Au début de l'été, Marianne (n° 794, du 7 juillet 2012) publie des documents montrant comment une filiale régionale de la Lyonnaise des eaux s'est offert les services d'un «cabinet de conseil», Vae Solis. Sa mission ? «Discréditer» l'action locale de Gabriel Amard. L'élu a eu le « tort » de remunicipaliser la distribution de l'eau et de vouloir s'alimenter non plus auprès du géant privé, mais de la régie publique de la Ville de Paris. Vae Solis propose à l'époque plusieurs méthodes pour « empêcher in fine [cette] collaboration » : « recherche de médiatisation "spontanée" », diffusion d'« éléments de langage pertinents sous formes de notes blanches [...] auprès des opposants », animation d'un blog censé être alimenté par un simple citoyen « touché par le virus de l'écologie » ! Le « pilotage de la mission » revient donc à Antoine Boulay, alors directeur général de Vae Solis, qui rejoindra ensuite l'équipe de campagne de François Hollande. Il travaille aujourd'hui auprès de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture...
Pour Gabriel Amard, ce « silence de mort » de la justice est incompréhensible : « Si les faits sont confirmés par l'instruction, le trafic d'influence est passible d'emprisonnement. » A l'époque du premier dépôt de plainte, la Lyonnaise avait estimé que, « dans ce dossier, rien ne [relevait] du "trafic d'influence" » et qu'« en conséquence » la société avait « l'intention de porter plainte pour "dénonciation calomnieuse" ». «Le trafic d'influence actif, réplique aujourd'hui Gabriel Amard, consiste à payer une personne pour qu'elle abuse de son influence afin d'obtenir une décision favorable au payeur. C'est bien de cela qu'il pourrait s'agir. » A la justice de trancher. Si, cette fois, elle veut bien étudier la plainte.