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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 16:24

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Airbnb, Drivy... Que dois-je déclarer aux impôts ? Suis-je taxé ?

 

 

 

 

Deux textes votés ce lundi à l'Assemblée nationale vont quelque peu modifier le quotidien des aficionados des plateformes d'économie collaborative. Voici ce qui va changer pour les utilisateurs d'Airbnb, Drivy, Ouicar…

 

L'Assemblée nationale a tranché. Après plusieurs et un intense exercice de persuasion de la part des plateformes collaboratives pour que la loi épargne leurs clients, les députés ont adopté définitivement ce lundi 5 décembre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017. Ce dernier comprend un volet sur la taxation de l'économie collaborative qui prévoit de transformer, ou non, les gros utilisateurs en autoentrepreneurs…

 

En parallèle, le même jour, les parlementaires se sont penchés sur la déclarations au fisc des revenus issus de Airbnb et compagnie et ce, dans le cadre de l'examen d'un autre texte, celui du budget rectificatif de 2016. Que retenir de ces différents votes ? On fait le point.

 

- Gagner plus de 23.000 euros par an lorsqu'on loue son logement meublé, via des plateformes comme Airbnb ;

- Gagner plus de 7.720 euros par an lorsqu'on loue un bien comme sa voiture, via des plateformes du type Drivy ou Ouicar.

Au-delà de ces seuils, les particuliers deviendront donc des travailleurs indépendants, devant s'acquitter de cotisations sociales déduites de ces revenus.

 ► Une déclaration automatique au fisc en 2019

Les députés se sont inspirés sur ce point d'une  et qui n'avait pas survécu à l'ensemble du processus législatif. Ce lundi, ils semblent s'être entendus. A partir de 2019, les plateformes collaboratives citées ci-dessus devront en effet transmettre automatiquement aux finances publiques les gains engendrés par les particuliers chez eux. De la même manière qu'un employeur transmet aujourd'hui les revenus de son salarié aux impôts. De la même manière également, déclarer ne voudra pas forcément dire payer : tout dépendra du montant déclaré et du caractère professionnel ou non-professionnel de la location.

, le secrétaire d'Etat au budget Christian Eckert a toutefois émis des réserves quant à la mise en place immédiate d'une telle déclaration automatique, arguant qu'il était difficile de "cerner ce qui est imposable et ce qui ne l'est pas", dans la diversité des offres proposée par l'économie collaborative :

"Nous avons beaucoup travaillé (...) et nous avons rencontré à chaque fois des situations assez difficiles à trancher. Nous avons établi clairement ce qu’était le partage de frais, mais quelle règle adopter s’agissant d’une personne qui propose un repas à la maison, partagé ou non, à la cuisine ou avec des invités, peut-être un repas régional typique comme il arrive que des sites en proposent ? Il est parfois difficile de faire entrer ces prestations dans une catégorie et de déterminer ce qui relève du revenu, ce qui relève du bénéfice et ce qui relève du partage."

Les députés, menés par Charles de Courson pour l'UDI et Pascal Cherki pour le PS, ont alors proposé ce compromis : mettre en place la déclaration automatique mais seulement dans deux ans, au 1er janvier 2019, afin de laisser au secteur le temps de se développer et au gouvernement le temps de résoudre les problèmes soulevés. Cette proposition de compromis a reçu un accueil favorable du gouvernement. 

Attention, d'ici là, il n'est pas question de ne *pas* déclarer ses gains au fisc. Les plateformes sont déjà censées informer les bénéficiaires du montant exact et du statut des revenus perçus - mais Christian Eckert reconnaît lui-même que ce n'est pas "tout à fait efficient" -, afin de les laisser remplir eux-mêmes les bonnes cases dans leur déclaration d'impôts chaque année, par exemple en les qualifiant de "revenus complémentaires". On est cependant encore loin de l'automatisation du dispositif, qui ne manquera pas d'être réinterrogé d'ici à 2019.

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 16:13

 

 

 

 

 

Gratiferia - marché gratuit


(report si intempéries)

 

NUIT DEBOUT NIMES VOUS INVITE


Samedi 10 déc. à partir de 14h


au square ANTONIN (angle Gambetta, canal de La Fontaine)

 

à

* la GRATIFERIA de NOEL : vous amenez vétements et objets que vous avez envie de donner,

vous prenez ce qui peut vous intéresser.


* JEUX, DESSINS et GOUTER pour les ENFANTS et aussi... pour les ADULTES !

(en libre participation)

 

* et.......... pour toutes et tous LA SOUPE DE L'AMITIE !

 

 

 

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 15:56

 

Source : http://zad.nadir.org

 

RésistanceS : Et toujours sabotage !

 

 

vendredi 2 décembre 2016

 

En cas de tentative d’expulsion ou de début de travaux en lien avec le projet d’aéroport, nous comptons bien participer à une résistance diversifiée et déterminée : un groupe occuperait des arbres qui poussent à un endroit stratégique pendant qu’un autre défendrait une barricade construite avec nos camarades paysan.ne.s sur un accès au chantier ; un groupe masqué saboterait une machine utilisée pour les travaux tandis qu’un blocage de masse barrerait la route aux autres machines et à leur escorte, etc.

Nous réaffirmons la diversité des tactiques : toutes les façons de résister sont respectables tant qu’elles se renforcent plutôt que de s’affaiblir. Ce qui serait à éviter, ce serait de se mettre en danger les un.e.s les autres que ce soit en lançant un cocktail Molotov au milieu d’un sit-in aussi bien qu’en prenant la tête à des personnes qui se masquent pour ne pas être identifiées.

Souvenons-nous de 2012. Ensemble, on a à peu près tout fait, du rassemblement aux barricades enflammées, de l’approvisionnement en chaussettes sèches aux occupations et manifs dans plein de villes, du ballet de tracteurs au jet de pierre, d’argile ou de peinture. Et on a été soutenu.e bien au-delà de tout ce qu’on aurait espéré. C’est parfois en osant faire ce qu’on n’ose pas habituellement plutôt qu’en marchant dans les sentiers battus, en résistant concrètement plutôt qu’en ayant peur de la tension, qu’on éveille les soutiens.

La violence est avant tout un mot, un concept, une idée, sortie des dictionnaires et agitée comme un épouvantail par les tenant.e.s de l’ordre établi, qu’il soit moral, étatique ou religieux. Être violent.e, c’est être « du mauvais côté », qu’il s’agisse d’un acte concret ou d’une simple attitude : l’hostilité manifeste à l’encontre d’un.e représentant.e de l’ordre peut être considéré comme un « refus d’obtempérer » voire une « rébellion ». Refuser une loi ou un projet considéré comme « légal » par l’état - ne serait-ce que par la pensée ou la libre expression de cette pensée - est déjà à ses yeux une forme de violence, de rébellion, alors que mettre des milliers de personnes à la rue en plein hiver ne l’est pas… On voit bien par ces exemples que c’est l’état policier qui définit le degré de violence ; et en appeler à la non-violence, c’est d’une certaine façon faire allégeance à cette notion de violence définie par l’état, ou au moins négliger de la questionner.

Pourquoi alors appeler à agi[r] à visage découvert* quand on voit la répression de l’état s’abattre sur celles et ceux qu’il juge indésirables ? Alors qu’il n’y a même plus besoin de juge pour assigner des personnes fichées à résidence, il nous semble plus que jamais nécessaire d’accepter le choix de se masquer, et de le défendre.

Il nous semble que plutôt que de se poser la question « Est-ce violent ? » ou « Est-ce non-violent ? », on devrait se poser d’autres questions : « Qu’est-ce qui va nous aider à résister ? À durer dans le temps ? » ; « Qu’est-ce qu’on est prêt.e.s à faire et à défendre ? » ; « Comment faire attention les un.e.s aux autres ? » ou encore « Comment respecter les choix des autres sans négliger les siens ? ».

Des occupant.e.s de la ZAD et la réunion des occupant.e.s du jeudi 1er décembre

* voir RESISTANCE : appel de l’ACIPA

 

 

Source : http://zad.nadir.org

 

 

 

 

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Source : http://zad.nadir.org

 

Appel du Collectif syndical contre l’aéroport et son monde à rejoindre la lutte

 

 

vendredi 2 décembre 2016

 

Le Collectif est constitué d’organisations syndicales et de militants et de militantes syndicalistes qui ensemble luttent pour le maintien de l’aéroport de Nantes Atlantique et contre l’expulsion des habitants et habitantes de la ZAD.

Premiers signataires de cet appel : Union Départementale Solidaires 44 - CNT 44 - CGT AGO - Collectif National des Syndicats CGT de Vinci - CGT Travail-Emploi-FP 44 - CGT CDC - et des syndiqués CGT opposés à l’aéroport.

Documents joints

 

 

 

Source : http://zad.nadir.org

 

 

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 15:21

 

 

Source : https://gard.demosphere.eu/rv/3553

 

mardi 6 décembre 2016 à 18h30

 

UCCN - Des révolutions arabes à Nuit Debout : quelles résistances dans l’espace urbain ?

 

Avec Catherine Bernié-Boissard, géographe.

L'UCCN change de formule et vous propose pour l'année 2016-2017 :

une inaugurale suivie de quatre conférences (1er trimestre)

un partenariat avec le Théâtre du Périscope autour de deux spectacles

(Les grandes bouches et Petit chaos)

et deux forums (janvier et mars) en partenariat avec la Féria du Livre et ATTAC
Avec le soutien et la participation de Médiapart

Le thème de l'année 2016-2017 :

Résistances, désobéissances, révolutions :

Repenser l'émancipation

Face au naufrage social, démocratique et écologique, face à la montée des nationalismes et des intégrismes, il est urgent de refonder un projet émancipateur et solidaire. Un projet pour le 21ème siècle qui prenne en compte les profonds bouleversements politiques, économiques, sociaux et culturels que nous vivons.
C'est à cette tâche que nous souhaitons contribuer, avec vous, dans un cadre pluraliste, largement ouvert aux partenariats.

 

document au format PDF:

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5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 17:03

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Lettre ouverte
«Monsieur Fasquelle, pour vous, les autistes n'ont pas les mêmes droits que les autres?»
 
 

La mère d'un enfant autiste exprime sa colère contre les députés LR qui veulent interdire la psychanalyse dans la prise en charge de l'autisme à l'initiative de l'élu du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle.

 

 

Monsieur,

En réponse à votre proposition de résolution «invitant le gouvernement à promouvoir une prise en charge de l’autisme basée sur les recommandations de la Haute Autorité de santé», dont vous faites une lecture biaisée et liberticide, je me permets de m’insurger car aujourd’hui c’est ma liberté de parent d’exercer des choix éclairés pour mon enfant que vous venez piétiner, comme vous piétinez et discréditez les professionnels qui nous accompagnent.

Tout d’abord, permettez-moi de vous demander en quoi un homme qui a fait ses études en droit est à même de comprendre ce qui se joue de particulièrement difficile et délicat dans l’accompagnement d’une personne autiste. Vous suffit-il d’avoir quelques connaissances autour de vous ? Quelques opinions ? Pour venir ainsi nourrir une querelle de chapelle qui ne cesse depuis des années d’alourdir le quotidien des familles touchées par ce handicap ?

A lire aussi Autisme, des députés LR relancent la guerre contre les psys

Moi je vais vous dire, Monsieur Fasquelle, j’en ai marre.

Mère d’un enfant autiste, je ne supporte plus que vous nous pondiez des lois, des décrets, des résolutions et je ne sais quoi encore sur un sujet dont fondamentalement vous n’avez que faire si ce n’est qu’il sert vos intérêts politiques. Aussi, permettez qu’aujourd’hui, à quelques jours d’un vote qui risque de changer la vie de mon garçon et de celle de ma famille, je prenne la parole en public.

Depuis l’émergence de l’autisme de mon fils, je n’ai fait que slalomer entre vos querelles, vos goûts du pouvoir, vos ambitions, vos prétentions et, pardonnez-moi, mais aussi vos incompétences, pour parvenir à l’élever comme je l’entendais, avec toujours la peur au ventre qu’un jour on vienne m’interdire de faire ce qui me semble au mieux pour lui.

Et ce ne sont pas les recommandations de la Haute Autorité de Santé et encore moins la façon dont elles ont été instrumentalisées, qui sont venues me rassurer à ce sujet !

Il est de bon ton depuis quelque temps de s’en prendre aux psys, toutes obédiences confondues. C’est très à la mode, ça rapporte des voix… et ça nourrit le portefeuille des lobbies comportementalistes qui vous soutiennent. Les psys, que vous aimez rendre coupables de tout ce que vous ne comprenez pas, de tout ce qui vous dépasse, de toute cette douloureuse complexité qui vous échappe et qui vous dérange. Les psys qui pourtant, ne vous en déplaise, s’occupent depuis toujours de ces «fous» qui inquiètent, qu’on cache, qu’on entasse… et qu’on délaisse.

Ces psys qui pourtant, m’ont écoutée, entendue, secondée, soutenue… Qui ont cheminé aux côtés de ma famille, de mon fils «bancal», de cet autiste dont pourtant la société ne voulait pas… ou pas vraiment.

Car ça dérange, un autiste… ça fait tache, ça ralentit, c’est bruyant, agaçant, angoissant. Ça a des comportements qui ne s’accordent pas avec la bonne marche d’un système aveuglé par sa propre suffisance.

C’est pour ça que les comportementalistes plaisent tant ! Parce qu’ils rognent les arêtes, ils étouffent les cris, camouflent la raison d’être de ces comportements… sans chercher à en comprendre la source… car au fond, soyons honnêtes, qui ça intéresse?

Pas vous apparemment.

Mais voyez-vous Monsieur Fasquelle. Il y en a que ça intéresse, dont je fais partie. Il y a des parents qui veulent autre chose que le prêt-à-porter comportementaliste et surtout, il y a des parents qui veulent avoir le choix. Le choix pour leur enfant, autiste ou non.

Car c’est là, voyez-vous, que j’ai du mal à comprendre. Vous ne pouvez pas interdire la psychanalyse en France, mais vous voulez l’interdire pour les autistes ? Est-ce à dire que pour vous, Monsieur Fasquelle, les autistes n’ont pas les mêmes droits que les autres ? De quelle autorité vous munissez-vous pour scinder ainsi une population dans son accès à un accompagnement psychanalytique ?

J’aimerais que vous veniez chez moi Monsieur Fasquelle, regarder mon fils, écouter notre histoire, visionner nos films, feuilleter nos albums photos pour réaliser tout ce qui a été possible sans se borner aux lunettes étroites du comportementalisme !

Mon fils, diagnostiqué autiste typique de Kanner à l’âge de 2 ans, mutique, automutilant… est aujourd’hui un adolescent bien dans sa peau. Il a intégré une école spécialisée et a quasiment rattrapé son retard scolaire. Il fait de la plongée sous-marine et a des projets d’avenir. Il pense même avoir des enfants plus tard ! Oh bien sûr, il est toujours autiste ! Il le restera toute sa vie, mais il le vit bien, et nous aussi.

Son comportement autistique, au lieu de me déranger, m’a aidée à le comprendre, surtout à l’époque où il ne parlait pas. Plutôt que de le rogner ou de tenter de le normaliser, j’ai observé ce comportement pour comprendre qui était mon enfant, quelle était sa place au monde et comment je devais l’aider à s’y épanouir.

J’ai pris le parti de m’intéresser à son être, à calquer ma relation à lui au fil de ses inventions et de ses intérêts, aussi restreints fussent-ils. J’ai fait absolument tout ce que combattent les comportementalistes et que prônent et conseillent ces psys dont vous voulez la peau. D’ailleurs sur notre chemin nous en avons rencontré de toutes sortes qui sont devenus nos amis, nos alliés, nos soutiens indéfectibles. Je constate leur travail, leur engagement, leur humanité, leur ouverture d’esprit, leur instruction, leur savoir… Leur infinie richesse. Ce que vous voulez aujourd’hui remplacer par quoi ? Du comportementalisme ? Cette espèce de méthode anglo-saxonne revisitée à la sauce européenne afin de faire passer la pilule ? Ce prêt à penser ? Ce fourre-tout lucratif qui se propulse sous forme de secte institutionnalisée ?

Oh bien sûr, on me rétorquera que le comportementalisme a mis de l’eau dans son vin et a su s’adapter et se remettre en question. Oui, c’est vrai… le comportementalisme s’adapte et c’est un outil dont je pourrais me servir à l’occasion. Un outil, mais certainement pas une fin en soi ! Nos enfants autistes méritent mieux qu’être enfermés dans une méthode !

Et puis d’ailleurs, de quel autisme parlons-nous ? Kanner ? Asperger ? Avec déficience mentale ou sans ? Avec épilepsie ? De quel recoin du spectre des Troubles envahissants du développement ? A partir de quel diagnostic ? Un diagnostic validé par quel professionnel ? Les comportementalistes ? Oui bien sûr, puisqu’il ne restera plus qu’eux !

Non Monsieur Fasquelle. Non !

Lorsque le président, Monsieur François Hollande a appelé dernièrement à un quatrième Plan Autisme qui serait celui de l’apaisement et du rassemblement, je pensais que nous allions enfin entrer dans une ère de paix ! Que nous pourrions, enfin, travailler tous ensemble auprès de nos enfants fragiles !

Mais voilà que vous voulez à nouveau scinder, briser, diviser… Voilà qu’à nouveau nos autistes ne sont plus qu’un moyen, une excuse… Et non plus une priorité.

Voilà revenu le temps de l’inquisition.

Monsieur Fasquelle, au-delà de ma colère et de ma déception, je vous prie de percevoir à travers ces mots, l’espoir fou d’avoir su toucher l’homme en vous et je vous supplie de mettre un terme à cette résolution et à tout ce qu’elle risque d’entraîner de dramatique et d’irréparable.

Permettez aux parents de choisir pour leurs enfants. De choisir vraiment.

Valérie Gay-Corajoud

 

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

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5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 16:50

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Evasion fiscale : quand Eva Joly débat avec Joseph Stiglitz
Propos recueillis par
"Marianne" a rencontré à Bruxelles Eva Joly, eurodéputée Europe Ecologie-Les Verts, ancienne magistrate spécialisée dans la lutte contre la fraude, et Joseph Stiglitz*, économiste, prix Nobel 2001. Tous deux sont membres de la Commission indépendante pour la réforme de l'impôt international sur les sociétés (Icrict), formée à la suite du scandale des Panama Papers révélant les pratiques des multinationales. Extrait du débat disponible en intégralité dans "Marianne" en kiosques.

Marianne : Vous demandez aux Etats-Unis et à l'Union européenne de prendre la tête d'une coalition internationale contre les paradis fiscaux et l'optimisation fiscale des firmes internationales. Mais est-ce qu'on n'a rien fait depuis 2009 et la proclamation de Nicolas Sarkozy : «Les paradis fiscaux, c'est terminé» ?

Eva Joly : Le mouvement de menton de Sarkozy, c'était des paroles, mais pas l'action. En consultant les statistiques de la Banque des règlements internationaux, on s'aperçoit que les flux financiers en provenance ou en direction des paradis fiscaux n'ont jamais cessé d'augmenter. La régulation antiblanchiment déjà en place aux Etats-Unis et en Europe n'empêche pas la compétition actuellement à l'œuvre à l'échelle internationale pour gérer ces énormes masses troubles de dollars ou d'euros. Ce qui rend la lutte difficile, c'est la coalition d'intérêts entre des individus riches qui veulent cacher une partie de leur fortune, des partis politiques qui ont besoin de fonds occultes pour leurs campagnes électorales et les multinationales qui souhaitent pouvoir créer des filiales fictives à leur guise afin de réduire l'impôt au minimum. C'est ce que montre le rapport des Verts européens sur BASF, firme qui a plus de 500 filiales - dont beaucoup sont fictives et situées dans des paradis fiscaux.

 

Joseph Stiglitz : Des choses ont bien été faites depuis 2009. On a effectivement réduit le secret bancaire. Mais on ne s'est pas attaqué au secret des affaires, au problème des bénéficiaires finaux des sociétés-écrans. Il existe une relation malsaine entre les questions fiscales et le principe du secret. La Commission européenne n'a appris l'existence de l'accord entre Dublin et Apple que grâce à une audition devant le Congrès des Etats-Unis. Mais on ne sait toujours pas ce qui lie les autres grandes compagnies avec les Etats européens, au nom du secret fiscal. Il n'existe pas de bons arguments pour soutenir ce secret, car il s'agit d'accords entre des entreprises et les Etats. Or, les Etats, ce sont les peuples, qui ont seuls le droit de consentir aux impôts. Dans ce cas, la publicité devrait être un principe général. Les Etats-Unis et l'Union européenne devraient traiter les paradis fiscaux comme les porteurs de dangereux virus qui se propagent comme une maladie contagieuse.

"Une large union citoyenne et politique est nécessaire pour mettre fin à ce hold-up financier et démocratique"

 

Mais cela signifie-t-il qu'il faut des moyens juridiques de répression supplémentaires contre l'optimisation, au niveau de la lutte antiterroriste ?

E.J. : La menace que font peser les paradis fiscaux et les pratiques des multinationales sur les démocraties est réelle, car elle remet fondamentalement en cause la souveraineté et la capacité d'agir des citoyens. Aux fragiles, l'austérité. Aux 1 % les plus aisés, les richesses et le pouvoir de décision. Nous avons le devoir d'agir, et une large union citoyenne et politique est nécessaire pour mettre fin à ce hold-up financier et démocratique qui représente un manque à gagner de près de 1 000 milliards dollars pour les Etats. C'est un problème de niveau mondial. Réguler au niveau européen ne sera pas suffisant. L'Europe devra faire bouger les lignes au niveau mondial pour que les entreprises n'aillent pas se loger ailleurs, au Delaware, à Singapour ou à Doha.

(...)

*Dernier ouvrage de Joseph Stiglitz : L'Euro : comment la monnaie unique menace l'avenir de l'Europe, Les liens qui libèrent, 2016.

 

 

>>> Retrouvez ce débat en intégralité dans 

Il est également disponible au format numérique  ou au numéro via   et 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

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5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 16:41

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

En Autriche, la victoire des «citoyens mobilisés»
Par Amélie Poinssot
 
 
 

L’extrême droite a perdu l’élection présidentielle autrichienne. Pour la députée Alef Korun, du parti du président élu, les Verts, c’est la réussite d’un travail de terrain auprès de la base de l’électorat, et un message fort envoyé à l’Europe après le Brexit.

Alexander Van der Bellen a été élu dimanche soir président de la République d’Autriche, avec plus de 53 % des voix, contre Norbert Hofer. Alors que l’écart n’avait été que de quelque 30 000 voix le 22 mai entre le candidat des Verts et celui de l’extrême droite, la répétition de ce deuxième tour en raison d’un vice de procédure a creusé l’amplitude et assuré une victoire confortable à Van der Bellen. Entretien avec Alef Korun, députée des Verts d’origine turque, qui s’est activement engagée dans la campagne.

 

Alexander Van der Bellen, au soir de son élection. © Reuters

Alexander Van der Bellen, au soir de son élection. © Reuters

 

Que signifie pour vous ce résultat ?

Alef Korun : C’est un succès énorme de la société civile. La réussite de Van der Bellen résulte de la mobilisation de milliers de citoyens aux origines sociales diverses, venant de différents horizons professionnels et proches de différents partis politiques. Après le Brexit et l’élection de Trump aux États-Unis, les électeurs ont fait le choix d’un candidat fiable, qui respecte les gens, y compris ceux qui défendent des idées différentes des siennes. Le rôle du Brexit a été particulièrement important : les Autrichiens ont pris conscience de ce qui pouvait se passer quand les nationalistes essayent de détruire l’Union européenne (UE). Ils ont donc voté pour une Autriche forte dans l’UE, pour un pays ouvert sur ses voisins, contre la fermeture. Et le profil sérieux d’Alexander Van der Bellen l’a emporté, face à Nobert Hofer dont le masque est tombé à plusieurs reprises pendant la campagne.

Le candidat de l’extrême droite a en effet commis plusieurs erreurs. Alors que beaucoup avaient cru à son visage « sympathique » et à ses allures de « gentleman » pendant la première campagne au printemps, il a bien insisté pendant cette deuxième campagne sur le fait qu’il représentait « à 100 % » le FPÖ [le parti libéral d’Autriche, extrême droite – ndlr]. Il disait que rien ni personne n’allait l’arrêter. Sur les migrants, son discours était d’une intolérance maximale : il voulait expulser l’ensemble des immigrés en Autriche. Il ne s’agissait même plus de coupables d’actes criminels, mais des migrants tout court. Cet agenda raciste – sans jamais utiliser le mot racisme – est une des raisons de son échec.

Enfin, je crois que les électeurs ne voulaient pas tout chambouler. Ils voulaient un changement, mais pas détruire la république ! Dans ce contexte, Van der Bellen incarnait la stabilité, y compris pour des électeurs qui n’étaient pas de son bord.

 

Quelle leçon tirez-vous de cette campagne ?

Je me suis beaucoup investie dans cette campagne, j’ai donc eu l’occasion de discuter avec des gens très différents qui ne sont pas des électeurs traditionnels des Verts, comme les retraités. J’ai pu voir de très nombreuses personnes s’emparer de cette deuxième campagne, beaucoup plus que la première, en distribuant des tracts notamment. On dit en Europe que les gens sont frustrés, déçus de la politique… Eh bien là, ce que j’ai vu, c’est le contraire : il y a de très nombreux Autrichiens qui sont prêts à prendre leurs responsabilités, à s’engager du côté pro-européen, et à se mobiliser de manière bénévole. Cette élection de Van der Bellen, ce n’est pas la victoire d’un camp politique – les Verts, ou les sociaux-démocrates – mais bien celle de tous ces citoyens qui se sont mobilisés, ensemble, pour défendre la démocratie.

J’ai entendu de nombreuses personnes, dimanche soir, dire qu’elles souhaitaient être actives en politique les prochains mois et les prochaines années. Elles voient à la fois la nécessité de prendre les choses en main mais aussi le fait qu’on peut avoir de l’influence : avec ce scrutin, nous avons envoyé un message très fort à nos voisins européens et dans le monde ! C’est très encourageant, cela montre que l’engagement politique fonctionne quand les gens sont mobilisés, à la base de la société, et pas seulement les dirigeants…

 

Suite de l'article sur mediapart

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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Source : http://www.liberation.fr

 

 

Social
Autriche : une élection dopée aux réseaux sociaux
Par Gurvan Kristanadjaja, envoyé spécial à Vienne (Autriche)

 

 

 

Capture écran du compte Facebook du président élu dimanche soir en Autriche.

Capture écran du compte Facebook du président élu dimanche soir en Autriche.

Au cours de la campagne présidentielle autrichienne, dont Alexander Van der Bellen est sorti vainqueur face au candidat d'extrême droite, les deux adversaires et leurs camps se sont livrés à une bataille sur les réseaux sociaux.

 

Demandez à un Autrichien de vous parler en détail de la campagne présidentielle, il finira à coup sûr par sortir son téléphone pour faire défiler son fil Facebook. Avant de remporter l’élection présidentielle dimanche soir, Alexander Van der Bellen, professeur d’université et candidat des Verts (Die Grünen) a mené avec son concurrent d’extrême droite Norbert Hofer, un match sur les réseaux sociaux.

 

A lire aussi: En Autriche, l’écologiste Van der Bellen contient l’extrême droite

 

Pour nous le prouver, Fabian, un étudiant vivant à Vienne sort son téléphone, le pose sur la table et fait défiler son fil d’actualités. Nous sommes la veille du vote, et l’on peut voir apparaître çà et là le visage de l’un ou l’autre des candidats. «C’est impressionnant. C’est bien la première fois, en Autriche, que la campagne électorale se passe vraiment sur les réseaux sociaux. Et depuis plusieurs jours, je n’ai que ça sur mon téléphone», explique-t-il. Une étudiante rencontrée devant le bureau de vote abonde : «Cette campagne s’est jouée surtout sur les réseaux sociaux».

Hofer sur un tracteur de jardin

Les deux candidats ont dégainé leurs meilleures armes dans le but de toucher le plus d’internautes possible, s’inspirant parfois maladroitement de la culture web. Ainsi, on pouvait voir le 1er décembre une photo de Norbert Hofer flirtant avec le ridicule sur un tracteur tondeuse. Le tout pour montrer qu’il n’appartient pas à l’élite et que, comme tout le monde, il tond sa pelouse. Ils se sont adonnés aussi chacun à de petits exercices de live vidéo et remercient leurs fans lorsqu’ils dépassent des totaux symboliques de like, comme le feraient des YouTubers.

 

 

 

Mais celui qui semble avoir réussi le meilleur coup est Alexander Van der Bellen. Le 24 novembre, plus d’une semaine avant l’élection, le candidat des Verts poste une vidéo sur sa page Facebook. On y voit une ancienne déportée juive qui témoigne. Elle appelle à voter écolo : «Pour moi, ce sera sûrement mon dernier vote», dit-elle. Plans resserrés, montage sobre, 4 minutes, le candidat des Verts abat sa dernière carte.

Un succès inespéré : 3,4 millions de vues en quelques jours pour un pays qui compte un peu plus de 8 millions d’habitants. Quelques jours plus tard, chacun de ses électeurs connaît «Gertrude» et commente ses propos avec la même affection que s’il s’agissait de leurs propres grands-parents. En ayant seulement suggéré le lien entre Norbert Hofer, l’extrême droite et la Shoah, l’équipe d’Alexander Van der Bellen est aussi parvenue à faire prendre conscience à certains électeurs qu’un vote populiste n’était pas anodin.

 

Montages photos appelant à la haine

 

La campagne sur les réseaux sociaux a surtout libéré la parole. «J’ai été terrifiée par ce que j’ai vu de certains électeurs d’extrême droite sur les réseaux sociaux», confie une votante. Une autre nous montre sur son téléphone des montages photos partagés sur les réseaux sociaux, des appels à la haine ou au meurtre contre les migrants. «Certains sont des connaissances. Je n’imaginais vraiment pas qu’ils pouvaient avoir cette opinion. Ces commentaires m’ont encore plus donné envie de me mobiliser pour Van der Bellen», appuie-t-elle.

 

A lire aussi: Trump : Facebook et Google en cure de désintox ?

 

On le sait : les réseaux sociaux peuvent avoir une influence sur un vote. Aux Etats-Unis, lors de la campagne de Donald Trump, Facebook et Twitter ont pris une large place dans la propagande électorale. Avec notamment, ce que le réseau social fait de mieux : créer de l’endogamie. L’un des électeurs de Van der Bellen rencontré dans le sud de l’Autriche nous montre, lui aussi, son fil Facebook, puis s’interroge : «Regardez, je n’ai que des actualités sur Van der Bellen. Pourtant, j’ai plusieurs centaines d’amis. Est-ce parce que je n’ai que des amis qui votent pour les verts, ou est-ce parce que Facebook me montre ce que j’ai envie de voir ?» Un peu des deux sans doute.

C’est aussi le principe sur lequel est conçu l’algorithme du réseau social, théorisé par le militant d’Internet Eli Pariser : la bulle de filtre. L’idée que le réseau ne donne à voir que ce qui conforte nos opinions. Si l’on est de droite, il n’affichera que du contenu de droite. Idem pour la gauche. Et une fois encore, à en croire les militants autrichiens, il a plutôt bien fonctionné.

Gurvan Kristanadjaja envoyé spécial à Vienne (Autriche)

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

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5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 16:31

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Désobéissance

Etats-Unis : victoire des Sioux face au projet d’oléoduc qui menace leurs terres

par

 

 

 

 

Les Sioux de la réserve de Standing Rock, dans le Dakota du Nord, viennent de remporter une grande victoire le 4 décembre. Depuis le 1er avril, ils ont établi un camp de résistance pour bloquer un projet d’oléoduc, le Dakota Access Pipeline d’une longueur de 1800 kilomètres, qui menace des sites culturels ancestraux et leurs sources d’eau. Le 4 décembre, le Corps des ingénieurs de l’armée américaine a annoncé qu’il refusait à la société pétrolière un permis de forage sous la rivière Missouri. La secrétaire adjointe aux travaux civils de l’Armée de terre précise dans un communiqué que le gouvernement va « entreprendre une étude d’impact environnementale complète » et « étudier des tracés alternatifs » [1]. Cette déclaration stoppe officiellement la construction du pipeline, évalué à 3,8 milliards de dollars, et financé en partie par des banques françaises.

- Lire à ce sujet : Les grandes banques françaises derrière le projet d’oléoduc combattu par les Sioux

« Cette bataille est gagnée, mais la guerre n’est pas terminée »

« Nous appuyons sans réserve la décision de l’administration et saluons le courage dont ont fait preuve le président Obama, le Corps de l’armée, le ministère de la Justice et le ministère de l’Intérieur, de prendre des mesures pour corriger le cours de l’histoire et faire ce qui est bon », a réagi le président de la réserve de Standing Rock, Dave Archambault. D’autres opposants au projet d’oléoduc se montrent néanmoins plus prudents, mettant en avant la possibilité que la compagnie exploitante Energy Transfer Partners fasse appel de la décision. « Tout le monde doit rester en place », commente Frank Archambault, un membre de la tribu de Standing Rock, qui s’est installé avec toute sa famille dans le camp de résistance depuis quatre mois. « On nous a menti et trompé tout ce temps. Pourquoi cette fois-ci serait-elle différente ? » [2]

L’entrée en fonction du président Donald Trump en janvier 2017 pourrait également changer la donne. La semaine dernière, il a rappelé qu’il appuyait le projet d’oléoduc, mais il assure que son soutien n’a rien à voir avec son investissement... [3] Donald Trump a investi entre 500 000 et un million de dollars dans la compagnie Energy Transfer Partners, et une somme similaire dans la société Phillips 66 qui bénéficiera de 25 % de parts dans l’oléoduc, une fois sa construction achevée (voir ici). Pour l’heure, les représentants de l’équipe de transition de Donald Trump n’ont pas répondu aux demandes de commentaires. « Cette bataille est gagnée, mais la guerre n’est pas terminée », résume l’un des opposants.

 

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

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3 décembre 2016 6 03 /12 /décembre /2016 17:15

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

Bastamag contre Bolloré, ce «type formidable»
Par Loup Espargilière
 
 
 

Huit mois après la relaxe en première instance des journalistes de Bastamag, poursuivis en diffamation par le groupe Bolloré, c’est un procès en tous points similaire qui s’est joué devant la cour d’appel de Paris. Un de plus intenté aux journalistes qui se penchent sur les affaires africaines de la multinationale.

 

Ils étaient sept à comparaître devant la cour d’appel de Paris dans le procès qui les oppose au groupe Bolloré, huit mois après avoir été relaxés en première instance. Parmi eux, quatre journalistes de Bastamag, qui avaient accusé la multinationale de participer au phénomène d’accaparement de terres agricoles en Afrique et en Asie, dans un article de 2012 intitulé « Bolloré, Crédit agricole, Louis Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement de terres ».

 

Également visés par la plainte du groupe, Dominique Martin-Ferrari, journaliste de Scoop.it, Pierre Haski, cofondateur de Rue89 (absent ce jour-là), ainsi qu’un ancien ébéniste et un instituteur à la retraite : tous sont accusés d’avoir relayé tout ou partie de l’article sur leurs sites respectifs. Ce procès vient s’ajouter à la longue liste des plaintes déposées par le groupe Bolloré contre les journalistes se faisant le relais des activités africaines (principalement) de la multinationale.

 

Dès l’ouverture de l’audience, l’avocat du groupe Bolloré, Me Olivier Baratelli, s’en prend à Nadia Djabali, principale auteure de l’article, qui a, selon lui, fait « un travail de cochon ». Il lui reproche d’avoir porté des accusations d’infractions pénales : « Ce n'est pas moi qui fais des imputations, c'est la Minul [Mission des Nations unies au Liberia], la FIDH [Fédération internationale des droits de l’homme], des associations intergouvernementales engagées dans la défense de paysans au Cameroun, au Liberia, en Sierra Leone ou au Cambodge… Je ne relatais pas des infractions pénales en tant que telles mais des faits, corroborés par des sources », lui rétorque la journaliste, dont le travail est basé sur de nombreux rapports d’ONG.

 

« Donc vous avez recopié servilement les infractions que d’autres ont dénoncées », assène l’avocat. Face à la litanie de questions qui la vise, Nadia Djabali, dont le regard se durcit, s’impatiente : « On fait un Trivial Pursuit ou quoi ? » Nouvelle volée de questions, la journaliste s’emporte : « Vous faites de l'intimidation, je suis très étonnée. »

 

Julien Lusson, ancien directeur de publication de Bastamag, à qui le premier conseiller Pierre Dillange demande si le site a été auparavant la cible de plaintes similaires, répond par la négative. « Mais on a été mis en cause une deuxième fois par le groupe Bolloré pour un article sur une rencontre dont on avait rendu compte de façon positive. » Un article daté d’octobre 2014, intitulé « Accaparement de terres : le groupe Bolloré accepte de négocier avec les communautés locales ». « On n'a pas bien compris, se désole Julien Lusson. Ce qu'on comprend, c’est que Vincent Bolloré est coutumier du fait. Dès qu’il s'agit de faire état de ses activités en Afrique, ça vaut poursuite. » Il désespère : « Si on retombe sur le groupe Bolloré, on va encore avoir affaire à la justice. »

 

Une palmeraie en Sierra Leone © Welthungerhilfe

Après avoir rappelé la liste copieuse de plaintes déposées par le groupe contre de nombreux médias, Agnès Rousseaux, co-signataire de l’article, ironise. « On peut s'estimer chanceux puisque monsieur Bolloré a attaqué France Télévisions au TGI de Nanterre, au tribunal de commerce, et au Cameroun », faisant référence aux procédures qui s’accumulent à l’encontre de l’émission « Complément d’enquête » de France 2, consacrée à la Socapalm, propriétaire de nombreuses palmeraies au Cameroun et dont le groupe est l’un des principaux actionnaires. La journaliste s’émeut d’une « sorte d’acharnement ». (Lire sous l'onglet Prolonger de cet article le communiqué d'Agnès Rousseaux adressé au Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne au sujet des multiples plaintes déposées récemment.)...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

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2 décembre 2016 5 02 /12 /décembre /2016 18:16

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Travail

Boulots de merde : « On revient à une économie de type féodale, une économie de la domesticité »

 

par

 

 

 

 

 

Produire ou servir plus, avec moins : c’est l’injonction faite à tous les travailleurs, des chaînes de montage automobiles aux couloirs des hôpitaux, en passant par les salles de classe ou les bureaux de poste. A la souffrance de ces boulots dégradés, s’ajoute la précarité grandissante de travailleurs qui quittent le salariat pour la « liberté » de l’auto-entrepreunariat. Une violence sociale féroce dans laquelle les journalistes Julien Brygo et Olivier Cyran ont plongé pour écrire leur ouvrage Boulots de merde. Ils y décrivent l’âpre quotidien de celles et ceux qui exercent des métiers difficiles et souvent utiles, à comparer avec certains boulots très bien payés et plutôt confortables, mais qu’ils jugent socialement nuisibles. Entretien.

 

Basta ! : Le titre de votre livre, Boulots de merde, se réfère au texte de l’anthropologue David Graeber sur les « bullshit jobs » [1]. Il y décrit les métiers absurdes qu’induit le capitalisme financier, tels que ceux exercés par les avocats d’affaire, lesquels s’ennuient prodigieusement au travail. Mais pour vous, les bullshit jobs ne concernent pas que les cols blancs, loin s’en faut. Pourquoi ?

Julien Brygo et Olivier Cyran [2] : Nous avons été séduits par cette idée de David Graeber selon laquelle, dans le capitalisme financier, des millions d’individus sont employés à ne rien faire d’utile, comme effectivement les avocats d’affaire : ils sont bien payés et très reconnus socialement, mais ils s’ennuient tellement au travail qu’ils passent leur temps à télécharger des séries ou à réactualiser leur page Facebook. Ceci dit, il nous semble que les « vrais » boulots de merde, ce sont quand même plutôt ceux qui sont exercés en bas de l’échelle sociale dans les secteurs du nettoyage, de la restauration, de la livraison à domicile, de la distribution de prospectus publicitaires, etc. Bref : des métiers pénibles où l’on paie de sa personne, qui participent à la croissance du PIB et à la baisse des chiffres du chômage.

Nous pouvons y ajouter les boulots « utiles » comme les infirmières, les professeurs ou les facteurs, dont les conditions se sont tellement dégradées qu’ils deviennent vraiment « merdiques » eux aussi. Nous avons voulu incarner ces vies et tracer un lien avec les gestionnaires de patrimoine et autres héros financiers tels que les journalistes boursiers, qui exercent des métiers nuisibles socialement : les gestionnaires de patrimoine font partie des organisateurs de ce qui est appelé béatement « l’optimisation fiscale » et qui prive la collectivité des recettes de l’impôt.

 

« À la faveur de l’entassement des richesses dans les mains d’une élite de plus en plus dodue et capricieuse, le secteur des tâches domestiques où l’on s’abaisse devant son maître se répand », dites-vous. Pouvez-vous détailler ?

Entre 1995 et 2010, dans le monde, le nombre de travailleuses domestiques a grimpé de plus de 60 %. 52 millions de femmes exercent ces « métiers ». Cette hausse correspond à la montée des inégalités. On revient à une économie de type féodale, une économie de la domesticité dans laquelle les plus riches sous-traitent leur confort en employant une nounou, ou bien une, deux ou trois bonnes. Le tout avec le soutien de l’État puisque, par exemple, la gauche plurielle de Lionel Jospin a instauré en France le subventionnement de tous ces métiers via les crédits d’impôts.

Des métiers que l’on croyait disparus, parce que réservés à une époque de semi-esclavagisme, refont leur apparition, comme les cireurs de chaussures, parfois avec l’étiquette « économie sociale et solidaire ». Suite à un appel à projets lancé en 2012 dans le département des Hauts-de-Seine, sous l’égide de Jean Sarkozy, le réseau « les Cireurs » a ainsi obtenu 50 000 euros de subvention au titre de « l’aide à l’économie sociale et solidaire ». Fondé par une diplômée d’école de commerce, ce réseau réunit des individus qui, en contrepartie du droit d’usage de l’enseigne (censée appâter le chaland), acceptent d’être auto-entrepreneurs. Pas d’indemnités en cas d’arrêt maladie, aucun droit aux allocations chômage.

Au lieu d’un salaire, le cireur touche un cachet horaire sur lequel il doit payer lui même une taxe de 23 %. De son côté, la structure démarche des centres commerciaux pour leur vendre l’implantation de ses « artisans cireurs ». Les cireurs paient de leur poche le matériel et l’habillement. S’ils n’ont pas les moyens d’investir, ils peuvent obtenir un prêt accordé par l’association pour le droit à l’initiative économique à un taux d’intérêt compris entre 6 et 8 % ! Au final, la rémunération du cireur est maigre, sa précarité totale. Mais on nous vend un métier « renouvelé », avec des gens qui travaillent « pour eux », sous prétexte qu’ils ne sont pas salariés.

 

« Je ne gagne pas un Smic, ça c’est clair », dit un cireur de chaussures que vous citez. Mais les auto-entrepreneurs ne sont pas les seuls à travailler à bas coût. Vous expliquez que des millions de salariés travaillent bien en-deçà du Smic.

On entend partout que le Smic c’est « l’ennemi de l’emploi ». Mais le Smic n’existe plus depuis longtemps. Il existe de nombreuses manières de passer outre le salaire minimum. Par exemple, le CDI à temps partiel, avec la pré-quantification du temps de travail. C’est ce qui a été négocié par les géants de la distribution de prospectus publicitaires, Adrexo et Médiapost. Les salariés que nous avons rencontrés travaillent 30% de plus en moyenne que ce qui est indiqué sur leur contrat, et que ce qui leur est payé. Un couple de retraités touchait à peine trois euros de l’heure, soit deux fois et demi moins que le Smic ! La convention collective de la restauration est un autre moyen de faire travailler les gens gratuitement : les heures supplémentaires ne sont pas payées. Résultat ? Les salariés sont payés 24 heures, et en font 60. Le reste étant – parfois – payé au black. Dans les secteurs où la France est championne – le tourisme, la grande distribution, l’hôtellerie-restauration… –, il y a au moins deux millions d’emplois payés entre 25 et 80 % du Smic !

Il y a en fait une vraie fascination du patronat pour le travail gratuit, et les dirigeants politiques s’empressent de leur donner des outils juridiques qui légalisent cette gratuité : prenons le service civique payé deux fois moins qu’un Smic – et même seulement 1/10ème du Smic pour l’employeur – ; ou encore le contrat de professionnalisation auquel recourt beaucoup la grande distribution : pour 150 heures de formation théorique – qui consiste en fait à remplir des rayons ou à faire du nettoyage – l’entreprise touche 2 250 euros par contrat. Le dispositif coûte des millions d’euros aux contribuables chaque année.

 

Y a-t-il là une spécificité française ?

La grande distribution, c’est une spécialité française. Et le secteur est friand de boulots dégradés. Le projet Europacity (immense centre commercial à proximité de Paris, ndlr), du groupe Mulliez et de sa filiale Immochan, c’est la promesse de 10 000 boulots de merde. Autre secteur passionné par cette économie du « larbinat » : le tourisme. Dans les Alpes, des vallées entières sont de véritables réservoirs à larbinat : tout le monde travaille pour les quelques privilégiés qui peuvent se payer des sports d’hiver. Il y a des contrats prévus pour les CDI à temps partiels, les intermittents, les apprentis, les stagiaires, etc. Précisons que la France est aussi championne du monde des anti-dépresseurs et des médicaments, notamment pour supporter tous ces travaux infernaux.

 

Le secteur privé n’est pas le seul à malmener les travailleurs. Les fonctionnaires sont eux aussi essorés par les « restructurations » de services et les suppressions de postes en pagaille. Que vous-ont raconté les fonctionnaires que vous avez rencontrés ?

L’obsession pour la réduction des effectifs est un drame. Tout le monde semble s’accorder pour dire qu’il est important de réduire le chômage. C’est constamment dans la bouche des responsables politiques. Mais la phrase d’après, c’est : « Je m’engage à virer 500 000 fonctionnaires ». Parce qu’ils n’arrivent pas à se figurer que des métiers qui ne dégagent pas de marge financière puissent néanmoins être utiles. Tout doit être « rentable ». Nous payons des années de convergence idéologique entre les élites politiques et les détenteurs du capital. Les gens chargés de « réorganiser » drastiquement le CHU de Toulouse, où nous avons fait un reportage, sortent d’écoles de commerce. Ils ont officié chez Carrefour, Pimkie et Danone. Ils se retrouvent à gérer sur ordinateur de l’humain, alors qu’ils ne connaissent que les chiffres.

 

Les aides soignantes et les infirmières sont censées remplir des chiffres bêtement sans se poser de questions. Elles doivent soigner tant de malades en une journée, peu importent les spécificités des personnes malades ou les imprévus. Elles ont tant à faire en si peu de temps que leur travail est devenu impossible (Ndlr : lire notre article sur le sujet : Sauver des vies en temps de crise : le difficile quotidien des infirmiers). En fin de journée, elles sont épuisées et complètement stressées parce qu’elles ne savent plus si elles ont posé correctement telle perfusion, donné tel médicament à la bonne personne au bon moment...

Tous les services publics sont touchés par cette recherche de rentabilité. Les facteurs se sont ainsi transformés en vendeurs de systèmes de télésurveillance, ou en promeneurs de chiens. L’objectif est de soutirer de l’argent à cette importante manne financière que sont les vieux en France. Cela porte évidemment atteinte à la dignité des facteurs, qui ont toujours aidé les plus anciens au cours de leurs tournées, mais gratuitement ! Les policiers de leur côté sont devenus des machines à gazer des manifestants ou des réfugiés. Certains en ressentent un certain malaise. Être obligé de reconduire tant de migrants à la frontière chaque année, cela n’est pas sans conséquences mentales sur les personnes.

 

Vous expliquez que tous ces « remaniements » de services publics sont inspirés du « lean management », une méthode élaborée dans les années 1950 au Japon par les ingénieurs de Toyota, et revue par le très libéral Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux États-Unis au début des années 1990. Comment cela se traduit-il dans le monde du travail ?

Le « lean management » est devenu la marotte des directions de ressources humaines, et s’immisce et se propage dans tous les secteurs du monde du travail : dans les multinationales ou les services publics, chez les gros industriels et les sous-traitants. Il consiste à imposer aux salariés de faire plus avec moins, en s’attaquant notamment à tous les temps morts : les pauses jugées superflues, les respirations qualifiées d’improductives, toutes les minutes qui ne sont pas « rentables ». Dans nos reportages, tout montre que les travailleurs n’arrivent pas à faire face à cette intensification du travail. Ce qu’on leur impose en terme de rythme et d’objectifs n’a plus de sens. Nous nous dirigeons vers un état de souffrance au travail généralisée. Il y a des vagues de suicides partout. Et on parle là des secteurs de la santé ou de l’éducation : ce sont des secteurs fondamentaux de notre vie sociale.

 

Tout cela ne se fait-il pas avec le prétendu assentiment des salariés, que l’on somme de participer au changement organisationnel ?

Si. C’est toute la perfidie du « lean management ». On donne aux salariés l’illusion qu’ils peuvent changer le système ; en fait on les oblige à accepter de se faire humilier. C’est le principe de la bonne idée rémunérée chez PSA : 300 euros pour l’idée simple, 500 euros pour la super idée, 1 000 euros pour l’excellente idée. On fait croire aux salariés qu’ils sont d’accord et qu’ils valident le système. Alors que c’est faux, bien entendu. Neuf salariés sur dix pensent qu’ils ont besoin de plus de collègues, et de plus de temps pour pouvoir bien faire les choses. Un infirmer de Toulouse nous a expliqué qu’il a besoin de moins de produits anesthésiants lorsqu’il prend le temps de parler avec ses patients avant de les endormir. Mais ce n’est pas du tout intégré par la nouvelle organisation. Il doit faire vite, endormir tant de patients en une journée, peu importe si pour cela il doit consommer plus de produits. Toute cette organisation du travail a des effets criminels : il y a eu quatre suicides cet été à l’hôpital de Toulouse.

 

En France, la « loi travail », qui a fait l’objet d’une intense mobilisation durant l’année 2016, a-t-elle pour conséquence d’entériner ces méthodes ?

Avec cette loi, qui vise à faire passer le code du travail au second plan, on s’éloigne encore davantage du principe « une heure travaillée = une heure payée ». Elle est taillée sur mesure pour les entreprises qui veulent en finir avec le salariat. L’article 27 bis précise par exemple qu’il n’y a pas de lien de subordination entre les plate-formes de mise en relation par voie électronique comme Uber et les auto-entrepreneurs qui travaillent pour elles. C’est ce lien qui définit le salariat et permet entre autres aux travailleurs d’aller aux Prud’hommes faire valoir leurs droits. On désarme complètement les travailleurs, alors qu’ils subissent un vrai lien de subordination – ce sont les plate-formes qui leur donnent du travail, évaluent les travailleurs et les sanctionnent – sans les compensations garanties par le statut salarié.

Un livreur à vélo pour une « appli » de repas à domicile le souligne dans notre livre : « Pour arriver à un salaire intéressant, il faut travailler une soixantaine d’heures par semaine. Sur ce revenu, il faut payer environ 23% d’impôts au titre de l’auto-entrepreneuriat. L’arnaque totale. T’es taxé alors que eux, tes patrons, ils ne paient aucune cotisation sociale. » Les livreurs sont incités à aller très vite, quitte à frôler les accidents, étant donné qu’ils sont payés à la course. Et celui qui tombe de son vélo, il se fait non pas virer, mais « éliminer ». Il « quitte le jeu », en quelque sorte. Il ne touche plus aucun salaire, ni aucune indemnité. C’est un système d’une violence incroyable, qui se fait passer pour cool, jeune et dynamique. Les livreurs n’ont pas le droit au scooter, ils ne doivent rouler qu’à vélo – qu’ils doivent se procurer eux-mêmes – parce que cela donne une image écolo à l’entreprise...

 

Vous reprochez aux médias leur complicité avec ces conceptions très libérales du travail...

Les médias jouent un rôle central dans la diffusion de cette idée sous-jacente que la précarisation est nécessaire. Il faut travailler pour avoir une existence sociale quels que soient l’emploi et les conditions de travail. Le fait de donner chaque mois les chiffres du chômage nous plonge dans une vision statisticienne du monde, avec cet objectif de faire baisser le chômage quoi qu’il en coûte. Les journalistes relaient avec beaucoup de zèle cette idée selon laquelle « mieux vaut un mauvais travail que pas de travail du tout ». Cela devient légitime d’accepter un boulot de merde simplement parce qu’il est proposé. Évidemment, pour rien au monde les journalistes ne feraient ces boulots de merde. Nous avons là une vision de classe.

Les médias jouent aussi beaucoup avec la culpabilisation du chômage, en répétant sans cesse à quel point c’est honteux de ne pas travailler, et en enchaînant les « Une » sur les avantages de l’auto-entreprenariat. Nous sommes étonnés de constater, même autour de nous, à quel point les gens ont honte de dire qu’ils touchent des prestations sociales. Alors que cet argent, les gens l’ont cotisé, via leurs boulots antérieurs. Ce sont des garde-fous qui ont été mis en place pour éviter que des gens ne tombent dans la misère totale.

 

Les médias sont par ailleurs très sévères quand ils décrivent les luttes sociales, comparant volontiers les grévistes avec des preneurs d’otages, ou les manifestants avec des casseurs. Entre ces jugements très négatifs et la répression qui va grandissante, les luttes collectives peuvent-elles se faire une place, et redonner du sens au travail ? 

Il nous semble que le patronat va tout faire pour imposer l’idée selon laquelle il faut qu’on accepte cette société de mini-jobs, sans salaire minimum, avec des contrats « modernes », c’est-à-dire au rabais, davantage proche de l’auto-entrepreunariat que du salariat avec ses « acquis » sociaux qu’ils jugent « insupportables ». Au niveau juridique et législatif, tout est bouché. L’inspection du travail est attaquée de front. Les procédures prud’hommales engendrent parfois plus de cinq ans d’attente – et de paperasse – pour obtenir réparation et se faire rembourser l’argent volé. C’est un combat très inégal.

La criminalisation des mouvement sociaux et la répression des luttes collectives répondent à l’obsession politique clairement formulée qui vise à désarmer la CGT : ils veulent empêcher les travailleurs de reprendre le contrôle de leur travail et d’exercer leur capacité de nuisance sociale afin d’inverser un rapport de force. Cela indique que le patronat et ses relais politiques sont prêts à un affrontement, qu’ils exigent même la violence de cet affrontement.

Ils veulent faire sauter les derniers verrous, ils veulent une société sans filets, où quelques privilégiés auront accès à des métiers survalorisés socialement et correspondant même à des compétences, tandis qu’en bas, ils poseront les jalons d’une société de logisticiens du dernier mètre payés à la tâche, esclaves des machines et de l’auto-exploitation auquel le capitalisme les auront assignés presque naturellement. Et lorsque le logisticien sera remplacé, il pourra toujours louer sa maison, sa guitare, sa voiture, pourquoi pas vendre père et mère, pour ne pas sombrer dans la misère ni « vivre avec la honte » d’être un « assisté ». On va sans doute aller vers une radicalisation des mouvements sociaux. Avec une grande répression derrière. C’est la seule possibilité pour le libéralisme économique de continuer à structurer nos vies : par la force.

Propos recueillis par Nolwenn Weiler

Photo de Une : CC Conako 2015

 

Julien Brygo et Olivier Cyran, Boulots de merde, du cireur au trader. Enquête sur l’utilité et la nuisance sociale des métiers, éditions La Découverte, septembre 2016, 240 pages, 18,50 euros.

Pour le commander chez une librairie proche de chez vous, vous pouvez vous rendre sur La librairie.com.

 

 

 

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

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