Rien n'arrête le ministre de l'intérieur, Claude Guéant. Le jour même où il envoie des CRS pour casser la grève des agents de sûreté de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle et où il déclare que «l'État a le devoir de garantir la liberté de circulation», il brandit un nouveau chiffon rouge prenant pour cible les étrangers.
Devant les parlementaires UMP, il a évoqué, mardi 20 décembre, l'éventualité d'un texte prévoyant une interdiction du territoire pour accompagner une condamnation pénale. Alors que Nicolas Sarkozy se vante, à tort, de l'avoir supprimée, la double peine ferait ainsi son retour. Celle-ci constitue une rupture d'égalité puisqu'elle consiste à sanctionner un étranger délinquant par une peine de prison et une interdiction du territoire, tandis qu'un délinquant français n'a que la peine de prison.
Seraient concernés les étrangers arrivés depuis peu en France, «n'y ayant pas d'attache» et «s'étant rendus coupables de délits graves», selon une source citée par l'AFP.
Le ministre a aussi indiqué vouloir étendre l'application des peines planchers. Selon Europe 1, Claude Guéant souhaiterait durcir la législation «avant la fin du quinquennat Sarkozy». Une proposition de loi pourrait être déposée dès le début de l'année 2012. «On a évoqué des pistes pour améliorer la lutte contre la délinquance, notamment cette délinquance d'habitude. Ce sont des pistes pertinentes que je soutiendrai et que je suis prêt à porter à l'Assemblée nationale», a affirmé Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, spécialiste des questions de sécurité à l'UMP et membre de la Droite populaire.