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14 avril 2016 4 14 /04 /avril /2016 13:17

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Présidentielle 2012: Sarkozy a dépensé le double du plafond autorisé
13 avril 2016 | Par Mathilde Mathieu
 
 

C'est la première expertise solide fournie aux juges depuis le début de l'enquête. D'après une synthèse consultée par Mediapart, les dépenses occultes de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy ont dépassé les 24,5 millions d’euros. Outre les prestations cachées de Bygmalion, au moins 8,2 millions d'euros d'autres factures ont été « oubliés ». Au total, 46 millions ont été dépensés.

Cette fois, la justice a fait l’addition. Daté du 17 mars 2016, un rapport remis aux juges d’instruction estime que les dépenses occultes de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy, mis en examen pour financement illégal en février dernier, ont atteint 24,5 millions d’euros minimum. Outre les prestations de Bygmalion sciemment dissimulées (16,3 millions), cette synthèse chiffre pour la première fois une kyrielle d’autres factures retrouvées plus récemment par les enquêteurs et réglées en 2012 par l’UMP dans le dos des autorités (transport, impression, tee-shirts, etc.), que le candidat aurait dû déclarer à hauteur d’au moins 8,2 millions d’euros.

S’il ne prétend pas à l’exhaustivité (exercice quasi impossible), ce rapport rédigé par une assistante spécialisée du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, que Mediapart a pu consulter, constitue la première expertise solide fournie aux magistrats depuis l’ouverture de l’information judiciaire en juin 2014. Ce document démontre que la campagne de Nicolas Sarkozy a coûté au moins 45,8 millions d’euros en tout (21,3 millions de dépenses officiellement inscrites au compte plus 24,5 millions de dépenses « oubliées »), soit le double du plafond autorisé (fixé à 22,5).

 

La réunion publique de Villepinte a coûté 6,2 millions d'euros en 2012, d'après l'enquête judiciaire © Reuters La réunion publique de Villepinte a coûté 6,2 millions d'euros en 2012, d'après l'enquête judiciaire © Reuters

 

Formulé autrement : il y avait davantage de frais occultes que de frais déclarés ! Cette démonstration judiciaire souligne les défaillances de la commission administrative chargée du contrôle de la campagne (la Cnccfp), qui a certes rejeté le compte de Nicolas Sarkozy à l’époque mais complètement raté l’ampleur et le caractère industriel de la triche (elle avait estimé le dépassement à 400 000 euros seulement).

S’agissant de Bygmalion, la fameuse société chargée des meetings, la synthèse arrête à 16,3 millions d’euros le montant des dépenses du candidat (décors, son, etc.) prises en charge en cachette par l’UMP – via un système de fausses factures et de conventions fictives. Cette escroquerie était connue depuis le printemps 2014 et des révélations de Libération, elle est ici précisée.

Surtout, le rapport fournit des chiffres fiables sur le second volet de l’affaire « Sarkozy 2012 », c’est-à-dire cette masse de prestations sans rapport avec Bygmalion sur lesquelles les enquêteurs sont tombés à l'automne dernier dans les archives de l’UMP et qu'ils ont repêchées, pour des sommes parfois anecdotiques (2 875 euros chez l’imprimeur Colin Frères pour un tract), souvent significatives (105 667 euros pour des tee-shirts « Les jeunes avec Sarko » ou 329 352 euros de trains SNCF pour le meeting du Trocadéro). D’où sortent-elles exactement ?

En fouillant dans le « Grand-livre » comptable de l’UMP, les policiers ont découvert une drôle de ligne baptisée « présidentielle », bricolée dans son coin par le « petit » comptable du parti, Eric G., qui a compilé là en 2012 tout ce qui lui semblait relever de la campagne de Nicolas Sarkozy. Pour rappel, le parti avait tout à fait le droit de payer en direct certains prestataires (pour des facilités de trésorerie), à condition que chaque dépense soit ensuite signalée dans le compte du candidat lui-même.

Or à l’UMP, cette ligne comporte 15,4 millions d’euros de dépenses plus ou moins en lien avec la présidentielle n’ayant jamais été inscrites côté Sarkozy. Tel quel, ce montant ne signifie pas encore grand-chose. Approximatif, Eric G. a en effet glissé un paquet de factures réglées par l’UMP à juste titre et que le candidat n’avait pas à déclarer, comme ses frais de maquillage, de restauration, ou encore de réunion les soirs de scrutin (dénués de caractère électoral). Il fallait donc trier, l’assistante spécialisée du pôle financier s’en est chargée. À l’arrivée, elle estime qu’au moins 8,2 millions d’euros (sur 15,4) auraient dû figurer dans le compte de campagne de Nicolas Sarkozy. Et encore, elle n’a pu en analyser qu’une partie…

Parmi ces factures ressuscitées, citons à titre d’exemple 2,9 millions d’euros d’« ardoise » du candidat auprès de l’agence de voyage Carlson (jets, hôtels, etc.), 12 953 de badges et bandeaux de la société Artista, ou encore des locations de cars pour 766 186 euros, chaque fois réglés par l’UMP. Reste cette question fondamentale : qui a décidé que le compte de Nicolas Sarkozy ne piperait mot de ces 8,2 millions d’euros ?

Au siège du parti, le circuit des factures était pourtant basique : Eric G., salarié modèle et simple témoin dans le dossier judiciaire, faisait des photocopies et les déposait, une par une, dans la bannette de l’expert-comptable de Nicolas Sarkozy, Marc Leblanc, chargé du compte de campagne officiel. Ce dernier est aujourd’hui mis en examen. Il faut dire qu’en 2012, sa bannette, véritable trou noir, semble avoir avalé une incommensurable série de pièces… Devant les juges, Eric G. ne cesse de répéter qu’il les lui a transmises, Marc Leblanc qu’il ne les a jamais reçues. Lors d’une confrontation le 19 janvier dernier, les deux hommes ont par exemple été interrogés sur trois factures de location de salles (Marseille, Strasbourg et Porte de Versailles) :

« Je suis catégorique, a confié Eric G. Elles figuraient [dans la bannette]. »

« Je suis catégorique, si elles étaient dans le classeur nous les [aurions] comptabilisées », a démenti Marc Leblanc. Et ainsi de suite.

Le juge Serge Tournaire a fini par s’agacer : « N’est-ce pas plutôt qu’à force d’additionner ces factures, le plafond légal aurait été dépassé et que vous avez fait le choix de ne pas inscrire certaines factures ?, a-t-il lancé à Marc Leblanc.

– Non. D’ailleurs je ne savais pas du tout où nous en étions quant au plafond légal, a balayé ce dernier. Je n’avais aucun moyen de le savoir. » Un comble.

 

Le plus étonnant, c’est qu’Eric G. ne s’est pas contenté de déposer des photocopies, il transmettait aussi un tableau de suivi des dépenses qu'il jugeait électorales à Marc Leblanc et son équipe, sur une clef USB et sous format Excel. Un brin hautain, Marc Leblanc a déclaré sur procès-verbal qu’il ne l’avait jamais examiné, encore moins utilisé, insistant sur les compétences supposées limitées du « petit » comptable.

Pourtant, un rapport d’expertise récemment remis aux juges vient souligner la proximité entre le fichier Excel d’Eric G d’un côté, et les fichiers de l’équipe comptable de Nicolas Sarkozy de l’autre, tels que remis à la Cnccfp à la fin de la campagne – « Il est techniquement possible et probable que les [seconds] peuvent avoir été créés à partir du [premier] », conclut le document. Si c’était le cas, des lignes de dépenses auraient été effacées avant remise à la Cnccfp…

« Je n’ai jamais décidé de soustraire quoi que ce soit, on ne m’a jamais demandé non plus de soustraire quoi que ce soit », a insisté Marc Leblanc devant les juges, livide, démentant sans relâche avoir reçu la moindre consigne en ce sens du camp Sarkozy. Quant au directeur de campagne Guillaume Lambert, présent à la confrontation de janvier, il s'est contenté d'assener : « Les seules informations dont je disposais étaient celles qui m'étaient communiquées (...) par l'intermédiaire des experts-comptables. » CQFD.

 

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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