Tout d’abord les orateurs et le public (près de 150 personnes) ont prononcés de nombreux remerciements, à Salah Hamouri pour être venu, aux militants de la cause Palestinienne pour leur courage et leur détermination et aux sympathisants et activistes Français pour l’importance de leurs actions de soutien qui sont fondamentales pour que les Palestiniens ne se sentent pas isolés et abandonnés du monde. Nombreux étaient dans le public ceux qui ont participé activement au mouvement de soutien à Salah Hamouri et l’émotion de le voir libre était palpable.
La mobilisation internationale est décisive pour décrédibiliser le message d’Israël qui se prétend un Etat démocratique or que près de 50 % de la population entre la mer et le Jourdain se voit dénié tous ses droits et est en butte à la répression féroce de ses droits démocratiques. La plupart des représentants politiques Palestiniens sont incarcérés en isolement total, tels Marwan Barghouti ou de nombreux élus d’origine Palestinienne. Mais il y en a bien d’autres et certains sont enfermés depuis près de 30 ans, soit une durée à peu près égale à celle du ‘plus vieux détenu politique du monde’, Nelson Mandela himself. Le parallèle avec le régime d’Apartheid est flagrant, mais on se demande si la situation n’est pas ici bien pire.
Le représentant de l’Union Juive Française pour la Paix, partie prenante de l’Association France Palestine, a rappelé à juste titre que l’état Sioniste prétend abusivement et à tort représenter tous les Juifs du monde et que de nombreux Israéliens ou autre, juifs d’origine, se battent courageusement et dans des conditions particulièrement difficiles aux cotés des Palestiniens. Il a dressé un tableau alarmant sur la situation des Droits de l’Homme en Israël.
Le débat a porté essentiellement sur les conditions de détention et la lutte des prisonniers Palestiniens. Ceux-ci, ils sont un peu plus de 4 500, ont déclenché le 17 Avril une grève de la faim actuellement suivie par près de 2000 prisonniers. Certains ont commencés plus tôt et en sont déjà à plus de 30 jours de grève. Il a été long et difficile de coordonner l’action dans les 27 centres de détention Israéliens mais celle-ci a pris une ampleur inédite, témoignage de la vigueur de la résistance.
Les prisonniers réclament tout simplement que soient appliquées les conventions internationales, signées par Israël, concernant les droits élémentaires des prisonniers, droits de visite, droits d’information, accès aux livres et à la formation, droits à être soignés correctement en cas de maladie grave... Ils réclament la fin de la détention arbitraire dite ‘administrative’ qui permet d’emprisonner sans aucune preuves ni aucun motifs ou jugements, pour une durée minimale de 6 mois, indéfiniment renouvelables sans justification aucune. Il va sans dire que cette détention totalement arbitraire est fréquemment renouvelée et généralement notifiée aux prisonniers le jour même de leur libération théorique.
Les droits les plus élémentaires sont totalement bafoués par ‘la seule démocratie’ du Proche Orient. Israël use et abuse du chantage, de la menace et de l’intimidation. Des gens se voient imposer, pour obtenir leur droit de visite à leurs parents, de vendre leurs propriétés aux colons israéliens. D’autres, frères, pères ou fils de détenus sont soumis à des menaces pour les obliger à collaborer avec les forces de sécurité. Des enfants sont enfermés, sans droits de visite ou sans aucun contact physique possible avec leurs parents. Les prisonniers et leurs visiteurs sont soumis à des fouilles répétées, à des déplacements longs, pénibles et inutiles à tel point que les rares visites, déjà frustrantes par leur brièveté et leurs conditions (derrière des vitres blindées, chaque partie étant encadrée de plusieurs policiers) sont des épreuves difficiles aussi bien pour le prisonnier que pour ses visiteurs. Les plus vieux prisonniers voient mourir les rares personnes qui avaient le droit de les visiter et ces droits ne sont pas renouvelés pour autoriser d’autres personnes de leur entourage à venir les voir.
Les exemples sont nombreux et répétés des brimades permanentes endurées par les prisonniers et de l’usage réellement sadique que permet l’arbitraire.
Tout est fait, délibérément, pour briser le moral et l’esprit légitime de résistance des prisonniers. Les prisonniers de Gaza sont particulièrement visés, certains n’ayant aucuns contacts avec l’extérieur depuis la guerre de Gaza en 2008-2009 et ayant appris en prison la mort de leurs parents lors des bombardements.
La grève de la faim entamée par les prisonniers palestiniens est une épreuve de force et un défi lancé aux extrémistes Sionistes et aux Intégristes Juifs qui gouvernent Israël, et n’ont pour but que d’attiser la haine et le conflit sur lequel ils prospèrent impunément. Ce mouvement a droit et à besoin d’un soutien massif à l’extérieur des prisons, à l’extérieur de la Palestine. Rappelons que la ‘dame de fer’, Margareth Thatcher a laissé mourir plusieurs dizaines de grévistes de la faim Irlandais il y a quelques années. Ici nous n’avons pas affaire à des enfants de chœur non plus, les dirigeants Israéliens n’étant pas ‘en fer’ mais plutôt, pourrait-on dire, en ‘Plomb endurci’, du nom de l’opération de guerre contre la population de Gaza (2008-2009) pendant laquelle ont été utilisé en masse des armes à l’uranium appauvri. Les prisonniers risquent donc réellement leurs vies et le savent.
Rappelons que Salah Hamouri est Franco-Palestinien et que l’autre détenu Franco-quelquechose détenu en Israël/Palestine était Guilad Shalit, soldat Israélien capturé à Gaza et pris en otage par le Hamas. Il a reçu le soutien de la France. Sa famille a été reçue plusieurs fois par N.Sarkozy qui s’est personnellement impliqué dans cette affaire. Mais Sarkozy n’a jamais reçue la famille Hamouri ou les représentants de son comité de soutien, les traitants par le mépris le plus total. Un soldat, engagés dans des opérations de guerre, contre un civil accusé sans preuve et auquel on dénie tous ses droits légaux? Deux poids, deux mesures ? C’est malheureusement l’écoeurante réalité du conflit Israélo-Palestinien depuis le début. Israël, tel qu’il est aujourd’hui, ne peut survivre que grâce au soutien inconditionnel des USA et de la lâcheté des dirigeants Européens qui ne remettent pas en cause la coopération avec l’état Sioniste. C’est ce soutien inadmissible envers un des états qui bafoue le plus ouvertement et constamment le droit International qui permet la dérive militariste et raciste (fasciste ?) actuelle de l’état d’Israël. Récemment encore Obama a permis aux Israéliens d’acquérir des bombes perforantes destinées à attaquer les installations nucléaires Iraniennes. Il portera une lourde responsabilité dans la guerre qui menace et que désirent ardemment les dirigeants Israéliens qui ont l’espoir d’y entraîner les USA et leurs alliés.
Les prisonniers politiques palestiniens en grève de la faim sont en danger de mort. Le mouvement International doit donc se mobiliser d’urgence, massivement, en interpellant les candidats de la présidentielle (on a compris ce qu’en pense l’un d’eux), les élus de tous bords, l’opinion publique. Des pétitions circulent, le boycott des produits Israéliens doit s’intensifier et s’étendre. Informez vous, informez votre entourage, mobilisons nous, réclamons justice pour les prisonniers et tant pour le peuple Palestinien expulsé de sa terre que pour le peuple Israélien qui s’est laissé enfermer dans la spirale de la haine et de la violence par des gens sans scrupules qui ont continuellement et pertinemment sabotés toutes tentatives de Paix.
Salah Hamouri a conclu en nous disant que pour sa part et pour celles de nombreux prisonniers Palestinien, Israël a échoué. Il sort de prison plus déterminé que jamais
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