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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 16:35

 

 

 

A vrai dire tout au long de la lecture, j'ai tout le temps espéré qu'un peu plus loin j'y comprendrai enfin quelque chose....et je suis arrivé au bout en ayant compris assez vaguement de quoi il s'agissait, à ma sauce. Ce n'est évidemment que ce que je peut essayer de vous transmettre. Que ceux qui iront direct à la source expliquent à moi et aux autres de quoi il s'agit vraiment...si on partage pas les connaissances, on est morts!

A vrai dire tout ce que dit ce type est connu des professeurs et des économistes genre "attérés" qui font un peu les blasés... Mais ce gars est tout de même un des rares a avoir annoncé la Crise et surtout à dire pourquoi et comment elle arriverait effectivement (il cite une étude qui dénombre 12 personnes à l'avoir fait de manière argumentée, à l'avoir dit, indépendamment des déclarations des autres, à en avoir fait un scénario assez exact). Pour 80% des économistes elle ne pouvait pas arriver et nous étions à l'aube d'une ère de prospérité inégalée...Tout occupés à "flexibiliser le marché du travail" et à s'allouer de manière optimum la répartition des actifs financiers ils ne pouvaient rien voir venir...ils n'en ont même pas le concept.

C'est un point de vue  économique, qui se contente de montrer les failles logique
internes à la discipline (et leurs conséquences) sans avoir recours à la sociologie ou a la philosophie, points de vues externes que les économistes préfèrent ignorer ou méprisent. Pas scientifique disent-ils...après ce que nous dit Keen, on se marre! Marrez vous donc en lisant ce livre.

L'analyse du mécanisme de propagation du dogme est intéressante, révélatrice. Incidemment Keen nous dit que dans la vie réelle des entreprises, les dirigeants se gardent bien d'appliquer la théorie néolibérale, inopérante. Il en est de même des banquiers et des politiques qui font le contraire de ce qu'ils prônent car il faut un Etat fort pour imposer le néolibéralisme (un Etat démocratique les emmerde..et ils le chargent de tous les maux qu'ils ont crées avec leur saloperie d'idéologie). Faites ce que je dit, faites pas ce que je fait, tous les gamins ont entendu ça...
Il nous dit aussi que malgré quelques incohérences (la source de la valeur), tant qu'à faire, c'est bien Marx qui est le plus utile pour comprendre l'économie...Mais ça, c'est le Diable...merde, va falloir que je me farcisse ça, quelqu'un en connaît un bon résumé?

TINA

 

 

    

Compte rendu de lecture : Steve Keen, l’imposture économique, Ed. de l’Atelier.

 

Puisqu’elle est là dans ses pantoufles au lieu de caillasser à tort et à travers les Mobiles, l’ultra gauche de gauche de la vraie gauche tente de se cultiver en se mettant un peu au jus des développements de la science économique. Partageons donc les savoirs…pour se mettre d’accord au moins sur la cible.

 

Le livre de S. Keen a été annoncé dans la presse comme un ouvrage important, annonce presque aussi bruyante que pour celui de Piketty (Le Capital au XXI° siècle, Seuil). J’ai cependant longtemps hésité à l’acheter. Encore un gros bouquin compliqué pour dire ce qu’on sait déjà et que des gens comme, entre autres, pour les plus simples, F.Lordon (La crise de trop, Fayard), P. Dardot/ C. Laval (La nouvelle raison du Monde, essai sur la société néolibérale, La Découverte) ou encore Lohoff/ Trenkle (La grande dévalorisation, Post-edition) ont clairement expliqué : le capitalisme néolibéral est une ânerie idéologique inégalitaire qui porte la crise comme la nuée l’orage.

 

C’est bien de le dire mais encore faut-il savoir pourquoi, c’est l’objet de ce livre assez ardu écrit par un professeur d’économie, critique, mathématicien, anglo-saxon (australien) rationnel, ni prophète illuminé, ni doux rêveur ni anticapitaliste forcené. Malgré le parti pris de l’auteur de ne pas utiliser de formules mathématiques le raisonnement est avant tout scientifique, logique. Sur ce terrain je l’avoue, je cale un peu. Je ne saurai donc entièrement rendre compte de la réelle puissance de cet exposé ‘par l’intérieur’ des implications des postulats de base du néolibéralisme. Pour mémoire et faire court ceux-ci tiennent en une phrase :

 

« Le jeu de l’offre et de la demande sur un marché libre et concurrentiel équilibre les prix et alloue de manière optimale les ressources (point !) ». Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible et il n’y a pas d’alternatives (re point !).

 

Cela paraît simple et imparable mais se complique assez vite dès qu’on se penche un peu sur les mécanismes qui sous tendent chacun des termes de cette phrase. Comment s’établit l’offre, à quel juste prix ? Comment évolue la demande et comment les agents économiques effectuent leurs choix. Qu’est ce qu’un marché, à quelles conditions est t-il libre et concurrentiel, l’est-il inéluctablement ? Comment s’établit l’équilibre, qu’est-ce qui est susceptible de le faire varier, existe-t-il même ? Qu’est ce que l’optimum de répartition des richesses et des ressources, à quoi aboutit-il ? Depuis les pères fondateurs (Adam Smith, J.- B. Say, Jeremy Bentham et même K. Marx) les économistes cherchent les bonnes équations avec les bonnes variables pour « faire tourner » des modèles mathématiques décrivant comment évoluent les paramètres, histoire de faire un peu de prévisions sur la marche du monde si par exemple on se fout en tête d’établir un salaire minimum, faussant ainsi de manière sacrilège et irresponsable le jeu parfait de l’offre et de la demande sur le marché du travail. Les lois économiques seraient raisonnables et ce sont ces raisons du monde qu’on nous oppose en permanence, en justification des politiques d’austérité, de la dérégulation des échanges, de la flexibilisation du code du travail, de la répartition des richesses etc…

 

Oui mais voilà, pour citer Keen, « la prétendue science économique est un agrégat de mythes qui fait passer l’ancienne conception géocentrique du système solaire de Ptolémée pour un modèle puissamment sophistiqué ».

On comprend assez vite, en se penchant sur les prémisses de la théorie néo-libérale à quel point elle peut être grossière, simplificatrice, aveugle à la réalité complexe des choses. On nous dit par exemple : « au commencement était le troc pratiqué par les tribus primitives…Mamadou fabrique des paniers, Abdou a des cacahouètes. Il faut à Mamadou 10 heures de travail pour fabriquer un panier etc… ». Ce sont des fariboles. J’ai lu un livre passionnant sur l’empire constitué entre 1700 et 1850 par les Comanches sur les plaines du Sud des Etats-Unis et sur une grande partie du Mexique du Nord qui explique que tout autre chose passait par l’échange de marchandises : rapports de domination ou de soumission, tissage d’amitiés proches et lointaines, signes de guerre ou de paix, prestige, inclusion dans le groupe de parenté etc…C’est sur ce type de rapports que s’est constituée la Comancheria qui a entravé, dominé et épuisé l’empire colonial Hispano-mexicain au point que les anglo-saxons ont pu en voler la moitié sans le moindre effort. La complexité de cette forme d’échange est stupéfiante, la marchandise échangée n’a que très peu d’importance. N’importe quel « coureur des bois » le savait, c’était vital pour lui, nombre d’entre eux sont morts d’avoir pratiqué le troc tel que l’expliquent les économistes et cela bien avant même que les ethnologues se penchent sur la question. Ces messieurs économistes apparemment l’ignorent. En fait ils préfèrent l’ignorer, c’est ce que nous dit Keen.

 

En cherchant à valider les hypothèses de base de la théorie, les économistes néo-classiques ‘mainstream’ se sont bien aperçus qu’ils n’arrivaient pas à les faire coller avec la réalité. Les plus honnêtes l’ont dit et ont cherchés d’autres hypothèses plus conformes aux faits. Ils sont devenus ‘critiques’ comme Keen et ont été ostracisés, ignorés. D’autres ont imaginé et formulé de véritables pirouettes intellectuelles ou noyés leurs résultats dans un fatras obscurs de justifications tournant à l’absurde. D’autres, et non des moindres (Milton Friedmann himself) ont carrément dit : « les hypothèses n’ont aucune importance ». Le résultat est que ce qui est enseigné depuis plus de quarante ans dans les écoles et les université n’est pas une science mais une pure idéologie, une religion ou tout aboutit à faire croire aux étudiants que les problèmes logiques ont été résolus où sont des contradictions apparentes sans aucune importance. Les étudiants deviennent, experts internationaux, conseillers ou responsables politiques, professeurs…et la boucle se referme, nul n’interroge plus les fondamentaux qui deviennent des dogmes. Et l’on préfère croire que s’il y a du chômage c’est parce que les gens font un choix rationnel entre le plaisir de rien foutre et la peine du travail et que si un banquier gagne 400 fois plus qu’un ingénieur c’est qu’il est 400 fois plus efficace…On nous parle de la pyramide des besoins de Maslow, : dès que les besoins physiologiques et matériels de base sont satisfaits de nouveaux besoins apparaissent : épanouissement personnel, reconnaissance, communauté authentique, démocratie etc.., ce qui viendrait forcément avec le capitalisme qui promet la seule juste répartition des richesses. Comme si pour survivre les hommes n’avaient jamais eu besoin d’être en groupe, unis, égaux, coopératifs, solidaires avant toute autre chose ! Il faut en vérité inverser cette pyramide…

 

Les concepts économiques de base de la théorie (théories de la demande, de l’offre et de la distribution des revenus) sont pour le moins bancals. La demande pour un produit ne décroît pas forcément à mesure que son prix augmente, il n’est pas possible d’extrapoler à partir du comportement d’un acteur sur un marché le comportement du Marché global (agregé). Le tout n’est pas la somme des parties, une société est bien plus que le résultat des actes individuels, même supposés rationnels et maximisant l’utilité. Le prix n’est pas fixé par le simple jeu de l’offre et de la demande, les salaires ne reflètent pas la contribution de chacun à la production, il n’est pas vrai qu’un grand nombre de petites entreprises en concurrence soient plus efficientes et proposent des prix plus bas que peu de grosses entreprises monopolistiques. Le marché des actifs financiers n’attribue pas les capitaux de manière efficiente, il y faudrait que les investisseurs forment des anticipations exactes, précises et communes sur le futur, qu’ils aient un accès égal à des crédits illimités, tout ceci n’arrivant jamais dans le monde réel. Tout au long du livre, pan par pan, bloc par bloc, tout l’édifice s’effondre et il n’en reste qu’un champ de ruines fumantes…

 

Une théorie prétendant que tout est statique, à l’équilibre, ne peut décrire une réalité aussi dynamique que l’économie qui est la science des échanges entre les hommes. C’est comme apprendre la bicyclette en commençant par maîtriser l’équilibre d’un vélo à l’arrêt. Cela ne sert plus à rien dès qu’on se met en mouvement. Certes, tout ce qui n’est pas à l’équilibre tend à se casser la gueule mais la mathématique peut modéliser un système instable en mouvement perpétuel, jamais à l’équilibre, nous baignons dans un tel système, c’est l’atmosphère elle-même et tous les jours les météorologistes nous disent relativement précisément quel temps il fera demain. Pas les économistes néolibéraux qui d’approximation en approximation nous démontrent que la terre est plate.

 

Nous ne sommes pas obligés de les croire n’est-ce pas ? Pas encore. De fait nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas le faire. Notre problème est que nous laissons ces gens nous diriger et qu’ils ont acquis, par formation et par intérêt, une phénoménale capacité à nier la réalité. Dans la théorie néolibérale, la crise n’advient jamais, l’argent n’étant qu’un « voile sur les échanges », la dette n’a aucune influence sur l’économie. Comme si les crises ne se présentaient pas avec une régularité d’horloge au Césium, comme si le Japon n’était pas emporté depuis 20 ans par une spirale infernale de dettes, comme si le chômage de masse n’était pas devenu structurel, comme si les politiques d’austérité fonctionnaient !

Tout revient à l’équilibre inéluctablement, ah oui ? Cassez vous la gueule de votre vélo (à l’arrêt ou en mouvement), quelle force vous remettras indemnes en selle, à l’équilibre ? Aucune.

Tout ce gros bon sens d’épicier à la Thatcher n’est d’aucune utilité, ne peut pas anticiper les crises, ne peut pas les résoudre, en est la cause. La théorie néolibérale est truffée de « main invisible », d’ «arbitre bienveillant » et de « facteurs exogènes » qui révèlent sa véritable origine : la pire des superstitions religieuses, celle où il fallait se soumettre à Dieu et surtout au Roi, celle de la « Vallée de Larmes » et de la béatitude des bienheureux, plus tard, au Paradis. Pour des gens qui se prétendent « scientifiques », « rationnels », c’est effectivement à pleurer ! Il vaudrait mieux hurler !

 

Notre problème est que nous avons intériorisé que nous serions alternatifs, non-conformistes, irréalistes, utopistes...Nous croyons qu’il faut penser « autrement » or qu’il s’agit tout simplement de penser. Il n’existe pas d’autre monde alternatif au présent. C’est nous qui sommes conformes à la réalité en essayant de la voir au mieux que nous le pouvons avec nos outils d’aujourd’hui qui nous aident à forger ceux de demain. Nous, nous sommes lucides, les utopistes obscurantistes rétrogrades ce sont eux ! Et ils sont dangereux, ils nous mènent à l’abîme et il est à craindre que ce soit probablement irrémédiable pour nous et nos enfants. Des gens comme Gattaz & Macron Inc. ont une conception de l’économie proche du troc, mal comprise en plus et assortie d’une psychologie de bazar digne d’un magazine féminin (ou de publications type « Challenge », y’à pas que les blondes qui sont connes).

 

Ils n’ont pas de solution ils sontle problème.

L’urgence n’est pas « climatique », l’urgence c’est de les dégager !

 

TINA

                                              

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