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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 17:55

 

 

Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/yves-besancon

 

 
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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 17:45

 

Source : www.rue89.com

 

 

A la une 25/12/2013 à 11h59
Corruption en Turquie : trois ministres tombent, les enquêteurs critiqués

 

 

Les ministres Zafer Caglayan (Economie), Muammer Güler (Intérieur) et Egemen Bagis (Europe) (AP/SIPA)

 

L’AKP, parti islamo-conservateur turc du Premier ministre Recep Erdogan, est ébranlé par un vaste scandale de corruption. Les fils des ministres de l’Intérieur, et de l’Economie ainsi que 24 personnalités importantes du pays, dont le PDG de la banque publique Halkbank, ont été placés en détention préventive ce week-end.

Ils sont soupçonnés d’avoir participé à un réseau de blanchiment et de transactions financières illégales de grande ampleur. Muammer Güler, le ministre de l’Intérieur, et Zafer Caglayan, son homologue à l’Economie, ont été contraints de démissionner. Ce mercredi matin, le ministre turc de l’Environnement, Erdogan Bayraktar, a lui aussi annoncé sa démission et a demandé au Premier Ministre Erdogan de faire de même.

 

Une police trop indépendante

Mais cette opération anti-corruption pourrait se retourner contre les enquêteurs. Erdogan a exigé la tête d’une cinquantaine d’officiers de police, dont le préfet de police d’Istanbul, Hüseyin Capkin, accusés d’avoir « abusé de leur pouvoir ». Et coupables, en fait, de ne pas avoir prévenu le pouvoir politique des avancées des investigations.

Les hommes à l’origine du scandale sont désormais identifiés comme des ennemis du parti en place. Erdogan dénonce même un complot venu de Turquie et de l’étranger et destiné à faire tomber son gouvernement.

Au moment de son élection en 2007, le gouvernement d’Erdogan avait pourtant érigé la lutte contre la corruption en priorité nationale.

 

 

Le préfet d’Istanbul fait profil bas

Six ans après les promesses, les plus hauts fonctionnaires du pays sont soupçonnés d’avoir touché des pot de vins dans un trafic « or contre gaz », avec l’Iran. Des sommes astronomiques qui auraient été versées pour « fluidifier » le commerce entre les deux pays, dans un contexte d’embargo international contre la République islamique.

Erdogan dévoilera dans la semaine la composition de son nouveau gouvernement. A quatre mois des municipales, ce remaniement ne suffira peut-être pas à calmer la grogne contre l’AKP, déjà déstabilisé par les manifestations massives de la jeunesse turque en juin.

Le Premier ministre, au pouvoir depuis plus de dix ans, devra aussi regagner en crédibilité auprès des membres de l’AKP. Son propre parti est en effet divisé en son sein par l’ascension du prédicateur musulman Fetullah Gülen, considéré comme une menace sérieuse du pouvoir autocratique d’Erdogan.

 

 

Source : www.rue89.com

 

 

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 17:37

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Au Maroc, le nombre de prisonniers politiques explose

|  Par Ilhem Rachidi

 

 


Khadija Ryadi, l'ancienne présidente de l'AMDH, vient de recevoir le prix des Nations unies pour la cause des droits de l’homme 2013, qu’elle a dédié à tous les prisonniers politiques et d’opinion. Un pied de nez au pouvoir qui nie l'existence de tels prisonniers. Contre toute évidence. Rabat, Maroc, correspondance.

 

Rabat, Maroc, correspondance.

Depuis près de trois ans, Samir Bradley est de toutes les manifestations. En juillet 2012, alors qu’il quitte la manifestation mensuelle du Mouvement 20-Février, il est loin de se douter qu’il va passer les six mois suivants en prison. Alors qu’il attend un taxi, il est arrêté par des hommes en civil et embarqué dans une fourgonnette de police, où il sera battu, puis emmené dans un commissariat les yeux bandés.

« Ils ont commencé à me frapper et à m’insulter. Je ne voyais rien, je ne savais pas d’où les coups venaient. Ils me disaient que je mange pendant le ramadan, que je suis athée », se souvient Bradley.

Ce n’est que le lendemain qu’il sera transporté à l’hôpital pour soigner une blessure à la tête. À son retour au commissariat, il raconte avoir été forcé de signer un procès-verbal déjà rédigé par la police.

« J’ai dit que je voulais le lire d’abord. Ils m’ont dit : "Tu te crois à l’étranger ?" J’ai demandé à joindre mon avocat. Ils ont refusé et m’ont dit : "Tu vas signer". Ils ont recommencé à me frapper et à me menacer. J’étais arrivé épuisé de l’hôpital. Je n’avais plus de forces. Et j’ai signé, poursuit-il. C’est quand mon avocat est venu qu’il m’a dit quelles accusations ils m’avaient collées. »

Bradley et cinq autres militants arrêtés ce jour-là seront jugés pour participation à une manifestation non autorisée, outrage à agent et coups et blessures contre la police. Ils seront condamnés deux mois plus tard à des peines allant jusqu’à dix mois de prison, puis à six mois en appel.

D’après plusieurs ONG de droits de l’homme, ces manifestants ont été arrêtés pour des raisons politiques. Ils sont loin d’être des cas isolés. Plusieurs dizaines de militants du Mouvement 20-Février, mais aussi de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), des syndicalistes, des militants sahraouis, amazighs, des salafistes, sont actuellement incarcérés.

« La détention politique a nettement augmenté depuis le 20 février 2011. Pas seulement la détention, la répression aussi », regrette l’avocat Mohamed Messaoudi, un habitué des procès politiques.

Il estime qu’au moins 2 000 personnes auraient été arrêtées depuis le début des protestations. L’an dernier, le Maroc comptait 240 détenus politiques et d’opinion, d’après l’Association marocaine des droits humains (AMDH). Parmi eux, 70 militants du Mouvement 20-Février.

Parallèlement aux promesses de démocratie du pouvoir, annoncées par le discours royal du 9 mars 2011 et traduites par une nouvelle constitution et des élections anticipées, une nouvelle vague de détention a bel et bien commencé en 2011.

« Chacun a sa définition de ce qu’est un détenu politique. La loi ne reconnaît pas une catégorie de détenus qu’on appelle détenus politiques. Mais lorsque l’on regarde le fond des choses, on voit que c’est un détenu qui a pris part à une manifestation ou un opposant », explique Messaoudi.

Dans les faits, la justice marocaine réfute la nature politique de ces procès. Les détenus sont condamnés pour des délits punis par la loi comme le trafic de drogue ou l’outrage à agent. Ils partagent d’ailleurs les cellules des prisonniers de droit commun. Certains ont été arrêtés pour avoir manifesté ou pour avoir appelé au boycott des élections, distribué des tracts. D’autres pour s’être opposés aux autorités locales.

L’étudiant de Taza, Abdessamad Haydour, a été condamné en février 2012 à trois ans de prison pour offense au roi en vertu de l’article 179 du code pénal et de l’article 41 du code de la presse. Mais d’après ses soutiens, Haydour a été victime d’un procès politique. En juillet dernier, l’ONG Human Rights Watch réclamait sa libération.

« Si le Maroc a réellement l’intention de mettre en œuvre les garanties de liberté d’expression qu’offre sa nouvelle constitution, il doit se débarrasser des lois qui envoient les gens en prison pour avoir insulté le chef de l’État, même si ce qu’ils disent peut sembler grossier », déclarait alors Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Haydour a observé deux grèves de la faim (dont une de 69 jours) pour protester contre ses conditions d’incarcération et réclamer un statut de détenu politique.

Le blogueur et défenseur des libertés individuelles Mohamed Sokrate, connu pour ses écrits irrévérencieux envers le pouvoir, vient quant à lui de passer un an en prison pour trafic de drogue. Driss Boutarada, un membre du Mouvement 20-Février libéré ce 10 décembre, a écopé de la même condamnation. Il a été arrêté avec 15 grammes de cannabis et 200 dirhams (près de 20 euros) en poche, deux jours après avoir parodié le roi lors d’un rassemblement devant le parlement.

« Dans les années 1970 ou 1980, les chefs d’accusation, c’était "atteinte à l’ordre public" ou participation à une organisation interdite. C’était clair. Maintenant, on arrête quelqu’un parce qu’il appartient au Mouvement 20-Février et on lui dit : "Tu vends de la drogue" », affirme l’ancienne présidente de l’AMDH Khadija Ryadi.

Elle attire l’attention sur un phénomène croissant. Des militants connus sont poursuivis à plusieurs reprises, comme le rappeur Lhaqed, condamné pour « coups et blessures », puis pour « outrage à la police » et « atteinte à un corps constitué ». Un autre militant de la coordination casablancaise du Mouvement 20-Février, Hamza Haddi, déjà condamné l’an dernier pour outrage, vient de passer deux mois en détention préventive. Cette fois-ci, il est jugé avec deux autres militants (Mouad Khalloufi et Rabie Homazin) pour outrage et agression sur agents de police.

 

Hamza Haddi lors d'une manifestation du Mouvement 20-Février à Rabat (2e anniversaire, février 2013) 
Hamza Haddi lors d'une manifestation du Mouvement 20-Février à Rabat (2e anniversaire, février 2013) © IR

À Tanger, Said Ziani, qui a déjà passé trois mois en prison pour vente de cigarette au détail, est en détention provisoire.

Les anciens détenus et militants d'ATTAC à Sidi Ifni, Brahim Bara et Hassan Agharbi, ainsi que Mohamed Amzouz, ont eux aussi eu plus d’une fois des démêlés avec la justice, et ce depuis les événements 2008. Ils passeront à nouveau devant le juge à la fin du mois. Cette fois pour une ancienne affaire : un rassemblement ayant eu lieu en 2007.

Les gens sont de plus en plus courageux

Khadija Ryadi dénonce des procès fabriqués et inéquitables, où les juges se basent la plupart du temps sur les PV de la police pour juger les prévenus. « Je ne crois pas les PV de la police, ils peuvent faire dire n’importe quoi. » Le 10 décembre, elle recevait le prix des Nations unies pour la cause des droits de l’homme 2013, qu’elle a dédié à tous les prisonniers politiques et d’opinion ainsi qu’aux militants du Mouvement 20-Février. Un pied de nez à ceux qui nient l’existence de détenus politiques.

 

Khadija Ryadi à son retour de New York 
Khadija Ryadi à son retour de New York © IR

D’après les autorités, il n’y aurait aucun détenu politique dans les prisons marocaines. C’est ce que déclarait il y a quelques jours Mohamed Sebbar, lui-même ancien détenu, ancien président du forum Vérité et justice, aujourd’hui secrétaire général du CNDH (Conseil national des droits de l’homme), un organisme officiel créé en mars 2011.

Déjà, l’an dernier, le ministre de la justice Mustapha Ramid, ancien avocat de détenus salafistes, affirmait lors d’une interview avec une télévision libanaise qu’aucun cas de détention dans le pays ne lui revenait en mémoire.

La détention politique n’a pourtant jamais réellement cessé. Elle a nettement diminué à la fin du règne de Hassan II pour ensuite reprendre au lendemain des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, puis à nouveau en 2008.

Le pouvoir a utilisé la répression antiterroriste « pour se venger d’une partie des activistes antimonarchistes considérés comme dangereux », souligne l’historien Maâti Monjib. Mais d’après lui, cette récente augmentation de la détention est tout simplement liée à l’augmentation de la contestation. « Je me sens plus libre qu’avant 2011, affirme-t-il. La contestation est plus critique et fondamentale. Jusqu'ici, les gens n’osaient pas. Maintenant, ils osent. C’est l’essor de la contestation qui a poussé l’État à réagir. »

Ces deux dernières années, les protestations sociales se sont multipliées à travers le pays. Elles se sont souvent soldées par des arrestations de manifestants, considérés eux aussi comme détenus politiques par les ONG sur le terrain.

Dans la région du Rif, des militants du Mouvement 20-Février ont été arrêtés en marge des manifestations de Beni Bouayach de mars 2012. Une dizaine d’entre eux purgent des peines allant de un à douze ans de prison.

En décembre 2012, à Sidi Youssef Ben Ali, un quartier populaire de Marrakech, les habitants ont dénoncé la hausse des factures d’eau et d’électricité. La manifestation a dégénéré en affrontement avec les forces de l’ordre. Douze personnes ont ensuite été condamnées à des peines allant jusqu’à deux ans et demi de prison pour avoir participé à un rassemblement non autorisé et pour actes de violences et de vandalisme. 

Ces arrestations ont nettement affaibli la mobilisation engendrée par le Mouvement 20-Février. Certains bastions de la contestation comme Safi ou Fès se sont progressivement éteints.

Mais Ryadi perçoit néanmoins un net « échec » du Makhzen. « Si le Mouvement 20-Février a réussi une chose, c’est faire reculer la peur, insiste-t-elle. Les gens sont de plus en plus courageux, il y a des manifs partout au Maroc dans chaque petit coin et personne n’en parle ! Les gens s’insurgent davantage. Ça ne leur fait pas peur. Auparavant, les manifestations avaient lieu dans les grandes villes. Maintenant, le même nombre de gens manifeste mais ils sont éparpillés. »

À Imider, un village à 150 km de Ouarzazate, la mobilisation  du Mouvement "Sur la voie de 96" ne faiblit pas depuis août 2011. Depuis lors, les habitants ont installé un campement sur le mont Alban, à 2 km du village, pour garder fermée la vanne d’eau du puits qui alimente l’une des plus grandes mines d’argent d’Afrique. Ils réclament que 75 % de la main-d’œuvre soit locale et accusent la SMI (Société métallurgique d’Imider), qui appartient au groupe minier Managem, filiale du holding royal SNI, de pomper les ressources en eau de la région et de polluer la nappe phréatique.

D’après Brahim Udawd, un chômeur de 30 ans, membre actif du mouvement, neuf personnes ont été emprisonnées, puis relâchées, ces deux dernières années. Le plus connu, le militant Mustapha Ouchtouban, arrêté le 5 octobre 2011 et accusé d’avoir volé 18 grammes d’argent, a écopé de quatre ans ferme.

Quoi qu’il en soit, le passage par la prison ne semble pas avoir dissuadé les militants les plus aguerris. Samir Bradley et Hamza Haddi n’ont pas fait marche arrière après leur libération.

Tout comme l’ancien détenu islamiste Rida Benotmane, condamné à quatre ans de prison pour apologie du terrorisme. Pour exprimer son indignation envers la politique antiterroriste du Maroc, il avait publié une capture d’écran Google Earth du centre de détention secret de Témara (dont les autorités nient l’existence) sur un forum islamiste. Il a été condamné à deux ans, puis quatre ans de prison en appel.

Il a été libéré en janvier 2011, en plein printemps arabe, alors que le Maroc allait être secoué par les manifestations du Mouvement 20-Février. Un cadeau du ciel, selon lui. Il prend alors part au mouvement, malgré les pressions. Benotmane continue encore aujourd’hui de subir son passé de détenu d’opinion. Ancien fonctionnaire, il n’obtient toujours pas le droit de réintégrer son ancien travail.

« Tant que nous serons dans ce système, les militants pro-démocratie seront toujours la cible des services, regrette-t-il. Malheureusement, parfois les militants commettent eux-mêmes des erreurs qui facilitent leur incarcération, la diffamation publique, par exemple. Mais souvent, c'est de la pure injustice de la part de l'État. »

Le 10 décembre dernier, devant le parlement, ils exprimaient tous les trois leur soutien à un autre détenu d’opinion. Le journaliste et directeur de la version arabophone du journal électronique Lakome, Ali Anouzla, en liberté provisoire, devait passer en audience le 23 décembre pour avoir posté un lien vers un blog où était publiée une vidéo d’AQMI menaçant le pays. L'audience a finalement été reportée au 18 février. Il risque jusqu’à vingt ans de prison.

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 17:23

 

 

Source : www.mediapart.fr

La maire de Lampedusa dénonce «un holocauste moderne» en Méditerranée

|  Par Carine Fouteau

 

 

 

Après la diffusion d'une vidéo choc sur les conditions de vie indignes dans le centre pour migrants de Lampedusa, Mediapart a rencontré la maire de l'île italienne. Giusi Nicolini critique les politiques migratoires « inhumaines » de l'Union européenne. De Frontex à l'opération Mare nostrum, elle estime que les leçons du naufrage du 3 octobre 2013 n'ont pas été tirées. Elle appelle de ses vœux des changements radicaux pour mieux traiter les demandeurs d'asile.

Lampedusa, de notre envoyée spéciale

Giusi Nicolini est une femme en colère, en rage même, comme hantée par les drames récurrents sur les rivages de l’île dont elle est maire depuis le printemps 2011. Cette écologiste, née à Lampedusa, bout de terre de 20 kilomètres carrés situé à quelques dizaines de kilomètres des côtes tunisiennes, a dû faire face à l’un des naufrages les plus tragiques de la décennie. Le 3 octobre 2013, au moins 300 personnes en provenance de la Corne de l’Afrique sont mortes noyées, en tentant de rejoindre l’Europe. Les corps ont été repêchés, puis alignés sur les quais du port. Certains des survivants sont encore retenus au centre de premier accueil de la ville le temps d’être entendus comme témoins dans le procès engagé contre les présumés passeurs.

Mediapart est allé à la rencontre de cette personnalité bouillonnante qui se retrouve à gérer une situation dépassant largement le cadre des fonctions d’un maire de 6 000 âmes. Giusi Nicolini estime que les politiques migratoires des pays de l'Union européenne doivent être profondément réformées car elles se révèlent « inhumaines » à l'égard de personnes fuyant la faim ou la guerre et « injustes » pour les personnes vivant « dans les lieux de frontière », tels les habitants de Lampedusa. Elle dénonce « un holocauste moderne en train de se dérouler en Méditerranée ». Au moment de notre visite, environ 600 migrants étaient retenus sur l'île, attendant d'être transférés dans un centre d'identification et d'expulsion sur le continent, où leur situation administrative serait examinée. Ce mardi 24 décembre, le gouvernement italien a annoncé son intention de « vider » le centre de ses occupants... En attendant de nouvelles arrivées.

Une récente vidéo filmée par un migrant à l’intérieur du centre de premier accueil de Lampedusa montre des conditions de vie dégradantes (la visionner sous l'onglet Prolonger). Ce centre n’est pas sous votre responsabilité, mais sous celle de la préfecture d’Agrigente. Quelle est votre réaction ?

Du 8 au 15 décembre, 700 migrants environ sont arrivés dans le centre de Lampedusa qui ne dispose que de 250 lits. Les personnes sont entassées sans respect de leur dignité humaine. Le reportage diffusé par une des chaînes de la Rai est vraiment terrible. Il montre une intervention hygiénico-sanitaire. Les gens se dénudent à la vue de tous, comme cela pourrait se produire dans un camp de concentration. C’est une manière totalement inhumaine d’accueillir des personnes qui viennent d’être sauvées de la noyade en mer. Ces personnes ne sont pas des migrants réguliers, arrivés avec un permis de séjour pour des études ou pour faire du tourisme, ce sont des gens qui ont enduré des voyages très longs, atroces, en subissant des tortures, des viols. Les femmes, presque toutes les femmes qui arrivent ici ont été violées durant les voyages dans le désert, ou en Libye, ou dans les centres-camps de concentration. Des enfants, des familles entières débarquent sur l’île. Jusqu’à ce matin, il y avait 52 enfants dans le centre. Environ 80 personnes ont été transférées (vers le continent), donc il en reste 600 aujourd’hui. C’est de la folie! Je n’arrête pas de le dire depuis les premiers jours de mon mandat de maire : je pense que, dans le bassin méditerranéen, Lampedusa est la seule communauté qui n’ait rien fait dont elle puisse avoir honte, qui ait fait son devoir jusqu’au bout. Elle le fait depuis quinze, vingt ans, envers des personnes qui risquent leur vie, envers les vivants, envers les morts. Nous prenons soin aussi des morts quand ils arrivent.

Les naufrages se multiplient aux abords de Lampedusa. Où se situent les responsabilités ?

La vérité a été révélée à tous, en premier lieu, par le pape François lorsqu’il est venu à Lampedusa, puis de manière dramatique par le naufrage du 3 octobre. Cette vérité, je suis indignée de devoir continuer à la dire : un holocauste moderne est en train de se dérouler en Méditerranée. Tous les pays européens sont responsables de cette situation. Nous devons immédiatement changer les politiques d’asile et d’immigration qui conduisent à ces drames. Je demande à mon pays de retirer la loi Bossi-Fini-Maroni (qui a durci les conditions d'accueil des migrants en Italie), d’inspiration sécuritaire. Cette loi ne fonctionne pas. Le centre de Lampedusa en est la démonstration. Notre pays fait des efforts pour sauver la vie des migrants en mer, mais ces efforts sont ensuite, à terre, honteusement, annulés par une manière d’accueillir, ou plutôt d’enfermer, qui ne garantit même pas un lit à ces personnes. Nous les faisons dormir par terre, nous les traitons comme des animaux, dans une logique d’urgence constante.

L’Italie vient de lancer une opération « militaire et humanitaire », baptisée Mare nostrum, consistant en un déploiement de bateaux, d’hélicoptères, d’avions et de drones pour sauver des vies en mer. Quel bilan en faites-vous ?

Le gouvernement Letta, juste après la vague d’émotion du naufrage, qui a suscité une émotion particulière, n’a rien trouvé de mieux que de préparer une réponse militaire à la question des réfugiés. La protection Mare nostrum a assurément renforcé la surveillance et sans doute sauvé des vies, mais ce n’est pas la réponse qu’il faut donner aux voyages de l’espoir, et ce n’est pas même une réponse utile pour prévenir les naufrages : c’est si vrai qu’avec les navires déjà en place, et l’opération Mare nostrum déjà lancée, pas moins de trois bateaux sont arrivés tout seuls à Lampedusa. Ils sont arrivés car ils ont eu de la chance. Mais si ses passagers s’étaient noyés, personne ne l’aurait su. Mare nostrum ne les a pas vus.

 

Dans le cimetière de Lampedusa, d'anciennes tombes de migrants refleuries à l'occasion du naufrage du 3 octobre. (CF) 
Dans le cimetière de Lampedusa, d'anciennes tombes de migrants refleuries à l'occasion du naufrage du 3 octobre. (CF)

Bruxelles, de son côté, a décidé de renforcer les moyens financiers de Frontex, l’agence européenne chargée de la surveillance des frontières. Cette réponse est-elle pertinente ?

Frontex n’a jamais apporté aucune réponse, ni aux voyages de l’espoir des réfugiés et des demandeurs d’asile, ni à la question des migrations dans la mer Méditerranée. Après les drames, je ne crois pas que ses objectifs aient été modifiés : le secours n’est toujours pas spécifié dans sa mission. Frontex continue d'observer la frontière de l'Europe, rien n’a changé.

Je considère insupportable, inacceptable, spécialement dans le temps de crise que nous traversons, le gâchis des ressources financières que l’Europe met à disposition. La réponse aux tragédies est toujours la même : « Nous vous donnons de l’argent. » Mais cet argent est toujours dépensé dans une logique d’exception, sans stratégie, sans structurer ni organiser un système d’accueil stable, humain et digne. Les personnes qui viennent ne peuvent pas retourner dans leur patrie. Ce sont des réfugiés, des demandeurs d’asile qui ne peuvent pas être renvoyés, ce sont des personnes que nous avons le devoir d’accueillir. Nous le savons, mais nous ne pensons à bâtir ni un nouveau système d’accueil, ni des politiques d’intégration qui permettent à ces personnes de constituer pour nous une richesse. Au contraire, nous construisons des centres énormes dans lesquels nous les enfermons. Celui de Mineo, à Catane, est une honte. Quatre mille personnes y sont enfermées en ce moment. Elles y restent un an, un an et demi, dans l’attente d’un permis de séjour. Ce sont des personnes enfermées dans un ghetto, dont nous annulons la personnalité parce que nous les gardons de longs mois sans qu’elles aient aucune activité, dans une attente privée de certitudes.

L’urgence d’Afrique du Nord en 2011 a été gérée en suivant la même logique : nous avons ouvert des camps de réfugiés improvisés, sans regarder à la dépense. En Italie, par exemple, nous avons loué des gîtes ruraux, des campings, des hôtels, à des prix très élevés, et puis le 21 mars 2012 nous avons fermé ces structures, nous avons jeté dans la rue 55 000 personnes, pour moitié tunisiennes, pour moitié originaires d’Afrique subsaharienne. Qu’attendons-nous qu’ils fassent ? Ils iront dans les grandes villes, dormir sous les ponts, vivre d’expédients, devenir du pain bénit pour la criminalité organisée : c’est nous qui construisons le problème.

Ce que les gouvernants doivent avoir le courage de dire aux électeurs, c’est qu’il ne sert à rien de dépenser tout cet argent pour Frontex pour surveiller nos frontières. Il faut leur expliquer que les personnes qui arrivent à Lampedusa, ces mères, ces enfants, viennent parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Ils préféreraient rester dans leur pays s’ils le pouvaient. Nous Siciliens avons été les premiers à être obligés d’émigrer. Nous avons pleuré de devoir abandonner nos maisons, nos terres, nos amis, nos parents, nos biens. Nous devons rappeler aux électeurs qu’aucun d’entre nous n’aurait le courage de monter à bord de ces bateaux, en laissant tout derrière soi, sans aucun bagage, avec juste en poche une photo de famille et un certificat de bonne santé pour espérer trouver du travail.

Nous devons comprendre les raisons de leurs départs. Chacun a son histoire. Sur l’île, nous sommes bien placés pour les entendre. Ils nous les racontent quand ils arrivent. Toutes ces histoires sont dignes d’être écoutées et prises en considération. Il est temps pour nous, Européens, de prendre conscience de cette vérité dramatique : ces voyages ne vont pas s’interrompre demain. Ces voyages ont des raisons graves, profondes, qui exigent un changement de cap important dans les politiques économiques et les politiques de coopération. Tant que nous n’aurons pas changé de modèle de développement, tant qu’une partie du monde restera pauvre, exploitée et déchirée par les guerres, ces personnes chercheront ailleurs une vie meilleure. Ces naufrages du développement, dont nous sommes en partie responsables, vont se poursuivre. Le fait de considérer ces personnes, ces morts comme des flux et des chiffres, est une manière de cacher la vérité. C’est une manière de refuser de reconnaître les raisons de leur voyage pour ne pas avoir à agir sur les vraies causes.

Quelle solution préconisez-vous pour empêcher les naufrages ?

La seule manière d’éviter les naufrages, les morts en mer et la traite des êtres humains est d’organiser des modalités de demande d’asile le plus en amont possible, compatibles avec les principes, les valeurs sur lesquelles se fondent les États démocratiques de l’Europe. Les États membres de l’UE reconnaissent tous la Déclaration universelle des droits de l’homme. Contraindre des hommes et des femmes à demander l’asile dans les conditions que nous connaissons actuellement est une façon de leur dénier l’asile, c’est une façon de limiter les flux. La seule manière d’éviter cette situation est de faire en sorte que les réfugiés puissent faire leur demande d’asile avant de monter à bord de ces bateaux dans les pays de transit avec lesquels l’Italie et différents pays ont passé des accords, y compris lorsqu’il s’agissait de dictatures.

Le risque n’est-il pas de faire confiance à des pays, comme la Libye, qui n’ont pas signé la convention de Genève ?

Voyez, ce n’est pas mon problème. Comment concrètement faire en sorte que l’exercice du droit d’asile soit effectif dans un pays tel que la Libye, c’est le problème de ceux qui, durant toutes ces années, ont passé des accords avec la Libye, même du temps de Kadhafi. Le problème serait résolu en faisant faire les demandes directement auprès des ambassades des États membres de l’UE situées dans les pays de transit : la Libye, l’Égypte et la Tunisie notamment.

Est-ce que les pêcheurs de l’île, dont beaucoup sont amenés à aider les migrants en péril, risquent encore d’être poursuivis pour cela ?

Les pêcheurs de Lampedusa mais également les pêcheurs siciliens en général ont dans leur ADN le devoir de secourir en mer. Ils le font comme ils l’ont toujours fait indépendamment des lois existantes. Le délit d’acte favorisant l’émigration clandestine a toutefois une forte incidence sur l’aide que les pêcheurs apportent. Si l’embarcation de migrants n’a pas encore coulé, et si elle est aidée par un pêcheur pour empêcher le naufrage, celui-ci peut être accusé d’avoir favorisé l’émigration clandestine. La marine (militaire) de Lampedusa ne le fait pas. La collaboration est très étroite entre la garde côtière et la marine de Lampedusa, et de nombreux sauvetages se font conjointement, et avec l’aide des pêcheurs. Lors du naufrage du 3 octobre, ces derniers ont amplement donné des preuves de leur abnégation : ils ont participé aux secours, ont abandonné la pêche pour contribuer à récupérer les corps en mer, et de très nombreux autres civils, y compris des plongeurs, ont aidé les garde-côtes, les pompiers, les hommes de l’État, à récupérer les corps bloqués dans la barque. Ces réactions ont été humaines. Ce serait bien que les lois établissent qu’un homme est un homme… qu’un homme à la mer est avant tout un naufragé indépendamment de son statut. L’abolition du délit d’émigration clandestine est une mesure fondamentale et prioritaire que nous devons prendre. Punir un homme, non pour ce qu’il fait mais pour ce qu’il est, est contraire à nos principes juridiques.

La mairie est l'un des bâtiments les plus anciens de l'île. 
La mairie est l'un des bâtiments les plus anciens de l'île.

J’espère qu’après ce que s’est passé à Lampedusa, chacun va retenir qu’un homme en mer qui arrive sur un de ces bateaux qui coulent est avant tout un naufragé, avant d’être un réfugié, un demandeur d’asile, un migrant économique ou un migrant irrégulier. C’est avant tout un naufragé et il doit être traité comme tel. Lorsque nous le portons en terre, nous devons continuer de le traiter comme tel. Au contraire, savez-vous ce qui se passe ? Certains des survivants du naufrage du 3 octobre sont encore sur l’île, retenus à l’intérieur du centre, car ils sont entendus comme témoins dans le procès (contre les passeurs). Ils sont donc placés à la disposition de l’autorité judiciaire. Ce n’est, selon moi, pas une raison pour les garder enfermés à Lampedusa, dans un centre qui actuellement ne garantit pas les conditions minimales de respect de la dignité humaine des personnes.

Vous avez demandé que le centre de Lampedusa reste un centre de premier accueil et que les personnes n’y restent pas plus de 96 heures. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Des personnes sont enfermées depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Pourquoi n’avez-vous pas été entendue ?

Lampedusa est un pont entre l’Afrique et la Sicile, une étape du voyage, une ancre de salut pour les migrants. Il y aurait beaucoup plus de morts si la route n’était pas interrompue par le radeau Lampedusa. La logique même voudrait que cette île ne dispose que d’un centre d’hébergement de premier secours, donc de court séjour. Le centre doit être un lieu de transit, parce qu’il faut héberger les autres, ceux qui arrivent. Sinon, si l’on continue à amasser ceux qui débarquent sans les faire partir, on atteint des chiffres de 100, 200, 300, 400, 500, 700 personnes enfermées : c’est la logique même qui le dit, il ne faut pas être un grand homme d’État pour le comprendre, il faut simplement avoir un peu de bon sens, respecter la logique, respecter surtout les recommandations du ministère de la santé qui a établi en Italie que les temps de séjour appropriés à l’intérieur d’un centre de ce type ne doivent pas dépasser 72 heures.

 

Une statue érigée en hommage aux migrants échoués aux abords de Lampedusa. 
Une statue érigée en hommage aux migrants échoués aux abords de Lampedusa.

Avez-vous encore confiance dans l’action de l’Union européenne ?

Je pense que l’UE sera tôt ou tard contrainte de changer. À un certain point de l’histoire, vient le moment d’effacer les hontes. Les lois sur l’apartheid, les lois raciales ont été supprimées. Chaque fois, le moment de changer les politiques inhumaines arrive. Il suffit de s’en rendre compte. Je crois qu’aujourd’hui l’opinion publique, pas uniquement européenne mais mondiale, s’est rendu compte que les politiques qui sont appliquées en Méditerranée, mais pas seulement là, car il y a d’autres Lampedusa dans le monde, sont des politiques inhumaines. Cela devrait suffire pour établir que le moment de changer est venu, d’y mettre fin. Le temps où l’on pouvait raconter aux gens que les débarquements à Lampedusa sont une invasion, qu’ils constituent un tsunami humain, qu’ils détruiront  notre forteresse Europe, qu’ils mettront en danger notre sécurité économique, le temps où l’on pouvait raconter ces histoires à dormir debout, eh bien, aujourd’hui, c'est fini, on ne peut plus les raconter, ces mensonges, parce que désormais, tous sont pleinement conscients, grâce, je dois le dire, avant tout, au pape François, que les chiffres de migrants qui arrivent d’Afrique sont véritablement dérisoires par rapport aux chiffres de ceux qui entrent illégalement à travers d’autres frontières de notre Europe. Ce n’est vraiment qu’un grain de poussière.

Il ne s’agit pas de migrants en règle. Lampedusa depuis quinze, vingt ans sauve la vie et accueille des réfugiés et des demandeurs d’asile, des gens qui ont fui la guerre, les dictatures, des pays marqués par des urgences environnementales où, en raison du manque de ressources naturelles, il n’est pas possible de survivre. Des gens qui fuient la faim. Enfin, les raisons de ces voyages sont des raisons pour lesquelles les normes que nous nous sommes données prévoient une forme quelconque de protection humanitaire. Si nous les prévoyons, nous devons les donner, sinon, nous devons dire que nous ne sommes pas un pays qui respecte les droits humains. Il n’y a pas de troisième voie. Je pense que c’est le pape François qui a rendu visible ce qui était invisible à la plupart d’entre nous. Auparavant, il était facile d’utiliser cette question des débarquements et de Lampedusa, l’image de Lampedusa transmise par les journaux télévisés, avec des flots de chiffres : 300 migrants ont débarqué dans la nuit, 400. Il était facile, avant le pape François, d’utiliser cette question à des fins de propagande politique pour alimenter les peurs, le racisme, parce que cette tension pour les débarquements existe, parce qu’il s’agit d’un phénomène visible, dont on peut témoigner, que l’on peut montrer. Le hasard a voulu qu’à quelques mètres de Lampedusa se produise le naufrage du 3 octobre. Il ne s’agit pas du plus grand naufrage de la Méditerranée. C’est simplement le plus proche de Lampedusa, si proche qu’il a permis à la mer de nous rendre un grand nombre de corps. Être parvenu à aligner ces cercueils et à les montrer a supprimé tout alibi.

L’Europe ne peut plus se permettre de faire payer à ces gens un prix aussi élevé, pour protéger sa forteresse, qui au contraire implose pour d’autres raisons, liées à un développement malade, liées au pouvoir de la finance, qui ont pris le pas sur le pouvoir politique. Les raisons de la crise ne sont certainement pas imputables aux Noirs qui fuient l’Érythrée, la Somalie. C’est pourquoi je pense qu’aujourd’hui une nouvelle page de l’histoire commence, qui nous conduira nécessairement à changer ces politiques.

 

Des carcasses de bateaux en provenance de Tunisie ou de Libye. 
Des carcasses de bateaux en provenance de Tunisie ou de Libye.

Qu’attendez-vous de 2014, année des élections européennes ?

Mes vœux sont naturellement nombreux, comme pour chacun d’entre nous ; il est évident que depuis Lampedusa, du point de vue de Lampedusa, l’espoir le plus grand, c’est que la mer ne nous porte plus de cadavres, que ces personnes puissent faire leur demande d’asile avant de monter à bord de ces bateaux, au moins dans les pays de transit, et qu’elles puissent arriver directement dans les pays européens qui décident de les accueillir en se fondant également sur des accords que les États devraient passer. Mes pensées vont surtout aux enfants, aux enfants dont les parents s’embarquent sur ces bateaux car ils n’ont pas d’autre choix pour avoir une vie. Aux enfants qui n’ont assurément aucune possibilité de choisir, ce sont leurs parents qui les portent dans leurs bras jusqu’ici. Le vœu le plus grand sans doute est que ces enfants ne finissent pas noyés sans même avoir pu choisir leur destinée. Cela aura une incidence sur mon île, car les politiques inhumaines à l’égard de ces personnes et de ces migrants sont aussi des politiques injustes pour les communautés qui vivent dans les lieux de frontière. Le destin des frontières est injuste, pour nous également. Donc, c’est un vœu unique que je formule, qui pourrait sauver la vie des migrants et changer l’avenir de Lampedusa, et de toutes les Lampedusa du monde.

 

L'interview a été réalisée le 17 décembre à la mairie de Lampedusa. Merci à Paola Pizzicori (à Lampedusa) et à Frédérique Borde (à Paris) pour la traduction. Merci aussi à l'équipe d'Arte présente sur place au même moment que moi pour les lumières, les conditions du tournage ayant été quelque peu chaotiques.

 

 

Lire aussi

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 17:01

 

 

Kino Action - 19.12 - "6h31"

  Agir pour la Paix  

 

Ces vidéos furent réalisées dans le cadre de la mobilisation contre le sommet Européen du 19 décembre à Bruxelles et plus particulièrement dans le cadre de la campagne "Non à l'Europe militaire - Ctrl-Alt-Eu" de Vredesactie et d'Agir pour la Paix. A cette occasion, Agir pour la Paix a invité les volontaires à participer à un Kino Action. Le concept du Kino consiste à rassembler plusieurs vidéastes néophytes, débutants ou expérimentés pour réaliser différentes vidéos dans un temps très limité. Au terme de ces 24h ou 36h, les films font l'objet d'une projection publique. Ce Kino fut donc cette fois orienté sur des actions préparées par d'autres volontaires de Vredesactie et d'Agir pour la Paix dans le cadre de la campagne Ctrl-Alt-Eu, mais aussi sur la mobilisation D19-20 organisée par des syndicats, des associations et des citoyenNEs. Merci de diffuser ces vidéos autour de vous, elles sont faites pour ça !

 

Kino Action - 19.12 - "6h31"

 

Publiée le 21 déc. 2013

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http://agirpourlapaix.wordpress.com/videos/videos/

 

 

 

 

 

 

 

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 16:21

 

 

Source : decinestaresistance.weebly.com

 

 

Appel à un
RENDONS-NOUS festif 
le 30 décembre (et les jours qui suivent)
pour réveillonner ensemble sur la Butte du Biezin, à Décines !
 L'hiver, c'est le moment d'hiberner bien au chaud, ou de partir en voyage vers le sud... Ça fait quelques temps que sur la Butte, dans ce paysage de brume gelée, il y a très peu de personnes. L'absence d'êtres humains ne fait que renforcer la magie de la forêt, mais voilà: les cabanes sont toujours menacées d'expulsion...
 
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Nous lançons donc cet appel à
  RENDONS-NOUS festif le 30 décembre
 (et les jours qui suivent)
pour réveillonner ensemble sur la Butte du Biezin, à Décines!

Sont évidemment invités les instruments de musique, les animaux, l'eau, le rire, le bois de chauffage, les bulles, les ballons, la jongle......

 


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LE 30 DECEMBRE 2013,  
 
 c'est le jour qu'a choisit le juge pour ordonner l'expulsion des filles et fils de Butte et la destruction des cabanes.

C'est donc ce jour là que nous choisissons pour nous
retrouver autour du feu et discuter de la lutte pour la vie, de l'OLLAND, des actions à venir, de zones à défendre...
 
...Allons imaginer les futures possibles des enfants de la Butte, et partager tous ensemble un moment de festoyade chaleureux!

 



 

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On s'était donné rendez-vous le 26 Novembre 2013..

 
Ce jour là avait lieu au TGI le procès des personnes ayant participé à des actions d'occupation de chantier en avril et octobre 2013. Nous avons cette fois-ci pu emplir joyeusement la salle de l'audience, qui a durée plus de cinq heures! Pour l'occasion des lutins ont heureusement préparés une bonne soupe qui nous aura bien réchauffée!
  L'avocat Me Étienne Tête a encore une fois assuré une très belle défense en opposant les points frauduleux du projet et zones grises de la loi à un réquisitoire qui aurait bien aimé voir l'affaire classée comme simple délinquance.
 
Les peines encourues par les prévenus sont des amendes de quelques centaines d’euros et des TIG.

 
Le rendu du procès aura lieu le MERCREDI 5 FEVRIER 2014

 

  « Jusqu’où considère-t-on un tel projet privé d’utilité publique ? Le seul intérêt du stade, c’est la grosse plus-value immobilière qu’il va offrir à quelques acteurs qui ont monté ensemble le projet… »

A noter que les procès sont complémentaires de leur action puisqu'ils permettent de relancer l'affaire d'un point de vue
juridique et d'en souligner publiquement les zones d'ombres.
 
 
A lire, l'article de Barnabé
sur le procès

 
 
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No passaran!

 Les deux actions d'occupation de chantier (avril et octobre 2013) par les ZADistes seront jugées en même temps:  RDV le 26 novembre 2013 à 14h au TGI

plus de photos

Une nouvelle vidéo tournée sur la ZAD de décines...

 

 

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Manifestation d'agriculteurs "tous moutons tous pucés" le jeudi 24 octobre 2013 à Lyon
 
 RDV place Bellecour, départ de la manif à 16h.
Soutien aux agriculteurs péri-urbains absorbés progressivement par l'expension démesurée et continue des villes, devenues mégalopoles.
A Lyon, le projet OL Land ne passera pas!

Occupation de chantier à Chassieu

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Mardi 15 octobre 2013, des fils et filles de butte - âgées de 15 à 60 ans!! - ont été arrêtés pour avoir bloqué le chantier public d'accès au grand stade sur la commune de Chassieu.
Hormis la mineure de l'histoire, les autres ont passé 48 heures en garde-à-vue et ont été présenté immédiatement devant le juge des libertés. Ils passent en procès le 26 novembre 2013 en même temps que les protagonistes du premier blocage, en mai dernier. Ils sont pour l'instant interdits de visite à Chassieu et à Décines...
Le chantier pour les accès au futur stade OL Land avance à grande vitesse, lundi dernier, deux chênes centenaires ont été abbattus... Si on veut faire quelquechose, c'est maintenant!!


Récit du procès

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Ce vendredi 11 octobre 2013, ceux qui ont eu la chance de ne pas être refoulés à l'entrée du tribunal - les policiers n'y sont pas allés de main morte, c'est même plus du délit de sale gueule à ce stade là - ont pu assister à une superbe plaidoirie de Maître Tête. 
Durant l'audience, il balaie les arguments trop légers de la partie adverse. Tout est remis en question jusqu'à la légitimité de la mairie de Décines dans cette affaire! Elle outrepasse la légalité et se fait reprendre devant la justice, ça fait plaisir quand même!

Etienne Tête parle aussi de nomadisme moderne et de gens du voyage, de vie sans argent et d'action politique, il titille la loi de la propriété et le droit d'usage, il interroge sur la définition du foyer et du domicile - aussi petit et "ridicule" soit-il -, bref, il prend le temps de faire les choses bien! Merci à lui!
Le juge conclut par un "bon, il n'y a donc pas d'urgence. Tout le monde est d'accord."... Délibéré le 28 octobre. Affaire à suivre...


Depuis le 3 septembre, la sécurité n'a pas quitté la Butte. Elle passe 2 fois par jour pour signaler à la police si des gens arrivent, si des structures sont montées... La police nationale monte le lundi matin pour inspecter!

Le stade OL Land: 11 grues et 120 000 m3 de béton prévus... soit l'équivalent de 1 mètre de haut sur 12 ha!!!
lire l'article avancement des travaux

Les enfants de butte assigné pour expulsion - RDV lundi 7 octobre - 12h devant le TGI de Lyon

La ZAD de Décines ta Résistance est de nouveau assignée pour expulsion, le lundi 7 octobre 2013 au TGI de Lyon. 
La commune de Décines met la pression sur l'affaire!
Et comme les fil(le)s de butte ne ratent jamais une occasion de faire la fête, rendez vous à 12h (audience à 13h30) pour un pique-nique convivial et festif devant le tribunal... Instruments, nourriture, bonne humeur et banderoles, amenez tout ce que vous avez à partager ! 

Toute les parcelles encore occupées sont concernées par ce référé, 
la mairie de Décines veut nous expulser... et très vite!


Face à Vinci, OL Land et le Grand Lyon, on a besoin de toi... de lui... et de l'autre aussi!
Les élections municipales à venir mettent les politiques sous pression. Ils veulent faire vite et sans que ça se voit... Ne leur donnons pas ce plaisir!

Soyons visibles, heureux et ensemble!
ZAD partout, partoutZADe!

C'était le 23 septembre 2013 à Décines... voir le clip

MANIF ANTI (second) GRAND STADE DE LYON (en plein champs).
Ils étaient 300 selon le journal le Progrès, 300 lyonnais qui ne dormaient pas sous les berceuses financières des dirigeants de Grand Lyon, 300, qui sédentaires militants de la première heure, nomades des zones à défendre, qui responsables politiques dans l'opposition locale, qui représentants en région d'Europe Ecologie Les Verts, qui dans un drapeau du Front de Gauche... Ils étaient 300 peut être, mais 300 lyonnais qui ne dorment pas quand le Grand Lyon et le groupe financier Olympique Lyonnais voudraient les savoir dans un sommeil profond. Quand Lyon s'éveille.

Rapides actus de fin septembre:
- Tous les accès sont libres d'accès, à pied... On a juste plus de parking! 
- Des vigiles veillent sur nous matin et soir, ils sont gentils...
- L'huissière est passé, nous sommes assignés en référé d'expulsion le 7 octobre au TGI de Lyon!(La procédure concerne toutes les parcelles encore occupées depuis le premier ras de marrée des forces du désordre le 3 septembre dernier!)

Les ZADistes de la place de l'église expulsés, la prairie de la butte labourée et la forêt de Merlin occupée...

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Au 8ème jour de l'occupation de la place Henri Barbusse par une dizaine de Zadistes expulsés de la butte le 3 septembre dernier; les forces de police sont intervenues le 11 septembre en fin de matinée, avec les services municipaux pour interpeller tous les militants présents et les conduire au commissariat de Meyzieu.
Les 6 frères et sœurs ont été entendu sur un petit sabotage de pelle mécanique et un graf inscrit il y a 2 jours sur le mur de l'ex mairie devenue CCAS qui disait:"Honte à l'Etat PS qui détruit nos maisons". Tout le monde a été relâché après 4 h d'auditions. Pendant ce temps les services municipaux faisaient disparaitre le campement de fortune.

 Face à ce nouveau coup dur, les Zadistes sont appelés à venir reconstruire et replanter, vivre et s'amuser dans la forêt de Merlin! Gardarem la Butte !!! No Pasaran !!!

Une grande partie de la ZAD a été expulsée le 3 septembre 2013 et l'histoire continue... NO PASARAN !
Presqu'un an après le cuisant échec de l'opération CESAR à Nddl, le ministre de l'intérieur vient de s'offrir une discrète et méchante revanche. Avec l'étroite collaboration des élus locaux PS, du maire de Lyon Gérard Collomb, celui de Décines Jérôme Sturia, en lançant une opération coup de poing sur la ZAD de Décines...

Voici en quelques lignes, 
les nouvelles de Décines ta Résistance :
 

La fabuleuse histoire 
de la foret de Merlin

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Barricade au pied de la butte, protégeant Roms et ZAdiste...
Mardi 3 septembre au matin, une horde d’une centaine de policiers, CRS, GIPN et autre force du désordre suréquipées a pris d’assaut la butte de Décines ta Résistance. Encerclant, en un instant les occupants présents.

Expulsion d’abord des familles de Roms qui avaient trouvés refuge depuis quelques jours au pied de la butte, provoquant des mouvements de protestations fascistes citoyens et précipitant l’expulsion de la ZAD.

Expulsion presqu’aussi expéditive de la vingtaine de ZADistes, rapidement encerclés de toutes parts et regroupés sur la place du VillAge Libre. Le ménage à grands coups de bulldozer peut commencer !!

Tous sont comptés, identifiés, parqués, contrôlés… Tous ? Tous, sauf un !!

Pendant ce temps, non loin de là, dans les bois bordant la prairie, Mr Merlin, sur son arbre perché, de provisions équipé, fait valoir nos droits.

« Ces bois ne sont point expulsables, Messieurs De Lapolice, ils sont chez moi… »

Ces derniers, bien emmerdés, durent se rendre à l’évidence et des bois (non concernés par la procédure) s’écarter !

Mme Lhuissier, de ces faits avertis, vint elle aussi rendre visite à notre magicien perché et ne put que constater la légitimité de la cabane (baptisée Partout ZADière) et des bois protégés par la loi de la propriété…

C’est ainsi que Merlin changeât le destin des filles et fils de butte. Malgré l’attaque gouvernementale destructive, la butte est toujours officiellement occupée !! Plusieurs cabanes construites dans les bois ont survécu et nous y sommes chez nous... La vie continue de plus belle sur la ZAD des bois enchantés !

Sur la place de l’église de Décines-ville, les ZADistes expulsés campent dans des conditions rudimentaires. Ils sont une dizaine, sur la place H.Barbusse à garder le cap de l’occupation de l’espace public.

"Ils ont détruit nos maisons, écrasé nos potagers et rasé notre ZAD tant aimé..."

Le maire, en réponse, a fait couper l’eau de la fontaine, fermer les WC publics et cadenassé l’espace jeune municipal… Merci à lui pour son humanisme !!!

Sur la butte, presque tout a été détruit et évacué. Plus d’outils, plus de matériaux et un sol poussiéreux qui attend d’être labouré pour empêcher la réoccupation. Dans les décombres, un attrape-rêve et quelques planches, guère plus. Face à ce paysage dévasté, notre ami Merlin nous compte quelques désobéissances civiles appliquées qui font chaud au cœur. Imaginez par exemple ces cantonniers qui ont refusé de participer à la destruction inconsidérée des potagers… Bien d’autres histoires il y a, mais les citer ici semble déplacé.

Tout se réorganise donc : l’approvisionnement en eau, les parties de cache-cache avec les vigils (les principaux accès sont surveillés), la construction d’abris...

Au final, de la place de l’église au sommet du Mont Biezin, la ZAD est maintenant partout… et ça ne fait que (re)commencer !
Découvre ta nature!
Squate ta ville! 


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Depuis l'arrivée de nos camarades de Notre-Dame-des-Landes à Décines,
  les filles et fils de butte vous attendent pour dynamiser le lieu!

Musique, construction, ateliers sont déjà lancés...
Venez nous rejoindre au plus vite, avec vos possibles!

A toute de suite!


Cliquez ici pour lire l'article de Pétof:
 SOS ! ZAD de Décines, SOS ! Se battre à donf pour éviter la mort de Décines
 

 
 Le financement du stade est Bouclé depuis le Samedi 27 Juillet 2013. D'après le forum de L'olympique Lyonnais, les travaux commenceront à partir de Mercredi 31 Juillet 2013.

Appel à une mobilisation international à la ZAD de Décine.

 Des centaines de places sont dispo pour lutter tous ensemble !


 LET'S GO CAMARADE !
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Lyon est la deuxième ville de France. Alors? On est combien à être conscients qu'il faut arrêter la bétonisation. Maintenant.
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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 16:04

 

 Transmis par le "collectifnddl.nimes"

 

 

[nddl-mouvement] Flashball, peur et mutilation
 

salut
paru dans libé ce texte de personnes blessées par la police utilisant les flashballs, notamment au rectorat de nantes en 2007, références aussi aux grenades utilisées à NNDL.
bonne lecture.
 
________________________________________
 
23 décembre 2013
 
 
   Flashball, peur et mutilation
 
TRIBUNE.
 
*PAR CLÉMENT ALEXANDRE, FLORENT CASTINEIRA, JOAN CELSIS, JOHN DAVID, PIERRE DOUILLARD, JOACHIM GATTI ET SALIM BLESSÉS ET MUTILÉS PAR LA POLICE FRANÇAISE*
 
Nous avons en commun le fait d’avoir été blessés et mutilés par la police française après avoir reçu un tir de flashball en pleine tête.
Etre touché par une de ces armes, c’est s’effondrer, être évacué, hospitalisé et subir par la suite un nombre considérable d’interventions chirurgicales lourdes qui s’étendent sur plusieurs mois. Les lésions sont nombreuses et irréversibles : œil crevé, décollement de la rétine, enfoncement du plancher orbital, multiples fractures, dents cassées, joue arrachée, etc. Pour plusieurs d’entre nous, l’implant d’une prothèse a été nécessaire. Sans parler des migraines, des cauchemars et de la peur chevillée au corps. A Marseille, un homme, Mostefa Ziani, est mort d’un arrêt cardiaque après avoir été touché en plein thorax. Le flashball peut donc tuer à bout portant et il produit des dommages qui ne sont en rien des accidents. Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, équiper la police avec ces armes, c’est lui reconnaître le droit de mutiler. Ce qu’elle a bien compris.
 
S’il n’existe aucune réparation possible, il est difficile de laisser le terrain libre à la violence policière. Plusieurs d’entre nous ont porté plainte contre l’auteur du tir. Sans succès. A Nantes, le policier qui a tiré sur Pierre Douillard en 2007 et dont l’identité est clairement établie bénéficie d’une relaxe : sa responsabilité ne peut être engagée puisqu’il a obéi à un ordre. A Toulouse par contre, pour Joan Celsis, blessé en 2009, le juge ordonne un non-lieu au motif cette fois que l’identité du tireur n’est pas établie. A Montreuil, pour Joachim Gatti, le procureur bloque le dossier depuis maintenant deux ans. Sans surprise, la justice couvre la police. Il y a belle lurette en effet que l’action de la police s’est affranchie du droit. Pour le flashball, les distances de sécurité et les zones autorisées ne sont jamais respectées, pas plus que le tir ne correspond à un état de légitime défense comme le prescrit pourtant la réglementation officielle.

Face aux limites du pénal, nous nous sommes lancés dans une nouvelle procédure. Clément Alexandre, le collectif Face aux armes de la police et leur avocat, Etienne Noel, ont déposé en octobre 2012 une requête au Tribunal administratif qui consiste à attaquer directement la responsabilité du préfet de police et plus seulement le policier qui tire en pleine tête, même si celui-ci mérite tout notre mépris. Pour la première fois, l’Etat a été condamné mercredi, le 18 décembre, à verser une indemnité et sa responsabilité est reconnue, tout comme le lien entre la blessure et le flash-ball. D’autres jugements sont attendus.
Nous pensons que sur le terrain juridique, il est capital de multiplier ce type de riposte.

Toutes ces blessures rendent lisible la façon dont la police maintient l’ordre. Chaque fois derrière nos noms propres, il y a des complicités et des amitiés - souvent des luttes. A Nantes, des lycéens et des étudiants occupent un rectorat. A Toulouse, des dizaines d’étudiants sortent d’un Monoprix sans payer pour protester contre la précarité étudiante. A Montreuil, des habitants se rassemblent contre l’expulsion d’un squat. Et des lycéens bloquent leur établissement pour protester contre une énième réforme des retraites. A Notre-Dame-des-Landes, des milliers de personnes résistent à un projet d’aéroport : parmi les centaines de blessés, certains se retrouvent avec des bouts de métal sous la peau. A Strasbourg, des métallos manifestent contre ArcelorMittal. A Montpellier, c’est un groupe de supporteurs qui est visé. Dans les quartiers populaires, le flashball fait partie de la vie quotidienne et intervient systématiquement quand les habitants se révoltent contre la violence de la police. C’est le cas à Trappes pour Salim <http://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com/>, qui cet été, a eu le malheur de se trouver à proximité du commissariat où des habitants protestent contre une arrestation musclée. Mais aussi à Montbéliard, Villemomble, etc.

Ce que la langue policière appelle littéralement /«neutraliser une menace»/ désigne de toute évidence la nature réelle du flashball :
écraser et faire taire ce qui échappe au pouvoir. C’est là le travail normal de la police. Mais ce qui est nouveau, c’est la méthode utilisée.
Le flashball est le nom d’un nouveau dispositif politique qui repose sur la peur et la mutilation - en un mot la terreur. Il s’agit cette fois de frapper les corps mais aussi les cœurs et les esprits en nous marquant dans notre chair et dans celles de nos amis. Présenté comme défensif, le flashball est clairement une arme offensive qui donne à nouveau à la police le pouvoir de tirer sur la foule. Le déploiement de la violence policière, en l’état actuel du rapport de force, ne doit pas entraîner la mort. Mais la police doit être assurée de rester la plus forte pour que l’ordre soit maintenu.

Cette militarisation des opérations de police exprime la vérité d’une époque : le développement de ces armes depuis maintenant dix ans s’explique par le fait qu’elles ont manqué dans certaines émeutes. Qu’en Tunisie, une foule déterminée puisse faire tomber un gouvernement dont la longévité semblait assurée indique assez l’angoisse qui habite le pouvoir à tout moment. Le terrain d’intervention véritable du flashball, c’est la révolte.

En maintes occasions, la police se présente comme un obstacle - à nos mouvements, à nos désirs et à nos luttes. La question de savoir comment le défaire mériterait d’être prise au sérieux. Si les blessures se produisent toujours dans des moments de tension, se défendre et se protéger devient une question pratique dont la nécessité a pu être éprouvée en Grèce, comme à Notre-Dame-des-Landes où des boucliers sont apparus ; de la place Tahrir à la place Taksim, où des milliers de manifestants venaient casqués. Quand Michèle Alliot-Marie propose d’exporter le savoir-faire de la police française en Tunisie, nous pensons plutôt à importer la puissance des révolutions arabes.

C’est parce que nous demeurons attachés à nos luttes et à nos amitiés que nous ne nous laisserons pas terroriser par le flashball. Là où nous sommes attaqués, il y a à riposter collectivement pour être capable de penser et de contrer les pratiques policières. Et ça, on ne le fait pas dans l’enceinte d’un tribunal, mais on l’élabore avec tous ceux qui les subissent. Ici, comme ailleurs, ce qui relève du possible dépend d’un rapport de force. Nous lançons un appel à toutes les personnes blessées avec la certitude que nous avons plus à partager que nos blessures.

Pour Salim, ce sont ses proches qui signent la tribune. Contact :
http://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com

 

 


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25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 21:36

 

coeur

 

Joyeux Noël à tous

 

Cette année fût riche de mobilisations;

les manipulations de masse de plus en plus révélées

par les lanceurs d'alerte;

l'édifice de l'oligarchie se fissure

et les consciences s'éveillent.

Gageons que cette fin d'année

et la nouvelle qui se prépare

nous dirige vers un meilleur avenir

dont nous serons les décideurs...


Ne lâchons rien!

 


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23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 22:44

 

Source : indicescibles.blogspot.fr

 

dimanche 22 décembre 2013

VISITE SUSPECTE DE LA RÉPRESSION DES FRAUDES DANS LES LOCAUX DE KOKOPELLI

 

 

 

Visite suspecte de la Répression des Fraudes dans les locaux de Kokopelli

Le mardi 10 décembre dernier, nous avons eu l'honneur d'accueillir, dans nos nouveaux locaux du Mas d'Azil en Ariège, deux fonctionnaires de la Répression des Fraudes : Monsieur Doresse et Madame Guérin, dans les rôles, authentiques, de Dupont et Dupond. Ils s'étaient déplacés de Lille et Montpellier, respectivement, et faisaient prétendument une « enquête nationale sur la tomate ». Nous les avons eus entre les pattes pendant pratiquement 10 heures et il faut dire qu'ils se sont illustrés par une ignorance crasse du dossier des semences : ils ne savaient pas ce que signifiait « semences standard », nous ont demandé benoîtement où il était possible de se procurer le Catalogue Officiel français, s'interrogeaient sur les mobiles de l'Etat français pour nous harceler judiciairement, prétendaient vouloir assouplir la législation à notre bénéfice, etc.
De plus, bien au delà des enjeux de la tomate, ils voulaient TOUT savoir sur TOUT : chiffre d'affaires de Kokopelli, produit des adhésions, relations de l'association avec le Réseau Semences Paysannes, etc. etc.


Hallucinant. Les Renseignements Généraux étaient passés quelques semaines plus tôt et ils ne s'étaient pas montrés aussi indiscrets. Quant à la tomate, elle s'est retrouvée relayée au rang de vulgaire prétexte à leur démarche inquisitoriale. Tout cela pour nous faire signer, en toute fin de journée, un torchon sans aucune portée, dans lequel nous avons dû corriger d'innombrables fautes d'orthographe.
Mais quel projet fumeux mijotent encore nos bons fonctionnaires publics ? Vont-ils encore une fois nous harceler, pour les beaux yeux du GNIS ?
Et si la tomate représente un quelconque intérêt à leurs yeux, pourquoi ne s'intéressent-ils pas aux myriades de fausses tomates anciennes qui inondent les étals de marchés et supermarchés de France et de Navarre, en toute tromperie pour les consommateurs ?


En voilà, un dossier intéressant... C'est, à notre avis, là qu'il faut porter l'attention et cette petite visite impromptue de la Répression des Fraudes a stimulé notre envie de lancer une campagne sur le sujet, à laquelle nous allons avoir le plaisir de vous inviter à participer. Suite, donc, au prochain numéro, pour les réjouissances de l'été...

Un article de kokopelli.semences.com, relayé par SOS-planete Scandale en Ariège : 450 euro d'amende pour la vente de tomates anciennes non cataloguées

Note de Jacques : on croit rêver ! le 21ème siècle se caractérise par une nouvelle chasse aux sorcières ! Les semences ! Qui aurait cru qu'un jour ces petites graines (gracieusement données par la nature elle-même), puissent être l'objet de tant de convoitises, au point que le seul fait de les vendre devienne un délit ou même un crime ? Vivement que ce monde-là s'écroule...

Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. Étienne de La Boétie

 

 

Source : indicescibles.blogspot.fr

 

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23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 22:29

 

Source : franceinfo.fr

 

ND-des-Landes : Appel à la mobilisation
le Samedi 21 Décembre 2013 à 18:02 mis à jour le Dimanche 22 décembre à 16:22
Par Baptiste Schweitzer, Cécile Mimaut

L'opposition à la construction de Notre-Dame-des-Landes se poursuit © Maxppp


La préfecture de Loire-Atlantique a publié samedi les quatre arrêtés sur l'eau et sur la biodiversité, sur le site de Notre-Dame-des-Landes.  Les premières actions de transferts d'espèces vivantes et de défrichage seront menées dès le premier trimestre 2014. Depuis près d'un an, la reprise des travaux de l'aéroport était suspendue à la publication de ces arrêtés. Pour les opposants, la lutte administrative commence.

Ce sont quatre arrêtés, indispensables pour pouvoir débuter les travaux de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Lances au nord de Nantes, qui ont été publiés ce samedi. Deux concernent la loi sur l'eau et deux autres la biodiversité. Ils sont consultables sur le site internet de la préfecture de Loire-Atlantique.

Cette publication n'est pas une surprise; En début de semaine, le préfet Christain de Lavernée avait expliqué que ces arrêtés allaient être signés "très prochainement". Selon lui, les recours en "référé suspension", que des associations d'opposants veulent déposer dès la publication des arrêtés, "suspendront l'autorisation" des travaux.

"Une mascarade" pour les opposants

Car avant même la signature de ces arrêtés, les associations opposées à cet aéroport ont expliqué qu'elles allaient continuer leur combat. Dans un communiqué, les opposants anti-capitalistes, ont qualifié de "mascarade" les mesures de compensations environnementales.

"Pour nous toutes et tous, les mesures de compensation, c'est le projet d'aéroport qui avance ! Il faut donc empêcher ces mesures de se réaliser : mares, transferts d'arbres et d'espèces, ainsi que l'élargissement des routes et la construction du barreau routier", précise le communiqué. 

"Depuis le début nous disons que c'est une aberration" (Françoise Verchère)

Co-présidente du collectif des élus opposés au projet d'aéroport et conseillère générale de Loire-Atlantique, Françoise Verchère se félicite de la publication de ces arrêtés car la bataille juridique va pouvoir maintenant commencer.  "Depuis le début nous disons que c'est une aberration d'aller construire un aéroport sur ce site là mais nous ne pouvions pas le contester devant la justice puisque qu'il n'y avait pas encore l'acte administratif de l'arrêté", explique-t-elle sur France Info. "Donc nous sommes plutôt satisfaits d'aller pouvoir expliquer maintenant  devant la justice et devant l'opinion publique que c'est gravissime d'accepter l'implantation d'un aéroport sur cette zone là. De mon point de vie, cela signe quasiment la fin de la loi sur l'eau en France", poursuit-elle.

Françoise Verchère, co-présidente du collectif des élus opposés au projet d'aéroport et conseillère générale de Loire-Atlantique  
Elle répond à Garance Pardigon

 

 

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Appel à manifester le 22 février

Une nouvelle manifestation est prévue à Nantes le 22 février prochain. Par ailleurs, 200 personnes campent toujours sur le site et retardent le début des travaux qui était prévu à l'automne dernier. Le chantier a pris au moins une année de retard et la date de 2017 pour l'inauguration ne semble plus tenable. 

Le maire DVG de Carhaix (Finistère) et leader des Bonnets rouges Christian Troadec a appelé dimanche à la "mobilisation générale" et à manifester le 22 février à Nantes contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, un projet "démesuré" et "inutile".

Il invite "les marins, les paysans, les ouvriers de l'agroalimentaire durement frappés par les licenciements, les petits entrepreneurs, commerçants, artisans, l'ensemble des citoyens qui refusent cette fracture territoriale à se mobiliser dès maintenant et à prendre part à ce qui aura toutes les chances d'être l'une des plus grandes manifestations de l'histoire de la Bretagne".

Une iniative en son nom et qui n'engage pas les "Bonnets rouges" a-t-il précisé. 

A LIRE AUSSI ►►►Un an après, le site de Notre-Dame-des-Landes toujours occupé 

 

 

 

Par Baptiste Schweitzer, Cécile Mimaut

 

Source : franceinfo.fr


 

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