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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 18:03

 

Médiapart

 

 

Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt, a annoncé jeudi soir son avocat Thierry Herzog, cité par l'AFP. L'ex-président de la République a quitté le palais de justice de Bordeaux dans la soirée, après plusieurs heures d'audition par le juge Jean-Michel Gentil, qui l'a confronté à au moins quatre anciens membres du personnel de Liliane Bettencourt, l'héritière de L'Oréal.

L'avocat de l'ancien président a dénoncé une décision « incohérente sur le plan juridique et injuste », et annoncé vouloir « former immédiatement un recours ». Un communiqué du parquet de Bordeaux précise que cette mise en examen pour abus de faiblesse concerne non seulement un rendez-vous de février 2007, mais l'ensemble de cette année d'élection présidentielle. Il a été établi que Liliane Bettencourt n'a plus toutes ses facultés depuis septembre 2006.

L'ancien président a notamment été confronté à Pascal Bonnefoy, l'ex-majordome de Liliane Bettencourt et auteur des enregistrements pirates à l'origine du scandale, révélé en juin 2010 par Mediapart. La confrontation, organisée par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil à Bordeaux, devait permettre à la justice de vérifier combien de fois Nicolas Sarkozy s'est rendu chez l'héritière du groupe L'Oréal pendant la campagne présidentielle de 2007. Il s'agissait ensuite d'établir s'il l'avait rencontrée et si des remises d'argent liquide ont été effectuées lors de ces rendez-vous.

 

 
© Reuters

Déjà convoqué, puis placé sous le statut de témoin assisté le 22 novembre 2012, à l'issue de douze heures d'audition, Nicolas Sarkozy n'avait reconnu s'être rendu qu'une seule et unique fois pendant la campagne, le 24 février 2007, au domicile des Bettencourt, où il aurait rencontré rapidement André Bettencourt, aujourd'hui décédé.

Or les enquêteurs s'intéressent à un possible autre rendez-vous, évoqué dans le journal intime de François-Marie Banier, confident de Liliane Bettencourt. À la date du 26 avril 2007, celui-ci rapportait des propos tenus devant lui par la milliardaire : « De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent. J’ai dit oui. » Mais, toujours selon l'AFP, le juge a depuis multiplié les auditions avec le personnel de la milliardaire, dont plusieurs membres ont déclaré avoir vu Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises pendant cette période, et qu'à ces occasions, il avait rencontré Liliane Bettencourt.

Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, est de fait au cœur des investigations. Mis en examen dans le dossier, il est aujourd'hui soupçonné d’avoir été la cheville ouvrière, pour le compte des Bettencourt, d’un « système de “mise à disposition d’espèces par compensation” du 5 février 2007 au 7 décembre 2009 pour des montants considérables de 4 millions d’euros », selon une ordonnance du 22 mars 2012 signée par le juge Gentil. 

Les résultats d’une commission rogatoire internationale ont permis d'établir que deux retraits d’espèces de 400 000 euros chacun ont eu lieu en 2007, en pleine campagne présidentielle, à des dates tout sauf anodines au regard des indices déjà récoltés par la justice. Ainsi, un premier retrait a eu lieu le 5 février 2007, deux jours avant un rendez-vous entre Patrice de Maistre et un autre mis en examen du dossier, Éric Woerth, ancien trésorier de la campagne présidentielle de M. Sarkozy.

Les investigations bancaires en Suisse ont montré qu’un deuxième retrait y avait été effectué le 26 avril 2007, soit la date figurant dans le journal intime de Banier. L'écrivain avait expliqué il y a un peu plus d'un an aux policiers de la Brigade financière, qui avaient saisi son journal intime lors d’une perquisition, que ces écrits constituaient des « observations de vies minuscules et de vice majuscule ». « Cela correspond aussi à ma réalité vécue », avait-il ajouté, tout en essayant de minimiser, sans convaincre, l’importance de ses notes sur Nicolas Sarkozy. Le juge Gentil, de son côté, n'exclut plus l'hypothèse d' « une remise (d'argent  ndlr) à titre personnel en faveur de M. Sarkozy », comme le montrent certains procès-verbaux d'audition. 


Claire Thibout 
Claire Thibout© Reuters

 

Ces découvertes suisses viennent s’ajouter aux faits compromettants déjà accumulés par la justice en France. Et tout particulièrement aux révélations de l’ex-comptable des Bettencourt, Claire Thibout, confortées depuis par plusieurs éléments matériels (voir notre article ici)

Devant plusieurs magistrats et plusieurs policiers, qui se sont succédé pendant des mois pour l’entendre, la ré-entendre, lui faire préciser ceci, lui faire éventuellement retirer cela, Claire Thibout a raconté, sans varier, la même histoire : elle a été sollicitée début 2007 par le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt pour une mission un peu particulière.

Patrice de Maistre lui aurait réclamé 150 000 euros en espèces pour les remettre à Éric Woerth, afin d’abonder secrètement la cagnotte présidentielle du candidat de l’UMP. Sur ces 150 000 euros, 50 000 provenaient, d’après l’ex-comptable, d’un compte parisien (à la BNP Paribas) de l’héritière L’Oréal, et 100 000 avaient été acheminés de Suisse.

 

« En quoi cela me concerne ? »

Le 16 juillet 2010, dans le cabinet d’une juge de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, qui s’est occupée (brièvement) d’une partie de l’affaire Bettencourt, Claire Thibout avait notamment présenté à la magistrate son agenda de 2007, dans lequel il était justement indiqué à la date du 18 janvier « Rendez-vous de Mme Bettencourt pour donner enveloppe qui donnera à Patrice. » Or l’enquête judiciaire a pu établir que dès le lendemain de ce rendez-vous, le 19 janvier 2007, MM. Woerth et de Maistre se sont rencontrés pour un café, à côté du siège de campagne de Nicolas Sarkozy.

 

L. Bettencourt 
L. Bettencourt© Reuters

Les “carnets de caisse” de la comptable, récupérés par les enquêteurs, montrent par ailleurs que fin 2006/début 2007 de nombreuses sorties d’argent en espèces inexpliquées étaient demandées par les Bettencourt à Claire Thibout. « Liliane Bettencourt laissait parfois échapper de petites choses sur les destinataires de ces enveloppes », a expliqué Mme Thibout à la justice.

Dans son « ordonnance » du 22 mars 2012, le juge Gentil précise encore que plusieurs « témoins attestent d’une visite du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy au domicile des Bettencourt pendant la campagne électorale des 2007 ». Le magistrat affirme que des « investigations sont donc nécessaires s’agissant de ces premières remises de 2007 », qui visent ouvertement la campagne présidentielle de 2007 de l'ancien président. 

Deux employés de la maison Bettencourt, un ancien majordome et une secrétaire particulière, avaient évoqué devant les policiers l’existence d’un ballet d’enveloppes remplies d’espèces pour des hommes politiques. Selon l’un de ces témoins, Chantal Trovel, les destinataires des enveloppes étaient essentiellement « des candidats qui cherchaient à financer leur campagne ».

Question des policiers : « Sous quelle forme se présentaient ces aides ? »

Réponse « Il s’agissait d’argent liquide. »

Le maître d’hôtel, Pascal Bonnefoy, l’auteur des enregistrements clandestins qui lanceront l’affaire, a quant à lui assuré aux enquêteurs : « Ces enveloppes, elles existent, j’en ai d’ailleurs vu une. »

Ironie, alors que l'enquête porte sur un abus de faiblesse de Liliane Bettencourt, lors de son audition en novembre, Nicolas Sarkozy s'était retranché derrière ce même état de la milliardaire pour mettre en doute le rendez-vous du 26 avril 2007 « Ces propos supposés sont du 26 avril 2007 ? Or, aux dires des cinq experts que vous avez désignés, l'état de grande confusion de Liliane Bettencourt remonte à 2006. À supposer qu'elle les ait tenus, ils ne peuvent être retenus contre moi de la part d'une personne qui n'a pas toute sa tête. »

« Que Liliane Bettencourt ait parlé d'argent avec Patrice de Maistre ou qu'elle ait fait venir de l'argent de Suisse, en quoi cela me concerne ? » avait ajouté Nicolas Sarkozy.

 

 

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