Au lendemain d'une journée massive de protestation marquée par des affrontements entre police et manifestants, la Grèce se prépare à un deuxième jour de grève générale. Quant aux députés, ils devraient voter le plan d'austérité approuvé hier.
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REUTERS - Les grévistes promettent de paralyser la Grèce pour la deuxième journée consécutive, ce jeudi, tandis que les députés s'apprêtent à voter article par article le nouveau plan d'austérité approuvé la veille dans son ensemble.
Malgré le vaste mouvement de contestation qu'il suscite, le texte sensé préserver Athènes de la faillite, qui répond aux exigences de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, devrait être définitivement adopté dans la soirée.
Certains élus du Parti socialiste (Pasok) au pouvoir ont toutefois menacé de voter contre les dispositions les plus controversées, ce qui pourrait mettre le gouvernement et sa maigre majorité parlementaire en difficulté.
Un important dispositif policier sera déployé dans le centre de la capitale, où des jeunes radicaux ont bombardé mercredi les agents anti-émeutes de cocktails molotov et de toutes sortes de projectiles, en marge d'une manifestation sans précédent depuis des années qui a réuni au moins 100.000 personnes.
Pour la deuxième journée, les bateaux resteront à quai, écoles et ministères seront fermés et les hôpitaux fonctionneront avec un personnel minimum.
Les contrôleurs aériens ont en revanche décidé d'assouplir leur mouvement et d'observer un débrayage de douze heures seulement, de minuit à midi, pour ne pas pénaliser les voyageurs.
"La manifestation va secouer à nouveau le gouvernement. Ils auront l'impression qu'il y a un séisme", a promis Ilias Iliopoulos, secrétaire général de l'Adedy, syndicat de la fonction publique.
Malaise
Le rassemblement doit débuter à 08h00 GMT sur la place de la Constitution, devant le Parlement, où les manifestants ont l'intention de rester jusqu'à la nuit pour attendre le vote du plan de d'austérité.
"Les gens ont fait savoir mercredi que leurs limites étaient atteintes et qu'ils ne pourraient supporter de nouvelles mesures d'austérité. Mais ilsnepeuvent pas renverser le gouvernement (...) Je ne crois pas cela possible pour le moment",a commenté Théodore Couloumbis, membre du cercle de réflexion Eliamep.
Le Premier ministre George Papandréou dispose d'une courte majorité de quatre sièges au Parlement, mais il a réussi à maintenir la discipline au sein du groupe parlementaire du Pasok, dont les 154 députés ont voté mercredi en faveur de son projet.
Le malaise est pourtant perceptible chez les députés socialistes, dont l'un a démissionné lundi en signe de protestation contre l'austérité.
"Il est évident que la société a atteint la limite du supportable", a déclaré Elpida Tsouri, une élue du Pasok.
Le ministre de la Réforme administrative, Dimitris Reppas, a pour sa part évoqué le sentiment d'isolement qui règne au sein du parti au pouvoir, se comparant à un homme "jeté aux lions". "Au gouvernement, on se sent comme des gens dans le Colisée, face au monstre de la dette, sous l'oeil de la foule dans les tribunes", a-t-il dit.
La Grèce qui connaît une troisième année de récession accuse une dette publique qui s'élève à 162% de son produit intérieur brut (PIB).