Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 16:22

 

Source : bastamag.net

 

 

Liberté de cultiver

Agriculteurs et jardiniers seront-ils bientôt obligés de cultiver dans la clandestinité ?

par Sophie Chapelle 22 novembre 2013

 

 

 

 

Les paysans qui ressèment leur récolte seront-ils considérés comme des trafiquants ? Oui, ont répondu les sénateurs en adoptant le 20 novembre à l’unanimité un projet de loi élargissant aux plantes le délit de contrefaçon. S’émanciper des droits de propriété détenus par les grandes firmes semencières sera désormais un délit. La loi prévoit aussi de nouveaux moyens de répression contre paysans et jardiniers clandestins. Pour les promoteurs de la loi, il s’agit simplement de « protéger les entreprises ».

Semer sa propre récolte. Un acte des plus banal perpétué depuis les prémisses de l’agriculture. Un acte désormais considéré comme criminel, au même titre que l’impression de fausses monnaies, la vente de médicaments illicites à partir de molécules copiées, ou la reproduction de sacs ou de montres de grandes marques. En 2014, la chasse aux contrefaçons pourrait s’étendre jusque dans les potagers, les champs et les fermes. Le 20 novembre, les sénateurs ont voté à l’unanimité – y compris les écologistes – une proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre la contrefaçon. Celle-ci représente « près de 10 % du commerce international » et grève les recettes fiscales de la France de plus de six milliards d’euros chaque année. Or, la répression de la contrefaçon prévoit d’être étendu à l’ensemble des branches de la propriété intellectuelle. Parmi elles, les « obtentions végétales ». Un terme qui recouvre les semences de ferme, ces graines issues de variétés sélectionnées par l’industrie semencière, que l’agriculteur sème, récolte et, de fait, multiplie.

La contrefaçon est « souvent le produit de l’exploitation d’être humains et du travail illicite » pointe le projet le loi, et « participe au financement de nombreuses organisations mafieuses et terroristes ». « Les agriculteurs qui utiliseraient des semences de ferme sur leur propre exploitation [sont assimilés] de manière tout à fait abusive, à des criminels en réseau », s’insurge la Coordination rurale. « L’acte millénaire de sélectionner et de ressemer une partie de sa récolte sera considéré comme une contrefaçon, c’est à dire sera mis sur le même plan que la reproduction frauduleuse d’un objet ou d’une monnaie », renchérit le collectif Semons la biodiversité [1] qui avait interpellé les sénateurs dans une lettre ouverte. Graines de soja, de maïs, de tomates, de céréales ou de patates pourront ainsi être considérées comme des copies illégales !

Plusieurs groupes parlementaires [2] avaient pourtant demandé que soit insérée la précision suivante : « La production à la ferme par un agriculteur de ses semences pour les besoins de son exploitation agricole ne constitue pas une contrefaçon et ce, quelle que soit l’origine de ses semences. » Au final, seuls vingt sénateurs ont voté pour l’amendement porté par le groupe communiste, suite à la promesse du député socialiste Michel Delebarre, rapporteur du projet de loi, d’un nouveau débat. « Ce débat aura lieu dans le cadre de la loi d’avenir agricole en janvier prochain, a-t-il assuré. Il n’y a pas de risques avec ce projet. » Une lecture attentive du texte révèle pourtant le contraire.

 

L’État au service des entreprises privées

Cette loi vient renforcer un arsenal juridique qui protège les entreprises commercialisant des semences. Depuis 2011, une loi (analysée ici) autorise la reproduction à la ferme de seulement 21 variétés de semences, en échange du paiement d’une redevance appelée « Contribution volontaire obligatoire » (sic)... Pour toutes autres variétés, la reproduction est donc interdite, au prétexte de ne pas violer le droit de propriété intellectuelle détenue par l’entreprise ! « La loi de 2011 demande à tous les agriculteurs qui font des semences de ferme de s’enregistrer auprès de l’administration, explique Guy Kastler du Réseau semences paysannes, contacté par Basta !. Aujourd’hui, les entreprises ne poursuivent pas les agriculteurs qui n’ont pas payé cette redevance car elles n’en ont pas les moyens. Cela leur coûterait trop cher d’apporter la preuve de la contrefaçon. » Jusqu’à maintenant, les agriculteurs continuaient donc de reproduire leurs semences à la ferme, sans risquer d’être poursuivi [3].

« La nouveauté, c’est que ce projet de loi demande à l’administration d’aider l’entreprise à lutter contre les contrefaçons et de transmettre toutes les informations dont elle dispose », poursuit Guy Kastler. Les services de l’État mettront donc à disposition des entreprises une liste d’agriculteurs qui sont présumés contrefacteurs. Sur simple demande de l’entreprise détenant un droit de propriété intellectuelle sur une variété, les services des douanes pourront saisir les semences « contrefaites », ou la récolte qui en est issue. Un agriculteur ayant cultivé une variété pour laquelle les semences de ferme sont interdites pourra voir sa récolte détruite... « Ou confisquée jusqu’à ce qu’il paye des royalties (redevances, ndlr) s’il s’agit d’une espèce dérogatoire », précise Guy Kastler. Et d’ajouter que « si l’Etat n’applique pas la loi en faisant payer l’agriculteur, il pourra être poursuivi par l’entreprise », comme Basta ! l’avait déjà souligné dans cette enquête.

 

Des douaniers infiltrés en zone rurale ?

Pire, l’agriculteur ne devra pas seulement disposer de factures pour ses semences, mais aussi pour ses animaux reproducteurs et ses préparations naturelles. Quid du paysan-boulanger qui élabore son propre levain pour faire son pain, ou du fromager qui utilise son propre ferment ? Avec ce projet de loi, les douaniers pourront se présenter comme des acheteurs de semences de ferme en vue de prouver la contrefaçon. Ils pourront utiliser deux techniques, « l’infiltration » (article 9) et « les coups d’achat » (article 10), décrites dans la proposition de loi :

 

 

« Jusqu’à maintenant, l’entraide et la confiance sont des fondements du tissu social du monde rural », rappelle Guy Kastler. Mais avec ces dispositions, toute personnes demandant d’échanger des semences sera susceptible d’être un agent de la lutte contre les contrefaçons. De quoi générer un climat de méfiance généralisé... Pourtant, selon la Coordination nationale pour la défense des semences fermières (CNDSF), il existe déjà « un arsenal juridique (...) permettant aux détenteurs des certificats d’obtentions végétales de faire respecter leur droit. Il en est pour preuve l’ensemble des contrôles réalisés sur le terrain très régulièrement chez les agriculteurs et chez les prestataires de service par les organismes habilités dans le but de contrôler le respect de la législation sur les semences. » En mai dernier, Basta ! relatait la visite d’un agent de la répression des fraudes sur un marché en Ariège, où les petits maraîchers se sont vus notifier une amende potentielle de 450 euros pour diffusion de « légumes clandestins »...

 

Généralisation des OGM ?

« C’est cette menace constante de poursuite en contrefaçon qui a conduit les agriculteurs américains à cultiver en moins de dix ans plus de 90 % de leurs champs de soja et de maïs avec des OGM brevetés et qui a condamné à la faillite ceux qui ont voulu résister », alertent plusieurs personnalités dans le journal Le Monde. Aujourd’hui, 75 % du marché mondial de semences est contrôlé par seulement… dix multinationales ! Mais pour le sénateur socialiste Richard Yung, à l’origine de la proposition de loi sur la contrefaçon, il s’agit de « protéger nos entreprises ». Richard Yung a fait toute sa carrière dans le monde de la propriété intellectuelle et des brevets, de l’Institut national de la propriété industrielle à l’Office européen des brevets, à Munich. « Le risque, c’est que vous développiez une nouvelle plante, et qu’elle soit reproduite sans que l’on vous paye », explique-t-il, cité par Reporterre.

Que les semenciers ne soient pas payés n’est pourtant pas d’actualité. Le montant des exportations de semences et plants, hors Hexagone, représente près de 1,5 milliard d’euros en 2012-2013, soit une hausse de 15 % par rapport à l’exercice précédent. « Cette performance représente l’équivalent de 20 Airbus A320 », se félicite ainsi le Groupement national interprofessionel des semences. Celui-ci reproche aux agriculteurs qui reproduisent leurs semences à la ferme de ne pas participer au financement de la recherche. Le caractère de telle variété plus résistante aux climats secs, ou de telle autre moins vulnérable aux insectes est-elle pour autant la propriété des grandes firmes semencières ? « Il est le résultat de 10 000 ans de sélection paysanne, anonyme et publique », estime Jacques Caplat de l’association Agir pour l’environnement. Le sélectionneur professionnel serait donc tout aussi redevable en s’appropriant un travail engagé par les paysans depuis des millénaires. Mais lui ne commet pas de délit de contrefaçon.

 

Paroles, paroles, paroles...

Le sort du premier maillon de la chaine alimentaire se joue désormais dans les arènes politiques. En 2007 déjà, une nouvelle loi sur la contrefaçon avait fait de la semence produite à la ferme une contrefaçon. A l’époque, le groupe socialiste avait initialement soutenu, avec des élus communistes, écologistes et centristes, un amendement qui excluait de la loi les semences de ferme [4]. Ils avaient retiré leur amendement à la suite de la promesse [5] du ministre de l’époque, Hervé Novelli, de reconnaître le droit des agriculteurs de produire leurs semences et de ne pas le considérer comme une contrefaçon dans une future loi. Or, la loi de 2011 a maintenu le caractère délictueux des semences de ferme... Et ce sont aujourd’hui les socialistes qui le promettent à leur tour...

Une bataille législative s’amorce, alors même que le gouvernement a estimé que le texte devait être voté en « procédure accélérée ». Le projet de loi sur les contrefaçons devrait être discuté à l’Assemblée nationale en février 2014. Face à l’arsenal législatif déployé pour interdire aux paysans d’exercer leur métier, une campagne pour une loi de reconnaissance positive des droits des agriculteurs et des jardiniers a été lancée. Après les sénateurs, les députés se contenteront-ils aussi de se comporter en simple chambre d’enregistrement des desiderata des lobbys industriels ? Et de considérer nombre d’agriculteurs comme des voleurs ?

Sophie Chapelle
(@Sophie_Chapelle)

Photo : CC Daniel Jolivet

 

Notes

[1Ce collectif regroupe 22 associations et syndicat, et promeut le respect absolu du droit des agriculteurs de réutiliser et échanger leurs semences.

[2Les groupes écologiste, CRC (communiste républicain citoyen), Nouveau-Centre, UMP, RDSE (Rassemblement démocratique et social européen).

[3A l’exception du blé tendre pour lequel le décret est déjà appliqué.

[4L’amendement défendu était le suivant : « Ne constitue pas une contrefaçon la reproduction par un agriculteur de semences de ferme pour les besoins de son exploitation agricole, et ce quelle que soit l’origine de ces semences. »

[5Lire la retranscription des débats du 17 octobre 2007.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 16:11

 

 

 

 
Le collectif 06 de soutien à Notre-Dame-Des-Landes
 
 
 
à l'occasion de l'anniversaire de la marche de Nice Notre-Dame-Des-Lande vous invite à une
 
projection-débat du film "sur la route des luttes" sur la marche Nice-Notre-Dame-Des-Landes
 
suivie d'un repas bio et local avec possibilité végétarien
 
(5 euros par personne inscriptions fortement souhaitées par mail)
 
 
 
Samedi 7 Décembre à partir de 16h
 
 
 
16h - 18h : Accueil et présentation de l'expo
 
18h - 20h : Projection du film "sur la route des luttes" + débat avec les marcheurs
 
sur la suite à donner au mouvement
 
20h - 22h : Repas avec possibilité végétarien
 
à la salle FSGT 27 rue Smolett 06300 Nice (accès : arrêt tram "Acropolis")
 
 
 
Cette soirée a pour but de remercier tous les participants à cette marche mais aussi tous ceux qui sont venus apporter leur soutien à cette marche de solidarité aux militants de notre dame des landes.
 
Le film projeté a vocation à retracer les témoignages recueillis le long de cette marche : des témoignages de lutte contre les grands projets inutiles imposés et pour l'invention d'un monde alternatif à la folie du béton et de la spéculation.
 
Nous vous invitons donc lors de cette soirée à entamer une réflexion participative et constructive sur les grands projets inutiles imposés et quelle lutte mener contre cette monstruosité mais aussi ce que nous pouvons créer pour montrer que nous aussi nous avons des projets à proposer.
 
 
 
Venez donc partager un moment de convivialité mais aussi un moment militant fort et émouvant sur une expérience unique qui a conduit des milliers de gens à travers toute la France à prendre part à une marche de soutien aux militants qui continuent à être vigilants sur le terrain à Notre-Dame-Des-Landes !
 
Faites-nous savoir si vous venez que nous puissions préparer le repas en conséquence.
 
S’inscrire par mail auprès de Françoise ( francoise.michel801@orange.fr) ou message SMS ou sur répondeur sur portable (06 50 13 71 64)
 
Pour s’inscrire à la liste d’information du collectif NDDL 06, il suffit d'envoyer un mail avec votre adresse mail à : news-zadgecko-subscribe@roc06.fr

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 22:14

 

Attac France — 2013

 

Les Possibles Revue éditée
à l’initiative du Conseil
scientifique d’Attac

No. 01 Automne 2013

 

   
Éditorial : La promesse des biens communs
Pour toutes celles et tous ceux qui nous ont accompagnés depuis le début de la préparation du premier numéro de cette revue, qui nous ont rejoints ou qui nous rejoindront – nous l’espérons – par la suite, nous transcrivons ci-après de larges extraits de l’appel à création que nous avions lancé au printemps dernier et qui introduisait le dernier numéro de la Lettre du Conseil scientifique, à laquelle cette nouvelle revue est appelée à succéder. Cet appel indique le sens du projet que nous mettons en œuvre, dont l’ouverture permanente que nous souhaitons lui donner sera un critère de sa réussite. Nous le complétons en présentant le contenu thématique de ce premier numéro, qui a été conçu en lien avec une actualité faite de remises en cause des acquis sociaux, de renoncement à tout changement véritable de la part des gouvernements des pays européens, et notamment du gouvernement français, dans un contexte de crise sociale et écologique chaque jour plus dangereuse.
   

Dossier Protection sociale

L’état de la protection sociale en France et dans l’Union européenne. Vers la mise à mort de l’État-providence ?
par Jean Tosti
Les néolibéraux, qu’ils soient économistes ou politiciens, nous annoncent ou nous promettent depuis maintenant des décennies la fin de l’État-providence. C’était encore le cas il y a quelques semaines aux Pays-Bas où le roi, à peine descendu de son carrosse doré, tenait devant les parlementaires un discours où il estimait dépassé « l’État-providence classique de la deuxième moitié du vingtième siècle ». À quoi il ajoutait : « À tous ceux qui le peuvent, il est demandé de prendre leurs responsabilités pour leur propre vie et pour leur entourage [1]. » De discours en discours, de sondage en sondage, les populations européennes ont fini par croire qu’effectivement les États étaient trop dépensiers et qu’il fallait que ça cesse. Elles oublient simplement, ou on oublie de leur dire, que l’État-providence, c’est d’abord et avant tout la protection sociale à laquelle elles ont droit.
Pour reprendre l’offensive : penser la révolution de l’État social
par Christophe Ramaux
Le néolibéralisme est entré depuis 2007 dans une crise irréversible. Il peut certes perdurer. La frange extrêmement réduite (le fameux 1 % et même 0,01 % des hauts cadres de la finance et des multinationales), qui a vu ses revenus exploser grâce à ce régime, y a intérêt. Mais le carburant grâce auquel il a longuement fait illusion – la hausse de la dette privée en lieu et place des salaires directs et indirects (les prestations sociales) – a atteint ses limites. Il ne tiendra dorénavant qu’au prix de l’enlisement sans fin dans la crise. Comment en sortir ? Ce qui bloque à l’évidence n’est pas tant la force propre du néolibéralisme que l’absence d’alternative cohérente à lui opposer. Quelle peut-elle être ? Dans ce qui suit, on soutient que celle-ci est déjà là sous nos yeux avec l’État social, dont la protection sociale est l’un des piliers. Le principal frein à l’alternative est dans les têtes : nous n’avons pas saisi toute la portée révolutionnaire de l’État social. Comment expliquer cela ? En quoi la protection sociale illustre-t-elle cette portée révolutionnaire ?
Trois modèles de protection sociale en Europe de 1995 à 2010
par Georges Menahem
Quand nous comparons les modèles de protection sociale dans le monde, nous constatons qu’ils assurent aux personnes couvertes des niveaux très différents de sécurité de leurs ressources selon les pays et les époques. Par exemple, face aux situations de chômage ou de maladie, la sécurité des revenus est beaucoup plus faible aux États-Unis qu’elle ne l’est dans les pays européens (Menahem, 2008). Dans cet article, je vais me limiter à une comparaison entre les pays de l’Europe des Quinze, en m’appuyant sur les dernières statistiques d’Eurostat de 2013. L’actualisation de mes calculs réalisés il y a huit ans montre que les systèmes de protection sociale sont encore très différents entre le sud et le nord de l’Europe (1). Ils ont un rôle néanmoins toujours très important, à la fois pour la sécurité des revenus qu’ils procurent aux personnes et pour la stabilisation macroéconomique qu’ils assurent aux économies confrontées avec les crises (2). Et les retraites ? Pour commencer à répondre à cette question, nous centrerons notre attention dans la dernière partie sur la comparaison des évolutions des prestations retraites dans les différents pays européens entre 1995 et 2010 (3).
Les différentes facettes de la privatisation rampante du système de santé
par André Grimaldi
Le processus de privatisation des systèmes de santé a été imaginé dans les années 1980 par des think-tanks (Gouvernance Institute et Institute Health Summit). Puis il a été adopté par l’OCDE et l’OMC, laissant le soin à chaque pays d’adapter son application en tenant compte des spécificités nationales [2]. Combattre ce processus de privatisation suppose d’intervenir sur plusieurs fronts [3] : sur le front théorique et idéologique, sur le modèle scientifique de la médecine, sur celui de l’« hôpital-entreprise » et sur le financement du système de santé.
Pour un financement de la santé à la hauteur des besoins
par Pierre Khalfa
La question des besoins en matière de santé est complexe. Elle renvoie à la fois à la notion de bien-être individuel, dont le caractère subjectif est évident, et aux objectifs d’une politique de santé publique qui doivent, en théorie, relever du débat démocratique. Ces deux points ne seront pas traités dans cet article qui se concentrera sur les évolutions du financement de la santé et les débats que ces dernières ont entraînés.
Femmes et retraites : un besoin de rupture
par Christiane Marty
La réforme de 2013 est censée faire face à une aggravation plus importante que prévue du déficit des caisses de retraite, qui atteindrait progressivement 20 milliards d’euros en 2020. La raison de ce déficit n’a rien à voir avec des évolutions démographiques mais est essentiellement liée à la crise, comme l’indiquent le Conseil d’orientation des retraites (COR) et, après lui, le rapport Moreau. Les politiques d’austérité, la baisse d’activité et le chômage conduisent en effet à une baisse des recettes sociales (et fiscales). Le gouvernement avait annoncé une réforme menée au nom de la justice sociale et de la réparation des injustices. Rien de nouveau, cette référence à l’équité était omniprésente lors des précédentes « réformes » de retraite… qui ont pourtant fait peser tous les efforts sur les salarié-es et les retraité-s et ont conduit à une importante baisse du niveau des pensions. Elles ont eu des conséquences encore plus négatives pour les femmes, et leurs effets n’ont pas fini de se faire ressentir, alors que les inégalités de pension sont très importantes entre les sexes. Il est donc utile de faire un point sur la situation et les enjeux actuels pour les femmes.
Du RMI et de l’API au RSA, les écueils de la « solidarité active »
par Anne Eydoux
Cet article questionne ce qu’il est convenu d’appeler la « solidarité active » qui a présidé à la lente métamorphose du revenu minimum d’insertion (RMI) et de l’allocation de parent isolé (API) en revenu de solidarité active (RSA). Cette métamorphose a vu les injonctions au retour à l’emploi des allocataires se faire plus pressantes, dans un contexte de décentralisation des politiques d’insertion et de généralisation de l’accompagnement vers l’emploi. La conception de la solidarité publique s’est modifiée, dépréciant la logique de soutien au revenu des ménages pauvres au profit d’une logique d’incitation individuelle au retour à l’emploi, tandis que la responsabilité de l’insertion était transférée de l’État vers les allocataires et vers les départements. La mise en évidence du caractère problématique de ces changements permet d’expliquer les échecs de la « solidarité active » et d’esquisser des pistes de réforme.
Revenir à la société : la question du revenu inconditionel Pour une conception ATTACquante et non pas défensive de la protection sociale : acquérir de nouveaux avantages en faveur de la société
par Baptiste Mylondo, Michel Lepesant
Il peut sembler incongru de traiter du revenu inconditionnel dans un dossier sur la protection sociale : cette mesure aux multiples noms et variantes est souvent critiquée à gauche par ceux qui craignent qu’elle ne remette en cause notre système français de protection sociale. En effet, dans une optique libérale, il s’agirait bien de supprimer l’essentiel des prestations sociales avec, pour solde de tout compte, le versement d’un revenu minimum, le plus souvent d’un montant indécent. Un tel revenu minimum impliquerait alors une régression sociale, qui se traduirait notamment par une baisse des prestations mais surtout par la disparition de certains dispositifs assurantiels comme l’assurance chômage ou même l’assurance maladie (comme le redoute par exemple Michel Husson [4]).
À l’offensive pour un autre travail grâce au salaire à vie À l’offensive pour un autre travail grâce au salaire à vie et à la copropriété d’usage des entreprises
par Bernard Friot
Le conflit sur les pensions offre des tremplins décisifs pour une émancipation du travail des institutions capitalistes qui l’enchaînent : la propriété lucrative, le marché du travail et la mesure de la valeur par le temps. S’en saisir suppose que nos revendications immédiates soient :
  • retraite à 55 ans,
  • 100 % du meilleur salaire net quelle que soit la durée de la carrière,
  • financement par une hausse des salaires bruts et du taux de cotisation. Et pas, donc : retraite à 60 ans, 75 % du salaire (sans préciser si c’est le brut ou le net), retour aux 10 meilleures années pour le salaire de référence, retour à la carrière complète de 37,5 annuités (ou passage à 35) avec élargissement de leur mode de calcul (intégration de temps de formation, coefficient de pénibilité, baisse du salaire trimestriel minimum), financement par taxation du capital sous ses diverses formes. Toutes ces revendications nous enferment dans le terrain que se sont choisi les réformateurs, celui de la pension comme revenu différé.
Du développement social à la protection sociale : quel progrès ?
par Francine Mestrum
Après vingt ans de « lutte contre la pauvreté », les organisations internationales du développement proposent des politiques de protection sociale universelle. Est-ce un progrès ? Cette protection sociale signifie-t-elle un retour au « développement social » des années 1970 ? Va-t-elle au-delà de la réduction de la pauvreté ? Constitue-t-elle une rupture avec les politiques néolibérales ?
Quand, en 1968, Robert McNamara devient président de la Banque mondiale (BM) – après avoir été ministre de la défense dans les gouvernements de Kennedy et de Johnson aux États-Unis –, il constate que les progrès en matière de développement ne sont pas particulièrement spectaculaires. Il commande un rapport indépendant sur le bilan de vingt ans d’aide au développement et des propositions pour une stratégie globale pour les années 1970.
Autour de la protection sociale, de quoi parle-t-on ? Autour de la protection sociale, de quoi parle-t-on : salaire, cotisation, valeur ajoutée, revenu, prélèvements, financement, paiement, socialisation… ?
par Jean-Marie Harribey
Les discussions sur la protection sociale sont souvent compliquées par la variété des définitions des mots employés et la variété des sens accordés à ces mots à partir parfois d’une même définition. Il est difficile, sinon impossible, de proposer un cadre sémantique sur lequel il y aurait consensus. Mieux vaut essayer de dégager les enjeux de telles incertitudes ou des désaccords, la discussion étant autant politique que théorique. On le vérifie notamment avec les notions de salaire socialisé, de valeur, de cotisation sociale, de revenu et de revenu d’existence.
 

Débats

Réflexions sur « Le capital au XXIe siècle » de Thomas Piketty
par François Chesnais
Le capital au XXIe siècle de Thomas Piketty [5] est un gros livre (plus de 950 pages) au titre ambitieux, ce dont il est tout à fait conscient. Le livre aurait pu être plus long encore, puisque Piketty renvoie à des annexes sur son site Internet. Cependant, il cerne soigneusement son sujet. On sait dès les premières lignes qu’il va traiter de l’évolution de la répartition des richesses dans le long terme et du rapport entre l’accumulation de capital privé et sa concentration. Il s’agit, « au début de ce siècle de tirer de l’expérience des siècles passés quelques modestes clefs pour l’avenir » portant sur l’évolution des inégalités de revenu et de patrimoine tout en sachant que « l’histoire invente ses propres voies » (p. 60). Piketty veut aider ses lecteurs à l’aide de références littéraires qui peuvent être une incitation à relire, ou à lire pour la première fois, les grands romanciers observateurs de la société bourgeoise anglaise et française du XIXe siècle et du début du XXe. Il reste que, si la lecture du livre section par section est généralement claire et facile, sa structure en rend le maniement ardu et l’accessibilité assez difficile.
Éléments de réponses à François Chesnais
par Thomas Piketty
Je voudrais d’abord remercier François Chesnais pour sa lecture attentive de mon livre et pour ses commentaires élogieux. Je vais ici me concentrer sur quelques remarques permettant de préciser certains points de désaccords possibles.
« La richesse, la valeur et l’inestimable » de Jean-Marie Harribey
par Eric Toussaint
Jean-Marie Harribey a fourni un travail colossal pour mettre à la disposition des lectrices et des lecteurs cet important ouvrage qui a pour sous-titre « Fondements d’une critique socio-écologique de l’économie capitaliste [6] ». L’auteur nous invite à découvrir ou revisiter les œuvres d’Adam Smith, de David Ricardo, de Karl Marx, de John Maynard Keynes et de bien d’autres en les confrontant au capitalisme actuel. Ce n’est pas une des moindres qualités de ce livre que de prendre la peine de résumer les travaux des classiques avant de les soumettre à la critique.
Éléments de réponse à Éric Toussaint
par Jean-Marie Harribey
Je remercie tout d’abord chaleureusement Éric Toussaint pour la recension de mon livre [7], ainsi que pour les notes et remarques, certaines critiques, qu’il m’adresse, montrant ainsi la qualité et la finesse de sa lecture.
La critique est totalement libre et ce qui suit n’est qu’un essai de poursuite de la réflexion et de la discussion, sans clore bien sûr cette dernière.
 

La revue des revues

En rapport avec le dossier sur la protection sociale : la Lettre de l’ONPES L’observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale
par Jacques Cossart
L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) qui propose plusieurs articles et études qui viennent illustrer le contenu de ce premier numéro de la revue.
L’Observatoire des inégalités qui propose un dossier sur la pauvreté en France et un autre sur les minima sociaux en France.
En rapport avec le dossier sur la protection sociale : l’Observatoire des inégalités L’Observatoire des inégalités
par Jacques Cossart
On se reportera aussi avec avantage à l’Observatoire des inégalités
Rapports des institutions internationales : le rapport 2013 du PNUD Le rapport 2013 du PNUD
par Jacques Cossart
Le rapport 2013 du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) est intitulé : « L’essor du Sud : le progrès humain dans un monde diversifié »,
Rapports des institutions internationales : la banque mondiale et le business La banque mondiale et le business
par Jacques Cossart
Tout d’abord « Doing business » dont la version complète est publiée en anglais, et dans une version abrégée en français
Rapports des institutions internationales : les indicateurs de la Banque mondiale Les indicateurs de la Banque mondiale
par Jacques Cossart
La Banque mondiale propose, en plusieurs langues, dont le français, sous le titre « Données–Indicateurs » un outil interactif donnant accès à plus de 300 indicateurs regroupés en 18 chapitres et portant sur la période 1980-2012.
Rapports des institutions internationales : le rapport 2013 sur le développement de la Banque mondiale Le rapport 2013 sur le développement de la Banque mondiale
par Jacques Cossart
« World development report2013 » dont la lourde version complète (422 pages) est publiée en anglais, est le rapport de la Banque mondiale sur le développement dans le monde de 2013, centré sur l’emploi.
Rapports des institutions internationales : le rapport 2014 sur le développement de la Banque mondiale Le rapport 2014 sur le développement de la Banque mondiale
par Jacques Cossart
La Banque mondiale vient depublier son Rapport sur le développement dans le monde 2014 « Risques et opportunités, La gestion du risque à l’appui du développement », . L’objectif de la Banque mondiale est d’apporter une réponse à « la question pressante : comment pouvons-nous accroître notre résilience face aux risques ? »
Rapports des institutions internationales : la richesse dans le monde selon le Crédit suisse La richesse dans le monde selon le Crédit suisse
par Jacques Cossart
« Global Wealth Report 2013 » est le rapport du Crédit suisse sur la fortune dans le monde.Le terme « wealth » ne doit pas conduire à penser que les chiffres indiqués rendraient compte de la valeur des PIB dans le monde ; il s’agit de l’évaluation des stocks de fortunes individuelles sur la base des valeurs immobilières et mobilières, dont on sait qu’elles ne représentent que du capital fictif tant qu’elles ne sont pas liquidées.
Rapport du GIEC : La dégradation climatique
par Jacques Cossart
Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a présenté le 27 septembre 2013 la première partie (éléments scientifiques) du cinquième rapport d’évaluation du GIEC ; on trouvera, en français, les documents relatifs aux quatre précédents, le dernier datant de 2007.
Le GIEC est organisé en trois groupes de travail auxquels s’ajoute une équipe chargée des inventaires nationaux des gaz à effets de serre (GES). Ce sont plusieurs centaines de scientifiques et experts du monde entier qui contribuent, bénévolement, à l’établissement des rapports.
Le lourd rapport (2 216 pages) apportant les éléments scientifiques n’a été rendu public en septembre 2013 qu’après l’adoption, à l’unanimité, du « Résumé à l’attention des décideurs » relatif au rapport final ; on lira ici une version non officielle, en français, dudit résumé.
Information sur la lutte des femmes de LATelec en Tunisie
par Esther Jeffers
LATelec est une société filiale à 100 % du groupe français Latécoère. Cet équipementier aéronautique français est l’un des leaders mondiaux de son secteur et fournit de grands noms de l’aviation comme Airbus ou Dassault.
 Le document de référence et les derniers comptes financiers 2012, qu’on pourra consulter, montrent que le chiffres d’affaires a crû au cours des trois derniers exercices (page 18).
La Syrie, que faire ?
par Jacques Cossart
En raison de son emplacement géographique, sur la route des échanges entre l’Europe et l’Asie, la Syrie joue, depuis la haute Antiquité, un rôle important dans l’histoire. En témoignent les très nombreuses dominations qu’elle a subies, depuis celle des Égyptiens près de 1700 ans avant J.-C., jusqu’aux décennies du protectorat français qui a pris fin en 1946. Le parti Baas s’imposera dès 1966 jusqu’à la prise de pouvoir, après la défaite de la Guerre des Six Jours, par la général Hafez el-Assad dont le fils cadet Bachar el-Assad sera nommé président de la République en 2000, après la mort de son père. L’utilisation de la religion est constante depuis des décennies.
 
Attac France — 2013
Twitter |  Facebook |  Viméo
 
 
Partager cet article
Repost0
21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 19:21

 

Source : lemonde.fr

 

 

 

Les Suisses appelés à limiter le salaire des patrons

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 21.11.2013 à 17h42 • Mis à jour le 21.11.2013 à 17h53

 
 
Les partisans de 1:12 ont aussi organisé une manifestation devant les bâtiments abritant la banque UBS à Zurich, symbole selon eux de tous les excès salariaux. Le patron de la banque représenté sur l'affiche dit "En tant que dirigeant d'UBS, j'ai gagné autant que tous ces gens réunis".

Les électeurs suisses sont appelés à se prononcer, dimanche 24 novembre, sur l'encadrement des rémunérations des dirigeants d'entreprise. Si l'initiative "1:12 Pour des salaires équitables", lancée par la Jeunesse socialiste (JS), recueille la majorité des voix dans les vingt-six cantons et à l'échelle nationale, elle interdira aux patrons de gagner plus de douze fois le salaire le plus bas dans leur entreprise.

"Au cours des dix dernières années, une petite partie de la société s'est emparée de la plus grosse partie des bénéfices", s'insurge David Roth, le président de la JS, dont l'initiative a réuni les 100 000 signatures nécessaires pour permettre l'organisation d'une votation nationale.

Les partisans de "1:12" ont organisé le 2 novembre une manifestation devant les bâtiments abritant la banque UBS à Zurich, symbole selon eux de tous les excès salariaux.

Le patron de la banque, Sergio Ermotti, était représenté sur un affiche disant : "En tant que dirigeant d'UBS, j'ai gagné autant que tous ces gens réunis".

L’an dernier, accusent les militants socialistes, les dirigeants de la banque se sont offerts 2 milliards d'euros en bonus, alors que, dans le même temps, la banque essuyait des pertes équivalentes.

Le débat sur les salaires des dirigeants a été alimenté au début de l'année par la polémique liée au chèque de 72 millions de francs (58 millions d'euros) promis au président de Novartis, Daniel Vasella, à l'occasion de son départ en retraite. Un "parachute doré" auquel ce dernier a dû renoncer face aux critiques.

 

 "530 EUROS PAR MINUTE DE TRAVAIL"

"La Suisse a changé au cours des derniers mois : plusieurs dizaines de milliers de drapeaux ont été suspendus aux balcons et fenêtres. Un panel de militant(e)s de tous âges et de toutes conditions salariales a participé activement à cette campagne de proximité, a affirmé le président du PS suisse, Christian Levrat dans un discours le 5 novembre. Les employeurs et associations économiques n’ont d’autre choix que de reconnaître les excès salariaux de certains top managers."

"Certains encaissent 730 francs suisses [530 euros] par minute de travail", s'insurge M. Levrat, des chiffres selon lui "injustifiables, inacceptables [qui] remettent en cause le ciment social" du pays.

Preuve que l'initiative des "1:12" dérange, des employés de grandes entreprises ont rendu publics des courriers ou circulaires internes de multinationales comme Nestlé ou Novartis, incitant leurs collaborateurs à voter non dimanche.

Pour certains cadres et dirigeants, le manque à gagner serait élevé. En 2010, les 10 % des salariés helvétiques ayant les plus faibles revenus gagnaient moins de 4 000 francs (3 242 euros) par mois, selon l'Union syndicale suisse. Le calul est donc simple : si la loi sur l'encadrement des rémunérations était adoptée, les salaires les plus élevés seraient en théorie plafonnés autour de 576 000 francs suisses (467 000 euros) par an.

Or, le salaire moyen des dirigeants des principales entreprises helvétiques cotées a atteint 6,7 millions de francs en 2012, selon le cabinet de conseil PwC.

 

MENACES DE QUITTER LA SUISSE

Le directeur général du groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB, Ulrich Spiesshofer, s'est dit inquiet, mercredi : "Nous n'aurions par exemple pas les moyens de garder ceux qui sont le mieux payés dans la recherche et développement. Cela pourrait menacer la position mondiale d'ABB à la pointe de la technique et de l'innovation, donc c'est une question vraiment importante", a-t-il affirmé au quotidien économique suédois Dagens Industri.

L'adoption de la proposition des JS est toutefois loin d'être acquise. Selon un sondage publié le 13 novembre par gfs.bern, 54 % des personnes interrogées se disent défavorables à l'initiative "1:12 Pour des salaires équitables", 36 % y étant favorables et 10 % sans opinion.

Les opposants au projet, parmi lesquels se trouve le Conseil fédéral, l'équivalent du gouvernement en France, estiment que cette initiative menace l'attractivité de la Suisse, qu'elle encouragera les entreprises à quitter le pays et se traduira par une montée du chômage. Ils craignent aussi une diminution des recettes fiscales et des cotisations sociales.

Outre les banques, les sociétés de négoce de matières premières, qui se concentrent dans l'arc lémanique, sont également vent debout contre l'intiative.

Le directeur général du négociant anglo-suisse Glencore, Ivan Glasenberg, a déclaré au journal SonntagsZeitung que l'adoption du texte serait une catastrophe et contraindrait son groupe à quitter la Suisse. Il a lui-même touché un salaire équivalent à 130 millions d'euros l'an dernier.

Lire : Rémunérations abusives : tour d'horizon des lois européennes

Un droit de regard pour les actionnaires

 

Les Suisses ont déjà approuvé, le 3 mars par 67,9 % des voix, une initiative les "rémunérations abusives" des patrons des sociétés suisses cotées dans le pays ou à l'étranger. Cette disposition, portée par le sénateur Thomas Minder et qui doit entrer en vigueur début 2014, prévoit que certaines formes de rémunérations, telles que les indemnités de départ – communément appelées parachutes dorés – ou les primes pour des achats d'entreprises, seront interdites.

En outre, les rémunérations du conseil d'administration et de la direction devront être approuvées obligatoirement par l'assemblée générale des actionnaires, qui devront voter chaque année la somme des rémunérations mise à disposition des membres du conseil d'administration et de la direction. Les sanctions en cas d'infraction vont d'une amende correspondant à six ans de revenu à trois années de prison.

 

 

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 19:12

 

Source : lemonde.fr

 

Les liquidations d'entreprise atteignent des sommets en France

Le Monde.fr | 21.11.2013 à 08h32 • Mis à jour le 21.11.2013 à 13h11 | Par Denis Cosnard

 
 
La faillite de FagorBrandt, l'un des champions de l'électroménager en France, met en péril 1 870 emplois.

Le titre était prémonitoire. « Ce journal, nous lui avons donné le nom du temps qui vient : L'Impossible », écrivait Michel Butel il y a un an et demi, pour présenter son nouveau mensuel. Après quatorze numéros, la structure qui l'éditait a récemment déposé le bilan.

Lancer en kiosque un journal qui se revendiquait « bancal, foutraque, élégant, pauvre, écrit, engagé, indépendant » relevait du pari. Les problèmes de santé de Michel Butel l'ont rendu impossible à gagner. A 74 ans, l'ancien patron de L'Autre Journal ne s'avoue pas vaincu pour autant, et promet de nouvelles aventures. Mais sous un autre nom…

Des PME ainsi rayées de la carte, jamais la France n'en avait recensé autant. Ces douze derniers mois, 43 981 entreprises ont été liquidées après avoir déposé leur bilan, selon les relevés de l'assureur-crédit Coface, qui publie ce jeudi 21 novembre son baromètre des défaillances.

C'est 2 % de plus qu'en 2009, l'année catastrophique qui avait suivi la chute de la banque américaine Lehman Brothers et vu un effondrement de la production industrielle. Cette année-là, le nombre de faillites était monté en flèche. Puis il a décru lentement, grâce à la reprise économique.

Mais depuis le printemps 2012, la chute de la croissance puis l'entrée de la France en récession ont provoqué une deuxième vague de défaillances, malgré tous les efforts du gouvernement, en particulier la mobilisation des commissaires au redressement productif dépêchés par le ministre Arnaud Montebourg dans les régions.

 

 LIQUIDATIONS EN SÉRIE

Au cours des douze derniers mois, 62 431 entreprises ont ainsi été placées en procédure de sauvegarde, mises en redressement judiciaire ou liquidées, le cas le plus courant. « C'est un total très élevé, en hausse de 4 % par rapport à la même période de 2012 », souligne Jennifer Forest, de Coface.

Le nombre d'entreprises en grande difficulté retrouve ainsi presque son sommet de 2009. Et en ce qui concerne les seules liquidations, le record est battu.

« Avec la crise de 2009, certaines sociétés se sont retrouvées fragilisées, analyse Mme Forest. Elles ont alors puisé dans leurs fonds propres pour tenir le choc. Ensuite, la petite reprise de 2010-2011 n'a pas été suffisante pour qu'elles se reconstruisent. Si bien qu'elles prennent de plein fouet la nouvelle dégradation de la conjoncture. » Comme un tissu ancien, trop souvent lavé, rincé, essoré, qui finit par craquer. »

Plusieurs grosses PME, souvent assez dépendantes du marché français, ont ainsi dû frapper à la porte du tribunal de commerce au cours des derniers mois.

C'est notamment le cas d'Européenne Food, un important grossiste de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), de l'institut de sondage LH2, ou encore des déménagements Guigard, près de Lyon. Sans oublier la plus lourde faillite du moment, celle de FagorBrandt, l'un des champions de l'électroménager en France. Un fiasco qui met en péril 1 870 emplois.

Lire : Quatre repreneurs en lice pour l'institut de sondages LH2

Avec des entreprises de cette taille, les juges optent en général pour la sauvegarde si la situation n'est pas trop dégradée, ou le redressement judiciaire, qui donne le temps de chercher des repreneurs. Cependant, le succès n'est pas forcément au rendez-vous, même lorsque la société bénéficie d'un certain renom.

 

 LE SECTEUR DE LA DISTRIBUTION EST PARTICULIÈREMENT AFFECTÉ

Un exemple ? Marithé et François Girbaud. La griffe de jeans des deux créateurs français avait été placée en redressement judiciaire en mai 2012. Le tribunal de commerce de Paris jugeait alors possible de sauver la société, dont, à la grande époque, certains films publicitaires avaient été tournés par Jean-Luc Godard.

Mais au bout d'un an et demi de procédure, les discussions engagées avec un gros partenaire étranger n'aboutissant pas, le tribunal a prononcé la liquidation le 5 novembre. Environ 80 postes ont été supprimés, et les boutiques détenues en propre ont baissé le rideau.

La même mésaventure est arrivée au club de football professionnel du Mans, placé en redressement en août et liquidé à la mi-octobre. L'équipe jouait encore en Ligue 1 il y a trois ans.

Mais pour 30 % d'entreprises qui bénéficient d'un redressement judiciaire permettant une éventuelle sortie « par le haut », 70 % vont directement à la liquidation. C'est d'ailleurs presque toujours le cas pour les petites et très petites sociétés (TPE), peu susceptibles d'attirer des repreneurs.

« Or ces PME et TPE sont particulièrement affectées par la crise actuelle et la baisse du pouvoir d'achat », relève Mme Forest. C'est ce qui explique que, depuis un an, la hausse des liquidations (+6 %) soit plus forte que celle des ouvertures de redressements judiciaires (+0,5 %).

Les secteurs les plus touchés par la recrudescence des défaillances sont d'ailleurs ceux les plus sensibles à la consommation des ménages, comme la distribution.

Parmi les enseignes fauchées récemment figurent Marithé et François Girbaud, mais également les magasins de musique Milonga et les vêtements pour enfants Marèse (marque Ooxoo). Et surtout, des milliers de petits commerces d'habillement et de chaussures. Certes, ces pas-de-porte ne font pas les gros titres, mais ils représentent le quotidien des tribunaux de commerce.

Lire aussi : Le risque juridique refroidit les fonds spécialisés dans les rachats d'entreprises

Denis Cosnard
Journaliste au Monde

 


Partager cet article
Repost0
21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 19:02

 

 

Source : lemonde.fr

 

"Blackfish" lève le voile sur les conditions de vie des orques en captivité

Le Monde.fr | 21.11.2013 à 14h59 • Mis à jour le 21.11.2013 à 15h47 | Par Elvire Camus

 
 
Le drame, survenu le 24 février 2010 dans le parc SeaWorld d'Orlando, en Floride, a suscité de nombreuses réactions de la part de la presse et du grand public.

Lorsque Dawn Brancheau est morte, le 24 février 2010, après avoir été attaquée par l'orque vedette de Seaworld, parc aquatique animalier de référence aux Etats-Unis, la tragédie a enflammé les chaînes d'information en continu. Près de quatre ans plus tard, la sortie de Blackfish, un documentaire qui enquête sur la mort de la soigneuse, déclenche à son tour un torrent de réactions, aussi bien dans les médias que du côté du public.

Seaworld est une véritable institution. Le groupe est propriétaire de onze parcs aux Etats-Unis, dont deux principaux à San Diego (Californie) et à Orlando (Floride). Ils sont l'équivalent de notre Disneyland : c'est l'endroit où tous les parents emmènent leurs enfants au moins une fois. L'entreprise, cotée en Bourse depuis le mois d'avril, enregistre plus de 10 millions d'entrées par an, à 60 euros le billet en moyenne.

Comme dans beaucoup de parcs aquatiques, à Seaworld, le clou du spectacle est le "show" des orques, les "baleines tueuses" en anglais ("killer whale"). Pendant une demi-heure, petits et grands s'émerveillent de voir le plus grand prédateur marin exécuter des pirouettes à la manière d’un animal de compagnie. Les soigneurs glissent leur tête dans la gueule ouverte des épaulards pour leur embrasser la langue, surfent sur leur dos et plongent à leurs côtés dans les bassins d'eau de mer.

TILIKUM, UNE ICÔNE AUX ÉTATS-UNIS

Tilikum, plus gros orque vivant en captivité, se présente aux visiteurs épatés du parc d'Orlando, en Floride.

L'Amérique est donc sous le choc au moment du drame de 2010 qui fait les gros titres de la presse nationale : comment cette attaque a-t-elle pu avoir lieu à Seaworld, où les animaux sont heureux et les soigneurs en sécurité, selon la pensée commune ? La victime, Dawn Brancheau, était la soigneuse la plus expérimentée du parc d'Orlando, et l'orque impliqué dans sa mort, Tilikum, le plus célèbre des cétacés : il entre en scène quelques minutes avant la fin des spectacles pour inonder les gradins lors du fameux "grand splash".

 

 

Gabriela Cowperthwaite, réalisatrice de Blackfish, n’est pas une activiste. C’est d’abord en tant que mère de famille ayant emmené plusieurs fois ses enfants à Seaworld qu'elle se sent concernée par la tragédie, comme la plupart des Américains. "Je ne comprenais pas comment une soigneuse aussi expérimentée avait pu être tuée par un orque, dans un lieu comme Seaworld. J’ai commencé à enquêter et ce que j'ai découvert m'a profondément choquée", confie-t-elle.

Lorsqu'elle commence à "tirer les fils" de son enquête, elle découvre que les origines de l'attaque du 24 février sont profondément ancrées dans l’histoire de Tilikum en particulier et des orques en captivité en général. "Je me suis rapidement rendu compte que pour traiter cette histoire de la meilleure façon, je devais commencer par le début", explique-t-elle.  

COMMENCER PAR LE DÉBUT 

 


 

L'histoire de Blackfish, du nom donné aux orques par les indiens d'Amérique qui pêchaient aux côtés des épaulards, remonte aux années 1970 et aux premières battues dans les eaux territoriales de Washington. Avant cette date, des orques avaient déjà été capturés, mais c'est la première fois que les animaux sauvages étaient destinés aux piscines de béton des parcs d'attractions.

Dans le documentaire de Gabriela Cowperthwaite, un pêcheur présent lors de ces premières captures livre les détails glaçants de ce qu'il qualifie lui-même de "chasse". Du "kidnapping" des petits (les seuls pêchés car moins chers à transporter), à l'éventrage des individus retrouvés morts dans les filets de pêche que l'on remplissait ensuite de pierres ou d'ancres et que l'on coulait pour s'en débarasser.

Tilikum a été pêché de cette manière en 1983, en Islande. Après sa capture, il passe les premières années de sa vie dans un parc au Canada, raconte Blackfish, images d'archives et témoignages à l'appui. Les nuits, il est enfermé dans une "boîte en fer flottante" de six mètres de long et neuf mètres de profondeur, avec deux autres femelles. Durant cette période, il est régulièrement attaqué et blessé jusqu’au sang par ses deux congénères. A ce moment-là, l'orque a probablement pu développer une forme de psychose, note un expert interrogé dans le film. C'est dans ce parc que Tilikum fera sa première victime. Il tuera en tout trois fois pendant ses années de captivité.

 VERSIONS DIVERGENTES

Seaworld a toujours refusé de reconnaître que manipuler des orques en captivité représentait un danger. Le drame de février 2010 est à attribuer à l'imprudence de Dawn Brancheau et n'est en aucun cas lié à un acte d'agression de la part de l'animal de cinq tonnes et demie, assure le parc.

Malgré les versions contradictoires apportées par la direction de Seaworld (qui explique au départ que la dresseuse a glissé dans l'eau, avant de se rétracter en racontant qu’elle s'est fait emporter dans le bassin par la queue de cheval), la polémique finit par s'atténuer et disparaît des écrans de télévision. Seule conséquence de l’accident de février 2010, le géant des parcs aquatiques doit désormais mettre une barrière physique entre ses orques et ses soigneurs pendant les spectacles pour des raisons de sécurité. Seaworld conteste cette interdiction et pour l'heure, Tilikum continue d'"exercer".

"Après plusieurs jours de débat, tout le monde était convaincu que Dawn était morte à la suite d'un jeu qui avait mal tourné avec Tilikum. Le public pensait que l'histoire se résumait à cela", se rappelle Gabriela Cowperthwaite, qui livre une tout autre version dans son documentaire.

L'enquête de Blackfish révèle que Tilikum a tiré la soigneuse par le bras alors que celle-ci se trouvait dans un endroit du bassin où elle avait pied. L'orque l'a ensuite entraînée au fond de l'eau. Lorsque le corps sans vie de la jeune femme de 40 ans a finalement été récupéré, il apparaissait qu'elle avait souffert de nombreuses fractures et contusions. Tilikum l'a littéralement "mutilée", réagit un ancien collègue de Dawn Brancheau.

EN CAPTIVITÉ, LES ORQUES MEURENT JEUNES

Le principal argument des parcs aquatiques pour justifier la captivité des animaux est d'assurer qu'ils ont une vie meilleure dans leurs bassins, car ils bénéficient de très bons soins médicaux. Dans un communiqué rédigé en réaction à Blackfish et publié par CNN, Seaworld qualifie le documentaire d'"inexact" et de "trompeur", rappelant que le parc "est l'une des institutions zoologiques les plus respectées au monde" et "alloue des millions de dollars chaque année pour la conservation et la recherche scientifique".

Or, en captivité, les communautés d’épaulards sont séparées et les individus mélangés. A l'état sauvage, les orques vivent en "familles" de vingt ou cinquante individus et parcourent des dizaines de kilomètres par jour. Chaque famille possède ses propres codes, son propre langage. Dans les bassins, les orques sont en proie aux agressions et ne peuvent nager nulle part. Les experts interrogés dans le documentaire sont unanimes : la captivité fabrique des animaux frustrés, qui s’ennuient et meurent jeunes. L'institution zoologique "la plus respectée au monde" n'est pas comparable à la liberté.

Au fur et à mesure qu'avance l'enquête, le documentaire semble hésiter entre deux arguments pour sensibiliser le public : d'un côté, la cruauté de l'homme, responsable conscient de souffrances atroces sur des animaux très intelligents, de l'autre, les risques élevés qui découlent de la captivité des orques. Depuis 1988, plus de cent attaques, dont quatre mortelles, ont été attribuées à des orques en captivité, selon les chiffres de Seaworld. Tilikum est impliqué dans trois d'entre elles.

Aucune attaque d'un homme par un épaulard en liberté n'a jusqu'ici été recensée.

"C'est mauvais pour les orques et c'est mauvais pour les dresseurs aussi, je les considère tous deux comme des victimes d'un même système", explique la réalisatrice. Si rien de bon ne découle de ces pratiques, pourquoi continuer à élever des orques en captivité ? Car l'industrie de l'orque pèse lourd.

Tim Zimmermann a coécrit Blackfish et est l'auteur de "The killer in the pool", un article publié par le magazine Outside, qui a servi de base au documentaire. Selon lui, Shamu (le nom générique donné à tous les orques du parc), est responsable de plus de 70 % du profit de Seaworld. "Si l'on ne connaît pas le chiffre exact, il est tout à fait juste de dire que Shamu est le cœur de métier de Seaworld", affirme Tim Zimmermann. Ce qui explique pourquoi le groupe se bat pour ne pas l'abandonner, selon Blackfish.

Au-delà des épaulards, le film veut remettre en question l'industrie du divertissement animalier dans son ensemble. "Il ne s'agit pas que des baleines tueuses. Si nous sommes capables d’utiliser des animaux aussi intelligents pour l'industrie du divertissement, qui n'est régulée que par le profit, ça nous en apprend beaucoup sur la façon dont nous considérons les animaux et sur ce que nous sommes capables de faire par intérêt", affirme Tim Zimmermann.

De nombreux articles ont été publiés dans les journaux américains et en Europe à propos de l'attaque de 2010. De nombreuses personnes ont enquêté, mais jamais aucune production, pas même "The killer in the pool", n'a eu l'écho que rencontre en ce moment Blackfish.

L'équipe du film se réjouit que de nouveaux mouvements voient le jour pour tenter de faire plier l'industrie de l'orque en captivité : certains activistes s'adressent directement aux partenaires économiques de Seaworld et leur demandent de les remettre en question. Le film a également permis à des initiatives plus anciennes de gagner en exposition. Lolita, une orque qui a passé plus de quarante ans de sa vie au Seaquarium de Miami, en Floride, est ainsi devenue le porte-étendard de la cause, alors que la campagne en faveur de sa libération s'intensifie.

Blackfish, sélectionné par plusieurs festivals, dont celui de Sundance, est sorti en salles cet été aux Etats-Unis. Le documentaire a depuis été distribué en Europe (Belgique, Allemagne, Suisse, Pays-Bas et Espagne). Il sera diffusé en France l'été prochain, en 2014, sur Arte.

Elvire Camus
Journaliste au Monde

 

 

 


Partager cet article
Repost0
21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 18:48

 

Source : lepoint.fr

 

Le Point.fr - Publié le 21/11/2013 à 12:06

La chancelière allemande Angela Merkel est contrainte de faire cette concession à ses futurs partenaires sociaux-démocrates dans le gouvernement.

Angela Merkel. Angela Merkel. © Sipa
La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé jeudi que l'Allemagne allait se doter d'un salaire minimum généralisé, une concession qu'elle doit faire à ses futurs partenaires de gouvernement sociaux-démocrates. "Nous allons décider des choses que, au vu de mon programme, je ne considère pas comme justes, parmi elles un salaire minimum généralisé", a dit la chancelière dans un discours à Berlin, évoquant les négociations en cours entre son parti conservateur et les sociaux-démocrates (SPD) pour former un gouvernement.

"Une appréciation réaliste (de la situation) montre que les sociaux-démocrates ne vont pas conclure les négociations sans" un salaire minimum, une de leurs revendications centrales, a-t-elle dit, ne livrant aucun détail sur son niveau ou sa date d'introduction. "Je vais tout faire, le (parti conservateur) CDU va tout faire" pour minimiser les effets sur l'emploi d'un tel salaire minimum, a ajouté la chancelière, qui s'adressait à un parterre de patrons allemands. Elle a aussi rappelé que le gouvernement de coalition en gestation n'était "pas la constellation rêvée" des intéressés, mais "le résultat du vote" des électeurs allemands, le 22 septembre.

Elle a martelé que son parti n'allait pas céder sur un autre point cher au SPD, une hausse des impôts pour les plus nantis. Ni sur la priorité donnée à l'allègement de la dette allemande, un "projet central" du gouvernement allemand pour les quatre prochaines années. L'Allemagne n'a pas de salaire minimum pour tous pour le moment, les salaires sont négociés branche par branche entre les partenaires sociaux et dans certains secteurs les salariés touchent moins de cinq euros. Le SPD a fait campagne pour un salaire minimum horaire de 8,50 euros.

 

 

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 18:03

 

Source : huffingtonpost.fr

 

Les dessous des fast-foods américains ne sont pas très ragoûtants

Le HuffPost  |  Publication: 21/11/2013 14h05 CET  |  Mis à jour: 21/11/2013 14h54 CET

 

ALIMENTATION - 8 Américains sur 10 mangent dans un restaurant rapide au moins une fois par mois. Et un sur deux, une fois par semaine. Avec 263 944 fast-foods en 2012, le moins qu'on puisse dire, c'est que les Américains en raffolent. Ce serait peut-être moins le cas s'ils avaient en tête les images repérées par le HuffPost américain lorsqu'ils franchissent la porte de leur restaurant préféré.

Parce que la France n'est pas en reste, ce qui suit va probablement vous intéresser. En effet la France est le deuxième marché du fast-food dans le monde. Les ventes de ce secteur ont explosé depuis 2004, de 74%. En 2012, le marché de la restauration rapide a représenté 34 milliards d'euros de vente.

Lire aussi:
» Les ingrédients de certains nuggets de poulet ne vont pas vous plaire
Un délicieux sandwich aux œufs de Subway

subway

Si seulement ce n'étaient que des œufs

Subway Breakfast B.M.T.

David DiSalvo, qui écrit chez Forbes, a enquêté sur ces œufs. En fait, ils seraient une étrange mixture d'oeufs et... de "mélange d'oeufs": de la glycérine, un solvent qu'on trouve dans des crèmes de rasage, un peu de silicone... En France, Subway ne propose pas de formule petit déjeuner. Pas de sandwiches aux œufs à l'horizon, donc. Mais ce même David DiSalvo explique que les oeufs de McDonald's ne sont pas forcément meilleurs. Ils seraient pasteurisés avec du phosphate de sodium, de l'acide citrique, et d'autres conservateurs, qui empêchent la moisissure.

Mmmmh, les bons McNuggets

mcnuggets

Sauf qu'en fait...

chicken

Le "poulet" est en fait un mélange pas très ragoûtant d'os, de carcasse de ce qui reste d'un poulet. C'est ce qui s'appelle de la "viande séparée mécaniquement". Sur cette photo, c'est un chef cuisinier, Jamie Oliver, qui a décidé de créer cette mixture rose pour montrer à quoi ça ressemble, en théorie. Sur Reddit, l'utilisateur "Dfunkatron", qui revendiquait être un ancien employé de McDonald's, a raconté une histoire un peu terrifiante...

" [...] J'ai accidentellement laissé un sac entier d'environ 100 nuggets de poulet sur un comptoir pendant bien trop longtemps. Ils ont fondu. Une sorte de flaque liquide. Je n'ai jamais compris pourquoi. Mais ils étaient complètement indiscernables des nuggets que je connaissais."

Rassurez-vous, au sein de l'Union européenne, les viandes séparées mécaniquement sont normalement interdites.

Un taco "Doritos Locos" de Taco Bell, une chaîne à thème mexicain

taco

La viande, avant qu'elle n'aille dans ce taco

Ce truc qui ressemble à du pain d'épice, c'est de la viande en sac. En 2011, un scandale avait frappé Taco Bell: leur viande ne serait constituée que de 36% de bœuf. Depuis, la controverse a pris fin mais ils reçoivent toujours leur viande enrobée dans du plastique. De quoi douter de la qualité.

Un bon McRib

mcrib

Et la façon dont McDonald's la reçu

Le McRib est un hamburger à base de côte de porc, qui était en édition limitée. Il a créé la polémique lorsqu'un utilisateur de Reddit a posté l'image ci-dessus, qui montre à quoi ressemble la viande de ce burger lorsqu'elle est congelée. Heureusement pour vous, ce hamburger n'est vendu qu'aux États-Unis et Canada.

Essayons avec quelque chose de plus sain: une salade

salad

Mais la salade est un peu chimique

Side Salad from Burger King

La plupart des fast-foods, indique le HuffPost US, ne donnent pas la liste exacte des ingrédients. Pour garder les feuilles de salade bien croustillantes, du propylène glycol serait ajouté. Ce produit est considéré comme étant sans danger mais peut être trouvé dans des antigels ou des lubrifiants. Ici, une salade de Burger King, qui devrait revenir en France prochainement.

La sauce tomate

meatballs

Mais cette sauce pourrait contenir des asticots et des mouches...

Meatball spaghetti

Dans un communiqué, l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA), explique qu'il est "acceptable" pour les sauces de contenir, dans 100 grammes "30 œufs de mouche ou plus" et "un asticot ou plus". Impossible de le remarquer, mais quand même...

Les frites que tout le monde adore

fries

Et voici à quoi elles ressemblent trois ans plus tard

old fries
(Credit: Imgur/atopiary)

Ces frites de McDonald's et de KFC ont été placées dans ces pots bien étanches en 2008. La photo a été prise en 2012. On voit que les frites de McDonald's n'ont pas l'air d'avoir pris une ride. Et pour cause, elles seraient pleines de conservateurs. Marion Nestle, présidente d'un programme d'études sur la nourriture, explique que McDo a dû utiliser une quantité considérable de propanoate de sodium pour éviter la moisissure.

Et le plus classique: le hamburger de chez McDonald's

hamburger

Toujours le même 14 ans plus tard, quelle chance

En 1999, un homme oublie son hamburger dans la poche de son manteau. Il le retrouve 14 ans plus tard, et c'est comme s'il était encore chaud (ou presque). Aucune trace de moisissure, aucune odeur. Selon les spécialistes, c'est la conséquence des substances ajoutées pour éviter que les ingrédients ne moisissent.

Bon appétit.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 17:13

 

Source : ouest-france.fr

 

 

Notre-Dame-des-Landes. Bruxelles donne son feu vert à l'aide d'Etat
Notre-Dame-des-Landes - 20 Novembre 

 

La Commission européenne a donné son feu vert à l'aide octroyée par l'Etat français pour la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

La subvention de 150 millions d'euros octroyée par les autorités françaises à la société Aéroports du Grand Ouest, filiale du groupe Vinci, pour la réalisation de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes "est compatible avec les règles de l'UE relatives aux aides d'Etat", a estimé la Commission européenne dans un communiqué. 

"Le projet (d'aéroport) permettra notamment d'améliorer la desserte régionale sans entraîner une distorsion indue de la concurrence dans le marché intérieur européen", a indiqué la Commission, gardienne de la concurrence en Europe. 

La commission a insisté sur le fait que le projet d'aéroport "contribue à la réalisation d'un objectif d'intérêt commun en répondant à la saturation des infrastructures existantes".

Le dossier n'est cependant pas clos et la Commission cherche toujours à s'assurer que le projet d'aéroport est compatible avec la législation européenne en matière environnementale. 

L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes devrait théoriquement être mis en service en 2017 pour remplacer l'actuel aéroport de Nantes Atlantique. Mais les travaux préparatoires ont déjà pris un an de retard.

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 16:20

 

Source : reporterre.net

 

Libertés

 Ferme des Mille vaches : Novissen et Confédération paysanne en garde à vue

Hervé Kempf (Reporterre)

 

jeudi 21 novembre 2013

 

 

 

Le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, et le président de l’association Novissen, Michel Kfoury, ont été placés ce matin jeudi en garde à vue à la gendarmerie d’Abbeville, dans la Somme, ainsi que quatre autres membres du syndicat agricole. Il leur est reproché l’action menée en septembre sur le chantier de la ferme industrielle dite des "Mille vaches".

 


Dernière nouvelle, 15h20 : "La Confédération paysanne appelle tous les opposants à l’industrialisation de l’élevage à manifester leur soutien aux gardés à vue. Nous mobilisons donc depuis quelques minutes nos adhérents dans la mesure du possible devant la gendarmerie d’Abbeville". - Source : courriel de Novissen.


Le président de l’assocation Novissen, Michel Kfoury, et Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, sont en garde à vue à la gendarmerie d’Abbeville (Somme), ainsi que Manuel Aze, paysan, et trois salariés du syndicat.

En septembre dernier, des membres de la Confédération paysanne avaient investi, durant la nuit, le chantier de cette ferme industrielle à Buigny-Saint- Maclou et Drucat-le-Plessiel, dans la Somme, près d’Abbeville.

Michel Ramery, promoteur du projet, avait porté plainte pour "vol et dégradation".

Marie-Noelle Orain, secrétaire générale de la Confédération paysanne, est sur place. Elle répond au téléphone à Reporterre :

"Ils ont été convoqués ce matin à 9 h 00, et à 9 h 15, les gendarmes nous ont dit qu’ils restaient placés en garde à vue.

"C’est très disproportionné au regard de ce qui est reproché à la Confédération paysanne. Nous reconnaissons l’action, que des engins ont été mobilisés et qu’un slogan a été peint sur le site. Mais il n’y a bien sûr pas eu de vol : des pièces soustraites ont été remise le lendemain à Rennes au Salon de l’élevage.

"Cette action a été menée pour dénoncer un système qui tue l’agriculture, qui tue les paysans. C’est une action de sauvegarde des paysans.

"Si ’lon regarde les fréquentes dégradations commises durant les manifestations de la FNSEA, on ne peut qu’être surpris : il y a deux poids, deux mesures."

Jeudi matin, la FNSEA a organisé des blocus routiers en Ile-de-France. Un pompier de 28 ans est mort lors d’un accident survenu sur l’un des barrages d’agriculteurs dans le Val d’Oise et un second accident entre un tracteur et un car de CRS a fait six blessés légers.


Source : Hervé Kempf pour Reporterre.

Photo : En septembre (L’Union).

Lire aussi : "1000 vaches" : paroles de paysans contre l’usine à vaches en Picardie.


Pour une information libre sur l’écologie, soutenez Reporterre :

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22