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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 17:00

 

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Qui sont les privilégiés d’une France en crise?

Qui sont les privilégiés dans la France contemporaine ? Régler la question des inégalités en s’en prenant à une élite étroite arrange, au fond, les couches favorisées. Pour réduire les inégalités, il suffirait de corriger les dérives de quelques-uns, situés tout en haut de la hiérarchie sociale. Une bonne méthode pour ne rien changer au fond. Les super-riches se sont enrichis de façon indécente ces dernières années, mais notre pays reste marqué par des privilèges dont dispose une fraction beaucoup plus large de la population. Ce qui alimente le ressentiment des catégories populaires et les tensions sociales. Essayons d’y voir plus clair.

La France de tout en haut va très bien. Malgré la crise, elle continue de s’enrichir de façon indécente. Entre 2004 et 2010 [1], les revenus des 0,1 % les plus riches ont augmenté de 18 %, soit 36 000 euros annuels, l’équivalent de trois ans de Smic, contre 7 % et 1300 euros pour le revenu médian (autant gagne moins, autant gagne plus, revenu par ménage, avant impôts et prestations sociales). La France de l’élite scolaire prospère tout autant. Ses « grandes écoles » restent fermées au peuple, mais ses élèves choyés. La collectivité dépense 15 000 euros par étudiant en classe préparatoire aux grandes écoles, contre 9 000 euros par étudiant des filières généralistes de l’université.

La « France des riches » est largement dénoncée à gauche, avec raison [2]. Pourtant, la critique laisse parfois songeur. Cette vision élitiste des inégalités, très en vogue, conduit à faire l’économie d’une réflexion de fond sur les inégalités sociales qui structurent notre société en profondeur, bien au-delà d’une poignée de dirigeants. Concrètement, elle permet aux catégories favorisées d’éviter de contribuer davantage à la solidarité et de faire plus de place aux couches moyennes et populaires. Ou de réformer l’école pour l’ouvrir à tous.

Dans la France contemporaine, les privilèges vont bien au-delà des beaux quartiers et des classes prépas. La stagnation du pouvoir d’achat est une moyenne qui masque la progression des revenus de catégories qui se disent assommées par le « matraquage fiscal ». Entre 2008 et 2011, le seuil de revenu des 10 % les plus pauvres a baissé de 3,5 % (après impôts et prestations sociales), quand celui des 10 % les plus riches a augmenté de 2,5 %. Une perte de moins 370 euros annuels d’un côté et un gain de 918 euros de l’autre [3]. Or on entre dans le club des 10 % les plus aisés, à l’abri de la crise, à partir de 3 000 euros nets [4] pour un célibataire ou 5 600 euros en moyenne pour un couple avec enfants. Bien loin des revenus des patrons superstars du CAC 40 ou de nos 0,1 %.

Rebaptisées classes moyennes supérieures par les médias, ces classes aisées tentent d’associer leur sort aux catégories moyennes, qui se situent au milieu du gué (environ 1 500 euros mensuels pour une personne seule) et dont les revenus stagnent. Un classique des rapports de forces sociaux, particulièrement pratiqué chez les indépendants, des agriculteurs aux médecins favorisés. Le déguisement des classes moyennes supérieures a une toute autre ampleur : une frange entière de la population cherche ainsi à éviter de participer à l’effort fiscal [5].

Les privilégiés d’aujourd’hui ne sont pas seulement les titulaires de revenus élevés, mais tous ceux qui sont protégés des aléas du chômage, d’une rupture de parcours professionnel qui conduira à une baisse quasi certaine des revenus, parfois conséquente. Au premier chef, ceux qui disposent du statut d’emploi protecteur de la fonction publique et de bien d’autres organismes para-publics où, en pratique, quasiment personne n’est jamais licencié. A niveau de vie équivalent, savoir que l’on disposera d’un salaire jusqu’à sa retraite est devenu, au bout de 40 ans de chômage de masse, un déterminant central des conditions de vie par la stabilité qu’il procure et pour les droits qu’il ouvre, notamment dans l’accès au logement. Certes, une partie des fonctionnaires – c’est le cas, par exemple, des enseignants du primaire ou dans les services informatiques – acceptent en contrepartie des revenus limités rapportés à leurs qualifications. Il n’en demeure pas moins que l’avantage est là. Hier, on moquait les « ronds de cuir » de la République, aujourd’hui, savoir de quoi sera fait demain a une valeur inestimable.

Face à la crise, le niveau de protection résulte par ailleurs pour beaucoup de la taille de l’entreprise. La bureaucratie publique comme privée a son lot d’avantages [6]. Le statut des salariés des grandes structures du secteur privé est sans commune mesure avec celui des PME. La condition salariale, du niveau de salaire à la couverture santé en passant par les avantages du comité d’entreprise, n’a rien à voir avec celle du commun des salariés [7]. La formation et les programmes de reconversion dans les grands groupes font que la menace du chômage n’est pas la même.

Sur le marché du travail, au-delà du statut, le privilège qui structure le plus notre société est le titre scolaire qui fonctionne comme un véritable capital culturel selon l’expression du sociologue Pierre Bourdieu. Dans une société où la croyance dans la valeur des diplômes est démesurée [8], ceux qui détiennent un titre disposent d’une carapace très protectrice. Le taux de chômage des sans diplôme s’élève à 16 %, contre 5,6 % pour ceux qui se situent au-dessus de bac+2. Bien sûr, les cas de sur-diplômés sous embauchés ou au chômage existent et se développent. Pour eux, le déclassement est particulièrement violent puisqu’ils sont sensés sortir du lot. Il n’empêche : l’exception ne fait pas la règle.

 

Les initiés de l’école

A l’école, les privilèges dépassent, de loin, les classes préparatoires aux grandes écoles. Ainsi par exemple, apprendre à lire aux enfants le plus tôt possible, en fin de section de maternelle (contrairement à d’autres pays comme la Finlande où cet apprentissage a lieu deux ans plus tard) creuse des écarts précoces du fait de la maîtrise du langage propre aux milieux diplômés. Dans la suite du cursus scolaire, du primaire au lycée, l’ « élitisme républicain » de notre système éducatif est, au fond, un élitisme social. Les programmes, la place des savoirs théoriques, l’évaluation-sanction répétée, sont taillés sur mesure pour les enfants de diplômés, en particulier d’enseignants [9], qui maîtrisent le code de l’école. 90 % de leurs enfants obtiennent le bac, deux fois plus que les enfants d’ouvriers non-qualifiés : ces derniers sont-ils moins « méritants », moins « intelligents » ? L’orientation des jeunes reste un parcours dans lequel une partie des familles, initiées et maîtrisant les arcanes des filières, disposent d’informations sans commune mesure avec la masse des autres parents. Un énorme privilège. La façon même dont l’école française fonctionne, en appuyant sur les échecs plutôt qu’en valorisant les efforts, par la mise en avant d’une poignée d’élèves plutôt que la réussite de tous, joue en la défaveur des catégories les moins favorisées. Le privilège de la maîtrise du code scolaire est l’essence même des inégalités sociales.

 

Les privilégiés au pouvoir

« Le changement, c’est maintenant » ? La gauche a accédé au pouvoir en faisant campagne sur la réduction des inégalités sociales. Forte de tous les pouvoirs, à tous les échelons territoriaux, elle a oublié sa promesse. La réforme fiscale n’aura pas lieu, les régimes spéciaux de retraite ne seront pas touchés, la « refondation » de l’école ne touche pas à l’essentiel du système… La grande affaire de ce début de quinquennat aura été le « mariage pour tous ». Qu’a proposé la gauche pour réduire les inégalités sociales ? Quelques emplois d’avenir et une « garantie jeune » [10] en expérimentation dans dix territoires pilotes. Rien ou presque.

Cette situation s’explique. Les privilégiés sont aux commandes. Pas seulement aux plus hauts postes de l’exécutif. Des entreprises aux collectivités locales en passant par les associations, une bourgeoisie économique (plutôt de droite) mais aussi culturelle (plutôt de gauche) dispose du pouvoir, vit dans un entre-soi, et n’a aucun intérêt au « changement » qu’elle met en avant comme un slogan. Elle pointe du doigt les ultras-riches mais elle oublie bien vite les quartiers populaires et méprise les couches moyennes pavillonnaires dont l’idéal est écologiquement incorrect [11].

Les groupes qui défendent les intérêts des couches favorisées disposent de moyens de communication et de lobbying considérables. La maîtrise de la parole publique, de la médiatisation des intérêts a pris un poids démesuré dans les décisions des politiques publiques. En face, les « invisibles » [12], la France peu qualifiée salariée du privé ou au chômage, sont peu audibles. Les quelques mouvements de soutien aux plus précaires (pauvreté, sans papiers, mal-logement, etc.) se concentrent sur les situations les plus difficiles avec de maigres moyens. Les syndicats ne représentent plus qu’une fraction ultra-minoritaire des salariés, moins de 5 % dans le secteur privé, concentrés dans les grandes entreprises. Les nouveaux mouvements militants, issus de milieux cultivés et urbains, se passionnent bien davantage pour les causes modernes d’une société post-68 comme la préservation de leur environnement, les inégalités dont sont victimes les femmes ou les homosexuels, voire la diversité ethno-culturelle. Des causes justes, à condition qu’elles n’amènent pas à oublier les inégalités sociales qui traversent notre société, ou pire, ne servent pas à les masquer.

Dans notre pays, la bourgeoisie économique et culturelle est préoccupée par ses prochaines vacances, payer moins d’impôts, trouver la bonne école pour ses enfants ou savoir si elle mange vraiment bio... Bien sûr, beaucoup de citoyens partagent la volonté de réformes en profondeur, savent bien que chacun doit balayer devant sa porte et sont prêts à faire un effort. Mais s’indigner est une chose, agir en est une autre [13]. Reste à savoir à quel moment ces couches favorisées prendront conscience qu’à trop profiter et si peu partager elles risquent de tout perdre. A trop tirer sur la corde des privilèges tout en faisant miroiter l’égalité pour tous, le risque est grand que cet état de fait n’entraîne des mouvements de contestation de grande ampleur et que d’autres forces, beaucoup plus conservatrices, prennent les choses en main.

 

Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités

 

[1] Dernière année connue à ce niveau de détail.

[2] Voir « La violence des riches. Chronique d’une immense casse sociale », Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot,Ed. La Découverte, 2013.

[3] Et encore, les données sur les revenus ne prennent pas en compte une partie de la France démunie qui vit dans les prisons, les maisons de retraite, les foyers de travailleurs et les hôpitaux notamment.

[4] Par mois, tous revenus confondus, après impôts.

[5] Voir La crise ou l’art d’échapper à la solidarité, Louis Maurin, Observatoire des inégalités, 22 mai 2013.

[6]  Voir notre article Les salaires augmentent avec la taille de l’entreprise.

[7] Il y aurait beaucoup à dire sur les « avantages » des salariés tant sont mis en avant ceux qui ne sont pas toujours les plus importants. Voir Les « avantages » des salariés : privilèges ou acquis sociaux ?, Valérie Schneider, Observatoire des inégalités, 23 mai 2013.

[8] Voir « Les sociétés et leur école, emprise du diplôme et cohésion sociale », François Dubet, Marie Duru-Bellat et Antoine Vérétout, Seuil, 2010.

[9] Ce qui ne veut d’ailleurs pas dire qu’ils réussiront tous, pour peu qu’ils n’entrent pas dans le « moule », leur « échec » est encore plus difficile.

[10] Un revenu minimum sous conditions pour les 18-25 ans.

[11] Une bonne illustration en est donnée dans l’article Quand la France est devenue moche, Télérama n°3135, 10 février 2010.

[12] Voir « La France invisible » par Stéphane Beaud, Jospeh Confavreux, Jade Lindgaard (dir.) Ed. La Découverte, 2006.

[13] Les causes de cette inaction resteraient à développer. Parmi les raisons avancées on trouve notamment le rejet de l’offre politique ou syndicale actuelle et la pression du travail.

 

 

 

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 16:44

 

mediapart.fr

Nouvelle fuite d'eau radioactive sur le site de Fukushima

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Alors que la centrale nucléaire de Fukushima, ravagée en mars 2011, continue de déverser des substances radioactives dans le Pacifique, la société Tepco a annoncé la découverte d'une nouvelle fuite depuis l'un des réservoirs cylindriques, qui doit accueillir l'eau contaminée.

La compagnie gérante de la centrale de Fukushima, Tepco, a fait état, vendredi 15 novembre, de la découverte d'une nouvelle fuite depuis l’un des réservoirs cylindriques qui doit accueillir l'eau radioactive.

« Un technicien d'une entreprise partenaire intervenant sur le site a remarqué cette fuite vendredi à 8 h 50 heure locale », 00 h 50 à Paris, a expliqué Tokyo Electric Power (Tepco) dans un courriel. « Une goutte tombait alors toutes les quatre secondes environ », a ajouté la compagnie. 

Ces réservoirs géants ont été montés à la hâte dans le complexe atomique pour contenir les centaines de milliers de tonnes d'eau contaminée qui s'y trouvent. Tepco prévoit de les remplacer par d'autres modèles plus sûrs et d'accroître la capacité de stockage à 800 000 tonnes en 2016, contre environ la moitié actuellement. 

Les problèmes d'eau radioactive et les fuites en série inquiètent la communauté internationale dans la mesure où la centrale Fukushima, ravagée par le tsunami du 11 mars 2011, continue de déverser du liquide contaminé dans l'océan Pacifique.

 

 

 

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 18:28

 

lemonde.fr

 

 

La BCE utilisée pour donner du crédit au trading haute fréquence

Le Monde.fr | 14.11.2013 à 09h16 • Mis à jour le 14.11.2013 à 11h00 | Par Mathilde Damgé

 
 
Une étude publiée sous l'égide de la Banque centrale européenne justifie l'existence et l'utilité de cette technique spéculative basée sur un très grand nombre d'opérations réalisées par des ordinateurs.

Une étude parue ce mois-ci, dans le cadre d'un programme de recherche encadré par la Banque centrale européenne (BCE), semble justifier l'existence et l'utilité du trading haute fréquence (THF) dans la formation des prix du marché.

Cette pratique repose sur des machines capables d'exécuter des ordres d'achat et de vente à toute vitesse, et de tirer ainsi profit d'écarts de prix minimes – mais répétés un très grand nombre de fois.

Les trois auteurs américains affirment que, "globalement, les traders à haute fréquence facilitent l'efficience des prix [c'est-à-dire la formation de prix justes pour les différents acteurs d'un marché suffisamment large et où l'information circule] en échangeant de sorte qu'il y ait toujours des changements de prix et non pas des erreurs de prix temporaires".

L'argument avancé, comme souvent dans les études relayant l'utilité de ce type d'activités spéculatives, est celui de la liquidité : les titres s'échangeraient plus facilement, il y aurait une forte offre et une forte demande, grâce à la multiplication des échanges qu'induit le THF. Pour le Financial Times, cette étude pourrait influencer Francfort dans sa mission de superviseur.

 

DONNÉES ERRONNÉES

Un argument balayé par les militants anti-spéculation. Alexandre Naulot, de l'ONG Oxfam, rappelait, au moment où le gouvernement français renonçait à taxer le THF, que les indices boursiers sont déjà "en situation de surliquidité", c'est-à-dire que "le nombre de transactions réalisées par les teneurs de marché est disproportionné".

C'est ce qu'on appelle l'"intermédiation forcée", chaque intermédiaire cherchant à prendre sa part du gâteau. "On est clairement dans le domaine de la spéculation, pas dans celui de l'investissement, et encore moins du financement de l'économie réelle et des PME", s'indignait M. Naulot.

Le blog du broker Themis Trading dénonçait d'ailleurs le 6 novembre dernier cette étude fondée, selon eux, sur des données erronées. Tout d'abord parce que l'échantillon étudié est trop réduit, excluant les géants bancaires (Goldman Sachs, Morgan Stanley, etc) et tout échange hors du Nasdaq (environ 20 % du marché sur la période choisie). Ensuite parce que de larges pans d'actifs sont ignorés par l'étude, comme les contrats futurs et les options.

 

 LOBBYING DES TRADERS HAUTE FRÉQUENCE

"Par ailleurs, cet article est ancien [...] il date d'octobre 2011 et a été révisé en avril 2013. Pour quelle raison ressort-il aujourd'hui sous la forme d'une étude de la BCE ? Peut-être faut-il le demander aux lobbys du THF", explique l'un des associés de Themis Trading Joe Saluzzi, dans un courriel, pointant en direction notamment du FIA European Principal Traders Association, puissant groupe d'intérêt du secteur.

En réalité, contrairement à ce que peut faire croire la présentation de l'étude, la BCE avait accueilli favorablement en décembre 2012 l'annonce d'un projet de loi européenne "car il vise à limiter les risques pour la stabilité financière et à contenir les manipulations du marché causées par le trading à haute fréquence".

Dans cet article, signé par Vitor Constancio, vice-président de la BCE, l'institution applaudissait l'idée d'une taxe prélevée sur les échanges mais aussi d'une obligation de justifier l'intermédiation, ainsi que les annulations et les changements d'ordre. Soit l'essence même du THF. 

Manipulation : des mises en cause aux Etats-Unis

 

Une nouvelle charge est menée, outre-Atlantique, contre un opérateur à haute fréquence. La Commodity Futures Trading Commission (CFTC), le régulateur des marchés à terme, reproche à la société de trading DRW, l'une des plus anciennes firmes de trading haute fréquence, d'avoir manipulé le cours du contrat à terme sur les échanges de taux d'intérêt (swap) entre janvier et août 2011, lui permettant d'empocher autour de 20 millions de dollars de profits.

Basé à Chicago comme nombre de ses homologues et employant près de 400 personnes, DRW avait amassé fin 2010 une position de 350 millions de dollars sur les swaps. Ironie de l'histoire, le fondateur de l'entreprise, Donald Wilson, un ancien trader, est toujours membre d'une des commissions de la CFTC, raconte Les Echos.

Le régulateur a infligé une amende de 14 millions de dollars à Optiver, en avril 2012. Il a mis un cause un autre opérateur à haute fréquence, Panther Energy Trading, cet été.

 

 

 

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 18:23

 

lemonde.fr

 

Face à la crise, les monnaies locales se développent

Le Monde.fr | 14.11.2013 à 12h27 | Par Yannick Roudaut (co-fondateur de la société Alternité)

 
 
La monnaie locale Eusko, en ciruclaiton au Pays-Basque.

Eusko au Pays basque, Sol Violette à Toulouse, Abeille à Villeneuve-sur-Lot, Galléco en Ille-et-Vilaine… depuis quelques années, de nouvelles monnaies se développent en France. Créées par des associations citoyennes et soutenues par les collectivités locales, ces nouvelles monnaies, diffusées sous la forme de billets, sont convertibles en euros et permettent aux citoyens d'une région de faire leurs achats ou leurs ventes dans une autre monnaie que l'euro.

Acceptées uniquement par des acteurs économiques engagés, elles permettent de redynamiser l'activité des centres-villes et de favoriser le développement de circuits économiques courts entre producteurs d'une région et consommateurs locaux.

Elles peuvent aussi circuler uniquement entre acteurs soucieux de promouvoir un développement durable. Dans ce cas, les acteurs non respectueux des critères environnementaux et sociétaux ne peuvent adhérer à l'association qui porte la monnaie.

 

MONNAIES ÉPHÉMÈRES

Autre caractéristique de ces nouvelles monnaies, leur aspect éphémère. Certaines d'entre elles sont dites "fondantes" : leur durée de vie est limitée afin d'inciter les utilisateurs à la faire circuler et non à la thésauriser ! Car l'enjeu est bien là : redonner à l'argent son rôle d'outil permettant de recréer du lien entre les individus sur un territoire donné.

"Le but n'est pas seulement de soutenir les petits commerces ou producteurs locaux, il s'agit aussi de récréer une vie de quartier", souligne Anne-Cécile Ragot, directrice associée d'Alternatives et Alliances, une agence conseil en innovation sociétale, qui travaille actuellement à la mise en place d'une monnaie locale pour revitaliser les villes de Grigny et de Vitry-Châtillon.

"L'enjeu est aussi social, poursuit-elle. Nous envisageons que les aides apportées aux personnes en difficulté sociale puissent se faire en monnaie locale afin qu'elles puissent faire leurs courses avec de vrais billets et non plus avec des tickets ou coupons alimentaires stigmatisants."


CONCURRENCE AVEC L'EURO

Ces monnaies sont-elles en concurrence avec l'euro ? "Pas du tout", répondent les initiateurs de la monnaie basque baptisée Eusko. "Il s'agit d'offrir un outil monétaire, qui permet au final de créer des emplois locaux. Nous nous efforçons d'enlever de la tête des gens l'idée selon laquelle c'est une monnaie de substitution. Elle est complémentaire", précise un responsable de l'association de bénévoles qui porte cette nouvelle monnaie.

Lancée en janvier 2013, l'Eusko a déjà séduit près de 500 entreprises, commerces et associations, qui ont décidé de convertir quelques milliers d'euros en Eusko. Neuf mois après son lancement, les transactions réalisées en Euskos représentent l'équivalent de 180 000 euros, essentiellement sur Bayonne. Un succès qui en dit long sur le potentiel de ces monnaies alternatives.

En Grèce, dans certains quartiers d'Athènes, les habitants démunis sont allés encore plus loin. Ils ont redonné de la valeur à leurs savoir-faire en créant leur propre monnaie (le TEM) pour pouvoir continuer à se nourrir, à réparer leur voiture… et ce, sans avoir un euro en poche !

 

Yannick Roudaut (co-fondateur de la société Alternité)

 

 

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 18:14

 

lemonde.fr

 

Paul Watson : "Les défenseurs de l'environnement sont considérés comme des terroristes potentiels"

LE MONDE | 13.11.2013 à 10h44 • Mis à jour le 13.11.2013 à 17h12 | Propos recueillis par Martine Valo et Stéphane Foucart

 
 
Paul Watson, lors d'une manifestation à Berlin en mai 2012.

C'est la première fois qu'il revient sur ses quinze mois de cavale en mer depuis qu'il a retrouvé la terre ferme aux Etats-Unis, le 28 octobre. A bientôt 63 ans, Paul Watson, qui possède la double nationalité canadienne et américaine, reste un eco-warrior, un défenseur farouche des océans.

Lire aussi le portrait : Le militant écologiste Paul Watson, prisonnier des mers

Adolescent, ce héros des défenseurs de l'environnement militait contre la chasse aux phoques. Il n'a jamais cessé depuis d'aller défier les baleiniers japonais pour les empêcher de capturer les mammifères marins. Plusieurs fois, les navires de Sea Shepherd, son organisation, forte d'un équipage international de 120 membres, ont été éperonnés.

Son militantisme lui vaut d'être poursuivi par Interpol. Arrêté en Allemagne en mai 2012, il réussit à s'enfuir alors que ses deux passeports lui avaient été confisqués. Il affronte aujourd'hui la justice américaine et souhaite être accueilli par la France, avec laquelle il est en train de négocier.

Pourquoi vous êtes-vous enfui d'Allemagne ?

Paul Watson : J'ai quitté Francfort le jeudi 26 juillet 2012 car quelqu'un du ministère allemand de la justice m'a prévenu qu'on allait m'extrader vers le Japon le lundi suivant sans passer devant un juge. Je n'avais guère le choix. Le dimanche, je suis parti pour les Pays-Bas et j'ai pris un bateau. J'ai traversé l'Atlantique, puis le Pacifique et, le 29 novembre, j'ai rejoint mon bateau, le Steve-Irwin, aux îles Samoa. De là, nous avons piqué vers le sud pour notre campagne contre les baleiniers japonais dans l'Antarctique. Je suis finalement retourné à Los Angeles par la mer, le 28 octobre 2013.

Comment êtes-vous entré sur le territoire américain ?

Sans aucun problème. Mon avocat avait négocié avec le gouvernement américain. La famille Kennedy m'a beaucoup soutenu. J'ai hésité entre les Etats-Unis et la France. Ce sont, je crois, les deux seuls pays où je pouvais bénéficier d'une procédure équitable.

Je ne dis pas : « Ne m'extradez pas au Japon », je veux juste avoir le droit d'expliquer ma position avant qu'une décision soit prise à mon égard. Mon avocat, William Bourdon, est très optimiste sur la possibilité que la France m'accueille. Nous y avons beaucoup de soutiens, plus de 100 000 personnes ont signé une pétition pour que je puisse venir. Mais je vais devoir obtenir l'autorisation des Etats-Unis auparavant.

Que va-t-il se passer avec la justice américaine ?

Je ne sais pas exactement. J'ai vu un juge le 6 novembre, à Seattle. Je dois rester à la disposition des autorités. Mais l'affaire n'est pas finie. Je figure sur la liste rouge d'Interpol, initialement à la demande du Japon, du Costa Rica et de l'Allemagne. Mais ces deux derniers pays ont laissé tomber depuis. Je ne comprends pas pourquoi je me retrouve sur la même liste que des assassins, des terroristes, juste parce que je veux sauver quelques baleines. C'est une affaire politique, certainement pas criminelle.

Les défenseurs de l'environnement sont les nouveaux ennemis. Au Canada, ils sont considérés comme des terroristes potentiels. Aux Etats-Unis, la liste du FBI les place, avec Al-Qaida et les militants des droits des animaux, parmi les menaces terroristes intérieures les plus importantes.

Pourquoi être resté si longtemps en mer ?

Cela a été long avant de savoir si je pouvais rentrer. Entre-temps, nous avons obtenu une déclaration sous serment du membre d'équipage de Sea Shepherd qui prétendait que je lui avais ordonné de monter sur un navire japonais. Il est désormais clair qu'un accord avait été passé entre lui et Tokyo. Les autorités japonaises le menaçaient de la prison s'il ne m'accusait pas. Il a fini par déclarer sous serment avoir menti.

Sea Shepherd n'a jamais fait le moindre mal à personne. Nos adversaires détruisent nos bateaux, blessent nos membres, nous poursuivent devant des tribunaux et nous ne pouvons rien faire…

Que savez-vous sur les liens entre le Japon et le Costa Rica vous concernant ?

Je sais que le Costa Rica a réclamé mon arrestation dix jours seulement après une rencontre entre son président et le premier ministre japonais. Ils ont alors remis sur la table des faits vieux de dix ans, à savoir une action de Sea Shepherd contre des braconniers costaricains pour laquelle un non-lieu avait été prononcé.

Le Costa Rica pratique le shark finning : ils envoient environ 30 tonnes d'ailerons de requins chaque année en Chine tout en rejetant le reste des carcasses par-dessus bord. Cela ne les réjouit pas que nous le fassions savoir.

Qui plus est, le Costa Rica est un pays très dangereux. En mai, Jairo Mora Sandoval y a été assassiné pour ses actions de protection des tortues de mer et ce n'est pas le seul meurtre de ce type ces dernières années.

Pourquoi les Japonais continuent-ils la chasse à la baleine ?

Leur industrie de la pêche veut continuer à tuer des baleines, même si la viande lui reste sur les bras et part dans la nourriture pour chiens. Car, si le Japon cède sur ce point, il devra également fléchir sur le thon rouge.

Tokyo veut aussi – comme tout le monde – mettre le pied dans la porte de l'exploitation économique de l'Antarctique. Le Japon est l'une des nations qui exploite le plus nos océans, sans penser au futur.

Considérez-vous toujours le sort des baleines comme le thème le plus mobilisateur pour sauver les océans ?

Elles captent toute l'attention mais il y a beaucoup d'autres problèmes. Nous nous battons contre la chasse massive des requins, des phoques ou des tortues… On essaie de travailler avec les gouvernements, avec l'Equateur par exemple, pour protéger les îles Galapagos, avec ceux d'Afrique de l'Ouest dans la lutte contre la pêche illégale. Sea Shepherd France est leader dans cette campagne au Sénégal, et au Liberia.

Si nous ne sauvons pas les océans, nous ne nous sauverons pas nous-mêmes. Si l'océan meurt, nous mourrons. Voilà mon seul message.

Je viens de passer du temps en Australie sur la Grande Barrière de corail. Plus de la moitié est déjà morte. C'est vraiment déprimant. Ces quatre derniers mois, j'ai contribué à collecter des ordures dans des régions isolées du Pacifique Sud. Nous en avons ramassé des tonnes. Sur n'importe quelle île déserte, vous retrouvez du plastique.

Comment réagissez-vous au sort des « 30 » de Greenpeace incarcérés en Russie ?

Pendant des années, j'ai mis en cause Greenpeace comme une organisation inutile. Je dois reconnaître que je les soutiens à fond maintenant. Là, ils ont vraiment pris position. Et c'est admirable.

De manière tout à fait surprenante, la justice russe s'est basée sur l'opinion d'un juge américain qui me qualifiait de pirate pour attaquer à son tour Greenpeace pour des faits de piraterie… Et tout cela, juste pour avoir brandi une banderole de protestation.

Malheureusement, l'accusation a changé. A mon avis, il aurait été plus facile pour les militants de Greenpeace de se défendre de ce chef d'inculpation-là plutôt que de celui de vandalisme.

Cette affaire peut réveiller l'opinion publique. Pour les compagnies pétrolières, c'est une façon de lancer un message fort, de prévenir qu'elles ne toléreront pas la protestation. Or ce sont elles qui dirigent le monde, des Etats-Unis à la Russie, en passant par la Chine.

Stéphane Foucart
Journaliste au Monde

 


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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 18:06

 

lemonde.fr

Ecran (bientôt) noir dans la région endettée de Valence en Espagne

Le Monde.fr | 14.11.2013 à 15h22 • Mis à jour le 14.11.2013 à 16h56

 

 

 

 

Le Monde.fr | 14.11.2013 à 15h22 • Mis à jour le 14.11.2013 à 16h56

Durée : 02:22  |  Images : AFP  

En Espagne, la télévision et radio publique de Valence, RTVV – pour Radiotelevisión Valenciana –, pourrait bientôt faire écran noir. Après vingt-six ans de diffusion, elle est sur le point de fermer, victime de la mauvaise gestion financière du gouvernement local. Journalistes et techniciens sont entrés en résistance.

Le Monde.fr

 


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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 17:56

 

mediapart.fr

 

Contestation sociale : les préfets donnent l’alerte

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Dans leur dernière synthèse mensuelle sur le climat économique et social du pays, les 101 préfets de France décrivent une société « en proie à la crispation, à l’exaspération et à la colère ».

 

Dans la dernière note de synthèse mensuelle sur le climat économique et social du pays, que Le Figaro s’est procuré, les 101 préfets de France dressent le constat d’une société traversée par d’importantes tensions sociales et un puissant discours antifiscal. 

Dans leur note de 4 pages, les représentants de l’Etat dans les départements s’inquiètent également de l’aspect fédérateur du discours sur la « contestation de l'action gouvernementale » auprès des professionnels et des particuliers.

Lire sur Le Figaro

 

 

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lefigaro.fr

    • Par Jean-Marc Leclerc
    • Mis à jour le 13/11/2013 à 20:14
    • Publié le 13/11/2013 à 19:58
«Le mécontentement ne se limite pas à la Bretagne», insistent les préfets dans leur rapport.

 

EXCLUSIF - Le Figaro révèle la teneur de leur dernière synthèse confidentielle, adressée aux plus hautes autorités le 25 octobre, sur ce qui se passe dans les départements. Elle décrit «une  société en proie à la crispation, à l'exaspération et à la colère».

Les préfets alertent le gouvernement. Le Figaro a eu connaissance de leur dernière synthèse sur le climat économique et social, datée du 25 octobre dernier. Un document confidentiel réalisé tous les mois par le secrétariat général du ministère de l'Intérieur et adressé aux plus hautes autorités de l'État, jusqu'à l'Élysée. Il compile les observations de ces grands commis dans chacun des 101 départements français.

La précédente synthèse, datée du 27 septembre 2013, avait été communiquée aux dirigeants de la majorité. Elle évoquait la crise rurale et le «discours antifiscal» en termes plutôt sibyllins. Mais la synthèse des préfets du 25 octobre, de 4 pages, dont nous reproduisons les principaux extraits, ne risquait pas de filtrer officiellement tant les mots employés sont explicites. Comme si la haute fonction publique avait décidé de ne plus retenir totalement sa plume.

«Partout sur le territoire, les préfets dressent le même constat d'une société en proie à la crispation, à l'exaspération et à la colère», révèle la note. Sur la fiscalité, les préfets évoquent le caractère «fédérateur» de la «contestation de l'action gouvernementale» auprès des professionnels et des particuliers. «Lorsque les uns dénoncent la “volatilité et la lourdeur des règles fiscales qui freinent le développement des entreprises”, les autres remettent en cause la légitimité de l'impôt», exposent les auteurs du document, citant notamment sept départements, de la Haute-Savoie à la Loire-Atlantique, le propre fief de Jean-Marc Ayrault. «Sur le front de l'emploi, l'embellie estivale a été de courte durée», risquent encore les préfets, à rebours du discours gouvernemental. Mais ces représentants d'une vieille institution mise en place par Napoléon sont là pour dire la vérité. Ils décrivent ainsi, face aux «annonces successives de liquidations judiciaires et de plans sociaux (qui) marquent chaque jour de nouveaux esprits», le «climat douloureux» et même «un sentiment d'accablement». Et de poursuivre: «D'ores et déjà, ce mélange de mécontentement latent et de résignation s'exprime de façon éruptive à travers une succession d'accès de colère soudains, presque spontanés, et non au sein de mouvements sociaux structurés.» Comme le constatent visiblement les préfets du Calvados, de la Lozère ou de l'Orne.

Selon cette synthèse, «de plus en plus, les revendications sont portées en dehors du cadre syndical, à travers des actions plus radicales: grèves de la faim, blo­cages de longue durée, dégradations et menaces de perturbation de grandes manifestations culturelles ou sportives ont pris le pas sur les défilés en ville.» Les préfets de Paris et Rouen insistent sur cette évolution. À lire tout ce qui remonte place Beauvau, «la situation sociale laisse peu de place à l'opti­misme», disent les préfets.

Une doléance en filigrane

Dans la deuxième partie de leur rapport secret aux plus hautes instances du pays, ils déclarent que «la journée nationale d'action du 22 octobre contre l'écotaxe a démontré que le mécontentement ne se limitait pas à la Bretagne». Ils citent alors 23 départements, de l'Ain à la Somme, où «agriculteurs, entrepreneurs, professionnels du bâtiment, transporteurs, tous sont mobilisés pour faire part de leur inquiétude quant à l'entrée en vigueur, le 1er janvier 2014, de l'écotaxe poids lourds.» Leur analyse économique est limpide: «Partout sur le territoire, les arguments développés étaient sensiblement les mêmes. Le principal sujet de préoccupation est le renchérissement des coûts de production, notamment dans l'agroalimentaire.» Les préfets du Cantal, du Loir-et-Cher et du Puy-de-Dôme font remonter que «les produits français seraient taxés plusieurs fois lors du circuit de transformation, contrairement aux produits d'importation déjà transformés».

Les préfets émettent également une doléance en filigrane: qu'on les laisse démonter les portiques écotaxe avant qu'ils ne soient tous détruits. Le message est ainsi exprimé: «La contestation a pris la forme d'opérations coups-de-poing de bâchage de portiques, dont les préfets rappellent la grande vulnérabi­lité à des actes de malveillance.»

La synthèse du 25 octobre indique aussi que «les préfets notent que la mobilisation s'étend à des territoires ou des secteurs jusque-là préservés.» Et de mettre en exergue neuf départements où ces hauts fonctionnaires mettent en garde, de l'Aisne à la Charente, en passant par la Sarthe ou la Côte-d'Or, en Bour­gogne. Loin, bien loin de la Bretagne et de ses «bonnets rouges».

Un grand préfet, contacté par Le Figaro, confirme à la date d'aujourd'hui ce que ses collègues et lui-même prédisaient il y a maintenant un peu plus de deux semaines dans cette note. «On se focalise sur la Bretagne, mais certains points du territoire connaissent des difficultés encore plus grandes, comme la Nièvre, le Cher ou l'Indre.»

Le secrétariat général du ministère de l'Intérieur évoque, pour sa part, dans sa synthèse, un risque d'extension de la fronde rurale. «Fait rare, indique-t-il dans sa note confidentielle, il semblerait que les grands groupes du monde agro­alimentaire se soient réunis pour évoquer de nouvelles pistes de contestation, ce qui augure d'une mobilisation de plus grande ampleur et dans la durée.» En Bre­tagne, quoi qu'il en soit, la réponse du gouvernement avec son pacte d'avenir n'a pas encore convaincu. «Le rejet est unanime», constate froidement le préfet local, à en croire ce rapport. Et la contestation fait tache d'huile, inexorablement, malgré les efforts déployés à Paris. C'est cette bombe à retardement que François Hollande et Jean-Marc Ayrault s'évertuent à désamorcer. Pour l'heure, sans grand succès. Le tandem exécutif ne pourra dire, en tout cas, qu'il n'a pas été averti. L'administration a parfaitement fonctionné en prenant le pouls du terrain.


Les mots chocs du rapport

• Contestation

«La fiscalité est devenue le principal moteur de contestation de l'action gouvernementale»

• Accablement

«Face à l'accumulation (des) mauvaises nouvelles, il règne un climat douloureux, un sentiment d'accablement qui empêche de se projeter dans un avenir meilleur. C'est sur ce terreau que prospèrent les ferments d'une éventuelle explosion sociale, et le slogan récent de la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, NDLR) sonne comme un avertissement: “Attention, un jour, ça va péter.”»

• Mobilisation spontanée

«En Bretagne, l'annonce du pacte d'avenir n'a pas permis d'apaiser la contestation qui semble franchir un nouveau palier. Le rejet est unanime, la plupart des responsables politiques s'expriment désormais en faveur d'un moratoire, l'opinion publique se rallie à la cause des opposants, et la mobilisation des acteurs économiques est désormais spontanée.»

• Extrémisme

«Les préfets appellent l'attention sur la difficulté qu'ont les élus et les corps intermédiaires à produire du sens et donner confiance (…). Ce climat de pessimisme et de défiance alimente le discours des extrêmes sur l'impuissance des pouvoirs publics.»

• Exaspération

«L'ampleur de la polémique (sur l'affaire Leonarda, NDLR) est apparue comme complètement déconnectée des préoccupations quotidiennes des citoyens, plus inquiets de la situation économique et sociale, ce qui n'a pas manqué d'aviver leur exaspération.»

 

 

 

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 17:43

 

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Déchets nucléaires : à Bure, dans la Meuse, des défis techniques insolubles rapidement

Nathanaël Rouny (Reporterre)

jeudi 14 novembre 2013

 

 

Dans la discrétion, l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) prépare le "Centre industriel de stockage géologique des déchets radioactifs" (Cigéo). But : enfouir pour des milliers d’années, à Bure, dans la Meuse, des milliers de tonnes de déchets nucléaires. Mais le projet présente de nombreuses failles techniques, sans solution pour l’instant.


- Reportage, Bure (Meuse)

Les déchets nucléaires français à 490 mètres de profondeur pour des dizaines de milliers d’années à la limite entre Meuse et Haute-Marne ? C’est ce que projette l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), à Bure, sous le nom de Centre industriel de stockage géologique des déchets radioactifs, alias Cigéo.

Depuis la loi « Bataille » du 30 décembre 1991, cet établissement public est chargé d’expérimenter l’enfouissement en profondeur d’au moins 108 000 m3 de déchets de haute et de moyenne activité à vie longue (HMA-VL) – soit environ 370 000 colis –, lesquels représentent moins de 4% du volume total des déchets nucléaires français, mais plus de 99% de la radioactivité. Le principe de Cigéo est de confiner dans la roche, durant plusieurs centaines de milliers d’années – le temps que la radioactivité décroisse –, les radio-éléments contenus dans les colis de déchets, eux-mêmes stockés dans des d’alvéoles (d’un à neuf mètres de diamètre et de plusieurs dizaines de mètres de long). C’est le concept du « multi-barrières ». Le but ? Retarder au maximum la migration de ces radio-éléments avant leur retour inéluctable à la surface.

Des dégâts désastreux et irréversibles

Avant la mise en service du centre de stockage souterrain – prévue par les nucléaristes en 2025 –, l’Andra doit réaliser une série d’expérimentations techniques in situ (mouvements du terrain et pressions de la roche-hôte lors du creusement, effets de la température sur le soutènement des alvéoles de stockage, etc.) dans le cadre du dépôt, qui doit se faire en 2015, de sa demande d’autorisation de création (DAC).

C’est ainsi que, depuis janvier 2007, le sous-sol de la commune de Bure abrite un « laboratoire » atypique : un réseau de 1,5 kilomètre constitué de galeries instrumentées et creusé dans une couche d’argilite (mélange d’argile et de quartz) datant de l’époque du Callovo-Oxfordien (il y a 160 millions d’années environ). Ce réseau est censé préfigurer ce que seront, si la DAC aboutit, les 320 kilomètres de galeries et d’alvéoles de Cigéo qui devront être creusés, à quelques encablures de là, sur une emprise souterraine de 15 km², entre les villages de Bure, Ribeaucourt, Bonnet et Mandres-en-Barrois.

Si l’Andra vante régulièrement sa « maîtrise » du stockage des déchets radioactifs, le site d’enfouissement de Meuse/Haute-Marne constitue en réalité une première mondiale. « Cela n’a encore jamais été fait dans le monde, en tout cas dans l’argile. Aucun référentiel n’existe aujourd’hui », confiait Marie-Claude Dupuis, directrice générale de l’Andra, en janvier 2011. Or, comme tout projet prototype, Cigéo est lui aussi grevé d’incertitudes, voire de risques qui, mal maîtrisés, pourraient engendrer – radioactivité oblige – des dégâts environnementaux et humains désastreux et irréversibles.

« Il y a matière à s’inquiéter... »

En avril 2011, l’Institut américain pour la recherche sur l’énergie et l’environnement (IEER) a publié un rapport dont la principale conclusion indiquait que « des travaux considérables restent à faire sur le site », et qu’il y a urgence... à attendre. Un avis partagé par Bertrand Thuillier, docteur ès sciences et habitant de la région, qui a lu les dossiers techniques de l’Andra et pour qui « il y a matière à s’inquiéter... » Il a passé des dizaines d’heures à expertise le dossier technique déposé par l’Andra en 2005 (Argile 2005) et 2009, ce qui l’a conduit à une analyse critique qui fait référence.

« L’Andra parle toujours du confinement de la radioactivité à 100 000 ans, explique-t-il. Mais les principaux problèmes se posent à court et moyen termes. Or, certains résultats des expérimentations menées actuellement ne seront pas connus avant l’arrivée du premier colis de déchets ! De plus, l’Andra entend passer directement du laboratoire au centre industriel, sans passer par une phase intermédiaire. Or, les changements d’échelle réservent toujours leur lot de surprises. Le laboratoire n’est pas le projet Cigéo final. »

Selon l’ingénieur indépendant, plus que l’aléa sismique, le risque n°1 de l’enfouissement profond est l’incendie, voire l’explosion, provenant de 74 100 colis MA-VL enrobés en partie de bitume pur auto-inflammable (soit 9 700 tonnes au total) et résultant d’un scénario multifactoriel.

« 11 250 de ces colis bitumineux, qui renferment des boues séchées issues du traitement chimique d’effluents liquides radioactifs, dégageront de l’hydrogène par radiolyse – près d’un million de litres par an, explique Bertrand Thuillier. Or, si la concentration de ce gaz inflammable dans l’air dépasse 4%, du fait d’une panne de ventilation supérieure à six jours, par exemple, une explosion peut survenir en présence d’une source d’ignition, comme un moteur chaud, une batterie défaillante ou un éclairage cassé... [des engins et des robots de manutention automatisés stockeront les colis dans les alvéoles, NDLR] »

Risque n°1 : l’incendie, voire l’explosion

En outre, selon l’Andra, la structure-porteuse des installations de fond est conçue pour résister aux flammes durant deux heures. « Mais comment évacuer le personnel, faire venir les secours, arrêter la ventilation et maîtriser le feu – l’eau et la radioactivité ne faisant pas bon ménage... – en moins de deux heures dans plus de 300 kilomètres de galeries à 500 mètres de profondeur ? s’interroge le scientifique. La question de la température des colis est centrale : au-delà de 80°C, le béton présente un risque de fissuration et l’argile est perturbée. Or, il n’est pas rare, en cas d’incendie en milieu souterrain, que les températures dépassent les 1 000°C, comme lors de la catastrophe qui s’est produite dans le tunnel du Mont-Blanc en 1999 et qui a causé la mort de trente-neuf personnes.

« Le contexte souterrain peut être un facteur aggravant en cas d’incendie », reconnaît l’Andra.

S’il est jugé moins imminent que l’incendie ou l’explosion d’hydrogène, le risque de réactions en chaîne non-contrôlées (criticité), dans le cas où certains types de déchets seraient stockés à Bure, est lui aussi sérieux, selon Bertrand Thuillier.

« Chaque colis de combustible usé CU2, provenant des réacteurs à eau pressurisée (REP) d’EDF, contient de l’ordre de 20 kg de matière fissile résiduelle, dont plus de 80% de plutonium, et en particulier 12 kg de plutonium 239, décrit-il. Or, 510 g de ce dernier sont suffisants pour déclencher une réaction en chaîne... »

Le plutonium présentant un risque de criticité en présence d’eau, l’entreposage des colis en surface – le temps que leur chaleur se diffuse –, leur transfert et leur stockage en profondeur doivent impérativement être effectués à sec. « Des puits et une double-descenderie de cinq kilomètres de long traverseront des couches aquifères. Il ne serait donc pas étonnant que de l’eau s’infiltre jusque dans le centre de stockage, à raison de quelques dizaines de mètres cubes par jour. Même si elle est pompée, une quantité non-négligeable d’eau resterait alors prisonnière de l’argile, imperméable par définition », indique l’ingénieur.

De nombreuses questions restent toujours en suspens

Le percement des galeries et des alvéoles de stockage, à la fraise et au tunnelier, est également sujet à caution. Outre le phénomène d’ovalisation des forages, une Zone endommagée par l’excavation (EDZ), caractérisée par des fissures et des micro-fissures, se forme progressivement dans l’argile de Bure, au droit des tunnels. En juin 2007, la Commission nationale d’évaluation (CNE) écrivait même que « des phénomènes inattendus (formations de fractures en chevron lors de l’avancement des galeries) ou plus amples que prévus (déformations différées) y ont été observés. »

L’homogénéité de la roche-hôte cristallise les tensions. En 1995, une polémique enflait déjà entre André Mourot, géophysicien en retraite, et l’Andra, le premier reprochant à la seconde d’avoir sciemment dissimulé, dans ses plans officiels, la double-faille d’Echenay, présente dans l’horizon du Callovo-Oxfordien. Toutefois, pour Bertrand Thuillier, « il y a plus à craindre des failles créées par l’intrusion humaine – comme la descenderie – que des failles géologiques. »

Plus de vingt ans après le début des travaux de recherche sur le stockage géologique profond, de nombreuses questions restent toujours en suspens. Ainsi, avec un débit de ventilation de 500 à 600 m3 par seconde, débouchant à l’air libre via des cheminées d’au moins dix mètres de diamètre, quel sera l’impact radiologique de Cigéo sur la biosphère et la population locales ?

« Comme pour l’hydrogène, les gaz radioactifs qui peuvent être relâchés par les colis de déchets MA-VL (tritium, krypton 85, carbone 14, chlore 36) sont totalement évacués par l’air de ventilation », relève le scientifique.

Par ailleurs, la technique de scellement des alvéoles est-elle maîtrisée ? Quels impacts peut avoir, sur le sous-sol lorrain et champenois, l’excavation de plus de sept millions de mètres cubes de terre sur plusieurs dizaines d’années ? Comment faire cohabiter, en toute sécurité, les opérations de creusement des tunnels et de stockage des déchets nucléaires les plus dangereux ? L’ensemble des combustibles usés du parc électro-nucléaire français seront-ils un jour stockés à Bure ?

Si tel est le cas, l’emprise souterraine du centre serait amené à passer, selon l’Andra, de quinze à vingt-cinq kilomètres carrés... Quant au coût…


Source : Courriel à Reporterre

Photos :
- Photos et illustration : Andra
- Sauf photo alvéole : Nathanaël Rouny.

Lire aussi : Déchets nucléaires stockés à Bure ? Une faille majeure dans le projet


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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 17:26

 

reporterre.net

 

A Notre-Dame-des-Landes, lutins et armée des arbres inaugureront l’éco-autoroute verte le 23 novembre

Les lutines et lutins en lutte, et l’armée des arbres

jeudi 14 novembre 2013

 

 

 

Les Lutines et les Lutins en Lutte et l’Armée des Arbres appellent tous les êtres vivants à venir planter une haie géante à Notre Dame des Landes, sur le tracé du barreau routier, desserte abandonnée de l’ancien projet d’aéroport.


Avant que la pollution et le chaos climatique n’engloutissent notre civilisation, stoppons la technofolie, arrêtons l’auto-destruction des moteurs à explosion !

Ici comme partout, le temps est venu de la reforestation.

La première Eco Autoroute Verte (à limitation de vitesse naturelle : 1 arbre tous les 5 mètres) sera inaugurée les 23 et 24 novembre 2013. Cette haie géante sera plantée en l’honneur de la ville de Nantes Capitale verte européenne et de l’entreprise Vinci, opportunément reconverties dans la protection de l’environnement.

Au lieu d’infliger des prunes et des amandes aux gens, le Premier Ministre des Lobbies de la Ripoublique, ainsi que Monsieur le Préfet de Vinci, et les troupes de la Jardinerie Nationale sont convié-e-s à se rendre utiles, en venant planter un verger pour l’épanouissement de la ZAD sur Terre.

Pour l’occasion venez avec vos enfants, vos parents, vos arbres préférés (ornés d’un tissus coloré), avec votre pelle, votre déguisement d’espèce protégée (ou ce que vous voudrez : légume, salamandre, gendy le gendarme, menhir etc…), apportez aussi votre tente et votre pique-nique. Nous grillerons des châtaignes et ferons ripaille pendant deux jours et deux nuits !

Et pour les charognards au pouvoir qui dévorent les trésors de la terre, s’ils envoient leurs sombres escadrons, on leur fera bouffer leur béton.

Ici sur la Lande de la ZAD et dans le reste du monde on va cultiver l’horizon !

Toutes les infos pratiques pour le week end du 23, 24 Novembre seront bientôt en ligne sur le site de la ZAD.


Source et image : ZAD

Lire aussi : Notre Dame des Landes : marché public irrégulier, le gouvernement sommé d’enquêter

 

 

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 16:22

 

tempsreel.nouvelobs.com

 

 

Chômage, pauvreté, salaires... Portrait social de la France en 8 chiffres

 

Publié le 14-11-2013 à 05h25 - Mis à jour à 06h59
Le Nouvel Observateur

Dans l'édition 2013 de son "portrait social", l'Insee dessine le visage d'une société française confrontée à une crise qui n'en finit pas 

 

 

Pause déjeuner à la Défense (Chauveau - Sipa)

Pause déjeuner à la Défense (Chauveau - Sipa)

Emploi, salaires, logement, santé… L'Insee a livré mercredi 13 novembre l'édition 2013 de son "portrait social" de la France. Grilles, tableaux, courbes et colonnes de données statistiques dessinent le visage d'une société française confrontée à une crise qui n'en finit pas. L'Institut national de la statistique cette année mettre le focus sur la fécondité des Français et les jeunes décrocheurs du système scolaire. L'œil est pourtant inévitablement attiré vers d'autres éclairages comme le marché du travail ou les conditions de vie. Aussi froids que fascinants, ces alignements de chiffres permettent de mieux appréhender les difficultés que nous traversons. Que retenir de ces travaux ?

  • Le taux de chômage : +0,6 point

Les données concernant le chômage s'étendent sur 2012. Par rapport à 2011, le taux de chômage subit une hausse de 0,6 points. Il s'élève à 9,8% de la population active. La hausse moyenne annuelle varie en fonction des tranches d'âge : elle est de 1,8 point pour les jeunes actifs de 15 à 24 ans, de 0,7 point pour les 25 à 49 ans et de 0,5 points pour les 50 ans et plus.

Sur 2012, 2,8 millions de personnes sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT).

  • Le taux de pauvreté : +0,3 point

Dans la France de 2011, 8,7 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire (c'est-à-dire avec moins de 977 euros par mois). Un taux de pauvreté qui s'élève à 14,3% de la population. La moitié de ces personnes ont un niveau de vie inférieur à 790 euros par mois.

Certes plus modérée que les années précédentes, (+0,6 point en 2009 et +0,5 point en 2010), la hausse du taux de pauvreté se poursuit avec +0,3 point en 2011.

  • La consommation des ménages : -0,4%

En 2012, le pouvoir d'achat du revenu disponible brut subit une diminution de -0,9%. Cela se ressent sur la dépense de consommation qui chute de -0,4%. Cette baisse de la consommation touche la plupart des postes mais l'automobile est la principale victime.

Sur les 60 dernières années, la seule autre baisse de la consommation avait été enregistrée en 1993.

  • Le revenu salarial dans le public : -0,7%

Entre 1995 et 2011, le revenu salarial a augmenté en moyenne de 0,7% par an. Le ralentissement observé à partir de 2008 aboutit pour 2011 à une stagnation dans le privé et une baisse de 0,7% dans le public (une baisse qui s'explique par le gel du point d'indice dans la fonction publique depuis juillet 2010).

Dans le privé, une baisse de revenu salarial intervient aussi pour les jeunes et les séniors : -1,1% pour les plus de 55 ans.

En 2011, le revenu salarial annuel moyen est de 20.050 euros. Un chiffre qui masque des disparités importantes, entre les femmes et les hommes notamment : le revenu salarial annuel moyen des femmes est de 17.250 euros quand celui des hommes s'élève à 22.640 euros. Les moins de 25 ans sont à 7.060 euros quand les plus de 55 ans sont à 24.930 euros. Le quart des salariés les moins payés est à 4.056 euros et le quart des mieux payés a un revenu salarial moyen de 40.350 euros. En 1956, la moyenne du quart le plus bas était de 3.064 euros et celle du quart le plus haut de 36.779 euros.

  • La durée d'emprunt des jeunes : 25 ans

La flambée de l'immobilier impacte la hausse des crédits à l'habitat et se répercute sur la hausse de l'endettement des ménages entre 2005 et 2011. La part de l'endettement consacré à l'habitat est ainsi passée de 442 milliards d'euros en 2005 à 800 milliards d'euros en 2011. Mais les mensualités restent stables, ce sont en fait les durées des crédits qui s'allongent, notamment pour les primo-accédants.

En moyenne, un ménage de primo-accédants de moins de trente ans empruntait sur 20 ans en 2005, 24 ans en 2007 et 25 ans depuis 2008.

  • Le taux d'effort des locataires : 27%

Le logement représente un des postes les plus importants dans les budgets, plus d'un quart des revenus pour les locataires du secteur libre et les propriétaires qui remboursent un emprunt.

Dans le secteur libre, le taux d'effort des locataires en secteur libre atteint 27% en 2011, soit une hausse de 2,5 points depuis 2005.

  • Les mauvaises conditions de travail : +6%

L'espérance de vie d'un ouvrier reste toujours plus basse que celle d'un cadre. Le lien entre carrière professionnelle et santé demeure un facteur d'inégalité. L'espérance de vie d'un ouvrier de 35 ans est inférieure à celle d'un cadre de 6,3 ans. Effet de la crise économique, les conditions de travail se dégradent. Entre 2006 et 2010, le score moyen des mauvaises conditions de travail a augmenté de 6%.

  • La population française : +0,47%

Petite touche positive dans ce tableau : 822.000 bébés sont nés en France en 2012 et la population française a augmenté de quelque 300.000 personnes cette même année (+0,47%). Au premier janvier 2013, 65,8 millions de personnes vivent en France.

L'étude de l'Insee souligne que cette croissance est très majoritairement due au "solde naturel", c'est-à-dire la différence entre le nombre de naissance et le nombre de décès (+251.000), bien plus qu'au solde migratoire, la différence entre les entrées et les sorties du territoire (+54.000).

L. M. - N. O.

 

 

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