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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 20:42

 

 

Rue89 - Tribune des droits humains 28/01/2013 à 15h10
Tribune des droits humains"

Intagrist Al Ansar, InfoSud

 

 


Dans le camp de réfugiés de M’béra, en Mauritanie, le 3 mai 2012 (ABDELHAK SENNA/AFP)

 

(De Nouakchott) Après trois jours de marche à travers le Sahel, Habaye Ag Mohamed vient d’arriver au camp de réfugiés de M’béra, en Mauritanie.

Ce commerçant touareg de 48 ans a fui les combats qui faisaient rage à Diabali, au Nord-Mali.

« J’ai tout perdu, les militaires maliens ont tout brûlé : ma maison, mes boutiques… Plus rien ne reste, mais ce qui compte c’est d’être vivant. »

Parti seul, il n’a aucune nouvelle de sa famille restée sur place. D’abord arrêté « sans raison » par des soldats maliens en poste à Diabali, avant l’arrivée des jihadistes et de l’armée française, Habaye Ag Mohamed a été relâché parce qu’il connaissait l’un de ses geôliers.

Peu de temps après, les extrémistes sont arrivés et ont mis l’armée malienne en fuite.

C’est alors qu’un ami soldat en poste à Ségou, ville abritant le commandement militaire pour la zone centre-ouest, lui a conseillé de partir, loin et vite. Surtout avant que les troupes loyalistes ne reviennent dans la ville pour en chasser définitivement les islamistes armés, avec l’aide de l’armée française.

« Cela pouvait me coûter la vie, comme à deux Touaregs qu’ils ont déjà tués à Siribala, près de Niono, en les désignant comme des extrémistes. D’ailleurs, le soldat qui m’a averti, lui-même d’origine touarègue, était en train de déserter sa propre armée par crainte de représailles du fait de son appartenance ethnique. »

Un non-sens, puisque la majorité des populations du Nord-Mali, Touaregs compris, a soutenu l’intervention armée pour chasser les islamistes.

Des jihadistes qui fuient à pied, désarmés

Avec ses seuls vêtements comme bagage, Habaye Ag Mohamed erre aujourd’hui dans le camp de M’Béra, déboussolé comme les 700 autres réfugiés qui arrivent chaque jour, principalement du Nord-Mali.

Car les Touaregs et autres Maures fuient en masse quand bien même leur zone n’a pas encore été délivrée des jihadistes.

Depuis le début de l’offensive voilà treize jours, plus de 6 500 Maliens sont arrivés à M’béra, venant grossir les rangs des 55 000 personnes accueillies depuis le déclenchement de la crise en 2012.

Des membres d’Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et d’Ansar Dine, deux factions jihadistes, ont pris part aux combats à Diabali. Des témoins sur place les ont ensuite aperçus fuyant vers le Nord et l’Est, souvent en voiture, parfois à pied, totalement désarmés.

« Le désert, jonché de voitures calcinées »

« Le désert est jonché de-ci de-là de voitures calcinées ou abandonnées par les jihadistes », témoigne Ibrahim Ag Mohamed, ancien guide touristique à Tombouctou.

Arrivé récemment en Mauritanie, il est « passé par des campements de nomades qui [lui] ont assuré observer continuellement des avions de guerre silencieux, qui ne sont pas des hélicoptères, survoler les étendues désertiques ».

Les populations locales sont étonnées par la précision de ces machines à la pointe de la technologie. Un nomade raconte :

« Nous avons vu un avion tourner en boucle autour du campement pendant plusieurs heures. Nous étions surpris par cette insistance, et des hommes ont remarqué qu’une charrette se trouvait dans un arbuste, pile dans la ligne de mire. L’avion a disparu aussitôt après qu’ils ont déplacé la charrette. »

Possible charnier à Sévaré

Si les Touaregs et autres Maures paniquent et fuient par milliers à l’idée que l’armée malienne arrive dans leur village, c’est aussi parce qu’il y a des antécédents.

Abdourahmane Ag Mohamed El Moctar, est un Touareg malien, réfugié depuis vingt ans en Mauritanie et président de l’Association des réfugiés victimes de la répression de l’Azawad. Il se souvient :

« Je vivais à Diabali. Un jour, l’ordre a été donné d’attaquer le Nord, sous le leitmotiv de “Kokadjié” [le nettoyage, mort aux Blancs, ndlr]. C’est-à-dire que tous les habitants au teint clair comme nous étaient massacrés. »

Son propre frère avait alors été tué par l’armée malienne, victime d’un lynchage sous les yeux de leur mère.

La situation actuelle, pour Abdourahmane Ag Mohamed El Moctar, « c’est l’histoire qui se répète ».

Et le dignitaire de comptabiliser les exécutions sommaires de civils qui lui sont rapportées par ses contacts sur le terrain. Dimanche, un ami de la région de Mopti, au Mali, l’a averti d’un possible charnier :

« A Sévaré, il y a un puits dans lequel on aurait retrouvé une dizaine de personnes assassinées, près du bureau des travaux publics. Ce seraient des Peulhs et des Touaregs entassés pêle-mêle. »

Sans possibilité de vérifier la véracité de ces informations, les communautés concernées ne peuvent que trembler.

D’autant plus que ces allégations sont soutenues par Human Rights Watch (HRW) et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH). Le 24 janvier, les deux organisations internationales de défense des libertés ont demandé l’ouverture d’une enquête pour « une série d’exécutions sommaires perpétrées par l’armée malienne » dans le centre du pays.

Publié initialement sur
Tribune des droits humains
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