Tricastin : Nous sommes dans une situation pré-Fukushima
Par admin le jeudi 3 octobre 2013, 09:06 - Tricastin - Lien permanent
par Laurent Burlet
4 octobre 2013 - 17:12
Info Rue89Lyon / Lors d’une audience au tribunal de Lyon, un sans-papiers tunisien de 22 ans a tenté de s’immoler par le feu. Quelle a été la réaction du procureur de la République? Le placer en garde à vue et le poursuivre pour mise en danger de la vie d’autrui.
Le palais de Justice de Lyon © Calystee / Flickr / CC
Ce mercredi 2 octobre, comme pratiquement tous les matins de la semaine au tribunal de Lyon, des étrangers en situation irrégulière ont comparu devant le juge des libertés et de la détention (JLD), qui décide de leur maintien ou non au centre de rétention administrative de Lyon Saint-Exupéry avant une probable expulsion.
Parmi les deux « retenus » du jour, un Tunisien de 22 ans. Pendant que le premier « retenu » était entendu par le juge, le jeune Tunisien a sorti une fiole contenant un liquide inflammable, s’est aspergé et a allumé un briquet. Une des personnes présentes ce jour-là à l’audience (publique) décrit la scène :
« Ça s’est passé extrêmement rapidement. J’ai entendu « il s’est mis le feu ». Je me suis tourné et j’ai vu le jeune homme en flammes « .
Les quatre policiers, qui constituaient l’escorte, sont rapidement intervenus pour éteindre les flammes. Le jeune Tunisien a été conduit à l’hôpital.
Pendant ce temps-là, l’audience reprenait avec un nouveau juge et un nouveau greffier. Les précédents avaient préféré se faire remplacer, choqués.
Le nouveau JLD n’a pas tremblé. Il a maintenu le Tunisien en rétention. Après quelques heures passées à l’hôpital où il a été soigné pour des blessures légères, il a été reconduit au centre de rétention administrative (CRA) de Lyon, à proximité des pistes de l’aéroport.
Placé en garde à vue « pour mise en danger de la vie d’autrui »
Arrivé derrière les barbelés du CRA de Lyon, la police l’a placé à l’isolement puis lui a signifié son placement en garde à vue. Motifs invoqués ? Soupçons de « tentative de soustraction à une mesure d’éloignement » et de « mise en danger de la vie d’autrui ».
Ce vendredi matin, le procureur de la République a décidé de mettre en examen le jeune Tunisien. Le parquet demande aussi le placement en détention provisoire.
Il doit être présenté cet après-midi devant le juge d’instruction qui devra confirmer (ou pas) la mise en examen et le mandat de dépôt.
« On a atteint les limites du supportable »
Depuis mercredi soir, l’information a circulé dans les couloirs du palais de Justice de Lyon. Les avocats qui assurent les permanences pour les étrangers (notamment lorsqu’ils sont présentés devant le juge des libertés) étaient doublement sous le choc : à cause de l’immolation et à cause des poursuites du parquet.
Considérant qu’il n’y a pas lieu de poursuivre un geste de désespoir, la « commission droit des étrangers » du barreau de Lyon suit avec une attention toute particulière les suites judiciaires. Un avocat a notamment été spécialement désigné pour assurer la défense du prévenu.
Le Syndicat de la Magistrature s’en est également ému auprès du procureur de la République. Et l’affaire est remontée au plan national. La présidente du syndicat, Françoise Martres, estime qu’on atteint « les limites du supportable » :
« Le parquet fait preuve d’incohérence. Le procureur nous dit que la tentative de suicide est bidon. Mais à ce compte-là pourquoi le poursuivre pour mise en danger de la vie d’autrui ? Après avoir poursuivi ceux qui aident les étrangers en situation irrégulière, on pénalise désormais un comportement qui marque le désespoir. La justice pénale a d’autres choses à faire, surtout sous un gouvernement de gauche ».
Il y a trois mois, ce Tunisien avait déjà fait l’objet d’une tentative d’expulsion. Mais il avait refusé d’embarquer dans l’avion à destination de Tunis. Il avait alors été condamné à trois mois de prison ferme pour « soustraction » à une reconduite à la frontière. Il venait de sortir de la prison de Villefranche-sur-Saône, quand il a été reconduit au centre de rétention. Cinq jours plus tard, il tentait de s’immoler devant le juge.
Jean-Michel Naulot, membre du Collège de l’Autorité des marchés financiers (AMF) : "On a fait semblant de réguler" (Bruno Coutier pour
Attention, danger ! C’est l’avertissement que lance un ancien banquier, Jean-Michel Naulot, dans un essai virulent qui paraît ce jeudi : "Crise financière : pourquoi les gouvernements ne font rien" (Seuil). L’homme sait de quoi il parle. Il a derrière lui trente sept ans de carrière bancaire et dix ans de régulation financière. Depuis 2003, il siège au Collège de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse. Il vient de démissionner de la Commission des marchés de cet organisme qu’il quittera définitivement en décembre. Objectif : retrouver sa liberté de parole pour dénoncer haut et fort ce qu’il appelle "la centrale nucléaire financière" et une "dictature des marchés, que les gouvernements font semblants de combattre, mais qu’en réalité, ils acceptent".
Pour lui, le constat est clair : depuis la faillite de la Banque Lehman, il y a cinq ans, les mesures qui ont été prises par les gouvernements pour encadrer la finance sont tellement insuffisantes (voir l'interview vidéo ci-dessous) que la machine est toujours aussi incontrôlable. Résultat, une crise financière encore plus violente peut terrasser les Etats, qui cette fois n’auront plus les moyens de se relever. Ils ont englouti toutes leurs marges de manœuvres à sortir les banques de la précédente crise et à tenter de relancer l’activité.
Crise financière : le cri d'alarme d'un ancien... par LeNouvelObservateur
La "centrale nucléaire de la finance" est aujourd’hui d’autant plus dangereuse, explique le banquier repenti, qu’elle fonctionne à proximité de deux bombes bien plus menaçantes encore que ce qu’étaient les crédits subprimes aux Etats-Unis il y a cinq ans.
La première, c’est l’énorme bulle financière que représente la dette américaine : cette dette n’a jamais été aussi importante, aussi risquée, et pourtant les taux d’intérêt sont bas. La politique accommodante de la banque centrale américaine au lieu de doper l’économie réelle file dans les "souterrains de la spéculation". Une situation dangereuse et difficile à gérer sur le plan politique comme le montre le "shutdown", la fermeture des services de l’Etat fédéral, qui vient de s’imposer au gouvernement de Barack Obama, faute d’argent.
La deuxième bombe, c’est l’euro. Même si le plus gros de la crise est derrière nous, les problèmes ne sont pas résolus. Et à la moindre crise politique, la défiance vis-à-vis de la monnaie unique peut revenir. La crise politique italienne ne fait-elle pas resurgir les craintes de panique ? Qui peut assurer qu’une étincelle ne pourrait pas remettre le feu aux poudres ?
Il est donc indispensable, dit et répète Jean-Michel Naulot, de prendre les mesures nécessaires pour enfin encadrer et limiter les capacités de la finance à spéculer et à transformer l’étincelle en catastrophe. "On peut, en deux ans, avec des mesures très simples, réduire la spéculation", assure l’ancien banquier, qui ne cache ni son amertume ni son inquiétude face à la lâcheté des gouvernements, qui ont capitulé dans leur volonté de réforme face aux lobbys bancaires. Lui qui est proche du commissaire européen Michel Barnier les a vu à l’œuvre et a mesuré toute leur influence auprès de leurs gouvernements nationaux, qui se font ensuite leur porte-parole à Bruxelles.
Il n’est d’ailleurs pas le seul ancien banquier à tirer la sonnette d’alarme. Son discours rejoint celui entonné par plusieurs "repentis de la finance". Ils sont d’autant plus virulents dans leur plaidoyer pour de vraies réformes qu’ils ont connu le système de l’intérieur et ne peuvent pas être trompés sur la réalité de son fonctionnement et de ses dangers.
> Lire le cri d'alarme des autres "repentis de la finance" dans le "Nouvel Observateur" qui paraît ce jeudi 3 octobre.
coordination-antinucleaire-sudest.net
Par admin le jeudi 3 octobre 2013, 09:06 - Tricastin - Lien permanent
Depuis vendredi 27 septembre l’usine Eurodif du Tricastin menace la France. A l’arrêt depuis juin 2012 et par ce que les nucléocrates veulent procéder à des démantèlements rapides pour cacher au plus vite leur forfait et continuer leur sinistre business de mort, les manoeuvres d'extraction de l’uranium en cours se passent très mal. Une fuite radioactive se poursuit. Pendant ce temps-là, depuis 2 mois, la fuite de Tritium se poursuit à la centrale nucléaire EDF
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DH : 04 10 2013 -> Areva-Eurodif Tricastin : opérations de pré-démantèlement toujours suspendues sur le site
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Pendant plus d'une trentaine d'années, Eurodif a contaminé jour et nuit l'air et l'eau de la région dans son activité d'enrichissement de l'uranium par diffusion gazeuse, uranium en provenance du Niger et du Kazakhstan. Au total, un quart de l'uranium mondial a transité par cette installation dont la production totalise plus de 200 millions d’UTS (unité de travail de séparation) pour disséminer le nucléaire à la surface du globe (une centaine de réacteurs en France et à l'étranger.) A elle seule, l'usine d'enrichissement Eurodif/Georges Besse a vampirisé pendant 30 ans trois des quatre réacteurs nucléaires de la centrale EDF voisine. Centrale à bout de souffle mais que EDF s'entête à faire tourner. En plus des 130.000 tonnes d'acier à récupérer qui constituent Eurodif/Georges Besse, le démantèlement nécessite la récupération de l'uranium résiduel hautement radioactif. Mais le démantèlement : aucun pays ne sait le faire et les techno-fanatiques du nucléaire jouent en permanence aux apprentis-sorciers. C'est donc sur le tas et dans les menaces permanentes sur la population, sur les ouvriers et sur le territoire que le lobby nucléaire se fait la main.
Tricastin : Nous sommes dans une situation pré-Fukushima
Depuis vendredi 27 septembre l’usine Eurodif du Tricastin menace la France. A l’arrêt depuis juin 2012 et par ce que les nucléocrates veulent procéder à des démantèlements rapides pour cacher au plus vite leur forfait et continuer leur sinistre business de mort, les manoeuvres d'extraction de l’uranium en cours se passent très mal. Une menace radioactive est en cours avec risque de dispersion de produits radioactifs dans l'atmosphère. Près de 1000 personnes, salarié-es du site nucléaire, ont été éloignées de la zone.
L’usine devait être fermée en 2010 mais le gouvernement de l’époque décida de prolonger son activité pour répondre au exigences de profits du lobby nucléaire.
Déjà le 9 février 2012 une inspection a révélé un incident lié à l’intégrité des barrières de confinement de la matière radioactive à l’usine d’enrichissement de l’uranium Eurodif du Tricastin. Et quelques jours plus tard une série de défaillances est constatée à la Socatri : un conteneur a été sur-rempli de 12 500 kilos d’hexafluorure d’uranium (UF6) au lieu de la limite fixée à 12 000 kilos radioactifs.
5 jours plus tard, le 14 février 2012 les inspecteurs de l'ASN constatent que les conditions climatiques extrêmes ont endommagé les réseaux d’eau industrielle, d’eau potable et d’incendie et rendu temporairement inutilisable le réseau d’air respirable. L’Autorité de Sûreté Nucléaire elle-même constate que l'organisation mise en place par la SOCATRI-Areva est inadaptée, que l’entreprise nucléaire n’a pas mis en place de surveillance particulière du bon état des points bas des rétentions ni du bon fonctionnement de leurs détecteurs de niveaux, que l'entreprise nucléaire ne s’est pas doté de moyens supplémentaires pour contenir une éventuelle pollution.
Le 30 juin 2012 à partir de 13h15, sur l’installation nucléaire de base (INB) n° 93 exploitée par EURODIF PRODUCTION, un conteneur à paroi mince rempli d’UF6 a été mis en chauffe dans une étuve et a du être interrompu le 1er juillet à 12h00 au vu des pressions mesurées dans le conteneur qui risquait de basculer en phase liquide, phase interdite car très volatile s’accompagnant d’un accroissement de volume important à très haut risque. Un énième dysfonctionnement classé au niveau 1 de l’échelle des incidents et accidents nucléaires "INES".
Déjà l'année précédente, les 4 et 5 août 2011, sur l’installation nucléaire de base (INB) n° 93 exploitée par EURODIF PRODUCTION, un conteneur à paroi mince rempli d’UF6 a été mis en chauffe dans une étuve pendant plusieurs heures afin de transférer par sublimation son contenu alors qu’il n’était pas connecté aux installations. Plusieurs défaillances organisationnelles et humaines ont créées un incident nucléaire : non respect et imprécisions de la procédure consistant à raccorder le conteneur et à effectuer des contrôles de l’étanchéité du raccordement avant sa mise en chauffe, défauts de transmission d’informations, défauts de surveillance des opérations. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a classé au niveau 1 de l’échelle INES cet incident nucléaire et a mené une inspection réactive le 9 août 2011.
Un mois plus tôt, dans la nuit du 18 juillet 2011, sur l’installation nucléaire de base (INB) n°93 exploitée par EURODIF, un conteneur rempli d’hexafluorure d’uranium (UF6) liquide a été manutentionné et entreposé sur le parc des installations en l’attente de la solidification de l’UF6. Le 19 juillet 2011, l’ASN a constaté au cours d’une inspection que le capot de protection de la vanne de ce conteneur n'était pas verrouillé et ne protégeait donc pas la vanne en cas de choc ou de chute lors de son déplacement. Nouvel incident nucléaire classé au niveau 1 de l'echelle INES.
Le 4 juillet 2008, dans un autre unité Areva (la Socatri), une fuite de plus de 74 kg d'uranium liquide (selon la direction 74kg mais en fait plus de 150kg) contamine les rivières alentour. Si, une fois de plus, l’exploitant nucléaire tente d’en minimiser l’impact, la Socatri-Areva sera condamnée par le Tribunal de Carpentras puis par celui de Nîmes. L’eau du robinet de 3 villes au moins du département (Mornas, Carpentras, Avignon) se révèle contaminé au tritium radioactif. Les autorités publiques ne réagiront pas.
Mais Areva n’en a rien à faire et en novembre 2008, quelques heures seulement après une visite de presse vantant les mérites de la future installation Georges-Besse-II..., une nouvelle fuite de Bore à lieu à Eurodif-Areva.
(autres incidents nucléaires chez Eurodif constaté par l'ASN)
Au dessus des lois, de la démocratie, du peuple
Depuis des années, Areva et EDF et le CEA bafouent la réglementation, ne respectent pas les prescriptions, se comportent comme un Etat dans l'Etat, décident de polluer et contaminer l'air et l'eau chaque jour et chaque nuit, de porter atteinte à la vie et à la santé des français.
Les mises en demeures présentées par l'ASN à Areva et à EDF restent lettres mortes depuis des années. Chaque jour, comme le CAN84 le dénonce, la situation empire.
Encore le 29 Juillet 2013 dernier l’Autorité de Sûreté Nucléaire à mis en demeure 6 filiales d’AREVA, EURODIF Production, COMURHEX, SOCATRI, AREVA NC, SET du site du Tricastin et FBFC du site de Romans-sur-Isère, de respecter les prescriptions des décisions de l’ASN d'un mois plus tôt (26 juin 2012) et d’améliorer leurs moyens de gestion des situations d’urgence dans le cadre des actions post-Fukushima (ASN: Décision n° 2013-DC-0362 à décision n° 2013-DC-0367)
Depuis le mois d'août 2013 des fuites élevées de Tritium ont lieu à la centrale nucléaire EDF du Tricastin, passant de 15Bq/l à plus de 680Bq/l. Là encore l'exploitant nucléaire ne fait pas face à la situation et le tritium radioactif continu à être rejeté par EDF et a contaminer le canal de Donzère et le Rhône.
Au mois de mars 2013 c'était une ligne THT d'Areva qui explosait au Tricastin. Quelques mois plus tard c'est une autre ligne THT de sortie de la centrale nucléaire EDF qui défaille. Plusieurs mois plus tôt c'est un transformateur qui prend feu.
En 2011, les inspections conduites révèlent l'ampleur de la menace : béton des murs éclaté en nombreux endroits, lacunes en matière de surveillance des activités sous-traitées et du respect des règles de radioprotection, non prise en compte ni validation des modifications dans les opérations, non-respect des plans de qualité lors des interventions, absence de documents justificatifs, balisage non-conforme aux prescriptions radiologiques au dessus de la piscine du bâtiment réacteur (BR), mauvaise coordination entre les intervenants notamment intérimaires, absence d'appareil de contrôle de radioactivité lors de leurs interventions et absence de suivi mensuel de l’ensemble des appareils de radioprotection rendant caduques les mesures de radioactivités, absence de procédures dans le cas d’une indisponibilité prolongée d’une source principale externe,...
Il faut fermer immédiatement et sans condition le site nucléaire du Tricastin
La semaine passée, le 25 septembre 2013, le Collectif antinucléaire de Vaucluse/CAN84 a adressé une mise en demeure à l’ASN exigeant qu’elle prononce la mise à l’arrêt des 4 réacteurs EDF du Tricastin suite aux défaillances à répétition de la centrale.
Tricastin est le plus important site nucléaire et chimico-nucléaire militaro-civil de France et d'Europe.
Tricastin représente aujourd'hui une poudrière atomique qui menace toute la Provence et le pays et les pays limitrophes. Il faut le fermer immédiatement, sans aucune condition suspensive et définitivement.
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Les syndicats de Areva dénoncent les mensonges et la désinformation de la Direction : Il y a un risque d'explosion et de radioactivité; et une menace sanitaire pour tout le bassin sud de la vallée du Rhône dont Avignon.
Les représentants syndicaux de FO et de la CGT du Comité Hygiène-Sécurité accusent la direction de "désinformation et de mentir par omission" Ils lui reproche de ne pas préciser que l'incident en cours porte sur l'injection de CIF3 (Trichlorure de Chlore), un gaz très dangereux qui peut se liquifier et en cas de pression trop haute : exploser et disperser des particules radioactives.
L'organisation Next-up avec qui le CAN84 procède à des prélèvements et analyses autour du site du Tricastin, suite à la fuite toujours en cours à la centrale nucléaire EDF en proximité des installations Areva, accentue l’action pour connaître la vérité : "Nouveaux prélèvements en cours, les enjeux sont colossaux : Si des résidus de fission (césium, …) issus des défauts (dont fissures) des cuves des réacteurs étaient découverts cela serait une catastrophe non seulement pour la SA-EDF qui devrait fermer immédiatement la CN du Tricastin, mais aussi sanitairement pour tout le bassin sud de la Vallée du Rhône qui serait impacté par une contamination radioactive ingérable notamment pour Avignon !"
Giusi Nicolini, maire de Lampedusa
Je suis la nouvelle maire des îles de Lampedusa et Linosa. [...] J’ai déjà reçu 21 cadavres de personnes noyées qui tentaient d’atteindre Lampedusa et pour moi c’est tout simplement insupportable.
Pour Lampedusa, c’est un énorme fardeau de douleur. Nous avons dû demander de l’aide par le biais de la préfecture aux maires de la province afin de donner une sépulture digne à onze personnes parce que la commune n’avait plus de place disponible.
J’en ferai d’autres, mais je retourne à tous une question : jusqu’où faudra-t-il agrandir le cimetière de mon île ?
Je ne comprends pas qu’une telle tragédie puisse être considérée comme normale, comme s’il était possible de ne pas être obsédé chaque jour par l’idée, par exemple, que onze personnes dont huit très jeunes femmes et deux garçons de 11 et 13 ans meurent tous ensemble pendant un voyage qui aurait dû être pour eux le début d’une nouvelle vie.
Le nombre des réfugiés s’élevait à 115 ; 76 n’ont pas été sauvés mais le nombre de morts que restitue la mer est toujours plus élevé.
Je suis indignée par le sentiment d’habitude qui semble avoir envahi le monde, je suis scandalisée par le silence de l’Europe qui vient de recevoir le prix Nobel de la Paix, et qui est silencieuse face à une tragédie qui fait autant de victimes qu’une guerre.
Je suis de plus en plus convaincue que la politique d’immigration européenne considère ce bilan de vies humaines comme un moyen de modérer le flux migratoire, quand ce n’est pas un moyen de dissuasion.
Mais si le voyage en bateau est pour ces personnes la seule façon d’espérer, je crois que leur mort en mer doit être pour l’Europe un sujet de honte et de déshonneur. [...]
Tout le monde doit savoir que c’est à Lampedusa et ses seuls habitants [...] que revient le devoir de traiter ces personnes avec dignité, et de rendre un peu de dignité à notre pays et à l’Europe entière.
Si ces morts sont seulement les nôtres, alors je veux recevoir les télégrammes de condoléances après chaque noyé que l’on me « livre ».
Comme s’il avait la peau blanche, comme s’il s’agissait d’un de nos enfants noyé pendant les vacances.
La « réserve parlementaire » est une des pratiques les plus bizarres qu’on puisse imaginer dans une démocratie : c’est une enveloppe de subventions, destinées à des projets menés par des collectivités locales ou des associations, dont la répartition est confiée aux députés et sénateurs.
Ceux-ci peuvent distribuer cet argent comme ils le souhaitent (souvent plus de 100 000 euros) et ils le faisaient jusqu’à une date récente dans l’opacité la plus complète. La répartition de la réserve est désormais plus transparente : chaque élu doit publier la liste des bénéficiaires de ses largesses. Mais le risque de saupoudrage clientéliste n’a pas disparu, surtout à la veille d’élections.
Certains députés ou sénateurs ont décidé d’aller plus loin pour rendre le mode d’attribution de cette réserve plus impartial.
Le sénateur Europe écologie-Les Verts (EELV) Ronan Dantec, par exemple, a composé un jury de personnalités associatives pour l’aider à distribuer les projets. De même, le socialiste Olivier Véran, député de l’Isère organise la réunion samedi à Grenoble d’un comité d’attribution de sa réserve parlementaire, composé des associations qui en ont déjà bénéficié. Il explique :
« J’ai convié les responsables des associations qui ont déjà été retenues, et qui ne peuvent plus être candidates. Ils sont une quinzaine à m’aider à choisir les prochains projets bénéficiaires. Ils ont tous répondu présent. Ma voix ne compte que pour une : cela permet de dépersonnaliser le processus. Ces personnes, impliquées dans la vie associative, sont les mieux à même de prendre ce genre de décisions. »
Celle qui est allé le plus loin est Isabelle Attard, députée EELV du Calvados au CV bien rempli. Elle considère que s’appuyer sur un simple jury ne va pas assez loin :
« Si j’avais composé le jury, j’aurais désigné des gens qui pensent comme moi. Ce n’est pas une bonne façon de créer une instance impartiale ».
Elle a donc décidé de recourir à un système au cœur des réflexions actuelles sur la démocratie participative : le tirage au sort.
Elle a défini neuf « collèges » (agriculteurs, artistes, associatifs, profs, élus, entreprises, étudiants, fonctionnaires, professions libérales) au sein desquels une personne allait être sélectionnée.
En mars dernier, 60 personnes ont accepté d’être candidates et en juin, neuf personnes ont été tirées au sort. Dans cette liste, un seul écologiste est sorti du chapeau et toutes les tendances politiques sont représentées, selon Attard.
Celle-ci a donné à son jury citoyen une feuille de route : ils ont été chargés de choisir des projets selon certains critères (aménagement du territoire, insertion, solidarité, développement durable, etc.). Les associations ont été invitées à remplir des formulaires détaillés. A partir de là, la députée n’est plus intervenue du tout.
Le jury a été invité à étudier chaque dossier, puis il s’est réuni deux fois, pendant quatre heures, pour délibérer et répartir une enveloppe de 117 000 euros. Le 26 septembre, la semaine dernière, ils ont livré leur verdict. Isabelle Attard est plus que ravie du résultat :
« Cela a marché au-delà de mes espérances. Ils ont été géniaux, je n’aurais pas rêvé mieux. Les projets qu’ils ont retenus sont sérieux et répondent bien aux critères fixés. Cela a été un exercice de démocratie pur. »
Elle craint pourtant de ne pas être énormément suivie par les autres parlementaires : mettre sur pied ce jury citoyen a pris à son équipe beaucoup de temps. « Cela peu effrayer les collègues. »
Le bilan du naufrage d’un bateau de migrants, originaires de la Corne de l’Afrique, ce jeudi près de Lampedusa (Sicile), dans le sud de l’Italie, s’alourdit. Peu avant 13 heures, 94 corps avaient été ramenés à terre. 40 corps ont été retrouvés depuis portant le bilan à plus de 130 morts.
Le bilan final risque d’être très meurtrier. Selon les gardes-côtes et la police douanière, environ 150 passagers ont été récupérés vivants sur les quelque 500 qui étaient à bord d’une embarcation surchargée.
Celle-ci se serait trouvée en difficulté au large de la toute petite île des Lapins, plus proche des côtes nord-africaines que de la Sicile. Mais les migrants à bord n’ont pas réussi à joindre, avec leurs téléphones mobiles, les gardes-côtes italiens.
Pour lancer un appel à l’aide, ils auraient allumé un feu qui aurait provoqué un incendie (à cause du fioul) et le bateau se serait ensuite retourné.
Le navire venait probablement de Libye, du port de Misrata. Une grande partie des passagers étaient somaliens. Dans la matinée, la maire de l’île de Lampedusa Giusi Nicolini a précisé, sur la chaîne en continu Sky TG24, que plusieurs « enfants en bas âge » et des femmes figuraient parmi les victimes.
En pleurs, à l’agence italienne Ansa :
« C’est une horreur, une horreur ; ils n’arrêtent pas d’apporter des corps. »
Selon elle, un passeur d’origine tunisienne aurait été arrêté. D’après des témoignages des survivants, plusieurs bateaux seraient passés à proximité du navire en feu sans s’arrêter.
Le président du conseil italien, Enrico Letta, a annoncé que le ministre de l’intérieur, Angelino Alfano, allait se rendre immédiatement sur le lieu de la « tragédie ».
Fatto punto su immane tragedia #Lampedusa con Alfano e vertici ministero che si recheranno subito sul luogo disastro per i primi interventi
De son côté, le pape François a apporté son soutien sur Twitter.
« Nous prions Dieu pour les victimes du tragique naufrage au large de Lampedusa. »
Preghiamo Dio per le vittime del tragico naufragio a largo di Lampedusa.
En juillet dernier, le pape s’y était rendu pour son premier déplacement hors de Rome. Il avait publiquement affirmé sa solidarité avec les dizaines de milliers de migrants qui débarquent chaque année sur l’île :
« L’Eglise est avec vous dans votre quête d’une vie plus digne pour vous et vos familles. »
Lundi déjà, 13 immigrés, pour la plupart érythréens, s’étaient noyés, peut-être jetés à l’eau par des passeurs, en tentant de rejoindre la côte près de Raguse (sud-est de l’île principale de Sicile).
Début août, une catastrophe semblable s’était produite sur une plage de Catane (est de la Sicile). Six Egyptiens s’étaient noyés en pensant être arrivés à terre. Leur embarcation s’était ensablée non loin du rivage.
Depuis le début de l’année, selon la dépêche AFP, plus de 22 000 migrants ont été débarqués sur les côtes du sud de l’Italie, soit près de trois fois plus que sur l’ensemble de 2012.
Pascal Riché | Cofondateur
L’émission « Cash investigation », lancée il y a quelques mois, continue de tenir ses promesses, donnant un coup de vieux aux autres magazines journalistiques. Celle qui était diffusée mercredi soir, consacrée au grand détournement de l’argent de la formation, a tenu les promesses de départ de l’émission. Le travail réalisé par cette équipe de journalistes, autour d’Elise Lucet, est impressionnant.
L’argent de la formation, c’est un des gros scandales du moment. Deux chiffres pour s’en convaincre : 26 milliards sont dépensés chaque année, mais seulement 13% de cet argent va aux chômeurs.
L’enquête de « Cash », que vous pouvez visionner ici, est accablante (n’en déplaise aux grincheux). Même si elle n’est pas exhaustive, elle dévoile très concrètement, en six tableaux, le fond du problème. Le montage est efficace et humoristique, assorti d’une musique drolatique pour souligner l’absurdité des situations décrites. Les journalistes parviennent à coincer les responsables de ces situations grâce à des documents qu’ils leur produisent sous le nez : plusieurs transpirent alors à grosses gouttes sous l’œil de la caméra.
Les journalistes de « Cash investigation » se sont intéressés à l’organisme Irett, spécialisé en « psychothérapie transpersonnelle ». Il organise des séminaires où l’on évoque le chamanisme et la communication avec les morts, voire avec les extraterrestres. Un stagiaire se réjouit qu’on lui ait intégralement payé cette formation, plus les déplacements, plus l’hôtel... « Et j’ai même eu droit à mon salaire. Royal. »
Moment le plus surréaliste, les journalistes de « Cash » filment un week-end de formation dans un manoir au cours duquel les stagiaires se frottent le dos mutuellement puis entrent en transe autour de deux bougies (c’est de la « thérapie holotropique »). Le tout financé par l’argent public.
Les journalistes font agréer une formation « Grand reporter, réflexes et automatismes » à base de « course en sac à patates », de « jeux de mimes » et de « air guitar ».
Au ministère du Travail, le fonctionnaire tamponne avec nonchalance le document d’agrément et commente avec résignation : « Sur dix formations, cinq sont bidons. »
Elise Lucet se rend chez le ministre Michel Sapin qui commence à contester la possibilité de tirer de l’argent public avec une formation « sac à patates », mais Lucet lui met le premier chèque de 1 196 euros qu’elle a reçue. Il a du mal à cacher son embarras et promet des réformes.
« Cash » s’interroge sur les formations prodiguées par l’enseigne de jardinage à ses salariés, pour un montant de près de 5 millions d’euros : d’anciens employés, dont les noms figurent sur les feuilles d’émargement, n’ont jamais suivi ces formations.
Les journalistes ont découvert que l’Etat avait sanctionné le centre de formation de Jardiland (aujourd’hui appelé Formaxis) pour des centaines de fausses formations entre 2007 et 2011.
L’avocat du groupe commence par expliquer que Jardiland a été victime d’une escroquerie interne, en chargeant l’ancien responsable de la formation (qui dément : tout cela était assumé par l’entreprise, dit-il). Les journalistes de « Cash investigation » interviewent alors Michel Conte, le patron. Il commence à expliquer que personne dans le groupe n’est complice de ce « pillage » sophistiqué, mais Elise Lucet lui met un document de son DRH sous les yeux et Conte ne peut que balbutier (« Je découvre »).
L’organisme patronal a ambitionné de créer un « Meetic de la formation professionnelle “ (le site s’appellera LaFormation-Pro.com) et a dépensé 678 000 euros pour cela, une somme manifestement très exagérée. Le site est financé via le Fonds de gestion paritaire de la formation professionnelle continue et trois ans plus tard, il a disparu du Web.
Le responsable de cette opération fuit maladroitement les caméras de” Cash investigation ».
Un rapport dénonçant le système de financement des syndicats patronaux et salariés par l’argent de la formation a été rédigé par Nicolas Perruchot (UMP). Mais il a été enterré par les députés, sous la majorité précédente. Sur les trente membres de la commission d’enquête, neuf ont participé au vote : il y a eu deux voix pour (centristes), trois contre (socialistes) et quatre abstentions (UMP). Le rapport Perruchot est envoyé aux oubliettes.
Le Point l’a entretemps exhumé et publié. L’équipe de « Cash investigation » coince certains députés de la commission afin de comprendre pourquoi le rapport a ainsi été censuré. Un député socialiste renvoie la balle sur la droite (après tout, ce sont eux qui étaient aux affaires) et l’UMP Christian Jacob accuse de son côté la gauche (après tout, ce sont eux qui ont voté contre)... C’est assez comique mais aussi très agaçant.
Selon le rapport censuré, 66 millions d’euros ont été ponctionnés par les syndicats de patrons et de salariés pour leur propre fonctionnement.
Les partis forment leurs cadres, ce qui est normal. Ce qui l’est moins, c’est quand l’argent de ces formations sert à financer le fonctionnement des partis.
« Cash investigation » a pris l’exemple d’Europe écologie-Les Verts et de son organisme de formation, le Cedis. Et ont constaté que si les cadres verts émargent les feuilles de présence, ils ne suivent pas toujours forcément les formations.
En 2011, Cécile Duflot (alors élue d’Ile-de-France) a ainsi émargé pour trois jours et demi, alors qu’elle n’a suivi que quelques heures de stage. « Je ne suis pas très assidue », se justifie-t-elle maladroitement. Une autre façon de voir les choses serait de reconnaître que l’essentiel des 1 400 euros de sa formation de trois jour ont été détournés.
De même, le centre de formation a participé à l’achat du siège du parti et aux journées d’été. A l’époque, le sénateur Jean-Vincent Placé dirigeait le Cedis. Au téléphone, il refuse de répondre : « 75 000 euros, c’est peut-être une grosse somme pour vous... » laisse-t-il passer dans la conversation : sous-entendu, ce n’est pas si terrible...
C’est un peu la phrase qui résume le mieux le malaise général qui prend le téléspectateur après cette émission d’une heure et demie : même si toutes ces personnes interrogées ont conscience que le système souffre d’opacité et déplorent les ambiguïtés malheureuses, aucune ne semble avoir le sentiment que cet immense trafic de fausses factures est vraiment scandaleux.
Question posée le 03/10/2013 à 16h34 par Rémi Noyon
La réponse de Paola SchneiderBerangere Mc Neese
03/10/2013 à 16H39
Voté par le Congrès en 2010, l’« Obamacare », ou « loi sur les soins abordables », a dû braver l’opposition. Finalement jugée conforme à la Constitution par la Cour suprême en 2012, elle devait se concrétiser ce mardi 1er octobre. Mais les républicains s’y opposent toujours et la procédure coince. Ils ne veulent pas d’un système de Sécurité sociale à l’européenne. On en est pourtant loin.
Aujourd’hui, nombre d’Américains n’ont aucune couverture santé et renoncent donc à se soigner. Grâce à la « loi sur les soins abordables », ces quelque 50 millions d’Américains devraient pouvoir bénéficier d’une couverture santé minimale, quel que soit leur niveau de vie.
Mais l’Obamacare n’a été conçu que pour les citoyens américains. Pour se soigner, les étrangers ne pourront donc prétendre à aucune aide d’Etat. Sans assurance ou moyen de paiement, pas de prise en charge.
En France, la couverture santé est universelle. Pas besoin d’être français pour en bénéficier. Si vous êtes étranger, mais résidez et êtes salarié sur le territoire, vous êtes obligé de souscrire à un régime de Sécurité sociale et bénéficiez donc de l’Assurance maladie. Vos ayants droit (conjoint, enfants) en profitent également.
Si vous n’avez pas droit à l’Assurance maladie, c’est la Couverture maladie universelle (CMU) qui vous prend en charge. Elle s’adresse par exemple aux personnes touchant le RSA. Les étrangers qui ont entamé des démarches pour obtenir un titre de séjour, et résident en France de façon régulière depuis au moins trois mois, peuvent également en bénéficier.
Enfin, il existe une Aide médicale d’Etat (AME) pour les personnes en situation irrégulière. Mise en place à titre humanitaire, elle répond surtout à des situations d’urgence.
Aujourd’hui, les Américains assurés le sont auprès d’assurances privées très coûteuses. Une fois sur deux, c’est l’employeur qui paie. Mais pour les autres, rien n’est prévu ou presque. L’Obamacare vise à rendre ces assurances privées obligatoires, mais en faisant baisser leur coût.
C’est la hausse du nombre d’assurés qui doit permettre de réduire les prix. Ainsi que la mise en concurrence des assurances sur une plateforme internet. Mais la couverture maladie continue de relever du secteur privé. Là où l’Etat intervient, c’est en accordant des aides aux foyers modestes pour leur permettre de payer une couverture désormais obligatoire.
Il existe toutefois un système de soins public pour les plus démunis : le Medicaid. Avec l’Obamacare, le nombre de citoyens éligibles au Medicaid devrait augmenter.
En France, l’Assurance maladie est un organisme d’Etat, c’est l’une des quatre branche de la Sécurité sociale. Elle délègue les prises en charge à des organismes de droit privés, mais gérés de façon paritaire, c’est-à-dire entre représentants des employeurs et des salariés.
La couverture maladie ne devient donc un marché qu’à partir d’un certain seuil, lorsque l’on recourt à une complémentaire santé.
L’Obamacare est une réforme fédérale, mais gérée et cofinancée par les Etats. Chaque Etat doit établir un panel de plans – « or », « argent », « bronze » – proposant une couverture plus ou moins complète. Tous sont forcés d’inclure des remboursements minimums au sein des dix catégories suivantes :
Les compagnies d’assurances peuvent en réalité proposer des formules de couverture très variées. En principe, plus vous déboursez, mieux vous serez soigné.
Mais les offres varient d’un Etat à l’autre. Pour le même prix, vous n’aurez pas droit aux même remboursements selon que vous vivez dans le Minnesota ou dans le Wyoming. Dans certains Etats, comme celui de New York, le prix d’un plan d’assurance peu même varier d’une ville à l’autre.
L’assurance maladie, c’est garantir à tous le même remboursement des soins de santé. A chacun selon ses besoins plutôt que selon ses moyens. Quel que que soit votre niveau de vie, une consultation chez le médecin vous sera donc remboursée au minimum à 70%. L’Assurance maladie couvre d’ailleurs des prestations dont il n’est pas question dans l’Obamacare de base.
Un principe de solidarité visant à réduire les inégalités, mais dont les limites se font sentir. Le « reste à charge » ayant tendance à augmenter, souscrire à une complémentaire santé devient une nécessité. Or si deux tiers des salariés bénéficient d’une mutuelle par le biais de leur entreprise, 4 millions de personnes en France n’en ont pas.
Obamacare ou pas, les soins de santé restent donc moins onéreux et plus égalitaires en France qu’aux Etats-Unis. Mais l’Hexagone glisse peu à peu vers un système à deux vitesses.
3 octobre par Eric Toussaint
Au gré des scandales politico-économiques qui ponctuent l’actualité internationale, les noms de personnalités importantes sortent régulièrement dans la presse. De ces protagonistes on ne retient souvent que quelques éléments épars.
Jacques de Groote, dont il est question dans ce livre, est un exemple intéressant. Ex-directeur exécutif du FMI et de la Banque mondiale représentant la Belgique pendant une vingtaine d’années, il est accusé par la justice suisse de « blanchiment d’argent aggravé », « escroquerie » et « faux dans les titres ». L’impact médiatique a été très important en 2013, en Europe et au-delà.
Ce qui intéresse tout particulièrement Éric Toussaint dans ce récit, c’est qu’à travers le parcours de cet ancien haut responsable se dessine un morceau d’histoire de deux grandes institutions financières internationales – le FMI et la Banque mondiale – qu’il critique radicalement depuis de nombreuses années.
Les grands médias font la part belle à ces deux institutions. Impossible de les critiquer, de remettre en cause leur action, encore moins leur existence. Tout se passe comme si elles faisaient partie d’une autre dimension, où leurs échecs répétés et les graves dégâts qu’elles provoquent ne peuvent leur être imputés. Elles jouissent d’une légitimité intrinsèque et sans limite. Jamais leurs dirigeants ne sont poursuivis en justice car ils bénéficient d’une immunité pour les faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Depuis leur création en 1944, la Banque mondiale et le FMI n’ont fait l’objet d’aucun procès malgré des violations répétées des droits humains.
La raison est simple : ces deux institutions sont au service des gouvernements des pays dominants et des grandes sociétés privées multinationales. Leur boussole oscille entre les intérêts privés (qu’ils soient politiques, économiques ou financiers) et ceux des grandes puissances.
Ce livre passionnant, qui se lit comme un roman historique, met en lumière ces différents éléments à travers la vie de Jacques de Groote. L’auteur ne pratique ni l’insinuation ni la diffamation envers Jacques de Groote. Il s’en tient aux faits, basant son travail d’investigation sur des sources citées de manière précise.
Nous suivons notre personnage principal au Congo Kinshasa auprès du dictateur Mobutu , qui restera célèbre pour sa féroce dictature et pour la fortune personnelle qu’il a amassée sur le dos du peuple congolais.
Nous partons ensuite au Rwanda où notre personnage principal rend des services à son ami Van den Branden, baron et patron d’une grande société minière. Là, d’une pierre trois coups, de Groote va agir en fonction des intérêts des institutions qu’il représente, le FMI et la Banque mondiale, de ceux de son ami et du régime du général Juvénal Habyarimana.
L’épopée se poursuit en République tchèque où éclate « l’affaire » de la privatisation frauduleuse de MUS (Mostecká Uhelná Spolecnost), une des principales mines de charbon. La Belgique fait également partie du décor, puisque se dessinent les intérêts géostratégiques du royaume, la généralisation de la politique néolibérale à partir des années 1980, les groupes de pression, les alliances et amitiés politiques.
Le théâtre des opérations est mondial : procès aux États-Unis, en Suisse, pipe-line en Inde, success story de la Banque mondiale et du FMI au Mexique, connexions avec des grandes banques privées internationales... À plusieurs reprises, des conflits d’intérêts sont avérés.
La toile de fond de la narration reste les institutions financières internationales qui sont responsables de violations répétées des droits humains. Lever le voile sur leurs agissements est primordial. Il va de soi qu’elles doivent rendre des comptes, tout comme les personnes qui les dirigent et les représentent. Il est essentiel de démonter le puissant mécanisme de domination que ces institutions imposent aux peuples de la planète depuis bientôt 70 ans. Le CADTM s’attelle à ce travail de critique radicale depuis plus de 20 ans et toutes ses publications regorgent d’analyses approfondies permettant de comprendre la logique mortifère des choix qui sont faits au niveau mondial.
La chute n’est pas écrite mais ce récit jette une pierre dans le jardin néolibéral et fournit de précieux éléments à toutes celles et tous ceux qui souhaitent comprendre et combattre ce système injuste.
Il est temps de vous laisser découvrir cet ouvrage très documenté qui doit provoquer en chacun de nous un besoin de révolte salutaire et renforcer la conviction qu’il faut agir.
Pauline Imbach & Damien Millet
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88 pages - 9 €
Éditions Al Dante : www.al-dante.org
Imprimerie : Clip / Marseille, Europe.
Dépôt légal : 4e trimestre 2013
Issn : 1626-1798 / Isbn : 978-2-84761-782-5
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