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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 14:08

Reportage | LEMONDE | 03.10.11 | 14h24   •  Mis à jour le 03.10.11 | 15h46

 
 

 

Photographie d'une interpellation par les forces de police d'un manifestant du mouvement "Occupy Wall Street", le 19 septembre 2011.

Photographie d'une interpellation par les forces de police d'un manifestant du mouvement "Occupy Wall Street", le 19 septembre 2011.Giles Clarke

New York Correspondant - a monte", lit-on sur la pancarte. Et c'est vrai : "place de la Liberté", comme ils nomment le square qu'ils squattent à deux pas de la Bourse new-yorkaise, les "indignés" américains du mouvement Occupons Wall Street étaient environ 1 500, dimanche 2 octobre, soit trois fois plus que les jours précédents. Beaucoup grâce au maire, Michael Bloomberg, qui avait envoyé ses forces de police, la veille, arrêter les 600 à 700 militants partis traverser le pont de Brooklyn, situé non loin de là. Le soir même, les premières images faisaient le tour du Net. D'un coup, l'intérêt médiatique était monté de plusieurs crans. Fox News, la chaîne de télévision conservatrice, éructait contre cette "bande de fainéants".

Kyle Kneitinger, 22 ans, y était. Les policiers, raconte-t-il, les attendaient en nombre et les ont accompagnés jusqu'à ce que les manifestants, parvenus au tiers du pont, ne s'aperçoivent que d'autres forces de l'ordre avançaient vers eux à rebours. Pris au piège. "Personne n'a entendu" lorsqu'un officier a intimé l'ordre d'évacuer les lieux, assure-t-il. Les "indignés" ont-ils cherché à perturber la circulation ? "Ce n'était pas notre projet, dit Kyle, mais c'est arrivé. On ne savait plus quoi faire : certains se sont assis, d'autres se sont mis à courir. Les tabassages ont commencé."

Les brutalités n'ont pas trop duré. Quand il a compris que tous seraient raflés, il s'est approché d'un véhicule de police pour se "rendre". Menotté dans le dos, il s'est retrouvé en cellule. "On était 40, presque tous des nouveaux." Un formulaire lui a été remis : il y est accusé de "désordre sur la voie publique, entrave à la circulation et obstruction à l'action des autorités". Huit heures plus tard, il a été relâché, comme ses compagnons.

A 11 heures, dimanche, il était de retour place de la Liberté. "Ce qui se passe ici est merveilleux", dit cet étudiant en ingénierie électrique de 22 ans, venu de Buffalo, à 650 kilomètres à l'ouest de New York, qui dénonce "les lobbies qui dévoient la démocratie". Le mouvement s'est d'ailleurs trouvé un slogan unificateur symptomatique : "Nous sommes les 99 %", pour signifier que leur seul adversaire, c'est ce 1 % de "riches" et leurs lobbies. "Ils se sentent invincibles. Tous leur est bon pour faire des profits" et le quotidien des autres 99 % se détériore désespérément, proclame-t-il.

SALARIÉS, AVEC OU SANS EMPLOI, ET FUTURS DIPLÔMÉS 

Aujourd'hui, le mouvement prend incontestablement de l'ampleur. Il revendique une présence de groupes d'"occupation" des quartiers d'affaires dans plus de 100 villes, dont les plus grandes : de Houston à Chicago, de Philadelphie à San Francisco. A Boston, les "indignés" campent face au bâtiment de la Réserve fédérale (Fed, la banque centrale américaine).

A New York, ils se retrouvent en assemblée générale deux fois par jour. Des commissions ont été instaurées, sur les finances, les relations avec le mouvement dans les autres cités. Une infirmerie d'urgence a été créée. Deux sites Internet centralisent la multitude des initiatives et des blogs relaient les activités du mouvement. Twitter est leur organe de connexion. Ils se sont dotés d'un journal de 4 pages : The Occupied Wall Street Journal...

Désormais, la composition du mouvement évolue également. Jeunes salariés, avec ou sans emploi, et futurs diplômés gagnent en nombre, marginalisant les premiers initiateurs, plus proches d'une mouvance anarchisante. Ils suscitent un intérêt croissant dans les milieux progressistes. A Boston, Michael Moore et le professeur de philosophie de Princeton Cornel West leur ont rendu visite. A New York, ils ont invité le Prix Nobel d'économie Joe Stiglitz et l'économiste Jeff Madrick, récent auteur du best-seller Age of Greed ("Une ère de rapacité"), à s'exprimer devant eux.

Quant à la référence à la place Tahrir du Caire et aux "indignés" espagnols, elle leur est devenue quasi identitaire.

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 13:52

 

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 13:38

 

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 13:27
Samedi et dimanche dernier, ils ont occupé la place de la Bastille. Actuchomage les a rencontrés.

Ils sont arrivés à pied de Madrid, Barcelone, Bayonne et Toulouse. Les marcheurs ont été accueillis dans la capitale, où une manifestation et des rassemblements/débats se sont tenus devant l'opéra Bastille.

D'autres marches parties d'Italie, de Grèce, d'Allemagne, de Pologne, de Grande Bretagne, de la Belgique et des Pays-Bas, convergent sur Bruxelles. Du 8 au 15 octobre, elles tiendront un Forum social des Indignés visant à étoffer un cahier de doléances qui sera déposé au Parlement européen, le tout s'achevant sur une grande manifestation jumelée à des actions internationales.

Ecoutez-les :

Parole aux indignés - Paris Bastille 18... par Actuchomage
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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 13:13

Jacques Sapir - économiste | Lundi 3 Octobre 2011 à 12:01 


Beaucoup de commentateurs ont poussé de ouf de soulagement après l'adoption par la majorité des pays de l'Union du plan de soutien à la Grèce. L'économiste Jacques Sapir explique pourquoi il s'agit d'un répit précaire : la faillite de la Grèce est inéluctable, la contagion va s'étendre à l'Espagne et l'Italie, et la situation va devenir encore plus périlleuse pour les banques françaises et allemandes. A bon entendeur....



 

Trop peu, trop tard !
  Dans les batailles mal préparées et tardivement engagées, ce constat sonne comme un glas quand il a cessé d’être un regret. 

 

Trop peu :le Fond Européen de Stabilisation Financière a vu son montant fixé à 447 milliards d’Euros le 21 juillet. À l’époque, c’était déjà insuffisant. Aujourd’hui, alors que l’Espagne et l’Italie vont d’ici quelques semaines ne pas avoir d’autre choix que de demander de l’aide, ce sera encore plus évident. Ce sont des sommes de plus de 1000 milliards qu’il faudra alors engager.

Trop tard : les Eurobonds (Euro-obligations) et surtout ma monétisation de la dette (le fait que les États puissent directement emprunter à la Banque Centrale Européenne) auraient pu être mis en œuvre si l’on s’y était pris à l’hiver 2009-2010. Les lecteurs de Marianne2 se souviennent sans doute de ma polémique avec Benoît Hamon en ces colonnes au début du mois d’octobre 2009. Aujourd’hui, nous allons nous heurter à l’obstacle de la Constitution allemande et à de longues négociations qui repousseront la monétisation au mieux à la fin du printemps 2012, c’est-à-dire trop tard.

 

Car la situation est incontestablement grave. La déroute menace désormais sur trois fronts. 

 

La Grèce tout d’abord, ou un défaut est inéluctable, et pourrait survenir dans les semaines qui viennent. L’économie Grecque est en fait à l’arrêt depuis la fin du mois d’août. Les impôts ne rentrent plus, une situation quasi-insurrectionnelle se développe et la fuite des capitaux y est intense. La chute du PIB y sera nettement plus importante que les -5,5% admis au début septembre par le gouvernement. Avec cette chute, nous aurons évidemment une chute plus que proportionnel des recettes fiscales et un déficit qui explosera.

La contagion au Portugal, à l’Espagne et à l’Italie ensuite qui s’accélère. Le gouvernement Portugais vient d’admettre le 1er octobre que le déficit sera bien plus important que prévu. En Espagne, la montée inéluctable du taux de défaut dans les banques laisse présager une nouvelle crise bancaire et la nécessité d’une nouvelle consolidation du système financier, qui demandera beaucoup d’argent. En Italie, qui jusqu’à maintenant était capable de financer sa dette mais qui, depuis le mois d’août ne le peut plus. La raison ici en est simple. Les grandes entreprises italiennes mais aussi les déposants riches ou aisés retirent leurs fonds des banques de la péninsule pour les placer qui en dollars qui en francs suisses (au grand dam de la Banque Centrale de Suisse qui tente désespérément d’éviter une réévaluation de sa monnaie par rapport à l’Euro). Le résultat de cette défiance des riches Italiens a été de faire monter rapidement les taux d’intérêts sur la dette Italienne ; ils sont désormais supérieurs à ceux de l’Espagne et s’approchent des 6% (taux à dix ans), limite qu’ils auraient franchi si la BCE ne rachetait pas en sous-main les titres de dette tant Italiens qu’Espagnols.

La crise des banques en France et en Allemagne enfin, dont nous voyons se développer les effets à la Bourse, où elles ont perdu plus de 50% de leur capitalisation, depuis près de deux mois. Un mensonge énorme plane sur la situation des banques. Leurs dirigeants affirment que l’exposition au risque y est limitée. C’est certes vrai pour le risque direct, encore qu’il faille y inclure les pays qui sont susceptibles d’être touchés par l’effet de contagion (ou qui sont d’ores et déjà touchés). 


L’entêtement dans l’erreur
Euro : pourquoi il est très loin d'être sauvé


On voit ainsi que le risque sur les trois pays les plus exposés n’est que de 16,93 milliards, et celui sur les pays de la zone de contagion se monte à plus de 100 milliards. 

Mais, on oublie alors de parler des assurances de crédit (les Credit Default Swaps) qui ont été achetées massivement par les banques et les compagnies d’assurances. Il est vrai que ceci ne figure pas aux bilans des banques, et peut donc être passé sous silence.

Mais, rien que pour la Grèce, on estime de 70 à 90 milliards d’Euros le montant de ces CDS qui deviendraient exigibles en cas de défaut du pays.

 

 

La bataille qui est menée par le gouvernement pour tenter de sauver l’Euro est une bataille perdue, il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître. Il n’était pas inévitable qu’il en soit ainsi. Cependant, à force de nier la réalité, de vivre dans le déni, on ne s’est résolu que sur des montants trop faibles, engagées trop tardivement. Les sorties de capitaux s’accélèrent, l’Euro est tombé en quelques semaines de 1,44 Dollars à 1,34 Dollars, et elles ne sont pas – de loin – toutes le fait des fonds spéculatifs américains. La panique commence à gagner les acteurs, qu’ils soient publics ou privés, de ce drame.

 

Il faut replacer cette bataille dans son contexte. Ce qui est en jeu, c’est le dynamisme économique de l’Europe (où la zone Euro a connu la croissance la plus faible depuis 2001) et le principe d’une coordination monétaire entre États européens. À s’acharner sur la défense de l’Euro, nous risquons de tout abandonner.

S’il faut ici en appeler aux mânes des grands hommes, rappelons ce que De Gaulle disait le 18 juin 1940 : la perte d’une bataille n’est pas la perte de la guerre. Il n’y a rien d’inéluctable dans le chemin qui mène au désastre, au chacun pour soi, à la dépression ravageant nos économies et nos sociétés. Mais pour que ceci ne soit pas inéluctable, il faudra du courage.

 

Faire acte de courage, c’est accepter de regarder la réalité en face. Il importe de penser un « plan B », en l’occurrence une dissolution ordonnée et coordonnée de la zone Euro qui laisse intacte certaine des institutions dont nous aurons besoin pour des accords collectifs une fois que nous aurons retrouvé nos monnaies nationales. Cette dissolution décidée de concert devrait s’accompagner de mesures communes, ou du moins réalisées par un certain nombre de pays, pour limiter la spéculation en réduisant drastiquement les mouvements de capitaux et en interdisant certaines opérations. Elle doit enfin permettre ce qui est interdit aujourd’hui, soit la possibilité pour les États de refinancer une partie de leur dette auprès de la Banque Centrale. 

 

Cette dissolution s’accompagnera aussi d’une prise de contrôle des banques, qui permettra de les restructurer et d’en garantir la partie qui gère les dépôts de la population et qui fait les crédits, quitte à laisser mourir la partie engagée dans des opérations spéculatives qui ne font pas sens du point de vue d’un intérêt collectif.

Nos partenaires doivent alors être avertis que nous mettrions en œuvre unilatéralement ces mesures si un accord ne pouvait être rapidement obtenu.

 

Il est encore temps de se réveiller, de regarder la réalité et de se reprendre. Mais nos élites doivent savoir que faute de cela elles s’exposent à être balayées par une révolution citoyenne.

Après tout, « dégage » est un mot français…

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 13:11

Lettre d'Italie | LEMONDE | 03.10.11 | 14h44   •  Mis à jour le 03.10.11 | 14h44

 

L'histoire se répète, et c'est mauvais signe. Confrontés à la crise et à la pauvreté, les Italiens du Sud reprennent le chemin de l'émigration. 580 000 personnes ont quitté le Mezzogiorno lors des dix dernières années. Naples (Campanie) a perdu 108 000 habitants, Palerme (Sicile), 29 000, Bari (Pouilles), 15 000. En 2010, 134 000 terroni (les "culs-terreux", comme les appellent les sympathisants de la Ligue du Nord) sont partis s'établir au nord de la Péninsule, et 13 000 ont passé la frontière pour s'installer à l'étranger.

Ces chiffres alarmants ont été rendus publics, mardi 27 septembre, par le Svimez, une institution qui depuis 1946 surveille l'économie du Mezzogiorno. "Si rien n'est fait, nous assisterons à un véritable tsunami démographique", conclut ce rapport.

Les 15-34 ans représentent la plus grande part de ce nouvel exode. Si la tendance ne s'inverse pas, ils ne seront plus que 5 millions, contre 7 aujourd'hui, à vivre encore dans le Mezzogiorno à l'horizon 2050. Les plus de 75 ans représenteront alors 18,4 % de la population totale contre 8,3 %. Les causes sont évidentes. Alors que la croissance devrait être de 0,7 % en 2011 pour toute l'Italie, elle ne dépassera pas 0,1 % au Sud où le taux d'occupation des jeunes est de 31,7 %. Seule l'agriculture propose encore un peu d'activité. L'industrie, elle, court le risque d'une extinction pure et simple. Il faudrait, estime le Svimez, investir 60 milliards d'euros pour permettre au Sud de rattraper son retard. Si l'Etat, endetté à hauteur de 120 % du PIB, a peu de moyens et pas davantage de volonté politique, l'Union européenne en possède davantage. 35 milliards d'euros ont été mis à disposition de l'Italie pour la période 2007-2013 au titre de l'aide aux régions défavorisées. Mais seuls 33 % de ces fonds ont été utilisés...

Nous n'avions pas tous ces chiffres en tête, en nous rendant, lundi 19 septembre, à la Maison du cinéma à Rome, pour la projection de Ritals, un documentaire de Sophie et Anna-Lisa Chiarello dont les chaînes de télévision des deux côtés des Alpes devraient se disputer la diffusion. Les soeurs Chiarello ne sont pas allées bien loin pour nous parler d'émigration. Sur les 30 millions d'Italiens qui ont quitté leur pays en cent cinquante ans, elles ont choisi de s'intéresser d'abord à leur propre famille : père, mère, oncles et tantes qui, entre la fin des années 1950 et 1960, ont quitté Corsano (Pouilles) pour s'établir à Enghien (Val-d'Oise).

Mais au-delà d'une simple chronique intime, nourrie d'extraits de films de famille en super-8, Ritals raconte aussi le déchirement face à l'exil. Vincenzo et Maria, les deux principaux protagonistes de ce documentaire tendre et inspiré, évoquent face à la caméra de leurs filles, leurs années de vache maigre (maçonnerie pour lui, travaux de couture pour elle) dans un pays, la France, pas complètement hostile mais pas totalement accueillant non plus pour les "Ritals". Ici, ce sont les détails qui disent mieux que les statistiques du Svimez la douleur jamais effacée du déracinement : la peur devant les arbres profus et oppressants d'Ile-de-France pour Maria qui n'avait connu que les pins et les oliviers du Salento ; la difficulté presque insurmontable pour un Italien de lire le mot "beaucoup" quand, en Italie, quatre lettres suffiraient pour l'écrire.

Vingt-cinq ans plus tard, les Chiarello referont le chemin inverse pour retourner à Corsano, fortune (pas tout à fait) faite. Sur les 30 millions d'émigrés italiens, 10 millions feront aussi la route du retour au pays. Après des centaines de dimanches passés à évoquer le pays autour de la table familiale, ils sont repartis dans les Pouilles. Trop italiens pour se sentir français, ils se retrouvent presque trop français pour demeurer tout à fait italiens. Biculturels à jamais, déplacés, dans tous les sens du terme, les Chiarello vivent désormais dans un "entre-deux", mélangeant les langues et les identités et multipliant les allers et retours. Personnel et universel à la fois, politique et sentimental, Ritals nous montre ce que les chiffres ne disent pas. Partir est une souffrance, revenir en est une autre.

Retrouver des traces, donner de la chair aux statistiques, c'est aussi le but du Cisei, le Centre d'étude de l'émigration de Gênes (Ligurie), d'où sont partis une dizaine de millions de Transalpins en direction du Brésil, de l'Argentine, des Etats-Unis. Depuis sa fondation, le Cisei a déjà réuni 3 millions de "fiches signalétiques" de migrants. Réunies dans une base de données, elles sont consultables par Internet par les "Italiens du bout du monde" et leurs descendants, qui sont invités à les compléter. Lettres, passeports, photographies, le Cisei accueille tous les témoignages pour, explique son président Fabio Capocaccia, "préserver la mémoire de cet exode". Une annexe de la mer et de la navigation de Gênes leur sera dédiée à partir du 19 novembre, comme une sorte de musée d'Ellis Island à l'envers.

Bizarrement, alors que l'émigration de masse est un des événements structurants de l'identité italienne, il n'existe aucun musée national, aucune fondation consacrés à la question. Refoulement ? Pudeur ? Un peu de tout cela sans doute. Des sentiments mêlés dont témoignent justement les paroles de Rital, une chanson pas aussi légère qu'elle n'y paraît de Claude Barzotti écrite en 1983 : "Je suis rital et je le reste/Et dans le verbe et dans le geste/Vos saisons sont devenues miennes/Ma musique est italienne/Je suis rital dans mes colères/Dans mes douceurs et mes prières/J'ai la mémoire de mon espèce/Je suis rital et je le reste."


ridet@lemonde.fr

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 13:05

LEMONDE.FR avec AFP | 03.10.11 | 13h14   •  Mis à jour le 03.10.11 | 13h35

 
 

Malgré les protestations internationales, le Bahreïn continue de condamner à de lourdes peines de prison les acteurs de la protestation populaire qui agite le pays depuis le 14 février. Trente-six protestataires chiites, dont des étudiants, ont été condamnés lundi 3 octobre à des peines d'au moins quinze ans d'emprisonnement par un tribunal spécial pour des affaires liées au mouvement de contestation.

Les 36 personnes étaient jugées dans trois affaires différentes, dont le meurtre d'un Pakistanais au cours du soulèvement qui a secoué ce petit royaume du Golfe de la mi-février à la mi-mars. Quatorze hommes ont été condamnés à la perpétuité (vingt-cinq ans) après avoir été reconnus coupables d'avoir battu à mort un Pakistanais "à des fins terroristes" et d'avoir "participé à des rassemblements illégaux", selon le procureur militaire, Youssef Fleifel, cité par l'agence officielle BNA.

Quinze autres ont été condamnés à quinze ans de prison, chacun après avoir été reconnus coupables de tentative de meurtre de militaires, de participation à des manifestations et "d'actes de vandalisme" à l'université du Bahreïn. Dans le troisième procès, un étudiant a été condamné à dix-huit ans de prison et six autres à quinze ans, pour "tentative de meurtre" de plusieurs personnes à l'université, selon l'agence.

L'annonce de ces verdicts intervient alors que les Etats-Unis, l'ONU et plusieurs pays occidentaux ont vivement critiqué les condamnations prononcées la semaine dernière par un tribunal d'exception à l'encontre de médecins et de membres du personnel médical d'un hôpital de Manama accusés d'avoir aidé le mouvement de contestation.

Le mouvement de protestation contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa, déclenché en février par les chiites, majoritaires dans le pays, a été violemment réprimé, faisant une trentaine de morts.

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 12:47

efy Andriamanana - Marianne | Lundi 3 Octobre 2011 à 05:01 | Lu 2653 fois


Le ministre de l’Intérieur veut augmenter les aides au retour, une façon de gonfler artificiellement les chiffres d’expulsions. Sauf que le dispositif est loin d’être efficace.



Un nouveau « drame de l’immigration » à Pantin. Sept migrants venus d’Egypte et de Tunisie sont morts mercredi dans l’incendie de leur immeuble, « probablement » des clandestins selon la Préfecture de Bobigny. Pour Claude Guéant, présent sur place, ce drame est liée « à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine », dénonçant « des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration » puis « les laissent face à une vie d'errance et de malheur ».

Ironie de sort, ses migrants auraient pu rentrer de leur plein gré dans leur pays. Selon Le Monde, il leur a été proposé de bénéficier du dispositif d’aide au retour humanitaire (ARH), mais ils ont préféré rester en France. L'ARH est versée aux migrants clandestins ou non et en situation de grande précarité à condition qu'ils retournent d'eux même dans leur pays. Cet aide peut atteindre 300 euros par adulte, hors frais de voyage. L’ARH est à distinguer de l’aide au retour volontaire (ARV), l'autre dispositif d'aide au retour, qui ne concerne que les sans-papiers et qui peut atteindre 3500 euros pour un couple marié, hors frais de voyage. C’est l’Office français de l’immigration et de l’intégration qui gère ces aides.

Et quel est l’objectif de ces aides ? Si le « million Stoléru » sous Giscard (rendu célèbre grâce au film « Prends 10 000 balles et casses-toi ») visait à mettre fin à une immigration qu’on n’a pas pu (ou voulu) intégrer, les aides au retour actuelles ont un objectif plus politicien en permettant de gonfler les chiffres des expulsions en évitant tout contentieux entre les migrants et l’administration.

Retour vraiment volontaire ?
Mais le risque est le migrant revienne ensuite en France, ce qui rend cette politique sans effet. Et des petits malins ont bien compris le système. Ils prenaient le chèque pour rentrer chez eux et revenaient ensuite en France, pour empocher... un nouveau chèque de retour. Pour cela, le fichier Oscar a été mis en place en octobre 2010 pour recenser les données biométriques des bénéficiaires d’une aide au retour.

Malgré ces failles, ce dispositif a toujours les faveurs du ministère de l’Intérieur. En cela, Claude Guéant a récemment souhaité que « des démarches systématiques de proposition des aides au retour » soient proposés aux migrants déboutés du droit d’asile, bien souvent dans des situations financières difficiles. En clair, il faut forcer la main aux personnes les plus décidées à rester en France. Et tant pis, si ces retours ne sont pas si volontaires que ça. Le tout est de faire du chiffre et non de réguler les flux migratoires.

Car il faut bien trouver des moyens pour arriver à son objectif très ambitieux de 30 000 expulsions pour cette année. D'autant plus que cette solution ne nécessite ni d'adapter la loi, ni d'augmenter les moyens de la police et encore moins de démanteler les mafias de passeurs. D'ailleurs, lorsqu’il était ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux avait lui aussi, dès 2007, relancé les aides au retour. De même, lorsqu’il était Place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait lui aussi insisté sur ce type de mesures. 

Tour de passe-passe
Et ces aides au retour sont de plus en plus utilisées. Selon l’OFII, les retours au pays dans le cadre de l’ARV ont connu une hausse de 37,9%  entre 2010 et 2009. Au total, 4 016 personnes (3489 adultes et 527 enfants) ont bénéficié de l’ARV contre 2913 en 2009. Les Irakiens, les Chinois et les Russes sont les premiers bénéficiaires de cette aide. Une liste peu étonnante, vu que ces pays sont aussi les plus récalcitrants à admettre sur leur sol leurs migrants expulsés de force. Preuve que ces aides au retour ne sont que des rustines pour une politique migratoire défaillante.

Pour l’ARH, les choses sont différentes. Son attribution a baissé de 21% entre 2009 et 2010. Les principaux bénéficiaires de l’ARH sont Roumains (84%, des effectifs) et Bulgares (10%). Cette sur-représentation s’explique par le fait que l’ARH sert à expulser plus facilement des migrants pauvres qu’ils s’agissent de Roms ou des migrants de Pantin. Au total, 13 732 personnes ont bénéficié d’une aide au retour en 2010 contre plus de 14 000 en 2009 et 10 072 en 2008.

Radinerie
Et le coût des aides au retour paraît bien moindre qu’une expulsion forcée qui nécessite des policiers, un séjour en centre de rétention, sans parler des frais de justice. En 2010, selon l'OFII, l’aide au retour a coûté 21,8 millions d’euros dont 10,9 millions pour le transport des migrants et 10,9 millions pour les aides financières. En 2009, ces dépenses se montaient à 11 et 8,4 millions.  Une petite somme quand on sait qu’une seule expulsion par la force peut coûter 20 970 euros.  Bref, on gonfle les chiffres pour moins cher et sans tracasseries administratives.

Reste à savoir si ce tour de passe-passe va marcher longtemps. Certains migrants risquent de trouver le chèque de 300 euros trop faible. D’autant plus que les migrants tunisiens espéraient bénéficier d’un accord franco-tunisien de 2008  fixant l’aide au retour déjà 2000 euros, mais l’OFII n’a voulu accorder que les 300 euros par adulte.

Mais tout cela n'est qu'une solution de court terme, quitte à dépenser de l’argent, autant participer au développement des pays d'origine des migrants, une politique qui serait plus efficace que de financer le voyage de migrants vers un pays où ils n’ont pas de raisons de rester.
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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 12:31
Michel Neyret, N°2 de la PJ lyonnaise (AFP / Philippe Merle)
Libération - 03 octobre - 12h45

Le numéro deux de la police judiciaire de Lyon Michel Neyret a été mis en examen lundi dans l’enquête pour corruption et trafic d’influence qui secoue la police depuis plusieurs jours et a mis au jour un système de détournement de drogue pour rémunérer les indicateurs.

Après quatre jours de garde à vue, M. Neyret doit désormais être présenté à un juge des libertés et de la détention qui décidera d’un éventuel placement en détention provisoire, requis par le parquet.

«Cette mise en examen est logique. M. Neyret a été constant dans ses déclarations», a déclaré l’un de ses avocats, Me Aurélie Sauvayre.

L’avocate n’a pas précisé les chefs de mise en examen dans cette enquête ouverte pour corruption active et passive, trafic d’influence, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, détournement de biens et violation de secret professionnel.

M. Neyret «est combatif, confiant, constant, il réaffirme, confirme ce qu’il a dit. Il est très fier de son métier de policier et a envie de s’expliquer. Il a des choses à dire», a-t-elle ajouté. «Son principal souci c’est son travail, ce qu’il a fait dans sa carrière dans le souci de lutter contre la criminalité», a-t-elle encore dit.

Sur la base d’écoutes, les enquêteurs soupçonnent notamment M. Neyret d’avoir détourné du cannabis avant son placement sous scellés ou sa destruction afin de rémunérer des informateurs ou pour le revendre, avait indiqué vendredi une source judiciaire.

Un «système de drogue détournée afin de rémunérer les indicateurs» a été confirmé par les interrogatoires lors des gardes à vue, a confié lundi à l’AFP une source proche de l’enquête.

D’autres auditions de policiers de la PJ sont prévues lundi à l’Inspection générale des services (IGS - police des polices) chargée de cette enquête, a ajouté cette source, afin de corroborer ces éléments et «en mesurer l’ampleur».

«Voyage à Marrakech»

Parallèlement, cinq autres policiers étaient toujours en garde à vue lundi, dont le patron de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Lyon, le chef de l’antenne grenobloise de la PJ et son adjoint, un commandant.

M. Neyret a concédé devant l’IGS avoir été «imprudent». «Il a expliqué qu’à la question +Est-ce que j’ai donné des informations que seul un policier pouvait avoir?+, la réponse est oui», avait indiqué dimanche une source proche du dossier.

Michel Neyret «a en particulier été questionné sur ses relations avec deux hommes», réputés proches du milieu lyonnais, écroués après avoir été mis en examen dans cette affaire notamment pour corruption, selon une autre source proche du dossier.

Le premier, Stéphane Alzraa, est soupçonné d’avoir mis à disposition du commissaire Ferrari et Rolls Royce lors de séjours sur la Côte d’Azur.

Le second, Gilles Benichou, est une figure de la nuit lyonnaise qui joue un petit rôle de policier dans le film de l’ex-flic Olivier Marchal, «Les Lyonnais», qui sort fin novembre.

Un proche du milieu lyonnais, Michel Zaragoza, devait également être présenté aux juges d’instruction lundi. Il est actuellement hospitalisé aux urgences médico-judiciaires de l’Hôtel-Dieu à Paris.

Le commissaire Neyret a reconnu avoir été invité par de présumés truands sur la Côte d’Azur et avoir bénéficié d’«avantages» dont «un voyage à Marrakech qui semble avoir été payé par Benichou», selon une source proche du dossier.

L’entourage du commissaire a assuré dimanche que les faits n’ont pas pu aller au-delà de la «rémunération» d’indicateurs et nié tout trafic de drogue.

Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a dimanche, évoqué un «séisme dans la police nationale» si les faits reprochés aux policiers venaient à être avérés.

(Source AFP)

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 12:23

Compte rendu | LEMONDE | 03.10.11 | 13h11   

 
 

La présidentielle se rapproche, et les chiffres de la délinquance ne cessent de s'aggraver. Pire, les catégories en hausse, cambriolages et agressions, sont très largement susceptibles de renforcer le fameux "sentiment d'insécurité". Place Beauvau, c'est le branle-bas de combat, mais dans les limites d'un budget en baisse, comme en témoignent deux notes internes envoyées les 15 et 23 septembre par le directeur général de la gendarmerie nationale, dont Le Monde a eu connaissance.

Vendredi 30 septembre, le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a annoncé qu'il affectait "4 000 policiers et gendarmes de plus sur le terrain" et l'équivalent de six unités mobiles en renfort pour lutter contre les cambriolages dont il a reconnu la "recrudescence" depuis 2009. Le patron de la gendarmerie, le général Jacques Mignaux, demande à ses troupes, dans la note du 15 septembre, destinée à la haute hiérarchie, de "viser un bilan favorable de l'évolution de la délinquance en 2011".

"Les succès précédemment enregistrés (...) marquent le pas", reconnaît-il dans la note du 23 septembre, destinée aux responsables régionaux. La réunion de l'ensemble des commandants de groupement de gendarmerie, prévue le 19 octobre, est avancée au mercredi 5 octobre, "afin d'amplifier l'impact des directives".

Le patron de la gendarmerie souhaite donc "une très forte mobilisation", mais recommande une plus grande vigilance et de lever le pied pour l'enregistrement des vols avec violences, en forte hausse : "Plusieurs centaines d'infractions sont (...) artificiellement caractérisées, les déclarants étant encouragés par le dispositif d'indemnisation à faire état de violences." Il convient que "les enquêteurs s'attachent à établir la réalité des faits afin de ne pas procéder à l'enregistrement infondé d'agressions". A la direction de la gendarmerie (DGGN), on cite les vols de mobiles. Pour assurer les opérateurs de leur bonne foi, les victimes auraient tendance à déclarer abusivement des violences.

Le général Mignaux s'en prend aussi aux infractions révélées par l'action des services (Iras), constituées pour un quart d'infractions à la législation des étrangers et pour moitié d'infractions à la législation sur les stupéfiants. "Leur qualité est parfois inégale", écrit-il. Dans son viseur, les "usages de stupéfiants, qui "pèsent" sur la délinquance globale". En clair, les interpellations pour la possession de quelques grammes de cannabis ou d'un joint, qui constituent la variable d'ajustement de la statistique policière : en faire plus, c'est faire augmenter le taux d'élucidation ; en faire trop, c'est faire augmenter le taux de délinquance.

Il convient donc de se concentrer sur les trafics, "ainsi que sur les infractions à la loi sur l'immigration". L'objectif n'est pas pour autant de "négliger les usages", explique-t-on à la DGGN, où l'on défend une "orientation équilibrée".

Pour les fraudes à la carte bancaire, le général rappelle qu'"il n'y a pas lieu d'orienter les victimes vers un dépôt de plainte". Là aussi, il s'agit d'une variable d'ajustement. Dans son bulletin de septembre, l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (Ondrp), qui centralise les chiffres, a évoqué la "rupture statistique" provoquée par les volte-face successives sur la question depuis 2009. Enfin, le général Mignaux recommande aux commandants de faire la "chasse aux doubles saisies" des délits.

Pour le député Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national chargé de la sécurité au PS, qui publie les deux notes sur son blog Urvoas.org, ces directives sont des "expédients" : "C'est un dévoiement. Le but est de permettre au président de la République de regagner de la crédibilité. Le gouvernement ne cherche plus à rétablir l'ordre, il se contente de contenir le désordre." Selon lui, l'explication de la "dégradation" de la situation en zone gendarmerie, dans la France rurale et périurbaine, est simple : "Il y a moins de personnels, donc moins de temps pour les enquêtes, moins de gendarmes sur le terrain."

Justement, le général Mignaux annonce aussi, dans sa note du 23, qu'il engage "de manière exceptionnelle des moyens de renfort dont la gendarmerie disposera au cours du quatrième trimestre 2011". Escadrons de gendarmerie mobile, élèves-gendarmes, et même gardes républicains sont appelés à la rescousse. Les escadrons de sécurité routière doivent rediriger leurs contrôles dans les "secteurs les plus sensibles" aux cambriolages et les équipes chargées des autoroutes prendre la sortie pour élargir "leur rayon d'action". "C'est à chaque fois comme ça que la gendarmerie procède", relativise-t-on à la DGGN. Mais il faut faire avec les moyens du bord : "le nombre de personnels par véhicule sera limité" pour augmenter le nombre de patrouilles. Et, pour une "meilleure visibilité sur le terrain", les gendarmes doivent disposer du "maximum de véhicules"... jusqu'à ceux des états-majors, qui sont réquisitionnés.

Le 27 septembre, devant la commission des lois, M. Guéant a reconnu qu'en terme d'économies, l'intérieur "arrive à la corde". La gendarmerie, en tout cas, donne l'impression d'en être aux bouts de ficelle.

Laurent Borredon

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