Source : rue89.nouvelobs.com
Serge Dassault peut continuer à vaquer à ses multiples occupations : patron du Figaro, sénateur, hommes d’affaires, chasseur et bienfaiteur local. Malgré l’indignation, malgré la traque aux « menteurs », le sénateur UMP de l’Essonne conserve son immunité parlementaire et s’en félicite sur son blog.
La décision du bureau du Sénat vient clore une année mouvementée pour l’industriel, quatrième fortune de France, mis en cause dans plusieurs procédures judiciaires pendant qu’il affirme être victime d’un chantage.
Depuis qu’il s’est implanté à Corbeil-Essonnes (il y a fait ses débuts en 1977 et a été élu maire en 95), il a puisé dans ses deniers personnels pour « aider » ses jeunes administrés. Mais cette « générosité » l’a conduit aux rancœurs et aux menaces.
Retour sur douze mois de coups de feu, coups bas, coups de téléphone et coups de pression qui sont en passe de faire imploser le « système Dassault »
- Janvier 2013 : vingt plombs dans l’épaule
- Février 2013 : « L’homme de main » de Dassault
- Juin 2013 : la police à l’hôtel de ville
- Juillet 2013 : le Sénat calme le jeu
- Septembre 2013 : les « aveux » de Serge Dassault
- Octobre 2013 : l’ambiance se tend à la mairie
- Novembre 2013 : le fuyard cueilli à l’aéroport
- Décembre 2013 : « En 18 ans, combien avez-vous dépensé ? »
- Janvier 2014 : deux menteurs au Sénat
Le 29 janvier, Rachid Toumi, 33 ans, circule en voiture à Corbeil-Essonnes. Vers 21h30, un autre véhicule le dépasse et le bloque. Un homme armé d’un fusil à pompe en sort et tire deux fois à travers son pare-brise. Vingt plombs dans l’épaule. Son agresseur s’enfuit.
Un mois plus tard, le blessé témoigne dans Le Parisien. Il affirme que son agression est liée aux pratiques électorales de l’ancien maire de Corbeil, Serge Dassault, et de son successeur, Jean-Pierre Bechter. Selon lui, de nombreux habitants de la ville ont touché de l’argent en échange de leur appui actif à leurs candidatures. Lui-même aurait participé à la combine.
« Aux Tarterêts, où tout le monde me connaît, je devais soutenir la candidature de Jean-Pierre Bechter. (...) C’était un arrangement. Je devais bénéficier d’un prêt de 100 000 €, de la part de Dassault, pour monter un garage. Dassault m’a dit d’aller déposer un dossier chez un notaire. »
L’homme soutient qu’avant de se faire tirer dessus, il a été harcelé de textos anonymes réclamant de l’argent. Rachid Toumi demande à Jean-Pierre Bechter de « régler ses problèmes lui-même ». L’élu ne répond pas.
Jean-Pierre Bechter, lui, fait rapidement savoir qu’il ne connaît pas cette personne.
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