Alexis Tsipras, leader du parti grec anti-austérité Syriza, a plaidé jeudi au Parlement européen, à Bruxelles, pour la tenue d'une « conférence européenne sur la dette (…) en vue de déprécier une grande partie de la dette, comme cela a été fait pour l'Allemagne en 1953 ».
« Il faudrait y associer tous les pays membres de l'Union, et les acteurs privés pourraient y être associés aussi », a-t-il précisé, en amont d'une rencontre avec le président du Parlement, l'Allemand Martin Schulz. « Nous avons un problème commun, nous devons trouver des solutions communes », a-t-il insisté.
« C'est la solution qui a été appliquée à l'Allemagne après la guerre, en 1953. Sa dette était lourde, et il était impensable pour l'Allemagne de la rembourser, en dépit des sacrifices imposés à sa population. À l'époque, une conférence internationale a permis (…) d'alléger la dette. » Tsipras fait allusion à l'accord de Londres (février 1953), qui avait permis à la République fédérale d'effacer la moitié de sa dette, d'avant et d'après-guerre (plus d'informations sur cet accord ici).
Interrogé sur les incidents observés en marge des manifestations en Grèce cette semaine, le patron de Syriza, arrivé en deuxième position aux législatives de juin, a déclaré : « Les télévisions ont retenu ces incidents isolés. (…) La population grecque est restée contenue dans son comportement, en dépit des attaques qu'elle subit. Les images que vous avez vues, on les a vues aussi en Espagne, aux portes du Parlement, on les verra peut-être à Paris dimanche (lors de manifestation contre le nouveau traité européen - ndlr), ou dans d'autres pays. »