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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 17:55

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

A Dax, le procès du faucheur de chaises devient celui de la BNP
Par Dan Israel
 
 
 
 

Jon Palais était jugé pour avoir « réquisitionné » 14 chaises dans une agence parisienne de BNP-Paribas en 2015, afin de dénoncer l'évasion fiscale à laquelle participe la banque. Des centaines de personnes étaient présentes toute la journée pour le soutenir, et les juges ont semblé très compréhensifs envers son geste.

 

 

 

De notre envoyé spécial à Dax (Landes). - Il y a fort à parier que si BNP-Paribas avait su la tournure que prendraient les événements, elle n’aurait pas porté plainte contre les « faucheurs de chaises ». Le premier procès de l’un des militants, auteurs de « réquisitions citoyennes » de sièges dans les agences bancaires pour dénoncer l’évasion fiscale, s’est déroulé à Dax ce lundi 9 janvier. Il a non seulement été l’occasion d’une démonstration de force de la société civile, avec plusieurs centaines de personnes mobilisées pour soutenir le prévenu, Jon Palais. Mais la justice s’est aussi montrée particulièrement bienveillante avec le militant qui se revendique de la désobéissance civile et de la non-violence, le procureur réclamant sa relaxe pure et simple.

La banque avait peut-être senti le vent tourner quelque temps avant l’audience : bien qu’elle se soit constituée partie civile et réclame un euro symbolique de dommages et intérêts, aucun de ses représentants, ni de ses avocats, n’était présent à Dax.

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Les faits sont simples. Le 19 octobre 2015, vingt-cinq militants vêtus de gilets fluo entrent dans une agence de la BNP, rue de Rivoli à Paris, et emportent quatorze chaises. Ils expliquent leur action aux employés, puis plus tard sur une vidéo internet, où Jon Palais la revendique officiellement. L’homme est un militant hyperactif, au sein des associations basques Bizi ! ou Alternatiba et d’Action non violente-COP21(ANV-COP21), qu’il a fondée. Lui et ses amis répondent en fait à un appel lancé le 29 septembre dans Libération par des dizaines de personnalités et d’associations, Amis de la Terre, Attac ou Bizi, Jean-Luc Mélenchon, Edgar Morin ou Christophe Alévêque.

 

L’idée est d’« emprunter » 196 chaises avant la COP21 dans les agences des banques les plus implantées dans les paradis fiscaux. Elles serviront de support à un sommet citoyen, où elles représenteront les 196 pays rassemblés lors de la COP21, pour souligner l’urgence climatique et la difficulté de financer les actions en faveur de la transition écologique, alors que des centaines de milliards d’euros sont cachés dans les paradis fiscaux. Le sommet citoyen aura bien lieu, et une quarantaine d’actions dans des agences bancaires fournira les chaises, en plus grand nombre que prévu. 196 sièges ont été symboliquement rendus à la police, le 8 février dernier, jour de l’ouverture du procès de Jérôme Cahuzac à Paris (voir ci-dessous la vidéo de cette action). Les chaises restantes ont été publiquement confiées à de prestigieux parrains soutenant le mouvement, de l’ex-banquier Claude Alphandéry à l’ancien premier ministre Lionel Jospin.

La directrice de l’agence visitée le 19 octobre 2015 a porté plainte au nom de sa banque, et la procédure s’est engagée. Palais a été identifié sur sa vidéo de revendication, et poursuivi. Ces faits valaient-ils procès ? « La justice se centre sur l’histoire des chaises, mais bien sûr ces emprunts n’ont pas le moindre effet sur la santé financière de la banque, soulignait Jon Palais auprès de Mediapart quelques heures avant le procès. Mon action n’a aucun sens si on ne la lie pas avec la dimension politique et citoyenne de cette action civique : notre problème, ce n’est pas qu’il y ait des chaises dans les agences bancaires, mais que les banques jouent un rôle majeur dans l’évasion fiscale. » Autrement dit, « ce n’est pas mon procès qu’il faut faire, mais celui de l’évasion fiscale ». Et Palais et ses amis se sont employés à organiser l’événement, avec une efficacité redoutable.

Pendant toute la journée à Dax, des centaines et des centaines de personnes (2 000 selon les organisateurs, sans doute un peu optimistes) étaient réunies dans les Halles de la ville, prêtées par la mairie en échange de la promesse qu’il n’y aurait aucune dégradation dans la cité. Tous les âges se mélangent sous les chasubles fluo siglées ANV-COP21, les t-shirts verts Bizi ! ou les K-way blancs Greenpeace. À l’intérieur, une grande scène est prête pour un concert d’Alexis HK et côtoie une brasserie artisanale et des stands de nourriture solidaire. Des panneaux portant des petites annonces de covoiturage renseignent sur l’origine des participants : Paris, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Perpignan, Grenoble… Alertés par une mobilisation tous azimuts, de nombreux journalistes étaient sur place, pour France Inter, BFM TV, Quotidien sur TMC, ainsi que Xavier Harel, journaliste auteur d’un excellent documentaire sur l’évasion fiscale qui prépare un nouveau film sur les banques pour France Télévisions.

Aux Halles de Dax, le 9 janvier 2017. © D.

Aux Halles de Dax, le 9 janvier 2017. © D.

Dans la matinée, dans une salle pleine à craquer, une table ronde était organisée sous les auspices d’Attac, des Amis de la terre et de la Plateforme française de lutte contre les paradis fiscaux (CCFD-Terre solidaire, Oxfam, One…). Elle a réuni les candidats à la présidentielle Yannick Jadot (EELV-Les Verts), Philippe Poutou (NPA), des représentantes de Benoît Hamon (PS) et de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), ainsi que Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne) ou la candidate issue de la primaire citoyenne, Charlotte Marchandise. L’eurodéputé José Bové sera de la partie dans l’après-midi. Et sa collègue Eva Joly, ancienne magistrate et avocate, s’est chargée d’assurer la défense de Jon Palais au tribunal, avec sa fille Caroline Joly, elle aussi avocate.

 

Pour planter le décor, le co-président d’Attac Thomas Coutrot rappelle que tous les ans, 60 à 80 milliards manquent à la France en raison de l’évasion fiscale, auxquels il faut ajouter 40 à 60 milliards dus à l’optimisation fiscale des multinationales (dont certaines sont françaises, comme le cas Engie l’a démontré tout récemment). « L’argent pour financer la transition sociale et écologique existe, il faut aller le chercher », résume Coutrot. Des termes qui seront repris sur tous les tons durant toute la journée.

Il reconnaît que des avancées ont été obtenues ces dernières années, dont « il faut se féliciter » : l’échange automatique d’informations fiscales entre gouvernement est désormais une réalité pour une centaine de pays (la Suisse et le Luxembourg l’ont déclenché le 1er janvier), ainsi que l’obligation faite aux banques européennes de détailler toutes leurs filiales dans le monde, avec leur activité, leur bénéfice et les impôts qu’elles payent. Et l’ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac a été condamné en première instance pour fraude fiscale. « Les États n’ont fait que réagir sous la pression de l’opinion publique face à des scandales inacceptables, révélés par les médias ou par des lanceurs d’alerte », souligne Coutrot...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 17:21

 

 

Source : https://www.objectifgard.com

 

 

FAIT DU JOUR Les “Faucheurs de chaises” au pays des banques

9 janvier 2017 à 7:00

 

 

Lors de ce faux procès, la banque est jugée coupable par le tribunal citoyen Photo Anthony Maurin).

Lors de ce faux procès, la banque est jugée coupable par le tribunal citoyen (Photo Anthony Maurin).

A Nîmes, le boulevard Victor Hugo est celui des banques. Sur la Place Questel ou à moins de 50m à la ronde, on trouve la BNP Paribas, le CIC, la Société Générale ou encore la Banque Populaire. Le collectif des "Faucheurs de chaises" se rassemblait samedi matin pour une action très visuelle.

Tout démarre l'année dernière lors de la campagne de réquisition de chaises pour lutter contre l'évasion fiscale et pour la transition énergétique lors de la COP21. Cette année, avec le concours d'Attac, de Nuit debout et de CCFD, les "Faucheurs de chaises" organisaient une action militante devant la BNP Paribas pour dénoncer l'évasion et l'impunité fiscales.

"Nous souhaitons faire écho au procès qui a lieu lundi (NDLR aujourd'hui) à Dax, c'est le symbole de l'évasion fiscale et la BNP y joue un rôle prépondérant. Nous estimons entre 60 et 80 milliards d'euros d'évasion fiscale chaque année en France" expliquent les membres du collectif citoyen. "Nous sommes ici pour une action symbolique de désobéissance civique non violente devant la BNP qui en 2014 avait plus de 200 filiales dans des paradis fiscaux. Nous voulons rencontrer le directeur de l'agence et dans le cadre de la galette des rois, nous voulons lui remettre la couronne du roi de l'évasion fiscale!" poursuivent, enjoués mais frigorifiés, les "Faucheurs de chaises".

Peu à peu le parvis de la BNP devient hermétique à la manière d'une scène de crime pour l'instauration d'une saynète théâtrale. On voit quelques pancartes grinçantes, les logo et slogan de la banque sont allègrement détournés avec des requins en lieu et place des étoiles et "Une banque d'un monde qui triche" était préféré à "d'un monde qui change" . On voit aussi une grande machine à laver, symbole de l'argent blanchi, un palmier rappelant les paradis fiscaux, une mère Noël distribuant des billets de 60 milliards d'euros, des galettes des rois et des banderoles mais surtout tout un tas de chiffres éloquents...

Photo Anthony Maurin).

Devant la BNP Paribas, le collectif se met en action (Photo Anthony Maurin)

"Il ne faut pas qu'on juge les faucheurs de chaises ou les lanceurs d'alerte! Nous voulons simplement montrer ce qu'on pourrait faire avec tout cet argent! Avec 60 milliards d'euros, on pourrait réaliser de belles choses pour l'emploi, le social ou encore l'écologie et la transition énergétique. 60 milliards, c'est aussi le déficit du budget de l'Etat français chaque année ou encore l'équivalent de la collecte de l'impôt sur le revenu! Ce chiffre, revient à dire que chaque Français, même ceux qui ne paient pas d'impôt, paie en réalité et à cause de l'évasion fiscale 131 euros par mois pour combler ces pertes!" continuent les "Faucheurs de chaises".

Mais c'est bel et bien le procès de l'évasion fiscale qui se joue aujourd'hui dans le sud-ouest, à Dax. "C'est un grand moment pour nous et notre lutte. Il y aura des personnalités et beaucoup de monde pour soutenir notre collègue lanceur d'alerte John Palais". Anticipant le procès, une saynète était organisée sur le parvis de la banque nîmoise. Un faux juge perché sur une chaise prend la parole et évoque la tenue d'un tribunal populaire pour juger les banques. Il liste les chefs d'accusations mais n'en retiendra finalement qu'un seul examiné en cette fraîcheur matinale. Un faux allocataire du RSA prend à son tour la parole et explique son humble vie avant d'entendre celle, moins humble, d'un exportateur (toujours faux) de pâté de requin installé aux îles caïmans et qui explique la facilité avec laquelle il parvient à s'évader et à faire voyager son argent...

Le juge liste les chefs daccusations Photo Anthony Maurin).

Le faux juge liste les chefs d'accusations (Photo Anthony Maurin).

Panneaux explicatifs et très visuels agrémentés de quelques chiffres relativement ahurissants... Sur le boulevard vidé de nombreux automobilistes et exsangue de piétons et d'animations, quelques coups de klaxons bien amicaux retentissent et viennent réchauffer le coeur des manifestants. "C'est une justice à deux vitesses... Si on arrivait à augmenter de 10000 personnes les effectifs du Ministère des Finances, on arriverait à récupérer une grosse partie de ces 60 à 80 milliards d'euros. Il en va de même avec les magistrats spécialisés, ils étaient 27 en 2007 mais en 2012, ils n'étaient plus que 8!". De là à dire que la crise financière et ses troubles économiques sont passés par là...

Certainement effrayée par tout ce joli ramdam, l'équipe de direction de la banque refusait même l'entrée à ses clients. Bloquées à la porte du sas, une femme et sa mère handicapée ne comprenaient pas et tentaient de s'expliquer, "Nous avons rendez-vous, ma mère ne peut pas rester debout..." Aucune réponse de l'intérieur, les clientes abandonnent leur rencard économique et reviendront un autre jour!

 

 

Source : https://www.objectifgard.com

 

 

 

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 15:51

 

 

Source : https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-08-janvier-2017

 

Les Savanturiers

Par Fabienne Chauvière

 

dimanche 8 janvier 2017

 

Barbara Demeneix, spécialiste mondiale des perturbateurs endocriniens

 

Aujourd'hui dans Les Savanturiers, les effets de la pollution sur notre santé mentale et les effets de la pollution sur la santé des abeilles.

 

 

Pesticides, insecticides, fongicides au premier rang des perturbateurs endocriniens

Pesticides, insecticides, fongicides au premier rang des perturbateurs endocriniens © Getty / The Washington Post

 

Vous allez faire connaissance avec, Barbara Demeneix une spécialiste mondiale des perturbateurs endocriniens, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle. Ce que raconte cette grande biologiste est sidérant : les pesticides, les plastiques ou les résidus de médicaments qui sont rejetés dans notre environnement affectent le développement du cerveau des enfants alors qu’il sont encore dans le ventre de leur mère. Pour Barbara Demeineix, l’intelligence des nouvelles générations est en péril, et de nombreuses études mettent en évidence une augmentation vertigineuse des cas d’autisme et des troubles de l’attention. En cause toujours, les perturbateurs endocriniens. Lorsque Barbara Demeneix a commencé à s’intéresser au sujet il y a 25 ans, peu de chercheurs la prenaient vraiment au sérieux. Aujourd’hui, tous lui emboitent le pas.

Barbara demeneix est l’auteur d’un livre très documenté aux éditions Odile Jacob : Le cerveau endommagé.

 

Dans la deuxième partie de l'émission, nous serons avec Gilles Salvat, Directeur de la santé animale, spécialiste de la santé des abeilles.

Les pesticides, les herbicides et les fongicides ont aussi des effets ravageurs sur… la santé des abeilles.

Depuis plusieurs années, un phénomène d’affaiblissement et de mortalité des colonies d’abeilles est constaté dans de nombreux pays. Les apiculteurs sont inquiets, le miel se fait rare, mais les agriculteurs aussi s’affolent, car de nombreuses cultures dépendent de la pollinisation des abeilles.

C’est en France à Sophia Antipolis que se situe le laboratoire de l'Anses pour la santé des abeilles en Europe, et il a fait le point en toute fin d’année sur les dernières connaissances.

livre

Le Cerveau endommagé - auteur Barbara Demeneix - paru aux éditions Odile Jacob

Pesticides, plastiques, résidus de médicaments et beaucoup d’autres choses encore : chaque jour, des centaines de milliers de produits chimiques sont rejetés dans l’environnement.

Ces perturbateurs endocriniens affectent le développement du cerveau, le métabolisme, la reproduction, et ont une incidence sur les cancers.

Des études scientifiques récentes montrent que le nombre d’enfants atteints de dérèglements hormonaux, de désordres de type autistique ou de troubles de l’attention avec hyperactivité est en augmentation constante.

Barbara Demeneix parvient même à une conclusion inquiétante : les capacités intellectuelles des générations futures seront sérieusement compromises.

Quelles solutions pouvons-nous mettre en œuvre pour protéger les enfants, mais aussi les adultes, à titre individuel et surtout collectif ?

Si nous refusons d’agir, les générations futures pourraient bien se retrouver impuissantes face à ces problèmes de santé publique. Il leur manquera l’intelligence – à tout jamais.

 

 

Source : https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-08-janvier-2017

 

 

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 15:37

 

 

Source : https://www.franceinter.fr/societe/jacqueline-warner-je-ne-crois-qu-on-ne-savait-qu-on-etait-10-humain-et-90-bacterien

 

 

Jacqueline Warner : “Je crois qu’on ne savait pas qu’on était 10% humain et 90% bactérien”

 

 

 

Longtemps, nous avons réduit l’intestin à ses fonctions digestives avant de découvrir d'autres fonctions fondamentales : il prédomine nos comportements, nos actes, nos pensées.

 

Schéma de l'appareil digestif

Schéma de l'appareil digestif © Getty / De Agostini Picture Library

 

Au micro d'Ali Rebeihi dans Grand bien vous fasse, Thomas Uhl (naturopathe), Jacqueline Warnet (hépato-gastroentérologue spécialisée en micro nutrition) et Louis Berthelot (acupuncteur spécialisé en médecine traditionnelle chinoise et en micro nutrition) expliquent l'importance de notre microbiote.

Jacqueline Warnet remarque : “Je ne crois qu’on ne savait pas qu’on était 10% humain et 90% bactérien”. Et pour l'essentiel, ces bactéries se trouvent dans les intestins... Il est donc grand temps de s'y intéresser !

Le charme discret de l'intestin

 

Elle n'était pas la première à s'"intéresser au sujet... Mais elle est assurément celle qui l'a popularisé : Giulia Enders est une jeune étudiante en médecine, allemande ; en 2014 elle publie sa thèse sur les bactéries qui peuplent nos intestins... et cela fait un tabac : "Le charme discret de l'intestin", sous-titré "Tout sur un organe mal-aimé".

 

Elle était invitée de Mathieu Vidard, réécoutez-la : lien

 

 

 

Le microbiote, c'est quoi ?

Le microbiote est ce qu'on appelait la flore intestinale ; cela représente 100 000 milliards de bactéries. Parmi elles, des bactéries dominantes, des sous dominantes, et d'autres enfin qui ne sont que de passage. C'est cet équilibre qui est important et qui détermine notre immunité (et donc notre santé). Pour Louis Berthelot :

Le microbiote est le pilier de la santé.

Louis Berthelot explique : "Dès qu’il est en déséquilibre,vous aurez en cascade un ensemble de problématiques qui peuvent apparaître." Parmi eux, des manifestations "classiques" (gaz, diarrhées, vomissements...) mais aussi des troubles de l'humeur, de la fatigue, des problèmes dermatologiques...

Pour Jacqueline Warner :

Le microbiote intestinal est l’un des chefs d’orchestre du corps.

► LIRE AUSSI | les conseils alimentaires de Louis Berthelot, Jacquline Warner et Thomas Uhl pour être en forme

Vivre en symbiose avec nos bactéries

Dès notre naissance, nous vivons en symbiose avec nos bactéries. Cela nécessite un équilibre, une harmonie. Quand cela n'est pas le cas, les manifestations peuvent être très variées : troubles de l'humeur, de la concentration, de la respiration…

Jacqueline Warnet cite l'exemple du candida albican, un champignon qui vit dans notre corps et qui, en règle générale, lui est bénéfique. Du moins il l'est s’il vit dans ses bonnes mesures. Mais s'il y a du stress, un traitement antibiotique, une mauvaise alimentation, il peut être amené à se développer. Il provoque une addiction au sucre très forte donc une soif très forte de sucre... et de ce fait il amène des comportement comme l'irritabilité, des tensions, un épuisement général.

Le docteur Jacqueline Warnet note que "de nombreuses personnes ont des candida albican sans le savoir".

"Deux types de cellules ont besoin de beaucoup de sucre : les candida albican et les cellules cancéreuses. Donc, à chaque fois que vous mangez du sucre, réfléchissez, parce qu’il va y avoir des conséquences. Vous n'allez pas nourrir ce que vous voulez et vous allez faire dysfonctionner votre cerveau".

Le chemin de la nourriture

  1. La bouche. Déjà, quand on met un aliment en bouche, on le met en petit morceaux (ce qui permettra à l'estomac de faire son boulot) et on l’imprègne de salive (la digestion commence dès ce niveau avec les amylases).
  2. L'estomac. L'acide gastrique, antibactérien, sépare les protéines et les met en petits morceaux
  3. Le petit intestin. Ici se fait l'assimilation (les nutriments passe dans la circulation) : le glucose, les acides aminés, les acides gras à courte chaîne et le glycérol passent dans les vaisseaux sanguins ; les acides gras à longue chaîne et les triglycérides passent dans les vaisseaux lymphatiques ; l'eau, les sels minéraux et les vitamines quant à eux peuvent passer dans les deux types de vaisseaux.
  4. Le gros intestin (ou colon). Il récupère ce qui reste - là, 100 000 milliards de bactéries attendent à manger.
  5. ... Et dans les selles, on trouve : ⅓ de fibres ; ⅓ de cellules mortes ; ⅓ de bactéries.
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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 15:31

 

 

Source : https://france.attac.org

 

 

À J-2 du procès de l’évasion fiscale à Dax : quatre nouvelles actions ciblent BNP-Paribas

 

samedi 7 janvier 2017, par Attac France

 

 

 

Après avoir mis en prison les fraudeurs fiscaux et leurs complices à Paris hier, 4 nouvelles actions ont été menées ce matin à Amiens, Fontenay sous Bois, Nîmes et Orléans.

 

 

À Fontenay sous Bois, les militant·e·s d’Attac 94, rejoints par des élèves et parents d’élèves, se sont rassemblés devant l’agence BNP Paribas et ont mis en scène une salle de classe pour dénoncer les suppressions de classes dans le Val-de-Marne. Ils ont expliqué que ce sont les paradis fiscaux qu’il faut supprimer, pas les classes d’école !

À Orléans, les militant·e·s d’Attac 45, soutenus par le MAN d’Orléans, ont manifesté contre l’impunité fiscale en offrant le vin chaud aux passant·e·s. Ils ont apporté leur soutien au Faucheur de chaises Jon Palais et aux lanceurs d’alerte du « LuxLeaks » (Antoine Deltour, Raphaël Halet et Édouard Perrin).

À Amiens, les Faucheurs de chaises se sont réunis devant la BNP Paribas, rue des Trois-Cailloux, fermée pour l’occasion. À l’aide de divers jeux et animations, ils ont présenté leurs vœux, à leur manière, aux dirigeants de la banque.

A Nîmes, 30 militant·e·s d’Attac Nîmes, du CCFD, de Nuit debout et Nîmes en transition ont confectionné une couronne des rois avec de faux billets de 60 milliards d’euros devant l’agence BNP, fermée pour l’occasion.

Ces actions se déroulent à deux jours du procès de l’évasion fiscale qui se tiendra à Dax lundi 9 janvier, en soutien au Faucheur de chaises Jon Palais, jugé pour vol en réunion.

À cette occasion, des centaines de personnes feront le procès de l’évasion fiscale. De nombreuses personnalités associatives, syndicales et politiques sont attendues. Attac France sera représentée par Annick Coupé (secrétaire générale d’Attac France), Thomas Coutrot et Geneviève Azam (ex porte-paroles d’Attac France).

 

 

Source : https://france.attac.org

 

 

Affiche proces du 9 janvier

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 15:23

 

 

Source : https://france.attac.org

Source : https://www.youtube.com/watch?v=yPdNRpmEKOs&feature=youtu.be

 

 

Eva Joly à la défense ! Soutien aux Faucheurs De Chaises
mercredi 4 janvier 2017, par Action non-violente COP21
 
 
 

 

Action Non-Violente COP21

Ajoutée le 30 déc. 2016

Grand procès de l'évasion fiscale : Eva Joly, avocate et députée européenne défendra Jon Palais​ le 9 janvier 2017 à Dax.

Soutenez la mobilisation : https://faucheursdechaises.eu/
Venir au procès : https://faucheursdechaises.eu/venir-a...

 

 

Source : https://france.attac.org

Source : https://www.youtube.com/watch?v=yPdNRpmEKOs&feature=youtu.be

 

 

 

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 15:13

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

Soutien à Dominique Henry, militante de la confédération paysanne qui risque la prison

Affaire des « mille vaches » : l’acharnement judiciaire se poursuit

 

Publié le 6 janvier 2017

 

 

 

Dominique Henry est une ancienne institutrice et agricultrice en retraite dans le Haut Doubs, militante de la Confédération Paysanne. A l’occasion de la mobilisation initiée en 2013 contre le projet de la « ferme » des 1000 vaches, elle a été condamnée, comme neuf de ses camarades à de la prison avec sursis en 2014. Mais elle n’en n’a visiblement pas terminé avec la justice : elle est convoquée le 12 janvier prochain au tribunal correctionnel de Montbéliard, pour refus de prélèvement ADN, ce qui constitue un délit depuis que cette procédure a été étendue largement. Elle risque la prison.

Sael Bison

Retour sur les faits


Le 28 mai 2014, une cinquantaine de militants de la Confédération paysanne de toute la France sont allés sur le site de la future ferme-usine des 1000 vaches pour démonter symboliquement quelques pièces de la salle de traite. L’objectif de cette action de jour à visage découvert : ramener les pièces sur Paris pour les rendre à Stéphane Le Foll (Ministre de l’agriculture) et Ségolène Royal (Ministre de l’écologie et du développement durable) alors qu’ils inauguraient le « printemps bio » au parc de la Villette. Dominique Henry participe à cette action qu’elle présente elle-même ainsi : « Démonter, dévisser, déboulonner, ne rien casser bien sûr. » Pour ce simple fait, elle est interpellée puis gardée à vue pendant plus de 2 jours, avec 3 autres militants, car elle a refusé le prélèvement d’ADN exigé par la police. En septembre 2014, elle est donc jugée par le tribunal d’Amiens avec neuf de ses camarades, condamnés en première instance pour des faits allant du « refus de prélèvement ADN » à la « dégradation en réunion ». Elle écopera d’une peine de prison avec sursis. La condamnation est confirmée en appel mais sa peine se verra qualifiée de « symbolique », en raison de la reconnaissance de son statut de lanceuse d’alerte.

Mais Dominique n’est pas au bout de ses peines : le 24 décembre 2015, la gendarmerie du Russey la convoque. Un nouveau prélèvement d’ADN lui est réclamé. Elle le refuse une deuxième fois. Pour cette raison, elle comparaîtra le 12 janvier prochain devant le tribunal de Montbéliard. Elle risque jusqu’à 1 an de prison et 15 000 euros d’amende.

La « ferme » des mille vaches : de l’industrialisation massive de l’élevage bovin à la défense des intérêts du grand patronat

 

Cette action s’inscrit dans le contexte plus large de lutte contre l’industrialisation de l’élevage, jusqu’à alors limitée aux volailles. La « ferme » des mille vaches incarne l’une des premières tentatives de développer l’élevage bovin à grande échelle à l’image des énormes complexes industriels qui existent déjà aux Etats Unis. Conséquence : alors que les plus grosses exploitations de la région disposent d’une cinquantaine de vaches laitières, M.Ramery, entrepreneur en BTP patron de 3500 salariés et 365ème fortune de France, stocke aujourd’hui plus de 700 animaux et compte encore augmenter son effectif. Pourtant, le tribunal administratif lui avait imposé un quota de 500 vaches et limité l’étendue du permis de construire. Aucune de ces exigences n’a été respectée par l’industriel sans qu’évidemment il ne soit inquiété par la justice.

Et pour cause, son projet relève d’un dispositif bien rodé : « Le projet de M.Ramery, subventionné par la PAC, prévoit de produire de l’électricité à partir d’un immense méthaniseur alimenté par le lisier, le fumier, des résidus de céréales et autres végétaux. Le méthane libéré par la fermentation alimente un générateur électrique d’une puissance équivalente à 25 éoliennes. Le courant sera racheté par EDF. Encouragé par les primes, le méthane agricole est un nouvel agro-business. Le lait n’est qu’un sous-produit du lisier, du lait « low cost », vendu à moins 20% du prix du marché » explique Dominique Henry. Il s’agit là bien évidemment d’une concurrence intenable pour les petits paysans, synonyme d’une détérioration radicale de leurs conditions de vie, comme de celles des ouvriers à la chaine de cette future ferme-usine.

Ainsi, depuis l’annonce du projet en 2013, les habitants de la région se sont massivement mobilisés, organisés notamment autour de l’association NOVISSEN (NOs VIllages Se Soucient de leur ENvironnement) et d’autres collectifs écologistes.

Répression des actions syndicales et criminalisation des militants


Dans ce contexte, l’extension du prélèvement ADN, procédure initialement prévue à l’encontre des « délinquants sexuels » est loin d’être anodine.

Dominique Henry, interviewée par France 3, raconte : « En 98, au départ, ce fichier est créé pour les délinquants sexuels puis étendu par Nicolas Sarkozy en 2003 pour toutes les personnes gardées à vue et reconnues coupables. Ce qui est mon cas. Mais sont exclues celles qui sont coupables d’abus de confiance ou de biens sociaux, de favoritisme, de corruption ou trafic d’influence, bref on le comprend, tous les délinquants en col blanc... »

Si vous êtes dans ce fichier, c’est pour 40 ans. Pendant 40 ans, vous êtes un suspect permanent. Dans mon ADN, il y a des caractéristiques personnelles, sur le groupe ethnique ou encore des informations sur ma santé ou des maladies génétiques. Je pense à mes enfants, mes petits-enfants. On est tous concerné. Je fais le parallèle avec la seconde Guerre Mondiale : dans l’histoire, on a vu des fichiers utilisés à mauvais escient. »

Le procès de Dominique doit se comprendre à l’aune du processus de répression aigue des militants politiques et syndicaux : qu’il s’agisse des Goodyear, des militants de la loi Travail des frères Traoré ou encore de Cédric Herrou, les condamnations pleuvent et nombreuses sont les victimes d’une justice de classe qui libère dans le même temps Christine Lagarde et blanchit les policiers qui tuent impunément.

De Montbéliard à Amiens : les 11 et 12 janvier, tous ensemble contre la répression et la justice de classe !

 

En effet, le procès de Dominique Henry se déroulera le lendemain du rendu du jugement faisant suite à l’audience du 19 octobre 2016 à Amiens pour les 8 Goodyear. Le 19 octobre, une mobilisation d’ampleur en soutien aux Goodyear a permis de faire tomber la réquisition du parquet à de la prison ferme. Face à ce tournant autoritaire et liberticide, il est nécessaire de lutter ensemble pour la défense de nos libertés politiques et syndicales et mettre un coup d’arrêt à la criminalisation de l’action militante.

Alors, d’Amiens à Montbéliard, en passant par Nice et Bobigny, soyons nombreux pour exiger la relaxe de tous les inculpés et l’arrêt immédiat des poursuites contre nos camarades militants et militantes.

 

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 14:53

 

 

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Du haut de sa tour d’ivoire surchauffée

Pendant que les sans-abris meurent de froid, Emmanuelle Cosse se félicite de sa politique du logement

 

Publié le 6 janvier 2017

 

 

 

Pour Emmanuel Cosse, ministre du logement, cet hiver ne serait « pas plus difficile que les autres » sur le plan de l’hébergement. Une déclaration scandaleuse alors que des millions de gens redoutent la vague de froid annoncée pour les prochains jours.

Renan Granger

C’est une déclaration qui en dit long sur le mépris des membres du gouvernement vis-à-vis des classes populaires. Alors qu’on attend jusqu’à -8°C ce vendredi dans certaines régions de France, des températures qui ont déjà provoqué la mort d’un SDF à La Rochelle, la ministre du logement, membre d’EELV, ne semble pas plus inquiète que cela. Pour elle, « cela ne sert à rien de dramatiser une situation qui est tendue ». Pourtant, du côté des associations, c’est un autre son de cloche qui se fait entendre. Celles-ci sont grandement préoccupées par la situation actuelle. Selon la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion), une demande sur deux d’hébergement d’urgence n’aboutirait pas, faute de places disponibles. Certaines associations, comme Action Froid, face à cette situation d’urgence et le peu de réponses de l’Etat, ont même choisi de distribuer des écharpes, des gants et des couvertures aux SDF pour pallier à l’urgence.

Cette aggravation était attendue, car depuis 10 ans, la situation du logement en France n’a fait que se dégrader. En 2016, selon la Fondation Abbé Pierre, on dénombrait par exemple 141 500 sans-abris en France, en augmentation de 50 % sur 11 ans. Et cette situation de grande précarité touche désormais toutes les couches de la population. Selon une étude menée par l’INSEE et l’INED en 2012, 10 % de ces sans-abris seraient diplômés du supérieur et 15 % seraient des étudiants inscrits à l’université. En plus de cette explosion du nombre de sans-abris, le mal-logement a lui aussi largement progressé. Toujours selon la fondation Abbé Pierre, cela concernerait 14,5 millions de personnes en France, dont 2,1 millions vivant sans eau courante, sans WC, sans cuisine, sans douche ou dans un immeuble à la façade très dégradée.

Des chiffres terrifiants dont sont directement responsables le gouvernement et sa ministre du logement, Emmanuelle Cosse. En 2015, le financement de logements sociaux a baissé de 9 %. Une baisse particulièrement accentuée dans la catégorie des logements très sociaux (dits PLAI), dont 700 seulement ont été programmés alors que 3 000 étaient promis en 2015. D’autant plus qu’il y aurait, selon l’INSEE, 2 640 000 logements vacants en 2014, une augmentation de 73 % sur 10 ans. Alors, face à l’urgence, pour que les plus de 323 SDF morts en France l’an dernier soient les derniers, nous devons exiger dès maintenant un logement décent pour tout le monde, en commençant par la réquisition des logements vides.

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 14:45

 

 

Source : http://www.francetvinfo.fr

 

 

Lycéenne le jour, sans-abri la nuit : le témoignage de Marie, 18 ans et SDF

 

 
 
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Violaine Jaussent France Télévisions

Mis à jour le
publié le

 

Les enseignants du lycée Auguste-Blanqui, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), se mobilisent pour trouver une solution de logement pérenne à au moins sept élèves sans domicile fixe. Parmi eux, Marie. Franceinfo l'a rencontrée et a recueilli son témoignage.

 

Marie (le prénom a été modifié), le 5 janvier 2017 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).

 

"C'est impossible de fermer les yeux. Il y a toujours une peur. Tu te demandes : 'est-ce que je vais me faire agresser ou pas, qu'est-ce qui va se passer ?' La nuit est hyper longue. Et il fait hyper froid." Avec ses mots, ceux d'une lycéenne de 18 ans, Marie* nous raconte la rue. Comment, avec sa mère et sa sœur de 17 ans, elle s'est retrouvée sans toit pendant dix jours consécutifs en novembre 2016. Comment, la nuit venue, toutes les trois se sont blotties dans des Abribus, des parkings, ou encore dans une gare de la région parisienne. Et comment, le jour, elle essayait de suivre les cours.

Marie est en terminale au lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Et dans son établissement, elle et sa sœur ne sont pas les seules à se retrouver sans domicile fixe. Cinq autres élèves subissent le même sort. Chacun a une situation particulière, mais tous ont en commun d'avoir dormi à la rue quand le 115, saturé, ne répondait plus. Il y a aussi de longues nuits passées dans une voiture. C'est pourquoi les professeurs du lycée appellent à manifester devant la mairie de Saint-Ouen, jeudi 12 janvier à partir de 18 heures.

Au-delà de la Seine-Saint-Denis, ce cas est loin d'être isolé en France. Mais difficile de savoir combien d'élèves sont SDF. L'Education nationale ne recense pas ce type d'information privée. En effet, une convention de 1989 ratifiée par la France garantit à l'enfant le droit à l'éducation en dehors de toute distinction qui tienne à sa nationalité ou à sa situation personnelle. Toutefois, une enquête de l'Insee (PDF), menée en 2012 auprès des bénéficiaires des centres d'hébergement et de distributions de repas, comptabilise 31 000 enfants sans domicile, qui s'ajoutent aux 81 000 SDF adultes.

"La nuit je dormais pas. Je dormais en cours"

Comment un élève se retrouve-t-il à la rue ? Souvent, la situation bascule très vite. Marie est arrivée en France il y a sept ans. Tout se passe bien. Jusqu'au moment où sa mère perd son emploi et a des problèmes de santé. 

"Ma mère avait un travail, comme tout le monde. Mais elle a été virée. On vivait dans un logement de fonction. Ils nous ont dit de quitter le logement."

Marie

à franceinfo

 

Marie, sa mère et sa sœur sont alors hébergées chez une tante pendant onze mois. "C'était loin : tous les jours je me réveillais à 5 heures pour venir au lycée. J'avais deux heures de trajet, mais je me disais que j'avais un logement, que je pouvais dormir. En novembre, ma tante nous a dit qu'elle ne pouvait plus nous prendre en charge, qu'on devait quitter le logement. C'est là que tout a commencé", raconte Marie.

Toutes les trois quittent ce logement et composent le 115, le numéro d'hébergement d'urgence. "C'était un vendredi. Ils nous ont trouvé un hébergement pour un week-end. Et après, le lundi, on a rappelé. Il n'y avait plus rien. On passait notre journée à les appeler, mais il n'y avait jamais de place." Marie marque une pause. Elle se touche machinalement l'oreille. Evoquer cette période ravive de "mauvais souvenirs". "C'était impossible pour moi de travailler, je n'arrivais vraiment pas à suivre. J'ai raté beaucoup de contrôles. C'était vraiment compliqué. La nuit je dormais pas. Du tout. Je dormais en cours."

L'anonymat au lycée

Lycéenne le jour, sans-abri la nuit : la jeune fille mène une double vie pendant dix jours. Sans qu'au lycée personne, ou presque, n'en sache rien. Le fait de dormir à la rue est vécu comme une honte. Aujourd'hui encore, Marie est une anonyme, parmi les quelque 1 000 élèves de l'établissement scolaire. Les élèves sans domicile fixe "ne savent pas forcément qui ils sont, même entre eux", relève Clémence Touboul. Cette professeure d'anglais, qui chapeaute et aide Marie, a souhaité assister à l'interview.

On préfère les préserver, pour qu'ils gardent une vie normale au lycée

Clémence Touboul, professeure d'anglais

à franceinfo

Clémence Touboul poursuit : "Pendant les vacances, deux autres familles d'élèves du lycée hébergées par le 115 ont découvert qu'elles étaient sur le même palier, dans le même hôtel. Maintenant elles se soutiennent, mais elles ne savaient même pas qu'elles dormaient au même endroit."

"J'étais choqué que ça arrive à une élève"

Marie a mis du temps à se livrer, y compris auprès de ses amis les plus proches. Elle a quand même fini par mettre quelques élèves de sa classe dans la confidence. Leur soutien se révèle précieux : "Ils m'aidaient beaucoup. Ils prenaient les cours pour moi."

Amine* est de ceux-là. Il est aussi à ses côtés pendant l'interview, pour l'épauler. Il raconte comment il a appris que son amie dormait dans la rue. "D'habitude, elle est souriante. Mais là ça se voyait qu'elle était mal. Mes blagues ne marchaient pas !" se souvient-il en riant. Il jette un regard à Marie. "Ce jour-là, j'étais fatiguée et lui il a vu que ça n'allait pas", commente la lycéenne.

Amine reprend : "Je l'ai vue la tête baissée, jusqu'à la fin du cours. Je lui ai envoyé un SMS. Elle m'a juste répondu : 'Dehors, c'est difficile.' Je n'ai pas trop compris. C'est à force d'insister qu'elle m'a tout dit." Amine ne s'attendait pas à ça. Il est stupéfait. "J'étais choqué que ça arrive à une élève, et en plus dans ma classe", reconnaît-il, un peu gêné.

Cagnotte et mobilisation

Marie a pu compter sur un autre soutien de poids : celui de l'assistante sociale du lycée. "Cela fait un an qu'elle est au courant de la situation. Je lui ai dit qu'on était hébergées par une tante. Jusqu'au moment où on a été mises dehors", indique la jeune fille. L'assistante sociale réagit comme elle peut, selon Marie : "Tous les soirs, elle m'envoyait des messages : 'comment ça va ?' Elle était vraiment perturbée." 

L'assistante sociale voyait que tous les jours je venais en cours sans avoir pris de douche, rien. Alors, elle me laissait de quoi faire ma toilette à l'infirmerie. Tous les matins, je faisais ça.

Marie

à franceinfo

 

C'est l'assistante sociale qui alerte les professeurs de la situation. L'idée d'une cagnotte s'impose. Une enveloppe de billets circule. Puis la collecte prend de l'ampleur, avec une cagnotte créée sur internet. Mais surtout, les enseignants se mobilisent pour trouver un toit aux lycéens. Un appartement est trouvé pour Marie et sa famille, d'abord jusqu'au 28 décembre. Elles sont ensuite hébergées cinq jours ailleurs, puis, depuis début janvier, dans le studio d'une personne partie en voyage. Une solution temporaire, valable jusqu'au 21 février et financée par l'argent récolté.

"C'est le métier des pouvoirs publics"

"On fait ce qu'on peut, de la manière qu'on peut, mais ça reste du bricolage, estime Clémence Touboul. Là, on atteint nos limites. On se rend compte que ce n'est pas notre métier, mais que c'est celui des pouvoirs publics. C'est à eux de faire quelque chose." Les professeurs les ont interpellés à travers une lettre ouverte, diffusée le 10 décembre. Leur message a notamment été relayé sur Twitter par un journaliste du Bondy Blog, Mehdi Meklat, ancien élève du lycée Auguste-Blanqui.

https://pbs.twimg.com/media/CzV3BFiXEAA9qp4.jpg

 

Depuis, Marie a fait une demande de logement à son nom. "Mais la situation ne s'est pas encore débloquée. Avant les vacances scolaires de fin d'année, la préfecture a annoncé qu'un logement allait être libéré à Saint-Ouen pour la famille de Marie. Donc maintenant on attend que ça se concrétise", précise Clémence Touboul. 

La préfecture de Seine-Saint-Denis, sollicitée par franceinfo, répond que le dossier est en cours d'examen. Elle attend d'avoir toutes les informations en main. Elle précise que chaque cas relève d'une situation différente. Elle affirme avoir déjà proposé à certains une solution d'hébergement, mais que les familles n'ont pas donné suite. La plupart de ces solutions d'hébergement ont été formulées par les services du 115.

"On apprend au contact de ces élèves"

"Ce qui est impressionnant, c'est que ces élèves ne lâchent pas le morceau. Ils ont quand même envie d'avancer et de réussir. Ils ont cette force-là, et c'est ça qui donne l'énergie de continuer. On apprend à leur contact, c'est complètement fou, insiste de son côté la professeure d'anglais. On se dit : 'combien d'élèves sont passés par là sans qu'on ne le sache ?' Donc c'est tout à ton honneur, Marie, de t'être manifestée, d'en avoir parlé à des adultes."

Un sourire timide s'affiche sur le visage de Marie. "J'ai un endroit où dormir, je peux prendre une douche et je peux faire mes devoirs aussi", glisse la lycéenne.

Je suis quelqu'un qui reste toujours positif. Et après je me dis qu'il y a pire que moi.

Marie

à franceinfo

La jeune fille ne pense pas trop à l'après et préfère se concentrer sur son baccalauréat. Avec un rêve : devenir ingénieure de contrôle aérien.

 

*Le prénom a été changé

 

 

Source : http://www.francetvinfo.fr

 

 

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6 janvier 2017 5 06 /01 /janvier /2017 18:12

 

 

 

Source : http://www.cadtm.org/Documents-secrets-du-FMI-sur-la

 

 

Documents secrets du FMI sur la Grèce avec commentaires d’Eric Toussaint (CADTM)

5 janvier par Eric Toussaint

 

 

 

 

Nous mettons à la disposition du public francophone des documents tenus secrets par le FMI. Il s’agit de documents authentiques qui ont été mis à la disposition de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque par Zoe Konstantopoulou, la présidente du Parlement grec en fonction entre le 6 février et le 3 octobre 2015. Le contenu de ces 2 documents qui datent de mars et de mai 2010 est accablant pour le FMI.

Afin de convaincre le FMI, les dirigeants français, allemand et hollandais ont menti Le compte-rendu officiel de la réunion du 9 mai 2010 au cours de laquelle la direction du FMI approuvé un crédit de 30 milliards € à la Grèce montre très clairement qu’un nombre élevé de membres de la direction ont exprimé de très fortes critiques à l’égard du programme que l’institution s’apprêtait à mettre en œuvre. Certains d’entre eux ont dénoncé le fait que le programme visait à sauver les banques privées européennes qui étaient créancières de la dette publique et privée grecque, principalement quelques grandes banques françaises et allemandes. Plusieurs d’entre eux ont dénoncé une politique qui reproduisait ce qui avait conduit à la crise argentine de 2001 et à la crise asiatique de 1996-1997 (voir encadré avec la citation du directeur exécutif argentin). Plusieurs dirigeants ont dénoncé le fait que le noyau dirigeant du FMI avait modifié à l’insu des autres membres du conseil d’administration une des règles fondamentales qui conditionnent les crédits alloués par le FMI à ses membres. En effet, pour qu’un crédit puisse être octroyé par le FMI, il faut démontrer que ce crédit et le programme qui l’accompagne rendront soutenable le remboursement de la dette. Vu que cette condition ne pouvait pas être satisfaite dans le cas de la Grèce étant donné que la direction du FMI et les autorités européennes refusaient de réduire la dette grecque et d’y faire participer les banques privées, la condition mentionnée plus haut a été supprimée en catimini. Elle a été remplacée par un nouveau critère : la nécessité d’éviter un risque élevé de déstabilisation financière systémique internationale. La direction du FMI a justifié par l’urgence ce changement de critère non respectueux des règles de fonctionnement. Afin de convaincre ceux des dirigeants du FMI qui émettaient de très fortes réserves, les dirigeants français, allemand et hollandais ont menti en assurant que les banques de leur pays ne se débarrasseraient pas des titres grecs. Selon eux, les banques françaises, allemandes et hollandaises allaient conserver les titres grecs en leur possession afin de permettre la réussite du programme qui allait commencer. Or il est prouvé que les banques françaises, allemandes et hollandaises ont vendu massivement les titres qu’elles détenaient sur le marché secondaire en provoquant une aggravation de la crise grecque et en reportant sur le dos des contribuables européens, et en premier lieu sur le peuple de la Grèce, les risques qu’elles avaient pris et la crise qu’elles avaient très largement contribué à provoquer. Toujours pour lever les réticences de certains membres de la direction du FMI, les responsables du FMI en charge des relations avec la Grèce ont affirmé que des mesures sociales seraient prises pour éviter que les bas salaires et les petits retraités soient touchés par les mesures d’austérité. Ils ont menti. Pour emporter également l’accord des membres de la direction du FMI, ils ont affirmé que les banques grecques étaient saines et que leurs problèmes provenaient uniquement des risques que faisaient porter sur elles le poids d’une dette publique trop importante et d’un déficit public abyssal. C’était faux : les banques grecques se trouvaient dans un état désastreux. Toujours pour convaincre ceux des dirigeants qui doutaient, on leur a déclaré que le plan serait soumis pour approbation au Parlement grec. Or, en réalité, le programme a été imposé à la hussarde au parlement, sans possibilité d’amendement et en bafouant la constitution grecque, comme l’ont dénoncé à l’époque de nombreux juristes.

Le président de la BCE a menacé la Grèce de couper l’accès des banques aux liquidités de la BCE Pour convaincre les membres de la direction du FMI qui souhaitaient qu’on demande aux banques de participer « collectivement » à l’effort en acceptant une réduction de leurs créances, les responsables du dossier grec ont affirmé que les autorités grecques ne voulaient pas d’une réduction de la dette publique. Et le représentant grec, Panagiotis Rouméliotis, a confirmé cette version des faits. Plus tard, ce même représentant a affirmé que c’est sous la pression du président de la Banque centrale européenne (BCE) que la Grèce a déclaré qu’elle ne souhaitait pas une réduction de sa dette. Selon le représentant de la Grèce au FMI, Jean-Claude Trichet aurait menacé la Grèce de couper l’accès des banques grecques aux liquidités de la BCE. Il est certain que Jean-Claude Trichet a utilisé cette menace dans les mois au cours desquels le mémorandum a été négocié. Il est également avéré qu’il a utilisé la même menace à l’égard de l’Irlande quelques mois plus tard lors de la mise au point du mémorandum concernant ce pays. Il est également certain que les banquiers grecs, tout comme les banquiers français, allemands ou hollandais ne voulaient pas entendre parler d’une réduction de la dette grecque car ils n’acceptaient pas d’être mis à contribution pour assurer leur propre sauvetage. Les banquiers ont obtenu deux ans de répit afin de pouvoir se dégager et obtenir des compensations importantes.

Le FMI affirme très clairement que, vu l’appartenance de la Grèce à la zone euro, il lui est impossible de retrouver de la compétitivité en dévaluant sa monnaie. Du coup, le FMI considère qu’il faut dévaluer les salaires et les allocations sociales : c’est ce qu’on appelle la dévaluation interne. Elle fait des ravages en Grèce et dans d’autres pays périphériques au sein de la zone euro. Le contenu de ces documents secrets conforte le jugement porté par la Commission pour la vérité sur la dette : les dettes réclamées par le FMI à la Grèce sont illégitimes, illégales, odieuses et insoutenables (voir le chapitre 8 du rapport de la commission)

Comment fonctionne le FMI ?

À l’aide de l’organigramme simplifié du FMI ci-dessous, Michel Husson précise le fonctionnement du FMI.


Source : FMI, Comment les décisions sont prises au FMI, Avril 2016

« Une décision comme le plan d’aide à la Grèce est prise par le Conseil d’administration, sur la base d’études préparatoires commandées par la direction générale aux services compétents. Le staff emploie 2400 personnes, dont la moitié d’économistes.
Entre les économistes du staff et la direction générale, il existe des interactions variables ou plutôt des liens plus ou moins distendus qui ne concernent pas de la même manière l’ensemble des économistes payés par le FMI. Dans certains cas, la bride est relâchée et l’on obtient des études qui frisent l’hétérodoxie. Mais quand on passe aux affaires sérieuses, la courroie de transmission fonctionne à l’envers et les économistes ont alors pour fonction d’assurer la défense et l’illustration des orientations politiques
. » |1|

Dans la traduction des documents du FMI ci-dessous, nous utilisons les termes de « directeurs exécutifs » pour désigner les membres du « conseil d’administration » (Executive Board) du FMI. Nous utilisons le terme « staff » pour désigner les « services » du FMI.

En premier lieu, nous proposons à la lecture le compte-rendu de la réunion du conseil d’administration du FMI du 9 mai 2010 car il met en évidence les divergences internes et n’est pas rédigé dans la langue de bois habituelle du FMI. Ce compte-rendu officiel sort tout à fait de l’ordinaire. Il est certain qu’il n’a pas été apprécié par les principaux dirigeants de cette institution despotique et mortifère. À vous de lire et de vous faire une opinion.

 

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Première page du document - version annotée

10 mai 2010

STRICTEMENT CONFIDENTIEL

Sujet :Réunion du Conseil d’administration à propos de la demande d’un Accord de confirmation (Stand-By Arrangement, SBA) pour la Grèce – 9 mai 2010

Le Conseil d’administration a adopté à l’unanimité la demande formulée par la Grèce afin d’obtenir un Stand-By Arrangement (SBA) sur trois ans pour un total de 30 milliards d’euros (26,4 milliards DTS), soit 32 fois le quota grec, le plus important programme adopté par le Fonds à ce jour. Les partenaires de la zone euro participeront à une aide financière bilatérale à hauteur de 80 milliards d’euros. Le montant total de 110 milliards d’euros couvrira le manque attendu de financements publics durant la période d’application du programme. Pour chaque paiement qui aura lieu durant la période d’application du programme, la Grèce s’est engagée à utiliser les ressources du FMI et de la Commission européenne (CE) dans un ratio constant de 3 pour 8.

Les principaux objectifs du programme sont : (i) de réduire le déficit budgétaire en-dessous de 3 % du PIB d’ici à 2014, le ratio dette/PIB devant commencer à se stabiliser à partir de 2013, puis décliner progressivement ; (ii) de sauvegarder la stabilité du système financier à travers l’établissement d’un Fonds de stabilité financière (FSF) entièrement indépendant qui soutiendra les banques si nécessaire |2| ; et (iii) de restaurer la compétitivité de l’économie grecque à travers des réformes structurelles complètes.

En plus des mesures budgétaires déjà adoptées par les autorités au début de l’année 2010 (totalisant 5 % du PIB), le programme envisage un ajustement budgétaire de départ de 11 % du PIB entre 2010 et 2013. Toutes les mesures ont été identifiées, les principales étant : (i) une augmentation des recettes fiscales à hauteur de 4% du PIB, principalement par une TVA plus élevée ; (ii) une réduction significative des dépenses à hauteur de 5,2 % du PIB, principalement à travers l’abolition des 13e et 14e mois de salaire pour les fonctionnaires ainsi que des 13e et 14e mois de pension, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, à l’exception de ceux qui ont de bas salaires ou de basses pensions ; et (iii) des mesures budgétaires structurelles à hauteur de 1,8 % du PIB.

Tout en soutenant le programme, plusieurs directeurs exécutifs non-européens ont soulevé de nombreuses critiques.


1. Une demande d’aide du Fonds arrivée trop tard

Selon certains directeurs exécutifs (Australie, Canada, Chine, Russie, Suisse), le caractère tardif de la demande d’aide révélait des défauts dans l’architecture de la zone euro, y compris dans sa stratégie de communication (portant plutôt à confusion), qui semblait « parcellaire » selon le directeur étatsunien. Le directeur exécutif allemand a clarifié le fait qu’en l’absence d’une disposition appropriée dans le Traité de Maastricht, l’Union européenne avait dû rapidement concevoir un mécanisme d’assistance financière, désormais entièrement opérationnel. Il a été largement remarqué que six directeurs exécutifs européens (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Pays-Bas et Danemark) avaient publié un communiqué commun soutenant l’accord du SBA à la Grèce.


2. Des hypothèses de croissance optimistes

Les directeurs exécutifs chinois et suisse ont mis l’accent sur le fait que la croissance déterminerait à terme la capacité de la Grèce à se débarrasser du fardeau de sa dette. Un seul écart au scénario de référence du programme suffirait à faire dérailler l’objectif de consolidation budgétaire, mettant en danger la soutenabilité de la dette. Le staff du FMI a répondu en mentionnant qu’il pouvait à l’inverse y avoir des risques à la hausse, en raison des incertitudes sur l’ampleur de l’économie informelle.


3. Risques liés au programme

En raison de l’ajustement budgétaire à deux chiffres face auquel se retrouve la Grèce, certains directeurs exécutifs (Argentine, Australie, Canada, Brésil et Russie) ont souligné les risques « immenses » que comporte le programme (ainsi que le risque de réputation qui s’en suivrait pour le Fonds). Certains ont comparé la situation grecque à celle de l’Argentine avant la crise de la fin 2001.

1er Encadré réalisé par le CADTM et inséré dans le texte du FMI afin de le rendre plus compréhensible.

Pablo Pereira, le représentant argentin, critique sans ambages l’orientation passée et présente du FMI : « Les dures leçons de nos propres crises passées sont difficiles à oublier. En 2001, des politiques similaires ont été proposées par le Fonds en Argentine. Ses conséquences catastrophiques sont bien connues (...) Il y a une réalité qui ne fait aucun doute et qui ne peut être contestée : une dette qui ne peut pas être payée ne sera pas payée sans une croissance soutenue (...) Nous savons trop bien quelles sont les effets des « réformes structurelles » ou des politiques d’ajustement qui finissent par déprimer la demande globale et, par conséquent, les perspectives de reprise économique (...) Il est très probable que la Grèce finisse plus mal en point après la mise en œuvre de ce programme. Les mesures d’ajustement recommandées par le Fonds vont réduire le bien-être de sa population et la capacité réelle de remboursement de la Grèce ». 

D’un autre côté, le directeur exécutif russe a fait remarquer que, par le passé, d’autres programmes du Fonds (par exemple au Brésil et en Turquie) que l’on estimait particulièrement risqués se sont finalement révélés être des succès.
Le staff du FMI a lui-même reconnu les risques exceptionnellement élevés du programme, notamment dans leur évaluation de la soutenabilité de la dette à propos de laquelle ils déclarent : « dans l’ensemble, le staff considère que la dette est soutenable sur le moyen terme, mais des incertitudes de taille sur ce sujet rendent difficile toute affirmation catégorique qui dirait qu’il y a une forte probabilité que la dette soit soutenable ».

Le staff du FMI a souligné que la crédibilité du programme repose en partie sur le fait qu’il permet à la Grèce de ne pas devoir retourner sur les marchés financiers avant longtemps (un à deux ans). La mise en place effective du programme conduirait à des excédents budgétaires considérables dont on estime qu’ils rassureront les marchés malgré le niveau élevé de la dette publique.

Le staff du FMI admet que le programme ne fonctionnera pas sans la mise en œuvre de réformes structurelles. À cet égard, les autorités auront pour plus grand défi de vaincre l’opposition féroce des intérêts particuliers. Le directeur exécutif australien a mis l’accent sur le fait qu’il existe un risque à répéter les erreurs commises durant la crise asiatique, en ce qui concerne le fait d’imposer trop de conditionnalité structurelle. Alors que la conditionnalité structurelle du Fonds est vitale au niveau « macro », celle imposée par la Commission européenne ressemble à une « liste de courses » (« shopping list ») - un inventaire à la Prévert ou un catalogue des Trois Suisses.

Le staff du FMI reconnait que le programme mettra certainement la société grecque au défi. Le staff du FMI a rencontré les principaux partis d’oppositions, organisations non-gouvernementales et syndicats. Selon le staff du FMI, la « chose frappante » est que le secteur privé soutient entièrement le programme, vu comme l’instrument qui permettra de mettre fin à de nombreux privilèges du secteur public.

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Extrait du document - page 3 - version annotée

4. Restructuration de la dette.

Plusieurs directeurs exécutifs (Argentine, Brésil, Inde, Russie et Suisse) ont regretté l’absence d’un volet dans le programme : celui-ci devrait avoir inclus la restructuration de la dette et la « participation du secteur privé » (Private Sector Involvement, PSI), afin d’éviter, selon le directeur brésilien, « un bail-out des détenteurs privés de la dette grecque, principalement des institutions financières européennes ». Le directeur argentin a largement critiqué le programme en ce que celui-ci semble répéter les erreurs (c’est-à-dire un resserrement budgétaire insoutenable) qui ont préparé la crise argentine de 2001. À la surprise des autres directeurs exécutifs européens, le directeur suisse a répété énergiquement les inquiétudes mentionnées ci-dessus en ce qui concerne l’absence d’une mesure de restructuration de la dette dans le programme, et a pointé du doigt la nécessité de reprendre les discussions concernant un mécanisme de restructuration des dettes souveraines.

Le staff du FMI a fait remarquer que la restructuration de la dette avait été écartée par les autorités grecques elles-mêmes. Bien qu’il y ait eu des discussions sur le PSI, il était impossible de reproduire l’expérience de la Bank Coordination (« Vienna ») Initiative, en raison de la dispersion des titres publics grecs entre un nombre indéfini de porteurs. En outre, M. Lipsky a souligné le fait que 90% de ces titres ne comportent pas de clause d’action collective, ce qui rendrait une restructuration encore plus difficile.

Les directeurs exécutifs néerlandais, français et allemand ont fait part au conseil d’administration des engagements de leurs banques commerciales destinés à soutenir la Grèce et plus largement à maintenir leur exposition.

2e Encadré réalisé par le CADTM et inséré dans le texte du FMI afin de le rendre plus compréhensible :

Une socialisation des pertes des banques privées et une thérapie de choc qui rappelle ce qui s’est passé en Amérique latine et en Asie

Voici un extrait de la déclaration du directeur exécutif brésilien concernant l’absence de processus de restructuration dans le programme :
« En l’état, le programme risque de remplacer un financement privé par un financement public. Pour le dire en des mots plus forts, il pourrait être vu non pas comme un plan de sauvetage de la Grèce, qui aurait à subir un violent ajustement, mais comme un bail-out des détenteurs privés de la dette grecque, principalement des institutions financières européennes. »

Le directeur exécutif argentin a quant à lui déclaré :
« Dans la mesure où nous traversons encore une crise systémique mondiale, la stratégie de resserrement budgétaire et d’isolation du pays en le blâmant pour son indiscipline budgétaire passée ou son manque de compétitivité, sera très probablement un échec. […]
Un partage intelligent et équitable du fardeau que représentent les coûts de la crise aurait été souhaitable pour la réputation du Fonds (en l’état, il risque d’être accusé de simplement faire gagner du temps, ou de garantir aux banques qu’elles seront entièrement remboursées dans l’année qui arrive, avant que l’inévitable se produise), et cela aurait été encore plus souhaitable pour la population grecque et pour les prévisions de croissance du pays.
 »

Le directeur allemand a ensuite répondu la chose suivante :
« Je peux informer les directeurs exécutifs que les banques allemandes envisagent de soutenir la Grèce, mais je dois également souligner que cela se fera notamment, ou uniquement, sur une base volontaire. Il ne s’agit pas d’une restructuration de dette, il s’agit d’actions volontaires. Je n’ai pas d’information définitive pour le moment, mais je sais que ces banques veulent maintenir une certaine exposition aux banques grecques, ce qui signifie qu’elles ne vendront pas de titres grecs et qu’elles maintiendront leurs lignes de crédit à la Grèce. »

Le directeur français a fait une déclaration dans le même sens :
« Plus tôt cette semaine, une réunion s’est tenue entre nos principales banques et ma ministre, Mme Lagarde |3|. J’aimerais souligner ce qui a été publié à l’issue de cette réunion, à savoir un communiqué dans lequel ces banques françaises s’engagent à maintenir leur exposition en Grèce pendant toute la durée du programme […]. Il est donc clair que les banques françaises, qui figurent parmi les banques les plus exposées en Grèce, vont faire leur travail. »

Enfin, le directeur néerlandais a déclaré :
« Les banques néerlandaises, après avoir consulté notre ministre des Finances, ont annoncé publiquement qu’elles joueraient leur rôle et soutiendraient le gouvernement grec et les banques grecques.  »

En réalité, comme le suspectaient plusieurs directeurs exécutifs du FMI, et comme l’a montré le rapport de la Commission pour la vérité sur la dette grecque, la finalité réelle de l’accord était de donner le temps aux banques des pays les plus forts de la zone euro de se débarrasser des titres grecs.

Le graphique ci-dessous montre très bien que les banques françaises, allemandes, hollandaises, belges, autrichiennes, italiennes, … se sont délestées des titres grecs au cours des années 2010 et 2011.

Exposition des banques étrangères en Grèce (en Mds d’euros)

Source : BRI, Consolidated Ultimate Risk Basis.

Nous montrerons dans un autre article que c’est la BCE qui les a aidées directement à se débarrasser des titres grecs en les protégeant contre les pertes qu’elles auraient dû affronter.

Le refus des créanciers d’accepter une décote sur leurs titres grecs eut pour conséquence un accroissement de la dette souveraine grecque qui passa de 299 à 355 Mds d’euros entre la fin de l’année 2009 et la fin de l’année 2011, ce qui représente une augmentation de 18,78 %. Au cours des années 2010-2013, une récession sans précédent fut provoquée par les politiques dictées par le Fmi et le reste de la Troïka. Aucun des pronostics du FMI concernant l’amélioration des finances de la Grèce ne s’est concrétisé. Les résultats du mémorandum de 2010 constituent un démenti complet aux prévisions optimistes du FMI.

5. Modalités des évaluations communes FMI/CE/BCE du programme.

Certains directeurs exécutifs (Chine, Égypte et Suisse) ont souligné le risque que des évaluations communes révèlent des différences de jugement entre les trois institutions impliquées (FMI/CE/BCE). Le staff du FMI a spécifié que des représentants de ces trois institutions seraient « assis à la même table au même moment ». Le Fonds est une institution indépendante et mènera les évaluations en conséquence. En principe, si la CE n’acceptait pas de verser sa part de financement en raison de conditionnalités non respectées par les autorités grecques, le Fonds pourrait bloquer sa part de financement en raison d’un manque d’assurances financières. Mais cela ne semble être qu’une possibilité théorique. En réalité, le chef de mission en Grèce (M. Thomsen) a insisté sur le fait que « la coopération a bien débuté », puisque lors des discussions à Athènes, la BCE a entrepris de s’occuper des problèmes du secteur financier, la Commission européenne des problèmes structurels, et le Fonds des problèmes budgétaires. La coopération est une force du programme, et s’exerce dans un système d’équilibre des pouvoirs.


6. Le statut de « créancier privilégié » du FMI.

Le directeur exécutif étatsunien (soutenu par le Brésil et la Suisse) a souligné qu’en raison du statut de créancier privilégié du FMI, le prêt de ce dernier serait considéré supérieur aux prêts bilatéraux de pays membres de l’UE sous supervision de la Commission européenne. Le staff du FMI a confirmé cette supériorité en raison de la nature de bien public que revêt le financement du Fonds, supériorité qui ne va pas à l’encontre des règles du Club de Paris.


7. Critère n°2 pour un accès exceptionnel aux ressources du Fonds.

Le directeur exécutif suisse (soutenu par l’Australie, le Brésil, l’Iran) a fait remarquer que le staff du FMI avait « silencieusement » modifié les documents officiels (c’est-à-dire sans autorisation préalable du conseil d’administration) afin d’en changer le critère n°2 pour l’accès exceptionnel aux ressources du Fonds, en étendant cet accès aux cas dans lesquels il existe un risque élevé de déstabilisation financière systémique internationale (« a high risk of international systemic spillover effects »). Le directeur du département juridique (The General Counsel) a clarifié le fait que cette décision était justifiée par la nécessité d’agir de manière expéditive, en se basant sur l’hypothèse que le conseil d’administration donnerait son approbation lors du compte-rendu suivant. Ce changement dans la politique d’accès aux ressources était nécessaire car la Grèce ne pouvait pas représenter une exception, en raison du fait que les politiques du Fonds doivent être applicables uniformément à tous les Etats membres.

Contributeur : F. Spadafora

Fin du compte-rendu officiel réalisé par le FMI.

Extrait du document - version annotée

Deuxième document du FMI, il date du 25 mars 2010
Fonds Monétaire International (FMI)

 

SECRET

Grèce – Questions clés
[25 mars 2010]

La Grèce a besoin d’un programme d’ajustement sur plusieurs années incluant un large filet de sécurité financier. Elle a besoin de plus de temps que ce qui lui est actuellement imparti en vertu du pacte de stabilité et de croissance (PSC) afin d’ajuster son équilibre budgétaire, de contrôler sa dette et de mettre en œuvre les réformes structurelles permettant de restaurer sa compétitivité. Durant cette période de transition, les besoins de financement seront importants, l’économie sera très sensible aux chocs négatifs, et la tension sera élevée pour l’ensemble de la société également. Les marchés des capitaux ont besoin de signaux d’assurance forts pour permettre à ces efforts de s’inscrire dans la durée, ou bien les taux d’intérêt des titres grecs ne redescendront pas et rendront insoutenables les dynamiques d’endettement. Le défi va bien au-delà de la résolution des problèmes à court terme qui résulteront des quelques paiements d’amortissement des mois d’avril et de mai de cette année.

L’économie n’est pas compétitive. Peu de réformes ont été mises en œuvre, l’économie reste relativement fermée, et la compétitivité a chuté d’environ 25% depuis l’adoption de l’euro, tandis que les prix domestiques ont toujours dépassé la moyenne des pays de la zone euro. Le solde des comptes actuel, même en période de récession, reste à un niveau de 11% du PIB.

La politique budgétaire a été peu ambitieuse. Tandis que les dépenses en salaires et en allocations, comme les réductions d’impôts, ont été importantes, les dépenses hors paiement des intérêts de la dette ont bondi à hauteur de 8% du PIB entre 2000 et 2009, et les recettes ont diminué de 3%, fragilisant l’équilibre budgétaire de 11% du PIB depuis 2000. La dette publique a augmenté pour atteindre 115% du PIB.

La déflation et la croissance faible rendront ce fardeau d’endettement plus difficile à gérer. Sans recours à des modifications du taux de change, la Grèce doit faire face au double défi de restaurer sa compétitivité à travers la dévaluation interne – ce qui est toujours long et laborieux – tout en mettant en œuvre un ajustement budgétaire ambitieux. Cela forcera la Grèce à entreprendre des coupes dans les salaires nominaux et dans les allocations sociales – un scénario de désinflation selon lequel le PIB nominal diminuera certainement durant plusieurs années. Les dépenses domestiques, qui sont à la base des rentrées fiscales, seront forcément faibles. Ainsi, par rapport au PIB, le déficit budgétaire et la dette resteront sous une pression à la hausse, même si un ajustement budgétaire significatif était mis en œuvre : malgré des mesures ambitieuses à hauteur de 4% du PIB cette année, il est attendu que le déficit atteigne 11,5% du PIB l’année prochaine. Un ajustement budgétaire fort et prolongé est nécessaire afin de renverser la tendance à la hausse du ratio d’endettement à laquelle la Grèce est confrontée dans les conditions actuelles.

Mais l’ajustement budgétaire doit aussi être réaliste. Même avec des mesures budgétaires additionnelles s’élevant à 2-2,25% du PIB chaque année durant les cinq prochaines années, le ratio de la dette par rapport au PIB s’élèverait à environ 150% du PIB d’ici à 2013, avant de se stabiliser puis de diminuer lentement. Un ajustement plus rapide – tel qu’impliqué par l’objectif d’un déficit de 3% du PIB d’ici à 2012 fixé par le PSC – sera très risqué : la Grèce est une économie relativement fermée, et la contraction budgétaire qu’impliquerait cet ajustement provoquerait une contraction brutale de la demande domestique et une profonde récession qui lui serait liée, détruisant sévèrement le tissu social. De plus, cela semble difficilement faisable puisque des coupes durables dans les dépenses nécessitent des réformes et des changements dans les programmes de prestations sociales qui demanderont du temps afin de les mettre en œuvre et d’en tirer des résultats.

Le système bancaire pose un autre risque important. Avec la dégradation de la situation économique de l’État, les banques ont été mises sous pression pour trouver des financements, mises à l’écart des lignes de crédit interbancaires comme du financement en gros, et, récemment, ont perdu des dépôts. Les banques ont recours à la BCE pour rester à flot, mais ceci n’est pas une solution durable. De plus, le lent déclin économique qui nous attend va faire augmenter le nombre de crédits non recouvrables de manière significative, et il est possible, et même probable, que le gouvernement devra injecter du capital afin de stabiliser le système bancaire et de sauvegarder les dépôts. Ces sommes s’ajouteraient aux besoins de financement du gouvernement, qui sont déjà importants.

Le financement doit rester important. En raison du fait que la réduction du déficit prend du temps tandis qu’il faut rembourser et refinancer le capital emprunté, les besoins d’emprunts du secteur public atteindront en moyenne autour de 50 milliards d’euros en 2010-2012, même avec des mesures budgétaires à hauteur de 2 à 2,5% du PIB chaque année, telles que cela a été présenté plus haut. Et cela ne tient pas compte du besoin potentiel d’un sauvetage public du système bancaire.

C’est pourquoi les marchés de capitaux sont inquiets. Les marchés financiers anticipent et perçoivent que la période qui s’ouvre va être difficile. L’augmentation continue du ratio de la dette menace la notation de l’État et accroît les rendements exigés par les acheteurs de titres grecs. Les marchés ont besoin d’être assurés qu’un défaut de paiement n’est pas à l’ordre du jour avant d’engager plus de fonds.


Traduction de l’anglais vers le français par Nathan Legrand
en collaboration avec Éric Toussaint.

 

Documents visible ici

 

Notes

|1| Michel Husson, Grèce : les « erreurs » du FMI, 2 septembre 2016

|2| Note du CADTM : il s’agit du Fonds hellénique de stabilité financière créé en juillet 2010. Voir le site officiel

|3| Christine Lagarde était, à l’époque, ministre dans le gouvernement du président N. Sarkozy. En 2011, elle est devenue directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).

Eric Toussaint

docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII, porte-parole du CADTM international et membre du Conseil scientifique d’ATTAC France. Il est l’auteur des livres Bancocratie, ADEN, Bruxelles, 2014 ; Procès d’un homme exemplaire, Éditions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet des livres AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège. Il a coordonné les travaux de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015 par la présidente du Parlement grec. Cette commission a fonctionné sous les auspices du parlement entre avril et octobre 2015. Suite à sa dissolution annoncée le 12 novembre 2015 par le nouveau président du parlement grec, l’ex-Commission poursuit ses travaux et s’est dotée d’un statut légal d’association sans but lucratif.

 

 

 

Source : http://www.cadtm.org/Documents-secrets-du-FMI-sur-la

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