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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 17:55

 

Source : www.reporterre.net


 

L’OPA du Front National sur l’écologie ? Une mascarade

Barnabé Binctin (Reporterre)

 

vendredi 6 février 2015

 

Le Front National tente de se reverdir par une opération com’ bien huilée, avec le lancement du Collectif Nouvelle Ecologie. Mais, du nucléaire au climat en passant par la voiture, un examen des positions du parti montre la vacuité de son positionnement « écologique ». Enquête sur une imposture.

 

L’année 2015 semble repartir sur les mêmes bases que la précédente. Alors que, dimanche 8 février, le Front National pourrait remporter l’élection législative dans le Doubs, le parti de Marine Le Pen a déjà défrayé la chronique dans les médias, avec Steeve Briois, récompensé du prix Trombinoscope d’« élu local de l’année ». Un choix polémique justifié par « la propulsion visible du Front National non plus seulement dans le débat politique mais sur le plan électoral » selon le jury de journalistes.

Or, si l’année 2014 a été marquée par les résultats électoraux à la hausse du Front National – de la conquête d’une dizaine de villes à son entrée au Sénat, en passant par son arrivée en tête aux élections européennes (schéma qui pourrait par ailleurs se reproduire lors des prochaines élections, départementales, en mars prochain) – elle l’aura aussi été par le traitement médiatique favorable au parti d’extrême-droite, comme Reporterre l’avait déjà analysé ici et là. A ce jeu, la couverture de la soi-disante mue écologique du FN fin 2014 confirme la tendance : le FN a réussi son dernier grand coup de com’ de l’année.

 

 

- Capture d’écran -

« Le Front national se met au vert », « Ecologie : le Front national se met au recyclage », etc. Du Figaro à Libération, les principaux titres ont évoqué le lancement, le 9 décembre dernier, du collectif « Nouvelle écologie », quatrième cercle de réflexion thématique initié par le Rassemblement Bleu Marine. Parfois avec dérision, comme dans une chronique de France Inter, parfois beaucoup moins, comme avec le journal patronal L’Opinion.

« C’est la force de sa stratégie : elle brouille les cartes, et une fois de plus, elle reste au centre du jeu médiatique », constate Erwan Lecoeur, sociologue spécialiste du Front National. Seul The Guardian, outre-manche, a dans sa relation des faits rapporté les critiques émises par les écologistes à l’encontre de cette entreprise de récupération.

En fait, comme l’avoue Philippe Murer, président de ce nouveau collectif et interrogé par Reporterre, « les journalistes ont raconté n’importe quoi sur ce que l’on faisait ». Alors, le Front National porterait-il des revendications écologistes ? Reporterre est entré dans la boîte noire d’un discours frontiste maquillé de vert.


- Philippe Murer (capture d’écran) -

Un phénomène pas vraiment nouveau

L’intérêt du Front national pour ces sujets participe de la stratégie de dédiabolisation du parti d’extrême-droite : « L’écologie va lui apporter une image adoucie, car en tant que valeur, c’est une notion qui fait consensus au sein de la population. Pour gagner 2017, Marine Le Pen a besoin d’un apport supplémentaire. Et elle se dit que l’écologie va lui donner un capital sympathie en tant que personne qui aime la nature et les petits oiseaux », poursuit Erwan Lecoeur.

La récupération, par ce mouvement politique, d’une pensée dite écologiste n’est pas récente. L’historien Stéphane François rappelle, dans Les Inrockuptibles, que « l’écologie apparaît dans des programmes du FN au début des années 1990, dans une optique identitaire, sous l’impulsion de Bruno Mégret ». Celui-ci déclarait même en novembre 1996, lors d’un colloque à Lyon, que « le Front National est le seul mouvement authentiquement écologiste de France ».

Plus récemment, le passage au bureau national du Front national de Laurent Ozon a poursuivi la construction de cette nationale-écologie. Un terme que refuse Philippe Murer : « L’étiquette me dérange. C’est trop réducteur et ne dit rien sur la réflexion qui est menée ». Une pensée construite sur l’idée d’un ordre naturel qui justifie le repli sur soi : « C’est un dérivé de la deep ecology. Le sentiment écologique se résume à l’idée de puissance et d’âge d’or de la nature : sa conservation nécessiterait alors un retour aux racines d’antan », analyse Erwan Lecoeur.

C’est ce qui peut expliquer, par ailleurs, les tentatives d’infiltration de groupuscules d’extrême-droite au sein des luttes écologistes, au motif de la défense d’une « identité » : « Pour cette famille politique, la société fonctionne comme un organisme vivant. Elle a ses règles immuables, comme les règles de la nature. Si vous introduisez trop d’immigrés ou que vous autorisez les couples homosexuels, pense-t-elle, vous introduisez du désordre. Il y a des différences d’espèce dans le règne des humains comme dans le règne des animaux », expliquait alors le politologue Jean-Yves Camus à Reporterre.

L’écologie, loin d’être une priorité

Si l’appropriation de ces enjeux n’est donc pas nouvelle, l’écologie reste pourtant un sujet particulièrement dévalorisé au Front National. En 2012, elle reste au second plan dans le programme présidentiel de Marine Le Pen, dépourvu de cohérence et de chiffres en la matière. La donne a-t-elle changé depuis ?

Un petit tour sur le site internet du Front National laisse à penser le contraire. Difficile d’y trouver trace de préoccupation écologiste. Dans la rubrique Actualités, on cherche du côté des mots-clés, à droite, où la liste fait apparaître les cinquante « les plus utilisés ». On y retrouve les principaux thèmes du débat politique – « Justice », « Santé », « Emploi », « Fiscalité », etc. – aux côtés des grands classiques du discours d’extrême-droite – « Immigration », « Insécurité », « Mariage homosexuel », « Fondamentalisme », etc. – auxquels s’ajoutent aussi certaines références plus orientées, telles que « Halal », « Roms », « Islam radical » ou « Algérie ». Mais ni « Ecologie », ni « Environnement », ni « Réchauffement climatique ».


- Les mots clefs les plus utilisés sur le site du Front National -

Pourtant, le mot-clé « Ecologie » existe bel et bien, et une page lui est entièrement dédiée. Elle recense tous les communiqués fléchés sur ce thème. Depuis le lancement du collectif il y a deux mois, le parti a publié trois communiqués étiquetés « écologie ». C’est maigre. Mais c’est toutefois une nette amélioration.

Avant le 9 décembre 2014 ? Il faut remonter au 25 novembre 2014, et un communiqué de presse de Wallerand de Saint-Just, secrétaire de la Fédération parisienne du FN. Tout est dans le titre : « Non à l’utilisation de l’écologie par Anne Hidalgo comme arme de destruction massive de l’économie et de la vie parisienne ». Si l’on passe outre l’interview à BFM TV de Florian Philippot en date du 31 octobre – dans laquelle ce dernier développe les positions du FN sur des dossiers d’actualité écologique : arrêter l’écotaxe, poursuivre le nucléaire et remettre sur pied le projet de barrage de Sivens… – le communiqué précédant date… du 12 septembre 2013. Et cette fois, c’est Marine Le Pen qui s’exprime, évoquant une « secte Verte » qui ferait régner sa loi dans le combat contre la pollution au détriment du pouvoir d’achat des Français...

Cinq communiqués sur l’écologie en dix-huit mois alors que le parti publie près de dix textes chaque jour. C’est peu. Et rien sur le climat, rien sur la biodiversité, rien sur les derniers sujets à l’agenda politique, tels que le plan Ecophyto sur les pesticides ou la loi sur les ondes électromagnétiques. Et ni le communiqué de presse de Steeve Briois sur les aéroports fantômes, ni celui de Florian Philippot sur les concessions autoroutières, par exemple, n’évoquent l’enjeu environnemental de ces infrastructures…

Une obsession : l’automobile

En fait, l’écologie au FN semble se réduire à l’enjeu automobile. Dans le dernier communiqué publié, qui se veut une réaction à la feuille de route sur l’écologie présentée mercredi par le Gouvernement, Philippe Murer se concentre exclusivement sur la critique des mesures favorables à la voiture électrique – développant un long plaidoyer pour la voiture à hydrogène. Mais pas un mot sur la COP 21 et la fin des aides à l’export pour les projets liés au charbon.

L’avant-dernier communiqué pourfend, lui, la politique de la mairie de Paris à l’égard des automobilistes. Dans une déclaration intitulée « Pic de pollution à Paris, l’écologie comme paravent de l’incompétence municipale », Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN, appelle à une « augmentation significative du nombre des de [sic] places de stationnements, permettant ainsi aux résidents de se garer facilement, sans tourner des heures, et donc polluer pendant des heures… ». Car oui, c’est bien « en fluidifiant le trafic et le stationnement que l’on luttera efficacement contre la pollution ».

Schizophrénie ou ineptie ? Si le FN entend lutter contre la pollution au nom de l’écologie, il s’insurge dans le même temps contre les mesures politiques prises à l’encontre du diesel, considérées comme punitives et vécues comme une entrave au pouvoir des automobilistes. Ainsi, le 8 décembre dernier, la Fédération du FN de Paris publiait un communiqué à la suite des annonces d’Anne Hidalgo sur le sujet : « La situation ne faisant qu’empirer malgré tout, nous affirmons que c’est la guerre dogmatiquement faite à l’automobile depuis des années qui aggrave la pollution parisienne ».

Non seulement, l’écologie est un sujet quasiment absent du logiciel politique du parti. Mais de surcroît, à l’image de cet intérêt monomaniaque qu’il porte à la voiture, les rares fois où l’écologie mobilise une prise de position au Front national, celles-ci sont clairement anti-écologistes.

De quelle écologie parle-t-on ?

Mais alors, comment parler d’écologie après tant de virulence à l’égard des écologistes ? Le Front National a trouvé la recette : vider le concept de sa substance théorique, invoquer la désidéologisation de ces problématiques et surtout dénoncer la « dictature » des partis politiques traditionnels. Ainsi, lorsqu’Eric Richermoz, secrétaire général du nouveau collectif, annonce « la fin du monopole insolent d’EELV et de la gauche sur l’écologie » lors de la conférence de presse du 9 décembre 2014 (visionnable ici, à 29’27), un tonnerre d’applaudissements se déclenche dans la salle, remplie d’une bonne centaine de personnes, visiblement pas tous journalistes…


- Éric Richermoz et Philippe Murer au lancement du Collectif Nouvelle Écologie. Capture d’écran -

On prétend devenir plus écologiste que les écologistes, en dénigrant leur « vernis écologique » pour mieux promouvoir une « écologie nouvelle ». « Une écologie de bon sens, qui ne tombe pas dans les travers de l’écologisme politique actuel, une écologie réaliste, basée sur un travail rigoureux et sans a priori idéologique », détaille l’étudiant en master de finance à l’IESEG.

Le Front National élabore ainsi son discours sur l’écologie, promouvant la transition énergétique, glosant sur l’obsolescence programmée, dénonçant le court-termisme, prônant la relocalisation et les circuits-courts, s’opposant aux projets de la ferme-usine des Mille vaches ou de Notre-Dame-des-Landes.

A l’issue de son discours d’inauguration du collectif (consultable ici), Marine Le Pen répond même à quelques journalistes en dénonçant la pollution visuelle et ces « entrées de ville complètement défigurées par la multiplication des panneaux publicitaires ». Et lorsqu’un journaliste lui demande si l’environnement peut être une priorité au même titre que l’emploi ou l’immigration dans le programme du FN, elle disserte habilement sur la transversalité de l’écologie.

- Ecouter l’extrait des propos de Marine Le Pen :

 

 

Problème ? Les professions de foi camouflent de profondes contradictions. Le discours ne résiste en réalité pas à l’épreuve de la cohérence. Sur les principaux champs de l’écologie politique, les positions défendues trahissent d’irréconciliables paradoxes que soulignent le tableau ci-dessous, non-exhaustif :

 

 

Un autre thème important n’a pas été évoqué lors de cette présentation programmatique : l’agriculture. Officiellement, le parti se présente comme un défenseur des petits paysans face à l’agriculture intensive. « L’agriculture de conservation est une bonne piste », assure Philippe Murer, qui raconte mettre du savon de Marseille dans son jardin pour tuer les pucerons. « C’est cent fois moins cher ».

Pourtant, le Front National a soutenu avec force les bonnets rouges. Et ne se cache pas sur l’écotaxe : « Nous sommes absolument contre. C’est une aberration sociale qui fait détester l’écologie. Il faut arrêter les taxes qui tapent sur les petits. En ce sens, les manifestations des bonnets rouges ne sont pas étonnantes, et nous comprenons la détresse de ces agriculteurs victimes du système », nous confiait ainsi Eric Richermoz.

Autre sujet d’antagonisme : le climat. Le FN s’est longtemps caractérisé par des positions climato-sceptiques. Ainsi, en 2010, Jean-Marie Le Pen organisait-il un colloque intitulé « Le réchauffement climatique, mythe ou réalité » au cours duquel fut dénoncé la « manipulation [du] prétendu réchauffement climatique ».

Marine Le Pen cherche aujourd’hui à se distancier de cet héritage. Mais si elle reconnaît officiellement l’enjeu du dérèglement climatique, elle n’a pas résolu pour autant la question du plan d’action pour y faire face. Ses responsables politiques dénoncent surtout l’inefficacité des outils internationaux : « Regardez la conférence de Lima, qui est un nouvel échec. Regardez le protocole de Kyoto, qui n’a jamais marché… Le supranational n’apporte aucun résultat, le vrai levier d’action, c’est la nation », affirme Philippe Murer.

Comment mettre en place une politique commune de lutte contre le changement climatique, alors que ses conséquences ne connaissent pas de frontières ? « Par une coopération entre Etats », nous répond Florian Philippot. Mais le sujet est visiblement sensible. Alors que l’on insiste en interrogeant la possibilité de mener une politique globale en la matière tout en se retirant de l’Union Européenne et de toute construction collective, un militant nous interpelle brusquement dans la salle de la conférence de presse :

Ecouter Michel Bogé :

L’homme, Michel Bogé, est un ancien membre de Nature et Progrès – dont il est parti à cause des « gauchistes » - et gérant-fondateur de La Boutique de l’écologie, à Paris. Il se présente comme un spécialiste de l’agriculture biologique, pratiquant une « écologie spiritualiste ». Au fil de la discussion, il se révèle toutefois beaucoup moins expert sur la question du changement climatique

- Ecouter Michel Bogé :

 

Dans les faits ?

Ne pas répondre à la question au motif que l’on ne connaît pas le dossier : c’est une autre parade dont le FN s’est fait spécialiste. Ainsi de Florian Philippot, lorsqu’on l’interroge sur le projet de Center Parc à Roybon :

- Ecouter Florian Philippot sur le Center Parc de Roybon :

 

Des votes systématiquement anti-écolos

Sur le terrain, ses élus ont pourtant plusieurs fois manifesté leur soutien au projet. Après avoir manifesté, aux côtés du Parti Socialiste - qui, à l’occasion, n’a pas rechigné à défiler avec les élus d’extrême-droite -, le dimanche 7 décembre, tel que l’indique le site officiel de la Fédération FN d’Isère –, le Front National a ainsi voté le vœu de soutien au Center Parc de Roybon lors de la délibération du Conseil Régional de Rhône-Alpes, le vendredi 12 décembre. Finalement rejeté, ce texte déposé par le groupe de l’Union de la droite et du Centre a obtenu l’adhésion totale des quinze conseillers régionaux FN.

Ce cas est loin d’être isolé. En réalité, malgré le mot d’ordre de l’« écologie pragmatique », les élus FN multiplient les votes à l’encontre de toute écologie concrète, dans toutes les institutions dans lesquelles ils siègent...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 17:47

 

 

Source : www.bastamag.net


 

Entrez dans le monde des banques françaises, là où la finance a un visage

par Rédaction 5 février 2015

 

Basta !, en partenariat avec Attac, publie un livre enquête qui vous fera découvrir la face obscure des grandes banques françaises. Pour la première fois, des journalistes et des économistes évaluent le coût exorbitant, mais passé sous silence, de leurs activités. De l’évasion fiscale à la spéculation sur les matières premières, de la « finance de l’ombre » aux produits dérivés opaques, des projets polluants aux emprunts « toxiques », Le livre noir des banques dresse un panorama complet des effets néfastes de la finance toute puissante. Il sort en librairie le 11 février. Vous pouvez d’ores-et-déjà le commander.

 

 

 

 

Voici un livre enquête qui vous fera découvrir la face obscure des grandes banques françaises. Pour la première fois des journalistes et des économistes évaluent le coût exorbitant, mais passé sous silence, de leurs activités. De l’évasion fiscale à la spéculation sur les matières premières, de la « finance de l’ombre » aux produits dérivés opaques, des projets polluants aux emprunts « toxiques », ce livre co-écrit par Basta ! et Attac, dresse un panorama complet des effets néfastes de la finance toute puissante. Il sort en librairie le 11 février. Vous pouvez également le commander en ligne, ce qui vous permet de soutenir financièrement Basta ! (voir « Où acheter le Livre noir des banques ? »).

En 2008, la folie spéculative des banques a provoqué une crise qui ne cesse, depuis, de s’aggraver. Les banques n’ont dû leur salut qu’aux centaines de milliards d’euros injectés par les États et les banques centrales. Que s’est-il passé depuis ? Que sont devenues les grandes promesses de régulation du secteur bancaire ? Pourquoi les responsables politiques ont-ils accepté, sans exception, de maintenir un système qui privatise les profits et socialise les pertes ? Quelles réformes sont nécessaires ? Ce livre retrace également l’histoire de conflits d’intérêts, de collusions et d’aveuglements incroyables.
Entrons dans le monde des banques françaises. Là où la finance a un visage. Celui d’une oligarchie bancaire grassement rémunérée, complice d’un hold-up planétaire.


- Pourquoi ce livre
- Où acheter le Livre noir des banques ?
- Ils en parlent : Le Livre noir des banques dans les médias
- En savoir plus sur les banques françaises
- Où assister à un débat public ?
- Qui sont les partenaires ?

 

Pourquoi ce livre ?

Ce livre enquête (372 pages, 19 chapitres), écrit par des économistes et journalistes, déconstruit radicalement le discours officiel selon lequel, depuis 2008, des réformes salutaires auraient été menées à bien par les pouvoirs publics et par les banques, celles-ci contribuant désormais à la sortie de crise et au bien-être de la société…
Nous avons voulu évaluer le prix exorbitant, mais passé sous silence, des activités des banques françaises. Nous avons cherché à comprendre comment la finance organise une gigantesque captation de richesse, en toute impunité. Et pourquoi depuis sept ans, rien – ou presque – n’a changé.
Les banques sont toujours de véritables et dangereuses bombes à retardement. Nous avons voulu tracer des pistes pour une reprise en main. Pour chacun des chantiers dont il est question dans cet ouvrage, des mesures simples et efficaces sont à la portée des gouvernements, de nos élus. A notre portée. Pour reprendre le contrôle, il est nécessaire de comprendre le fonctionnement du système bancaire, d’en percevoir la structure, de saisir la logique de ses acteurs. Pour que la démocratie ne s’arrête pas à la porte des salles de marché. Et pour éviter un prochain cataclysme financier, aux impacts sociaux, économiques et environnementaux désastreux.

 

Où acheter le Livre noir des banques ?

Le Livre noir des banques sera dans toutes les bonnes librairies dès le 11 février. Vous pouvez aussi en commander un exemplaire à partir du formulaire suivant. Si vous achetez directement votre livre en ligne via ce formulaire, le bénéfice intégral de cette vente sera reversé à Basta ! Chaque exemplaire commandé en ligne vous coûtera 22 € (21,50 € + 0,50 € de frais de port).

 

Ils en parlent : le Livre noir des banques dans les médias

- Les bonnes feuilles publiées par le Nouvel Obs, 5 février 2015.

« Sept ans après la crise des subprimes, les grandes promesses de régulation ont-elles été tenues ? L’association Attac et le site Basta ! dressent le bilan inquiétant dans un livre dont l’Obs publie les bonnes feuilles. »

 

En savoir plus sur les banques françaises

Une sélection de nos articles sur les banques :
- Réforme bancaire : comment le gouvernement s’est écrasé devant le monde de la finance (lien)
- « Face à la dimension criminelle de la crise, les élites sont aveugles, incompétentes ou complices » (lien)
- Emprunts toxiques : l’État préfère défendre les banques plutôt que les collectivités flouées(lien)
- Délits et crimes financiers : pourquoi les banquiers ne vont jamais en prison (lien)
- Pascal Canfin : pourquoi il ne faut jamais croire les banques (lien)
- Quand les banques françaises financent allègrement les gaz de schiste (lien)
- « Le système financier est comme une centrale nucléaire mal contrôlée » (lien)
- Crédit agricole, la « banque verte » qui soutient les énergies sales et la destruction de montagnes (lien)
- Bonus, mensonges et lobbying : comment les banques européennes résistent à toute régulation (lien)
- Prix des aliments et des matières premières : les banques inventent l’hyper-spéculation (lien)

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Où assister à un débat public ?

[Plus d’informations à venir]
- Le 17 février, à Paris 15ème
- Le 19 février, à Marseille [18h30 au 29, boulevard Longchamp]
- Le 9 mars, à Paris [20h30, Théâtre de la ville, 2 place du Châtelet. Soirée en partenariat avec Mediapart]
- Le 10 mars, à Montreuil [19h, librairie Folie d’encre]
- Le 11 mars, à Nîmes [précisions à venir]
- Le 12 mai, à La Seyne sur mer [précisions à venir]

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Qui sont les partenaires ?

Le Livre noir des banques a été écrit par des journalistes de Basta ! et des économistes de l’association Attac, qui milite pour la justice sociale et environnementale, et conteste radicalement le pouvoir pris par la finance sur les peuples et la nature. Son site Internet.

Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.
Source : www.bastamag.net

 

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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 17:36

 

Source : www.mediapart.fr

 

Le compte caché des sénateurs UMP

|  Par Mathilde Mathieu

 

 

D'après des documents obtenus par Mediapart, un ministre de Nicolas Sarkozy, Henri de Raincourt, arrondissait ses fins de mois au gouvernement grâce à une cagnotte secrète au Sénat. Un compte bancaire ouvert au nom du « groupe UMP » était distinct du compte officiel et réservé à quelques sénateurs seulement.

 

 

Les sénateurs UMP ont raison de s'affoler. Les juges chargés d'enquêter sur leurs « petits » arrangements financiers sont en train de faire sauter, au pied-de-biche, le couvercle de la boîte de Pandore. Déjà, ils ont listé chèques et retraits d'argent suspects, empochés via une association quasi fantoche (voir nos informations ici et ). Aujourd'hui, c'est un compte bancaire secret qui surgit. D'après des documents obtenus par Mediapart, un compte a en effet été ouvert chez HSBC au nom du « groupe UMP du Sénat », dont certains dirigeants du groupe ignoraient l'existence.

En parallèle du compte officiel situé dans une tout autre banque, il a visiblement été utilisé par une poignée d'élus issus d'un même courant, celui des Républicains indépendants (les rivaux historiques du RPR). À quoi a bien pu servir ce compte bis, forcément alimenté à l'origine par des fonds publics ? À ce stade, il est impossible de le dire, à une exception près.

Les pièces bancaires en notre possession indiquent en effet qu'un sénateur UMP, devenu ministre de Nicolas Sarkozy en juin 2009, Henri de Raincourt, a été secrètement rémunéré depuis ce compte du « groupe UMP du Sénat » pendant qu’il était au gouvernement, via un virement automatique de 4 000 euros par mois. D'après certains documents, ces versements auraient duré jusqu’en mars 2011.

Cette mise sous perfusion d’un ministre de la République par un groupe parlementaire, si elle devait se confirmer, outre qu'elle pose des questions légales, contredit frontalement le principe de séparation des pouvoirs exécutif et législatif – d’autant que Henri de Raincourt a été en charge « des relations avec le parlement » dans le gouvernement Fillon (avant de récupérer le portefeuille de la « coopération »).

 

Le sénateur Henri de Raincourt (au centre), ancien ministre du gouvernement Fillon. 
Le sénateur Henri de Raincourt (au centre), ancien ministre du gouvernement Fillon. © Reuters

Depuis juin 2012, l'intéressé est redevenu simple sénateur de l'Yonne, puis un temps vice-président de l'UMP (2013-2014). Depuis dix jours, il fuit toutes nos questions. Coups de fil, e-mails, SMS, rien n'y fait. Quand on l'appelle sur son portable, il nous raccroche au nez  (« Je ne répondrai pas ! »). Ce faisant, Henri de Raincourt ne dément pas.

Mais qui est cet homme discret ? Marquis, fils de sénateur et petit-fils de conseiller général, marié à la fille d’un ancien député, Henri de Raincourt, pur produit du sérail, a décroché son premier mandat au palais du Luxembourg en 1986. Longtemps président du groupe des Républicains indépendants du Sénat (qui a fusionné avec le RPR en 2002 pour fonder l’UMP), il a ensuite réussi, en 2008, à s’emparer de la présidence du groupe UMP, sans guère d’écho médiatique.

La seule fois où Henri de Raincourt a fait parler de lui après sa nomination au gouvernement en juin 2009 (à l’âge de 60 ans), c’est quand la presse a découvert qu’il cumulait son salaire de ministre de 14 000 euros avec une « allocation vieillesse » de sénateur – cumul auquel François Fillon lui a demandé de mettre fin immédiatement. Mais qu’importe. Le marquis avait encore bien des ressources cachées.

Le virement mensuel de 4 000 euros dont il est aujourd’hui question remonte en fait à 2008, au lendemain de son élection à la tête des sénateurs UMP. C’est le trésorier du groupe de l’époque, Jean-Claude Carle (issu des Républicains indépendants lui aussi), qui l’a mis en place dans la plus grande discrétion, pour compléter les indemnités déjà versées par le Sénat à son “patron” (environ 7 100 euros mensuels d’indemnité de base, plus 2 000 euros comme président de groupe, sans compter l’enveloppe de 6 000 euros pour couvrir ses frais professionnels et celle de 7 500 euros pour l’emploi d’assistants). Celles-ci ne suffisaient sans doute pas au marquis de Raincourt.

Dans un courrier à en-tête du groupe UMP daté de février 2008, Jean-Claude Carle a ainsi dicté ses consignes à l'agence HSBC située carrefour de l'Odéon (à deux pas du Luxembourg) : « Je vous remercie de bien vouloir effectuer chaque mois à compter du 1er avril 2008 un virement de 4 000 euros – quatre mille euros – à partir du compte HSBC, groupe UMP du Sénat, N° (…), sur le compte de Monsieur Henri de Raincourt à La Banque postale, N° (…). » Un sacré bonus mensuel.

L'existence d'un tel virement a déjà été évoquée en mai dernier par Le Canard enchaîné, mais sans que l’hebdomadaire puisse préciser combien de temps il avait duré (ni le compte ponctionné). En toute logique, il aurait dû cesser en juin 2009, le jour où Henri de Raincourt a abandonné son fauteuil de président du groupe UMP pour rallier le gouvernement.

Mais d’après nos documents, c'est seulement vingt et un mois plus tard que Jean-Claude Carle aurait mis fin au virement. Dans un courrier daté de février 2011, le trésorier du groupe UMP écrivait en effet au directeur de l'agence HSBC d'Odéon : « Je vous remercie d'arrêter les versements mensuels de quatre mille euros (4 000 euros) au bénéfice de Monsieur Henri de Raincourt à partir du compte N° (…) du groupe UMP du sénat après le 1er mars 2011 prochain, dernière opération de ce type en faveur de Monsieur Henri de Raincourt. »

Sollicité à plusieurs reprises par Mediapart pour confirmer la date d'interruption de ces versements et surtout expliquer leur fondement, de même que la nature de ce « compte chèques », Jean-Claude Carle n’a pas retourné nos appels. Trésorier historique du groupe UMP, le sénateur a dû, il y a quelques mois, céder sa casquette. Son successeur, Jean-Noël Cardoux, choisi pour ses compétences d’expert-comptable et censé faire le ménage, n’a pas souhaité nous répondre non plus à ce stade.

Certains observateurs avisés suggèrent que la banque HSBC abriterait en fait la cagnotte historique des anciens Républicains indépendants, famille politique de Henri de Raincourt et de Jean-Pierre Carle, mais aussi de Jean-Pierre Raffarin ou du maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (président du groupe UMP de 2011 à 2014).

En effet, au moment où les Républicains indépendants ont fusionné avec le RPR pour créer l’UMP fin 2002, leur groupe possédait d’importantes réserves, constituées au fil des ans grâce aux cotisations des membres et surtout aux millions d'euros de dotations de fonctionnement du Sénat (censées servir au travail parlementaire, au recrutement de collaborateurs, etc., mais hors contrôle). À sa dissolution en décembre 2002, il est donc possible que le groupe ait conservé une partie de sa trésorerie sous le coude, plutôt que de verser l’intégralité au pot commun de l’UMP. De quelles sommes parle-t-on ?

Les documents en possession de Mediapart montrent que le « compte chèques » de l'agence HSBC d'Odéon a disposé, à la fin des années 2000, de centaines de milliers d'euros. Y avait-il un « compte titres » ? Des placements ?

À la faveur de l'information judiciaire en cours, menée par deux juges parisiens sur des soupçons de « détournements de fonds publics », « abus de confiance » et « blanchiment », on savait déjà qu'une petite partie de la cagnotte des Républicains indépendants avait dû être transférée à l'URS, association semi-fantoche créée fin 2002. Via son compte à la Société générale, l’URS a servi depuis à redistribuer des fonds à des dizaines de sénateurs UMP sous forme de chèques ou d’espèces, sans contrepartie connue et à hauteur de centaines de milliers d'euros rien qu'entre 2009 et 2012 (voir nos enquêtes ici et ). À sa tête ? Henri de Raincourt, déjà lui. On découvre aujourd'hui que le marquis a profité d'un autre compte, chez HSBC cette fois. Sur combien de comptes exactement avait-il la main ? Surtout, combien d'autres parlementaires en ont bénéficié depuis douze ans ?

Rappelons que l'argent distribué par le Sénat à ses différents groupes politiques, théoriquement destiné aux travaux parlementaires, n'a jamais fait l'objet du moindre contrôle par l'institution. Alors que l'Assemblée nationale vient de voter la transparence sur les comptes de ses propres groupes, le Sénat s'y refuse toujours.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 


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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 17:17

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/que-vive-la-grec


 

Nous sommes avec la Grèce et l'Europe

Trois cents économistes et universitaires de tous les continents, de James Galbraith à Stephany Griffith-Jones, de Jacques Sapir à Dominique Meda, appellent les gouvernements européens et les institutions internationales à « respecter la décision du peuple grec » et à « engager des négociations de bonne foi avec le nouveau gouvernement grec pour résoudre la question de la dette ».




Nous appelons les gouvernements d’Europe, la commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI à respecter la décision du peuple grec de choisir une nouvelle voie et d’engager des négociations de bonne foi avec le nouveau gouvernement grec pour résoudre la question de la dette.

Le gouvernement grec a raison de soutenir qu’une profonde réorientation est nécessaire car les politiques mises en œuvre jusque là sont un complet fiasco. Elles n’ont apporté ni la reprise économique, ni la stabilité financière, ni les emplois, ni même des investissements directs étrangers. Elles ont abîmé la société grecque et affaibli ses institutions. L’approche suivie fut purement et simplement néfaste, elle n’a permis aucun progrès qu’il conviendrait de préserver. Nous demandons aux partenaires européens de prendre acte de cette réalité qui est à l’origine de l’élection du nouveau gouvernement grec. 

La Grèce a besoin de mesures humanitaires immédiates, d’un salaire minimum plus élevé, de création d’emplois, d’investissements et de mesures qui permettent de restaurer et d’améliorer les services de bases tels que la santé et l’éducation. Il lui faut se doter d’un système fiscal plus robuste et plus progressif, qui repose moins sur la TVA et soit mieux à même de taxer les revenus et les patrimoines. Le nouveau gouvernement doit aussi combattre, punir et éradiquer la corruption. Pour mener ces politiques à bien et leur donner le temps de démontrer leur efficacité, des marges budgétaires sont nécessaires. En attendant, le pays a besoin du refinancement de la Banque centrale européenne pour stabiliser son système bancaire. Nous demandons aux autorités européennes et aux gouvernements de laisser à la Grèce ces marges budgétaires et de garantir ce refinancement.

Le gouvernement grec a raison d’exiger une annulation de sa dette vis-à-vis des partenaires européens. Cette dette est insoutenable et ne sera jamais remboursée quoi qu’il advienne. Il n’y a donc pas de perte économique pour les autres pays et leurs contribuables. Au contraire, un nouveau départ pour la Grèce permettra de relancer l’activité, d’augmenter les revenus et de créer des emplois et bénéficiera ainsi aux pays voisins. Nous demandons instamment aux créanciers de la Grèce de saisir cette chance et d’exposer clairement et honnêtement ces faits aux populations.

Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement le sort de la Grèce, mais bien le futur de l’Europe dans son ensemble. Une politique de menaces, d’ultimatum, d’obstination et de chantages signifierait aux yeux de tous l’échec moral, politique et économique du projet européen. Nous demandons instamment aux leaders européens de rejeter et de condamner toutes les tentatives d’intimidation et de coercition à l’égard du gouvernement et du peuple de Grèce.

A l’inverse, le succès de la Grèce peut indiquer un chemin vers la prospérité et la stabilité en Europe. Il permettrait un renouveau de la démocratie et ouvrirait le jeu électoral à d’autres changements constructifs. Nous sommes avec la Grèce et l’Europe, pour la démocratie et le changement. Les dirigeants européens doivent reconnaître le choix démocratique décisif effectué par le peuple grec dans des circonstances extrêmement difficiles, procéder à une évaluation réaliste de la situation et s’engager sans tarder sur la voie d’une négociation raisonnable.

 

Premiers signataires

Elmar Altvater (FU, Allemagne)
Philippe Askenazy (CNRS, France),
Clair Brown (University of California, Berkley, Etats-Unis)
Dorothee Bohle (Central European University, Hongrie)
Giovanni Dosi, (Pisa Institute of Economics, Italie)
Cédric Durand (Université Paris 13, France)
Gerald Epstein (UMASS, Etats-Unis)
Trevor Evans (Berlin School of Economics and Law, Allemagne)
James Galbraith (University of Texas at Austin, Etats-Unis)
Gaël Giraud (CNRS, France)
Stephany Griffith-Jones (Columbia University, Etats-Unis)
Laura Horn (Roskilde University, Danemark)
Robert Jessop (University of Lancaster, Royaume-Uni)
Steve Keen (Kingston University, Royaume-Uni)
Marc Lavoie (Ottawa University, Canada)
Tony Lawson (Cambridge, Royaume-Uni)
Dimitris Milonakis (University of Crete, Grèce)
Andreas Nölke (Goethe University Frankfurt/Main, Allemagne)
Dominique Meda (Paris Dauphine, France),
El Mouhoub Mouhoud (Paris Dauphine, France)
André Orléan (EHESS, France),
Henk Overbeek (VU University Amsterdam, Pays-Bas)
Mario Pianta (University of Urbino, Italie)
Alfonso Palacio Vera (Computense University of Madrid, Espagne)
Anwar Shaikh (New School for Social Research, Etats-Unis)
Jacques Sapir (EHESS, France)
Robert Wade (LSE, Royaume-Uni)...

 

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/que-vive-la-grec

 

 

 

 


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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 19:20

 

Source : www.liberation.fr

 

 

Grèce: des milliers de manifestants à Athènes pour soutenir le gouvernement
AFP 5 février 2015 à 19:32
Manifestation de soutien au gouvernement grec à Athènes, le 5 février 2015Manifestation de soutien au gouvernement grec à Athènes, le 5 février 2015 (Photo Louisa Gouliamaki. AFP)

 

Des milliers de personnes ont répondu jeudi soir à Athènes à un appel à manifester, lancé via les réseaux sociaux, contre le «chantage» exercé sur le gouvernement grec après la décision de la BCE de restreindre les mécanismes de financement des banques grecques.

Les manifestants, environ 5.000 selon la police, se sont rassemblés en silence et sans banderole sur la place Syntagma devant le parlement, théâtre de grandes manifestations anti-austérité ces dernières années, pour montrer «leur soutien» au gouvernement de gauche Syriza qui «ose défendre les intérêts» des Grecs, ont indiqué de nombreux manifestants à l’AFP.

«C’est la première manifestation en faveur d’un gouvernement», se réjouit Télémaque Papathéodorou, ingénieur qui est venu avec son amie Dimitra Spyridopoulou, avocate.

«Enfin un gouvernement qui respecte les engagements de son programme électoral et défend les intérêts de notre pays», souligne cet ingénieur trentenaire.

«Aucun chantage ! Dignité maintenant», proclamait notamment l’appel à manifester posté sur Facebook.

Cette manifestation intervient à l’issue d’une tournée, au bilan mitigé, du Premier ministre Alexis Tsipras et du ministre grec des Finances Yanis Varoufakis à Rome, Paris, Bruxelles et Berlin pour rallier des soutiens à leur projet de renégociation de la dette grecque.

La décision soudaine de la BCE, mercredi soir, de priver les banques grecques d’un de leurs outils de financement a jeté une ombre supplémentaire sur l’entreprise diplomatique du gouvernement grec

«La décision de la BCE montre la pression sur la Grèce mais tout ça n’est rien face aux problèmes des gens qui ont faim ou se suicident», ajoute Dimitra Spyridopoulou.

Pour Nikoletta P., 55 ans, dont le fils a quitté la Grèce il y a un an pour trouver du travail à l’étranger, «les précédents gouvernements, droite ou socialistes, parlaient de la reprise mais ils ne faisaient rien».

«On ne veut pas être étranglé car ce n’est bon ni pour la Grèce ni pour l’Europe», explique cette employée d’une agence de tourisme.

«On n’a rien d’autre à perdre, c’est pourquoi on défend le gouvernement, au moins ils ne vont pas brader tous les ressources publiques», note Stavroula Drakopoulou, 55 ans, institutrice.

Le gouvernement d’Alexis Tsipras a annoncé la fin de privatisations, imposées par les créanciers du pays, ainsi que des mesures pour faire face «à la crise humanitaire» que traverse la Grèce après six ans de récession et d’une politique d’austérité drastique en échange de prêts internationaux.

A Thessalonique, deuxième ville grecque dans le nord du pays, environ 500 personnes se sont rassemblées pour scander «Non au chantage» de la BCE, selon une banderole des manifestants.

AFP
Source : www.liberation.fr

 

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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 17:25

 

Vu sur facebook

 

 

Semaine de la Démocratie :

Du Lundi 9 au Dimanche 15 Février.

 

 

 

Semaine d'éducation populaire destinée à échanger, débattre et partager autour du concept de Démocratie. Conférences, débats, ateliers et projection de film sont au programme de cette 2nde édition de la Semaine de la Démocratie placée sous le signe de «l'expérimentation démocratique ».

Nous aurons le plaisir de recevoir Lundi 9 un invité d'honneur sur le campus Triolet pour une conférence d'ouverture intitulée « Démocratie, histoire d'un malentendu ».

Tous les événements sont gratuits et ouverts à tous !

Pour plus de détails, rdv sur notre site internet : http://www.semainedelademocratie.fr/ ou sur notre page FB : https://www.facebook.com/SemainedelaDemocratieMontpellier

Contact : semainedelademocratie@gmail.com

Dates : Du Lundi 9 au Dimanche 15 Février.

Lieu :

- Campus Triolet, place Eugène Bataillon, Montpellier [Lundi, Jeudi, Vendredi et Samedi]

- Faculté de droit, rue du Cardinal de Cabrières, Montpellier [Mardi]

- Centre social CAF « l'île aux familles », 410 av. de Barcelone, Montpellier [Mercredi et Dimanche])

 

Salut les Nîmois, pour ceux que ça intéresse : Semaine de la Démocratie : Du Lundi 9 au Dimanche 15 Février. Semaine d'éducation populaire destinée à échanger, débattre et partager autour du concept de Démocratie. Conférences, débats, ateliers et projection de film sont au programme de cette 2nde édition de la Semaine de la Démocratie placée sous le signe de «l'expérimentation démocratique ». Nous aurons le plaisir de recevoir Lundi 9 un invité d'honneur sur le campus Triolet pour une conférence d'ouverture intitulée « Démocratie, histoire d'un malentendu ». Tous les événements sont gratuits et ouverts à tous ! Pour plus de détails, rdv sur notre site internet : http://www.semainedelademocratie.fr/ ou sur notre page FB : https://www.facebook.com/SemainedelaDemocratieMontpellier Contact : semainedelademocratie@gmail.com Dates : Du Lundi 9 au Dimanche 15 Février. Lieu : - Campus Triolet, place Eugène Bataillon, Montpellier [Lundi, Jeudi, Vendredi et Samedi] - Faculté de droit, rue du Cardinal de Cabrières, Montpellier [Mardi] - Centre social CAF « l'île aux familles », 410 av. de Barcelone, Montpellier [Mercredi et Dimanche])
 

Pour lancer cette semaine nous avons l’honneur de recevoir Francis Dupuis-Déri, écrivain et professeur à l’Université du Québec, spécialiste des idées politiques et des mouvements sociaux. http://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Dupuis-D%C3%A9ri

Conférence/débat : « Démocratie, histoire d’un malentendu »

Lieu : Maison des étudiants (bâtiment 34), campus Triolet, place Eugène Bataillon, Montpellier.

Heure : 19h-21h

Longtemps la démocratie a eu mauvaise presse, notamment dans les pays où elle s’est installée la première à la faveur d’une révolution, en France ou aux États-Unis. Ça peut paraître étrange aujourd’hui, alors que ce régime est en passe de s’étendre à l’ensemble de la planète et que les ONG de la « bonne gouvernance », qui soutiennent partout dans le monde le passage des anciennes dictatures à la démocratie en vantent les qualités indépassables, jointes à celles de l’économie de marché.
   Pourtant, dans le vocabulaire politique, à commencer par celui des « pères fondateurs » des démocraties modernes, le mot était affecté d’une fâcheuse connotation de désordre, de démagogie, de tyrannie du grand nombre, de revanche des pauvres et des sans-grades.  A ces époques le mot renvoyait à ce que nous appellerions aujourd’hui la « démocratie directe ». Et pour les hommes qui firent la révolution en France, tout comme pour ceux qui réalisèrent l’indépendance des États-Unis, le terme et l’idée qu’il suggérait avait tout d’un repoussoir.
    C’est ce paradoxe que va explorer Francis Dupuis-Déri des deux côtés de l’Atlantique. Il détaillera également plusieurs expérimentations démocratiques qui ont eu lieu dans notre histoire, dans les communautés d’habitants au Moyen-Âge en France ou les sociétés amérindiennes par exemple.

 


Bonjour à tous,

Le programme est maintenant finalisé, nous avons tous les lieux et les horaires de confirmés.

Vous pouvez retrouver toutes ces informations sur la page en question : http://www.semainedelademocratie.fr/programme/

Rappel : le financement participatif est toujours en cours, nous sommes arrivés à 500 euros, merci de votre soutien ! Cependant nous avons déjà dépassé notre budget donc n’hésitez pas à continuer à donner ! http://fr.ulule.com/democratie-montpellier/

Merci à vous et bon week-end ! :)

 

L’affiche mise à jour :


Bonjour à tous,

Nous faisons appel à votre générosité pour financer cet événement.

En effet, il y a quelques frais engagés (transport des intervenants, impressions des affiches/tracts, etc.) et étant un collectif de jeunes citoyens complètement indépendant, nous ne recevons aucune subvention et n’avons donc aucune entrée d’argent.

Nous avions budgétisé 500 euros pour la totalité de la semaine, mais nous atteindrons certainement les 600 ou 700 euros, donc n’hésitez pas continuer à donner pour nous aider : http://fr.ulule.com/democratie-montpellier/

Merci d’avance pour votre aide !

Bienvenue sur le site de la Semaine de la Démocratie à Montpellier.

L’édition 2015 approche, elle se déroulera du 9 au 15 février et aura pour thème les expérimentations démocratiques.
Au menu : des conférences-débat, un atelier constituant, une projection de film… Cliquez ici pour retrouver le programme détaillé de la semaine !

Vous pouvez également nous retrouver sur Facebook : https://www.facebook.com/SemainedelaDemocratieMontpellier

A très bientôt !

 

 

 

 

 

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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 17:12

 

 

Source : www.bastamag.net


 

Capsules de café : derrière un marché en pleine expansion, des montagnes de déchets

par Morgane Thimel 5 février 2015

 

Chaque jour, il se vendrait plus de cinq millions de capsules individuelles de café en France. Une formule qui rapporte une fortune : le café en dosette se paie quatre à sept fois plus cher que le sachet de café classique. Ce marché reste largement dominé par Nespresso, l’inventeur du système et filiale de Nestlé. Cette nouvelle « richesse » profite-t-elle aussi aux producteurs de café, en Afrique ou en Amérique latine ? Les milliards de capsules consommées sont-elles recyclées ? Les concurrents de Nespresso proposent-ils des alternatives plus éthiques et écologiques en la matière ? Enquête sur ce nouvel or noir encapsulé.

Alors que bon nombre de secteurs de l’agroalimentaire sont en difficulté, les ventes de doses de café encapsulé ont de quoi faire pâlir d’envie plus d’une multinationale. Les dosettes de café représenteraient en France un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros [1]. Un marché largement dominé – à 85% – par l’inventeur du concept Nespresso, une filiale du géant suisse Nestlé. Au grand désarroi de la multinationale, le secteur est devenu ultra-concurrentiel. Avec quelles conséquences ?

Les ventes des dosettes Nestlé explosent depuis une décennie. En 2012, plus d’1,85 milliard de ses capsules sont écoulées dans l’hexagone (pour une valeur de 633,5 millions d’euros !), quasiment le double de l’année 2007 [2]. Les ventes de ses machines à expresso ont été multipliées par 1,5 (787 000 machines en 2012). Un succès qui s’appuie sur l’image de l’acteur George Clooney, rémunéré environ 6 millions d’euros pour chaque épisode publicitaire. Et sur la stratégie du client captif : un réseau de distribution spécifique (les boutiques Nespresso) et des dosettes qui nécessitent la machine design de la marque.

La fin du quasi monopole de Nestlé

Vu l’ampleur du marché, de nombreuses sociétés se sont, dès 2010, lancées à l’assaut de ce commerce juteux. Nespresso a d’abord cherché par tous les moyens à minimiser l’impact de ces nouveaux arrivants. La filiale de Nestlé a pris ses aises avec le droit à la concurrence en tentant de rendre ses machines incompatibles avec les dosettes d’autres marques, ou en menaçant de défendre juridiquement ses brevets. Mais elle a été rattrapée par l’Autorité de la concurrence en avril 2014. Désormais, elle a obligation de « faciliter » l’ouverture du secteur, et de ses machines, via toute une série d’engagements.

Au terme d’une étude approfondie de quatre ans menée par l’autorité et d’une procédure à l’amiable, le géant suisse s’est engagé à « lever les obstacles à l’entrée et au développement des autres fabricants de capsules » [3]. Parmi ces mesures : l’abandon de la mention Nespresso caps only (« uniquement pour capsule Nespresso ») sur les notices des machines, le maintien des garanties quelles que soient les marques utilisées ou encore le partage avec les concurrents des schémas techniques des machines qui assureront le bon fonctionnement de toutes les capsules [4]. « Si Nespresso ne respectait pas ses engagements, il pourrait être sanctionné jusqu’à 10% de son chiffre d’affaire, précise une représentante de l’Autorité. Pour le moment, nous n’avons pas eu de retours sur un quelconque manquement de la part de la marque. » Un mandataire a été nommé pour suivre le dossier.

De l’or noir encapsulé sous vide

Les freins à la consommation des capsules « Nespresso-compatibles » tombent et les consommateurs pourraient être plus nombreux à se tourner vers des marques concurrentes. Si cette ouverture est a priori une bonne nouvelle pour les 25% de foyers hexagonaux équipés de machines à dosettes, l’est-elle pour les caféiculteurs et pour l’environnement ? Derrière les milliards de dosettes vendues, deux enjeux clés se dessinent : la répartition de la richesse créée et l’impact environnemental des capsules et de leur recyclage. Pour les petits producteurs, tout dépendra des pratiques en vigueur. « Si le marché revient majoritairement à des entreprises dont le fonctionnement est moins intéressant que celui de Nespresso, ce n’est pas forcément mieux », relativise Sylvain Ly, du Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic).

Le café est la matière agricole la plus échangée dans le monde, la seconde matière première en valeur après le pétrole (8,7 millions de tonnes par an). Vingt millions de personnes vivraient de cette production, en majorité dans des exploitations familiales (moins de 10 hectares), estime le Comité français du café. Aujourd’hui, son cours avoisine les 3€ le kilo à l’achat [5]. « Dans le café, les marges sont en général relativement faibles. Dernièrement, l’apparition des capsules et des cafés de spécialité a permis de restaurer une certaine marge pour les industriels », explique une agronome. Une marge qui repose sur les consommateurs. Les Français paient leur tasse d’expresso encapsulé très chère : entre 0,27€ et 0,44€ pour une dosette de cinq grammes. Rapportés au kilo, cela signifie que les consommateurs paient leur café entre 54 € et 88 €, soit quatre à sept fois plus que le prix du paquet de café classique ! Celui-ci est estimé par l’Insee à 12€/kg pour l’arabica [6]. Cinq grammes de café encapsulé équivalent donc à de l’or noir sous vide !

Quel retour pour les producteurs ?

En août 2014, dans le cadre d’un vaste projet intitulé The positive cup, Nespresso annonçait son intention de verser 15 millions d’euros sur six ans à des programmes en Éthiopie, au Kenya et au Soudan du Sud, des pays d’où provient son café [7]. Contrairement à plusieurs de ses concurrents, la marque suisse annonce s’engager, depuis 2013, en faveur des producteurs, du développement durable, d’une agriculture raisonnée (notamment en adhérant au programme Rainforest Alliance) dans un programme intitulé AAA [8], et ne s’en cache surtout pas. Cette image de marque se veut en accord avec son positionnement élitiste. La réalité correspond-elle à cette communication soignée ? Les responsables de Nestlé évoquent des mesures validées par Fairtrade International, qui regroupe des labels de commerce équitable. Mais ils ne mentionnent nulle part une labellisation « commerce équitable » de leurs produits, labellisation qui implique des salaires ou des prix d’achat minimum pour les producteurs. D’ailleurs, en 2011, l’ONG Solidar les a interpellés avec un faux spot publicitaire pour les inciter à s’investir davantage auprès de petits caféiculteurs. En moins d’un mois, 40 000 personnes avaient soutenu l’association dans cette démarche.

L’implication de Nespresso semble cependant plus sérieuse que de nombreux géants de l’agroalimentaire, qui communiquent très peu sur la provenance de leurs crus. Peut-être parce que la réputation de Nestlé doit aussi être restaurée (lire nos articles). De petits torréfacteurs français viennent pourtant lui faire concurrence sur les questions d’éthique et de responsabilités. « Je trouve qu’en général il est bon de goûter d’autres produits, se laisser tenter par les cafés capsules de certaines PME françaises, qui travaillent très bien en donnant de la visibilité aux producteurs ou à leurs organisations », explique une dégustatrice qui travaille comme indépendante pour des torréfacteurs (et qui souhaite donc rester anonyme).

Plusieurs marques avancent un réel engagement auprès des cultivateurs comme les crus Lobodis, labellisés Max Havelaar et des certificateurs bio, ou certains produits équitables de la marque Ethical Coffee Company. Les capsules à remplir soi-même, jetables ou non, sont une autre alternative éthique. Le choix du café appartient aux consommateurs, la seule contrainte étant de les préparer. « La dosette de Café Capsulin permet, par exemple, de faire des économies importantes. À 77€/kg, on devrait pouvoir boire un très bon café ! Actuellement on trouve d’excellents cafés entre 28€ et 48€/kg. Après il faut s’équiper autrement et surtout accepter de consacrer un peu plus de temps à ce produit », poursuit la dégustatrice.

Quatre Tour Eiffel de déchets par an

Reste l’épineuse question du recyclage et de l’empreinte carbone : « Plus de 8 milliards de dosettes sont vendues par an, dans le monde, dont la moitié pour Nespresso », indique une étude de marché réalisée par la filiale de Nestlé. Et ces chiffres datent de 2011 ! Cela représente plus de 40 000 tonnes de déchets annuels. L’équivalent de quatre Tour Eiffel de dosettes par an. Les capsules en aluminium utilisées par Nespresso – selon l’entreprise, c’est le matériau le plus adapté pour conserver les qualités gustatives – sont trop petites pour être prises en charge par les collectivités. Depuis 2008, la marque a mis en place une filiale de recyclage pour faire face à ses besoins propres. « L’aluminium est très impactant en terme d’énergie et d’eau pour le produire à partir du minerai, mais il se recycle extrêmement bien, à condition de le récupérer... », fait remarquer Christophe Alliot du Basic.

En mai 2013, dans un documentaire diffusé sur France 5, un employé de la marque précisait que seule une capsule sur cinq était recyclée et deux milles tonnes d’aluminium revendues dans des fonderies. La marque joue la carte de la confiance en incitant ses consommateurs à rapporter leurs capsules dans des points de collecte. Elle n’ose cependant pas se doter de dispositifs « contraignants », comme un système de consigne, ce qui entraverait un peu plus ses marges financières. Entre business et éthique, il faut choisir...

Des capsules 100% biodégradables

Ses nouveaux concurrents ont, en majorité, choisi le plastique comme matériau de confection. Ce qui n’est pas mieux. Les techniques alternatives demeurent exceptionnelles. Ethical Coffee Company s’est ainsi tourné vers des capsules 100% biodégradables en amidon de maïs. Mais on peut supposer que la multiplication de ces emballages individuels coûtent cher, si ce n’est à recycler, au moins à produire. L’alternative la moins polluante reste les capsules réutilisables de la marque CoffeeDuck. Selon les calculs du journal La Tribune, cette méthode reviendrait à 62,85 € à l’année aux consommateurs, sans compter le prix de la machine.

Quant à l’impact d’une consommation régulière de ces capsules sur la santé, les études existantes sont pour l’instant rassurantes. Les consommateurs ne sont pas davantage exposés « aux contaminants chimiques via le café », conclut l’Anses – l’agence nationale de sécurité sanitaire – dans une étude publiée en septembre 2013 et menée en partenariat avec le magazine 60 millions de consommateurs. « Il n’a pas été retrouvé de phtalates ou de bisphénol A », précise également l’agence [9].

En route vers le marché mondial

Les poubelles risquent bien de continuer de déborder de capsules individuelles. En mai 2014, les géants DEMB (L’Or) et Mondelez (Carte Noir) ont annoncé la fusion de leur activité café dans une nouvelle société Jacobs Douwe Egberts. Leur ambition : devenir le numéro un mondial du café et contrecarrer Nestlé et sa filiale Nespresso. Cette nouvelle société vaudrait 5,5 milliards de dollars. Nespresso leur répond en s’implantant aux États-Unis.

L’entreprise vient de créer un produit avec de nouvelles capsules à destination du marché nord-américain : VertuoLine. Dans un entretien réalisé par le journal suisse Le Temps en novembre 2014, l’actuel PDG de Nespresso, Jean-Marc Duvoisin, décrit « un marché de l’ordre de [5 milliards d’euros] de chiffre d’affaires. La consommation de café en capsules y est encore très faible par rapport à la consommation de café en général. Mais le mouvement est lancé. » Il estime son potentiel de croissance aux États-Unis à 40% et 20% en Europe. Une troisième usine du groupe ouvrira très prochainement à Romont en Suisse. Toujours davantage d’aluminium qui ne sera pas recyclé.

Morgane Thimel

 

Notes

[1Selon Les Echos, en avril 2014.

[2Source Nespresso France, chiffres relayés par l’Autorité de la Concurrence

[3Compte-rendu du test de marché du 17 avril 2014, mené par l’Autorité de la Concurrence

[4Liste des propositions d’engagements faites par Nespresso lors de la procédure à l’amiable.

[5Le cours du café est évalué quotidiennement

[6Prix moyen du café arabica en France évalué par l’INSEE

[7Détails du projet "The Positive Cup" présenté par Nespresso

[8Détails du programme AAA présentés par Nespresso

[9Voir l’étude ici.


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Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 17:01

 

Source : www.inegalites.fr

 

Qui sont les privilégiés d’une France en crise ?

2 février 2015 -

 

 

Des revenus à l’éducation, la dénonciation des élites est une façon de faire oublier les privilèges dont dispose une frange beaucoup plus large de la population qui vit à l’abri de la crise. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.


Qui sont les privilégiés dans la France contemporaine ? Régler la question des inégalités en s’en prenant à une élite étroite arrange, au fond, les couches favorisées. Pour réduire les inégalités, il suffirait de corriger les dérives de quelques-uns, situés tout en haut de la hiérarchie sociale. Une bonne méthode pour ne rien changer au fond. Les super-riches se sont enrichis de façon indécente ces dernières années, mais notre pays reste marqué par des privilèges dont dispose une fraction beaucoup plus large de la population. Ce qui alimente le ressentiment des catégories populaires et les tensions sociales qui s’exprime dans les urnes. Essayons d’y voir plus clair.

La France de tout en haut va très bien. Malgré la crise, elle continue de s’enrichir de façon indécente. Entre 2004 et 2011 [1], le seuil du revenu des 0,1 % les plus riches a augmenté de 23 %, soit 48 000 euros annuels, l’équivalent de quatre ans de Smic, contre 7,7 % et 1 400 euros pour le revenu médian (autant gagne moins, autant gagne plus, revenu par ménage, avant impôts et prestations sociales). La France de l’élite scolaire prospère tout autant. Ses « grandes écoles » restent fermées au peuple, et ses élèves choyés. La collectivité dépense 15 000 euros par étudiant en classe préparatoire aux grandes écoles, contre 9 000 euros par étudiant des filières généralistes de l’université.

La « France des riches » est largement dénoncée à gauche, avec raison [2]. Pourtant, cette critique laisse parfois songeur. Hormis sans doute Liliane Bettencourt, on peut toujours trouver plus favorisé que soi. Cette vision élitiste et simpliste des inégalités, très en vogue, conduit à faire l’économie d’une réflexion de fond sur les inégalités sociales qui structurent notre société, bien au-delà des avantages d’une poignée de dirigeants du « grand capital ». Concrètement, elle permet aux catégories favorisées - déguisées en « classes moyennes supérieures » - d’éviter de contribuer davantage à la solidarité et de faire plus de place aux couches moyennes et populaires. Ou de réformer l’école pour l’ouvrir à tous.

Les privilèges vont bien au-delà des beaux quartiers et des classes prépas. La stagnation du pouvoir d’achat est une moyenne artificielle qui masque la progression des revenus de catégories qui se disent assommées par le « matraquage fiscal ». Entre 2008 et 2011, le revenu annuel moyen des cadres supérieurs [3] a augmenté de 1 000 euros, alors que celui des employés a baissé de 500 euros et celui des ouvriers de 230 euros. Au cours de la même période, le seuil de revenu des 10 % les plus pauvres a diminué de 4,3 % (après impôts et prestations sociales), quand celui des 10 % les plus riches a progressé de 3,2 %. Une perte de 360 euros annuels d’un côté et un gain minimum de 1 800 euros de l’autre. Or, on entre dans le club des 10 % les plus aisés, à l’abri de la crise, à partir de 3 000 euros nets [4] pour un célibataire ou 5 600 euros en moyenne pour un couple avec enfants. Bien loin des revenus des patrons superstars du CAC 40 ou de nos 0,1 %.

Rebaptisées classes moyennes supérieures, ces classes aisées tentent d’associer leur sort aux catégories moyennes, qui se situent au milieu du gué (environ 1 500 euros mensuels pour une personne seule) et dont les revenus stagnent. Un classique des rapports de forces sociaux, particulièrement pratiqué chez les indépendants, des agriculteurs aux médecins favorisés, qui savent faire passer leurs revendications par la voix des moins bien lotis d’entre eux. Le déguisement des classes moyennes supérieures a une toute autre ampleur : une frange entière de la population cherche ainsi à échapper à l’effort fiscal [5].

Les privilégiés d’aujourd’hui ne sont pas seulement les titulaires de revenus élevés, mais tous ceux qui sont protégés des aléas du chômage, d’une rupture de parcours professionnel qui conduira à une baisse quasi certaine des revenus, parfois conséquente. Au premier chef, ceux qui disposent du statut d’emploi protecteur de la fonction publique et de bien d’autres organismes para-publics où, en pratique, personne n’est jamais licencié. A niveau de vie équivalent, savoir que l’on disposera d’un salaire jusqu’à sa retraite est devenu, au bout de 40 ans de chômage de masse, un déterminant central des conditions de vie par la stabilité qu’il procure et pour les droits qu’il ouvre, notamment dans l’accès au logement. Certes, une partie des fonctionnaires – c’est le cas, par exemple, des enseignants du primaire ou dans les services informatiques – acceptent en contrepartie des revenus limités rapportés à leurs qualifications. Il n’en demeure pas moins que l’avantage est là. Hier, on moquait les « ronds de cuir » de la République, aujourd’hui, savoir de quoi sera fait demain a une valeur inestimable.

Face à la crise, le niveau de protection résulte par ailleurs pour beaucoup de la taille de l’entreprise. La bureaucratie publique ou privée a son lot d’avantages [6]. Le statut des salariés des grandes structures du secteur privé est sans commune mesure avec celui des PME. La condition salariale, du niveau de salaire à la couverture santé en passant par les multiples avantages du comité d’entreprise, n’a rien à voir avec celle du commun des salariés qui n’a rien de tout cela [7]. La formation et les programmes de reconversion dans les grands groupes font que la menace du chômage n’est pas la même.

Tous ces avantages représentent parfois de petites sommes, mais celui qui paie plein pot sa mutuelle, ses sorties, les loisirs des enfants et ses billets de train ou son électricité est parfois un peu amer quand il observe l’addition de son voisin. A salaire égal, le coût de la vie est parfois un peu variable.

Sur le marché du travail, au-delà du statut, le privilège qui structure le plus notre société est le titre scolaire qui fonctionne comme un véritable capital culturel selon l’expression du sociologue Pierre Bourdieu. Dans une société où la croyance dans la valeur des diplômes est démesurée [8], ceux qui détiennent un titre disposent d’une carapace protectrice. Le taux de chômage des sans diplôme s’élève à 16,8 %, contre 5,7 % pour ceux qui se situent au-dessus de bac+2. Les cas de sur-diplômés sous embauchés ou au chômage existent et se développent. Pour eux, le déclassement est particulièrement violent puisqu’ils sont censés sortir du lot. Il n’empêche : l’exception ne fait pas la règle.

Les initiés de l’école

A l’école, les privilèges dépassent, de loin, les classes préparatoires aux grandes écoles. Apprendre à lire aux enfants le plus tôt possible, en fin de section de maternelle (contrairement à d’autres pays comme la Finlande où cet apprentissage a lieu deux ans plus tard), creuse des écarts précoces du fait de la maîtrise du langage propre aux milieux diplômés. Dans la suite du cursus scolaire, du primaire au lycée, l’ « élitisme républicain » de notre système éducatif est, au fond, un élitisme social. Les programmes, la place des savoirs théoriques, l’évaluation-sanction répétée, sont taillés sur mesure pour les enfants de diplômés, en particulier d’enseignants [9], qui maîtrisent le code de l’école. 90 % de leurs enfants obtiennent le bac, deux fois plus que les enfants d’ouvriers non-qualifiés : ces derniers sont-ils moins « méritants », moins « intelligents » ? L’orientation des jeunes reste un parcours dans lequel une partie des familles, initiées et maîtrisant les arcanes des filières, disposent d’informations sans commune mesure avec la masse des autres parents. Un énorme privilège. La façon même dont l’école française fonctionne, en appuyant sur les échecs plutôt qu’en valorisant les efforts, par la mise en avant d’une poignée d’élèves plutôt que la réussite de tous, joue en la défaveur des catégories les moins favorisées. Le privilège de la maîtrise du code scolaire est l’essence même des inégalités sociales.

Les privilégiés au pouvoir

« Le changement, c’est maintenant » ? La gauche a accédé au pouvoir en faisant campagne sur la réduction des inégalités sociales. Forte de tous les pouvoirs, à tous les échelons territoriaux, elle a oublié sa promesse. La réforme fiscale n’aura pas lieu, les régimes spéciaux de retraite ne seront pas touchés, la « refondation » de l’école a accouché d’une souris et ne touche pas au fonctionnement du système… La grande affaire du début de quinquennat aura été le « mariage pour tous ».

Qu’a proposé la gauche pour réduire les inégalités sociales ? En quoi s’adresse-t-elle aux catégories populaires ? Avec quelques emplois d’avenir et une « garantie jeune » [10] expérimentée dans dix territoires pilotes et étendue en 2015 à 61 nouveaux territoires. Rien ou presque. Visiblement, une partie des dirigeants actuels et passés demeurent aveugles aux difficultés d’une partie de la France et ne veulent pas comprendre que si le Front national progresse, c’est essentiellement parce qu’ils sont incapables de répondre à une demande sociale [11].

Des privilégiés sont aux commandes. Pas seulement aux plus hauts postes de l’exécutif. Des entreprises aux collectivités locales en passant par les associations, une bourgeoisie économique (plutôt de droite) mais aussi culturelle (plutôt de gauche) dispose du pouvoir, vit dans un entre-soi, et n’a aucun intérêt au « changement » qu’elle met en avant comme un slogan. Elle pointe du doigt les ultra-riches mais elle oublie bien vite les quartiers populaires et méprise les couches moyennes pavillonnaires dont l’idéal est écologiquement incorrect [12].

Des think-tanks aux lobbies en passant par les mouvements moins organisés, les groupes qui défendent les intérêts des couches favorisées disposent de moyens de communication considérables. La maîtrise de la parole publique, de la médiatisation des intérêts a pris un poids démesuré dans les décisions des politiques publiques.

En face, les « invisibles » [13] - la France peu qualifiée salariée du privé ou au chômage - sont peu audibles. Les quelques mouvements de soutien aux plus précaires (pauvreté, sans papiers, mal-logement, etc.) se concentrent sur les situations les plus difficiles avec de maigres moyens. Les syndicats ne représentent plus qu’une fraction ultra-minoritaire des salariés - moins de 5 % dans le secteur privé - concentrés dans les grandes entreprises. Les nouveaux mouvements militants, issus de milieux cultivés et urbains, se passionnent pour les causes modernes d’une société post-68 comme la préservation de leur environnement, les inégalités dont sont victimes les femmes ou les homosexuels, voire la diversité ethno-culturelle. Des causes justes, à condition qu’elles n’amènent pas à oublier les hiérarchies sociales qui structurent notre société, ou pire, ne servent pas à les masquer.

Dans notre pays, la bourgeoisie économique et culturelle est préoccupée par ses prochaines vacances, payer moins d’impôts, trouver la bonne école pour ses enfants ou savoir si elle mange du vrai bio. Beaucoup de citoyens partagent la volonté de réformes en profondeur, savent bien que chacun doit balayer devant sa porte et sont prêts à faire un effort. Mais s’indigner est une chose, agir en est une autre [14]. Reste à savoir à quel moment ces couches favorisées prendront conscience qu’à trop profiter et si peu partager elles risquent de tout perdre. A trop tirer sur la corde des privilèges tout en faisant miroiter l’égalité pour tous, le risque est grand que cet état de fait n’entraîne des mouvements de contestation de grande ampleur et que d’autres forces, beaucoup plus conservatrices, prennent les choses en main. Tant qu’il s’agit de quelques villes petites ou moyennes, cela ne paraît pas trop inquiéter les privilégiés d’aujourd’hui, mais il n’est pas certain qu’ils soient éternellement à l’abri.

Photo / © Elenathewise - Fotolia.com

Notes

[1Dernière année connue à ce niveau de détail.

[2Voir « La violence des riches. Chronique d’une immense casse sociale », Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot,Ed. La Découverte, 2013.

[3Pour une personne seule, après impôts et prestations sociales

[4Par mois, tous revenus confondus, après impôts.

[5Voir La crise ou l’art d’échapper à la solidarité, Louis Maurin, Observatoire des inégalités, 22 mai 2013.

[7Il y aurait beaucoup à dire sur les « avantages » des salariés tant sont mis en avant ceux qui ne sont pas toujours les plus importants. Voir Les « avantages » des salariés : privilèges ou acquis sociaux ?, Valérie Schneider, Observatoire des inégalités, 23 mai 2013.

[8Voir « Les sociétés et leur école, emprise du diplôme et cohésion sociale », François Dubet, Marie Duru-Bellat et Antoine Vérétout, Seuil, 2010.

[9Ce qui ne veut d’ailleurs pas dire qu’ils réussiront tous, pour peu qu’ils n’entrent pas dans le « moule », leur « échec » est encore plus difficile.

[10Un revenu minimum sous conditions pour les 18-25 ans.

[11L’alignement d’une partie de la classe politique sur la théorie du bouc émissaire, au sujet notamment des immigrés et en particulier des Roms a aussi joué.

[12Une bonne illustration en est donnée dans l’article Quand la France est devenue moche, Télérama n°3135, 10 février 2010.

[13Voir « La France invisible » par Stéphane Beaud, Jospeh Confavreux, Jade Lindgaard (dir.) Ed. La Découverte, 2006.

[14Les causes de cette inaction resteraient à développer. Parmi les raisons avancées on trouve notamment le rejet de l’offre politique ou syndicale actuelle et la pression du travail.

Date de rédaction le 15 novembre 2013

 

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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 16:47

 

 

Source : cadtm.org


CADTM

 

Atelier décroissance à Budapest

Dette, pillage et décroissance

4 février par Nicolas Sersiron

 

 


 

Le texte qui suit est la retranscription de l’intervention de Nicolas Sersiron, président du CADTM France et auteur de "Dette et Extractivisme" lors de l’atelier international sur la décroissance tenu à Budapest en janvier 2015 (voir encadré).

Historiquement le capitalisme européen s’est développé par le pillage des ressources naturelles et humaines (conquêtes territoriales, commerce triangulaire, traite atlantique, esclavage). Il a débuté avec la conquête des Amériques.

La fin de l’esclavage au milieu du 19ème siècle coïncide avec la conquête de presque tous les continents par les Européens. Cette accroissement des pillages, et la souffrance des travailleurs des pays colonisés, ont été légitimées par et pour le développement des nouvelles industries et compagnies commerciales nées avec la révolution industrielle. Au moment de la ruée vers l’Afrique, c’est la conférence de Berlin de 1885 qui a organisé son dépeçage.

Alors que la seconde guerre mondiale marque la fin de la colonisation, la domination américaine apporte la société de consommation dans les pays de la Triade (Amérique du Nord, Japon, Europe occidentale). Ce qui en retour crée un besoin accru de ressources naturelles.

Comment le vol des richesses des pays nouvellement indépendants par les pays industrialisés a-t-il pu se poursuivre ? Pour assurer la continuité et même augmenter l’extractivisme, défini ici comme le pillage des ressources naturelles (végétales, minérales, fossiles) et des ressources humaines, un nouveau type de pillage a été mis en place, celui des ressources financières. La dette illégitime, odieuse ou illégale est un levier du pillage des ressources naturelles d’un pays et en même temps une forme de pillage : celui des ressources financières.

Pour un pays comme pour une entreprise s’endetter est un pari sur le futur. S’il n’y a pas de croissance du PIB ou du chiffre d’affaires, le remboursement devient impossible et le montant de la dette explose. La dette est fondamentale pour le développement du capitalisme car elle impose de produire toujours plus. Elle est un accélérateur de l’extractivisme à la base de l’accumulation capitaliste et aussi un moyen de s’approprier les bénéfices de la croissance des autres pays, particulièrement ceux de la périphérie.

Dans le Sud, la dette est aussi un moyen de corrompre l’élite dirigeante locale. Les services secrets du Nord ont assassiné les véritables démocrates comme Lumumba, Sankara et Allende, ou démis d’autres comme Mossadegh, Soekarno, etc. Ils les ont remplacés par des dirigeants corruptibles tels que Mobutu, Compaore, Pinochet, Reza Shah, Suharto par exemple. Ils ont contraint des peuples à rembourser des dettes dont ils ne sont pas les bénéficiaires mais bien au contraire les victimes : un pillage des ressources humaines et financières.

Les ressources sont exportées en échange de devises, elles-mêmes exportées pour payer les intérêts de la dette

La dette ruine les pays dits “en développement” par un système à double détente : en premier les ressources sont exportées à l’état brut en échange de devises étrangères, ensuite, une grande partie de ces devises sont elles aussi exportées pour payer les intérêts de la dette. Au cours de la grande crise de la dette des années 80, le FMI a beaucoup prêté aux pays en développement. Mais la réalité est que le Sud a aidé les riches à devenir de plus en plus riches en transférant plus de dollars vers les marchés financiers du Nord qu’ils en ont reçu. C’est la magie du système dette.

Ayant perdu les emplois et les bénéfices financiers - qui auraient résulté de la transformation des ressources naturelles localement - au profit des pays industrialisés, les pays en développement ont été poussés à augmenter leurs exportations de ressources à l’état brut. De plus, pour bénéficier de nouveaux prêts du FMI et de la Banque mondiale pour l’éducation, la santé, les infrastructures, etc, ils ont été contraints d’appliquer les plans d’ajustement structurel, les plans d’austérité en pire.

Les pays socialistes comme le Venezuela, la Bolivie et l’Equateur pratiquent un néo-extractivisme. Ils se sont réappropriés leurs ressources naturelles en reprenant leurs puits et mines aux multinationales. Mais ils restent engagés dans un système économique dépendant de la croissance aussi bien du prix des ressources naturelles exportées que de celle du PIB des pays industrialisés, leurs acheteurs. Ils participent de fait au système du capitalisme mondialisé. L’abandon, par l’Equateur du président Correa, du projet Yasuni qui devait permettre de laisser dans le sous-sol le pétrole de la forêt amazonienne en échange d’une aide compensatoire internationale, le montre clairement. L’environnement et le climat ne sont pas les priorités de Correa, comme pour la plupart des pays.

Dans le Nord, le système ultralibéral réduit volontairement la puissance des Etats en diminuant les impôts des plus riches et des entreprises. De plus, il laisse exister les paradis fiscaux et les moyens d’optimisation comme on l’a vu récemment avec les Luxembourg leaks. Les budgets ayant été délibérément mis en déficit depuis 30 ans, “les caisses sont vides”. Ce qui a contraint des Etats à émettre des emprunts obligataires chaque année pour équilibrer les finances publiques. La crise des subprimes a explosé en 2007 à cause de la spéculation immobilière et de la titrisation faite par les banques. Or ce sont ces dernières qui ont été secourues par les gouvernements, et les peuples qui en ont subi les conséquences : les politiques d’austérité.

Coupe dans les dépenses, réduction des services publics, privatisations, augmentation des impôts, croissance à tout prix au nom de la lutte contre le chômage sont devenus le TINA de tous les gouvernements européens. Le paiement des intérêts de la dette accapare 15 % du budget français chaque année. Par contre rentes, loyers, dividendes versés aux détenteurs de capitaux ne sont jamais mis à contribution. Comme une litanie, revient incessamment la baisse des salaires au nom de la compétitivité.

L’audit

Le niveau de la dette est-il légitime ou la conséquence du sauvetage des banques et de l’économie ?

Il est essentiel pour la population de faire un audit citoyen des ressources financières de l’Etat. Qui paie des impôts ? Les plus riches paient-ils selon leur revenu ? Existe-t-il un impôt sur le capital ? Quel est le niveau de la TVA, ce terrible impôt indirect frappant très durement les moins riches ? Quelles sont les actions engagées par le gouvernement pour lutter contre les paradis fiscaux ? Quel est le pourcentage du budget dédié au service de la dette ? La France verse chaque année 45 milliards d’euros. Le niveau de la dette - près de 100 % du PIB - est-il légitime ou seulement la conséquence du sauvetage des banques et de l’économie ? En 2014 un rapport indépendant écrit par des économistes alternatifs et des ONG a conclu que 59 % de la dette était illégitime. Quand la grande majorité de la population n’a aucunement profité d’un emprunt, elle ne doit pas rembourser, elle n’est pas responsable de la dette.

De l’autre côté, l’audit des dépenses de l’Etat est lui aussi crucial. Ont elles été faites pour l’éducation, la santé, etc, ou dans des investissements inutiles ? Les “éléphants blancs” comme les grands stades de football construits au Brésil pour un seul championnat ou les aéroports vides en Espagne créent de la dette publique. Ainsi de nombreux investissements ne sont pas faits dans l’intérêt général mais pour le profit des entreprises de bâtiments et travaux publics : dans l’intérêt du 1 %.

Pourquoi le traité de Lisbonne interdit-il à un Etat européen de prêter à un autre Etat ? Est-il normal que la Grèce soit contrainte d’emprunter à une banque privée avec un intérêt de 4 à 10% tandis que la même banque emprunte à la BCE à 0,05 %. Comment comprendre que la dette de la Grèce était à 115% du PIB en 2009 et qu’après 5 ans de “sauvetage” par la Troïka elle soit à 175%. Que pendant cette période les Grecs ont perdu plus de 30 % de leurs revenus et que le chômage des jeunes est de 60 % ? La moitié de la dette grecque était due à des banques françaises et allemandes au début de la crise. Maintenant, après le “sauvetage”, la BCE en détient une partie, une autre est détenue par les pays européens les plus riches - à travers le mécanisme de stabilité de discipline financière, européen, le MES - c’est à dire par les citoyens. Les banques se sont libérées de leurs dettes risquées sur le dos des contribuables.

Nous ne devons pas oublier qu’après la seconde guerre mondiale, la France et l’Allemagne étaient endettées à hauteur de 200 % du PIB. Les alliés ont alors décidé que les remboursements de l’Allemagne ne devaient pas dépasser 5 % de la valeur de ses exportations. Quant à la France après une dizaine d’années de forte inflation sa dette était retombée à 30 %.
La grande presse et les politiciens disent que croissance et compétitivité sont indispensables pour lutter contre le chômage. Est-ce vrai et que cela signifie-t-il ? Nous savons que les profits capitalistes sont impossibles sans croissance. Croissance veut dire plus de pillage des ressources naturelles, plus de commerce international et de transports pour produire plus de biens de consommation - avec obsolescence programmée - responsables de destructions environnementales et de réchauffement climatique. De même l’accroissement de la compétitivité entraine plus de pauvreté pour un grand nombre de personnes dans les pays en développement ou dans ceux de la périphérie, y compris dans les pays industrialisés, mais de tout cela les détenteurs de capitaux n’en ont cure.

Aux Etats-Unis et en Europe, à cause des politiques mises en place par les gouvernements Reagan et Thatcher durant les années 80 et suivantes, une importante partie de la plus-value produite a été gagnée par les détenteurs de capitaux et perdue par les travailleurs. Ces derniers n’ont pu maintenir leur niveau de vie qu’en s’endettant. En 2007, quand la crise a débuté avec l’écroulement de l’immobilier, les Etats-uniens étaient endettés en moyenne de 140 % de leur revenu annuel.

Aujourd’hui, au Sud comme au Nord , croissance économique et augmentation des profits sont liés au système dette. Pour sortir de cette dynamique et aller vers une société post-extractiviste et post-consumériste, l’annulation des dettes illégitimes est absolument nécessaire mais insuffisante.

Décroissance, dette et agriculture

L’agriculture productiviste est un crime contre l’humanité et tous les êtres vivants

Pour la décroissance, une question très importante est celle de l’alimentation et de l’agriculture productiviste. Cette dernière est un crime contre l’humanité et tous les êtres vivants, mais elle est en plus une cause majeure du réchauffement climatique, de la perte de biodiversité végétale et animale, de la dégradation de la fertilité des sols, de la faim et de la perte des semences paysannes. Ce qui pourrait conduire à une famine globale, d’une gravité inconnue. L’agriculture productiviste est aussi responsable de la perte d’autonomie alimentaire des peuples, de la disparition des petits paysans, des savoir-faire pour la préparation des aliments à la maison. Elle est en plus une cause de la dégradation de la santé publique et des déficits des systèmes de sécurité sociale.

Les producteurs de pesticides sont des pollueurs payés indirectement par les subventions de la PAC qui alourdissent la dette publique. De plus les déficits causés par les maladies contraignent la sécurité sociale publique à emprunter sur le marché des capitaux privés. Dans les pays industrialisés, les maladies sont à 80 % des affections de longues durées. D’origines environnementales elles ont pour principale cause les pesticides et autres pollutions. La surproduction agricole a créé une abondance d’aliments de mauvaise qualité et de la malnutrition pour tous. Un tiers de la population mondiale est en surpoids ou obèse tandis qu’un autre tiers ne mange pas suffisamment pour avoir une vie active.

Cette agriculture ne peut fonctionner qu’en extrayant de la potasse, du phosphate et du pétrole, en utilisant 70 % de l’eau douce qu’elle rejette polluée et en extrayant la MOS, la matière organique des sols, jusqu’à générer des désertifications. Elle est aussi responsable d’une part importante du chômage. En France, depuis 1945, près de 10 millions d’emplois agricoles ont disparu. Selon l’association GRAIN, l’accaparement des terres, par la finance spéculative internationale, représente environ 200 millions d’hectares. Les terres accaparées, dans les pays en développement ou dans les pays de l’Europe de l’Est, ont été soumises à une production industrielle d’agrocarburants et d’aliments pour le bétail exportés vers les pays industrialisés.

En plus de l’annulation des dettes illégitimes, une diminution conséquente de la consommation de viande et l’abandon de l’agriculture industrielle et chimique sont les décroissances les plus importantes à réaliser car leur impact sur le climat, la santé et la faim seront considérables.

Atelier international sur la décroissance - BUDAPEST, janvier 2015

Après Ljubljana en 2013, Zagreb en mars, Sofia en mai et Leipzig en septembre 2014, Budapest a accueilli un atelier de 2 jours sur la décroissance dans les pays posts-socialistes les 24 et 25 janvier 2015.

Une centaine de personnes, provenant de près de 20 pays différents ont participé aux deux journées d’activité. Au programme : plusieurs ateliers, des discussions, des séances de brainstorming... Les sujets abordés allaient des inégalités à l’économie du don, ou encore le revenu de base, la décroissance comme outil de provocation, la décroissance en pratique, notamment dans les économies post-socialistes, les relations Est-Ouest, etc...

Les alternatives concrètes et leur mise en pratique étaient aussi au rendez-vous : nourriture bio, locale et de saison (of course !), cuisine auto-gérée, visite de marchés de producteurs locaux, de boutiques "low tech", d’ateliers de réparations de vélo "do it yourself"...

Ces 2 jours ont été un beau moment de rencontre entre des gens aux parcours et aux origines différentes, qui cherchent à partager leurs expériences, et à les connecter à des alternatives et des initiatives locales.

Rendez-vous dans un an à Budapest pour un grand festival de la décroissance !

 

 

Source : cadtm.org

 


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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 16:21

 

Source : rue89.nouvelobs.com


 

Et demain matin, au bureau, on vous greffe une puce
  • Publié le :
    05/02/2015 à 12h42

 

 

 

 

 

Pour entrer dans les bureaux d’Epicenter, à Stockholm, on peut composer un code ou passer son poignet contre un capteur. Grâce à une puce RFID de la taille d’un grain de riz, le porteur active les portes, les photocopieuses, les ordinateurs... Le procédé n’est pas très pratique : il faut tordre sa main pour la passer sur le capteur.

Hannes Sjoblad, qui a mis en place ce système expérimental avec le Swedish Biohacking Group, explique à la BBC que l’objectif est de nous préparer au moment où d’autres voudront nous pucer. « Nous voulons comprendre cette technologie avant que les grandes entreprises et les gouvernements viennent nous dire que tout le monde devrait être pucé – la puce du fisc, la puce Google ou Facebook. »

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

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