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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 16:45

 

tv5.org - 20.04.2012

L'œil de la rédaction

 

 
Le ministre de l'intérieur espagnol a annoncé la semaine dernière vouloir réformer le code pénal espagnol. Refuser, même pacifiquement, d'être dispersé par les forces de police au cours d'une manifestation se verrait considéré comme une "attaque envers les forces de l'ordre" : cette réforme semble taillée sur mesure pour empêcher la contestation sociale, et plus particulièrement celle menée par les indignés du 15M.
Zoom:
La Puerta del Sol de Madrid a été occupée du 15 mai 2011 jusqu'à fin juillet. Des manifestations de milliers de personnes y avaient lieu fréquemment.
Entretien avec Rojas, une indignée Espagnole de 36 ans, docteure en sciences de l’alimentation et pharmacologie, manager en  Hygiène, Sécurité, Environnement, Qualité et innovation sociale. Elle participe au mouvement du 15 mai depuis le premier jour en ayant rejoint le campement de sa ville. Elle participe activement depuis lors aux assemblées du mouvement.

Zoom:« Ces mesures illégitimes vont en réalité redonner le pouvoir aux gens »
Image tirée du film de Tony Galtlif "Indignados"

« Ces mesures illégitimes vont en réalité redonner le pouvoir aux gens »

 

20.04.2012Propos recueillis par Pascal Hérard

La nouvelle loi sur les manifestations qui a été proposée, veut punir toute forme de protestation, et considérer les personnes qui refuseront de se disperser, même de façon pacifique, (si la police en donne l'ordre) comme des terroristes. Qu'est-ce que cela signifie ? Comment les gens réagissent en Espagne quand ils entendent ça ? L’Union européenne peut difficilement accepter une telle loi... Qu'est-ce que les militants du 15M vont faire si cette loi est votée ? 

Rojas : Le gouvernement veut instaurer cette réforme pénale parce qu’il se sent impuissant face à nous (les indignés du mouvement 15M, ndlr) qui sommes non violents, malgré des événements qui les ont forcé à avouer que des policiers avaient infiltré les manifestants. Cette réforme rentre en contradiction avec la constitution espagnole, mais aussi avec les droits fondamentaux : à savoir le droit humain à la paix. Ce changement de règles qui déplace les limites de la justice et qui criminalise ceux qui réclament de la justice sociale, rend l’autorité de ce gouvernement illégitime. Les personnes qui sont mal informées de leurs droits constitutionnels sont effrayées, elles se plaignent et disent "c'est la fin de la démocratie", comme si nous avions déjà eu une démocratie ! Ils ne comprennent pas que ces mesures illégitimes vont en réalité redonner le pouvoir aux gens. L'UE a déjà rappelé à l’ordre L'Espagne dans le passé et devrait être mobilisée sur cette attaque à l’encontre des citoyens. L’union devrait se remettre en selle sur ces sujets. 
Qu’est-il arrivé au mouvement des indignés du 15M, où sont les participants au mouvement, avez-vous prévu d’organiser une autre « Puerta del Sol » comme l’année dernière ?

Rojas : Le mouvement en Espagne a évolué et s’est spécialisé. Nous avons des «branches» qui travaillent dans plusieurs domaines : l'information, l'activisme, le social, l’enseignement, l’économie, des think-tanks politiques… Il n’y aura pas d’imitation de ce que nous avons fait l’année dernière à la date anniversaire, nous ne sommes pas «fétichistes », nous sommes des gens matures. De plus,  le monde a changé : ce sera le résultat d'un an de travail. Cela va représenter un nouveau départ pour le mouvement mondial.
Zoom:
Il y a eu d’importantes manifestations il y a peu en Espagne, dénonçant les réformes libérales du gouvernement Rajoy : y-a-t-il des signes d’un changement possible de sa politique face à ces contestations ? 

Rojas : Les politiques de Rajoy viennent d'en haut, il reçoit ses ordres par « la clique de l'UE »,  les réformes en question ne sont pas « sa » politique. Ce gouvernement est l’équivalent d’une marionnette, un instrument qui sert des intérêts, mais pas ceux de l’Espagne. 

Le chômage augmente, les coupes dans les budgets publics se poursuivent, qu’est-ce qu’en disent les Espagnols dans leur ensemble, à votre sens ? 

Rojas : Les gens ne veulent qu’une chose, c’est travailler, ils veulent participer, contribuer avec leurs impôts. Mais ils veulent que les politiciens fassent leur travail, fassent ce pour quoi ils sont payés (les politiciens ont des salaires mirobolants) par les gens, et pas pour faire exactement le contraire.
Zoom:
Qu’est-ce que le mouvement des indignés demande aujourd’hui au gouvernement Rajoy ? 

Rojas : Supprimer la réforme du travail qui est anticonstitutionnelle. Arrêter de renflouer les banque : 50 millards d'euros vont leur être encore donnés la semaine prochaine ! Adopter un acte pour faire cesser le paiement des hypothèques, mais qui soit rétroactif. Pour la dette : seulement 16% de l'argent de la dette espagnol provient de la dépense publique, nous exigeons un audit de la dette pour savoir comment et qui a gaspillé le reste de l'argent. Nous exigeons la transparence. Nous exigeons le changement d'un article de la constitution qui permettrait aux gens d'avoir leur mot à dire, pour provoquer une réforme électorale qui mènerait vers la démocratie directe. Nous demandons l’arrêt de la privatisation des services d'eau potable. Nous exigeons le droit de vote numérique au Congrès (l'équivalent de l’assemblée nationale française, ndlr), tout comme certaines autorités ont été autorisées à le faire, parce que la loi dit que c'est notre droit et que cela a déjà été fait. J'oublie certainement beaucoup de choses mais par-dessus tout, ce que nous exigeons est d’être entendus, parce que nous savons ce que nous voulons : une véritable démocratie. Et nous savons comment faire pour l'obtenir. 
  
Qu'allez-vous faire en tant que mouvement, dans les semaines qui viennent ? 


Rojas : Nous ne reculerons pas. Pour chaque mouvement du gouvernement dans un sens, nous nous déplaçons dans mille directions différentes. Les manifestations ou campements ne sont  pas les seuls moyens que nous avons pour porter atteinte à la tyrannie. Pour les actions du mouvement, en mai, en comptant les rassemblements et les sit-ins, nous allons faire appel à nos conseillers juridiques, et inciter les médias à assister à nos actions, pour qu'ils rapportent les faits. La justice, la créativité et les chiffres sont de notre côté, et le bon sens bien sûr !

Pour finir, quel est votre espoir ? 

Rojas : Mon espoir est que les citoyens européens se réveillent, abandonnent la peur qui les paralyse, les empêche de réagir, qu’ils voient que tout a changé l'année dernière et que l’on ne peut pas revenir en arrière. Pires sont les politiciens, plus nous avons de chances de retrouver notre souveraineté, notre responsabilité morale, et le pouvoir. Nous avons des opportunités incroyables d'améliorer nos vies. Et ce, chaque jour.
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