LEMONDE.FR avec AFP | 27.01.12 | 19h33 • Mis à jour le 27.01.12 | 20h06
Outre l'indice des prix à la consommation (hors tabac), elle prend en compte les contrats de plan passés avec l'Etat qui fixent pour plusieurs années le montant des investissements prévus sur le réseau autoroutier, ainsi que la hausse de la taxe d'aménagement du territoire (TAT), destinée à financer les lignes déficitaires de la SNCF.
HAUSSE GÉNÉRALE
"L'autoroute concédée est une infrastructure payée par l'usager. Le péage couvre le remboursement des emprunts souscrits pour financer notamment la construction, les investissements nouveaux et les charges d'exploitation", a tenu à rappeler le ministère des transports en annonçant cette hausse.
Dans le détail, les réseaux du groupe Vinci appliqueront une hausse de 2,42 % pour ASF, de 2,53 % pour Cofiroute et de 2,05 % pour Escota. La Société des autoroutes du nord et de l'est de la France (Sanef) augmente ses tarifs de 2,31 % et sa filiale, la Société des autoroutes Paris-Normandie (SAPN) de 3 %. Enfin, les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) appliqueront une hausse de 2,58 % et leur filiale Autoroutes Rhône-Alpes (Area) de 2,55 %.
En 2009, le ministère des transports a mis en place, sur recommandation de la Cour des comptes, le Comité des usagers du réseau routier national, un organisme qui "recueille les attentes des usagers, formule des propositions et émet des recommandations sur les tarifs appliqués sur le réseau autoroutier concédé".
| 27.01.12 | 16h47 • Mis à jour le 28.01.12 | 09h10
L'histoire commence à l'été 2008. Sans répondre à une saisine de la Commission européenne, l'EFSA décide de rendre un avis sur la pertinence et la fiabilité d'une méthode d'évaluation de la toxicité des molécules qui se retrouvent dans la chaîne alimentaire (résidus de pesticides, d'emballages, d'additifs, etc.). Développée et promue depuis le milieu des années 1990 par les industriels réunis au sein de l'International Life Sciences Institute (ILSI), cette approche - dite du "seuil de préoccupation toxicologique" (TTC, pour Threshold of Toxicological Concern) - suscite la méfiance des ONG. D'autant que l'ILSI pâtit d'une réputation sulfureuse. Elle rassemble la plupart des géants de l'agro-alimentaire, de la chimie, des cosmétiques et de la pharmacie, et est souvent suspectée de faire du lobbying en faveur de ses membres, plutôt que de chercher, comme elle l'annonce, à "fournir la science qui améliore la santé publique et le bien-être"...
Certaines ONG, comme PAN-Europe, redoutent ainsi que cette méthode, si elle est approuvée par l'EFSA, soit la porte ouverte à l'introduction dans la chaîne alimentaire de molécules qui n'ont pas été préalablement soumises à des tests toxicologiques. Ces tests ne deviendraient en effet nécessaires qu'au-dessus d'un "seuil de préoccupation", défini par les ressemblances chimiques de chaque composé. Le dossier est ainsi, pour les industriels, de la première importance.
Or en juillet 2011, le comité scientifique de l'EFSA a rendu un avis préliminaire positif, estimant l'approche TTC "utile" et "pertinente". L'agence doit rendre une opinion définitive sur la question en février. Ce premier avis du comité scientifique de l'EFSA se fondait sur les travaux préparatoires d'un groupe de travail ad hoc, constitué en juillet 2008. "Nous voulions savoir comment avait été constitué ce groupe d'experts", explique Hans Muilerman, l'un des responsables de PAN-Europe.
"Les courriels que l'EFSA a dû nous fournir, ajoute M. Muilerman, montrent que les treize membres du groupe ont essentiellement été choisis par une seule personne : Susan Barlow." Cette dernière, nommée présidente du groupe en question, est également membre du comité scientifique de l'EFSA. L'analyse de la littérature scientifique effectuée par PAN-Europe montre que dix des treize experts choisis par Mme Barlow ont eux-mêmes contribué au développement ou à la promotion de l'approche TTC, souvent en étant associés à l'ILSI. Quant aux déclarations d'intérêts des treize experts, elles montrent que huit d'entre eux entretiennent des relations formelles avec l'ILSI, tandis que six sont sous contrat avec des industriels dont les intérêts sont potentiellement liés à la régulation des composés chimiques.
A l'EFSA, on fait valoir que c'est le comité scientifique de l'agence qui prononce un avis, non le groupe de travail. Cependant, Mme Barlow est à la fois membre du comité scientifique de l'EFSA et employée comme consultante par l'ILSI. Pour le compte de cette organisation, elle a notamment rédigé un rapport sur... l'approche TTC.
"Susan Barlow a rédigé en 2005 une monographie sur l'approche TTC pour le compte de l'ILSI, mais ce n'était pas une prise de position ou une recommandation, mais la synthèse des connaissances sur un sujet complexe en le rendant accessible à une large audience, répond-on à l'EFSA. Mme Barlow l'a précisé dans sa déclaration d'intérêt annuelle et l'EFSA n'a pas considéré ce travail comme constituant un conflit d'intérêts."
Consultante privée, Mme Barlow, qui n'a pas souhaité répondre aux sollicitations du Monde, n'a pas d'affiliation institutionnelle (université, organisme de recherche, etc.). Elle est experte auprès de l'EFSA, de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'agence de sécurité sanitaire britannique et de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). Sa dernière déclaration d'intérêt mentionne aussi des travaux de consultants pour une somme d'entreprises ou d'associations industrielles (ILSI, PepsiCo, Pfizer, Rio Tinto, Plastics Europe, etc.).
Une autre collaboration, qui ne figure pas sur sa déclaration d'intérêts car trop ancienne, interroge son éthique scientifique. A la fin des années 1990, Mme Barlow a été recrutée par Philip Morris pour corédiger une synthèse de la littérature médicale sur les facteurs de risques du syndrome de mort subite du nourrisson. Cette synthèse a été publiée en 2001 dans la revue Paediatric and Perinatal Epidemiology. Mais quelques années plus tard, après avoir consulté des documents internes de Philip Morris rendus publics par décision de justice, les chercheurs Elisa Tong, Lucinda England et Stanton Glantz (université de Californie à San Francisco) ont découvert qu'avant d'être soumis à la revue l'article cosigné par Mme Barlow avait subi des amendements explicitement demandés par des cadres de Philip Morris.
Ces changements visaient à conclure que le lien causal entre mort subite du nourrisson et tabagisme passif n'était pas fermement établi - en contradiction avec la littérature scientifique. L'analyse rétrospective de l'article cosigné par Mme Barlow a été publiée en mars 2005 dans Pediatrics. Au sein du groupe de travail mis en place par la toxicologue, un autre chercheur a été en lien étroit avec l'industrie du tabac. Enfin, Corrado Galli, professeur à l'université de Milan, a dû démissionner au printemps 2011, après la découverte qu'il n'avait pas mentionné certains liens avec l'industrie. "Une procédure de rupture de confiance a été ouverte, explique-t-on à l'EFSA. M. Galli a démissionné de toutes ses fonctions à l'EFSA. C'est aussi la preuve que nos procédures fonctionnent."
Stéphane Foucart
| 28.01.12 | 16h16 • Mis à jour le 28.01.12 | 16h18
>> Lire : Sept candidats devant les militants de l'environnement
Expérience du Grenelle de l'environnement aidant, le dialogue démocratique figure en bonne place. Formation et consultation des citoyens, expertise puis "droit de suite" : l'écologie participative a manifestement inspiré les auteurs du texte qui appellent de leurs voeux des "programmes d'éducation populaire à la consommation responsable, à la préservation de la nature et de l'environnement", dispensés par des animateurs de terrain et dans les médias audiovisuels.
Il faut en finir avec les consultations de façade, prônent-ils. Les Français doivent pouvoir donner leur avis en amont d'un projet d'infrastructure ou de décret. La Commission nationale du débat public devrait être renforcée. De l'Etat, les militants attendent qu'il s'en prenne aux conflits d'intérêts parmi les experts des organismes publics, et qu'il accorde un statut aux associations, qui siègent aujourd'hui bénévolement dans moult instances. Il faudrait en outre protéger les "lanceurs d'alerte", autoriser les "actions de groupe" devant la justice...
Le chapitre économique se concentre sur la question des "écocontributions". Il va bien falloir financer la transition écologique, autrement dit rénover les bâtiments gaspillant l'énergie, investir dans les filières renouvelables, fermer progressivement les centrales nucléaires, passer aux "transports doux" et à l'agriculture soutenable.
CHANTIERS PRIORITAIRES
Développer le bio, économiser l'eau, interdire les OGM, ne plus bétonner le territoire, sont des chantiers prioritaires. Un investissement public de 30 à 50 milliards d'euros par an sur une génération devrait servir de levier au changement. FNE envisage un système de protection environnementale codirigé par les cinq partenaires du Grenelle (Etat, collectivités locales, entreprises, associations, syndicats), pour redistribuer les écocontributions vers des domaines-clés. Le tout sans creuser la dette.
Les aides publiques, ajoutent les militants, devront systématiquement être soumises à péréquation en fonction de leurs performances écologiques : taxer lourdement les activités très polluantes doit permettre, par exemple, d'encourager des activités locales de réparation. A l'échelle internationale, la France devra se faire le porte-parole de la préservation des océans, de la reconnaissance du principe pollueur-payeur devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ou de l'instauration d'une taxe sur les transactions financières...
Martine Valo
LEMONDE.FR avec AFP | 27.01.12 | 21h27 • Mis à jour le 27.01.12 | 21h27
Angut Kleist a ensuite dépensé un tiers de cette somme, soit près de 420 000 couronnes, en la distribuant notamment à sa famille, à ses amis, et à des vagabonds devant le supermarché de Nanortalik, son village natal dans le sud du Groenland, rapporte le journal local Sermitsiaq.
Rattrapé par la justice, celui que les medias appellent "le Robin des bois du Groenland" a été condamné, vendredi 27 janvier, par la Cour suprême du Groenland à rembourser la totalité de la somme et à travailler cent heures pour la collectivité. Pour justifier sa richesse subite, Angut Kleist racontait à ses proches que l'argent avait été gagné dans une loterie en Allemagne, explique Sermitsiaq.
La plus haute juridiction de l'île a jugé que l'accusé "n'avait pas de motif fondé pour croire que le solde sur le compte provenait d'une loterie". Mais elle n'a aucun mal à reconnaître que l'accusé n'est pas un escroc. Il est simplement entré "par hasard en possession d'un bien" et a cédé à "la tentation de le considérer comme sien". Une décision qui n'est pas du goût de nombreuses personnes, qui se sont rassemblées devant le bâtiment de justice pour soutenir Angut Kleist. Sermitsiaq rapporte même qu'une chanson a été écrite à sa gloire, et que sa vente est destinée a aider Angut Kleist à payer son amende.
Le nucléaire sud-coréen continue de se développer. Et pourtant, tout ne marche pas forcément bien. Il y a d'inquiétants couacs. Le 12 janvier, un réacteur de la centrale de Wolseong (est) a été stoppé en urgence, le troisième en un mois. Le 13, la société coréenne chargée des déchets nucléaires annonçait un nouveau report dans les travaux du site d’enfousissement de 100 000 barils des résidus radioactifs. Ils devraient se terminer en juin 2014 et non plus fin 2012, le tout pour un surcoût entre 30 et 100 milliards de wons (20 et 68 millions d’euros).
Malgré cela, le gouvernement sud-coréen veut pousuivre son projet de 2008, selon lequel le nucléaire représentera 59% de la production d’électricité nationale en 2030, contre 34,1% en 2010. Le 23 décembre 2011, KHNP, la société en charge du nucléaire, a annoncé la sélection de deux sites, Yamdeok et Samcheok (est), qui accueilleront chacun une nouvelle centrale.
La sélection de KHNP a été saluée par les médias dominants, majoritairement acquis au nucléaire car proches du pouvoir. Dans une analyse titrée «Développer le nucléaire est la seule option», le quotidien Joongang estimait le 26 décembre que «la population n’a que deux choix : accepter les nouveaux réacteurs ou subir une augmentation de la facture et du risque de perturbation de la distribution d’électricité».
La politique en oeuvre n’a que très peu été perturbée par l’accident de Fukushima. Evoquant l’arrêt en avril 2011 du réacteur numéro 1 de la centrale de Kori (est), construit en 1978, Ji Young-sun, de la fédération des mouvements environnementaux (KFEM), estime qu’il «a été décidé uniquement à cause de Fukushima et d’une inquiétude de la population. Sinon, il ne l’aurait pas été». Il a redémarré depuis et, pour Mme Ji, «les réacteurs connaissent des problèmes mais le gouvernement fait tout pour les minimiser». De même, les quelques inquiétudes sur les retombées radioactives de Fukushima ont vite été oubliées.
Pour Yun Sun-jin, spécialiste de l’énergie et de l’environnement à l’université de Séoul, il y a une absence de remise en question qui s’explique car «l’instance de régulation du nucléaire dépend du gouvernement et la population est clairement désinformée, comme au Japon». « Ici, ajoute-t-elle, les gens restent persuadés que le nucléaire est bon pour l’environnement et surtout pour la croissance. Plus de la moitié de la population y est favorable».
Dans ce contexte et après avoir insisté sur la faiblesse du risque sismique en Corée du Sud et mené quelques inspections à la suite de Fukushima, le ministère des Sciences a fait savoir que les 21 réacteurs du pays étaient sûrs. Il a néanmoins débloqué 1000 milliards de wons (683 millions d’euros) sur cinq ans... pour améliorer leur sécurité.
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Nuclear silences in Korea...
If Japan is wondering about the future of its nuclear industry, South Korea has already chosen : it is to be developed. Thus despite recent problems, such like emergency stoppage on January 12 of one of Wolseong plant's reactor, the third in a month. ON January 13, the company in charge of dealing with nuclear wastes announced a new delay in completion for a medium-low-level radioactive waste treatment facility in Yangbuk-myeon, Gyeongju, North Gyeongsang Province, due to safety problems. The extra-cost is to be around 30 to 100 bln wons.
In 2008, Korean government announced a basic national energy plan that calls for an increase of power generated by nuclear energy from the current 34.1% percent to 59% by 2030. Based on that, on December 23, 2011, the Korea Hydro & Nuclear Power, which is in charge of nuclear policy, named Yeongdeok in North Gyeongsang and Samcheok in Gangwon as final candidate cities to host new nuclear plants.
The decision had been acclaimed by leading (mainly conservative) medias. In an analysis titled "Going nuclear the only option", the newspaper Joongang wrote on December 26 "the public has two choices: accept the plan for the two new reactors or welcome higher utility bills and more power disturbances".
Basically, Fukushima nuclear crisis had little influence on this policy. Ji Young-sun, of the Korean Federation for Environmental Movement (KFEM) said "Reactors have problems, but the government does all he can to minimize it". And worries expressed on Fukushima accident nuclear influence in Korea have been quickly silenced.
Yun Sun-jin, expert in energy and environment at Seoul University considers there is no discussions because "regulation administration is part of the government and people are clearly misinformed". Here, she said, "people still believe nuclear is good for environment and economic growth. More than half of Korean are supporting it."
So it's no surprise government said after Fukushima Korean reactors are totally safe. But, in a strange move, he decided to allocate 1000 bln won... to improve their safety!
LEMONDE.FR avec Reuters | 28.01.12 | 09h01 • Mis à jour le 28.01.12 | 18h07
L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, fait état de vingt-deux morts dans d'autres parties du pays, dont douze dans la seule ville de Nowa, où les forces de sécurité sont accusées d'avoir ouvert le feu sur un cortège funèbre. Selon des militants, dix personnes ont été tuées dans la ville d'Alep, d'ordinaire calme. Un nouveau décès a été signalé à Homs, ville majoritairement sunnite du centre de la Syrie.
AFFRONTEMENTS ENTRE SUNNITES ET ALAOUITES
Les violences interreligieuses entre la majorité sunnite et la minorité alaouite, dont est issu le régime en place, ont commencé il y a quatre mois à Homs mais le bilan de ces deux derniers jours est apparemment un des plus lourds jamais enregistrés. Cinq enfants figurent parmi les onze membres de la famille Bahadour, tués jeudi dans un immeuble d'un quartier mixte de Homs, Karm al Zeitoune. Les miliciens, connus sous le nom de "chabiha", ont pénétré dans le quartier après son bombardement au mortier par les forces loyalistes, qui a fait seize morts.
>> Lire le témoignage du photographe Mani sur ce massacre
"Les alaouites qui habitaient encore Karm Al-Zeitoun ont mystérieusement disparu il y a quatre jours et le bruit a circulé qu'ils étaient partis sur ordre des autorités. Aujourd'hui, on comprend pourquoi, a déclaré un médecin souhaitant rester anonyme. Nous avons également soixante-dix blessés."
Hamza, un militant de Homs, suppose que l'attaque des chabiha était un acte de vengeance après des embuscades menées par les déserteurs regroupés au sein de l'Armée syrienne libre. Les tensions interreligieuses à Homs ont déjà donné lieu à des attaques contre des minibus transportant des alaouites vers leurs villages, ou contre des quartiers sunnites.
Contrairement à la plupart des autres villes syriennes, Homs compte une importante population alaouite venue chercher des emplois dans le secteur public et le secteur de la sécurité à l'époque d'Hafez Al-Assad, le père de Bachar mort en 2000. Mais d'après des habitants, des milliers d'alaouites ont quitté la ville pour leurs villages d'origine dans les montagnes au nord-ouest de Homs après les premières violences intercommunautaires. Des milliers de familles sunnites ont également quitté la ville d'un million d'habitants pour d'autres régions du pays, ou encore pour le Liban ou la Jordanie.
| 28.01.12 | 13h17 • Mis à jour le 28.01.12 | 13h17
"A 16 h 30, Abou Bilal, un opposant syrien me fait part de l'appel téléphonique qu'il vient de recevoir : un massacre a eu lieu dans le quartier de Nasihine. On parle de 12 personnes dont plusieurs enfants exécutés dans leur maison. Je viens tout juste de rentrer après une journée éprouvante dans une petite structure médicale de fortune installée dans un quartier contrôlé par l'opposition, débordée par l'afflux de blessés graves et de morts, tous civils, victimes des snipers loyalistes et de bombardements. Une heure et demi après la nouvelle du massacre, à 18 heures, une première vidéo est mise en ligne sur YouTube qui montre les corps de la famille assassinée.
Des tirs de snipers ne cessent de claquer dans les alentours. On entend des tirs nourris de mitrailleuses, ainsi que plusieurs explosions venant des positions des forces du régime. La nuit est tombée et plusieurs groupes de soldats de l'Armée libre de Syrie (ALS) partent dans des véhicules banalisés pour contre-attaquer. Le groupe des opposants chargés de l'information sont rivés à leurs ordinateurs pour transmettre tous les documents récoltés dans la journée.
Il est 19 heures lorsque j'aperçois un responsable de l'ALS, Abou Layl. Il propose de me conduire au centre de santé où ont été transportées les victimes du massacre. Quatre opposants, dont trois soldats de l'ALS, se joignent à nous. Nous grimpons à bord d'une voiture qui parcourt à grande vitesse des ruelles obscures. Nous éteignons tous les feux du véhicule dès que nous nous approchons d'un barrage tenu par les forces loyalistes. J'apostrophe un soldat qui continue de consulter l'écran lumineux de son portable. Aucune lumière ne doit nous trahir. Un des soldats à l'avant de la voiture masque de sa main la montre lumineuse du tableau de bord tandis que nous traversons une première avenue dangereuse : l'avenue Wadi, rebaptisée "Charia Al-Maout", "avenue de la mort". Plié en deux sur mon siège, j'entends les prières psalmodiées par mon voisin de gauche. A peine arrivé de l'autre côté de l'avenue, on entend le claquement d'une balle qui nous était destinée.
Le conducteur rallume les codes et poursuit sa route en zigzaguant dans les ruelles. Quelques centaines de mètres plus loin, on éteint à nouveau tous les feux. Abou Layl demande au conducteur de ralentir car dans le noir complet, nous risquons l'accident. Nous empruntons une nouvelle avenue dangereuse, puis nous bifurquons. Obscurité, lumière, à droite, à gauche, tout droit, nous arrivons enfin au centre de santé de Karam Al-Zaitoun. Là, dans la cour, une foule entoure les cadavres de la famille suppliciée : cinq corps d'enfants en bas âge sont alignés entre le cadavre de leur père et celui de cinq femmes de la famille. Une petite fille a la moitié du crâne emportée, vraisemblablement par un tir à bout portant. Un petit garçon a aussi pris une balle derrière la tête et la balle est sortie par l'orbite gauche. Un infirmier desserre les linceuls de trois enfants pour me montrer leurs gorges tranchées. Je photographie les corps.
>> Voir le portfolio : Après la tuerie au centre de santé de Karam Al-Zaitoun
J'entre ensuite dans la salle des soins et on me conduit auprès des deux seuls enfants qui ont survécu au massacre. Ali, trois ans, tremble et gémit d'effroi. Ghazal, une petite fille de quatre mois, cesse de pleurer quand on l'embrasse. Elle a survécu avec une balle dans la jambe.
Un voisin du bâtiment où vivait la famille, un homme âgé d'une soixantaine d'années, raconte. Lorsque les habitants de ce quartier ont compris qu'un massacre était en cours dans la rue Al-Ansar. Trois d'entre eux, dont le narrateur, ont décidé de rejoindre la maison visée en perçant des trous dans les murs des maisons contiguës. Il assure avoir pu voir, à travers des ouvertures pratiquées dans les murs, le massacre des enfants. Il déclare que les assaillants étaient sept hommes en uniforme militaire, appartenant aux forces loyalistes. Il affirme enfin que ces hommes ont pu quitter les lieux couverts par des tirs nourris provenant de positions de l'armée avant de monter dans un véhicule blindé et de disparaître.
Les onze personnes tuées appartenaient à la famille Bahadour, installée dans deux appartements voisins. Deux autres membres de cette famille ont échappé au massacre car ils étaient absents au moment du drame. La rue Al-Ansar, théâtre de la tuerie, est un lieu où cohabite une population mixte d'alaouites - une dissidence du chiisme dont est issue la famille du président Bachar Al-Assad - et de sunnites. Les alaouites sont majoritaires et la zone, tenue par les barrages du régime, se trouve à proximité du quartier Zahra, peuplé d'alaouites, acquis au régime. Le sexagénaire assure que des menaces ont été proférées contre les sunnites de la rue pour qu'ils quittent les lieux, et qu'ils sont pris pour cible aux barrages pour les terroriser et provoquer leur exode.
Sur le chemin du retour, nous avons failli percuter une voiture dans un virage alors que nous circulions à nouveau tous feux éteints. Enfin, au passage de la dernière avenue contrôlée par les forces loyalistes, un tireur embusqué a tiré une dernière fois sur notre véhicule."
Mani
| 28.01.12 | 12h17
Dans la nuit de vendredi à samedi, l'opposition cherchait encore la réponse, sonnée par la fulgurante intervention policière. "Nous avons été pris par surprise, je cherche d'abord à savoir où sont mes camarades. On se regroupe et on verra", racontait Fadel Barro, l'un des dirigeants du collectif des jeunes d'opposition "Y'en a marre". "Nous travaillons sur un communiqué pour dénoncer les violences policières et les provocations d'agents infiltrés", expliquait Alioune Tine, le coordonnateur du M23.
Quelques minutes auparavant, le Conseil constitutionnel avait annoncé ce que tout le M23 pressentait mais ne voulait pas entendre. La candidature d'Abdoulaye Wade (86 ans, officiellement) pour un 3e mandat présidentiel venait d'être validée par les cinq juges, nommés par ce même chef de l'Etat. Les "sages" ont considéré que la première élection de M. Wade, en 2000, n'entrait pas dans le champ de la réforme constitutionnelle, adoptée un an plus tard et limitant à deux le nombre de mandats consécutifs.
STAR INTERNATIONALE
En revanche, le Conseil constitutionnel a refusé de valider la candidature du chanteur Youssou N'Dour. Les juges ont constaté, selon leur déclaration, qu'il "a produit une liste de 12 936 électeurs appuyant sa candidature, dont seulement 8 911 ont pu être identifiés et leurs signatures validées", alors qu'il en faut 10 000 au minimum. La star internationale, dont la candidature était critiquée par le monde politique sénégalais, a dénoncé un "coup de force" du président Wade. "Je suis candidat et je le reste", a-t-il déclaré, en précisant qu'il avait "48 heures pour un recours" contre la décision du Conseil.
Aux jets de pierres contre les boucliers des GMI qui ont immédiatement suivi l'annonce de la validation de la candidature du président Wade propagée dans les rangs des participants au meeting de la place du Peuple, les gendarmes ont répondu par un assaut fulgurant. Et les dirigeants de l'opposition ont déguerpi dans une grande confusion, imités par la foule réunie depuis le milieu de la journée sur cette place éloignée des principaux centres du pouvoir, et notamment de la présidence.
Selon la télévision locale, un policier a succombé à des blessures reçues à la tête lors d'échauffourées dans la capitale. Des manifestations ont également été signalées à Thies, Mbour et Tambacounda.
Le président Wade avait averti qu'il ne tolérerait pas de troubles. A Dakar, où la présence policière avait été renforcée, il a mis sa menace à exécution aux premières escarmouches "Arrêtons les manifestations d'humeur qui ne conduisent à rien", a déclaré le chef de l'Etat sur les médias publics, accusant ses opposants de contester la validité de sa candidature "sur des bases légères". "La campagne électorale va être ouverte. Il n'y aura pas de restriction des libertés", a-t-il promis.
Dans l'après-midi, sur la scène dressée au pied de l'obélisque, plusieurs chefs d'une opposition que seul unit son souhait de voir M. Wade partir avaient appelé à "répondre à la force par la force".
Christophe Châtelot
Ils appellent à la manifestation aujourd’hui 28 janvier 2012. Les Anonymous se présentent comme des « hacktivistes » et ambitionnent de protéger l’Internet de toute censure, qu’elle soit politique ou commerciale. Mais là, ils veulent lever la tête de leur écran pour descendre dans la rue.
Ils peuvent le faire, mais à condition de tomber le masque.
En effet, à la suite des manifestations de Strasbourg, en avril 2009, en marge du sommet de l’OTAN, le gouvernement a décidé de poursuivre les manifestants masqués. Pas de loi, mais un décret en date du 19 juin 2009, plaisamment baptisé « décret anti-cagoules ». Le Code pénal a donc été enjolivé de l’article R-645-14. Il prévoit une amende de 1 500 € pour toute personne qui, dans une manif ou à proximité immédiate, dissimule volontairement son visage afin de ne pas être identifiée « dans des circonstances faisant craindre des atteintes à l’ordre public ». La peine est doublée en cas de récidive. Et si le manifestant commettait un délit (violences, casse, etc.), cela aggraverait sérieusement son cas.
Mais le texte est ambigu. Il semble bien que le simple fait de dissimuler son visage ne soit pas suffisant pour constituer l’infraction. Il faut le faire avec l’intention d’échapper à toute identification et en agissant de telle manière que les autorités puissent craindre un trouble à l’ordre public. Deux éléments subjectifs qui rendent les poursuites délicates...
S’emmitoufler pour lutter contre le froid, se protéger des gaz lacrymogènes, etc. peut très bien justifier qu’on dissimule son visage. Autrement dit, il peut exister un motif légitime.
On peut également se demander ce que signifie la dérogation qui vise des « usages locaux »… Des médecins et des infirmiers, par exemple, qui manifesteraient devant leur hôpital avec leur masque médical tomberaient-ils sous le coup de la loi ?
La question se pose de la même manière pour les Anonymous. Si, dans une manif, seulement quelques dizaines de personnes sont masquées, elles ont de fortes chances d’être interpellées. Mais si, dans un rassemblement pacifique, sans casse, sans violence…, tout le monde porte le masque de Guy Fawkes, doit-on considérer que les manifestants cherchent à cacher leur identité ou simplement qu’ils affichent le symbole de leur mouvement ?
Intellectuellement, on peut se poser la question, mais sur le terrain, ce sont les responsables du maintien de l’ordre qui prendront la décision. Ce qui ne sera pas, on s’en doute, à l’avantage des manifestants. Toutefois, devant le juge, il pourrait bien en être autrement. Et ce texte, volontairement évasif, pris pour faciliter le travail des forces de sécurité, jouerait alors en faveur du justiciable.
INFO IMPORTANTE
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