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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 16:54

 

Rue89 - Tribune 05/01/2012 à 17h28

Corinne Lepage Présidente de Cap21

 

Dans la centrale nucléaire du Bugey à Saint-Vulbas, le 19 avril 2011 (Benoit Tessier/Reuters)

 

L'argumentaire du lobby nucléaire, largement repris par Nicolas Sarkozy dans son discours de Pierrelatte, repose sur la sûreté maximale des centrales françaises, l'avantage compétitif dû au bas coût de l'énergie nucléaire et enfin l'avantage en termes d'emplois de la filière nucléaire.

Il s'agit de trois mensonges que le rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et surtout les déclarations de Jacques Repussard, directeur de l'institut de recherche et de sûreté nucléaire (IRSN), anéantissent.

 

1  Le mensonge sur la sûreté

 

Tout d'abord, le rapport de l'ASN, s'il ne réclame pas la fermeture de centrales, met l'accent sur les incontestables faiblesses particulières de certaines centrales soumises au risque sismique ou aux risques d'inondations, voire aux deux comme Fessenheim.

Nos centrales sont exposées à des risques non maîtrisés et en conséquence, la sûreté absolue dont se gargarisent les défenseurs du nucléaire est un mythe. Ainsi, le directeur de l'IRSN déclare :

« EDF et Areva…n'ont pas fait leur “révolution culturelle”. Fukushima a changé la donne et révélé qu'un accident grave était possible, même dans un pays considéré comme sûr. Nous devons accepter que l'impossible puisse se produire et il faut pouvoir y remédier.

Depuis 2003, nous mettons les gouvernants en garde quant aux risques liés aux séismes, sans être vraiment écoutés. J'espère que nous le serons cette fois. Sinon, ils devront s'en expliquer. Il ne faut plus laisser croire que le nucléaire est une technologie parfaite. Le gouvernement et EDF ont sous-estimé le risque d'un accident et du rejet du nucléaire par la société. »

On ne saurait être plus clair. Il est évident que le gouvernement et EDF décident, en toute connaissance de cause, et alors que les travaux ne sont pas réalisés, voire pas même programmés, de laisser fonctionner des centrales à risque. Il en va d'autant plus ainsi que l'ASN a délibérément écarté de son champ d'application toute une série de risques dont ceux de chute d'avions et de terrorisme.

Pourtant, la démonstration faite par Greenpeace est particulièrement éloquente. Il conviendra du reste de savoir la position que choisira de prendre la commission dans le cadre du contrôle des stress tests sur ce sujet. Quoi qu'il en soit, la responsabilité qui est prise n'est pas seulement morale, elle est aussi juridique et engage à titre personnel ceux qui la prennent.

 

2 Le mensonge du nucléaire pas cher

 

Le rapport de l'ASN fixe une liste impressionnante de travaux à réaliser dont EDF considère qu'ils avoisineront les 10 milliards d'euros et dont les experts considèrent qu'ils seront beaucoup plus élevés.

Cela signifie donc que la poursuite de l'exploitation actuelle des centrales nucléaires va faire grimper brutalement le prix de revient du kilowatt-heure nucléaire des anciennes centrales. Le coût de revient du kilowatt-heure nucléaire des nouvelles centrales EPR pourrait s'élever jusqu'à 0,80 euro pour une centrale dont le prix de revient devrait être supérieur à 7 à 8 milliards d'euros.

A ces prix et à ces niveaux d'investissement, la question de la comparaison avec le prix de revient des kilowatt-heure d'énergies renouvelables est évidemment posée. Elle l'est d'autant plus que la comparaison avec les prix européens est faussée car la taxation est très différente selon les nations et car la France encourage la consommation électrique alors que d'autres pays la décourage.

La réalité des coûts est donc aujourd'hui de 0,97 euroo le kilowatt-heure en France entre 1,22 euro au Danemark et non pas 1,27 euro contre 2,69. Si, de surcroît, les prix n'étaient pas administrés et avaient suivi la courbe européenne, la France serait aujourd'hui dans la moyenne.

EDF reconnaît aujourd'hui qu'une hausse de 30% du prix de l'électricité sera nécessaire pour couvrir ces investissements. Rappelons que le cash-flow dégagé par la rente nucléaire financée par tous les Français a été utilisé à tout sauf à investir en France sur la sécurité des centrales, l'entretien des réseaux et les provisions raisonnables pour le démantèlement et le traitement des déchets à long terme.

Rappelons aussi que l'industrie nucléaire est une des seules au monde à n'être pas assurée, ce qui signifie que les citoyens français ont payé les centrales, vont payer plus cher leur électricité et sont de surcroît les assureurs d'une industrie non sécure ! Tout ceci fait que la prétention des défenseurs du nucléaire à une énergie moins coûteuse et plus rentable est totalement fausse.

 

3 Le mensonge sur les emplois

 

Enfin, la question des emplois est bien entendu centrale. Le lobby nucléaire n'a jamais osé prétendre que le nucléaire allait créer des emplois. Le président de la République défendait les emplois existants… Sauf que c'est la cécité et le déni de réalité dans lequel se complaisent industrie nucléaire et défenseurs qui menacent aujourd'hui les emplois et en particulier ceux d'Areva.

Et il est probable que le coût réel des travaux qui devront être réalisés conduira à la fermeture de Fessenheim et peut-être à d'autres centrales, avec, bien entendu les conséquences sur l'emploi quoique la fermeture d'un site nucléaire ne signifie en aucune manière la disparition de l'emploi. C'est au contraire une pérennisation des emplois pour des décennies et tout d'abord pour assurer la sûreté puis organiser le démantèlement.

En revanche, la destruction des emplois dans les filières renouvelables est bien réelle, à commencer bien sûr par celle du photovoltaïque.

Ainsi, l'industrie nucléaire vit sur trois mensonges dont les conséquences devront être assumées par les citoyens pour des décennies en termes économiques, en espérant qu'il n'y en aura pas d'autres.

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 16:46

 

Rue89 - Tout doit disparaître 06/01/2012 à 12h38

Charlotte Penchenier Journaliste


Une femme de ménage cache les cendres sous le tapis, œuvre de « street art » de Banksy, (Fabbio/Flickr/CC)

A Marseille en cette fin d'année 2011, il fallait se pincer pour y croire :

« Mais créez donc des emplois ! Puisqu'on vous dit qu'il y a de l'argent ! »

La préfecture, Pôle emploi, la ville... s'y sont tous mis pour inciter les associations à signer des contrats aidés à tour de bras. Un cadeau de Noël qui fait « pschit ! », puisqu'il sera périmé aussitôt les élections (présidentielle et législatives) passées.

Des e-mails, des coups de fil, des relances en pagaille... De mémoire de responsable associatif, on n'avait jamais vu ça. Plusieurs d'entre eux ont dit avoir été harcelés pour profiter au plus vite des soldes de fin d'année sur l'emploi aidé.

 

Voir le document
(Fichier PDF)

 

C'est un arrêté préfectoral daté du 29 novembre qui a lancé les festivités en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) : les conditions d'éligibilité à ces postes se retrouvaient subitement assouplies... jusqu'au 31 décembre.

Les contrats aidés sont en théorie destinés aux personnes les plus éloignées de l'emploi : chômeurs de longue durée, bénéficiaires du RSA, etc.

Par la grâce de cet arrêté, « toute personne sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières d'accès à l'emploi » peut postuler à un emploi de 20 heures par semaine rémunéré 796 euros brut pour une durée maximale de 6 mois.

Des aides exceptionnelles, offertes in extremis

Les contrats aidés, kézako ?

Appelés CUI (contrat unique d'insertion), ils se déclinent sous deux formes : les CIE (contrat initiative emploi) destinés au secteur marchand, les CAE (contrat d'accompagnement dans l'emploi) dans le secteur non-marchand, associations et administrations.

Les CUI-CAE représentent le gros du contingent des emplois aidés. Les aides s'élèvent actuellement à 70% ou 90% du coût total du poste, en fonction du profil de la personne recrutée.

Pour les associations qui ont besoin d'emplois aidés pour fonctionner, ce fut un appel d'air non négligeable. Xavier Blaise, directeur d'une association de quartier à Noailles (Le 1000 pattes), a pu créer deux nouveaux postes :

« Certaines personnes qui n'étaient pas éligibles le sont devenues. J'avais pas mal de contrats qui ne pouvaient pas passer en septembre mais qui ont pu passer en décembre... »

Une autre structure, qui fait de l'insertion par le logement pour les jeunes, s'est même vu proposer mi-décembre, in extremis, des aides exceptionnelles à 105% pour embaucher, alors qu'elle n'y était pas éligible.

Plus de 400 000 contrats aidés en 2011

Il était pourtant prévu de diminuer progressivement le nombre de CUI-CAE (contrats unique d'insertion et contrats d'accompagnement dans l'emploi) au niveau national : 400 000 en 2010, 340 000 en 2011... 200 000 en 2013. Mais au vu de la conjoncture et du chômage grimpant, au vu du risque que représentent ces mauvais chiffres pour la campagne présidentielle, le gouvernement a dû juger plus prudent de distribuer aux préfets des enveloppes supplémentaires d'emplois aidés.

Pour 2011, on devrait finalement dépasser les 400 000 CUI-CAE.

Pour 2012, l'objectif officiel est de 340 000 entrées en CUI-CAE. Avec une nouveauté de taille : les deux tiers devront être consommés pendant le premier semestre, autrement dit avant l'élection.

Il faut donc s'attendre à une fermeture des vannes au deuxième semestre : la plupart des contrats de six mois conclus aujourd'hui ne pourront sans doute pas être renouvelés.

« Une respiration dans une brasse coulée »

Le secteur associatif provençal en a déjà fait l'amère expérience. C'était il y a un an. Fin 2010, le préfet met soudainement un frein à tous les renouvellements de contrat. Beaucou^p se retrouvent sur le carreau du jour au lendemain, un collectif Paca emplois aidés se crée à Marseille, les mobilisations s'enchaînent. Malgré une petite rallonge, beaucoup de structures n'ont pu renouveler les contrats en 2011.

Ce fut le cas de B-Vice, centre culturel implanté dans la cité La Savine depuis vingt ans. Les sept contrats aidés qui lui permettaient de fonctionner se sont tous achevés au cours de l'année sans pouvoir être reconduits. En septembre dernier, il ne restait plus que le directeur, seul aux manettes, et soudainement en décembre, le Père Noël fait son apparition avec, dans sa hotte, sept nouveaux contrats aidés : l'équipe est reconstituée... pour six mois.

Parmi ceux qui n'ont pas répondu à l'appel du pied du préfet : Sophie Karddous, directrice d'un institut de beauté solidaire (Hygia). Si elle s'appuie sur ce type de contrats, c'est avec l'objectif de les transformer en CDI :

« On a toujours besoin de personnel, mais à quoi ça rime si j'embauche quelqu'un pour le remettre au chômage dans six mois ? Cela peut aider ponctuellement, mais quand on veut pérenniser des postes, cela n'a aucun sens. »

« C'est juste une petite respiration dans une brasse coulée », résume Alexandre Fassi, qui dirige une couveuse de projets dans l'économie sociale et solidaire (Intermade). Selon lui, un contrat aidé doit durer au minimum un an pour permettre de démarrer une activité ou envisager de pérenniser un poste.

« Je me pose des questions sur l'utilisation de l'argent public. Un coup, il y en a ; un coup, y en a plus. Les postes sont bloqués ou rouverts, sans jamais aucune justification. Il n'y a pas de cohérence, ni de ligne directrice claire. On ne fait que créer du sous-emploi de masse temporaire. »

Des milliers de chômeurs sortis des stats

Insertion, création d'emplois durables, ou simple baguette magique pour diminuer très temporairement les chiffres du chômage : à quoi servent les emplois aidés aujourd'hui ?

Si l'objectif a été atteint en région Paca pour 2011 – pas de chiffres officiels pour l'instant, dans l'attente de la conférence de presse du préfet de région Hugues Parant le 11 janvier –, quelques milliers de chômeurs sortiront des statistiques des demandeurs d'emploi... pour six mois, juste le temps de passer l'épreuve de la présidentielle.

 

Les contrats aidés, kézako ?

Appelés CUI (contrat unique d'insertion), ils se déclinent sous deux formes : les CIE (contrat initiative emploi) destinés au secteur marchand, les CAE (contrat d'accompagnement dans l'emploi) dans le secteur non-marchand, associations et administrations.

Les CUI-CAE représentent le gros du contingent des emplois aidés. Les aides s'élèvent actuellement à 70% ou 90% du coût total du poste, en fonction du profil de la personne recrutée.

 

 

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 15:39

LEMONDE | 06.01.12 | 11h30   •  Mis à jour le 06.01.12 | 11h40

 
 

 

Lorsque l'affaire des sur-irradiés d'Epinal éclate à l'automne 2006, l'Igas estime qu'il s'agit du "plus important accident impliquant les rayonnements ionisants survenu en France".

Lorsque l'affaire des sur-irradiés d'Epinal éclate à l'automne 2006, l'Igas estime qu'il s'agit du "plus important accident impliquant les rayonnements ionisants survenu en France".REUTERS/STEPHANE MAHE


L'affaire des surirradiés d'Epinal, qui avait entraîné le plus grave accident de radiothérapie jamais recensé en France, donnera bien lieu à un procès. Les juges d'instruction parisiens Anne-Marie Bellot et Pascal Gand – les mêmes qui instruisent l'affaire du Mediator – ont signé, le 23 décembre 2011, une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel pour "blessures et homicides involontaires" ainsi que "non-assistance à personne en danger". En ces temps de scandales sanitaires en série, leur ordonnance prend une résonance particulière : il y est question de "négligence", "d'imprudence" de la part de médecins, mais également d'un manque de réactivité des autorités de tutelle, qui ne fut pas sans conséquence sur l'état de santé des victimes.

 

Lorsque l'affaire des surirradiés d'Epinal éclate à l'automne 2006, la ministre de la santé de l'époque, Roselyne Bachelot, l'avait qualifiée de "catastrophe sanitaire". Près d'un demi-millier de personnes, tous des hommes, traités pour un cancer de la prostate entre2001 et 2006, ont été victimes de surdosage.

 

A l'époque, le centre de radiothérapie de l'hôpital d'Epinal accueille chaque année 700 nouveaux patients. En 2003, Jean-François Sztermer, alors chef de service, pousse pour passer à la technique dite de "coin dynamique", qui réduit l'inconfort du malade et permet d'adapter le volume d'irradiation aux formes de la tumeur. Le procédé est mis en place en mai 2004, mais il ne vient à l'idée de personne de réunir l'ensemble du service pour expliquer que cette pratique nécessite de diminuer les dosages. 24 patients reçoivent des doses surévaluées à 20%, dont au moins cinq sont décédées d'une suite des surdoses. Quelque 400 autres malades recevront entre 2001 et 2006 des doses supérieures à 8 % suite à des erreurs de calculs des médecins.

 

"FAUTES CARACTÉRISÉES"

Dans leur ordonnance de renvoi, les juges d'instruction se montrent plus sévères que le parquet à l'égard des deux radiothérapeutes, anciens chefs de service. "Ne pas s'être assurés de la sécurité de la nouvelle technique (…) en ne prévoyant au sein du service (…) aucune réflexion sur la sécurité (…) aucune formation" et "aucun protocole écrit" pour la mise en œuvre d'une nouvelle technique de soins "constitue des fautes caractérisées d'imprudence et de négligence". Alors que le parquet ne souhaitait renvoyer les deux hommes, ainsi que le radiophysicien, que pour "non-assistance en danger", les juges d'instruction maintiennent la qualification supplémentaire d'"homicides et blessures involontaires".

 

Les directrices de l'hôpital d'Epinal et de la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), le directeur de l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH) de Lorraine ainsi que l'hôpital en tant que personne morale, sont poursuivis pour "non-assistance à personne en danger".


Comme en écho à d'autres dossiers récents, l'affaire des irradiés d'Epinal pointe également la défaillance des autorités sanitaires, lesquelles ne prendront conscience du drame qu'un an après les premières alertes.

 

Avertis de complications chez certains de leurs patients en août 2005, les radiothérapeutes, qui évaluent à 23 le nombre de dossiers concernés par l'erreur, préviennent la directrice de l'hôpital mi-septembre.Lors d'une réunion organisée le 5 octobre avec les autorités de tutelle, il est convenu de convoquer tous les patients et de diriger "ceux présentant des complications (…) sur la directrice". Mais cette décision restera lettre morte. Il faudra attendre juin 2006 qu'un médecin de l'ARH de Lorraine ayant eu vent d'accidents de radiothérapie à Lyon et Grenoble, s'aperçoive que rien n'a été vraiment fait pour ceux d'Epinal pour que les autorités de tutelle se réveillent.

 

Or, en cas d'accident de radiothérapie, un dépistage précoce permet de limiter les dégâts. D'un côté, estiment les juges, les médecins auraient dû "une fois le problème de surirradiation connu et les patients identifiés (…) informer les malades" – qui pour la plupart ont appris leur surirradiation par un autre patient ou par la presse – "et surtout de veiller à ce qu'ils bénéficient d'une assistance médicale appropriée".

Les autorités de tutelle se sont renvoyées la balle. Les magistrats estiment ainsi que Dominique Cappelli, la directrice de l'hôpital avait "l'obligation légale de signalement et d'information des patients victimes de complications". Tout comme la Ddass. Mais cette dernière a considéré que c'était à l'Agence régionale d'hospitalisation de gérer ce dysfonctionnement. Laquelle "agira pendant onze mois comme si cet accident n'avait jamais eu lieu"

 

Emeline Cazi


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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 15:34

 

LEMONDE.FR | 06.01.12 | 12h23

 
 

 

François Hollande à la raffinerie de Petit-Couronne, près de Rouen, le 5 janvier.

François Hollande à la raffinerie de Petit-Couronne, près de Rouen, le 5 janvier. AFP/KENZO TRIBOUILLARD


Rouen, correspondant - Les informations, les nouvelles et les rumeurs glissent sur les chasubles syndicales comme le vent qui souffle en tempête dans l'enceinte de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime). Alors qu'ils recevaient, jeudi 5 janvier au matin, François Hollande, accompagné de Laurent Fabius, député de la circonscription et président de l'agglomération de Rouen, les salariés de l'entreprise n'ont attaché qu'une importance relative à la visite de leur PDG, Jean-Paul Vettier, au premier ministre, François Fillon.

 

D'autant que Petroplus a annoncé dans l'après-midi la suspension de toutes les lignes de crédit et un accès aux comptes bancaires restreint. Pour eux, le groupe suisse n'a plus la main. "Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités et saisisse cette raffinerie. C'est nous qui licencions Petroplus, pas l'inverse", a répété Yvon Scornet.

 

Le porte-parole (CGT) de l'intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC) ne croit plus en la capacité du raffineur suisse de redresser l'entreprise et rappelle que les salariés ne lâcheront pas le stock de produits finis dont la valeur est estimée à 200 millions d'euros. Depuis lundi, le site n'est plus approvisionné en pétrole brut et a enclenché la phase d'arrêt des productions.

 

"A ARMES ÉGALES"

Dans les jours qui viennent, les salariés de Petit-Couronne passeront à des modes d'action plus spectaculaires. On parle de blocage de dépôt, on compte sur la solidarité d'autres raffineries. "On se bat aussi pour sauver à long terme les 103 raffineries européennes", dit M. Scornet, à qui l'Europe doit permettre de se battre "à armes égales" avec les raffineries que construisent les majors pétrolières dans les pays de production.

 

Les salariés de Petroplus ne veulent pas entendre parler de reconversion de la filière. "On veut une raffinerie de pétrole, et non pas apprendre un autre métier", a bien précisé le porte-parole de l'intersyndicale en remerciant François Hollande de s'être arrêté à Petit-Couronne sur le chemin d'un déplacement programmé à Caen.

 

 "ENJEU LOCAL ET NATIONAL"

Le candidat à la présidentielle et les élus socialistes de la région sont restés une heure à huis clos avec l'intersyndicale. "Il y a un double enjeu : local et national", a décrit M. Hollande, d'une part les pertes d'emploi, l'impact sur toute la vallée de la Seine, et d'autre part "l'avenir du raffinage en France et au-delà de la chimie, la plasturgie". La crise qui frappe les salariés de Petroplus est "le symbole à la fois du comportement des banques, de l'absence de responsabilité de l'industriel et de Shell [ancien propriétaire de la raffinerie] et du désengagement de l'Etat".

 

M. Hollande a également montré du doigt l'Europe qui doit appliquer des règles de protection sur les importations par l'intermédiaire d'une taxe carbone. "Vous défendez bien plus que votre emploi et le site de Petit-Couronne, a-t-il lancé. Il s'agit d'une industrie nationale, et d'autres industries qui vont avec. La question de Petroplus, c'est une grande question par rapport au redressement productif que j'ai mis au cœur de mes priorités pour la prochaine élection."


Vendredi, à l'occasion de l'assemblée générale quotidienne, les salariés de Petroplus devaient recevoir simultanément le centriste Hervé Morin et le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Un mélange qui ne les effraie pas. "En revanche, il faudra gérer leurs équipes de campagne", s'amuse un syndicaliste.

 

Etienne Banzet


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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 15:30

 

LEMONDE.FR avec AFP | 06.01.12 | 16h01

 
 

 

Des apiculteurs occupent le site de la multinationale agro-alimentaire Monsanto à Monbéqui, dans le Tarn-et Garonne, le 6 janvier 2012.

Des apiculteurs occupent le site de la multinationale agro-alimentaire Monsanto à Monbéqui, dans le Tarn-et Garonne, le 6 janvier 2012. AFP/ERIC CABANIS


Une centaine d'apiculteurs ont entrepris, vendredi 6 janvier, d'occuper un centre de la compagnie américaine Monsanto à Monbéqui, en Tarn-et-Garonne, pour exiger du gouvernement l'interdiction rapide de la vente et de la culture de maïs génétiquement modifié en France.

 

"Nous demandons un arrêté interdisant la vente et la culture du Mon 810 et l'interdiction de tous les OGM produisant du nectar ou du pollen", qui pourraient polluer le miel, a déclaré un apiculteur de l'Hérault, Jean Sabench, porte-parole de la Confédération paysanne, à l'origine de l'action.

 

Une vingtaine d'apiculteurs entassés dans une camionnette se sont introduits en catimini sur le site en se faisant passer pour des livreurs, puis ont ouvert grand les grilles à plusieurs dizaines d'autres, venus de tout le Sud-Ouest. Revêtus pour certains de tenues blanches avec un voile protégeant leur visage, ils ont apporté dans les locaux deux ruches et des enfumoirs, avant d'appeler par téléphone des responsables du ministère de l'écologie.

 

LE MAÏS OGM MONSANTO N'EST PLUS INTERDIT EN FRANCE

Les apiculteurs réagissent à l'annulation par le Conseil d'Etat, à l'automne dernier, de la suspension de culture du maïs OGM Monsanto, suspension initialement décidée par le gouvernement en février 2008. La culture de maïs OGM risque de rendre leur miel impropre à la consommation humaine, s'alarment les apiculteurs.

 

Le président Nicolas Sarkozy a affirmé en novembre que le gouvernement maintenait son "opposition" à la culture du maïs OGM Monsanto 810 sur le territoire français, et la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a promis que la France déposerait une nouvelle clause de sauvegarde avant la prochaine saison de semis, au printemps.

 

>> Lire l'analyse : "La France peut-elle rétablir le moratoire sur le maïs OGM ?"


FILIÈRE MIEL EN PÉRIL

Mais les apiculteurs veulent une décision immédiate du gouvernement, car le maïs pourrait être semé dès février, étant donné les conditions climatiques actuelles. Les apiculteurs font valoir que ces cultures mettent leur filière en péril, car la Cour de justice de l'Union européenne a décrété tout produit contaminé par les OGM "impropres à la consommation humaine", a expliqué André Pruneddu, qui élève des abeilles dans l'Hérault.

 

Pour Jean Sabench, il y va de la survie de l'apiculture, "déjà en difficulté", mais aussi de celle des abeilles, des pollinisateurs essentiels dont la disparition aurait de lourdes conséquences sur l'environnement et l'agriculture. Le responsable du site Monsanto de Monbéqui, Luc Pélétengeas, s'est insurgé contre cette action, estimant que le dialogue aurait pu se nouer d'une autre manière.

 

>> Lire l'article "OGM : pétition de 17 associations pour protéger l'apiculture européenne"


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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 15:25

LEMONDE.FR avec AFP | 06.01.12 | 11h29   •  Mis à jour le 06.01.12 | 11h45

 
 

Le ministre des affaires sociales tunisien, Khalil Zaouia, a estimé vendredi que la tension sociale était "extrême" dans le bassin minier de Gafsa, au lendemain d'une visite dans cette région marquée par la tentative d'immolation d'un chômeur devant le gouvernorat.

"Il y a une situation de tension sociale extrême. Les attentes sont énormes et les nerfs sont à vif, a déclaré M. Zaouia au lendemain de sa visite à Gafsa, en compagnie des ministres de l'industrie Mohamed Lamine Chakhari et de l'emploi Abdelwahab Maatar. Hier, c'était la première fois depuis des dizaines d'années que des ministres se rendaient dans les mines. C'était un premier contact, on est désolé que cela se soit terminé par un drame, un geste de désespoir."


 "MÊME LES SYNDICATS SONT DÉPASSÉS"

Un quadragénaire qui faisait un sit-in avec d'autres chômeurs depuis plusieurs jours devant le gouvernorat de Gafsa a tenté de s'immoler jeudi et a été hospitalisé dans un état critique près de Tunis. La région de Gafsa, qui vit essentiellement sur l'extraction des phosphates, est l'une des plus défavorisées de la Tunisie et a connu en 2008 six mois d'émeutes souvent considérées comme les prémices de la révolution de 2010-2011.

 

"Il y a une accumulation de problèmes depuis des décennies, aujourd'hui les gens veulent que tout soit réglé immédiatement, même si on leur parle de quelques mois, pour eux c'est une éternité, a poursuivi M. Zaouia. Je suis rentré de là-bas avec des dizaines de demandes personnelles. Chacun veut une solution pour son cas, même les syndicats sont dépassés."


Il s'est prononcé en faveur de la constitution rapide d'une "task force" regroupant les représentants des ministères de l'emploi, des affaires sociales, de la santé, de l'environnement, du développement régional. "Il faut que les populations des gouvernorats de Gafsa, Sidi Bouzid et Kasserine [les trois grandes régions défavorisées de l'intérieur] aient le sentiment que leurs problèmes sont enfin pris en mains par Tunis", a-t-il dit. Le soulèvement qui a chassé Ben Ali du pouvoir il y a un an avait commencé le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, après l'immolation par le feu d'un marchand ambulant.

 

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 15:21

 

Le Monde - 06 janvier 2012

Rick Santorum (source site de campagne)

 

Le "palestinian bashing" avait été un trait commun des débats républicains qui ont précédé les premiers "caucus" de l'Iowa. Dans le concert des soutiens sans nuances à Israël (le libertarien Ron Paul excepté qui par conviction plaide pour la fin de toutes les aides américaines), Newt Gingrich avait même fait sensation en assurant que le peuple palestinien avait été une construction rhétorique tardive, puis en considérant que les Palestiniens étaient génériquement des "terroristes".

 

Le début officiel de la course à l'investiture n'a pas inversé la tendance, bien au contraire si on en juge par la "sortie" de Rick Santorum, candidat jusqu'alors très discret et qui a fait presque jeu égal avec le favori Mitt Romney le 3 janvier.

 

 

Ancien sénateur de Pennsylvanie, Rick Santorum a pratiqué une forme de négationisme en assurant, répondant le 2 janvier à un jeune militant, qu'il n'y avait pas de Palestiniens en Cisjordanie.

 

“There are no Palestinians. All the people who live in the West Bank are Israelis. There are no Palestinians. This is Israeli land." ("Il n'y a pas de Palestiniens, tous les gens qui vivent en Cisjordanie sont Israéliens. c'est une terre israélienne")

 

Même s'il ne reprend pas dans cette formule la dénomination nationale-religieuse israélienne de la Cisjordanie (Judée Samarie), appelation officielle en Israël, Rick Santorum se situe ainsi bien plus à droite que les autorités israéliennes qui considèrent officiellement les terres conquises en 1967 comme "disputées" et non "occupées" et surtout qui ne considèrent certainement pas les Palestiniens qui s'y trouvent comme "Israéliens" puisqu'une telle décision serait désastreuse pour la balance démographique israélienne. Dans le même échange, Rick Santorum justifie la conquête de terres dans une guerre défensive et dresse un parallèle avec le Texas américain, objet d'une guerre avec le Mexique. Cette sortie vaut quatre Pinocchios (une très sale note) au candidat dans le "facts checker" du Washington Post.) 

 

Si on se souvient qu'il y a quelques années encore, les candidats républicains étaient souvent considérés comme moins pro-israéliens que leurs homologues démocrates. Yasser Arafat avait ainsi ouvertement misé sur une victoire de George Bush en 2000 en espérant voir revenir au pouvoir une partie de l'équipe qui avait lancé le processus de paix à partir de la conférence de Madrid, en 1991 (erreur qui s'était avérée fatale). On mesure le glissement idéologique opéré au sein de ce parti en deux décennies.

 

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 15:17

Sans détour | LEMONDE | 06.01.12 | 14h34

par Caroline Fourest, essayiste et journaliste (Sans détour)

 
 

Le gouvernement hongrois semble cumuler tous les traits, pour ne pas dire toutes les tares, de l'impasse nationaliste contemporaine. Viktor Orban et son parti ont été élus en 2010, grâce à un discours dénonçant les "diktats de Bruxelles", promettant un Etat fort, un patriotisme économique et de restaurer l'identité hongroise et catholique du pays. La première par rapport aux Roms. La seconde pour tourner la page du passé communiste.

 

Près de deux ans après son élection, le résultat n'est pas beau à voir. En guise d'Etat fort, les Hongrois ont droit à un Etat autoritaire. La reprise en main du pays ressemble à un quasi-coup d'Etat : une Constitution liberticide (dont de nombreux aspects n'ont jamais été évoqués pendant la campagne électorale), votée en un temps record grâce au système de vote d'articles en rafales. La République de Hongrie est morte. Voici venue l'ère de la Hongrie tout court, placée sous la bénédiction de Dieu, et d'une Constitution rétrograde, interdisant notamment le droit à l'avortement, le mariage gay et les sans-domicile-fixe.

 

Pour l'identitaire, comme souvent, Orban s'appuie sur la religion et sur les blessures de l'histoire. Dans un pays marqué par les défaites, rien de tel qu'un discours nostalgique sur la "Grande Hongrie", catholique et impériale, pour donner le sentiment de retrouver de sa superbe dans le grand bain de la mondialisation.

 

Va donc pour la Grande Hongrie et le ressassement du traité de Trianon signé en 1920, vécu comme l'équivalent du traité de Versailles pour l'Allemagne. Au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, l'Autriche-Hongrie y a été démantelée et la Hongrie a perdu 60 % de son territoire au profit de nouvelles nations. Un vrai traumatisme, exploité par les nationalistes.

 

Le credo fut longtemps réservé au Jobbik, ce parti d'extrême droite violemment antisémite et anti-roms. Sous l'effet de la droitisation actuelle, il est aussi devenu celui du Parti conservateur de Viktor Orban, qui chasse sur ses terres. Avec succès, faute d'opposants crédibles. Du fait de l'occupation soviétique, la gauche hongroise est libérale sur le plan de l'économie. Elle est aussi proeuropéenne et proaméricaine. La droite hongroise, elle, dénonce les "diktats de Bruxelles", synonymes de rigueur, et donc de douleur.

 

Autant dire qu'avec la crise, l'opposition a du mal à trouver de l'oxygène, mais la contestation gronde. Le discours de fierté nationale retrouvée, faussement antilibéral, s'est révélé surtout liberticide et adossé à une politique fiscale injuste : favorisant les plus riches, sans permettre de renflouer les caisses du pays. Pour faire illusion plus longtemps, Orban pourrait promettre de tout régler d'un coup de baguette magique en sortant de l'euro. Mais voilà, la Hongrie n'y est pas. Sa monnaie (le forint) se déprécie, et les capitaux fuient. Sans que la compétitivité ne puisse compenser.

 

Moralité, les Hongrois perdent chaque jour des libertés publiques, mais continuent de dépendre du Fonds monétaire international et de l'Union européenne pour leurs finances. Voilà bien où conduit l'illusion nationaliste : à subir les inconvénients de l'Europe sans bénéficier de ses avantages. A méditer.

 


Caroline Fourest est rédactrice en chef de la revue ProChoix, elle est l'auteure notamment de La Tentation obscurantiste (Grasset, 2005) et de Libres de le dire, avec Taslima Nasreen (Flammarion, 2010).

 

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 15:13

 

LEMONDE | 06.01.12 | 10h39   •  Mis à jour le 06.01.12 | 10h44

 
 

 

Nicolas Sarkozy, lors de ses voeux du 31 décembre 2011.

Nicolas Sarkozy, lors de ses vœux du 31 décembre 2011.AFP/DESK


Même si les modalités de la TVA sociale annoncée par Nicolas Sarkozy restent à définir, les orientations du projet commencent à se préciser. Le but du chef de l'Etat est de rendre le travail plus compétitif : il n'est donc pas dans sa philosophie de compenser pour le salarié la hausse annoncée de la TVA par une baisse des charges salariales qui augmenterait mécaniquement le salaire net. La piste sur laquelle travaille l'Elysée est de réduire le coût du travail pour l'employeur, et donc de réduire en priorité les charges patronales.

Ce qui n'empêchera pas de trouver un compromis, réduisant à la fois charges salariales et patronales. Xavier Bertrand, ministre du travail et de l'emploi, plutôt frileux sur la TVA sociale, a ainsi fait valoir qu'un simple transfert patronal le laissait sceptique.

 

"Une TVA sociale pure et dure, uniquement de la TVA, massive et brutale, je n'y étais pas favorable, je n'y suis toujours pas favorable", a affirmé le ministre, jeudi 5 janvier, sur LCI. Interrogé sur le recours éventuel à la CSG, il a confirmé que "d'autres pistes que la TVA" pouvaient permettre d'opérer un transfert.

 

Marc-Philippe Daubresse, ancien ministre, député du Nord et secrétaire général adjoint de l'UMP, est allé plaider jeudi auprès de Nicolas Sarkozy pour un transfert également massif de charges salariales "qui permettrait des gains substantiels de pouvoir d'achat et donc de relancer la croissance", selon lui.

 

LE MEDEF SE RÉJOUIT

Le principal enjeu est l'ampleur du transfert à opérer. Les défenseurs de la TVA sociale défendent généralement une baisse des cotisations famille, uniquement patronales, qui représentent 5,4 % du salaire. Un transfert complet implique de dégager 35 milliards d'euros, soit faire passer la TVA de 19,6 % à 25 %.

 

"C'est un peu beaucoup", admet Yves Bur, député UMP du Bas-Rhin et rapporteur du budget de la Sécu. Lui prône plutôt une hausse limitée à trois points de TVA, complétée par une hausse de la CSG. "Surtout, le transfert doit concerner uniquement les charges patronales. Toucher aux cotisations salariales serait un coup d'épée dans l'eau pour la compétitivité", plaide-t-il.

 

Mais politiquement, faire baisser les charges salariales aurait l'avantage de se traduire immédiatement par une hausse de salaire et faire ainsi accepter plus facilement la hausse des prix qu'entraînera le relèvement de la TVA. Ce mix de baisses de charges salariales et patronales est d'ailleurs prôné depuis mi-novembre par le Medef, où l'on se réjouit de voir les projets en débat s'inspirer très largement de ses préconisations.

 

Laurence Parisot avait ainsi livré en novembre trois scénarios de transfert, qui prévoyaient tous une baisse simultanée des charges patronales et salariales, respectivement transférées vers la TVA et la CSG.

 

Par exemple, le scénario médian proposait de supprimer les 5,4 points de cotisations patronales de la branche famille et d'abaisser 2,6 points de cotisations salariales maladie et retraite. La TVA serait relevée à 23 % pour le taux normal et à 12 % pour le taux réduit. La CSG augmenterait de 1,2 point. Selon le Medef, ce transfert se traduirait par une hausse de quelques dizaines d'euros du salaire net pour un salarié rémunéré 2 000 euros brut par mois.

 

Si l'exécutif décide d'agir uniquement sur les cotisations patronales, c'est bien une réduction du pouvoir d'achat des salariés qui se profile, sauf à supposer que les entreprises vont augmenter par elle-même les salaires. Tout dépendra de ce que feront les patrons français de l'accroissement de leur marge.

 

"Il faudra que les entreprises répercutent bien dans leur prix hors taxes la baisse des charges. Si c'est le cas, l'impact sur les prix ne sera visible que pour les produits importés et les produits français gagneront en effet en compétitivité à l'export", explique ainsi Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. L'exemple de la baisse de la TVA dans la restauration a toutefois montré toute la difficulté de s'assurer qu'un accroissement des marges se traduise automatiquement par une baisse des prix, tout du moins dans les services, peu concernés par la concurrence internationale.

 

"UN DIALOGUE DE SOURDS"

L'Elysée et le gouvernement semblent toutefois bien décidés à mener la réforme rapidement. François Fillon a ainsi annoncé jeudi que les décisions seraient prises "à la fin janvier", après le sommet social prévu le 18 janvier à l'Elysée, et que la réforme serait "soumise au Parlement en février".

 

Xavier Bertrand a déjà commencé à consulter les partenaires sociaux. Mais leur marge de négociation semble bien maigre. "On a eu un dialogue de sourds, on se dirige tout droit vers un sommet antisocial", assure Maurad Rabhi, secrétaire confédéral de la CGT, qui a été reçu jeudi matin.

 

L'entrée en vigueur concrète des mesures pourrait, elle, être plus étalée. Pour que le processus soit efficace, il faut qu'il soit massif, mais l'exécutif ne veut pas d'un choc qui déstabiliserait la croissance ou la consommation, alors que la France est en récession. Une des pistes consiste à avoir un point de hausse par an ou par semestre.

 

S'il voulait se montrer volontariste, le gouvernement pourrait décider une première tranche dès le 1er avril, mais cette hypothèse n'est pas la plus probable : une hausse de la TVA toucherait plus fortement les retraités, qui ne bénéficieraient pas d'éventuelles hausses de salaire.

 

Une entrée en vigueur au 1er juillet est actuellement privilégiée. Au risque que les socialistes renversent la mesure s'ils l'emportent en mai.

 

Jean-Baptiste Chastand et Arnaud Leparmentier

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 15:05

LeMonde.fr avec AFP | 05.01.12 | 21h09   •  Mis à jour le 06.01.12 | 15h30

 
 

 

Déterminés à exposer les failles dans le système de sécurité des centrales, deux militants de Greenpeace étaient parvenus le 5 décembre à pénétrer dans la centrale de Cruas, en Ardèche et neuf autres dans celle de Nogent-sur-Seine, dans l'Aube.

Déterminés à exposer les failles dans le système de sécurité des centrales, deux militants de Greenpeace étaient parvenus le 5 décembre à pénétrer dans la centrale de Cruas, en Ardèche et neuf autres dans celle de Nogent-sur-Seine, dans l'Aube.AFP/FRED DUFOUR


Un mois après l'intrusion de militants de Greenpeace dans deux centrales nucléaires, Claude Guéant a annoncé, vendredi 6 janvier, "un plan d'action" visant à accroître la sécurité, et notamment à limiter les risques d'intrusion dans la vingtaine de centrales françaises.

"L'objectif est de faire en sorte que la sécurité des installations contre les risques terroristes soit durcie afin que la sûreté des centrales soit elle-même garantie dans des conditions d'efficacité optimale", a déclaré M. Guéant lors d'une conférence de presse sur le site du centre nucléaire de Chinon, en compagnie du PDG d'EDF, Henri Proglio.

 

RENFORCEMENT DES PELOTONS DE GENDARMERIE

Le ministre de l'intérieur a annoncé la signature d'un protocole d'action commun entre la direction générale de la gendarmerie et EDF. Parmi les mesures annoncées, les pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG), unités qui assurent depuis 2009 la sécurité des centrales, vont être renforcés. Les gendarmes vont aussi disposer d'un matériel plus adapté. M. Guéant n'a pas mentionné que les gendarmes seraient dotés de Taser mais, interrogé à ce sujet, un responsable de la gendarmerie a confirmé leur future utilisation.

Le ministre a également annoncé le renforcement de la défense passive de protection des installations : inspections et renforcement des clôtures et des moyens d'alerte, avec une augmentation du nombre de caméras de surveillance. Enfin, un renforcement des sanctions pénales pour les auteurs d'intrusion dans les centrales est envisagé.

Dans un entretien publié par Le Parisien-Aujourd'hui en France, le ministre de l'intérieur avait déjà précisé les nouvelles mesures, vendredi matin, en indiquant que "les échanges de renseignements entre EDF et les gendarmes" seront améliorés "pour mieux détecter en amont toute tentative d'intrusion" dans les centrales. En outre, il sera procédé à des "élagages" de végétation pour améliorer la visibilité, et dans d'autres sites "des caméras, des clôtures supplémentaires, des systèmes d'alarme sonores et des équipes cynophiles" seront déployés.  


"POUDRE AUX YEUX"

"Ces nouvelles mesures ne sont que de la poudre aux yeux. Il est impossible de sécuriser correctement un site nucléaire, a rétorqué Sophia Majnoni d'Intignano, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace, dans un communiqué. Les centrales nucléaires sont immenses, deux cents hectares pour certaines, il n'est pas sérieux de prétendre que quelques chiens et gardes mieux équipés sont la solution pour une sécurité parfaite."

En 2007, à la suite de l'intrusion de Greenpeace dans la centrale de Belleville (Cher), le gouvernement avait déjà pris de nouvelles mesures de sécurité, notamment la création d'une unité spécifique de gendarmes, le peloton spécial de protection de la gendarmerie (PSPG), qui représente sept cent quarante militaires pour toutes les centrales, rappelle Greenpeace. "L'installation de ces pelotons n'a pas empêché que, depuis, des militants parviennent toujours à pénétrer sur ces sites. Les mesures annoncées aujourd'hui n'y changeront rien : le nucléaire constitue une faiblesse de sécurité pour tous les pays utilisant cette énergie", poursuit Sophia Majnoni.

Déterminés à exposer les failles dans le système de sécurité des centrales, deux militants de Greenpeace étaient parvenus le 5 décembre à pénétrer dans la centrale de Cruas, en Ardèche, et neuf autres dans celle de Nogent-sur-Seine, dans l'Aube. D'autres activistes avaient tenté d'entrer dans d'autres sites.

 

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