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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 12:52

 

Rue89

Gros flop 16/07/2013 à 19h27
Sophie Caillat | Journaliste Rue89

 

 

Il vous aura sans doute échappé que depuis huit mois se tient en France un « grand débat national » sur la transition énergétique. Ses conclusions seront rendues ce jeudi 18 juillet, mais le site Reporterre a obtenu la dernière version de travail en date du 9 juillet. Document transitoire, dont les grandes lignes ne devraient pas bouger. Et dont on voit déjà que, à force de vouloir ne fâcher personne, le gouvernement ne contentera pas grand monde.

De quoi s’agit-il ? Lors du grand raout de l’automne dernier que fut la conférence environnementale, François Hollande avait demandé à Delphine Batho de lancer un débat afin de mettre en musique son engagement de faire passer de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici à 2025.

Il s’agissait aussi de respecter les engagements de la France en matière de réduction des émissions de CO2. Depuis, il a congédié sa ministre, et subit la pression d’Arnaud Montebourg pour ouvrir la porte aux gaz de schiste. Ce sujet est noté comme un des points de désaccord entre les parties prenantes au débat, mais il y en a plein d’autres. Florilège.

                                                                                                                                                                                                                             1 Baisser de moitié la consommation, vraiment ?

 

« Réduire de moitié notre consommation énergétique d’ici 2050 », telle est l’ambition affichée par le Conseil national. C’est LE point d’achoppement principal, dont découlent les autres, selon Hervé Kempf, auteur de « Fin de l’Occident, naissance du monde » (Seuil, 2013), et fondateur de Reporterre. Il explique :

« Si on veut vraiment atteindre cet objectif, cela nous oblige à changer de mode de vie, à opérer une véritable mue, d’un capitalisme basé sur la consommation d’énergie sans limite à un monde plus sobre. »

                                                                                                                                                                                                                             2 Quid des transports ?

 

La CGT l’a fait remarquer depuis le départ, mais n’a jamais été entendue... Pour Marie-Claire Cailletaud, de la fédération Mines-Energie,

« c’est pour le moins étonnant, surtout si l’un des objectifs est de lutter contre le réchauffement climatique, comment éluder le deuxième secteur émetteur de CO2 ? »

De plus, la remise fin juin du rapport « Mobilité 21 », et les décisions d’investissements qui s’en sont suivies ont laissé penser que le débat national n’était pas central. « On eût pu croire qu’on aurait la primeur des annonces en matière d’infrastructures », déplore un participant.

                                                                                                                                                                                                                             3 Et les financements ?

 

S’il y a consensus pour faire de la lutte contre la précarité énergétique une « priorité » (rappelons que huit millions de Français ont du mal à payer leurs factures), et si l’idée d’un « bouclier énergétique » est évoquée pour remplacer les tarifs sociaux, ces mots font figure de vœu pieux tant qu’il n’y a pas d’argent en face.

Vu la difficulté qu’a le gouvernement à dégager des marges de manœuvre pour la rénovation thermique des bâtiments, on voit mal comment il peut atteindre son objectif de « 500 000 logements rénovés par an en rythme de croisière ». Sans compter le financement du « fonds chaleur » et le soutien aux énergies renouvelables.

Delphine Batho avait compté qu’il y avait sur la table 2,3 milliards d’euros sur dix ans alors qu’il en faudrait, selon les ONG, six à dix par an. « L’essentiel des investissements seront privés », tempère Denis Baupin, le député EELV, qui a présidé le groupe de travail compétitivité. Pour lui, le simple fait que « la transition énergétique soit consensuel est aussi important que ce qui sort du débat lui-même. »

                                                                                                                                                                                                                             4 Quid du nucléaire et des gaz de schiste ?

 

« Si l’objectif est bien de passer de 75 à 50% de part du nucléaire dans la production d’électricité, on s’attendait au moins à ce que la liste des réacteurs qui vont fermer soit débattue », dit un participant.

Il faudrait, selon les ONG, fermer cinq réacteurs par an jusqu’en 2017, puis deux par an jusqu’en 2025... alors qu’il n’est même pas garanti que Fessenheim ferme avant la fin du mandat.

 


Vue aérienne de la centrale de Fessenheim (SAUTIER PHILIPPE/SIPA)

 

Les syndicats CGT, comme FO, au nom de la défense des emplois, ont d’emblée dit qu’ils refusaient l’objectif, ce qui aboutit à des déclarations creuses (recommandation n°10), tout autant que sont fumeuses les conclusions sur les gaz de schiste, évoquant :

« La nécessité d’une étude de l’impact socio-économique (tourisme, emploi, prix de l’énergie) de l’exploitation des gaz de schiste. »

Une formulation que certains, comme Stéphen Kerckhove d’Agir pour l’Environnement, considèrent comme « une boîte de pandore, comme l’avait été l’idée d’une expérimentation en plein champ pour les OGM ».

                                                                                                                                                                                                                             5 Et les citoyens ?

 

Le débat est largement passé au-dessus de la tête des citoyens, et pour cause. Même si parfois les salles étaient combles en région, aucune émission contradictoire n’y a été consacrée à la télévision. « A quoi sert le service public audiovisuel ? », se demande une participante.

Finalement, comme le note l’institut Terra Nova, aucun des paradoxes n’aura été résolu pendant ces huit mois, et pour cause :

« Le débat [...] a davantage été conçu pour recueillir des avis sur les orientations à prendre, que comme un laboratoire pour changer de paradigme. »

Ce que d’autres traduisent par un débat « confisqué, qui ressemble plus à une conférence », où les décisions sont prises à l’avance, ou ailleurs.

La loi qui doit être débattue à l’automne, doit s’inspirer de ces conclusions. Elle dira, concrètement, comment on ramène la part du nucléaire à 50%.

 

 

 

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