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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 11:00

LEMONDE.FR avec AFP | 12.10.11 | 09h29

 

Des prisonniers birmans à la prison d'Insein, avant leur libération, le 12 octobre 2011.

Des prisonniers birmans à la prison d'Insein, avant leur libération, le 12 octobre 2011.AP/Khin Maung Win

Plus de 70 prisonniers politiques sont inclus dans l'amnistie décrétée par le régime birman, a indiqué mercredi une organisation non gouvernementale installée en Thaïlande, selon laquelle ce chiffre n'est pas encore définitif. "Je pense que nous allons en voir d'autres", a déclaré Aung Khaing Min, de l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Parmi ces prisonniers, le truculent comédien et humoriste Zarganar a pu sortir de sa cellule tôt dans la matinée de mercredi. Il avait été arrêté en 2008 après avoir organisé l'aide aux victimes du cyclone Nargis (138 000 morts et disparus) et critiqué la gestion du drame par le pouvoir. Il avait été condamné à un total de cinquante-neuf ans de prison, ensuite réduit à trente-cinq.

Les autorités avaient annoncé mardi une amnistie de plus de 6 300 prisonniers. Elles n'ont pas diffusé de liste nominative officielle. Mais les informations se multiplient dans tout le pays de la sortie de dizaines de militants de nombreuses prisons. Un responsable birman a ainsi affirmé que l'amnistie concernerait, rien qu'à Rangoun, une trentaine de détenus politiques, "pour la plupart membres de la Ligue nationale pour la démocratie" (LND) d'Aung San Suu Kyi. Un cadre de la LND a par ailleurs évoqué la libération de 23 membres du parti dissous dans deux autres établissements du pays. Et Zetha Thaw, un militant de Generation Wave, a fait état de la libération de deux membres de l'organisation ainsi que de participants aux émeutes de 1988. L'AAPP, basée en Thaïlande, a fait état pour sa part d'au moins 48 prisonniers politiques amnistiés, tout en précisant que le chiffre était susceptible d'augmenter.

 

Des détenues, à la sortie de la prison d'Insein, le 12 septembre 2011.

Des détenues, à la sortie de la prison d'Insein, le 12 septembre 2011.AP/Khin Maung Win

DES AVANCÉES SALUÉES PAR LES ÉTATS-UNIS

Les chancelleries occidentales estimaient jusqu'à aujourd'hui à environ 2 000 le nombre total de prisonniers politiques en Birmanie : opposants, journalistes, avocats, artistes. Le président Thein Sein, entré en fonction en mars suite à la dissolution de la junte militaire, tente depuis quelques semaines de prouver qu'il est décidé à s'engager vers de profondes réformes. Les gestes symboliques se sont multipliés à un rythme effréné dans un pays habitué jusqu'à mars dernier au conservatisme répressif du généralissime Than Shwe, chef de la junte au pouvoir à partir de 1992, et qui a depuis pris sa retraite.

Le nouveau patron du pays a notamment entamé le dialogue avec Mme Suu Kyi, que la junte avait maintenue en détention pendant plus de quinze des vingt dernières années. Et il a annoncé fin septembre la suspension d'un projet de barrage financé par les Chinois pour "respecter la volonté du peuple". La session en cours de l'Assemblée nationale a été ouverte pour la première fois à la presse, et le patron de la censure a estimé que les médias devraient être libérés de toute contrainte. Des avancées que les Etats-Unis avaient saluées lundi.

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 10:56

Le Monde - Mercredi 12 octobre 2011

 

Il est devenu la bête noire des écolos américains : le projet d'oléoduc Keystone XL, qui permettrait d'acheminer chaque semaine des millions de barils de pétrole du Canada vers le golfe du Mexique, soulève des questions économiques, environnementales et, depuis quelques jours, éthiques, alors que le sujet est en train d'ébranler la Maison Blanche.

 

 

Qu’est-ce que Keystone XL ?

Le KXL, de son petit nom, c’est un projet d’oléoduc géant entre le Canada et les Etats-Unis. Il aurait pour objectif d’acheminer environ un million de barils de pétrole brut par jour entre l'Alberta et les raffineries du Texas, soit un parcours de 2 700 km. Il prolongerait ainsi le pipeline Keystone qui, lui, existe depuis juin 2010 entre l'Alberta et l'Illinois. Le projet, d’un coût estimé à 7 milliards de dollars, est porté par le consortium TransCanada et verrait le jour en 2013 s'il est mené à terme.

Que reproche-t-on au projet ?

Les associations écologistes mais aussi des groupes de riverains craignent l'impact sur le paysage, notamment la destruction d’une partie de la forêt boréale canadienne, et les risques de contamination du fait de fuites. Mais surtout, ils dénoncent une pollution de plus grande ampleur à venir, car le pétrole de cet oléoduc serait puisé au Canada dans les sables bitumineux, ces poches de pétrole visqueux et lourd, dont l'exploitation est coûteuse et très polluante.

En face, les défenseurs du projet, notamment les Républicains, font miroiter la création de 20 000 postes dans la construction, ainsi que plus de 100 000 emplois indirects. Mais une étude de l'université américaine Cornell, rendue publique fin septembre, estime plutôt l'apport à 5 000 emplois directs, en se basant sur les données fournies par TransCanada. Ce que confirme le New York Times, dans un édito qui appelle à refuser le Keystone XL.

Pourquoi fait-il scandale aujourd’hui ?

Le Keystone XL suscite craintes et oppositions depuis son lancement — en 2005 pour le tronçon existant et en 2008 pour le projet de prolongement. Mais depuis une semaine, le projet a pris un tour bien plus polémique et médiatisé, éclaboussant tant le promoteur canadien que le lobby pétrolier dans son ensemble et surtout le gouvernement américain, accusé d’être juge et partie dans l’affaire.

Le projet d’oléoduc traversant une frontière, c'est le département d'Etat américain qui a été chargé de l'enquête d'utilité publique. Or, le ministère dirigé par Hillary Clinton est accusé par plusieurs associations écologistes, notamment les Amis de la Terre, d'aider et d'encourager TransCanada, lors du processus d'approbation du projet. Pour preuve de cette corruption, des emails ont été révélés au grand jour, au titre de la loi sur l'accès à l'information aux Etats-Unis, mettant en lumière les liens pour le moins étroits entre des lobbyistes de l'oléoduc et des fonctionnaires américains chargés étudier le projet.

Un homme en particulier ressort de ces échanges : l’Américain Paul Elliott, employé par le consortium pour faire du lobbying en faveur du projet, à raison d’une grasse rémunération de 310 000 dollars. Or, ce même Elliott a fait partie de l’équipe de campagne d’Hillary Clinton pour l'investiture démocrate en 2008, ainsi que pour ses campagnes sénatoriales en 1996 et 2000. Dans un mail, une diplomate de l'ambassade des Etats-Unis à Ottawa, Marja Verloop, le félicite d'avoir obtenu l'appui de l'influent sénateur du Montana, Max Baucus. Dans un autre courriel, elle discute de la performance du président de TransCanada lors d'une rencontre avec des élus influents du gouvernement américain.

Selon les associations, Elliott n’est pas le seul. Le site DeSmogBlog, spécialisé dans les conflits d’intérêts au sein des politiques environnementales, a ainsi identifié sept autres lobbyistes de TransCanada ayant des liens proches avec la secrétaire d’Etat et le président Barack Obama, remontant à leurs campagnes électorales. Au total, le consortium a déboursé 2 millions de dollars en honoraires de lobbying depuis 2009. Alors que l’administration américaine nie en bloc, pour TransCanada, il ne s’agit rien de plus que le business classique des entreprises faisant des affaires aux Etats-Unis.

Quelle pourrait être l’issue des tractations ?

Vendredi, s’est tenue la dernière consultation publique américaine, dans une ambiance très agitée. Les militants écologistes, amèrement déçus ces derniers temps par l’abandon d’Obama devant les lobbys industriels sur des sujets écologiques majeurs, sont plus que jamais déterminés à mettre des bâtons dans les roues de Keystone. "Une pression durable venant du terrain est nécessaire pour forcer l'intervention du président Obama", déclarait à l’issue de la réunion Erich Pica, président des Amis de la terre.

L'administration Obama devrait se prononcer d'ici trois semaines.  Il y a quelques mois à peine, les observateurs s’entendaient sur un feu vert de Washington, étant donné l'appui unanime des Américains à la réduction de la dépendance énergétique envers les pays du golfe Persique. Mais ces révélations, ainsi que les critiques qui se multiplient sur les atteintes à l’environnement du pétrole tiré des sables bitumineux, pourraient changer la donne.

Photos  : Eric Hylden/AP, Mark Ralston/AFP

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:04

Un Tunisien colle une affiche à Tunis pour la campagne électorale du parti islamiste Ennahda le 1er octobre 2011.

Alors que les 11 000 candidats s'affairent aux quatre coins du pays pour faire connaître leur programme auprès des nouveaux électeurs tunisiens, certains ont choisi la Toile pour partager leurs propositions. A l'instar de Doustourna, qui part déjà un projet de Constitution sous le bras, soumis au débat en ligne.

 

 

Avec plus de 1 500 listes à l'élection pour l'Assemblée constituante du 23 octobre, difficile pour les listes indépendantes de se démarquer des listes de partis plus enracinés dans le paysage politique tunisien. Alors que les 11 000 candidats s'affairent aux quatre coins du pays pour faire connaître leur programme auprès des nouveaux électeurs tunisiens, certains ont choisi la Toile pour partager leurs propositions. A l'instar du réseau de listes indépendantes Doustourna, qui part déjà un projet de Constitution sous le bras, soumis au débat en ligne.

Une initiative inédite pour un mouvement qui ne l'est pas moins. "Issue d’un mouvement associatif, Le Manifeste du 20 Mars 2011, et de la société civile, Doustourna se pose en tant qu’alternative à l’électoralisme des partis politiques en course pour l’élection de l’assemblée constituante", présente L'observatoire politique tunisien, un blog qui se propose de décrypter les programmes des partis politiques tunisiens.

"La société civile a été à l’avant-garde de la révolution et le principal acteur de la chute du régime injuste. Elle se doit d’être, aujourd’hui plus que jamais, aux premiers rangs de la refondation démocratique. Car la société qui a créé sa révolution ne peut compter que sur elle-même pour inscrire ses aspirations dans la constitution."  

Profession de foi en ligne de Doustourna.

Les membres de Doustourna se sont ainsi engagés à n'occuper aucune responsabilité gouvernementale. "Nous sommes tous issus de la société civile. Et nous croyons fermement que notre place est à l'Assemblée pour écrire la Constitution et non pas au pouvoir exécutif", a clarifié Thouraya Sethom, candidate dans la circonscription Nabeul 1, lors de son premier meeting de campagne, le 3 octobre, citée par le journal électronique Kapitalis. N'ayant la Constituante que pour seul objectif, ils ne proposent aucun programme économique, social ou culturel, mais davantage un projet de société.

Pour eux, il ne fait aucun doute : Doustourna, "c'est la base, l'origine, la référence. Il s'agit simplement du seul et unique projet de constitution. Tous les partis portent des slogans et non pas des projets de constitution", commente Jawhar Ben Mbarek, professeur de droit constitutionnel et tête de liste Tunis 2. "Nous avons déjà gagné. Toutes les forces démocratiques et progressistes en Tunisie se sont inspirées de Doustourna", clame-t-il. Et l'Observatoire politique tunisien d'acquiescer : "on reconnait aisément l’apport de cette initiative dans l’ensemble du débat politique tunisien".

DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE

Le spot de campagne de Doustourna en arabe et en langue des signes.

Les têtes de liste du réseau Doustourna ont commencé à réfléchir et à travailler sur un projet de constitution le 20 mars, au sein de l'association Le Manifeste. Le 20 juillet, un premier draft du projet de constitution a été diffusé et finalement publié le 5 octobre sur le site Doustourna. Les internautes ont la possibilité de commenter et d'évaluer chacun des articles de cette Constitution en cliquant "J'aime" ou "Je n'aime pas", en les notant sur une échelle à quatre niveaux. Doustourna se positionne ainsi comme "une proposition du peuple, par le peuple et pour le peuple", note l'Observatoire politique tunisien.

Les maîtres-mots de Doustourna sont "vigilance citoyenne, décentralisation et démocratie locale", résume le site Kapitalis. Le projet de Constitution, résolument progressiste en matière de droits et libertés fondamentales, place le citoyen au fondement de la société. Aucune mention n'est faite à la religion, qui s'efface derrière la mention de l'enracinement du peuple tunisien dans "l'histoire, d’appartenance arabo-musulmane et ouvert à toutes les civilisations et valeurs humaines" (article 2).

"Concernant le régime politique qu’ils souhaitent mettre en place, il s’agit d’un régime parlementaire avec un président élu au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans renouvelable une fois avec un droit d’opposition lui permettant de contrôler la politique gouvernementale, limiter la domination du parlement et du chef de gouvernement. Le président est donc un contre-pouvoir du parlement. La politique générale de l’Etat étant entre les mains d’un gouvernement issu de la majorité parlementaire", analyse L'observatoire politique tunisien. 

UN RÉFÉRENDUM POPULAIRE

Doustourna avance aussi quelques propositions pour l'organisation du travail de la Constituante. Ainsi, le mouvement indépendant se prononce en faveur d'un référendum d'adoption de la constitution, le 17 décembre 2012, qui marquera le deuxième anniversaire de l'immolation de Mohammed Bouazizi à Sidi Bouzid. Autre date symbolique, le 14 janvier 2013 est pour Doustourna le jour idéal pour la tenue des élections législatives et présidentielle.

"Nous nous engageons à ce que le projet de Constitution élaboré par l’Assemblée Constituante soit proposé au referendum populaire. Ce référendum répond à deux nécessités : la première est que le dernier mot revienne au peuple, et que son approbation de la Constitution donne une force et une légitimité incontestables à celle-ci ; la seconde est que, sachant que le peuple jugera le projet, les élus de la constituante s’efforceront à arriver à un consensus sur une version et la discuteront dans un esprit plus positif", dit le groupe sur son site internet.

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:01

Reportage | LEMONDE | 11.10.11 | 16h20

 
 

Le chef d'état-major de l'armée israélienne qui appelle les ministres à voter contre le premier d'entre eux, Benyamin Nétanyahou ; Shass, le parti ultraorthodoxe, qui menace de provoquer une crise gouvernementale ; la majorité des internes en médecine en instance de démissionner... Décidément, le printemps social israélien n'a pas pris fin avec le démantèlement du camp de tentes du boulevard Rothschild de Tel-Aviv, le 3 octobre.

Stricto sensu, le premier ministre a remporté une victoire : dimanche 9 octobre, seuls 8 ministres se sont prononcés contre l'adoption du rapport Trajtenberg, censé constituer la réponse politique à la révolte de la classe moyenne et des étudiants contre la vie chère, entamée à la mi-juillet. Si 21 ministres ont finalement apporté leur soutien à M. Nétanyahou, ce succès laissera des traces. Et d'abord dans les relations entre ce dernier et le général Benny Gantz, patron de l'armée.

Car le rapport Trajtenberg est financé par une ponction annuelle de 3 milliards de shekels (environ 600 millions d'euros) sur les crédits militaires, un budget quasi sacro-saint en Israël. Alors dimanche, le ministre de la défense, Ehoud Barak, est venu au conseil des ministres flanqué du général Gantz, lequel a joué son rôle, enjoignant chacun de voter contre M. Nétanyahou. En substance : vu l'accumulation de menaces au Proche-Orient, il serait irresponsable de baisser la garde en réduisant les crédits militaires.

"Personne ne sait ce qui va se passer demain. Vous voulez que nous nous préparions pour le scénario du pire ? Où voulez-vous que nous fassions des économies ? Sur Iron Dome ?", a lancé le général, faisant référence au système antimissile destiné à détruire les roquettes du Hamas et du Hezbollah. Et M. Barak d'enfoncer le clou : "Rappelez-vous la guerre du Kippour en 1973, et la seconde guerre du Liban en 2006. Des coupes budgétaires drastiques avaient été opérées sans discernement. " M. Barak exagérait un peu : si Tsahal avait été mal préparée pour ces deux conflits, c'est surtout à cause d'une faillite du renseignement.

Un premier pas

M. Nétanyahou est resté impavide. Il s'était assuré le soutien des cinq ministres d'Israël Beitenou, le parti ultranationaliste du ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, grâce à une poignée de cadeaux politiques. Ce faisant, il a pris le risque de s'aliéner le soutien des quatre ministres de Shass. Pour autant, même si les chefs étudiants rejettent le rapport Trajtenberg en exigeant un "vrai budget social ", ce vote est un premier pas.

M. Nétanyahou agit dans l'urgence : lundi soir, après des atermoiements, il a recommandé que des augmentations de salaire soient consenties aux jeunes médecins. Sans être sûr que ce soit suffisant pour éteindre cet autre foyer du printemps social : quelque 700 internes des hôpitaux, mécontents de leur rémunération, avaient symboliquement démissionné dans la journée...

Laurent Zecchini (Jérusalem, correspondant)

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 15:00

Compte rendu | LEMONDE | 11.10.11 | 16h02

 
 

Bangkok Envoyé spécial - Depuis des semaines, la rumeur courait dans Rangoun que le gouvernement birman pourrait élargir les quelque 2 100 prisonniers politiques détenus sous l'"ancien régime", avant que la junte au pouvoir s'autodissolve en mars pour laisser la place à un gouvernement civil dominé par d'anciens militaires.

Mardi 11 octobre, la télévision d'Etat birmane a annoncé la libération, à partir de mercredi - jour du départ en Inde du président Thein Sein pour sa première visite officielle à New Delhi -, de plus de 6 300 "prisonniers", sans préciser si ce chiffre visait les seuls détenus politiques. Le régime a déjà remis en liberté, dans le passé, des prisonniers de droit commun en fin de peine.

Quelques heures auparavant, la Commission nationale pour les droits de l'homme, mise en place en septembre par le gouvernement, avait réclamé, dans un quotidien officiel, la libération des "prisonniers de conscience" afin de répondre aux appels de la communauté internationale. Lundi, des responsables gouvernementaux avaient indiqué à l'Agence France-Presse qu'une amnistie incluant des prisonniers politiques aurait lieu dans les jours suivants.

Cette annonce semble acter la réalité d'un processus de libéralisation dont le rythme s'accélère. Au mois d'août, le président de la République et la chef de l'opposition, Aung San Suu Kyi, se sont rencontrés. Plus tard, le président a invité les exilés à revenir au pays.

Puis il a tendu la main en proposant l'ouverture d'un dialogue aux chefs des mouvements de guérilla des groupes ethniques en lutte aux frontières. Le gouvernement a ensuite annoncé la mise en place d'une commission des droits de l'homme. La semaine dernière, un haut responsable a même évoqué un assouplissement, voire l'abolition pure et simple de la censure.

Différentes mesures censées préparer le terrain à des réformes économiques plus larges, telle la récente revalorisation des retraites, ont également été prises. La libération des prisonniers constitue un point d'orgue de cette ouverture politique.

Fin septembre, le gouvernement de Naypyidaw, capitale politique de la Birmanie, a par ailleurs pris une décision encore inimaginable il y a quelques semaines : la suspension de la construction d'un barrage hydroélectrique sur le fleuve Irrawaddy par une compagnie chinoise, sous prétexte que le projet était impopulaire.

Officiellement, les prisonniers politiques n'existaient pas. Ce sont des journalistes, des avocats, des militants des droits de l'homme. Certains sont détenus depuis le mouvement démocratique de 1988 ou la révolte des moines, en 2007.

Leur libération permettrait d'enclencher un processus menant à la levée des sanctions économiques imposées par les Etats-Unis et l'Union européenne. Un observateur expliquait récemment au Monde à Rangoon qu'un "mécanisme" devrait être trouvé par le gouvernement afin d'expliquer les raisons de ce grand pardon. Et de déterminer qui seraient les premiers bénéficiaires d'une mesure devant logiquement intervenir par étapes.

Le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé de l'Asie orientale et des pays du Pacifique, Kurt Campbell, a déclaré lundi à Bangkok au cours d'une conférence que les récents développements de la situation au Myanmar - nom officiel de la Birmanie - montraient les changements "spectaculaires" en cours.

M. Campbell, qui a récemment rencontré à Washington le nouveau ministre birman des affaires étrangères, Wunna Maung Lwin, a estimé que la nature du dialogue entre le gouvernement et Aung San Suu Kyi était "de bonne tenue". A propos d'une éventuelle levée des sanctions, il a dit que les Etats-Unis "répondront par des mesures appropriées en proportion des décisions prises" par le gouvernement birman.

Nyan Win, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), la formation politique d'Aung San Suu Kyi, a estimé pour sa part, lundi, avoir bon espoir que les centaines de membres du parti encore sous les verrous soient bientôt libres.

Antoine Clapik

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 14:55

Reportage | LEMONDE | 11.10.11 | 16h13   •  Mis à jour le 11.10.11 | 16h34

 
 

Stockholm Correspondance - Le nouveau gouvernement danois, dirigé par la sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt et issu, lundi 3 octobre, de la victoire de la gauche aux élections législatives du 15 septembre, commence à prendre des premières décisions qui vont dans le même sens : celui d'un assouplissement de la politique d'immigration. Il s'agit d'un changement radical, car pendant dix années d'exercice du pouvoir par la droite, soutenue par l'extrême droite et parfois par les sociaux-démocrates, le Danemark a adopté les règles les plus strictes de l'Union européenne.

"Auparavant, les étrangers étaient vus comme une menace et les fonctionnaires étaient entraînés à refuser les demandes de permis de séjour, explique au Monde Liv Holm Andersen, porte-parole sur l'intégration du Parti radical, l'un des deux petits partis de la nouvelle majorité de gauche qui a imposé cette nouvelle orientation. Il ne s'agit pas d'ouvrir les frontières en grand, mais désormais, tout va changer. L'époque où l'extrême droite imposait le ton du débat dans ce pays est révolue."

Parmi les mesures prises ces derniers jours, certaines ont valeur de symbole. C'est le cas de la suppression du ministère de l'immigration, dont les fonctionnaires seront répartis entre ceux de la justice et des affaires sociales, de la simplification et de la transparence des critères pour la demande de permis de séjour, de citoyenneté et de regroupement familial, de l'abandon du rétablissement des contrôles aux frontières, tel qu'il avait été imposé ce printemps par l'extrême droite.

Le système de permis à points pour le regroupement familial, qui excluait les gens sans formation supérieure et, de facto, de nombreux étrangers de pays ciblés, est supprimé. C'est ce texte qui avait commencé à faire basculer l'opinion et le Parti social-démocrate l'an dernier. Autres décisions à forte valeur symbolique, l'abrogation du terme de "ghettos", lancé officiellement pour traiter en priorité certains quartiers difficiles, et la nomination au poste de ministre de l'égalité, des cultes et des affaires nordiques d'un ministre radical d'origine indienne.

"Le monopole de DF (le Parti du peuple danois, extrême droite) est terminé, se félicite Bashy Quraishy, un vétéran de la lutte antiraciste au Danemark. C'est un grand jour pour les étrangers et pour les Danois progressistes, car DF a tenu le gouvernement en otage pendant dix ans. Même les deux partis de l'ancien gouvernement, les libéraux et les conservateurs, prennent désormais leurs distances vis-à-vis de l'extrême droite. C'est très positif." Seul l'ancien ministre libéral de l'immigration, Soren Pind, s'est fendu d'un commentaire cinglant, déclarant que la nouvelle politique signifiait "l'ouverture des frontières et des caisses".

"Nous avions vraiment besoin de changement. Nous ne pouvions plus continuer dans cette rhétorique allant toujours vers plus de restrictions, estime Yildiz Akdogan, ancienne députée sociale-démocrate d'origine turque qui, lorsqu'elle était au Parlement jusqu'à cet automne, était l'une des rares à critiquer les décisions de son parti. Il était parfois très dur pour moi de défendre cette politique que je trouvais souvent stupide."

Ce changement de politique ne s'est effectué que sous la pression des deux petits alliés, l'un au centre et l'autre à l'extrême gauche, qui ont tous deux affiché les plus fortes progressions aux élections législatives et dont le soutien est indispensable pour former une majorité de gauche. "Nous allons revenir à un traitement raisonnable de ces questions, note Jacob Bjerregaard, porte-parole des sociaux-démocrates sur les questions d'immigration et d'intégration. La politique sera plus juste et équilibrée mais nous maintiendrons la règle des 24 ans (le mariage avec un étranger est impossible si l'un des conjoints a moins de 24 ans) qui a empêché beaucoup de mariages forcés."

Le Parti social-démocrate, suivi plus tard par le Parti socialiste populaire, avait cédé à cette surenchère stigmatisant les étrangers par peur d'être jugés mous par l'électorat. Bon nombre des lois sur l'immigration ont ainsi été votées par les sociaux-démocrates. C'est la conséquence du débat qui a divisé le Parti social-démocrate alors au pouvoir durant les années 1990, lorsque les édiles de cette sensibilité politique des banlieues de Copenhague réclamaient des réactions au fur et à mesure que l'immigration grossissait et que l'extrême droite ponctionnait leurs électeurs.

Cette frange du parti l'a emporté à partir des années 2000. "Depuis quelques jours, c'est à nouveau plus facile d'être social-démocrate au Danemark", avoue, soulagé, un proche du nouveau gouvernement.

Olivier Truc

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 13:41

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 09.10.11 | 15h21   

 

Les protestataires devant le principal campus universitaire de Tunis, dimanche 9 octobre 2011.

Les protestataires devant le principal campus universitaire de Tunis, dimanche 9 octobre 2011.REUTERS/ZOUBEIR SOUISSI

La tension demeurait vive dimanche 9 octobre à Tunis, où des policiers anti-émeutes ont fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser plusieurs centaines d'islamistes qui les attaquaient à coups de pierres, de couteaux et de bâtons.

Les islamistes protestaient contre l'interdiction faite aux femmes portant le niqab, ou voile intégral, de s'inscrire à l'université, mais aussi contre la décision d'une chaîne de télévision privée tunisienne d'avoir diffusé vendredi le film d'animation franco-iranien Persepolis, où figure une représentation d'Allah, ce qu'interdit l'islam. La diffusion était suivie d'un débat sur l'intégrisme religieux. Les islamistes se sont rassemblés devant le principal campus universitaire de la capitale, d'où ils se sont dirigés vers le quartier populaire de Djebel El-Ahmar, au nord du centre, où ont eu lieu les échauffourées.

"ILS SONT PASSÉS AUX ACTES"

 

Le siège de la télévision privée tunisienne Nessma a été pris d'assaut par près de 300 salafistes, dimanche, en raison de la diffusion du film "Persepolis" et d'un débat sur l'intégrisme religieux.

Le siège de la télévision privée tunisienne Nessma a été pris d'assaut par près de 300 salafistes, dimanche, en raison de la diffusion du film "Persepolis" et d'un débat sur l'intégrisme religieux.AFP/FETHI BELAID

Le siège de la télévision privée tunisienne Nessma a été pris d'assaut dimanche par quelque deux cents salafistes. "Les salafistes, rejoints ensuite par une centaine d'autres personnes, se sont dirigés vers Nessma pour attaquer la chaîne. Les forces de l'ordre sont intervenues et ont dispersé les assaillants", a annoncé le ministère de l'intérieur.

"Après la diffusion de Persepolis il y a eu des appels sur Facebook à brûler Nessma et à tuer les journalistes, a raconté le président de la chaîne, Nebil Karoui. Nous sommes habitués aux menaces mais ce qui est grave c'est que cette fois-ci ils sont passés aux actes. Nessma est la chaîne moderniste du Maghreb, on ne se laissera pas intimider et nous continuerons à diffuser les films qu'on veut. On n'a pas chassé une dictature pour revenir à une autre."

La police protège désormais le siège de la chaîne. Plusieurs journalistes de Nessma ont fait part de leur vive inquiétude, certains craignant que les autres locaux de la chaîne en région soient également ciblés. Cette attaque menée par des intégristes intervient au lendemain de l'invasion par des hommes armés de la faculté de lettres de Sousse, ville à 150 km au sud de Tunis, après le refus d'inscription d'une étudiante en niqab conformément aux directives gouvernementales.

"LES GENS DOIVENT GARDER LEUR CALME"

Des policiers anti-émeutes, dimanche 9 octobre à Tunis.

Des policiers anti-émeutes, dimanche 9 octobre à Tunis.REUTERS/ZOUBEIR SOUISSI


La tension monte entre les islamistes tunisiens et les laïques, lesquels dominent l'élite dirigeante, à l'approche des élections à l'assemblée constituante le 23 octobre, lors desquelles le parti islamiste Ennahda devrait arriver en tête. Le gouvernement de transition, au pouvoir depuis la chute du président Zine El-Abidine Ben Ali en janvier, a autorisé pour la première fois les islamistes à présenter des candidats, mais les organisations laïques estiment désormais que leurs valeurs libérales, modernes, sont menacées.

Les affrontements de dimanche "sont un très mauvais signe avant la tenue d'élections démocratiques", a déclaré l'analyste Salah Attya. "Le climat n'est pas bon. Il y a certains partis ou courants qui font tout pour que la situation explose avant l'élection", a-t-il poursuivi. 

Pour une cadre de la chaîne, citée anonymement par l'AFP, cette attaque doit inciter les Tunisiens à se rendre aux urnes. "J'espère que ce genre d'événement va pousser les citoyens indécis à aller voter le 23 octobre, car le danger [intégriste] est imminent", a-t-elle ajouté.

Le parti Ennahda s'était publiquement démarqué des salafistes – dont le parti Tahrir n'a pas été légalisé – après l'attaque, fin juillet, d'un cinéma de Tunis qui avait diffusé un film de Nadia El-Fani sur la laïcité. Dimanche, un de ses responsables a condamné cette nouvelle attaque. "On ne peut que condamner ce genre d'incident. Il ne faut pas brouiller les cartes et les gens doivent garder leur calme. Si les gens ont des critiques à faire contre Nessma, ils doivent s'exprimer dans la presse, pas utiliser la violence", a dit Samir Dilou, membre du bureau politique d'Ennahda, qualifiant ces attaques "d'actes isolés".

Le PDP (Parti démocrate progressiste) a également "condamné énergiquement" l'attaque de Nessma alors que le parti Ettakatol (gauche) a exprimé "sa solidarité" avec Nessma et insisté sur "le droit à la liberté d'expression". Persepolis, dont c'était la première diffusion en arabe dialectal tunisien, sera à nouveau à l'antenne de Nessma mardi soir.

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 12:37

Analyse | LEMONDE | 08.10.11 | 14h11   •  Mis à jour le 08.10.11 | 14h23

 
 

C'est une révolution culturelle, une mutation insidieuse que rien ne semble pouvoir arrêter. L'armée israélienne, matrice de la création de l'Etat juif, melting-pot, disait-on, de toutes les diasporas du monde, est-elle encore l'"armée du peuple" ou celle des religieux ?

La question est stratégique : si une forte proportion des commandants d'unités et des soldats de Tsahal portent kippa, ils ne manifesteront pas beaucoup d'empressement le jour où il faudra évacuer les colons religieux établis sur le territoire du futur Etat palestinien. Parce que leur loyauté sera écartelée entre deux devoirs : la discipline militaire et les interdits du rabbinat militaire.

Pure hypothèse sans doute, puisque le gouvernement israélien n'a aucune intention de réitérer, en Cisjordanie, les opérations d'évacuation (août 2005) des quelque 8 000 colons juifs de la bande de Gaza. Il n'empêche : la question de la colonisation est au coeur des velléités de la communauté internationale pour résoudre le conflit israélo-palestinien.

Le phénomène est avéré : 35 à 40 % des conscrits et officiers d'infanterie sont religieux, de même que 30 % des effectifs des unités de combat. Tels sont les chiffres du professeur Yagil Levy, spécialiste réputé de l'interaction entre l'armée et la société israélienne, qui enseigne à l'Université ouverte d'Israël. "C'est une évolution qui ne cesse de se renforcer, nous explique-t-il. La plupart des commandants de la brigade Golani (prestigieuse brigade d'infanterie) sont des religieux. Quant à revenir en arrière, il est trop tard."

Le professeur Levy n'a rien d'une Cassandre, mais il estime sage de tirer la sonnette d'alarme. Il n'est pas le seul : en juin, le général Avi Zamir, directeur du personnel de l'armée, a quitté ses fonctions en envoyant un brûlot au chef d'état-major, le général Benny Gantz. Sous forme d'un appel à enrayer la radicalisation religieuse galopante au sein des forces armées, qui menace, écrivait-il, de détruire le modèle de l'"armée du peuple".

Son rapport avait été précédé d'une étude du Dr Neri Horowitz. A force d'appliquer strictement le concept d'"intégration appropriée" (un code de conduite pour éviter la promiscuité entre religieux et femmes-soldats), ces dernières sont reléguées dans des postes subalternes, soulignait ce sociologue, qui évoquait une "extrême coercition religieuse".

En apparence, l'institution militaire est une machine bien huilée. Sauf quand des prurits médiatisés révèlent qu'elle est traversée de forces antagonistes. Début septembre, quatre élèves-officiers ont été renvoyés de leur école pour avoir refusé d'écouter une chorale partiellement féminine. Tous étaient des "nationaux-religieux", comme 41 % de leurs condisciples.

Une âpre bataille entre laïques et religieux s'est déroulée en juin à propos de la prière prononcée lors des cérémonies funèbres. Des rabbins militaires avaient peu à peu remplacé la phrase "Puisse le peuple d'Israël se souvenir...", par "Puisse Dieu se souvenir...". Il a fallu l'autorité du chef d'état-major pour rendre au "peuple d'Israël", au moins provisoirement, sa prééminence.

Tsahal n'est pas au bord de la révolte, mais les images des rebelles du bataillon Shimshon, qui, en 2009, avaient manifesté devant le mur des Lamentations pour indiquer leur refus d'évacuer une colonie illégale, sont restées dans les mémoires. Comment en est-on arrivé là ? Le professeur Levy explique qu'à la suite de différents conflits, l'armée a subi le contrecoup d'une perte de motivation au sein de la société : les jeunes étaient de plus en plus réticents à la perspective d'aller passer trois ans (deux ans pour les filles) sous les drapeaux.

La conscription reste de règle en Israël, mais elle s'accompagne d'une multitude de moyens pour y échapper, en particulier pour les religieux. Aujourd'hui, 25 % des jeunes (juifs) en âge de service militaire se débrouillent pour s'y soustraire, cette proportion atteignant 50 % pour les filles. Une sorte de compromis historique a été conclu entre l'armée et les nationaux-religieux. La première avait besoin d'un nouveau "réservoir" de soldats, les seconds ont compris que leur méfiance vis-à-vis de l'institution militaire n'était plus de mise, sous peine d'être davantage marginalisés, et qu'ils pouvaient gagner des positions de pouvoir au sein de l'armée. Ils ont recouru à la vieille stratégie de l'entrisme, les rabbins augmentant leur influence en essaimant dans les unités, jusqu'à former, sur bien des sujets, une hiérarchie parallèle.

Tsahal est aujourd'hui un bouillon de cultures. Nationaux-religieux opposés aux ultraorthodoxes, laïques confrontés à l'irrésistible progression des religieux, femmes soumises à la volonté de ségrégation des rabbins, lesquels imposent un code de "modestie" contraignant.

A bien des égards, le glissement religieux de l'armée rejoint celui de la société israélienne dans son ensemble, de plus en plus dominée par la droite religieuse. Certains se rassurent en rappelant qu'il n'y a rien de commun entre Tel-Aviv l'hédoniste et la religiosité militante de Jérusalem.

Sauf que les politiques n'hésitent pas à jouer avec le feu : "Benyamin Nétanyahou, souligne Mikhaïl Manekin, de l'ONG Breaking the Silence (Briser le silence), est passé maître dans l'art de dire à la communauté internationale : "Vous pouvez comprendre que, vu les partis qui me soutiennent et l'évolution de l'armée israélienne, je ne peux mettre un terme à la colonisation, ni évacuer les colons !"

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 13:31

LEMONDE.FR avec AFP | 07.10.11 | 08h06

 

Le navire s'est échoué sur un récif de la baie de Plenty, l'une des destinations touristiques les plus populaires du pays.

Le navire s'est échoué sur un récif de la baie de Plenty, l'une des destinations touristiques les plus populaires du pays.AP/Alan Gibson

Une pollution majeure pourrait atteindre les côtes de la Nouvelle-Zélande, après l'échouage d'un porte-conteneur libérien qui menace de se briser et de répandre ses 1 700 tonnes de fioul lourd dans une baie peuplée de mammifères marins. Le Rena, d'une capacité de 47 000 tonnes, s'est échoué mercredi 5 octobre dans la baie de Plenty, sur le récif Astrolabe, au large de la ville de Tauranga, sur l'île du Nord de la Nouvelle-Zélande.

Le carburant qui s'en échappe a déjà formé une nappe de cinq kilomètres de long dans laquelle se sont englués de nombreux oiseaux. Des avions ont largué des agents dissolvants sur la nappe dans l'espoir de la réduire mais l'opération n'a donné aucun résultat et le fioul risque désormais de souiller le littoral. Le ministre de l'environnement, Nick Smith, a estimé vendredi 7 octobre que l'avarie du Rena "pourrait devenir la catastrophe écologique maritime la plus grave qu'ait connue la Nouvelle-Zélande depuis des décennies".

 "LA SITUATION SE DÉGRADE"

Selon le ministre des transports, Steven Joyce, les autorités s'emploient à pomper les cuves du Nera pour protéger la baie de Plenty, l'une des destinations touristiques les plus populaires du pays et un havre pour les baleines, les dauphins, les phoques et les pingouins. "Le problème, c'est que la situation se dégrade et, d'après mes informations, il est possible que le navire se brise et coule", a déclaré Steven Joyce au New Zealand Herald.

Vingt-trois membres de l'équipage se trouvent toujours à bord du cargo, selon le quotidien néo-zélandais. Tous travaillent jour et nuit pour tenter d'écoper l'eau qui s'est engouffrée, et transférer le pétrole dans des parties plus sûres du cargo. Des craintes s'élèvent sur la sécurité de l'équipage philippin, d'autant que du mauvais temps est attendu dès le début de la semaine prochaine.

 

Le carburant qui s'échappe du cargo a déjà formé une nappe de cinq kilomètres.

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 10:44

LEMONDE.FR avec AFP | 06.10.11 | 08h44   •  Mis à jour le 06.10.11 | 08h44

 
 

 

Plusieurs des orateurs qui se sont succédé au cours du meeting, tenu au milieu d'importantes mesures de sécurité à Koweït City, ont averti que les manifestations s'intensifieraient si les autorités n'agissaient pas et certains ont réclamé la démission du gouvernement.

Plusieurs des orateurs qui se sont succédé au cours du meeting, tenu au milieu d'importantes mesures de sécurité à Koweït City, ont averti que les manifestations s'intensifieraient si les autorités n'agissaient pas et certains ont réclamé la démission du gouvernement.AFP/YASSER AL-ZAYYAT

Près de 3 000 Koweïtiens ont participé à un rassemblement, mercredi soir 5 octobre, à l'appel de l'opposition pour dénoncer les affaires de corruption qui secouent le riche émirat pétrolier. Plusieurs des orateurs qui se sont succédé au cours du meeting, tenu au milieu d'importantes mesures de sécurité à Koweït City, ont averti que les manifestations s'intensifieraient si les autorités n'agissaient pas et certains ont réclamé la démission du gouvernement.
 

L'opposition libérale, nationaliste et islamiste s'indigne depuis que la presse a révélé qu'un certain nombre de députés pro-gouvernementaux avaient reçu des centaines de millions de dollars en pots-de-vin. La justice a lancé une enquête et va examiner les comptes en banque de 14 députés (sur 50 membres du Parlement), un nombre susceptible d'augmenter.

"GANG ORGANISÉ"

Plusieurs autres orateurs ont assuré que le gouvernement avait versé ces pots-de-vin qui ont coïncidé avec les auditions du premier ministre, Cheikh Mohammad Nasser Al-Ahmad Al-Sabah, un neveu de l'émir et de membres de son cabinet devant le Parlement.

"Nous faisons face à un gang organisé dirigé par le gouvernement et les députés corrompus", a affirmé le député d'opposition Moussallam Al-Barrak. Le Koweït a été secoué par une série de crises politiques depuis l'arrivée de Cheikh Nasser à la tête du gouvernement en 2006 : le Parlement a été dissous à trois reprises et le gouvernement a démissionné six fois. L'opposition s'est fortement mobilisée contre le celui-ci depuis que la scandale a éclaté.

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