix des matières premières ne peut donc que grimper. Comme ces limites sont aujourd’hui atteintes, la croissance ne peut plus revenir. C’est évident.

Quel regard portez-vous sur la période que nous traversons actuellement ?

L’historienne Naomi Oreskes [co-auteure, avec Erik Conway, de L’effondrement de la civilisation occidentale, NDLR] parle de « l’âge de la pénombre ». Je pense en effet que nous marchons vers l’effondrement. En vérité, nous ne traversons pas une simple crise, il ne s’agit pas d’une situation conjoncturelle, temporaire, nous sommes emportés dans des bouleversements systémiques, qui se sont accélérés depuis 2007 avec la crise financière, et où les conditions mêmes de la vie ne sont plus garanties. L’effondrement de la production alimentaire est par exemple extrêmement inquiétant. En Europe, des études montrent que le rendement des cultures de maïs et de blé ont chuté de près de 10 %. Nourrir les populations sera de plus en plus problématique.

Malgré cela, les hommes politiques continuent d’implorer, de sacraliser la croissance comme si de rien n’était. Mais ce n’est matériellement plus possible ! Ils sont incapables de penser dans un cadre différent de celui qui prévaut depuis deux siècles et dans lequel ils ont été formés, dans les grandes écoles, à l’ENA. Ils sont dans ce que j’appelle « le grand déni ». Notre système de démocratie parlementaire présente lui aussi ses limites dans la mesure où les élections empêchent nos représentants d’avoir la vision à moyen et long termes dont nous avons cruellement besoin. Malheureusement, nos élus ne pensent bien souvent qu’à leur prochain mandat...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 16:52

 

Source : www.arte.tv/guide/fr

 

Sacrée croissance !

mardi 04 novembre à 20h50 (93 min)

 

 

 

 

© Marc Duployer
Des écoliers à Kandebas au Népal.

 

Sacrée croissance !
mardi 04 novembre à 20h50 (93 min)
  Rediffusion vendredi 07.11 à 8h55
  Rediffusion samedi 15.11 à 11h55

 

Face à la crise et aux risques écologiques, il faut repenser de fond en comble notre modèle de société fondé sur la croissance. Locales et solidaires, des solutions alternatives existent. Le nouveau documentaire de Marie-Monique Robin témoigne de celles qui vont – peut-être – orienter notre futur.

Le nouveau documentaire de Marie-Monique Robin est avant tout l’histoire d’une cassure. Entre les décideurs politiques et une partie de la population réticente à se laisser imposer les doxas libérales, les visions du monde tel qu’il doit être mené semblent irréconciliables. Lorsque les premiers ne jurent que par la croissance, répétant le terme comme une formule incantatoire, les seconds espèrent en d'autres solutions et réfutent le productivisme et la consommation à tout prix. Les experts intervenant dans le film sont formels : sous la forme qu'elle a connue au XXe siècle, la croissance est terminée, elle ne reviendra pas. De nombreux paramètres ne leur laissent aucun doute, dont la fin de l’ère des énergies bon marché ou la dépendance croissante à la dette.

Fous et insoumis

"Celui qui pense qu’une croissance exponentielle infinie est possible dans un monde fini est soit un fou soit un économiste" déclare un... économiste, non sans humour. Alors, pendant que les États s’enfoncent dans la crise, des insoumis créent les prémices d’une société fondée sur la sauvegarde écologique et le développement durable. Avec Sacrée croissance !, la réalisatrice présente une sélection d’initiatives réussies et de modèles alternatifs viables. Son film élargit ainsi le champ des possibles en montrant comment on peut réfuter en action, et pas seulement en paroles, le modèle économique dominant. Avec une idée force : face au gaspillage mondial, la réponse doit être locale et solidaire. À Toronto, une coopérative de fermiers produit des légumes bio près du centre-ville et vise la souveraineté alimentaire. À Rosario (Argentine), on lutte contre l’exclusion sociale en fertilisant d'anciennes décharges pour embaucher des maraîchers débutants. Certains villages népalais s’approchent de l’autosuffisance énergétique grâce au biogaz et à la micro-hydro-électricité. Au Brésil ou en Bavière, des banques communautaires et des monnaies locales bouleversent le rapport à l’argent d’un public qui se fait "prosommateur" (producteur et consommateur). Quant au Bhoutan, il développe une politique publique révolutionnaire instaurant le concept du "Bonheur national brut" (BNB). "L’abondance matérielle finira par s’arrêter", rappelle un des intervenants. Et c'est avant qu'il faut changer de paradigme économique, insiste Marie-Monique Robin.

 

 

 

 

 

 

 

Source : www.arte.tv/guide/fr

 

 

 

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