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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 17:56

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Manifestation 24/08/2014 à 15h40
Allemagne : heurts entre néonazis et antifas le jour d’une Gay Pride

Pierre Pauma | Journaliste


 

Le parti d’extrême droite allemand Die Rechte devait manifester samedi après-midi dans une rue de Dortmund, mais les antifascistes leur ont coupé l’herbe sous le pied en occupant le lieu avant eux. La suite est moins drôle : les néonazis ont organisé une seconde manifestation dans le nord de la ville avec l’aval de la police, et avec à la clé plusieurs blessés chez les forces de l’ordre.

 


Une manifestation de BlockaDO à Dortmund, le 28 mai 2014 (Pierre Pauma)

Dortmund et Die Rechte

Dortmund, avec ses 600 000 habitants, est la plus grande ville de feu le bassin industriel de la Ruhr. Pour brosser le tableau à gros traits, la Ruhr est à l’Allemagne ce que le Nord-Pas-de-Calais est à la France : un glorieux passé industriel et minier, un présent économique compliqué.

Le taux de chômage à Dortmund atteint 13,2% (7% dans le reste du pays), et presque 30% des habitants de la ville ont des origines étrangères : il n’en faut pas plus pour faire le creuset de l’extrême droite. Ressuscitée dans les cendres de divers partis néonazis et de mouvements hooligans dissous, la branche locale du parti d’extrême droite Die Rechte (La Droite), menée par le militant néonazi Siegfried Borchardt (dit SS-Siggi) a fait son entrée au conseil de la ville en mai dernier en obtenant 1% des voix aux dernières élections communales. Le soir même, ses militants agressaient plusieurs personnes devant la maison communale de la ville.

Alors qu’en Allemagne, le vieux débat sur l’interdiction ou non du NPD (Nationaldemokratische Partei Deutschlands, considéré comme néonazi) court toujours, la ville de Dortmund doit composer depuis trois mois avec Die Rechte, un parti d’extrême droite virulent... Et élu.

La ville accueillait ce 23 août le Christopher Street Day (CSD, une fête gay, lesbienne et trans), et les néonazis ont décidé de déposer une demande pour manifester à 500 mètres du rassemblement gay-friendly.

Accordé par les autorités de police locales, mais à une condition : les chemises jaunes (communication visuelle oblige, le parti se cherche une autre couleur que le brun) avec des slogans qu’avait préparées le parti resteraient dans les placards, tout comme les T-shirts estampillés « Protection de la ville » dans lesquels des membres du parti néonazi aimeraient pouvoir patrouiller (tiens donc).

Pas vraiment l’idée du siècle, décident les militants antifascistes du cru rassemblés sous le nom de BlockaDO. En deux jours de mobilisation sur Internet, ils appellent à contre-manifester et sont aidés par un détachement du CSD pour bloquer les entrées de la rue Katharinen où doit se tenir la manifestation néonazie et occuper la principale rue commerçante.

 

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"@kritikell: Heute in Dortmund! pic.twitter.com/X54X6DO3T8" Großartig! @blocka_do

« Aujourd’hui à Dortmund, énorme ! » [sur l’affiche : « Les nazis mangent des kebabs en cachette »)

« Nous sommes déjà là et nous restons »

A 13 heures, les premiers contre-manifestants sont déjà sur place. En moins d’une demi-heure, ils sont 250 et dépassent largement les capacités des forces de police présentes. Sur les photos diffusées sur les réseaux sociaux, de nombreux militants sont masqués par crainte d’être reconnus. On aperçoit aussi un drapeau du Parti pirate.

Une heure plus tard, alors que la manifestation néonazie doit commencer dans une demi-heure, pas question de lever le camp, déclare la porte-parole de BlockaDO Iris Bernerdt au journal local Ruhr Nachrichten :

« La police nous a amicalement signifié qu’à 14h45, le rassemblement devait se terminer. BlockaDO pour sa part a décidé de ne pas partir. Les néonazis veulent peut-être venir ici à 15 heures, mais nous sommes déjà là et nous restons. »

Sur son compte Twitter, BlockaDO écrit :

 

 

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Die Demo aus Richtung des CSD ist unterhalb der Katharinentreppen angekommen. Alles Dicht.

« La manifestation venant du CSD est arrivée sous les escaliers de la rue Katharinen. C’est dense. »

Seulement trois quarts d’heure de manif

Peu avant 15 heures, ce sont finalement les néonazis qui se voient interdire l’accès au lieu par la police. Impossible de déloger les militants antifascistes qui se font de plus en plus nombreux sur place. La manifestation néonazie débute finalement peu avant 16 heures, avec presque une heure de retard. Ils sont 85 selon la police, coincés entre des grilles de chantier, un café et un cordon de police, à manifester à côté du lieu initial.

Parmi les banderoles, l’une d’entre elles réclame la réintroduction du paragraphe 175 dans le code pénal allemand, qui criminalisait l’homosexualité masculine.

Alors que la manifestation devait durer jusque 18 heures, elle est stoppée prématurément trois quarts d’heures après son début.


Capture d’écran de la page Facebook de Die Rechte Dortmund montrant une banderole néonazie réclamant la criminalisation de l’homosexualité (Die Rechte Dortmund)

« On vous aura tous »

Mais Die Rechte n’en reste pas là et annonce un rassemblement « spontané » devant une ancienne église occupée par les antifascistes, dans un quartier où habitent de nombreux immigrés ou descendants d’immigrés.

Alors que les habitants assistent à la scène depuis leurs fenêtres, le reporter de Ruhr Nachrichten rapporte les propos de manifestants d’extrême droite à l’attention de la population locale, d’origine immigrée : « On vous aura tous ! ».

Alors que la police intervient pour faire barrage entre néonazis et antifascistes, des militants « autonomes de gauche » (c’est le communiqué de presse de la police qui le dit) jettent des pierres, tandis qu’un néonazi tente d’asperger du spray au poivre par dessus le cordon de police en direction des antifascistes. Tous deux sont interpellés.

 

Par ailleurs, treize policiers ont légèrement été blessés par une attaque au produit chimique venant des rangs des antifascistes.

 

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Sind jetzt vor dem besetzten Gebäude und haben die Polizeikette vor uns.

« Nous sommes devant le bâtiment occupé et avons la chaîne de policiers devant nous. »

Une deuxième manifestation tenue secrète

Seulement voilà, selon, Die Rechte, la formation d’extrême droite avait prévenu au petit matin la police de Dortmund de son intention de se rendre au nord de la ville pour manifester devant l’église occupée par les activistes de gauche.

C’est ce qu’affirme le parti sur sa page Facebook :

« Dans les premières heures de la matinée, Die Rechte a publié un acte de manifestation dans la rue Enscheder. La police de Dortmund ne pouvait pas autoriser un tel acte. Il a finalement été accepté qu’un court sit-in avec le titre “ Pas d’espace libre pour les criminels gauchistes ! Libérons la maison occupée !” puisse se tenir. »

Une fois tout ce petit monde évacué en fin d’après-midi, chaque camp fait son débriefing sur les réseaux sociaux et crie à la victoire. Sur sa page Facebook, Die Rechte se félicite d’avoir pu manifester malgré le blocage de ses opposants.

« Merci à tous d’être venus dans la rue à Dortmund. Malgré les tracasseries avec la police, un fait positif : les gauchistes n’ont pas réussi à empêcher notre manifestation dans le centre-ville. Et le rassemblement devant “ leur ” maison qu’ils occupent les aura méchamment surpris ! »

Même son de cloche sur le site de BlockaDO, à leur avantage bien sûr :

« BlockaDO se veut et se doit de vous adresser ses compliment aux personnes qui étaient dans la rue avec nous. Vous avez été formidables ! La rue Katharinen a été occupée dès 13 heures et tenue tout l’après-midi. Les nazis se sont rassemblés avec une heure de retard, et cela s’est limité à un mini-rassemblement tenu par la police. »

Le porte-parole du mouvement, Stefan Michaelis, a aussi déploré fait que l’extrême droite ait pu marcher jusqu’au nord de la ville devant le bâtiment occupé par des membres de BlockaDO :

« C’est un scandale que la police ait gardé le secret de cette provocation pour permettre un rassemblement des nazis. Bravo aux habitants qui se sont réjouis de la contre-manifestation et qui ont crié leur opposition aux nazis. »

La police a par ailleurs annoncé des poursuites pénales contre les activistes qui ont jeté des pierres sur les policiers ainsi que l’ouverture d’une information judiciaire contre les opposants qui ont bloqué l’accès au lieu de la manifestation.

 

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

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