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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 17:00

 

 

 

 

 

Les journalistes accrédités au PP ont dû se contenter, samedi, d'une retransmission sur écran de la déclaration de Mariano Rajoy devant les cadres du parti. (Susana Vera/Reuters)

 

Les explications du chef du gouvernement espagnol ne passent pas. Tout en promettant, samedi 2 février, lors d'un discours devant les cadres de son parti, "la plus grande transparence" sur ses revenus, Mariano Rajoy a soigneusement évité de se confronter aux médias, en ne convoquant pas de conférence de presse. C'est derrière des écrans de télévision que les journalistes ont pu suivre les démentis de M. Rajoy, soupçonné d'avoir bénéficié de salaires occultes versés durant des années à plusieurs dirigeants du Parti populaire.

Le quotidien de droite El Mundo a été le premier à révéler, le 18 janvier, ces financements illégaux présumés au sein du PP (lire notre note : "Un nouveau scandale entache le Parti populaire"). Mais le nom de l'actuel chef du gouvernement a été directement cité jeudi par El Pais, qui a publié des photos de comptes manuscrits prétendument établis entre 1990 et 2008 par l'ex-trésorier du PP, Luis Barcenas. Selon ces documents, le chef du gouvernement aurait perçu 25 200 euros par an durant onze ans, sous forme de dons émanant de chefs d'entreprises.

Face à de si graves accusations, les journalistes espagnols s'attendaient donc à ce que Mariano Rajoy s'explique de façon plus ouverte. Mais quelle ne fut pas leur surprise, samedi, alors qu'ils étaient convoqués au siège du PP pour une réunion extraordinaire, lorsqu'ils apprirent que c'est dans une salle à part qu'ils suivraient les explications de M. Rajoy. Le Forum des sociétés de journalistes, qui regroupe plusieurs organisations syndicales de médias, a dénoncé un "manque de respect vis-à-vis des journalistes et des citoyens, ainsi qu'à la liberté d'informer", jugeant "intolérable" le refus de permettre aux médias de poser leurs questions.

Au siège du PP, quelques journalistes, furieux, s'étaient collé du scotch sur la bouche. Le quotidien gratuit 20 minutos a publié sur son site "vingt questions qui n'ont pu être posées à Mariano Rajoy" : "Pourquoi avoir attendu deux jours avant d'apporter des réponses aux accusations d'El Pais ? Pouvez-vous démontrer, preuves à l'appui, que ces accusations sont fausses ?" En reprenant, point par point, les déclarations du chef du gouvernement, 20 minutos enfonce le clou. Quand M. Rajoy explique : "Si vous pensez que je peux abandonner la tâche qui m'a été confiée par les Espagnols, vous vous trompez", le journal questionne à distance : "Cela signifie-t-il que quoiqu'il arrive, vous ne démissionnerez pas ?" Et quand le chef du gouvernement promet de rendre publique, la semaine prochaine, sa déclaration de revenus, 20 minutos aimerait savoir exactement quelles années seront rendues publiques et s'interroge sur l'objectif final de cette publication, puisque l'argent sur lequel portent les soupçons aurait été versé au noir. Autant de questions auxquelles Mariano Rajoy, pour l'instant, n'apporte pas de réponse.

Sur les réseaux sociaux, les mots-clés #YoCreoEnRajoy ("Je crois en Rajoy") et #RajoyNoContesta ("Rajoy ne répond pas") regorgent de commentaires ironiques sur cette non-conférence de presse. Moquant un manque de courage politique, certains imaginent dans des photo-montages ce que pourrait être une conférence de presse conjointe d'Angela Merkel et de Mariano Rajoy.

Ou encore, à quoi ressemblerait un match de football auquel assisterait le dirigeant en tribune.

"Dans sa volonté de devenir transparent, le président s'est transformé en hologramme", écrit encore cette internaute.

Les Espagnols, à qui le gouvernement a demandé de faire des sacrifices par le biais d'un lourd programme d'austérité, ne se contenteront pas de ces explications. Une pétition lancée jeudi sur la plateforme Change.org, dans la foulée des révélations d'El Pais, a déjà recueilli plus de 760 000 signatures en faveur d'une démission des dirigeants du parti au pouvoir. Depuis jeudi, des centaines de personnes se relaient aussi devant le siège du PP, agitant des enveloppes de billets, devenues les symboles de la contestation. Dans son éditorial, dimanche matin, El Pais, tout en accordant du crédit à la profession de sincérité de Mariano Rajoy, demande au Parlement d'ouvrir rapidement un vaste débat et à la justice de faire la lumière sur les "enveloppes du PP".

(Lire aussi la Lettre d'Espagne, en accès réservé aux abonnés, sur les secousses provoquées par l'affaire Barcenas.)


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