Thomas, le mari de ma proprio, est avocat. À ma demande, il me dresse un aperçu des taxes dont doit s’acquitter sa famille qui appartient à la classe moyenne grecque (gardons bien en tête qu’il s’agit là d’un aperçu des taxes mensuelles et que ne sont pas évoquées celles relatives aux douanes, aux successions, aux échanges financiers etc) :
Impôts sur le revenu
- 40-45% du revenu reversé à l’Etat (profession libérale), taux plus faible pour les fonctionnaires. Dépend du revenu.
- 500€/an. Montant fixe prélevé sans considération des différences de revenus chez tous les Grecs sauf les fonctionnaires. Nouvelle taxe.
- 2% du revenu reversé chaque année pour financer les aides apportées aux chômeurs. Impôt payé par tous. Nouvelle taxe.
Impôts sur la propriété
- Impôt payé chaque année par les propriétaires. Représente 1‰ de la valeur du bien immobilier. Nouvelle taxe.
- ΦΜΑΠ : un impôt qui concerne les biens immobiliers évalués à plus de 243 600 euros pour une personne seule ou à plus de 487 200 euros pour un couple marié (impôt que ne paient pas Thomas et sa famille et qui concerne en règle générale des foyers plus aisés).
- Une nouvelle taxe d’urgence sur la propriété qui dépend de la superficie et de la localisation de l’habitation. Cet impôt est payé avec la facture d’électricité. Pour Thomas, il représente environ 1‰ de la valeur du bien immobilier.
Taxe à la consommation
- TVA : 23% sur la grande majorité des biens et des services
Notons également la flambée des prix du fuel : après une hausse d’environ 40% depuis l’année dernière, le prix va être quasiment doublé au mois d’octobre prochain ! Aujourd’hui autour de 70 centimes le litre, celui-ci passera à 1,3€ en raison notamment de l’augmentation des taxes. Pour leur appartement en ville de 85m², Thomas et Maria payent environ 150€ tous les mois. Mais la consommation de fuel pour une maison en banlieue peut facilement atteindre le double.
Les familles qui n’avaient pas encore coupé le chauffage cet hiver cherchent d’ores et déjà une solution de substitution pour la saison prochaine. Dans mon immeuble, beaucoup d’habitants ont éprouvé des difficultés à payer les factures durant la saison froide passée ; les radiateurs ne fonctionneront donc plus l’hiver prochain et chacun se débrouillera par ses propres moyens (chauffage électrique, chaudière etc). La consommation de bois a d’ailleurs déjà augmenté l’hiver passé. Les prix de l’eau, du gaz et de l’électricité sont également en hausse.
«Il y a un moment où on s’aperçoit qu’on ne contrôle plus rien et alors on commence à rire, parce qu’il n’y a rien à faire d’autre», lâche Maria, ma proprio, dépassée par le ridicule de la situation. «On se dit que si on ne peut plus payer, et bien… on ne payera plus.» «Je ne suis pas d’accord sur ce point», renchérit Thomas. «Mais il est vrai qu’il n’est pas possible de vivre comme ça, on travaille pour payer les taxes! On n’achète plus, on ne consomme plus.»
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