« Il y a un conflit d’intérêt majeur au sein des banques. On a vu par exemple Natixis acheter récemment de la dette grecque sur le marché secondaire (elle ne vaut pas grand chose mais rapporte beaucoup d’argent puisque les taux d’intérêt sont élevés). Natixis prend le risque que la Grèce ne rembourse pas.
Le problème c’est quand on voit dans le même temps, François Pérol, patron de Natixis et de la fédération bancaire française, faire du lobbying contre le défaut de paiement! Il joue totalement en fonction de son intérêt. Il est totalement dans la défense des positions prises par Natixis. Ce genre de chose n’a pas été assez relevé dans le débat, je trouve.» Voir interview sur Liberation
Les banques françaises ne veulent pas d’une taxe « dette grecque »
François Pérol estime que les banques ont « fait le job » et que les autorités européennes peuvent désormais prendre une décision en tout état de cause.
Cela se précise pour jeudi. Les chefs d’État européens qui se réuniront à Bruxelles pour décider des modalités du deuxième plan d’aide à la Grèce, auront sur la table des propositions concrètes des banques européennes. En effet, le président de la Fédération bancaire française (FBF), François Pérol, a indiqué ce mardi que l’Institut de la finance internationale (IFI) avait proposé aux dirigeants européens un « menu d’options » pour résoudre la crise du moment, à condition que le Fonds monétaire international et le conseil européen continuent de soutenir la Grèce. « Les autorités européennes ont maintenant sur la table tous les outils pour leur permettre de répondre aux questions posées », a indiqué l’intéressé, qui cédera la présidence de la FBF à Frédéric Oudéa (Société générale) le 1er septembre prochain.
François Pérol n’a pas voulu détailler les propositions mises en avant par l’IFI malgré les questions incessantes des journalistes présents à la FBF durant le point presse. Il s’est contenté d’indiquer que les propositions des banques françaises avaient pour but de permettre à la Grèce de « bénéficier d’un financement aussi long que possible de façon à étaler la charge de la dette ». Pour lui, le problème aujourd’hui n’émane pas des banques mais bien de l’attentisme des autorités européennes, qui tardent à prendre une décision. « Le sujet est de savoir si les Européens peuvent s’entendre sur le plan de sauvetage de la Grèce. Le sujet est politique, pas technique ».
Absence de réponse claire
François Pérol apprécie très moyennement l’idée qui émerge au sein des autorités européennes d’instaurer une taxe aux banques. Celle-ci répond pour lui à une « logique étrange ». « On est en Europe, donc il est très probable que la solution au problème soit un impôt », poursuit-il en ironisant. Il ne voit pas pourquoi le secteur serait obligé de mettre au pot directement, « les banques ont eu une attitude parfaitement responsable depuis le début. Dès qu’il a été question de participation du secteur privé dans le deuxième programme d’aide à la Grèce, des propositions ont été faites par les banques. Ce qui crée de l’instabilité, c’est l’absence de réponse unique claire » des autorités européennes. Les banques l’ont d’ailleurs payé en Bourse, les françaises en tête : Société Générale Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas ont chacune perdu entre 15% et 18% depuis le début du mois de juillet.
François Pérol s’estime malgré tout confiant sur la capacité de la zone euro à trouver une solution au problème grec « comme elle l’a déjà fait à chaque fois qu’elle s’est retrouvée face à des enjeux fondamentaux ». De plus, « la Grèce ne représente que 2,5% su PIB de l’Europe et 4% de sa dette. Le problème a donc la taille d’un problème soluble ».